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Le défi du samedi

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24 juillet 2021

L'épave (Lecrilibriste)

 

Abandonnée sur le bord de la route

Elle rêve aux contrées qu’elle a visitées

Aux crevaisons qu’elle a endurées

Aux lianes qu’elle a affrontées

Aux auto-stoppeurs qu’elle a embarqués

Elle voudrait que tout cela soit encore

Qu’elle roule avec son chauffeur

Qui savait la conduire et la faire avancer

Attentif au moindre bruit du moteur

Qui prenait mille soins pour la faire briller

Mais la voilà figée, la land-rover

Dans un parc à curiosités

Comme une œuvre d’art malmenée

Pour le plaisir des promeneurs

Mais quand, par hasard, un gamin curieux

Grimpe sans souci de l’interdit

Avec des Brrrr,  Brrrrrrm, Brrrrrmmmm à l’envi

 Tourne le volant, part à toute allure

Pour vivre un moment son rêve d’aventure

Alors son vieux cœur rugit dans son moteur

Brrrr,  Brrrrrrm,  Brrrrrmmmm, BrrrrrrrMMMMMM  …

 Elle revit !

 

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24 juillet 2021

"Vous êtes arrivé !" (maryline18)

 

Depuis quand je n'écoute plus la voix qui sort de mon GPS en toute quiétude ? Et bien... depuis ce jour là :

Le jour n'était pas encore levé.

( J'aime ce temps qui n'appartient qu'aux "lève-tôt". Ce moment de la journée où "tout" est possible...Ah ! partir quand les autres dorment, prendre de l'avance sur la journée, n'avoir que de bonnes résolutions en tête et un moral d'acier ! Le matin, je peux refaire le monde, me foutre des c... et balayer mes peines d'un revers de main. Les jours ne devraient avoir que des matins ).

C'était l'hiver, seuls les phares de la voiture m'aidaient à tracer ma route. J'avais pour copilote mon tout nouveau GPS et je me gardais bien de lui tenir tête car la peur de me perdre rôdait. J'avais baissé la radio pour mieux entendre ses directives.

_" Préparez-vous à prendre à droite". "Préparez-vous à prendre le rond-point, deuxième sortie". "Continuez tout droit"...

Je me félicitais de ma bonne conduite : Pas d'accélérations excessives, respect des stops et des priorités, non franchissement des lignes blanches...Je m'accordais la totalité des points de mon permis pendant cette mise à l'épreuve imaginaire, quand, ( comme s'il fallait toujours un grain de sable dans un engrenage ), quand donc, cette saloperie de voix ma obligé à prendre à gauche ! Ce qu'elle s'était bien gardée de me dire c'est qu'elle me signalerait d'un "ding-ding !", le moment propice pour tourner !

Sans attendre le signal sonore, idiote et diciplinée, je tournais, illico presto ! Alors, pauvre de moi, sans avoir eu le temps d'y voir clair, (le jour n'était pas encore levé), je me retrouvais embourbée, face au canal. Il pleuvait depuis quinze jours, alors inutile de vous faire un dessin ! J'avais beau débrayer, repasser la première, accélérer, en douceur ou... comme une demeurée, rien n'y faisait !

C'est là que... Zorro est arrivé hé hé !

Un gentil Monsieur, ( que je suis allée déloger, non loin de là) , est venu me guider dans le froid. C'est évidemment en marche-arrière que j'ai pu me sortir de cette galère ! Je n'avais pas fait les choses à moitié car à l'arrière, d'énormes fossés me tendaient les bras ! j'ai eu la preuve qu'il y a encore des gens formidables ici bas !

Depuis j'ai changé de GPS et je lui rabats régulièrement son caquet !

 

17 juillet 2021

Défi #673

 

0115-0025

17 juillet 2021

Se sont embarqués, mais pour où ?

17 juillet 2021

À côté de chez moi par bongopinot

b

J’ai donc loupé mon avion

Et je scrute l’horizon

Je suis là avec ma valise

Partir ou pas ma tête s’enlise

 

Je décide d’aller à Ouistreham

Pour faire partir mon vague à l’âme

À mon arrivée je vois une petite barque

C'est celle de mon père elle porte sa marque

 

L'embarcation est en mauvais état

Je mets ma valise et me pose sur le fond plat

Le temps est clair et le soleil est revenu

Il me semble que c’est un signe de bienvenue

 

C’est parfait pour s’y reposer

Voyager dans sa tête et rêvasser

Le petit clapotis doucement me berce

Je m’allonge et admire les nuages qui avancent

 

Je me suis assoupie quelques heures

A mon réveil je me retrouve en pleine mer

Je ne distingue même plus le rivage

La mer qui m’entoure est très sage

 

Elle m’emmène surement en vacances

Je prends ça comme une chance

Quel sera donc ma destination

Je ne vois toujours rien à l’horizon

 

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17 juillet 2021

La belle manœuvre est à la limite de l’intelligible (Vanina)

 

Il est des souvenirs dont on ne sait plus bien s’ils vous appartiennent ou si le fait de les avoir mille fois entendu, les ont fait devenir vôtres. L’histoire que je vais vous conter est belle comme une frégate.

Enfant, j’ai passé toutes mes vacances d’été sur la même plage avec les ami(e)s et camarades que je retrouvais d’année en année et les nouveaux bien sûr qui venaient enrichir le groupe. Il en était de même pour mes parents et mes frères et sœurs aînés. C’était une plage familiale où nous nous connaissions presque tous, au moins de vue.

Cette année là, monsieur K., dont les fils jouaient avec mes frères et sœurs aînées, avait un petit bateau: une barque ou un Optimist, je ne saurais dire tant le souvenir est flou. Le bateau était entreposé à sec près des tentes, au plus près des galets au pied des dunes, protégé dans notre petite baie.

Ce dont je suis sûre, c’est de son nom, un nom intrigant pour ce petit bateau à la coque rouge: L’Epinard.

Un jour, Papa osa la question: «Pourquoi L’Epinard pour un bateau rouge?» Si le ton de Papa était fort amusé voire taquin, monsieur K. n’a pas baissé pavillon, sérieux et même énigmatique, il répondit: «Ne savez-vous pas que les épinards plongés dans l’eau bouillante deviennent rouges?»

Elevée en milieu artistique, avec Dada et le surréalisme en tête de gondole, cette réplique m’amusa et plut à toute la famille, aujourd’hui encore, ce souvenir nous met en joie.

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17 juillet 2021

Tour d'horizon (Walrus)

 
Mais non, je ne vais pas vous parler d'un phare lointain et vous montrer celui du bout du monde* quand je dis "Tour d'horizon". Il ne s'agit pas d'une tour mais d'un tour !

Je me suis gouré encore une fois en vous annonçant que j'allais utiliser une photo personnelle pour ce défi !

Quand, suite aux remarques de certain·e·s sur l'inclinaison de sa ligne d'horizon, j'ai consulté les métadonnées de l'œuvre contestée, j'ai constaté que la photo avait été prise le 15 mai 2015 à 17:43 (16:43 heure locale) au moyen d'un appareil Nikon Coolpix P7100. Et ça, c'est l'appareil de mon épouse ! (Enfin, c'était parce que depuis, elle l'a oublié dans la cafeteria du manège et ne l'a jamais retrouvé. Je déteste les manèges, même quand ils servent de l'Orval dans leur bar).

C'est donc à mon épouse que vous adressez des reproches amers, faisant fi de la liberté de l'artiste quant à sa sensibilité personnelle sur l'angle de prise de vue, je voudrais pas être à votre place !

Pour néanmoins calmer ces esprits chagrins, j'ai suivi leurs conseils et (vaguement, s'agissant de la mer) redressé la chose, ce qui m'a obligé à installer Gimp sur mon ordi, merci les ami·e·s ! (Je me demande comment traiter le cas "copains/copines" via l'écriture inclusive)

barque2

Il y aurait beaucoup à dire sur cette fameuse ligne d'horizon et, à l'instar de Kate toujours prête à nous faire partager son incommensurable savoir, je ne vais pas m'en priver !

Comme chacun, en dehors des platistes, sait, la terre, notre planète déliquescente, est de forme plus ou moins sphérique puisqu'aplatie aux pôles. Sa surface présente donc une certaine courbure, si bien qu'en dépit de son utilisation abusive pour définir une horizontale, l'horizon également ! Ah, ça vous en bouche un coin, hein ?

On remarque très bien cette courbure sur la photo suivante :

DSCN3839

Oui, notre chienne, Câline au nom trompeur, s'est insinuée dans le paysage mais ça ne change rien à l'affaire : on voit très nettement que l'horizon est courbe !

Qu'est-ce que vous dites ?

Ce serait un problème de focale de l'objectif ?

Prenez garde, c'est encore une photo prise par mon épouse ! Non mais...

 

 

La Rochelle-0307* Oui, je vois comme vous que la ligne d'horizon penche vers la gauche, mais c'est normal : c'est au bout du monde que, selon les platistes, la mer déborde et le flux induit une pente. Et de toute manière, là c'est moi qui ai pris la photo, ce qui suffit déjà à expliquer la chose.

 

17 juillet 2021

Participation de JAK

17 juillet 2021

Les Etranges rêves de Marcel P. 4, Virage à gauche (Joe Krapov)

Aldeburgh-141

 Longtemps il s’était tâté. Du bonheur d’être immergé, de nager sur le dos, de faire la planche dans l’eau, les doigts de pieds en éventail, il avait fini par se priver car, entré prudemment dans l’eau froide, il n’avait pu aller plus loin qu’à mi-cuisses tant elle lui avait semblé glacée.

Céleste A. n’avait pas de ces pudeurs ni de ces hésitations. De la plage où il était revenu, à moitié transi, à moitié piteux, il la regardait qui nageait et plongeait comme la plus heureuse des sirènes d’Esther Williams ou le plus valeureux des bébés requins de France Gall (qui étaient donc ces deux dames dont il entendait le nom pour la première fois de sa vie ?) .

- Elle est très bonne, mon bon Marcel ! Tu as eu tort de renoncer. Elle est froide au début mais très agréable quand on est dedans. Le tout c’est de s’y mettre.

- Ou de six mètres cinquante ! plaisanta-t-il avant de ressentir le tremblement de terre.

Ce n’était pas un séisme à proprement parler, plutôt une inclinaison régulière vers la gauche du paysage. Il avait bien repéré à un certain moment que la ligne d’horizon était plus basse à gauche qu’à droite. Mais cela s’accentuait, de plus en plus fort et de plus en plus vite. L’inclinaison était maintenant à quinze degrés et un courant contre lequel elle tentait de résister emportait Céleste au-delà des bouées blanches.

A trente degrés tout le monde sur la plage se mit à regagner en courant et en criant « Au secours ! » les hôtels, villas et camping de la ville côtière.

A 45°, il se mit à se déplacer vers la gauche en freinant avec ses talons qu’il enfonçait dans le sable car il avait perdu Céleste de vue.

A 60° la mer commença à se vider et les bateaux à se fracasser.

A 90° tout tomba, y compris lui de son lit, trempé jusqu’aux os.

***

Etait-ce un cauchemar tardif ? Un étrange rêve de fin de nuit ? Quand il ouvrit les yeux le soleil éclatait de brillance entre les interstices des volets. Il se leva et constata qu’il y avait une tache humide au milieu des draps.

Il descendit prendre son petit-déjeuner mais Céleste n’était pas dans la cuisine. Il la trouva dans le séjour ; elle était en train de mettre son linge dans une valise et elle avait à côté d’elle une grande épuisette et un ciré jaune.

- Céleste, je suis désolé, mais… J’ai encore fait pipi au lit !

- Je m’en fous, mon petit Marcel ! Tu changeras les draps tout seul ! Aujourd’hui je pars en vacances ! Direction la Bretagne !

- En vacances ?

- Les congés payés, mon petit monsieur ! Un cadeau du Front populaire !

Il ne comprenait rien du tout à ce qu’elle racontait et puis il se souvint qu’elle lui avait fait le même coup dans le cauchemar de la nuit précédente où il s’était trouvé projeté loin devant lui, en 1954.

- Mais alors, se dit-il, je suis encore en train de rêver ?

Il ouvrit les yeux. La nuit était noire de chez Michel Noir, le lit était sec de chez Miossec.

Jamais il ne passa une aussi bonne nuit que cette nuit-là !

17 juillet 2021

Un grain se prépare (Lecrilibriste)

 

La nuit semble tomber sur l’océan gris

reflet sombre d’un ciel noir d’orage

Et les barques dansent dans les vagues

au rythme du ressac

Elles rient de leurs vives couleurs

sur la masse des eaux gris fer

attendant un peu inquiètes

le rock’n roll de la tempête

qui va leur faire tourner la tête

Au gamin qui attachait sa barque

Le marin qui passait là a dit

« Gone » faut souquer dur

y a un  grain qui se prépare

et le gamin a serré le nœud d’amarrage

si fort qu’il a pris des ampoules

en se demandant bien d’où venait ce marin

qui l’appelait « gone ».

Comment il le sait, celui-là qu’il va y avoir un grain

Il est pas d’ici et « gone » C’est quoi ?

Pas un mot de Bretagne ça ?

Mais le tonnerre a explosé

Les éclairs ont zébré l’horizon

En trombes, le déluge s’est déversé

L’océan s’est mis à danser

Et les barques ont fait des bonds

Pour le « grain » le marin avait raison

A toute vitesse, le gamin s’est sauvé

Emportant sur le cœur ce drôle de mot

Mais arrivé, s’est empressé de taper

« gone » sur Wikipédia

Y’avait qu’une série de livres ou de BD

Mais il a continué à chercher

et enfin il a trouvé

C’était pas une injure, c’était plutôt gentil,

Et finalement il a compris que

« Tout le monde y peut pas être un gone de Lyon ! »

Mais le marin, en était sûrement un qui avait grandi !

 

17 juillet 2021

humeurs salines - tiniak



Saôulée par un ciel tricolore et indécis
non par la molle houle au port marron-aigri
une flottille éparse, au mouillage recluse
tente de faire écho au blanc, au bleu, aux gris
- dessus le goëland ricane, s'en amuse...

Âme qui t'en dédit, sifflant ton bol de coulpe
n'as-tu d'autre levier que du coude au poignet
n'as-tu d'autre fierté que vouloir en découdre
avec l'autre - voisin ! et son sourire niais
quand vous auriez, tous deux, bien d'autres grains à moudre ?

Le grain qui contraignit votre retour à terre
pourquoi l'y rapporter sur vos échines torses
quitté, chacun le sien, le petit quai désert
à travers l'assemblée, godillant d'un œil torve
vous tirez au bistrot votre atavique morve

Il n'est jamais trop tôt pour jouer les fiers-à-bras
surtout le casier vide et l'haleine chargée
qu'importe le matin qui peine à se montrer
sous le ciel imbécile en son grand tralala
d'aube gonflée de pluies, d'orgues inhabitées

Ne va pas te fâcher, marin ! C'est tout pareil
que tu sois né mâtin, scocofish ou foldingue
quand l'amer à fini de noyer le soleil
on préfère au logis passer d'abord au zinc
"Parol' de bistroquet : faisons plutôt la bringue !"

Elle est tombée à pic, sa boutade, au patron...
L'un l'autre, on se regarde, se gratte le menton
Ravalant un soupir, un sourire se forme
d'abord timide, un rire enfle, se fait énorme
"Ouais, on en verra d'autres; allez, sers-nous Garçon !"

Sauvée d'un vilain fiel à l'issue trop certaine
la crique portuaire allège ses embruns
Elle n'est pas finie, après tout, la semaine
et les vents capricieux sauront porter plus loin
le grain striant les fronts de son aveugle haine

 

17 juillet 2021

2021, L'Odyssée estivale continue et persiste (joye)

Coucou, glouglou, tout le monde

J’absorbe avec intérêt les histoires des inondations terriennes, anciennes et actuelles. (NB : Un·e Estivalien·ne ne lit pas, nous absorbons le savoir, c’est plus efficace.)

Or, nous n’en avons pas ici sur Estivale. En fait, cette substance n’existe pas du tout sur notre planète. Heureusement, nos systèmes physiologiques sont tellement avancés que nous ne dépendons pas du monoxyde dihydrogène pour la survie comme les pauvres Terriens.

Voilà pourquoi les images de la Terre qui montrent l’eau me fascinent. Tout le monde sait que la Terre est à 71 % recouverte d’eau, et que 97 % de cette eau est trop salée pour la consomption humaine ou agricole. 

Et pire, jusqu’à 60 % d’un corps huma-terrien est de l’eau aussi. Le coeur et le cerveau sont à 73%, et les poumons - ce que les Terriens utilisent pour respirer - sont à 83 % !  Cela n’a aucun sens. Les poumons sont quasiment aquatiques, mais un Terrien ne peut pas respirer de l’eau sans mourir.  Faut dire que le système est mal fichu !  Inutile de vous signaler que nous les Estivaliens rions poliment lorsque nous lisons des propos sur le « dessein intelligent ». Fl÷fl÷fl÷ !!  [NDLR : c’est l’équivalent estivalien de « hihihi »]

Alors, ces systèmes primitifs pour voyager sur l’eau, ce qu’on appelle les /bateaux/ sont nec plus rigolos !  Je les contemple avec plus de pitié que d’intérêt. Il faudrait vraiment trouver un moyen d’aider les Terriens à avancer. C’est peut-être ce que je ferai avec ma vie.

Voilà pourquoi il me semble que ce monoxyde dihydrogène est très nocif. Ma preuve : il paraît que cela sorte des yeux des Terrien·ne·s lors des crises d’émotion ! C’est horrifiant, ça ! Comment font-ils pour ne pas se noyer dans leurs propres larmes ?

Cas d’espèce : j’ai découvert dans les archives d’antiquité au CSU une petite vidéo (Fl÷fl÷fl÷ !! cette technologie bizarre me fait toujours rire) faite par une Terrienne il y a plusieurs années terriennes. Les images ont été faites et offertes par un autre Terrien dont les éléments ont été retransformés en poussière d’étoiles. Il paraît que l’eau sorte des yeux de l’auteure à chaque fois qu’elle la regarde, parce que son photographe-ami n’a plus sa forme de Terrien vivant. Je ne sais toujours pas comment elle fait pour ne pas se noyer à chaque fois qu’elle la regarde.

 fin de transmission

17 juillet 2021

Quand une image nous (em)barque (Clio101)


Rêveries
Une barque sur la jetée.
Peut-être abandonnée.
Le golfe, la mer au loin.
Renaud nous dit "c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme".
Baudelaire : Homme libre, toujours tu contempleras la mer.
Ira-t-on la détacher, prendre les rames, voguer au loin vers d'autres contrées ?
Douce compagne qui nous berce
Paysages qui défilent
Lieux inconnus qui se présentent à nos imaginaires
Renaud aussi : "La mer nous prend au dépourvu, tant pis"
Mer déchaînée
Navires hommes, trésors
A jamais engloutis.

Barque de bois

Souvenir d'enfance : cours d'optimist pendant l'été sur la plage du Steir.
Oublier de baisser la tête quand on vire de bord.
La bôme qui cogne à l'arrière du crâne.
Une fois deux fois trois fois : aieuh !!!!
Mais aussi voyage en fin de stage sur les Etocs : le rocher-enclume et le phoque, phare et mémorial de ces promenades.

 Nous tout petit sur l'immensité d'eau

Ancrage, attache au port
Partir, revenir.
Voguer sur les mers de la vie.
Temps calme, soleil et mer : voir le cap au loin.
Tenir son gouvernail avec force et confiance.
Tempête, nuages sombres, horizons bouchés
Vagues hautes, récifs : vais-je faire naufrage ?
Au loin le phare : refuge
Lumière dans la nuit, point de repère
Tendresse du chez-soi
Force des racines
 

17 juillet 2021

Amadeus (Pascal)


En sautillant comme une puce de mer, notre guide touristique passait d’un rocher à l’autre en nous racontant le panorama, les vieilles pierres, le phare lointain, la construction de la digue, la risée du moment, la marée montante, etc. Incollable, il répondait à toutes nos questions. Tout à coup, quelqu’un de l’équipée, voulant sans doute le piéger, lui et son érudition à toute épreuve, demanda : « Et cette embarcation ?... », « La barque, là ?... », répondit-il aussitôt à celui qui la montrait du doigt…
« C’est toute une histoire… », reprit-il, mystérieux, en accordant son souffle à sa réponse. Il semblait content qu’on lui pose cette question ; fronçant le sourcil, il regarda à gauche et à droite, nous demanda d’approcher. Quand nous fûmes en cercle autour de lui, d’abord, il remercia le « questionneur », et il fit remarquer à tous que le frêle esquif n’était pas à l’attache. En nous intéressant de plus près à cette barque, nous dûmes en convenir : elle n’était pas frappée au quai, ni même assujettie à une ancre quelconque. Mais comment pouvait-elle rester là, sans se faire emporter par le courant des marées, le vent d’une mauvaise tempête, un aigrefin indélicat, une lame concasseuse ? Content de son effet et amusé de remarquer la stupéfaction générale, il commença son histoire…

« Comme son prénom ne l’indique pas, Amadeus était breton jusqu’aux plus petites mailles de ses filets. Peu bavard, solitaire, mystérieux, il passait le plus clair de son temps en mer, dans la barque que vous voyez, là. Aussi, quand il revenait de la pêche, il avait toujours une démarche hésitante, comme si l’équilibre pour marcher à terre était plus difficile à trouver que debout, dans son esquif, éternellement ballotté par les vagues. Comme peuvent être les professionnels de la montagne côtoyant les sommets, les mineurs de fond rabotant les profondeurs, véritable figure de proue de son bateau, les cheveux et la barbe blanchis au sel de la mer, le visage buriné par les ciseaux du mauvais temps, le teint couleur d’iode, l’Océan l’avait sournoisement façonné, en contrepartie des années de dur labeur qu’il passait sur son dos…   
Dans la brume de ses yeux, on voyait le bleu intense du ciel, des interminables couchers de soleil flamboyants, des champs d’algues verdoyants, des reflets de coquillages patinés par l’usure, des larmes, aussi, comme des perles rares accrochées aux commissures de ses paupières. Cris de mouettes, cornes de brouillard, clapots ou tempêtes, cliquetis de drisses, c’était les bruits de fond dans sa voix. Pour couronner le personnage, sous sa casquette sans âge, il sentait le poisson et les embruns de la mer, le tabac brun dans sa pipe d’écume, la marée basse, le plastique de son ciré jaune et le caoutchouc de ses bottes. Tant il était imprégné par la mer, sous son chandail ou sur ses jambes, il aurait pu y avoir des rangées d’écailles, personne n’en aurait été étonné. Jamais bredouille, quand il revenait de la marée avec sa pêche entassée dans ses casiers, les connaisseurs l’attendaient pour avoir la primeur de ses plus beaux poissons…  

Cette fois-là, c’était l’attroupement au bord du quai ; on se bousculait, on se dressait sur la pointe des pieds, on voulait mater, on voulait toucher. Il avait soulevé de l’eau ce que nombre de pêcheurs rêvent d’attraper : une sirène. Mais, Amadeus, c’était le virtuose de ses filets adroitement lancés dans le courant de la marée ! Le Mozart des lignes tendues et des hameçons flirtant entre deux eaux, comme des notes de musique aux croches pointues ! Il n’y avait que lui pour être capable de border dans son chalut une superbe sirène !...
Sur la balance du profit, ça vaut combien, une sirène ? On lui suggéra d’aller montrer sa prise à l’usine de poissons du village ; peut-être qu’il en tirerait un bon prix. Emprisonnée dans sa grande épuisette, non pas qu’elle fût géante ou potelée, non, mais diablement maligne, il la portait sur son épaule comme un baluchon de trimardeur…  

La rumeur coura si vite que c’est tout le village qui se pressa au bord du chemin qui mène à la pêcherie. Il n’était pas pressé, s’amusant des regards envieux de tous les curieux. « Bonne pêche, hein, Amadeus ?... », « Beau coup de filet, Amadeus !... », « Te voilà riche et célèbre !... » Il hochait la tête, fier d’être la vedette de son spectacle ; peut-être bien qu’il y aurait un photographe, un peintre ou un poète sur son chemin, capable d’immortaliser sa capture. « Tu me la vends, ta sirène ?... », disait l’un ; « T’en veux combien ?... », disait l’autre. Mais non ; notre pêcheur souriait en secouant obstinément la tête de gauche à droite…

Effrontée, sa sirène était une véritable petite beauté ; repliée sur sa nageoire caudale en forme de point d’interrogation, les mains accrochées aux mailles de l’épuisette, les yeux maquillés à l’encre de pieuvre et les lèvres peintes en rouge corail, ses petits seins nacrés frémissaient sous sa grande chevelure rousse ! Coquine, en penchant la tête, elle s’amusait à lancer des œillades convenues à tous ceux qui l’admiraient ! Ces pauvres pêcheurs de sardines, c’est pour cela qu’ils voulaient l’acheter, quitte à laisser toutes leurs économies dans la pesée ! Il y eut des calottes cinglantes et des parapluies cassés sur le dos de ces pauvres bonshommes ! Le soir, dans l’assiette, à la place de l’habituelle soupe de poisson, pour beaucoup, ce fut naturellement de la soupe de grimaces !...   

Tout en étant prisonnière, cette charmante sirène semait la zizanie dans le village. Les mythes sont faits pour rester des légendes ; quand ils entrent dans la réalité, ils sortent des contes, et plus personne ne sait le vrai de la fable. Il faut alors réécrire les livres, modifier les définitions dans les dictionnaires, laisser parler les savants sans rien comprendre à tous leurs discours scientifiques, trouver les ramifications dans l’arbre généalogique. Alors, femme ou poisson ? Telle était la question. Si le coiffeur était le descendant du merlan, si le nom marin du souteneur était maquereau, le forban, celui du requin, Il ne manquerait plus que le bar soit de la famille du loup des montagnes !...

« Au bûcher !... », cria quelqu’un. « Au bûcher !... », reprirent en choeur les autres. « Brûlons cette chose !... », « Elle ne sera pour personne !... » Les livres de conte, les dictionnaires, les dessins à colorier seraient préservés. Comme la foule est ignorante et féroce, déjà, on molestait notre pauvre Amadeus, en cherchant à arracher la petite sirène de son épaule. Il n’eut pas le temps d’aller se réfugier dans la pêcherie, et en avait-il seulement l’envie ? Depuis son arrivée au port, avec sa marche de sénateur, il savait bien qu’elle serait fermée avant son arrivée…  
Demi-tour ! À travers champs, il fonça jusqu’au petit port ! Sur deux « thons », sa petite sirène se mit à hurler comme… une véritable sirène ! Apeurés et assourdis, les badauds-bourreaux s’écartèrent devant leur passage !...  

Voyez-vous, et c’est la légende qui le dit, à mesure qu’Amadeus courait dans la lande, il rajeunissait ; ses cheveux devinrent bruns, sa barbe disparut, le bleu de ses yeux était un intense maelstrom céruléen. Son ciré était maintenant une cape de chevalier et ses bottes, des escarpins en peau de chimère. Beau gosse, la tête haute, tous les muscles à l’effort, sa course devint alerte et rapide ; il bondissait par-dessus les touffes de chardon, il enjambait les terriers, il laissait ses empreintes de sauveur dans les bruyères.
Arrivé à son bateau, il posa délicatement son doux fardeau, il empoigna les avirons et il rama avec une telle énergie qu’il disparut bien vite à l’horizon. On ne le revit jamais ; sur une île enchanteresse, notre Amadeus doit réciter ses meilleurs arpèges dans l’oreille attentive de sa belle sirène. Le lendemain, sa barque rentra au port, seule ; elle se rangea à sa place habituelle. Mesdames et messieurs, elle est là, intacte, depuis des décennies, et jamais personne n’a osé la déplacer… D’autres questions ?... »

17 juillet 2021

Étape 3 : Angleterre (Kate)

 

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Plantons déjà le décor de mon paysage intérieur :

"Homme libre, toujours tu chériras la mer",

"La mer, la mer, toujours recommencée",

et le fameux cri "Thalassa !"

La Terre est-elle plate ou pas ? Les navigateurs intrépides autant qu'aventureux et aussi mathématiciens ont su nous le dire.

Plus réalistement pour cette étape ayant pour seul indice "no comment" incite à penser, non pas à la chanson de Gainsbourg mais à l'Angleterre, terre des Angles.

Nous y voilà donc : ambiance marine, mer, ciel gris, quelques bateaux mais ni oiseaux ni soleils.

Ainsi donc je revisiterai mes nombreux souvenirs de visites de ce pays entre Douvres et Londres, Hull et Carlisle, Colchester et Oxford, quelques moments sur la plage à Brighton, l'été anglais comme une photo de Martin Parr.

J'ouvre une parenthèse :

(Je reviens du Suffolk et d'Aldeburgh, saine et sauve (car oui, on suffoque au Suffolk !) mais encore dans l'ambiance si bien rendue de la région : jolie campagne, petites routes, cottages, bord de mer, le tout au rythme des voitures de sport de différentes couleurs qui filent entre Londres et Ipswich,

cigarettes, whisky et p'tites pépées !

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Ce "Sang d'encre" évoque de façon saisissante la période des années 60 où l'écrivaine Patricia Highsmith a vécu dans la région, aux prises avec ses démons... Mieux qu'une biographie : l'auteure, Jill Dawson, les a toutes lues et intégrées et parvient à rendre palpable l'état d'esprit de l'époque et du milieu, du lieu, des protagonistes et à se mettre dans la peau de l'écrivaine américaine.)

Je ferme la parenthèse.

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Ambiance anglaise qui remonte aux temps de Bède le Vénérable,

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d'ailleurs cité dans le livre "Les mathématiques des Simpson" !

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Prochaine étape : le Danemark, entre Saxo Grammaticus et l'inspecteur Carl Mørck qui confirmerait l'idée que quelque chose serait peut-être pourri au royaume du "hygge" ?

17 juillet 2021

La barque vide (maryline18)

 

Rien ne bouge.

Tout mouvement a cessé.

Pas mème un cri pour briser le silence.

Si ça se trouve,

Le marin est blessé,

Sans mème un lit où calmer sa souffrance.

 

Dites-moi qu'il va bien,

S'il vous plaît.

Dites-lui s'il revient,

Qu'amarrée,

Je l'attends, dans l'oubli des marées.

 

Rien ne bouge,

Sous l'espoir étouffé.

Pas une vague, mais...

Que de rêves en partance !

 

Si ça se trouve,

Dans les terres, vous trouverez

Les falbalas de ses bonheurs... passés.

 

17 juillet 2021

Monsieur Beauciel (Adrienne)

 

La présence quotidienne de Rémy sur cette plage déserte était un mystère pour mini-Adrienne.

Tout à coup il apparaissait ou disparaissait, elle ne savait rien de lui, sauf son prénom.
Où logeait-il ?
Où était sa famille ?
Il n’en était jamais question.

Chaque jour, les parents déployaient les draps de plage et s’installaient avec leurs magazines.
Mini-Adrienne et son petit frère commençaient leurs travaux en attendant la marée.
Chaque jour, ils rebâtissaient un fort au bord de l'eau, convaincus qu’ils finiraient par en réaliser un capable de résister aux vagues.
Même l’aide de Rémy n’y avait jamais suffi.

Parfois monsieur Beauciel passait faire la conversation aux parents.
Sa femme et lui étaient cette sorte de grands-parents sans petits-enfants.

Monsieur Beauciel aimait bien vérifier si Rémy savait toutes les choses qu’un enfant de dix ans doit savoir.
Comme la liste des départements, par exemple.
Avec leur chef-lieu.

Monsieur Beauciel semblait très étonné des lacunes dans les connaissances de Rémy et avait terminé son interrogatoire par un « il faudra apprendre tout ça, mon garçon, c’est indispensable ! » alors Rémy avait baissé la tête et n’avait rien répondu.
Mini-Adrienne en avait été mortifiée pour lui.

Mais ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde : quatre ans plus tard, quand les parents ont de nouveau pris la route des vacances en France, elle avait le gros Michelin rouge sur les genoux et apprenait par cœur les numéros et les noms des départements français.

Leur chef-lieu, malheureusement, ne s’y trouvait pas.

Par conséquent elle aussi a des lacunes dans ces connaissances indispensables :-)
 

17 juillet 2021

Mes barques (Laura)

 

Mes premières barques

Furent de simples passerelles :

Petits ponts de bois ou de fer

Sur lesquels je m’asseyais pour faire

De grands voyages en livre ou rêve.

 

Il y eut aussi la vraie barque

De mon cher grand-père ;

Elle était bleue et blanche :

J'y ai plus pris d'eau

Qu'aurait du prendre un bateau .

 

Mon grand-père portait une casquette

De marin : je ne lui pas demandé

Pourquoi mais je sais qu'on l'a enterré

Avec ; était-ce pour sa dernière traversée ?

Je n'ai jamais oublié sa silhouette.

 

Quand j'ai embarqué avec toi

Je n'ai vu au départ que les paysages

Et n'ai pas pensé aux naufrages

Ni même aux avaries et aux orages,

La croisière est plus qu'agréable, ma foi.

 

10 juillet 2021

Défi #672


No comment !
(Ce qui est déjà un indice)

 

Aldeburgh-141

10 juillet 2021

Nous ont réservé un chien de leur chienne

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