Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Le défi du samedi

Visiteurs
Depuis la création 1 050 458
Derniers commentaires
Archives
29 mai 2021

Partir … Revenir .. (Lecrilibriste)


Envie d’audace, envie d’ailleurs
Désir inassouvi, tenaillant les rêves
Alternatives, et sur le quai j’attends
trois pas en arrière… deux pas en avant
Sans moi, je regarde les trains partir
lanterne rouge dans un pays ailleurs
Indéfiniment …

Briser le cercle de la peur
Oser le risque d’aventure
Loin la torpeur des habitudes
Loin les fissures, les ratures
Les ondes noires de ce cafard
Les fourvoiements qui te plaquent au placard
Indéfiniment…

Partir dans un zinc de fortune
Avec mon bloc, avec ma plume
Loin des sentiers de traverse
Sur les chemins du risque
Oser cet infini désir d’écrire
sans licence aucune, les chapitres tus
Indéfiniment …

Quête inassouvie aux lunettes de brume
Croupissant dans la boue d’un étang sous la lune
Et ce reflet mouvant miroite à l’infini
mélangeant les fantasmes aux vérités enfouies
Et me laisse éperdue, m’attelant à l’instant
Et je reprends mon sac
Indéfiniment …

Publicité
29 mai 2021

Paysages de quais (Laura)

 

Je l'ai accompagné à la gare fin octobre 2019, au quai mais il n'a pas voulu que j'attende que le train parte. Ce furent juste des au-revoir.
Une semaine avant, nous avions exploré les nouveaux quais de la gare de Casa-voyageurs depuis les travaux achevés en 2018 dont nous n'avions pas encore vu le résultat. Quelques années avant, nous avions attendu sur le quai un train qui nous mènerait à Rabat, la capitale.
Quelques mois avant, nous avions arpenté les quais gare de Montpellier. Je ne savais pas que j'y attendrais  en juillet 2020 le train pour aller à Sète et au retour, j'y ai subi un retard. A Sète, ce fut mon premier quai seule sans qu'il l'ai connu.
A l'été 2019, nous avons été éblouis par les quais de la gare de Metz, le bâtiment et la ville dans son entièreté d'ailleurs. Nous avons aussi passé beaucoup de temps sur les quais de la gare de Karlsruhe. L'intérêt était comme à Casablanca comme en Allemagne, de voir comment ça se passe ailleurs..
Pour nos anniversaires(de mariage et les nôtres à quelques jours d'intervalle), c'est sur le quai de Hyères que nous avons pris le bateau pour aller à Porquerolles où j'ai eu la joie de découvrir la Fondation Carmignac ouverte depuis peu.
Combien de fois, m'a t-il accompagné sur les quais de "notre" gare(depuis onze ans, un record)  d'où je partais pour travailler à Lyon, Feurs, Rive Gier(dont les quais ont été déserts car le Gier avait abîmé un caténaire)?
Combien de fois, j'ai guetté son visage sur le quai au retour?
Le quai de la gare du Chambon -Feugerolles était bien triste car il n'y était pas passé.
Les quais d'une locomotive à vapeur à Lamastre pour passer au travers des gorges du Doux.
Il était une fois, dans la ville de Foix, des quais d'où je partais de Toulouse, ses quais de gare et de canal où il m'avait fait une surprise pour mon anniversaire.
Les quais fantomatiques de la gare de St Vallier, vers sept heures; la neige  a brisé un caténaire et arrêté le train. Comment suis-je allé travailler à Lyon?
Les quais de Dunières ont été adaptés pour les piétons
 
Le 2 novembre 2019, j'attendais sur "son" quai, mettait mes pas dans les siens (quelques jours plus tôt) pour prendre le train pour Lyon où je me suis revu l'attendant, lui , de retour de sa semaine de travail dans le Nord. Sur les quais de la gare du Nord, je l'ai accompagné pour voir sa famille et le soir, je venais le chercher. J'avais ses vêtements sur l'épaule. Sur le quai de la gare de Saint-Quentin, m'attendait son père qui l'avait trouvé mort, le matin même.

 

22 mai 2021

Défi #665

 

Arrivée, attente, départ ?

 

Quai

 

6651

 

22 mai 2021

Nous ont menés en bateau

22 mai 2021

Pacha le coq (JAK)

pacha le coq defi samedi (page 1)

Publicité
22 mai 2021

Du goût et des goûts, l’œuvre… au noir (tiniak)

 

On s’était déjà résignés à bouffer le Marcel. Mais bon. Sans trop se forcer, vu comment il nous lâchait des méga caisses à dégoûter une porcherie, le Marcel ! Et des caisses comme celles-là, dans un sous-marin en perdition au fond des Caraïbes, ça vous vaut tous les Zyklon B de la Seconde. Ah, ça ! Il s’y entendait le Marcel en prouts…

Après, il y avait eu l’Emile. Mais bon. Si ça se trouve, il aurait fini par nous la refiler, sa saleté de maladie, avant que d’hypothétiques secours viennent nous délivrer de là. Bon. On les a tout de même boulottés, l’Emile et son zona.

Si ma mémoire est bonne, ce fut le tour de Boris, ensuite. Le clairon. On aimait bien ses jeux de mots à la con. Mais bon. Bonne viande, Boris. Bonne viande.

Après, ben il ne resta plus que nous trois. Les autres carnes étant confinées dans le compartiment contaminé.

Rien n’avait été décidé quand vous êtes arrivés, en fait. On n’était plus trop pressés de se bouffer, en fait. On se laissait crever, tout doux.

Alors, quand vous m’avez ranimé, moi aussi ça m’a surpris de voir Albert (le petit Albert qu’amuse toujours la galerie, d’habitude), à genoux, les mains dans le ventre du commandant, les yeux exorbités et répétant avec un air de dégoût plutôt prononcé, hein ?


Répétant : “J’aime Pacha… J’aime Pacha… J’aime Pacha !”

titan

22 mai 2021

C comme chicorée (Adrienne)

ad

- Qu’est-ce que c’est que ça ? Moi n’aime pas ça ! disait mini-Adrienne du haut de ses presque cinq ans, en examinant attentivement ce qu’il y avait dans son assiette.

Rassurez-vous, ça n’arrivait pas souvent.

Si peu souvent, même, qu’elle se souvient exactement de quoi il s’agissait et de la raison pour laquelle elle fronçait le nez comme si on avait voulu l’empoisonner.

La première fois, c’était pour des champignons.

Ils avaient flotté trop longtemps dans l’eau, probablement, parce qu’ils baignaient dans un jus noir.

Et ne sentaient pas bon.

Mais ça, les parents ne l’ont pas compris :

- Toi, tu manges avec les yeux ! ont-ils décrété.

Et ils ont continué à lui faire ce reproche. Toute la vie.

D’accord, l’aspect visuel, c’est important.

Mais ce qui rebutait mini-Adrienne, c’était l’odeur.

L’odeur du chou rouge.

L’odeur de la soupe.

L’odeur de la chicorée.

- Pourquoi tu mets « ça » sur le café ? demandait-elle à sa grand-mère en lui voyant ajouter une grosse cuillerée de chicorée par-dessus le café moulu, avant d’y verser l’eau bouillante.

- Parce que c’est meilleur !

- « Ça » sent mauvais !

Les grandes personnes n’ont jamais accepté cet argument : elles aimaient l’odeur douceâtre de la chicorée qui dénaturait complètement le goût du café.

Grand-mère Adrienne, jusqu’à son dernier souffle, a ajouté sa cuillerée de chicorée dans son filtre à café.

- Parce que c’est meilleur :-)

 

 

22 mai 2021

Belge, une fois ! (Walrus)

 
Commençons par une parenthèse : Une bonne fois pour toutes, attribuer au Belge tout venant la manie d'agrémenter ses phrases de "une fois !" est abusif, seuls les Brusseleirs (préférentiellement de souche) semblent affectés de cette tare rédhibitoire. Vu ?

Bien, donc, je suis belge (ben oui : "On ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher"), né pendant la deuxième guerre mondiale (vous remarquerez qu'étant optimiste de nature je n'ai pas dit "seconde" puisqu'il y en aura certainement au minimum une troisième).

Ces circonstances ont fait de moi dans ma jeunesse un buveur de chicorée. Et dans mon pays à cette époque, la chicorée, c'était Pacha et sa célèbre rengaine : "Qui a bu boira Chicorée Pacha".

Ses emballages oranges étaient ornés d'un personnage du genre Ottoman :

w6646

Même Hergé s'est farci d'un feuillet publicitaire dont vous remarquerez au passage la parenté avec le tant décrié "Tintin au Congo".

w6647

Que voulez-vous, l'époque était coloniale (fallait bien quelqu'un pour fournir l'uranium aux Américains) et à côté de nous, "Y a bon Banania !", c'est de la roupie de sansonnet !

w6642     w6643

Tant qu'à nous faire des amis, prenons-nous en également à la dignité féminine :

w6645

Cette marque a eu son heure de célébrité, puisque Sidney Bechet accompagné de l'orchestre d'André Reweliotty en ont fait la pub en musique :

Et si vous voulez une histoire complète, je vous confie aux bons soins d'Anne-Laure, une de nos présentatrices TV nationales (enfin, je veux dire communautaires) :

22 mai 2021

Lorsque j’entends Pacha, je pense Omar Pasha (Vanina)

 

Loli (Louis-Olivier) et moi sommes nés à quelques mois d’intervalle. Nos mamans, nos parents, se connaissaient bien. Ils ont travaillé ensemble, puis se sont côtoyés dans le monde du spectacle en toute amitié, chacun des couples traçant sa route. Aujourd’hui encore, il leur arrive de se croiser au détour d’un théâtre avec toujours autant de plaisir.
Enfants, alors que nos parents travaillaient, Loli et moi jouions ensemble. Plus tard, me rappelant un de nos souvenirs, il me dit que j’étais plus délurée que lui. Est-ce dû au fait que je suis la petite dernière d’une fratrie de six et lui, enfant unique?
Adolescents, lorsqu’un accident de sport me laissa paraplégique, Loli me parla du côté positif des cours du CNEC (Centre National d’Enseignement par Correspondance). Lui, suivait ses parents en tournée, moi j’avais décidé de me concentrer sur ma rééducation.
Quand je pense à nos vies, que je compare la façon dont nous avons été élevés, je me dis que la fantaisie créatrice qui avait cours à la maison était chez Loli remplacée par une inventivité plus sage.
Il nous arrive encore de nous rencontrer ici ou là, lorsque Loli réside en France entre deux tournées. Car depuis une dizaine d’années, il n’est plus l’assistant mais a repris le rôle principal que tenait son père dans leur numéro de Théâtre Noire « Omar Pasha ». Nous avons des goûts communs pour le spectacle vivant, bien sûr, mais aussi pour les arts plastiques, la photographie, en particulier, dans laquelle Loli excelle. Alors au détour d’une exposition, d’un restaurant, nous échangeons conscients de ne pas nous être vus depuis longtemps et pourtant comme si nous nous étions croisés la veille.

En quelques extraits, une illusion du mouvement de ma vie comme en donnerait un phénakistiscope...
J’ai profité de ses souvenirs revenus en mémoire pour aller sur le site d’Omar Pasha:
https://www.magicomarpasha.com/fr/
En flânant sur le site, dans la chronologie, j’ai vu qu’il était fait référence à Papa, plusieurs fois, puis  en cliquant sur « les unes » (encadré à droite de la page d’accueil), j’ai découvert un hommage à Papa : merci amis Ostrowsky!

22 mai 2021

Deux étudiants et un pacha (Clio101)

 

            L’ouïe aiguisée de Serge finit par percevoir le pas nonchalant de l’homme et couina pour avertir sa maîtresse.

Sophie se retourna et blêmit.

            Son patron s’approchait d’un pas nonchalant vers eux, bras croisés dans le dos, la tête haute tel le capitaine de navire qui s’attend à ce que ses ordres soient obéis et même devancés. L’homme, gras et arrogant, le cheveu coiffé et gominé, perpétuellement habillé d’un costume de prix, tenait plus du pacha moderne que du directeur de laboratoire. Le regard qu’il lui lança, loin d’être une œillade, lui faisait penser à celui d’un serpent qui allait hypnotiser sa victime avant de la dévorer.

—    Alors ma petite Sophie, susurra-t-il, toujours aussi studieuse à ce que je vois, à rester travailler sur ses expériences alors que tous ses collègues sont partis.

Studieuse ou plutôt stupide, songea Sophie amèrement, de celle qui se prive de toute protection.

—    Mais que vois-je, poursuivit son patron en avisant Serge. Outre le fait que sa présence ici soit strictement interdite par le règlement, je n’ai pas manqué d’observer que ce rat est très intelligent. Il n’a pas sa place dans un laboratoire de chimie mais serait parfaitement à son aise dans le département dédié au comportement animal. Si tu me le remettais, je pourrais oublier de signaler cette infraction à la direction. Ça t’éviterait d’avoir à rechercher un nouveau groupe de travail pour ta thèse.

Tout en parlant le directeur s’était rapproché de Sophie la main tendue, comme s’il était persuadé de sa soumission immédiate. Celle-ci mesurait les risques mais ne pouvait se résoudre à livrer son rat à d’autres mains que les siennes.

            Elle fit mine d’obéir à son professeur et saisit Serge avant de s’approcher à pas lents et prudents. L’œil du scientifique brillait de convoitise et il tendit la main pour s’emparer du petit animal.

            Au dernier moment, la jeune thésarde se baissa brusquement et projeta Serge au sol en lui hurlant de courir. Celui-ci s’exécuta, non sans jeter un coup d’œil inquiet vers sa maîtresse.

—    Petite idiote, éructa le professeur en voyant le rat s’enfuir.

Il tenta de retenir Sophie par le bras mais celle-ci se dégagea d’un coup de coude et se précipita hors du laboratoire à la suite de Serge.

Les couloirs de l’institut de recherche étaient déserts. Dans la quasi-pénombre, le silence faiblement rompu par l’air conditionné, le vrombissement des installations de chauffage et la lumière blafarde des panneaux indiquant les sorties de secours, privé du bruit des pas et de l’écho incessant des conversations, le centre de recherche devenait tout soudain inhospitalier et hostile.

Sophie et Serge coururent dans les dédales de couloirs et d’escaliers, sans savoir où leurs pas se dirigeaient, sans autre but que d’échapper au professeur dont la voix tonitruante retentissait et les poursuivait sans relâche. Au bout d’un temps qui leur parut interminable, le souffle court et les pattes coupées, ils s’effondrèrent dans un bureau, heureusement ouvert. Le cœur battant au point qu’il lui semblait vouloir s’arracher de sa poitrine Sophie tendait l’oreille. Les sussurations malveillantes du professeur ne retentissaient plus. Au bout d’un certain temps, voyant que son cœur se calmait peu à peu elle se leva aussi silencieusement que possible pour passer la tête dans le couloir et lire la plaque sur la porte du bureau. Elle revint ensuite s’asseoir auprès de Serge et le saisit dans ses bras.

—    On est dans l’aile Ouest, au premier étage, chuchota-t-elle en le caressant pour le calmer. Ce sont les bureaux de l’administration. A cent mètres de l’endroit où on est il y a un escalier qui mène droit vers la sortie. Je vais vérifier que la voie est libre puis tu sortiras aussi vite que possible. Moi, j’occuperai le professeur s’il vient de ce côté.

Serge couina vigoureusement, comme pour exprimer sa désapprobation à l’idée d’abandonner sa maîtresse.

—    Tu me retrouveras forcément, répondit-elle en continuant de le caresser. Tu connais ma voix, tu connais mon odeur. Tu sauras me rejoindre plus tard. Va te cacher auprès de ta famille le temps que le professeur t’oublie. Il est très intelligent mais il veut s’intéresser à tous les sujets possibles et imaginables. Dès qu’il lit quelque chose de nouveau il abandonne sa recherche en cours et creuse ce nouveau domaine. Ne t’inquiète pas pour moi, je ne risque pas grand-chose. Je vérifie que la voie est libre et tu fonces, d’accord ?

Serge couina de nouveau mais le ton de son couinement avait changé, comme une interrogation inquiète. Malgré les paroles apaisantes de Sophie il répugnait à la laisser aux mains de cet homme insupportable.

Elle ne lui laissa pas le choix néanmoins. Au moment où Serge allait couiner derechef pour assurer qu’il ne la quitterait pas, la voix sussurante du professeur se fit entendre.

—    Je sais où vous vous cachez. Si vous ne vous montrez pas maintenant j’avertis une entreprise de dératisation et croyez-moi, ils ne seront pas aussi conciliants. Le rat sera traqué sans relâche et une fois qu’il sera prix : couic !

—    C’est le moment, chuchota Sophie. Fonce !

Sans laisser à Serge le temps de protester plus avant elle sortit en trombe du bureau et se mit à courir du côté opposé à la sortie tandis que le petit rat se précipitait vers la porte. C’était sans compter l’obstination du scientifique. Il ne prêta nulle attention à son élève mais se lança à la poursuite de l’animal. Voyant cela Sophie retourna sur ses pas et partit à la suite du professeur.

Ils dévalèrent les escaliers et traversèrent plutôt qu’ils ne franchirent les portes battantes qui menaient vers le dehors.

Dans sa hâte à mettre le plus de distance possible avec le professeur Serge courut droit devant lui sans s’apercevoir qu’il fonçait vers un mur. Quand sa course fut brutalement stoppée par la masse sombre des pierres il ne trouva derrière lui que l’ombre massive du professeur qui le dominait de sa taille. Serge se figea de terreur. L’homme, le regard avide et vengeur tendait déjà les mains pour s’emparer de lui.

Muette et désespérée de son impuissance Sophie assistait à la scène le regard baigné de larmes.

—    Ah ah, murmura le scientifique savourant son triomphe. Maintenant tu es à moi et rien ni personne ne pourra te sauver.

Ces dernières paroles rallumèrent le courage de Serge. Il y avait encore de l’espoir. Il lança de longs couinements aigus et discontinus, comme une sonnette d’alarme.

D’abord surpris, le regard du professeur se mua en une profonde terreur quand des milliers de petits pas grouillants foncèrent vers lui en émettant des cris rageurs.

Figé sur place un court moment par cette assemblée qui menaçait de l’engloutir il prit ses jambes à son coup et disparut dans la nuit.

Au même moment la vague mouvante se retira aussi rapidement qu’elle était venue dans le caniveau, non sans avoir adressé à Serge de profonds couinements et salutations.

Sophie se précipita vers lui et, les yeux encore humides mais le regard soulagé le saisit dans ses bras et le serra contre elle. D’un commun accord tous deux décidèrent de rentrer dans leurs pénates.

Quand le lendemain survint et que les deux complices revinrent triomphants au laboratoire, le professeur, attablé dans toute son arrogance sur l’estrade, perdit aussitôt de sa superbe et fut avec Sophie aussi doux et pédagogue qu’il le pouvait.

Serge devint la mascotte du groupe de recherche et reçut chaque jour sa part de caresses et de friandises de la part de toute l’équipe.

Sophie, bien plus prudente, ne lui apprit pas à lire au laboratoire mais dans sa chambre de doctorante.

Vous voudriez sans doute savoir ce qu’il advint d’eux ensuite mais cela est une autre histoire.

22 mai 2021

Le pacha par bongopinot

 


Tu te fais beaucoup de tracas
Dans ta maison trop grande
Tu mènes pourtant la vie de pacha
Dans tes jardins de lavande

Tu offres une œillade à la vie
Qui te procure tant de choix
Mais quand arrive la nuit
Tu ressens de l'effroi

Tes pensées nébuleuses
Obscurcissent ta raison
Il te faut une amoureuse
Pour retrouver ta passion

Toi l'éternel amoureux
Loin du misogyne
Tu voudrais être heureux
Avec une colombine

Tu vois que la vie de pacha
N'est rien sans un amour
Tu en as marre du célibat
Tu aimerais qu'arrive enfin ton tour

Un mariage entouré d'amis
Des enfants qui font du bruit
Et que s'envolent l'ennui
Pour des années qui sourient


22 mai 2021

Eriadécéba (joye)

Un pacha,

Devenu abbé,

Bien coincé

Et obsédé,

Soucieux

Dans sa nef,

A songé

A sa hache.

Ici

Gît

Un cas

Irrationnel :

Quand on aime

Sans haine,

On brise les os,

On se paie

Des culs.

On chante un air

De politesse.

On prend le thé

Que d’autres ont eu

Pour s’abreuver

D’un double Vé,

Et voir son ex

Au pays grec

En regardant « Z ». 

 

NDLR ☕

- Eriadécéba était la concubine du protagoniste qui s'est enfuie avec l'acteur Yves Montand.

- Vé est un thé exotique infusé exclusivement pour le protagoniste de ce texte. 

- Les très gentil·le·s lecteur·trice·s prononceront "ex" comme la lettre "x" en français pas dans la langue du perfide Albion. 

22 mai 2021

Dormir comme un pacha (Joe Krapov)

DDS 664 Alice

Si je suis ce pas-chat que Natacha n’attacha pas et qui fâcha Sacha, car me sachant peu chaste, il crut que j’en voulais à Ninette sa minette alors que simplement on avait convenu d’aller ensemble au bal de charité ce soir danser le pas chaloupé du pas cha-cha-cha gai que chante Marie-Thé en robe pas-chamarrée de soie pas-chatoyante et que rythme Charlie de sa pas-charleston, si tout ce pas-charivari vous avarie l’ouïe ou vous ravit l’oreille, si chez le pas-chapelier fou vous épas-chafaudâtes des hypothèses savantes sur le pas-loir entré dans la théière de Schrödinger, permettrez-vous quand même que je vous souhaite, Alice, un joyeux non-anniversaire ? demanda le sourire du pas-chat de Chester.

Alice pas-charitable ne lui répondit pas. Elle s’était endormie légèrement pas-chafouine dans une cagette en bois, rêvant qu’elle était chat et s’appelait Chouchen.

210513 Nikon 002

22 mai 2021

Les chats du Pacha (Lecrilibriste)

 

Un riche pacha,  pacha de Valachie

Voulait offrir un Papa chat au Shah

Un Papa chat pour bouffer ses souris

Son châ château en était tout rempli

folles ell’s dansaient cha cha chaque nuit

l’ cha cha cha, cha cha cha, cha cha cha

 

Il coiffa sa chapka et s’enfuit

esquissant trois pas de cha cha cha

faire l’achat, l’achat d’un Papa chat

plein de cha charme et bien charpenté

avec chatte et ses  trois petits chats

 aux cha cha chatouillis chatouilleux

pour croquer les rats et les souris

 du cha cha du château du grand Shah

  

Après un chat, un chat en charabia

il acheta sans un pli les 4 chats

et le Papa le Papa, Papa chat

 

il partit tout ra ragaillardi

esquissant quelques entrechats chats

pour offrir les cinq chats chats au Shah

Chantant des ma ma machicotas

Pour aviver ses sept cha  chakras

Mais le châ châ château du grand Shah

N’était qu’un cha-cha cha chapiteau bas

Alors le pa pa  pacha grinchas

Et garda les cinq chats chats chats chats

Pour lui, le pacha plus riche qu’un Shah

 

22 mai 2021

Les paysages du pacha, Nerval, toi et moi (Laura)

 

Par les paysages des œuvres poétiques de Baudelaire et Nerval(étudiées pendant deux ans), je suis arrivée en Orient et je me suis concentrée sur le "Voyage en Orient" pendant deux ans. Par cette lecture, je me suis ouverte encore plus sur la peinture et notamment l'orientalisme. De lecture en lecture et de paysage en paysage, j'ai arrêté mes études trop précises pour ma curiosité insatiable.
Nerval a rencontré un pacha[1] qui le reçoit beaucoup plus simplement qu'il aurait pu le penser et à l'Européenne, en son honneur mais en Orient, rien n'est aussi simple; Nerval , qui était trop intelligent et trop cultivé pour avoir des idées simples sur sa destination et en le lisant, on voit qu'il oscille sans cesse entre déception d'un Orient pas assez oriental et l'ébahissement devant l'altérité de l'Etranger qui l'accueille et est lui-même "changé" par l'Occident.
Au Maroc et à Istanbul, j'ai aussi senti cette tension et l'actualité récente nous rappelle un conflit qui change (avec malheur) de nos soucis franco-français. Je n'ai pas vu de pacha ni d'un côté ni de l'autre mais j'ai eu la chance de vivre dans un paysage de pacha pendant trois ans, grâce au métier de mon mari qui a monté à Casablanca une usine de textile.
A Istanbul que mon mari connaissait déjà un peu, nous étions  de "simples" mais j'espère que nous n'avons pas été trop simplistes dans notre regard. Sur les traces de Loti et Nerval, la celte provençale que je suis a développé un intérêt croissant pour ces parties du monde  tout en     admirant l'orientalisme pictural comme dans le "Combat du Giaour et du Pacha[2]."
Je pense que là-bas (et ailleurs) nous ne sommes pas comportés comme un pacha qu'incarnait superbement Jean Gabin[3] qui me rappelle mon grand-père qui avait servi au Maroc. Je ne sais malheureusement pas plus.

 


 

22 mai 2021

De pacha à Pagnol (Kate)

 

Peut-être

Avoir tout

Craintes et angoisses abolies

Hériter beauté amour et gloire

A ne plus savoir qu'en faire

"Une existence pachalesque", expression exotique dix-neuvièmiste évoquée par Nerval dans "Voyage en Orient" peut s'avérer ruineuse, à tous les sens du terme, quand le train de vie, une fois lancé à pleine vitesse, ne peut plus être ramené sur des rails exempts d'excès de toute sorte et donc s'acheminer vers une insatisfaction programmée voire propulser vers une chute vertigineuse...

La lecture récente du livre d'Alain Abelhauser, "Un doute infini. L'obsessionnel en 40 leçons", m'a faire rire quand le psychiatre évoque certains souvenirs d'enfance et particulièrement quand sa mère parvient à entraîner toute la famille à la gare des heures à l'avance afin de s'assurer de ne pas rater le train pour partir en vacances et il m'a fait sourire quand lui-même évoque son propre côté obsessionnel, mais il a de qui tenir... Livre écrit à la fois avec distance et implication où l'auteur glisse l'expression "tous les châteaux de ma mère", qui a retenu toute mon attention.

Reconnu tout de suite l'allusion au titre du deuxième tome des souvenirs d'enfance du jeune Marcel, "Le château de ma mère", et tous les rêves merveilleux qui trottaient dans sa tête dans cette Provence édénique qu'il a su immortaliser aussi bien dans les personnages que les paysages.

"Tous les châteaux de ma mère" : un bonheur absolu, que l'on rêve, fantasme, qui nous hante, vers lequel on chemine, qui concrétisera le fait qu'il est à notre portée d'être un "pacha" à qui rien ne manque, qui aura tout ce qu'il désire et saura s'en contenter...

J'ai alors pensé à Nicolas Pagnol, vu récemment à la télévision qui mène une vie dédiée à la "gloire" de son grand-père, et qui, s'il a certainement les moyens de "mener un vie de pacha" (comme on dit), livre à l'interviewer sa définition du bonheur : "ma définition du bonheur, c'est la simplicité, en vouloir le moins possible, se contenter de peu".

Comme le disait si bien mon propre père, "tant qu'on a la santé !" et "si l'argent ne fait pas le bonheur, il aide à vivre, qu'il ne soit pas un maître mais un serviteur"...

 

 

22 mai 2021

Moukhtar Pacha (Vegas sur sarthe)

 

En début d'année scolaire la maîtresse avait eu l'idée saugrenue de demander à ses élèves ce qu'ils aimeraient faire plus tard, comme si ça la regardait.
Moukhtar avait écrit Pacha.
Après tout, ça ne prête guère à conséquence et puis il existe des mots de cinq lettres pire que ça ; de plus ça ne mange pas de pain, un pacha ça mange de la pita et pas du pain.
En ramassant les copies mademoiselle Carrel s'était bien gardée d'épiloguer, se contentant d'un regard soupçonneux en lisant la réponse concise de Moukhtar Pacha.
Dans cette classe hétéroclite elle venait de recenser dix futurs enseignants, huit futures sage-femmes, quinze futurs pompiers, un futur pacha et un petit malin qui voulait juste l'épouser et qu'elle allait devoir convaincre que ça n'est pas un métier !

Elle mesura en soupirant le chemin à parcourir pour faire de ces têtes mal dégrossies les prochains acteurs d'un monde en plein désarroi alors qu'on venait tout juste de repaver le Boulevard Saint Michel, de balayer la chienlit alors que Lautner donnait l'occasion au commissaire Louis Joss incarné par Jean Gabin de crever l'écran ...
Mademoiselle Carrel s'était fendue d'un mot à l'attention de ses parents dans le cahier de correspondance de Moukhtar qui relatait bon nombre d'avatars.
Vouloir être pacha, c'est comme vouloir épouser sa maîtresse, ça n'est pas un métier sérieux.

Trente années ont passé pour les grands comme les petits et Mademoiselle Carrel vient de prendre une retraite bien méritée.
En remisant dossiers et souvenirs à la cave, elle a relu quelques copies perlées et feuilleté l'album des photos de classe que lui ont constitué ses collègues.

En revoyant la phot de classe de 68, peut-elle imaginer un instant que Moukhtar a fait son chemin dans les salles obscures, se nourrissant de cinoche et de pop corn pendant toutes ces années, étreignant les plus belles starlettes et réglant leur compte aux truands?
Ah il en a vu tourner des cons sur orbite, ceux à qui on ne cause pas de peur de les instruire.
Il est convaincu que la pire maladie pour un homme – et encore plus pour un pacha – c'est d'aimer une seule bonne femme et que les bastos c'est plus facile à donner qu'à recevoir, aussi rabâche t-il ces répliques en poussant quotidiennement sa serpillière dans les couloirs du 36 Quai des Orfèvres. Peut-elle imaginer un instant que Moukhtar a réalisé son rêve de gamin ?

 

22 mai 2021

Pacha (Pascal)


Le vent violent de ces derniers jours avait regrettablement déplacé une tuile, et comme les emmerdes n’arrivent jamais seules, dans la foulée, la pluie s’était mise aussi de la partie. Pour couronner le tout, j’avais une gouttière dans les chiottes ; moi qui venais de repeindre les plafonds… Profitant d’une accalmie, j’avais déplié la grande échelle en alu, je l’avais posée contre le mur, et la gravissant maladroitement, les jeux d’acrobatie n’étant plus vraiment à l’ordre de mes occupations de retraité, à côté de l’antenne de télé, j’avais pourtant trouvé facilement la fuite…  

Sur la toiture d’en face, Pacha m’observait. Il a beau être castré, le miron, jouer du miaou dans les jambes de sa patronne, quand il chasse, c’est un vrai fauve. Traversant le jardin, comme si c’était la savane, il pose ses pattes de façon si méticuleuse qu’on dirait qu’il marche sur du verre. Quand il saute sur une bestiole, il l’attaque avec ses vingt poignards brandis en avant ; quand il se bat avec les matous du coin, sur tous les tons, c’est une vraie sérénade de soufflements ardents, de feulements désagréables et de miaulements stridents. Et quand c’est la saison des amours, il reste dans sa tanière ; les affres des choses de la fantaisie, des moustaches en guidon de vélo et des colliers roses, le laissent de marbre.
Les chats et moi, nous ne sommes pas collègues. Un jour, ils se laissent caresser, le lendemain, ils sont inapprochables. Boules de poils ronronnantes ou dangereux couteaux suisses, derrière leurs yeux entrouverts, on ne sait jamais ce qu’ils pensent, ces greffiers. Ils sèment des poils partout, ceux du voisinage viennent pisser contre les murets délimitant leur territoire, et ils laissent leurs déjections sans même les enterrer. Pacha ? Rien que pour me faire maronner, il vient gratter et caguer dans mes haricots verts !... Il exhume mes pommes de terre !... Je le chasse à coups de jets d’eau et de pierres !...

Oui, Pacha m’observait ; ça devait le contrarier de voir ma présence envahissante en haut de cette échelle ; je faisais fuir tous les piafs qui, normalement, frôlent les chenaux et les cheminées. Depuis le temps, je le vois œuvrer, l’animal ; il se tapit contre les tuiles ; ramassé sur lui-même, le cou en avant, l’œil rond, la queue fouettant doucement l’air, il tremble, il remue le train arrière, il guette le moment favorable où il va bondir. Et quand un oiseau passe à sa portée, il se détend comme un élastique de soutien-gorge consentant entre les doigts d’un amant expert. Moineaux, martinets, tourterelles, merles, pies, corneilles, il n’est pas regardant ; tout ce qui porte des plumes a la faveur de ses griffes.
Le combat est toujours bref ; après son attaque, il ne reste que quelques plumes de duvet qui s’envolent et s’égarent. Il ne bouffe même pas ses proies ; c’est juste pour le sport, le dégourdissement de ses pattes, l’entretien ordinaire de son instinct de prédateur. Las, il la délaisse en lui donnant encore quelques coups de dents pour finir le travail ; puis, il se lave en se léchant méticuleusement tout en conservant un œil sur tout ce qui vole aux alentours…

C’est en redescendant de l’échelle que tout se gâta ; alors que j’étais à quelques deux mètres du sol, je m’emmêlai le pied avec un des fils tendus de l’étendage. Je l’avais oublié pendant ma désescalade, celui-là. J’étais pris entre le barreau de l’échelle et ce maudit fil ! Je pensais qu’il allait céder sous mon poids ! Mais non ! Même pas ! C’est moi qui l’ai installé, c’est du solide, en bon acier !... Sans sommations, je partis en arrière, le pied prisonnier dans cet effroyable piège ! J’étais pris au collet ! C’est l’échelle qui n’apprécia pas du tout ce remue-ménage ; elle en profita pour basculer sur le côté et elle alla se poser contre le mur de la voisine.
Ma figure heurta brutalement le sol ; je me souviens du bruit de ce choc, et je ne pus m’empêcher de m’interroger pour comprendre si le bruit creux que j’avais entendu venait de ma tête ou bien de l’allée bétonnée ; après, la lumière s’éteignit…
Dans mon coma, comme des mauvais exemples à rebours, quelques souvenances au goût d’escalade et de dégringolade se baladèrent dans mes quelques neurones encore connectés. Jeu extrêmement défendu, jeune étourdi, pour mesurer mon courage, je grimpais à la grande échelle de mon père, les jambes tremblantes, jusqu’à aller toucher les tuiles. Jeune premier, et Montaigu du quartier, combien d’échelles avais-je gravies dans le noir, sous la pluie et sous les interdictions, pour rejoindre mes Ca-poulettes ? Et plus tard, les bras remplis de bouteilles d’eau fraîche, quand je dévalai les barreaux glissants de la descente verticale de la chaufferie du bord, avec une aisance de jeune singe…  

Il s’était mis à pleuvoir, mais c’était une pluie râpeuse, appliquée, tiède, qui revenait par vagues successives contre ma figure. En fait, c’est Pacha qui me léchait ; opportuniste, profitant de la tranche de l’échelle offerte comme un pont, il avait traversé tranquillement de jardin à jardin.
C’est la première fois que je le voyais de si près. Le poil faussement ébouriffé, il ressemblait à une gargouille rondouillarde, mais à une gentille gargouille rondouillarde.
Il ronronnait comme s’il avait quelque chose à me raconter ; parfois, il miaulait si fort qu’il allait rameuter tout le quartier ! J’étais sa prise ; il le faisait savoir à tout le monde. À un moment, j’ai craint qu’il me file un coup de dent, un peu comme l’extrême-onction, histoire de ne plus me voir souffrir. Mais non, il insistait avec son léchage assidu comme si j’étais sale…  

Pendu au fil par le pied, je ne pouvais plus bouger ; j’avais des crampes d’un côté et je ne sentais plus mon corps de l’autre. J’étais comme le laboureur de la Fontaine, mais je ne pouvais pas parler à mes enfants puisqu’ils n’étaient pas là…
« Miaou !... Miaou !...Miaooooooouuuuuuu !... », insistait Pacha le chat. À la nuit, la voisine, la mère Michèle, inquiète d’entendre miauler son figaro de cette façon, risqua un œil par un des interstices du grillage mitoyen ; naturellement, au faisceau de sa lampe torche elle me découvrit en fâcheuse posture. Elle appela les pompiers qui me désincarcérèrent avec mille précautions et avec des pinces coupantes. Je restai trois jours en observation à l’hôpital, puis je regagnai mon chez-moi…  

Inutile de vous dire que mister Pacha avait désormais son entrée gratuite dans mon jardin ; je lui préparais même des gamelles avec de la pâtée spéciale chat difficile, du mou frais de chez le boucher, une litière changée tous les jours, un fauteuil VIP avec une couverture épaisse en laine pour sa sieste de l’après-midi. Mais non, lui, il était sur son toit ; il épiait les piafs et il bigornait tous les étourdis passant à portée de ses griffes.
J’avais repris ma position habituelle, celle sur mes deux pieds, et je ne l’intéressais plus…


15 mai 2021

Défi #664

 

J'ai failli proposer le phénakistiscope,
cher à notre chère Vanina,
mais j'aurais eu le sentiment de copier,
alors, ce sera :
 

Pacha

 

6641

de Janina ou d'ailleurs, ça, c'est votre affaire !

15 mai 2021

Ont choisi...

Publicité
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité