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Le défi du samedi

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17 janvier 2015

Participation de Venise

Un soleil fou fouettait le sang de l’arbre.

L’univers tout entier s’inquiétait que cet arbre ne sache rien.

De la mort de Charlie.

Il n’y avait pas de minute à perdre pas de seconde à retenir.

Pour que l’ombre  de Charlie travaille son ventre d’arbre.

On fond du jardin je les ai vu arriver avec leur pharmacopée religieuse.

Charlie entendit le froissement de la lame au dessus de sa tête.

Et puis plus rien.

 La nuit a alors commencé à tomber  et dans nos cœurs l’anxiété s’est faite souveraine.

La lune  laissa tomber une larme et quand la larme s’assécha les gentils chassés du temple sont venus par milliers.

Ces gentils qui n’ont jamais rencontré  DIEU et qui vont quand même fleurir les cimetières

Enjoués, rieurs, plaisants ,  les gentils portaient sous l’arbre le rire de Charlie enveloppé d’une lumière printanière .

On ne veut rien  cisailler de la pointe d’encre disaient-ils  On veut continuer à dessiner comme on taille une branche pour extraire la flèche qu’elle promettait.

J’ai surpris alors le marchand de DIEU dans l’épine des roses dans le rire étain des enfants de Syries

Alors a commencé  la veille des gentils qui affluaient par milliers pour conduire la langue française à sa pointe d’aubépine.

Toute la fabuleuse force de la vie est dans l’aiguillon de nos irrévérences, de nos désobéissances à ce DIEU des marchands.

Nous ne savons pas vivre mais qui le sait ?

Nous ne savons pas écrire, mais qui le sait ?

Nous ne savons pas où aller, mais qui le sait ?

Les gentils ne sont pas à un centimes prés d’erreur, d’ébauches et d’errance.

Il serait cocasse qu’‘un dieu mendiant ait pu demander la mort de Charlie.

 

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17 janvier 2015

Les crayons de couleur (Pascal)

 

« Descends de cet arbre !... »

« Mais ma Raison, c’est le bois dont on fait les crayons de couleur ! Regarde les cimes taillées des branches ! Regarde ! On y voit du noir, du jaune, du blanc !... »

« Si le bois est à la feuille immaculée, le sang des arbres : c’est devenu l’encre des dessinateurs… »

« Mais ma Raison, en première ligne, l’esquisse de la Liberté est à la pointe de nos mines !... Qu’importe les épines, les coups bas, les châtiments ! L’intimidation exacerbe l’imagination, la torture affermit les dorures, les menaces avivent les dédicaces ! La satire a fait de nous des martyrs ! Si aujourd’hui, on nous assassine, le prix de notre sacrifice est l’Obole à la corbeille d’un monde meilleur !... »

« Toutes les couleurs ne se mélangent pas… »

« Mais ma Raison, alors regarde les reflets ! Dans les frissons de l’onde, on y voit les expressions des Sentiments les plus forts !... N’est-ce pas déjà les prémisses de l’Amour ?... »

« Tu vas tomber !... »

« Ma Raison, je suis déjà mort… Mais le printemps reviendra toujours avec d’autres crayons de couleur… »

 

17 janvier 2015

A travers les rameaux… (Lorraine)

Quand la harpe du vent agite les rameaux

Qui tintinnabulent

Se lève le fantôme altier des jouvenceaux

Dont le chant hulule

 

Ils s’en vont aériens et tout le corps voilé

Dans le crépuscule

Armée d’anciens héros, Pages et chevaliers

Là-bas se bousculent

 

Quand je les aperçois au loin dans la futaie

Mon âme bascule

Comme si, sous mes yeux, l’écuyer que j’aimais

Soudain s’articule

 

Les ombres peu à peu se fondent dans la nuit

Tremblants funambules

Et le vent qui se tait soudain de moi se rit :

Suis-je ridicule !...

 

17 janvier 2015

Participation de tiniak

Des branches et le jus

 

 

 

J'avais trois vers, là, sous la manche
l'un de travers et l'autre étanche
et le troisième un rien de biais
pour ne pas gâcher son effet
en fin de strophe
et clamer sous le Grand Dais Niais son apostrophe

Un regard plus loin a suffi
à flamboyer l'étrange cri
jailli de son puits vespéral :
"Où siège ton sentimental ?"
"Ici : ailleurs !
à ces endroits vraiment perdus pour les vains chœurs"

Sobre avarie de Vieille Branche
ployant sous d'octobreux dimanches
que fait ton nom dans mon sommeil ?
dans le capricieux appareil
de cet oubli
qui me donne à goûter au plus Bel Aujourd'hui

Ding ! Ding ! Ding ! Dong !

Oh, non ! Mais non, pas cette cloche...
Pas à moi... Rien ne s'effiloche !
que les graves amours humaines
faites pour endurcir la couenne
à en crever
la dernière toiture avant le plafonnier

Retour à la case des parts
prélevées sur le moindre hasard
que nous offre, au petit bonheur
la chance d'être à la même heure
la même joie
de cheminer, étonnés, sur la même voie

Alors qu'il n'est que leurre étrange
tout soudain, la vie nous démange
et nous recrache sur le lit
où se confondent nos oublis
nos molles chairs
pour qu'il soit plus aisé de les marquer au fer

N'est-ce pas ? N'est-ce pas, mon Cru
qui jetas tout ton dévolu
ton ardeur et mon dernier cent
dans le désintéressement
qu'elles en eurent
ces Voraces parées comme des créatures

Gloutonnerie des possessions
vidant les intimes passions
de leurs substances intrinsèques
Finis tous les salamalecs
on passe à table
et cette fois au titre de met périssable

En veux-tu des raisons d'aimer ?
choisis d'abord le bassinet
où rassembler tes vomissures
Carguée au mat toute voilure
attends que passe
à jamais l'envie de glisser à la surface

Sirote un jus d'orange amère en attendant
Appelle à toi quelque fluvial émolument
Nage sans bruit, que la vague même t'ignore
Gage les fruits de tes ordinaires débords
Une rythmique rogne éructe à son taquet
Il ne sera pas dit qu'elle fut sans objet
Nomme-la dans un fin et liquoreux murmure
Elle viendra, sanguine au ponant, l'épissure

 

 

17 janvier 2015

L'arbre aux gouttelettes (Vegas sur sarthe)

Hé Mathieu! Si j'te dis que le gouttelier a pleuré ce matin...”

(Il faut préciser aux citadins que l'arbre aux gouttelettes s'appelle un gouttelier)

 

C'est de saison, l'Henri... c'est d'saison... comme on dit chez nous: Rosée du matin, rosée du matin”

Non non non! C'était point d'la rosée! J'te dis que l'gouttelier a fait des perles”

Tiens? Félicie aussi”

Je sais que c'est à peine croyable. D'habitude les goutteliers sont tranquilles jusqu'à début mars, et ben les miens ont déjà fait des perles!”

Ouais... Félicie aussi, ça tombe début mars”

Oublie Félicie une seconde! Deux mois d'avance, vindiou... c'est pas normal. Tu m'enlèveras pas d'l'idée qu'y détraquent nos goutteliers avec leurs fusées, leurs pots cataleptiques et leurs rézosociaux!!”

Ça dépend l'Henri... ça dépend. Tes goutteliers, c'est d'la variété Chagrins du matin ou Espoirs du soir?”

J'ai que des Chagrins du matin, ceux qu'ont la peau rugueuse enfin des peaux d'chagrin quoi”

Des Chagrins du matin? C'est comme Félicie, elle est pas du matin... ni du soir d'ailleurs”

En plus - d'après l'Grégoire qu'est pépiniériste à Marsannay - c'est des “vinum clarum”, une variété qui gêle pas au point de rosée!”

Ouais... Félicie aussi... point de rosé. Que de l'alligator”

Tu veux dire de l'aligoté?”

Ouais mais elle dit alligator passque quand y te tient, y te lâche plus”

Fais pas la tronche, Mathieu! C'est juste que cette année on est pas gâtés par la nature”

Hum... Félicie non plus”

Tu crois pas que si j'leur mettais un grand coup de chaud au cul, ça les requinquerait??”

Ouais... tu m'donnes une idée, là... c'est pas con”

J'te leur colle le brasero bien chargé pendant une heure ou deux... et en voiture Simone”

Une heure ou deux... t'y vas fort l'Henri! Et elle en dit quoi la Simone?”

Hein? Comprend pas. C'est que j'y tiens à mes goutteliers... y m'coûtent assez cher toute l'année”

Ouais... Félicie pareil”

Vindiou! Tu m'gaves avec ta Félicie. T'as t'y seulement été voir les tiens si y z'avaient goutté?”

Pas la peine. Moi j'ai des Espoirs du soir, alors tu penses ben que j'vais pas m'emmerder à aller les voir le matin... même si j'ai rien à foutre le matin vu qu'la Félic...”

Ahh! Maint'nant, y en a soupé de ta Félicie!! Un Espoir du soir, ça pleure pas... au contraire ça rigole, alors tu f'rais bien d'faire pareil au lieu de chouiner tout l'temps!”

Ça rigole, ça rigole... ça dépend! Y a des Espoirs du soir qui rigolent pas, par exemple ceux qui sont attaqués par l'araignée du matin”

Ah ben ouais... une attaque d'araignée, forcément. Et pourquoi pas une explosion eunucléaire? Si t'imagines le pire...”

Ben le pire... j'lai sous les yeux du matin au soir, alors...”

 

Bon ben c'est pas tout ça mais j'vais aller bourrer l'brasero, à c't'heure!”

Attends moi! Y a longtemps que j'ai pas vu ça!”

 

 

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17 janvier 2015

bourgeon de vie (Fairywen)

Bourgeon de vie.

De l’extérieur, on ne voit rien. Rien que des écailles bien fermées qui composent un petit bourgeon accroché à la branche d’un arbre. Donnera-t-il une feuille, une fleur ou un chaton ? Pour l’instant, on ne peut rien dire. C’est l’hiver, le petit bourgeon dort sous la neige. Les scientifiques parlent de dormance, d’hormones végétales et autres balivernes, mais comme souvent, ils sont loin, bien loin de la réalité.

Car si les petits bourgeons dorment en hiver, c’est pour protéger la petite fée qui leur donnera vie le printemps venu. Le voilà, le secret des bourgeons. Chacun d’eux abrite une petite fée qui l’a construit patiemment à la fin de l’été, avant de se nicher en son cœur et de s’endormir au chaud pour se reposer. C'est pourquoi les bourgeons sont si bien fermés : pour protéger leur petite fée.

Mais voici que le printemps arrive. Les jours rallongent, il fait plus doux. Les petites fées s’éveillent doucement, s’étirent, et commencent à dorloter leur petit bourgeon. Elles le font tout beau, tout frais, tout pimpant, et lorsqu’elles jugent le moment venu, elles ouvrent délicatement les écailles protectrices.

Alors on voit sortir une feuille, un chaton, un pétale de fleur… Lorsque le bourgeon est complètement ouvert, la petite fée s’envole dans les cieux et va jouer avec ses amis durant tout le printemps et tout l’été. Mais lorsque l’automne s’annonce, elle revient vers son arbre pour commencer à construire un autre petit bourgeon dans lequel elle passera l’hiver.

 

Alors si vous voyez un bourgeon fermé, n’y touchez pas, laissez-le dormir avec sa petite fée. Car si chaque fois qu’un enfant dit “je ne crois pas aux fées”  il y a quelque part une petite fée une meurt, les petites fées meurent aussi lorsqu’on détruit leur maison…

Illustration défi 333 du samedi 10 janvier 2015

17 janvier 2015

Salut, vieilles branches (Joe Krapov)

DDS 333 branches

Dans le hamac le soleil te caresse
Tu t’ la coules douce tu te tournes les pouces
Tu y cultives le droit à la paresse
La flemme aiguë t’en fiche pas une secousse

Qu’il est donc doux de rester sans rien foutre
Tandis que tous s’agitent autour de vous
Davy Crockett affronte les hommes-loutres
Tandis que tous s’agitent comme des fous


Poil dans la main incroyab’ comme tu glandes
L’hiver dehors envahit les jardins
Il y a du givre et d’la brume sur nos landes
Dans la ch’minée tu remets un rondin

Dans l’rocking chair c’est vrai que tu t’en balances
Du froid dehors du gel sur le chemin
Poil dans la main, tu l’ regardes en silence
Et tu t’étonnes : c’est plus du poil c’est du crin ! 

10 janvier 2015

Défi #333

Laissez vous inspirer par cette photo :

Gouttelettes

Vos envois seront accueillis à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

10 janvier 2015

Nous ont fait part de leurs... réflexions

10 janvier 2015

Miroir par bongopinot

 

 bo01

 

 

Qu’il soit rond, carré

Rectangle ou ovale

Il vous offre votre reflet

Matin chagrin ou magistral

 

Pour vérifier votre tenue

Il est partout dans la maison

De forme et de style inattendus

On le suit à tort ou a raison

 

Il peut être décoratif

Style ancien ou baroque

Il n’a qu’un seul objectif

Etre Indispensable et pratique

 

On le trouve parfois dans un sac à main

De taille réduite portatif élégant

Entre le rouge lèvre et le parfum

Pour les beaux sourires intrigants

 

Ha ! Oui ! C’est un peu court

Pour un si magnifique miroir

Réfléchissez lumière du jour

Pour entrevoir dans mon couloir l’espoir

 

10 janvier 2015

ЯIOЯIM (par joye)

 

miroir 3

10 janvier 2015

Miroir (Pascal)


Elle marchait lentement, en hésitant, sur le petit muret de la vieille fontaine débordante. Ses pieds nus cherchaient, dans l’équilibre précaire, un petit emplacement encore presque sec ; chacun de ses pas menus enfantait des bouts d’empreintes éphémères. Un soleil malicieux s’évertuait pourtant à polir l’onde chancelante dans ces petites cascades convenues d’abondance nonchalante et la mousse verdoyante et sévère incrustait les pierres en dépendance immobile et séculaire.

Puis elle tournait comme une aiguille affolée du temps pressé, dans la mélancolie profonde, incomprise, et dans l’immensité de sa solitude apprise. La grâce de ses bras en balancier ajoutait à ses formes évanescentes, des charmes d’Ange assoiffé cherchant à s’abreuver dans cette limpidité miroitante.

J’ai pensé que j’étais en plein rêve, de ceux qui nous réveillent à l’aube frissonnant et qui continuent d’exister un moment parce qu’on les empêche de s’éteindre et qu’on veut s’en faire sa conclusion heureuse. J’ai pensé être dans un film muet, en noir et blanc, mais en voyeur déjà séduit par ces instants improbables. J’ai pensé à la réalité mais où pouvait vivre une telle finesse et autant de délicatesse avec ces quelques images dans toute ma vie réelle ? J’ai abandonné l’espoir incessant d’être présent acteur dans cette scène impressionnante. Il est des endroits qui gardent toutes leur beauté sauvage quand on ne les approche pas. On ne peut que faire chavirer la toile et dévier le pinceau de ces courbes magistrales. Alors, je ne serai qu’un voyeur incertain, un simple contemplatif, presque malandrin, dans cette fresque intime. C’est comme voler tous ces instants magiques qui ne nous appartiennent pas et de les approprier pour sa propre mémoire soudain trop vide,  en croyance de belle contagion d’un bonheur réciproque.

Son ombre décolorée la suivait docile et elle adoucissait encore ses mouvements amples dans cette marelle innocente. Elle remontait le temps sans l’espoir de revenir en arrière. J’ai souvent cru qu’elle allait tomber parce qu’elle oubliait l’équilibre, tellement perdue dans ses pensées les plus secrètes et les plus présentes. Son corps fuyant, insaisissable, ondulait dans ses avancées sans allant. Toute en souplesse, elle oscillait dans ses gesticulations troublantes. Elle caressait la pierre attiédie de son pied pour s’en faire un îlot salutaire, l’instant de sa présence aérienne, l’instant de son passage fugace, l’instant du frisson de cette chaleur rendue à cette belle plante fragile. J’étais petit devant cette immensité si rapprochée… Sa robe blanche dansait avec elle dans l’amplitude de ses attitudes valsant et son ombre habillée, lui faisait son cavalier le plus charmant, le plus fervent... La triste fontaine pleurait son eau en son milieu jaillissant et cet insondable chagrin perpétuel, en simples cataractes irisées, se répandait à sa surface, en petites vagues incessantes. Et cet Ange insatiable tournait, tournait…

Si j’avais pu faire quelque chose… Serrer les mains pour lui donner à boire, arrêter sa course infinie en posant mes bras en croix sur sa route mouillée, remonter le temps pour lui réapprendre à sourire, mourir peut-être, pour lui donner quelque plaisir d’être moins seule et pour que j’arrête enfin de paraître… Mais j’étais tellement absent de son monde.

Des fleurs posées dans ses longs cheveux bruns parfumaient son aura dansante et elle parcourait cette fontaine alanguie en mutuelle compréhension de femmes tristes et déçues. Puis elle s’est couchée le long du petit muret et son ombre est tombée dans l’eau sans un secours et sans un appel. Elle tentait de se regarder de près dans l’onde pour continuer à imaginer sa beauté parfaite. Et dans cette limpidité absolue, ses grands yeux bleus réfléchissaient encore à son passé d’amoureuse perdue, éconduite sans doute.
Quelques larmes devenues trop lourdes sont tombées prés des poissons rouges attentifs et leurs échos craintifs se sont perdus dans ce miroir flottant.

Je voulais l’appeler, faire une diversion à sa dépression ; je voulais la calmer, prendre sa taille pour faire respirer son ombre haletante ; je voulais faire son reflet bienfaisant et lui expliquer sa beauté en dessinant le contour de son visage avec un doigt ; je voulais tant… On ne peut pas approcher un Ange, je le sais… On ne peut étancher la soif de ses désirs les plus simples même si on les comprend un peu, dans leur détresse infinie en chagrins troubles.

J’avais de la peine. Collée sur cette margelle, je voulais souffler sur elle et sur son ombre trempée pour assécher ses malheurs et ses ailes. Je voulais lui apprendre à sourire en regardant mes pleurs en vases communicants, je voulais la voir s’envoler au plus haut pour penser que je suis utile à quelqu’un, je voulais tant… Je pouvais tout lui donner, sans rien espérer…

Elle s’est agenouillée simplement comme une petite fille trop grande sur ce parapet trop étroit. J’ai dû fermer les yeux un instant car j’étais ébloui par toute cette beauté irréelle. Elle envisageait l’onde propice ou regardait les nuages en artifice les traversant, je ne sais plus les desseins qu’elle cachait en son sein. Elle a caressé l’eau patiente pour faire ses vagues ou pour goûter la fraîcheur ambiante.

Le soleil a percuté mon regard encore. Elle était posée sur une branche du grand platane de la placette. Des enfants jouaient au ballon en criant leur joie de courir au présent. Quand je l’ai cherchée encore entre les feuilles, elle avait disparu…

10 janvier 2015

Miroir (Djoe l'Indien)

Que cache le miroir des affres de la vie
Quand tout est morne et gris sous le couchant du soir,
Lorsque ne brille plus l'étincelle d'espoir
Et que le désespoir prend la place à l'envie ?

Que montre le miroir des âmes asservies
Par leur propre reflet, comme le repoussoir
De rêves trop parfaits, sinistre déversoir
du sombre dépotoir où sombre la survie ?

Mais voilons-le enfin, ce satané miroir
Qui le monde corrompt de son triste pouvoir
Projetant devant lui l'image poursuivie,

Aseptisée, sans grain, passée au polissoir
De songes d'idéal, chimère inassouvie
A ranger, inutile, au tréfonds d'un tiroir.

10 janvier 2015

Le miroir coquin (Prudence Petitpas)

Chaque fois qu’elle se regarde dans un miroir

Son reflet lui lance un clin d’œil…

La première fois  l’a surprise,

L a deuxième fois elle fut prise

D’un fou rire devant sa mine.
La fois d’après elle grimaça

Le miroir alors se fâcha…

Il se mit à parler

Ce qui la fit reculer

Et ouvrir des yeux étonnés :

Pourquoi grimacer, reprit ce dernier

Je te lance des œillades

Je te montre que tu me plais

Et toi tu me railles

Comme si je n’existais…

Elle s’avance alors près du miroir

Plante ses grands yeux dans son regard

Et vois enfin tout cet amour

Que lui renvoie ses beaux atours…

« Est-ce moi qui m’aime ainsi »

Se dit-elle tout haut

Le miroir lui renvoie poli

Un clin d’œil si joli

Qu’alors elle lui sourit

Et retourne à sa vie !

Et l’on voit sur le miroir

Ces quelques mots s’aligner, puis partir en fumée…

« Sans estime de toi, comment veux-tu aimer ! »

 

10 janvier 2015

L’homme au manteau gris (EnlumériA)

Le Merrygold Exotic Tearoom était un établissement de style colonial, décoré de plantes vertes surdimensionnées, de bouddhas désœuvrés et d’hilares poussahs chinois obèses jusqu’à la lippe. Une atmosphère feutrée de salon proustien saturait les lieux fréquentés par des dandys post-victoriens, des punks dilettantes et crunchy ainsi que de vieilles dames compassées de mode. Un fond musical discret laissait croire que le fantôme d’Éric Satie hantait l’endroit de sa présence éthérée. Les habitués y dégustaient des crumbles aux fruits rouges arrosés de thé noir Marco Polo ou bien des cheesecakes accompagnés de Darjeeling Himalaya. D’autres, plus austères, se contentaient de quelques financiers timidement humectés de café Bluemountain ou Bourbon pointu. Quant à moi, mes préférences s’orientaient plutôt pour un Gunpowder et quelques biscuits fins à la vanille de Madagascar.

Je me souviens qu’au milieu de cette faune interlope évoluait parfois un personnage étrange et déplacé perpétuellement vêtu d’un manteau gris. Oh, Dieu ! La tristesse et la médiocrité de cette dégaine ! Ne croyez pas que je méprise le gris, non. Il en existe de somptueux comme l’anthracite ou le pinchard, le gris de Payne, le gris souris, l’ardoise ou encore le gris perle. Certaine auteure américaine n’en a-t-elle pas récemment vanté cinquante nuances. Mais là, mes amis, que vous dire à propos de cette affligeante teinture qui telle une pollution visuelle encrassait mon calme regard jusqu’à l’écœurement.

Cet après-midi là, alors que je venais de m’installer à ma table habituelle et que je dépliais mon Monde Diplomatique à la page économique, je constatais sans plaisir que le sinistre acolyte perturbait une fois de plus la sérénité du salon. Il s’était installé au même endroit que d’habitude ; à quelques mètres de moi. Comme si, sous l’influence d’un bizarre caprice, il lui avait pris le désir insolite de m’incommoder par son incongruité.

Je fréquentais ce salon de thé depuis quelques temps déjà et je dois bien admettre qu’il était déjà là. À vrai dire, il était toujours là, quelque soit l’heure à laquelle je me présentais, ce chevalier à la triste figure me devançait systématiquement. D’aucuns d’entre vous, chers lecteurs, m’enjoindraient sans doute de changer de place. J’aurais pu en effet. J’ai essayé deux ou trois fois d’ailleurs ; sans succès. Cependant, quelqu’un pourrait-il m’expliquer en vertu de quelle règle devrais-je m’effacer devant cette offense aux bonnes mœurs.

J’en étais là de ma sombre méditation lorsque la serveuse, une accorte jeune blonde toute sucrée dans sa petite jupe noire et son chemisier en dentelles de Calais se présenta pour prendre ma commande. Comment vous décrire le charme ineffable qui se dégageait de sa personne. Si Dieu, dans son infinie clémence, avait jugé bon de personnifier la grâce ultime d’un coucher de soleil à l’aube du monde, il aurait façonné cette créature à partir du cristal le plus pur au lieu de l’argile d’où il avait extrait l’Adam primordial. Sa beauté toutefois ne l’autorisait pas à me toiser avec un tel dédain. Cette moue dédaigneuse qui profanait son visage ne lui seyait guère et me déplaisait fortement. Elle m’adressa une salutation glaciale puis me demanda d’une voix sèche et impatiente si j’avais fait mon choix.

Alors que je confirmais ma commande, finalement comme d’habitude, je remarquais avec soulagement que son regard lourd de mépris s’adressait en fait à l’homme au manteau gris.

— Ah ! Vous aussi vous avez remarqué cet individu, murmurai-je avec un bref sourire de connivence. Vous le connaissez, ce malencontreux personnage qui ose perturber par sa présence un établissement si raffiné ?

Elle haussa les épaules, comme par inadvertance. De son côté, l’homme au manteau gris jeta vers moi un regard perdu que j’esquivai aussitôt. Un frisson me parcourut. Où avais-je déjà rencontré cet homme ?

— De qui parlez-vous encore ? demanda-t-elle enfin. Je ne comprends pas.

— Mais enfin ! De cet homme, là. Un peu plus loin. Ne me dites pas que vous n’avez vu à quel point il détonne dans ce salon. Je sais bien qu’il faut être tolérant, mais une telle médiocrité, une telle… — Les mots me manquaient — Même d’ici, j’ai l’impression qu’il empeste la naphtaline et le suint.

Comme prise d’une soudaine condescendance, elle me jeta un regard apitoyé et réitéra son incompréhension. Je sentis l’impatience me submerger.

— Mais enfin ! Vous ne voyez pas ? Ce type, avec le manteau gris, là !

Et je désignais avec véhémence, l’objet de ma rancœur. Elle se pencha enfin vers moi et me dit en articulant chaque syllabe :

— Ce qu’il y a là, monsieur, c’est un miroir. Eh ! Oh ! Monsieur. — Elle agitait sa main devant mes yeux — Vous comprenez ce que je dis où devrais-je vous le répéter à chacune de vos visites ?

Derrière moi, quelqu’un gloussa tandis qu’un autre chuchotait.

— Quelle tristesse. Le pauvre vieux ne reconnait même plus son reflet.

 

Évreux, le 6 janvier 2015

 

10 janvier 2015

Le miroir (Krystel)

Miroir,oh mon beau miroir!

Qu’elle est donc cette vieille femme qui me scrute de son regard sombre et triste?

Les cernes sont soulignées par le Rimmel ,qui n’a pas résisté au rythme effréné de cette fin de matinée.

Mon visage au teint olive semble suspendu dans les profondeurs du miroir.

Sur mon front, je repousse une mèche blonde qui tente de s’échapper de mon chignon.

Une ébauche de sourire s’élance sur mes lèvres fines,comme si personne ne pouvait résister à l’emprise de ce grand réfléchisseur.

Sa tendre complaisance à mon égard efface en un instant toute mélancolie.

Quel ami sincère!Usant de son empathie,il se penche sur nos vies,reflète nos états d’âmes pour révéler nôtre inconscient à celui qui veut bien voir.

Derrière moi,une voix impatiente s’élève: «Mais enfin Maryléne,que faîtes-vous?»

Je fais un clin d’oeil à mon complice,et m’en retourne auprès de Blanche.

J’observe la carnation pâle de son joli minois,encadré par ses longs cheveux bruns,ses yeux noisettes m’interrogent.: «Si vous ne vous pressez pas ,m’implora-t-elle,je vais être en retard à ma séance!»

«Allons,la rassurais-je,vous avez rendez-vous à onze heure,nous avons le temps il n’est que dix heure.»

Elle haussa les épaules et pivota sur le bord de son lit,ses longues jambes nerveuses pendaient mollement.

Je me saisis de sa paire de baskets et la chaussait rapidement.

Elle se leva,dépliant son long et frêle corps,liane vacillante que je soutenais fermement.

Je l’accompagnais dans la salle de bain,pour elle, chaque pas est une épreuve d’équilibriste.

Elle s’assied face au miroir et mesure le chemin parcouru.

Ses mains fines se tendent vers ce destin perturbé,ses doigts s’immiscent dans le creux de la cicatrice qui orne sa tempe droite,sous la peau du crâne semble battre un coeur,fragile sans sa carapace osseuse.

Son apparence a tellement changé,ses petits anges oseront-ils l’enlacer,l’embrasser?

Calmement elle attrape sa brosse à cheveux.

Tenter un geste rationnel pour appréhender l’irrationnel.

Je pose une main amicale sur son épaule,je suis très impressionnée par son courage.

«Vous êtes une femme magnifique Blanche!»Murmurais-je.

Miroir,oh mon beau miroir,vous êtes donc cette femme qui veille sur moi!

 

10 janvier 2015

Participation de Nhand

UN CERTAIN MIROIR

 

 

D'abord, tes yeux comme un miroir
Dans lequel je me vois sourire...
Sans un mot, tu sais me décrire
La fin de tout mon désespoir.
Je me découvre et m'envisage
Heureux pour le reste des jours,
J'entends s'accorder nos tambours ;
Nous parlent-ils d'un bon présage ?

Le temps court, les saisons se font
Au soleil leur petite place,
La pluie éreinte, le vent lasse,
Mais l'été revient vite, au fond.

D'ailleurs, je ne hais point l'automne,
Jusqu'à ce maudit lundi noir
Où je ne vois dans le miroir
Que l'ombre d'une autre personne...
Je m'étais presque trouvé beau,
Voici mes charmes obsolètes,
Ce n'est plus moi que tu reflètes ;
Ta flamme change de flambeau !

Les saisons vont, le temps décampe,
Un cafard infernal, bavard,
Saigne et prend mon cœur pour buvard ;
Autant que j'éteigne la lampe !

Et puis, soudain, le désespoir,
Par enchantement, se défile
À nouveau lorsque se profile
L'éclat retrouvé du miroir...

 

 

LOGO NH-PF

10 janvier 2015

De l'autre côté du miroir (Walrus)

Si l'on se met à réfléchir, à spéculer même, sur les réflexions spéculaires, on tombe vite sur les gros mots et les expressions douteuses : chiralité, énantiomorphisme, diastéréoisomères, dextrogire, mélange racémique, nomencalture Cahn-Ingold-Prelog, j'en passe et de meilleures... si, si !

 

Enantiomere-3D

 

On en viendrait peut-être même à se demander si ce mec que l'on contemple de l'autre côté du miroir et qui prend notre droite pour sa gauche, a aussi ses composants biologiques inversés ? Sa vitamine C est-elle de l'acide D-(-)-ascorbique alors que la nôtre est l'acide L-(+)-ascorbique* ?

Question oiseuse s'il en est, puisque, comme chacun sait, les images spéculaires sont virtuelles.

Le mec de l'autre côté du miroir n'existe pas, n'en déplaise à Alice et à l'Ange Heurtebise.

 


* (5R)-5-[(1S)-1,2-dihydroxyéthyl]-3,4-dihydroxyfuran-2-one
si l'on se réfère à la nomenclature évoquée ci-dessus

10 janvier 2015

Matière à réflexion (Vegas sur sarthe)

Qu'on se souvienne ou pas qu'on appelait, Blanche laCappuccetto Rosso ou encore la Petite Cape Rouge, toujours est-il qu'elle était partie chercher ingrédient ou deux pour sa marâtre impatiente de confectionner le traditionnel masque de beauté de Cesare Frangipani à base de frangipane et de beurre en pot.

Ainsi donc chaque matin le miroir de la marâtre - son royal smartfaune- lui donnait des nouvelles fraîches de ses sujets ainsi que des nouvelles fraîches du temps qu'il fait et des recettes de beauté pour rester fraîche jour après jour car il y avait des applications pour tout ça.

Smartfaune, Ô mon beau smartfaune, dis-moi qui est la plus gironde?” interrogeait tactilement chaque matin la marâtre puisqu'elle avait un doigt pour ça.
Le miroir était trop poli pour être honnête et la marâtre trop imbue d'elle-même, fière et vaniteuse et aussi trop bête et méchante pour réfléchir autant qu'un miroir.
C'est le miroir qui se mire dans la reine et pas le contraire se répétait-elle, mais si le royal
smartfaune ne répondait pas à cette question c'est qu'il n'y avait pas encore d'application pour ça et la marâtre fulminait chaque matin depuis que le conte existait.

Le roi Merlin - dit l'enchanteur et par qui les envies prennent vie - l'avait maintes fois prévenue: “Ô marâtre! Ce smartfaune dernier cri “Made in Empire du Milieu” vous perdra. Vous en deviendrez esclave, vous en oublierez le héraut qui sonne, le crieur qui crie, le bonimenteur qui bonimente, la cire qui cachette en cachette, le coursier qui course, l'oiseau qui touite au printemps et aussi les...”

Ô toi dont les envies prennent vie quand pour d'autres c'est fastoche” fulmina la marâtre “tu disais déjà ça pour ma quenouille sans fil, mes loups Boutin de sept lieues, mon épilateur Excalibur, ma lampe halogène de chez Aladin mais aucune des catastrophes que tu m'as prophétisée ne s'est jamais produite!!”

Lorsqu'il était désenchanté l'enchanteur se transformait parfois en cerf vidé et c'est ce qu'il fit.
Comme il regagnait ses bois - ce qui est une bonne chose pour un cerf, même vidé - le royal
smartfaune se mit à émettre une troublante musique.

Smartfaune, Ô mon beau smartfaune, quel air me joues-tu? Dis-moi tout, car je suis la marâtre et je dois tout savoir!” ordonna la marâtre.

Ô marâtre, puisque vous voulez tout savoir j'ai la puce qui sautoie, la mémoire qui flanchoie et aussi la batterie qui merdoie” répondit le smartfaune qui se sentaitde moins en moins royal.
C'est pas cool” répondit la marâtre désabusée et, du doigt qu'elle avait pour ça elle s'empressa de poster un courriel à l'Empire du Milieu avant que son smartfaune ne se pâme.

A mille sept cent lieues de là - soit huit mille kilomètres car la lieue était à 6.47 kilomètres à cette époque - un philosophe de l'Empire du Milieu, affecté au service après-vente déchiffrait entre deux parties de mikado un étrange courriel venu du château de Stauffenburg en Basse Saxe.
Avec celui de Harry Potter, celui de la Belle, celui de la princesse Kaguya et celui de Shrek, ça commençait à faire beaucoup de problèmes autour du merveilleux
smartfaune dernier cri “Made in Empire du Milieu”!

Avec toute la philosophie propre aux sujets de l'Empire du Milieu, il estima que cette marâtre se prenait le chou pour peu de choses et se contenta de lui renvoyer un lien wiki vers Freud et Jung accompagné d'un coupon de réduction sur l'achat d'une horloge * comtoise connectée...

 

A dix lieues de là, Blanche - qu'on appelait toujours Cappuccetto Rosso ou encore la Petite Cape Rouge - croisa un cerf vidé qui ruminait dans sa barbe mais elle se garda bien de le questionner, de peur d'être hors sujet.
Elle se rendait tout droit chez sa great-mother-fucker, sans passer par la case Départ, sans recevoir vingt mille sequins, sans ces foutus miroirs que tout le royaume avait reçu en étrennes... et elle se dit que c'était bien.

 

* l'horloge comtoise est celle qu'on trouve dans les contes (connectée ou pas)

10 janvier 2015

Participation de Lilou

Miroir, mon beau miroir

Je te hais,  oui je te hais !!!!

Toi mon compagnon de tous les jours, et même de tous les instants, aujourd’hui je te hais ! Oui je te hais.

Tu oses me demander pourquoi ! Tu as un culot phénoménal de te présenter à moi comme cela ce matin….

Mais revenons en arrière d’une cinquantaine d’année. C’est trop ! Alors disons quarante-cinq ans. Je t’ai rencontré et, pour la première fois on me rendait ce que je montrais avec une fidélité exemplaire. Tu étais indéfectible ; chaque jour je te posais la même question : suis-je belle et la plus belle ? Oui me répondais-tu, tu es la plus belle. Tu prenais soin de moi comme je prenais soin de toi ; oui bien sûr tu n’aimais pas que je t’asperge de détergent, ta vue se brouillait mais c’était pour mieux te contempler mon cher miroir. Tu me disais que j’avais une mèche de cheveux de travers, tu me consolais quand je pleurais avec des mots parfois durs : attention tu as les yeux gonflés et rouges. Tu me raillais quand le maquillage était un peu trop accentué avec des couleurs de caméléon et tu te souviens encore de cette horrible robe que ma mère avait voulu me faire porter pour le bal des anciennes de l’école. Quel fou rire !

Puis, je me mis à t’emmener partout. Tu étais dans mon sac et cela me rassurait ; fallait bien repoudrer le nez et remettre un peu de rouge pour donner bonne mine.

Une fois cependant tu m’as dit : « tu toujours aussi  belle mais attention, trois belles jeunes filles qui te ressemblent, te rattrapent et bientôt tu seras coiffée sur le poteau d’arrivée ». Je n’étais pas jalouse, elles étaient un peu moi les demoiselles.

Et puis le temps inexorable  passait et plus il temps passait plus tu devenais grognon. Tu te mis à faire grise mine. Je t’ai demandé si c’était mes ridules qui te gênaient. Tu m’as bredouillé une réponse comme on fait une pirouette et je me suis mise à chanter : Ah ! Je ris de me voir si belle en ce miroir ! Tout en me tartinant de sérums de jeunesse et de crème anti rides, d’antis radicaux libres, d’anti vieillissement de jour et de nuit.

Rien n’y fit et aujourd’hui, je te découvre aussi craquelé qu’un tableau de Bruegel !

Miroir, je te hais, hélas tu ne peux rien contre la fuite du temps, mais tu réfléchis bien !

 

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