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Le défi du samedi

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13 septembre 2008

Déboires à la chaîne.... (Gilgamesh)

On m'a souvent demandé si j'avais vraiment voulu avoir Jacqueline.

C'est un fait que, si j'avais pu me douter des sentiments que je lui inspirais, et qui 
transparurent à mon insu, lors de notre accident, je n'aurais pas hésité une seconde.
Malheureusement, une  naïveté certaine, couplée à un extrême manque de confiance en moi,  totalement entretenus par mon "meilleur ami" Fortran, m'ont fait rater un coche dont j'ignorais juqu'à l'existence..

Et c'est ce salopard, qui emporta la forteresse, après un long siège que je juges aujourd'hui éhonté.
J'ignore si cet empaffé est parvenu à l'enchainer à lui pour la vie.

Par contre, je sais que je lui dois également la défection de Christine.
Christine que j'adorais, et qui semblait m'aimer aussi, mais, qui, informée par ce traître des sentiments que Jacqueline semblait nourrir à mon égard, - et que décidément je paraissais être le seul à ignorer dans tout le campus-, décida, peu à peu,  de me laisser assister solitaire au triomphe de ce machiavélique dégueulasse.

Me faire perdre à la fois un amour hypothétique dont j'ignorais tout,  et un amour en pleine croissance, dont je ne connaissais que trop la lumière qu'il apportait à ma triste vie, le tout sans faire aucune vagues...
C'est science po qu'il aurait dû faire ce scélérat de Fortran. Ou l'ENA  peut être....

J'espère que Jacqueline lui a pourri la vie au delà du supportable des années durant, et qu'il aura supporté cette souffrance tout aussi longtemps, pour simplement ménager sa réputation et son image.
Car ce mec là y tenait à son image. Comme à la pension que  sa pauvre grand mère lui versait.

Tout ce qui entoure ce type de malfaisant, humains, animaux, et biens matériels
participent à leur prestige, et ne peuvent céder le terrain qu'à quelqu'un ou quelque chose de plus prestigieux encore.

Vu comme il était gaulé le sagouin...
Alors qu'elle, elle  était, si belle, si intelligente, riche, et tellement lumineuse...
je présume qu'elle a  fini par monnayer sa participation au prestige de l'infect.

Mon Dieu, faites que j'aie raison..
Faites quelle lui ait pourri la vie.. longtemps, longtemps...

Elle l'a bien fait dites vous?
Merci Mon Dieu....

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13 septembre 2008

Au fil du temps (sebarjo)


On m'a souvent demandé, lorsque j'étais jeune, ce que je voulais faire plus tard. J'imagine qu'on vous a fait le coup aussi. Je ne connais personne ayant échappé à cette question fatidique.

Je ne répondais rien. Alors on disait de moi que j'étais un enfant boudeur ou un futur chômeur...Selon l'interlocuteur. Je ne répondais rien mais je pensais :

pourquoi toujours plus tard ? C'est maintenant que je veux faire quelque chose ! Plus tard plus tard !... il faudra aller se laver, s'habiller, se coucher !...

Et je retournais à mes légos. Qu'est-ce que le temps pour un enfant ? Une année, c'est un jardin immense, des je et des jeux sans fin.

Maintenant c'est différent. L'avenir est déjà derrière. Un point infime à l'horizon.

Il n'y a plus de plus tard dans les questions, il faut se décider vite, de plus en plus vite, le temps presse ! Et le temps c'est de l'argent... Si tu t'arrêtes, on técrase !

Tant pis, je freine. Je m'enrichis de silence. Les minutes passent et je m'en repaîs. Des quiétudes sans inquiétudes.

Ce matin, alors que le temps fuit au lever du soleil et que je freinais tout en douceur, ma femme me demande :

.

Que veux-tu faire aujourd'hui ?

Je me réveille doucement, je la regarde et lui réponds en chantonnant (sur l'air approximatif d'India Song)et en tenant à peu près ce langage :

.

Je veux...

Mourir de plaisir

Courir après le désir

de te tenir dans mes bras

de sentir pendre tes bras

à mon cou tes baisers doux

qui se jouent de mes joues

Envie de prolonger

la nuit dans la journée

Envie de me cacher

dans le bruit de tes baisers

Envie d'éternité

de mourir de se figer

Envie de prolonger

nos vies et de t'aimer...

.

Un long et délicieux silence de quelques heures, comme un doux soupir musical...

La nuit tombe.

Il est l'heure de manger.

Il est l'heure pour nous de se lever et de prolonger le jour.

Nous avons tout notre temps...

.

13 septembre 2008

Valse hésitation (Teb)


On m’a souvent demandé

Ce que je voulais…

En vrai ???

En vrai, ce que je voudrais….

Ah, la la …

Si je l’savais !!!

;-))

On m’a souvent demandé

Ce que je voulais…

En vrai ???

En vrai, ce que je voudrais….

Ah, la la …

Si j’vous l’disais !!!

;-))

13 septembre 2008

Tu veux faire quoi plus tard ? (MAP)


On m’a souvent demandé

ce que je voulais faire plus tard …

Depuis tout petit, je le savais, je le savais …


On_m_a_souvent

13 septembre 2008

Faudrait savoir ! (Walrus)

     

On m'a toujours demandé, au temps béni de ma jeunesse, pourquoi j'étais   si renfermé, si taiseux.
Certains, exaspérés, s'écriaient même parfois   "Mais dis quelque chose ! Parle-nous!".
D'autres m'avaient baptisé "Walrus   de zwijger" ("le taciturne", pour ceux qui, scandale extrême, ignorent tout de   la langue de Vondel).
Je ne leur répondais même pas : j'étais affligé d'une   consternante timidité.
Un jour, pourtant, tout a changé.
Je   me suis lancé dans le bénévolat et, de fil en aiguille, me suis   retrouvé dans l'organe directeur de l'association.
L'horreur totale !   Conseils d'administration, réunions de travail, assemblées diverses, contacts   extérieurs.
Me croirez-vous ? Je m'y suis fait !
Voyez comme les gens   sont versatiles : aujourd'hui, certains, toujours exaspérés, me demandent   "Tu ne te tais donc jamais ?"

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7 septembre 2008

Defi #26

Avec un peu de retard, certes, mais toujours la...

La consigne pour samedi prochain sera 'vouloir quelque chose ou quelqu'un'.
L'incipit dont vous vous servirez sera: 'On m'a souvent demande...'
Ceci n'est pas rigide, vous pouvez choisir de changer la personne, les temps...

Comme toujours, une seule et meme adresse: samedidefi@hotmail.fr

Bonne ecriture!

Ils en veulent : Walrus ; MAP ; Teb ; Sebarjo ; Gilgamesh ; Martine 27 ; RSylvie ; Pandora ; Papistache ; Joe Kraprov ; Val ; Caro Carito ; Jaqlin ; Bertoise ; Joye ; Fabeli ;Cartoonita ;


7 septembre 2008

Quel succès pour un défi bateau !

2121

6 septembre 2008

Hisse et ho ! (Tilu)

Vallège voguait par-ci , Janeczkayak voguait par là, Papispatache croisait en eau douce…

 

Un jour, les deux premières se mirent à organiser des régates, et devant le succès et l’affluence que suscitèrent ces courses, elles lancèrent un SOS au troisième qui rejoignit la flottille. Il fallait être un peu dinghy pour accepter mais pour lui ce n’est pas une corvette d’aider ses amis alors il proposa un coup de rame.

 

Depuis, ils barrent de concert un beau navire, fier trois mâts, qui toutes les semaines mène ses passagers, toujours plus nombreux, à bon port. Et le voilier n’est pas que beau, à bord pas de gabare, l’ambiance est bonne, l’accueil chaleureux et la compagnie sympathique.

 

Tous les samedis, chaloupe pas, on se gondole en lisant les ketchs de chacun, et l’on doit tout cela à cette équipe de matelots de choc.

 

Il n’y a pas de capitaine, pas de vedette, mais tous les trois prennent la barre à tour de rôle, et gardent le cap.

 

Et on peut monter à bord sans crainte, on peut être optimist, c’est le seul bateau que je connaisse où on a la certitude qu’on échappera au mal de mer.

 

Un vrai bonheur…

 

Allez, chalut à tous ! Je m’eskiff, le navire école m’attend !

 

Bon vent et à samedi… j’espère…

6 septembre 2008

À l’abordage du Drakkar du Samedi de Val’, Jan’ & Papi’ (Cartoonita)


Non, ce n'est pas le radeau
De la Méduse, ce rafiot
Qu'on se le dise au fond des blogs
Dise au fond des blogs
Il navigue en aède peinard
 
Sur la grand-mare des papelards
Et s'appelle l’Défi du Samedi
L’Défi du Samedi

Ses fluctuat nec mergitur
C'est pas que d'la littérature
N'en déplaise à l’académie
A l’académie
Ses capitaines et ses mat'lots
Ne sont pas des enfants d'sales mots
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord

C'est des amis de Pandora
Caro_Carito et Vanina
D’gens comme Brigou, Véron, Adi
Teb, Tilu, Fabeli
C'est tous des amis choisis
Par l’humour et la poésie
Sur le cœur ils s’serrent pardi
Les copains des défis

C'est pas tous des anges non plus
L'Évangile, ils l'ont pas tous lu
Mais ils s'aiment toutes voiles dehors
Toutes voiles dehors
Partager et s’amuser
C'est bien leur seule litanie
Leur credo, leur code non dit
Aux admins d’samedi

Au douzième coup le vendredi
C'est l’amitié qui prend l’relais
On fait bombance d’textes appréciés
Prose de Joe, mots dits
Poèmes d’Alexandra, Miss-Ter,
MAP. Puis viennent tous les commentaires.
Comme des témoins attentionnés
D’nos amis défiés

Au rendez-vous des bons copains
Il y’a pas souvent de lapins
Quand à bord l'un d'entre nous manque
C'est qu'il est en vac’s
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l'eau n'se referm’rait
L’samedi d’après, coquin de sort
Il y r’vient alors

Au rendez-vous des bons copains
Y’a souvent Tilu et Jaqlin
Majic et Mariev arrimés à bord 
J. et J-F au port
Présents à jamais, Aude, Armelle

Kloëlle et notre Étincelle

L’samedi d’après, coquin de sort
Y’en arrive encore
 

Au rendez-vous des tendres samedis
Y’a Joye, Ondine, Rsylvie
Quand Alfred est là, y’a Yvette
Et Martine27
Oui, mais aussi Véron, Claudie
Thiphaine, Walrus & Aurélie,
Une trentaine d’poètes et bien plus
D’lecteurs inconnus

Des bateaux j'en ai pris beaucoup
Mais le seul qui ait tenu le coup
Qui n'ait jamais viré de bord
Mais viré de bord
Navigue en aède peinard
Sur la grand-mare des papelards
Et s'appelle l’Défi du Samedi
L’Défi du Samedi

 


Découvrez Georges Brassens!
6 septembre 2008

Sur un bateau (Jaqlin)

Val, Janeczka et Papistache

Sont matelots sur un bateau

Qui s’éloigne du port d’attache.

Val, Janeczka et Papistache

Ne sont pas sordides rustauds

Mais plutôt gentils louveteaux.

Val, Janeczka et Papistache

Sont matelots sur un bateau.

Ils se baladent au gré de l’eau

Ne rechignant pas à la tâche

Sans redouter les gros rouleaux

Ils se baladent au fil de l’eau.

Toujours naviguant sans relâche

Avec la terre sans attache.

Ils se baladent au gré de l’eau

Ne rechignant pas à la tâche.

Et puis un jour, au fil de l’eau

Val contre Janeczka se fâche

Bientôt le beau bateau prend l’eau

Et puis un jour au fil de l’eau

La troisième, en sus, fait relâche.

De la barre, elle se détache

Et puis un jour au fil de l’eau

Val contre Janeczka se fâche.

Enfin un soir, sans qu’on le sache

Revinrent nos trois matelots

Ont regagné leur port d’attache

Enfin un soir sans qu’on le sache

On ne parla plus de bateau

Ni des trois vaillants louveteaux

Enfin un soir sans qu’on le sache

Revinrent nos trois matelots

6 septembre 2008

L’Odyssée pour les nuls : extraits 2 (Joe Krapov)


Ce texte fait suite à « L’Odyssée pour les nuls : extraits 1 »

Cela faisait huit jours qu’Ulysse et son bateau s’étaient échoués sur l’île d’Ogygie. Cela faisait huit jours qu’il filait le parfait amour avec la fille d’Atlas, une nymphe nommée Calypso qui, sans bouger autre chose que toutes les parties de son corps, lui faisait voir un sacré bout de pays ! Huit jours qu’il était devenu infidèle, dépassé par les feux de l’amour dont son hôtesse brulait pour lui. Ses compagnons aussi semblaient être envoûtés. Tout cet aréopage de valeureux guerriers, pris en mains par les nymphes, ne vivait plus que d’arrêts au page pour y pratiquer le repos de lui-même. Ulysse ne doutait pas qu’un jour ou l’autre un poète un peu barge vouerait les nymphes aux Mânes célestes et chanterait les mérites pas minces de la Calypsosuccion !

Il s’apprêtait, ce matin-là, à ressortir le grand jeu à sa divine douairière quand ils entendirent soudain qu’on rappait à la porte. Il ne manquait pas d’ « f » à « rappait » et la rappeuse ne manquait pas d’air de venir ainsi interrompre leur coït. Calypso sortit du lit, enfila un déshabillé bleu et se dirigea vers l’entrée du temple afin de dire son fait à l’effrontée. La rappeuse n’était autre que Janeczka :

- Je vends je vends de beaux chapeaux en astrakhan, de la toque violette avec de la voilette, du bibi d’Arabie, du turban plein de rubans, de la cloche tout sauf moche, du label de Fontenay pour les miss fortunées, du melon pour la Madelon, de la paille d’Italie pour la biche un peu riche, de la simple gapette pour la p’tite gigolette, des couvre-chef royaux pour madame Calypso. Je vends des chapeaux, ça vous intéresse ? Voulez vous regarder mes échantillons ?

L’humaine créature montrait un drôle de coffre posé à ses côtés. Calypso avait horreur des marchands ambulants mais cette étrange mendigote avait une drôle de redingote et portait un bizarre bonnet andin en laine avec tresses sur sa tête. Chacun sait que les femmes adorent farfouiller dès qu’il y a du taffetas en tas sur le galetas. Calypso ne fit rien qui allât à l’encontre de ce vilain cliché.

- Aurais-tu un bonnet dans le genre de celui que tu as sur la tête ?

- Certainement, baronne !

Janeczka chercha dans le tas, étala ses falbalas mais n’en trouva pas.

- Je n’ai dans ce modèle, ô malheur, que le mien

Que fabrique au Pérou monsieur Alex, Andin.

Calypso prit un air dégoûté à l’idée de porter la coiffe d’une mortelle puis elle avisa dans le tas de marchandises un petit bonnet rouge, sans tresses ni pompon, tout simple, dont elle pensa qu’il plairait peut-être à son coquin du moment, le dénommé Ulysse, allongé sans pelisse dans la chambre à côté, qui attendait qu’elle en finisse et revienne s’adonner au vice.

- Voulez-vous l’essayer avant de l’adopter ? » demanda Janeczka.

Calypso enfila le bonnet de marin sur sa sublime tête. Il y eut alors un grand flash. La divinité se trouva d’un seul coup transformée en officier de la marine française spécialisé dans l’exploration des grands fonds marins.

- Vous ne me devez rien, je vous en fais cadeau !» lança Janeczka en ramassant son coffre vide et en se carapatant au loin.

Ulysse ne comprit d’abord pas pourquoi ce vieil homme en déshabillé bleu, la tête couverte d’un ridicule casque rouge venait se coucher à ses côtés. Mais quand le sosie du commandant Cousteau se mit à lui sussurer des insanités à l’oreille avec la voix chaude de Calypso, il se dit qu’on était peut-être bien chez les Grecs, certes, mais qu’il y avait des choses qui n’étaient pas son truc. Il remit aussi sec son froc et s’enfuit au dehors de cette rôtisserie de la reine Pédauque.

Dehors l’attendaient justement ses compagnons, libérés des nymphes par les Vikings de Ragnar qui avaient pris le relais auprès des Ogyginettes. Quand Val, Papistache, Janeczka, Isaure et les frères Park lui eurent expliqué le pourquoi du comment de cette intervention, Ulysse qui était loin d’être con se dit qu’il valait mieux ne pas jouer au plus fin avec des gens dotés de tels pouvoirs magiques et se trouvant à la tête d’une armée moderne. Il savait bien qu’il se trouvait dans un univers de contes et légendes où monstres à un œil, femelles immortelles et soldats du futur viennent en deux temps trois mouvements installer autour de vous un bordel presque aussi joyeux que celui de madame Ango, la mère maquerelle étique et sans éthique d’Ithaque, dont la fille unique n’avait rien à envier à celles de madame Bertrand.

CHANT XXVI

Quand Ulysse eut échappé une nouvelle fois aux Vikings et aux Tornadonautes, c’est Val qui cette fois fut chargée d’aller le récupérer chez Circé. Les mères de jeunes enfants, qui plus est lorsqu’elles sont mariées de frais, font montre d’une autorité naturelle telle que personne d’autre dans l’équipage ne pouvait mieux qu’elle être désigné pour mettre rapidement fin aux plaisanteries infantiles de cette magicienne gourgandine spécialisée dans la métamorphose d’Ovide

- On ferait comme si que je serais Peggy la cochonne, disait justement Circé à Ulysse en se mettant à quatre pattes dans sa chambre tapissée de satin rose.

- Et moi que je serais le grand méchant loup, lui répondait Ulysse. Et pis que j’aurais une grande… une grande faim de toi !

- Non mais ça va pas, vous deux ? hurla Val révulsée en entrant dans le gynécée de Circé. Rhabille-toi, espèce de morue charcutière ! Et toi, la vipère lubrique, remets ta tunique et tes sandales avant que je ne fasse un scandale ! Je vous ai dit cent fois déjà de ne pas vous enfermer dans la salle d’eau pour jouer avec les robinets : c’est comme de se claquer la porte sur les doigts, c’est dangereux !

La queue entre les jambes, Ulysse sortit de son orgie tout penaud et les Vikings de Ragnar qui lui faisaient une espèce de haie d’honneur étaient mi-rigolards, mi-envieux. Eux aussi auraient bien aimé être transformés en « little piggies crawling in the dirt » comme il est dit dans la légende du grand poète danois Jørg Arisøn. Mais d’un autre côté, si on risquait de se faire incendier ainsi par une Val en colère qui vous tombe sur le râble ! Comment l’appelait-elle déjà, sa méthode ? Ah oui, la méthode Manu. Manu Militari, du nom de son mari.

CHANT LXII

Val encore une fois. Elle donne des ordres et des consignes aux Vikings et aux marins d’Ulysse :

- Pour éviter le gouffre, pas d’Irak mais de Charybde, c’est pas compliqué, les p’tits gars. Vous me posez une chape de béton ici, ouais, là, près de la roche tarpéienne entre le Capitole et les oies. Vous enfoncez la bitte d’amarrage dedans et vous attachez un maximum de caoutchouc au bout. Quand on va approcher du gouffre l’élastique va se tendre, le monstre va nous aspirer mais la force de la tension sera telle qu’elle va nous faire remonter et nous retomberons sur Scylla qui sera ainsi assommé. Nous aurons fait d’une pierre deux coups. Ca s’appelle tomber de Charybde sur Scylla.

- Mais Val, objecta Janeczka, je croyais que tu avais horreur du saut à l’élastique ?

- T’as une meilleure idée, ma chérie ? Peut-être que le monstre est végétarien et qu’en lui proposant un plat de boudin aux pommes il va s’enfuir en criant « Kaï ! Kaï ! » ?

CHANT CCCXXL SPÉCIAL GRANDES TAILLES

C’est bien entendu Papistache qui fut chargé de raconter à Homère l’Odssée d’Ulysse afin qu’il en fît aux générations suivantes le récit que l’on connaît. Certes, l’intervention de nos administrateurs préférés et du quatuor d’employés zélés de l’Université de Rennes 3 avait réduit le périple de l’homme adultère à une quarantaine de jours au lieu des dix ans de la légende. Le chien Argos avait à peine levé l’œil de sa sieste en voyant son maître pousser le portillon de son jardinet (a shrubbery in Monthy Piton english !) et passer la porte de sa maison qui portait l’inscription « Sam Sufy ». Pénélope avait continué de travailler à sa tapisserie et s’était contentée de soupirer :

- C’est à cette heure-ci que tu rentres ? T’étonnes pas si la soupe est froide ! Comment c’était au fait cette guerre de Troie ?

- On a gagné 3 à 1 et on a failli marquer un quatrième but mais l’arbitre a sifflé la fin du match juste à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi mais tout ça m’a paru horriblement court ! » avait répondu Ulysse sur le même ton faussement détaché.

C’était bien la peine qu’Isaure, les frères Park et tout le monde se soient décarcassés à lui courir après pour le ramener et éviter à Pénélope de se languir pendant dix ans ! Ce couple de héros d’opérette ne valait, semblait-il, pas beaucoup mieux que l’hellène Hélène et le Ménélas « bénêt las » de l’oeuvre bouffonne d’Offenbach ! Après avoir mangé leur moussaka, ils avaient regardé d’un œil las Télémaque puis étaient allés se coucher tranquillement, l’une rêvant de son rapport annuel au Congrès des petites tapisseuses au point de croix d’Ithaque, l’autre à la queue en tire-bouchon de Circé et au commandant Calypso-Facto en déshabillé bleu avec lequel, finalement, il eût pu, peut-être, habiter tout un monde de silence.

Papistache se garda bien de conter à l’aède aveugle la geste des Vikings paillards, les marchandages de Janeczka et les souvenirs de mariage et d’amarrage de Val.

- Lorsque Ulysse et ses matelots, attachés au mât du navire, furent à proximité du rocher des sirènes, Nausijaneczkaa saisit sa harpe d’or, pinça les cordes magiques et fit s’elever dans le ciel de Capri la mélodie du « Lion qu’est mort ce soir ». On n’entendit plus alors que des bribes du chant de la sirène. C’était, sur l’air fameux de Jean-Sébastien Bach « Jésus, que ma Joye demeure » des paroles qui disaient, entrecoupées par celles de Janeczka :

- J’aime pas attendre au super, chez la toubib…

- Dans la jungle terrible jungle…

- J’aime pas attendre. Attendre c’est se faire hanter, c’est mal, c’est moche et ça pue !

- Le lion est mort ce soir ! O wim o weh O wim o weh O wim o weh !

Quand Papistache eut terminé sa narration, Homère le remercia et, en tâtonnant, posa la main sur l’épaule du poète jardinier.

- Papistache, mon ami, votre récit est très intéressant. Les aventures d’Ulysse formeront, j’en suis convaincu, un poème charmant et un livre d’aventures maritimes qui feront rêver les enfants. Mais je voudrais bien que vous éclairiez mes ténèbres, ne serait-ce qu’un instant. J’ai une question à vous poser.

- Dites, ô grand Homère ! L’homme-qui-ne-peut-rien-vous-refuser-tant-il-vous-admire se fera un réel plaisir de satisfaire votre curiosité.

- Voici, Papistache. Vous qui l’avez côtoyé, qui l’avez vu de près, qui avez parlé avec lui, peut-être… C’est une question qui me turlupine depuis longtemps : est-ce qu’on dit Raniar le Viking ou Rag-Nar le Viking ?

- Rag… ? Ran… ? Mais, grand Homère-qui-toujours-chérira-l’homme-libre, jamais je n’ai rencontré ce Rag… ce Ran…ce Viking !

- Papistache, voyons ! Un homme de votre âge et d’une si immense sagesse ! Croyez-vous que l’on peut abuser ainsi un écrivain, fût-il ainsi que moi non-voyant ? La caque sent toujours le hareng sur les bateaux des hommes du Nord et vous transportez cette odeur attachée à votre pull marin rayé ! Voyez-vous, il y a autre chose ! Je doute pour ma part qu’Hermès ait attendu sept ans pour venir dire à Ulysse qu’il était temps de quitter Calypso et tenter de regagner Ithaque. Par contre, un messager avec des ailes sur son casque et qui se joue du temps, je n’en connais qu’un seul : Ragnar le Viking ! Qu’en pensez-vous ?

- Il y a peut-être aussi Astérix ? se hasarda Papistache.

- Tut tut tut polop polop ! On ne me la fait pas, à moi ! Je connais mon monde ! Je vois toujours très clair dans le jeu d’Isaure Chassériau ! Ca lui ressemble tellement bien ces histoires de héros fidèles et chastes malgré eux ! Alors, Papistache, nous sommes entre amis : Raniar ou Rag-Nar ?

- En fait, Homère-qui-ne-prend-pas-l’amer-mais-Homère-qui-prend-l’homme, tout le monde l’appelait Roger à bord !

- Roger ?

- Oui, Roger !

- Roger ? Roger ! Comme c’est bizarre !

- Ben oui, Roger, quoi !.

- Mais dites-moi encore… Vous allez dire que j’exagère ! Ils disaient « Ro-ger » ou « Rod-jeure » ?

- En fait, vénérable poète, je me demande si je n’ai pas confondu. Il s’agissait peut-être après tout d’un autre Viking !

- Ah bon ? fit Homère. Et qui donc d’après vous ?

- Hagar Dunør !

CHANT MMVIII : LE RETOUR A ITHAQUE

Mamoune qui attendait son mari Papistache en faisant des gâteaux en pain d’épices décorés de lettres grecques s’étonnait qu’il fût en retard pour la cérémonie du thé. Elle commençait à s’inquiéter quand le trio de nos administrateurs préférés fit irruption, la goule enfarinée, dans sa cuisine tranquille. Elle n’en apostropha pas moins, dans un picard pas encore proche du surgelé, l’homme-qui-lui-servait-de-mari :

- Mais quo qu’ch’est donc qui t’arrife, min Papistache ? T’étos parti quèr’ eune guéyolle à ch’déballache et ch’est tros heures après seul’mint qu’té rint’s à t’mason ! (1)

- Regarde, ô épouse-qui-parle-avant-de-voir-les-merveilles, ce que je te ramène ! C’est un authentique blog acoustique des années 50, de 1951 précisément, année que nous choisîmes pour convoler en justes noces ainsi que le firent Val et Manu plus récemment. Te plaît-il avec son beau rideau rouge ?

- Ah bin nous v’la chi prop’s avec cha ! commenta Mamoune dont les bras tombèrent. (2)

Papistache, en plus de la cage à rats que portait Janeczka, s’était fait refourguer, pour pas cher, heureusement, le confessional qui voisinait avec la chaise percée et l’aspirateur il y a longtemps, très longtemps, au début de cette histoire et au début de tous les temps.

N.B. Voici la traduction des deux tirades de Mamoune pour ceux qui n’ont pas tout suivi à « Bienvenue chez les Ch’tis » :

(1) - Mais que t’arrive-t-il, ô, mon Papistache ? Tu étais parti t’enquérir d’une cage à rats au vide-grenier et tu ne rentres à ton domicile qu’après trois longues heures d’absence ?

(2) – Eh bien ! Nous voici propres avec cela !

6 septembre 2008

L'haïku de Kloelle

bateauPapier_1

Rêvez moussaillons !

Tous les bateaux de papier
Arrivent au port.

6 septembre 2008

3 petites mises en bouche de rentrée scolaire au collège « Paris-SUR-Seine »…. (Rsylvie)

 Toutes ressemblances avec des personnes, lieux, ou noms…..

seraient pure coïncidence… et non, un souhait de nuire ou se railler de qui que ce soit,

si ce n’est une pure auto dérision…..

bien sur il existe d’autres versions ! et rien ne vous interdit de faire la vôtre !

version061063« rive droite »

-« que penses-tu de la consigne donnée par le professeur de français » ?

-« je la trouve plutôt originale »

-« pareillement, je pense que cette année nous aurons plus d’intérêt à cette matière ».

-« tu as mille fois raison, d’autant plus qu’il ne semble pas se prendre la tête avec des phrases toutes faites. J’en veux pour preuve l’énoncé et l’originalité des prénoms. »

-« oui, j’aime beaucoup. »

-« comment vas-tu aborder le sujet ».

-« et bien, je pense m’inspirer de la célèbre Odyssée d’Homère et les voyages d’Ulysse. Et toi » ?

-« je vais commencer par aller faire connaissance avec son site SamediDéfi. Je trouverai certainement matière pour l’argumentation ».

-« Mais c’est une excellente idée, Anne Sophie. Comment n’y ai-je pas pensé ».

-« Ensuite, j’envisage de créer une atmosphère dantesque comme…

Ils furent happés par les vagues tentaculaires de l’océan. »

-« comme c’est bien dit ».

-« merci, Claire Marie ».

Version rivegauche« rive gauche »….

-“putain d’ta race !

j’sais pas où l’on dénichée la meuf de français c’t’année…

mais j’sens qu’ça va être galère» !

-« ouais… »

-« nous prend pour des intellos….

Faites croustiller vos méninges, qu’elle écrit.

J’vais t’en foutre moi d’la belle écriture. Va pas être déçue.

-« ouais…. Va pas être déçue. »

-« tout façon c’est nul son truc…. T’en connais de bouffons ça comme ?

-« ben… NON «

-« et puis qu’est-c’qu’on s’en branle d’leur bateau à ces pétés d’tunes !

Tiens, z‘ont qu’à tomber » !

-« ouais…. bien fait» !

-«  pas qu’ça qu’à foutre, moi . »

-« ouais… pas qu’ça qu’à foutre, nous » !

-« Viens MANU on va chébrant l’DIOR»

-« put… c’est chiadé…. hotmail.fr … «

-« ha ! t’as d’jà maté l’site ? »

-« grave, que j’l’ai maté….j’la kiffe trop »

-« alors ? »

-« fais croustiller tes méninges ! »

-version rivebo  BO.BO.

-« t’as vu le nouveau prof de français » ?

-« ça nous change de celui de l’année dernière ».

-« tu crois qu’il a mis son prénom parmi ceux de la consigne » ?

-«  HolaLA, comme c’est excitant. »

-«  je pense qu’il s’appelle Valéry et qu’en fait son diminutif est Val ».

-« hum…. J’adore ».

-« Et puis Janeczka, c’est très tendance. En plus…. Ça fait pays lointain.

En tout cas, il ne manque pas d’humour, parc’que Papistache ! ».

-«  Voyons Bertille, Papistache est un chat… un bon gros minou tout doux. Tu sais de ces beaux chats persans… aux couleurs bleutées…. Mollement étendus sur des sofas parmi des tonnes de coussins plus lumineux les uns que les autres ».

-« dis-donc, il t’inspire le nouveau ».

-« En fait, je le trouve assez beau gosse ».

-« écoute, j’ai une idée. Que penses-tu de lui faire parvenir nos dissertes par courriEL » ?

-« génial, très tendance ! »

-« en plus, il aura ton adresse mail ».

-« Et, l’imagination fera le reste… ».

6 septembre 2008

Plouf ! (Teb)

Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau…

Papistache tombe à l’eau…

 

Qu’est ce qui reste ?????

 

Rien….

Val et Janeczka ont plongé pour le remonter…

Et le bateau a dérivé…

 

Moralité…

Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier …

6 septembre 2008

Val, Papistache et Janeczka dans un bateau (Aude)

Val, Papistache et Janeczka sont dans un bateau. Mais qui a proposé un tel sujet ? Ah oui, l’idée de départ était la mienne.

Val, Papistache et Janeczka sont dans un bateau. S’il s’agit d’une barque, il n’y a plus de place pour pince-mi et pince-moi. Les auraient-ils poussés dans l’eau ? J’imagine bien Janeczka et ses 40 kg toute mouillée, jeter les deux pinceurs dans l’eau pour laisser la place à Papistache et Val.

Où bien sont-ils montés dans le yacht d’un richissime ami ? Ah non, je confonds avec d’autres.

Val, Papistache et Janeczka sont sur un chalutier. Ah mais c’est bien ça. Ils vont ramener du poisson à leur famille.

Val, Papistache et Janeczka dans un bateau de pirates ? Tiens pourquoi pas ? Mais ce sont eux les pirates. Ils attrapent les blogueurs sur le grand océan des blogs pour les ramener sur l’île des défis du samedi.

Val, Papistache et Janeczka sur un bateau ? Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ?

Val, Papistache et Janeczka sont sur un bateau, que font-ils ? Comment voulez vous que je sache, je n’y étais pas.

Val, Papistache et Janeczka sont sur un bateau que font-ils ? Et bien ils naviguent, que voulez vous qu’ils y fassent.

 Maman, les petits bateaux ont-ils des ailes ? Avec ces 3 là, bien sur qu’ils ont aussi des ailes les bateaux.

C’était vraiment un sujet bateau.

Illustration : Joye

carr_menbien

6 septembre 2008

C'est ballot (Papistache)

Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Val tombe à l’eau.
Un requin, gros, qui les suivait depuis Saint-Malo, l’avale et rit.
La Valérie rit aussi ; le requin la rend.
L’Hareng (c’est, dans l’intimité, le surnom de Janeczka) trouvant le rôt du requin hilarant, rit à son tour.
Rita (le requin était requine) s’en veut, vomir une rouquine qui se teint, c’est triste destin !

Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Janeczka tombe à l’eau.
Val, son sang ne fait qu’un tour, s’en émeut.
C’est vrai qu’elle n’était pas grosse, mais l’eau qu’elle écopait au moins les empêchait de couler.
Et  qui va écoper de la tâche d’écoper ?

Pas Papistache qui, sur le banc, ramassé, déjà rame assez.
Ainsi Janeczka est remplacée par Val qui écope, là où se trouvait l’Hareng placé.


Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Papistache tombe à l’eau.
Qui l’a poussé ?
Janeczka nie, Val nie aussi.
Aussitôt grande sarabande en la barque qui trop tangue.
Les deux brunes amies, trop cool, coulent.
Eh ! Bécasses, à trop fêter le  naufrage du doyen en eaux basses,
trépasse la barcasse.


Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Val et Papistache tombent à l’eau.
Janeczka, à Val, tend la main.
Papistache attendra son tour !
Trop lourde, l’ancre qui sèche au poignet de l‘Hareng, au fond, l’entraîne.
Ainsi périssent les trois marins,
Ah ! Si plutôt qu’une ancre, elle s’était fait tatouer un dauphin !

Val, Janeckza et Papistache sont  dans un bateau.
Janeczka et Papistache tombent à l’eau.
Val se marre, i’
Prenaient trop de place ces deux-là !
Des rames, Val s’empare et rame au nord.
Au port, Manu, qu’épousa Val, attend fort sa Valérie.
Dans ses bras gros et forts la Val se console
C’était, des trois, la seule qui lisait la boussole !

Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Val et Janeczka tombent à l’eau.
D’au-delà de l’eau, tombe un mail divin sur le portable du plus sec des trois.
“Tes amies basanées, mais pas anisées, sont à l’eau.
Lance un filet et tire-les hors de l’eau !”
Mais trois décennies c’est trop !
Quand le sec eut lu son message,
Du fond de l‘eau, il ne remonta que les os.

Val, Janeczka et Papistache sont dans un bateau.
Les trois tombent à l’eau.
Aucun ne savait nager  (dans l’eau !)
C’est ballot !
Plutôt qu’apprendre à manier le stylo,
Ils auraient mieux fait de se rêver cachalots.

6 septembre 2008

Portraits (Brigou)

Portraits (Brigou)

 

Val, Papistache et Janeczka sont dans un bateau. C’est un fameux trois mâts et ils sont fiers d’être matelots. Ces trois là voguent ensemble autour du monde. Le voyage sera long, ils sont partis en laissant sur le quai Mamoune, Manu et Crouton. Ils veulent découvrir d’autres horizons, d’autres pays mystérieux qui leur laisseront une brillance dans les yeux.

 

Le petit mousse Janeczka, malgré son ancre tatouée au poignet, a peur de l’eau et surmonte avec courage la houle. Ne dit-elle pas que « l’optimisme c’est avoir foi en l’être humain », alors elle fait confiance à ses équipiers. Elle n’oublie pas son Crouton et lui écrit des poèmes sur tous les trésors qu’elle rencontre. Musicienne elle gratte la guitare le soir et chante des airs connus pour distraire ses amis.

 

Depuis le début de l’aventure, Val matelot-chef note scrupuleusement sur son carnet secret les péripéties du voyage, elle ne veut rien oublier pour tout retranscrire sur son blog. Avec la « chipie », Val s’étourdit d’écrits, de musique et de rêves utopiques. Lorsqu’elle pense à Manu et aux enfants, la jeune mariée ne peut s’empêcher de manger ses doigts et de compter et recompter par tranche de dix, les jours qui la séparent de sa famille.

 

Le capitaine Papistache, collectionneur de mots et illustre auteur des Vains Petits Ecrits, a confié la clé de son œuvre à Mamoune. Elle en prend soin et répond régulièrement aux commentaires des fans de son époux. Sur le bateau, notre amateur de faune et de flore est le maitre de l’équipage et pour immortaliser tous ces instants utilise son troisième œil qui ne le quitte jamais.

 

Alors heureux voyageurs, vous qui croisez au large des côtes sirènes, poissons et cachalots, penser à ceux restés à terre, chez eux, qui rêvent de partir, de lever la voile.

 

6 septembre 2008

L’Odyssée pour les nuls : extraits 1 (Joe Krapov)


Ce texte fait suite à « Une consultation intersidérante »

PROLOGUE

La chaise percée de Louis XIV était ravie ! Ce médecin de Montparnasse lui avait révélé tant de secrets sur elle-même, tant débloqué les neurones et tellement bien surtout décrispé la charpente qu’elle se demandait comment elle avait pu, si longtemps, rester à moisir dans ce musée poussiéreux et surtout se tenir autant éloignée des progrès que la psychanalyse avait effectués depuis l’époque de Louis XIV.

Mieux ! Elle avait fait d’une pierre deux coups ! A peine le docteur Dingo lui avait-il révélé que le cercle parfait découpé au milieu de son siège était en réalité une faille dans le continuum spatio-temporel et non un attrape-mouches pour le fessier royal de monseigneur Louis L’Etat qu’au sortir du cabinet médical elle avait pris langue sur le trottoir avec le chef Viking. Celui-ci, en complément de programme, lui avait révélé la raison de sa présence, de leur présence en ce bas monde.

La chaise percée de Louis XIV était complètement ravie. Trois d’un coup ! Pour sa première mission elle s’était propulsée, en plongeant dans sa propre faille, trois siècles en arrière. Elle s’était retrouvée à la braderie de Bellou-sur-Huisne, un vide-grenier en fait, posée sur un bout de trottoir entre un coffre viking, une bitte d’amarrage bariolée, un siège de bébé pour bicyclette, un vieil aspirateur, un confessional à rideau de velours rouge et une cage à rats.

Il faisait un temps superbe, un grand ciel bleu sans nuages, et un soleil tout lumineux noyait la foire aux puces dans une clarté blanchâtre. Réunir des conditions atmosphériques aussi idéales constitue toujours un défi pour les samedis de Normandie et de Bretagne. Papistache, Janeczka et Val qui venaient de se faire prendre en photo pour montrer leur bobine aux copines et leur bel entrain aux copains tombèrent en arrêt devant cette accumulation d’objets hétéroclites. Les deux filles portèrent d’abord une attention non désintéressée à la bitte d’amarrage des années 70 qui cadrait bien avec le style pattes d’éph et col roulé de l’époque et dont les couleurs psychédéliques rappelaient la Rolls des Beatles et les lunettes d’Elton John. De son côté Papistache s’intéressa à la cage à rats jusqu’au point de demander à son vendeur, un dénommé Bruno, s’il fallait mettre du tord-boyaux ou du Bondard dedans pour attraper des gros mastards. Tous les trois se tournèrent ensuite vers la curieuse chaise percée aux pieds enrubannés de pièces de monnaie.

Et après que Val en eut touché le bras, tous trois s’étaient trouvés aspirés dans la faille spatio-temporelle exactement comme Alice dans le puits sans fond au fond de son jardin. L’aventure merveilleuse pouvait dès lors commencer.

CHANT XII

Plouf ! Plouf ! Plouf ! Val, Papistache et Janeczka sont dans un bateau. Tous trois tombent à l’eau. Qui les repêche ? Qui, sinon Ragnar le Viking ?! C’est ainsi qu’en compagnie de ses deux acolytes préférés Janeczka se retrouve à bord du drakkar miniature qui l’intriguait tant, depuis deux semaines, qu’elle en a quitté sa blanche Albion, son doux Crouton et son lutin mignon pour trouver la solution de sa disparition.

Le drakkar, de fait, est gigantesque. L’immense voile claque dans le vent de la grande bleue : elle est aux couleurs de la Pologne, blanche et rouge, à rayures verticales. Les Polonais, fort peu sobres de nature, aiment le prénom Janeczka qui signifie « exhubérance » et tout ce qui est à 90° : la vodka, l’alcool et le drapeau national qui a pivoté d’autant pour devenir voile et prendre le vent.

Le comité d’accueil aussi est surprenant. Outre la trentaine de Vikings qui constitue l’équiparéopage de Ragnar, il y a là trois types à l’air bourru, le chef couvert d’un chapeau noir, et une demoiselle frêle d’épaules, vêtue d’une robe rose et coiffée de macarons qui la font ressembler beaucoup plus à la Sheila de la période couettes qu’à la princesse Leïa de la période « It’s a long way to tupperstarware I hun pour attendre coulé ».

Aussi bizarre que cela puisse paraître, il s’agit bien d’Isaure Chassériau que nous retrouvons ici en compagnie des trois frères Park : Luna, Central et Jurassic. C’est bien elle qui semble commander à toute chose sur le navire de Ragnar et c’est bien entendu à Papistache qu’elle s’adresse, non à cause de son autorité naturelle, mais bien parce que Val et Janeczka sont tout émoustillées d’être en compagnie si virile : jamais elles n’ont vu autant de Vikings aussi séduisants d’un seul coup !

- Vous voudrez bien nous excuser, Papistache, déclare Isaure, mais le projet Tornado avait besoin de vos services à tous les trois. Votre immersion – c’est le mot ! - dans cette partie de l’espace-temps a sans doute été surprenante, voire humide, mais cela vous a permis de constater que les bains dans la Méditerranée du VIIIe siècle avant Jésus-Christ sont aussi agréables que ceux que l’on peut y prendre au XXIe siècle. Il y a moins de méduses, moins de touristes ici et sans doute une meilleure compagnie et en tout cas plus de dépaysement qu’au Cap Nègre, vous ne trouvez pas ?

- Certes, je n’en disconviens pas, gente-demoiselle-qui-ressemble-à-Sheila-période-couettes, mais voyez-vous, nous ignorons ce qu’est ce projet Tornado dont vous parlez. Pourriez-vous nous informer de ses grandes lignes ?

- Tornado ? Tornado ? Vous vendez des aspirateurs ? demanda Val. J’en cherche justement un, de préférence sans sac !

- Cent sacs ? C’est un peu cher ! commenta Central Park. Vous êtes prête à mettre ça ?

Isaure les interrompit pour briefer à nouveau le mari de Mamoune et le papy de Mowgli qui ne faisaient jamais qu’une seule barbe à quinze points ce jour-là, comme les autres jours, du reste.

- L’opération Tornado est un projet de l’Université de Rennes 3. Les frères Park et moi-même avons pour mission de retourner dans des époques plus ou moins reculées pour porter secours à des femmes plus ou moins célèbres et aussi, hélas, plus ou moins maltraitées.

- C’est sympa, intervint Janeczka. Mais si vous changez des choses dans le cours du passé, ça modifie peut-être des choses dans la bourse du présent, non ?

- Pas forcément ! Pour cette opération-ci, par exemple, on ne fait que raccourcir les délais de durée d’un récit sans rien changer du tout à la légende d’Ulysse.

- Attendez, demoiselle-qui-parlez-d’Homère-et-de-l’Odyssée, vous voulez dire que nous sommes réellement à l’époque d’Ulysse ? Je veux dire d’Homère ?

- Non ? Simpson ? On est dans un épisode des Simpson ? demanda Val tourneboulée par les tresses blondes.

- Non, Val-qui-regardez-trop-la-télé ! Continuez de folâtrer avec cet hidalgo-nordique-à-moustaches-et-à-tresses, je vous expliquerai après.

Comment ! s’écria Joe Krapov, j’ai déjà rempli quatre feuillets manuscrits et je ne suis pas encore entré dans le vif du sujet ? Je ne vais jamais avoir le temps de finir ce récit ni de taper tout ça avant vendredi soir ! Et il va encore falloir que je découpe mon texte en deux épisodes ! Ca devient lassant, à la longue, ces romans-feuilletons ! Tant pis, je vais zapper la scène d’exposition. Ca ne fera qu’intriguer davantage le lecteur !

CHANT XIII

Le drakkar s’était immobilisé pendant la nuit à l’arrière de l’île d’Ogigy. Les Vikings mirent une chaloupe à l’eau et Janeczka se laissa glisser dedans sans un bruit. On lui passa le coffre Viking, réplique exacte de celui qu’elle avait remarqué à la boutique d’antiquités de Binsvard et qu’elle avait retrouvé ensuite à Bellou-sur-Huisne. Elle se mit à ramer en direction de la plage se sable fin. Cette histoire de drakkar, de chaise percée, de Méditerranée et de raccourcissement de la durée de l’Odyssée commençait à lui plaire énormément. Ca la changeait de ce drôle de bahut en Angleterre et ça lui rappelait les angoisses et les joies de l’apprentissage de la conduite automobile. Elle venait juste d’avoir son permis et on lui demandait ce jour de piloter un espace-temps, de le mener dans une direction imprévue, de réécrire, carrément, un épisode d’un récit mythologique mondialement connu. Elle s’en allait, toute seule, du haut de ses 27 ans et de son mètre 26 – sans les talonnettes ! – changer la vie d’Ulysse avec comme seules armes son large sourire et un chargement de chapeaux dans une malle ! Elle eut une pensée fugitive et se mit à sourire d’un seul coup, comme elle le faisait si souvent à la fin de ses vidéos au son pourri mais assumé. Elle venait de s’imaginer un nouveau dialogue avec Val :

- Dis, Val, est-ce que c’est encore loin l’Homérique ?

- Tais-toi et rame ! » répondait la voix de sa sirène préférée.

La suite de cette épisode s’intitule « L’Odyssée pour les nuls : extraits 2 »

6 septembre 2008

Le Bateau de l'Amour* - Janeczka

Plantons le decor.
Papistache, Val et Janeczka sont dans un bateau. Pas n'importe quel genre de bateau, non. Une petite barque legere au bord d'une riviere chatoyante.
Val et Janeczka a chaque bout, Papistache se propose de ramer. Les amarres sont sur le point d'etre larguees lorsque Janeczka se rappelle d'un seul coup qu'elle a oublie son sac. Papistache, toujours serviable, se devoue pour aller le chercher.
Apres qu'il soit hors de vue, Janeczka lache lestement les amarres et s'empare des rames.
- Mais qu'est-ce-que tu fais? s'ecrie Val. Tu ne l'attends pas?
- Pour une fois qu'on se retrouve toutes seules, j'en profite!
- Mais ou tu nous emmenes?
- J'ai repere un petit coin tranquille, pas loin, dit Janeczka avec un clin d'oeil.
- Pourquoi faire? ... attends, me dis pas que...?
Janeczka lui fait un sourire en coin qui en dit long.
- Toi alors! t'es une vraie chipie!

Au bout de quelques minutes, le profil d'une berge abritee mais accueillante se dessine.
Les deux jeunes femmes, avec des gloussements et des murmures admiratifs, sautent a terre d'un pied leger.
Janeczka prend la main de Val. Leurs regards se croisent et ne se quittent plus. Leurs pouls s'accelerent, leurs respirations sont entrecoupees.
Janeczka attire son amie vers elle.
- Ma Valou...

La seconde d'apres, les vetements volent dans tous les sens et la baie se remplit de fous rires et de gemissements. Pendant ce qui semble etre une seconde ou une eternite, la Terre s'arrete de tourner.

Ravies, extenuees, la sueur perlant a leurs tempes comme autant de gouttes de rosee, les jeunes femmes, ventre contre ventre, sombrent dans un delicieux sommeil.

Janeczka se reveille la premiere quelques heures plus tard. Elle caresse les cheveux de son amante et depose un baiser sur son front. Se retournant pour chercher ses affaires, elle s'exclame:
'Mon sac! mais qu'est-ce-qu'il fout la?!'

* Traduction litterale de 'Love Boat', la croisiere s'amuse.

6 septembre 2008

UN BATEAU INSOLITE (Martine27)


Ce matin là, tels les Pieds Nickelés, Janeczka, Val et Papistache se promenaient sur la marina en quête d'un mauvais coup.

Brusquement, les voilà qui tombent en arrêt devant un vieux voilier mis en vente. Tous trois le détaillent sous toutes les coutures et comme les larrons qu'ils sont, pas besoin de se parler. Un clin d'œil du chef de la troupe le vénérable et barbu Papistache et les voilà qui embarquent sans plus s'en faire et larguent les amarres.

Mais ils ne savent pas qu'embusqués près d'un ponton deux yeux (enfin la personne à qui ces yeux appartiennent) tout sauf bienveillants les observent.

Ah, il faudrait peut-être que je vous présente ces trois malfrats et les rôles respectifs qu'ils décident d'assumer sur ce vieux rafiot.

Nous avons donc le doyen Papistache et sa jambe de bois, en raison de son expérience il sera le capitaine, Janeczka et sa main artificielle (qui remplace le crochet depuis peu) sera à elle seule les membres d'équipage et enfin Val la benjamine encore peu aguerrie à la mer et comme disent les deux autres en plaisantant à peine, jeune, tendre et n'ayant ja-ja-jamais navigué elle sera le mousse et servira éventuellement d'en-cas si les vivres viennent à manquer.

Voilà donc les trois acolytes qui prennent la mer très satisfaits de leur mauvaise action.

Le vieux voilier, même s'il ne paye pas de mine, tient plutôt bien l'eau. Papistache se dresse fièrement à la proue et la main en visière admire le large, Janeczka tient ferme la barre, Val se débrouille tant bien que mal avec les voiles.

La matinée se passe dans la joie et la bonne humeur. Nos pirates s'amusent comme des petits fous en imaginant la tête du propriétaire spolié.

Seulement voilà, brusquement le temps change, la mer grossit, le vent forcit. Il faut toute la force de Papistache et de Val pour affaler les voiles, tandis que Janeczka s'arque boute sur la barre, sa main artificielle fait des miracles.

La mer se déchaîne, le voilier embarque paquet de mer après paquet de mer. Les trois compères sont trempés comme des soupes et Val commence à prendre une délicate couleur vert tendre. Mais en vrais pirates ils serrent les dents et le reste, font face à l'adversité et prient qui ils peuvent pour ne pas couler.

Aussi brusquement qu'elle est apparut la tempête disparaît laissant nos forbans dégoulinants et fort marris.

Il est temps de cesser la plaisanterie et de regagner le port.

Sur les indications de Papistache, Val étant hors course toute occupée qu'elle est à calmer son estomac mis à mal, Janeczka met le cap sur la côte.

Mais là un fait surprenant se produit, chaque fois qu'ils arrivent en vue du port, le voilier se déporte et repart en pleine mer, ils ont beau faire ils n'arrivent pas à se rapprocher de la côte.

En désespoir de cause ils tentent de héler les bateaux qui passent à proximité pour se faire remorquer, mais aucun ne semble (enfin, les barreurs) les remarquer.

Les voilà bien perplexes, mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Une grand lumière explose à la proue du bateau et un étonnant personnage arrivé d'on ne sait où se dresse devant eux.

Il les regarde en ricanant. Ce rire et son aspect (deux jambes de bois, un crochet, un bandeau sur l'œil, quelques dents en moins et un ridicule déguisement de pirate) sont tout sauf rassurants.

Nos trois fripons tremblants se regroupent à la poupe essayant de mettre le plus de distance entre eux et l'inquiétant nouveau venu.

"Ah mes gaillards" s'exclame celui-ci avec un rire satanique "Je me présente Capitaine Joe Krapov, propriétaire de ce voilier que vous avez jugé bon de me voler et je vous en remercie vivement"

Papistache, Janecska et Val échangent des coups d'œil interloqués.

"Oui, je vous remercie, tel mon frère aîné fièr capitaine du Hollandais volant, je suis maudit. Contraint de naviguer sans fin sur la "Sardine volante, enfin" nouveau ricanement sarcastique "j'étais maudit, mon bateau invisible de tous ne pouvait apparaître qu'une fois tous les 100 ans, pendant une journée et si par bonheur j'arrivais à le vendre ou à me le faire voler ce jour là, devinez mes agneaux ???"

Les agneaux en question commencent à se douter du coup à venir et à trembler dans leurs chausses.

"Oui vous avez deviné, maintenant grâce à vous je suis libre et vous prenez ma place, vous voilà partis pour au moins 100 ans de navigation. Mais je suis bon garçon" et avant de disparaître dans un nuage de fumée laissant nos trois apprentis fantômes bien embêtés, il lance quelque chose sur le pont.

Val s'en approche, c'est une boite de Dramamine contre le mal des transports, elle l'empoche avec vélocité.

"Bon" dit d'une voix morne le nouveau capitaine de la Sardine Volante "on est dans le pétrin jusqu'au cou, va pas falloir louper le coche dans 100 ans".

Et tel le poor lonesome cowboy, la Sardine Volante et son équipage se dirigent vers le soleil couchant et disparaissent définitivement (enfin pour 100 ans) dans un scintillement d'arc-en-ciel.

Moralité : Attention à vous acheteur ou voleur potentiel de vieux bateaux renseignez-vous bien avant de vous lancer dans l'aventure !

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