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Le défi du samedi

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4 janvier 2014

pour les voeux de cette année : (Ristretto)

Il est des années à oublier
Il est des années au souvenir sucré
Il est des années à feuilleter
Il est des années à murmurer

Il est des années à venir
celle qui toque à l'instant
porte peut être nos rêves au creux de son printemps

celle qui au coeur de l'hiver dépose les voeux et les partages des amis

rien que pour cela
surtout pour cela
elle est la bienvenue

aussi, à vous tous et à tous les autres
BONNE ANNEE 2014





Ps : après une année bien difficile, je vous ai suivi de loin
mais toujours avec plaisir
à bientôt sans doute, si 2014 me prête plume ...
merci

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4 janvier 2014

Voeux en dix tirades (dix tirs en Bic) (Vegas sur sarthe)

Etourdi:
Si j'osais je ferais un noeud à mon mouchoir
pour ne pas oublier... c'était quoi cette histoire?
Pratique:
Pourquoi faut-il se mettre sur son trente et un
pour présenter ses voeux le premier au matin?
Bergeraquien:
Je tourne sept fois ma langue dans ma bouche
de mes voeux, à la fin de l'envoi... je vous touche
Malfaisant:
Je ferai cette fois entorse à la coutume
en vous la souhaitant exécrable et posthume
Discret:
Par crainte de troubler votre profond sommeil
je vous souffle mes voeux dans le creux de l'oreille
Sénescent:
J'ai toujours eu horreur de cette tradition
qui d'année en année aggrave l'addition
Calculateur:
D'après mes prévisions je devrais tomber pile
voici mes meilleurs voeux pour cette année trois mille!
Satanique:
Je sais que de mes voeux vous n'avez rien à faire
mais c'est plus fort que moi: “Allez tous en enfer!”
Avare:
On nous dit que la crise est finie, on nous ment
je vous envoie mes voeux contre remboursement
Malotru:
On m'a mis au défi deux cent soixante dix neuf...
mon voeu: que vous alliez vous faire cuire un oeuf!
28 décembre 2013

Défi #279

 

Défi

spécial

NOUVEL AN

Décrivez une

(ou plusieurs) façon

originale

de présenter ses voeux !

Nous attendons vos trouvailles

à samedidefi@gmail.com

A l'année prochaine

les amis !!!

 

Laurel et Hardy

 

 à tous nos ami(e)s du Défi du Samedi !

 

28 décembre 2013

Ont touché le gros lot

28 décembre 2013

Scènes de vie (JAK)

Scénette   génération Tanguy

T. 26 ans, ne sait que faire de ses dix doigts.

Sa mère, Sab pour les intimes,  s’active  devant ses fourneaux, elle est agacée de le voir encore musarder.

« Va voir si le facteur est passé, cela t’occupera »

Il y va mollement, trainant la savate.

Une lettre aux couleurs tapageuses de « Monde-Abonnement » l’interpelle,

 En diagonale et en gras est écrit :

«FELICITATIONS ! VOUS VENEZ DE GAGNER .....»

Il sort de sa torpeur habituelle, courre vers sa génitrice et lui trompette depuis la porte d’entrée :

« Mam,   dans la boite, j’ai trouvé une grande  lettre, elle est  pour moi,

J’ai gagné, j’ai gagné… c’est écrit sur l’enveloppe… »

Sab,  imperturbable, tout en abaissant sa pâte à tarte, lui répond :

« Espèce d’ahuri, tu ferais mieux de trouver du travail pour gagner ta vie, Tanguy de mon cœur ! »

 

 

Scénette amoureuse

J.  revient du travail, comme chaque jour, il récupère le courrier, et le pose sur la commode d’entrée, sans prendre le  soin de le lire, ni même d’y jeter un coup d’œil, il est pressé de retrouver le match –télé.  C’est son épouse  qui dispache les lettres,

Elle arrive quelques instants après,  et selon le rite habituel sélectionne les enveloppes, d’abord les manuscrites, ensuite celles à en tête officiel, puis les pubs.

 Une  lettre cependant rompt sa manie de classement. Ecrite d’une façon inhabituelle,  elle la tire en premier, on peut lire dessus :

«FELICITATIONS ! VOUS VENEZ DE GAGNER .....»

Avec fébrilité elle la décachète, et là, oh surprise suprême elle lit qu’elle a gagné un WE de Rêve à Venise pour deux personnes.

 Effectivement,  elle avait inscrit son adresse sur un ticket de tirage au sort, l’an dernier, lors d’un salon de voyagistes. Mais  elle avait occulté cette participation, n’y croyant guère.

Subrepticement, elle dissimule la missive dans son corsage :

Ce voyage arrive à point nommé dans son parcours amoureux actuel, et  pour s’y engager,  elle trouvera  bien un alibi, sa mère malade par exemple, car elle veut en  profiter avec l’élu de son cœur du moment le fringuant K, son chef de bureau.

Pour sur elle ne partirait surtout pas  avec J, son  pantouflard  de mari que seuls ses matches télé captivent

 

 

Scène de joie vieillissante

« Papy, papy, vient vite », criaille  mamy à celui qui est l’élu de son cœur depuis plus de 80 ans,

«  Allez, rapplique dare-dare !... le préposé nous a  remis une lettre, la seule depuis deux mois, et  qu’elle surprise… : on a gagné quelque chose…. »

Papy dans sa moustache, murmure, tout en caressant pondérément  le carrelage de ses pas incertains pour la rejoindre,   tu as surtout gagné à être connue pour ta naïve candeur ! A 101 ans tu crois encore au Père Noël

 

 

Scène de joie bien méritée  

M. attend tous les jours, ce, depuis des années, le courrier qui lui annoncera qu’il a gagné !…

En effet, il se ruine avec les appels aux numéros #concours, avec son téléphone portable, les questions sont idiotes, mais ca ne fait rien, il persévère.

 

Mais il a eu raison, aujourd’hui il vient de gagner enfin…la tablette tactile Samsuffit, 9 pouces,  made in Taiwan, c’est écrit là, dans la lettre qu’il tient dans ses mains tremblantes :

"FELICITATIONS ! VOUS VENEZ DE GAGNER ....."

 

 

 

Scénette finale

«FELICITATIONS ! VOUS VENEZ DE GAGNER .....»

à  Noel c’est si bon de croire au Père Noel !

 

jak1

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28 décembre 2013

Je plaide haïkupable ! (Joe Krapov)

« Félicitations, M. Krapov !

Vous avez gagné une semaine de vacances, généreusement octroyée par l’administration qui vous emploie ! Nous savons que vous allez l’occuper à cuisiner, recevoir du monde, visiter de la famille, emballer des cadeaux, prendre des photos, jouer aux échecs, trop manger, trop boire, pas bien digérer et tout ça et tout ça.

C’est pourquoi, sachant votre manque de temps chronique pour écrire vos bêtises hebdomadaires, nous vous offrons, en supplément gratuit, le droit de participer au Défi du samedi avec des textes écrits par ailleurs.

Sieur Walrus et Dame MAP, vos admin(e)s préféré(e)s »


Merci infiniment chère MAP et cher Walrus ! Du coup je vous ai concocté un autre zibouque !
Et pour Célestine et sa tablette à deux balles  ;-), c’est ici que ça se passe !

  

Et surtout Bonne et heureuse année 2014 à toutes et à tous !

131222 149

28 décembre 2013

Ce que j’ai gagné en « en lot » (KatyL)

J’ai pris l’habitude de jouer au jeu sur France bleue le matin à un jeu de questions culturelles ou il faut répondre vite en 1 minute et faire le maximum soit 100 points (ou plus si on va très vite à répondre).

 J’ai joué souvent j’ai parfois gagné quelques lots, et depuis quelques temps j’arrivais toujours deuxième avec 90 ou 80 points et je n’arrivais jamais à gagner le super lot !

Ce matin je suis décidée je le veux ce lot qui consiste en un weekend pour deux à Nancy, hôtel & restaurant, petits déjeuner inclus en ***, + 6 entrées de musées et les transports gratuits, sans compter le pain d’épices, les chocolats de chez «  BATT » et les fameuses bergamotes !

k1

 

Les concurrents passés avant moi ont mis la barre haute, l’un a fait 80 et l’autre 90 je suis obligée de faire 100 et plus en 1 minute !!

Les questions commencent, je reste très calme contrairement à mon habitude, je réponds avec détermination sans faillir, je ne sais pas où j’en suis dans les points mais j’applique la méthode « Coué » je dois y arriver, le lot est trop beau cette fois, je réponds, je vais vite très décidée.

La minute arrive à son terme, je vais connaître mon score et mes erreurs potentielles ! L’animateur me félicite j’ai été très très rapide, il me dit : « katy vous avez juste une erreur (et encore c’est mon compagnon qui m’a soufflé cette mauvaise réponse) moi j’aurai donné la bonne, mais je me suis laissée fléchir, cependant Jérôme l’animateur m’annonce mon score 110 points !! Je n’en reviens pas ! si je n’avais pas eu sa mauvais réponse j’avais 120 points en une minute ! Wouahhhhhhhh !!

Super ! j’explose de joie !! Je leur dit à France-bleue : -« je suis la femme la plus heureuse du monde » !

k2Katy L

Et bonne fin d’année à vous TOUS & RDV en 2014 !♥♥♥

28 décembre 2013

Participation de Venise

BRAVO

                        Vous venez de gagner un FURET

                        Il vous sera livré pour NOEL.

Ve1Je n’étais pas un amateur de furet

Je peux même avouer que je ne les aime pas.

J’appartenais probablement au monde des fous furieux qui préfèrent  les chats

            Je me précipitai jusqu’à ma boite à lettre ;

Pa de furet !!!

Je me voyais déjà plonger ma main dans ma poche pour y extirper ce furet de malheur

Ou le poser sur mon épaule en allant au bureau.

Et voir trépasser mes camardes par l’odeur suffocante  de l’animal.

C’était trop énorme, trop au- delà de l’expérience humaine !!!Pour que je supporte  cette épouvantable surprise.

Mais la politesse est chez moi une vertu terrible, voire paralysante.

Je n’avais plus qu’à détruire ma boite à lettre à coup de hache, changer  de nom ou pire encore ,déménager.

Mais je n’ai pas appris à faire ce genre de chose.

J’examinais  derrière mon rideau avec frénésie les allées et retour sur le trottoir d’en face guettant cet oiseau de malheur, cette sale petite bête aux traits anguleux avec une longue queue de fourrure jaune.

ça se pouvait que se soit un furet bien dressé

Alors que je m’apprêtais à mourir à chaque instant gazé par ce furet

Le facteur sonna  trois

Il lui a fallu deux heures  en comptant ses bégaiements pour m’expliquer que le furet s’était échappé dans une salle de jeux., en  emportant le ticket gagnant.

Personne ne peut savoir combien  je venais de gagner.dit il.

J’écoutais le facteur tout étonné, mais quelque chose clochait  dans son récit

Je reculais prudemment de quelques pas .je restais là les yeux fixés sur sa sacoche

Songeant au furet fuyant un ticket gagnant entre les dents.

Des années après j’ai trouvé  sur le muret un petit squelette qui avait à peu prés la taille d’un furet.

Après tout à qui est allé l’argent ?

 

28 décembre 2013

FELICITATION (titisoorts)

La chance me souriait depuis quelques temps.Lors d'une perquisition, nous avons récupéré des téléviseurs, téléphones, de l'électroménager.
Nous avons arrêté un individu qui faisait partie d'une bande organisée, belle prise. J'étais sur un nuage, les félicitations de mon supérieur, à moi la promotion. J'admirais la prise qui s'étalait devant moi, au poste. Et ce matin, " félicitation, vous venez de gagner", c'était écrit assez grand, la chance me souriait encore. Mais là, pour tout autre chose. J'avais reçu de la grande ville voisine, une alerte sur ce type d'opération. Mais au fait, je me présente, je suis le Chef de la police d'une petite ville. J'ai donc été mis au parfum de la bande qui opérait ainsi, "le gang du clan des gagnants". Le principe est simple, vous recevez une enveloppe gagnante avec à l'intérieur deux places de concerts ou bien de spectacles, au nom d'une radio locale avec un numéro de téléphone, pour confirmer la date et l'heure. Bien sûr le numéro était celui d'un complice, et le gang avait tout loisirs de vous videz votre maison pendant que vous étiez tranquillement au spectacle.
Mais aujourd'hui pas de chance pour eux, ils sont tombés sur moi. Après renseignement auprès de la dite radio, j'avais la confirmation que ce cadeaux ne venait pas d'eux. A moi la promotion, à moi ! Maintenant il fallait être malin. Ne rien changer aux habitudes ne pas se montrer en uniforme, ne pas venir patrouiller dans le quartier, nous étions sûrement surveillés.
J'ai donc établi un plan pour ce fameux soir, j'avais déjà le sourire. Trois de mes hommes seront cachés dans la maison. Quatre autres dans le jardin, tout ce beau monde en place dés l'après midi, tout en passant par derrière. Une voiture banalisée sera  postée à quelques pas de la maison. Tout était parfait, tous mes agents mobilisés et motivés comme jamais, le piège était tendu.
Je suis donc parti avec ma femme, endimanché le sourire malicieu, la nuit allait être bonne. Le spectacle que nous allions voir au frais du gang était Aïda de Verdi. Un spectacle de trois heures trente avec l'entracte, autant en profiter. Le gang avait pris assez large, il devait se sentir tranquille et serein, c'est ce qu 'il fallait.
Puis l'Opéra opéra, tandis que mon bras droit, Joe, faisait des essais dans mon oreillette, je lui répondais par texto, au cas ou je serais surveillé à l'opéra. L'opération Opéra était opérationnelle.Tranquillement installé dans mon fauteuil, je jubilais.
Après une heure du début, je pris contact avec Joe" Alors, Joe on en est où ?" " Aucun mouvement pour le moment, c'est peut être un peu tôt"
Le spectacle continuait, j'admirais la beauté de la belle Ethiopienne. A l'entracte, j'appelais Joe, inquiet de ne pas avoir de nouvelles.
"Alors ?" " Non Chef rien du tout, on fait quoi ? Ici les hommes commencent à s'impatienter. Je commençai à douter sérieusement, mais partie pour partie, je décidais de maintenir l'opération. Plus le spectacle passait, plus je me décomposais et m'enfonçais dans le fauteuil. Je ne comprenais plus rien, je n'étais plus sûr de moi.
L'Opéra se termina, je téléphonai à Joe, désespéré, rien ne s'était passé. Au moment de remonter dans la voiture, désolé, je fis repartir tous le monde à la maison après qu' ils aient rangé le matériel. Je pressais ma femme, j'étais de mauvaise humeur. L'ambiance macabre fut rompue par le téléphone. " Oui Joe, vous êtes rentré ?  " Chef, Chef on nous à tout volé, le poste est vide."
Je raccrochai, la soirée allait être longue ...

28 décembre 2013

Les quatre chemins (Pascal)


Il relisait ma lettre, le toubib. Les résultats alignés dans les colonnes lui faisaient hocher la tête et, au lieu de chaleureuses félicitations, je m’attendais plutôt à sa fatale traduction de spécialiste… Je l’ai reçue, au courrier, il y a quelques jours. Dès que le facteur s’est éclipsé, je suis allé la récupérer en vitesse. Je l’attendais sans l’attendre, cette lettre. Elle pesait lourd, un peu comme si tous les chiffres étaient gonflés d’encre rouge débordante… Mais non, je ne l’ai pas ouverte. A quoi bon : je n’aurais rien compris à tous ces signes cabalistiques, ces courbes équivoques et ces pourcentages secrets. Compléments d’analyses !... avait réclamé l’oncologue, lors de ma précédente visite ; les derniers relevés laissaient penser à une évolution spectaculaire de la saloperie galopante…  

Moi, j’aurais bien couru après le facteur pour lui dire qu’il s’était trompé de boîte !... C’est con, un facteur !… Avec son uniforme flambant neuf de postman et parce qu’il part en tournée, il se la joue grande vedette du feuilleton journalier de la rue !... Il prend même des signatures, des autographes, sur son calepin !... Toute l’année, il fait semblant de ne pas me voir quand je l’attends au portail ; obstinément, il jette mon courrier dans la boîte pour ne pas avoir à me saluer !... Mais quand arrive la période de Noël, il laisse ronfler sa mobylette devant la maison jusqu’à ce que je lui prenne un calendrier… avec les chatons !...
C’est zélé, un facteur. Plus vite, il se déleste des lettres de sa sacoche, plus vite, il rentre chez lui !... Les facteurs, c’est impôts, factures, mises en demeure et compagnie !... Tenez, c’est lui qui m’a apporté ma lettre de licenciement !... Ils sont les transporteurs des mauvaises nouvelles et ils s’en déchargent bien vite, de peur de la contagion !...
Et les prospectus !... Ils sont payés au poids ou quoi ?... Il doit fourguer la pub des autres dans ma boîte pour ne pas avoir à faire le tour du lotissement !...
Quand ma femme a demandé le divorce, toutes les lettres d’instance du tribunal sont passées par ses mains !... Il sait tout de ma vie, ce type !... Le mien, avec son casque et la fumée de sa mob, on dirait un extraterrestre égaré !... Quand il tourne sa grosse tête, elle rentre dans sa capuche de pluie !... On a presque envie de lui donner la main pour l’aider à traverser dans les clous !...
« Facteur, tu t’es trompé !... Moi, c’est Durand, au quarante-deux, et c’est Martin écrit sur l’enveloppe !... Reprends-la, ta merde ; je n’ai rien à voir avec ce putain de laboratoire d’analyses médicales !... Quoi ?... C’est Durand sur l’enveloppe ?... T’es sûr ?... Je n’ai pas chaussé mes lunettes… Dis, tu ne peux pas me l’apporter demain, cette lettre ?... Quoi, demain, c’est dimanche ?... Hé bien, apporte-la lundi !... Tiens, tu peux me la livrer mardi ou même jeudi !... » Mais non !... Avec ma lettre, il s’affranchit de son travail !... Il s’allège, il m’alourdit, il m’expédie, il me contrit !... Il a les mains sales et il me la donne en mains propres…
Un jour, ils sont venus à deux, ils envisageaient les rues : c’était le remplaçant des vacances !... Ils ne s’arrêtent jamais, ils sapent le moral des honnêtes gens !... Pourquoi les lettres sont si blanches avec leurs desseins si noirs tapis à l’intérieur ?...
« Reprends cette lettre, facteur !... Remonte vite sur ta mobylette !... Disparais ailleurs, loin, dégage !... » C’est coriace, un facteur, dans l’exercice de ses fonctions ?... Il est comme les autres. Un coup de douze, à dix mètres, il fait pile !... Et j’achève sa mobylette pétaradante pour qu’il ne revienne jamais !...
Mais, cet enfoiré, voyant trembler les rideaux, à la longueur de ma respiration inquiète, pour me fourguer sa maudite lettre, il pourrait tout aussi bien sonner à ma porte comme un forcené jusqu’à ce que je lui ouvre !...
Ce sont des meurtriers, les facteurs !... Ce sont eux qui amènent les maladies incurables dans la maison !... C’est lui qui m’a tendu la lettre d’expropriation de ma baraque !... Il avait un sourire mielleux qui me donnait envie de lui casser toutes les dents !...
Ce n’est pas un hasard si les chiens veulent les bouffer !... Avec leur sixième sens, ils sentent les fourberies de ces préposés en maraude de leurs mauvais coups !...

C’est ce que je pensais pendant que le docteur épluchait les courbes pessimistes de ma santé. Avec ma chance de ces derniers mois, je ne m’attends pas à des félicitations ; je le vois déjà me dire très solennellement : monsieur, il vous reste quatre vingt-dix jours à vivre… Voilà mon cadeau…
Remarquez, quatre vingt-dix jours de gagné, c’est en même temps : incroyablement long et terriblement court. Dans cette vie, on peut mourir à chaque seconde, à chaque respiration, à chaque frisson mais, en contrepartie, à son verdict sans appel, je ne craindrais plus rien pendant ces quatre vingt-dix jours. C’est comme si j’étais immunisé de tout… Accident de voiture ?... Impossible !... J’ai un mot officiel du médecin me certifiant encore quatre vingt-dix jours à vivre !... Empoisonnement, noyade, assassinat ?... Impossible, je vous dis !... J’ai un visa authentique du toubib, un sauf-conduit de son cabinet !... Ha, ha !... Je suis indestructible pendant trois mois !... Me suicider, me pendre, me tirer une balle dans la tête ?... Je ne peux pas !... J’ai une caution en bonne et due forme de mon bailleur médical !... Ha, ha !...

Enfin, s’il y a une chose qui me console, c’est que ce gros con de facteur pourra toujours faire rugir sa mob, aussi longtemps qu’il le peut, pour me vendre le Temps, jamais plus je n’aurai besoin de calendrier… Oui, celui avec les chatons…

« Monsieur Durand, je n’irai pas par quatre chemins… »

28 décembre 2013

ce que j'ai gagné (par joye)


28 décembre 2013

Félicitations vous venez de gagner ….. (Sergio)

COM. Le droit de vous taire et de m’écouter. Vous pensez peut être que nous vous avons arrêté ce matin pour vous écouter débiter au mètre vos anciennes litanies. Votre monde est mort et la nouvelle France s’élance vers le futur et, moi votre Commissaire-enquêteur suit chargé d’éradiquer les parasites  qui ont trop longtemps prospérer aux dépens du peuple.

MOI. Mais vous ne représentez que 51% du quart des électeurs qui s’ont allé voter

COM. Le suffrage universel nous a porté au pouvoir démocratiquement.

MOI. Je souhaite voir un avocat

COM. Nous avons supprimé la nuit dernière  cette caste de profiteurs privilégiés qui ralentissait de façon outrancière la marche de la justice.

MOI. Cette nouvelle pratique ne semble pas très démocratique.

COM. La démocratie était une vieille dame pervertie. Le peuple souverain par notre intermédiaire a créé un nouvelle société la Démocrature .

MOI. Plus dictature ou plus ?

COM. Silence, accusé je suis le représentant de la nouvelle Nation vous me faites perdre mon temps précieux que je dois employer à la recherche de la justice

MOI. Mais venons-en au fait. De quoi suis-je accusé ?

COM. Le chef d’accusation est  sans fin et je ne vous en donnerai qu’un aperçu.

  • Vous ne regardez plus le journal télévisé et zapper les publicités avec application
  • Le jour du 14 Juillet vous restez dans votre lit douillet.
  • Vous passez votre temps à lire et de surcroit des auteurs étrangers, certains même africains.
  • Vous participez au défi du samedi & par votre prose sombre, défaitiste saper le moral de notre belle jeunesse.
  • Etc. liste non exhaustive.

MOI. Mais ….

COM. Ne nier pas, nous savons tous.  Vos box vos courriels sont écoutés. Vos smartphones & GPS embarqués vous géolocalisent en permanence. Me vient à l’esprit un Haiku dont je vous fais profiter, veinard.

                    En joie, dictateur

                    Google collaborateur

                    Dans un camp, l’hiver.

MOI. C’est une atteint intolérable à la vie privée & que faites-vous de la loi « Informatique & liberté »

COM. Cette loi a été abrogée. Il n’y a plus de vie privée, seule la Nation compte !

MOI. Vous ne pouvez rien prouvé.

COM. Nous pouvons tout prouver mais nous n’en avons pas besoin, seule notre conviction apporte la preuve .Et ce n’est pas votre archaïque pratique de régler en numéraire, plutôt que d’utiliser de façon joyeuse vote CB qui joue en votre faveur. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire de votre volonté d’éroder les fondements de notre si valeureux système bancaire.

MOI. Mais c’est une mascarade vous n’instruisez qu’à charge.

COM. Je le déplore, soyez en certain mais je ne trouve que des charges à accoler à votre matricule.

MOI. Mon matricule ??

COM. Ah oui vous êtes désormais 42-M-0559. Les anciens patronymes, trop chargés d’histoire n’ont plus cour. Ces concepts antédiluviens ne peuvent exister dans notre nouvelle fraternité.

MOI. Mais je suis SERGIO !! SERGIO !!! Vous comprenez.

COM. Vous n’existez plus et votre colère vous trahit .vous avez été Sergio, ce bricoleurs de mots qui entretenait des relations épistolaires coupables avec l’étranger.  « Intelligence avec l’étranger »je le rajoute à la liste des délits.

MOI. Avec l’étranger ????

COM. OUI l’étranger. Tous ces Walrus, Joye, Jak ect …         Krapov, encore cela pourrait passer, dans le cadre de notre nouvelle coopération avec Nouvelle Russie.  Et JO l’indien …. Un indien … mon Dieu.

MOI. Mon dieu mais quel Dieu ? Celui des trois religions du livre .Juif, musulman, chrétien cela devrait plutôt nous rapprocher. Un seul dieu, des prophètes différents.

COM. Je me demande si vous êtes rééducable. Dans votre cas j’envisage l’éradication.

Bon le temps imparti à votre jugement populaire & équitable  touche à sa fin.

MOI. Cela ne fait que trente minutes que cette farce a débutée.

COM. En effet nous ne pouvons plus tolérer les délais de justice qui existaient avant. Dorénavant la procédure d’instruction dure vingt-quatre heures  et un jugement est prononcé et la peine exécutée de suite.  Dans un souci d’apaisement nous avons introduit une procédure d’appel. Cette dernière, non suspensive du premier jugement peut être actionnée à partir de dix années seulement de détention .les requêtes manuscrites sont  rédigées sur papier vélin 80 g uniquement en Swahili & en quatre-vingt-treize exemplaires puis acheminées par la poste grecque.

MOI. Cela rassure effectivement.

COM. Le cumul des peines ayant été supprimé et au vu du chef d’accusation que le ministère public retient contre vous sans la manifestation d’aucunes circonstances atténuantes, vous êtes condamné à mille vingt-trois années de rééducation. Les cent quatre-vingt premières années seront exécutées dans notre nouveau camp « marche vers la liberté « installé sur la Causse du Larzac.

MOI. Cela me rappellera le bon temps.

COM. Pas de sarcasmes ou !!

 

SERGIO …. Réveille-toi, le facteur arrive et il a une lettre-cadeau  pour toi

                  NON………………….. PAS LE FACTEUR ……………………… !!!!!

 

28 décembre 2013

Sezdeset i dva (Vegas sur sarthe)

"Félicitations ! Vous venez de gagner votre poids en or.
Votre lot est à retirer avant le 25 décembre à Rovaniemi en Laponie, village du père Noël".
Je fais ni une, ni deux ni même trois! Je me précipite dans la salle de bains non pas pour préparer ma trousse de voyage mais pour me peser.
Bon Dieu, c'est bien ma veine! Je sors d'une cure gastro... nomique.
D'habitude j'ai une relation plutôt épisodique avec ma balance, je dirais même que je la méprise. S'il avait fallu que je me pesasse quotidiennement à la manière d'un mannequin anorexique, le matin à jeûn, après un séjour aux W.C. et sans bijoux, les cheveux secs et à poil j'aurais depuis longtemps abandonné ma super-balance-impédancemètre-électronique- à mémoire chez Emmaüs!
Au fait ça vaut combien un kilo d'or? Est-ce qu'un kilo d'or lapon pèse autant qu'un kilo d'or bien de chez nous?
Pour moi l'or c'est un Louis-je-ne-sais-plus-quel-numéro monté sur une bague héritée de ma grand-mère et que j'ai dû planquer quelque part...
A la louche, un kilo d'or ça doit taper dans les trente mille euros! J'ose pas anticiper, cogiter, spéculer, réfléchir! Ça m'a déjà valu une migraine carabinée la semaine dernière quand est tombé le Défi du Samedi... une sombre histoire d'avion en carton.
Evidemment, même éteinte ma super-balance-impédancemètre-électronique- à mémoire a bouffé les piles! Des piles qui ont gardé leur triple A mais qui s'usent quand on s'en sert pas.
Je pique un sprint en cuisine vers le tiroir où cohabitent piles neuves et piles usagées. Heureusement pour faire le tri entre les neuves et les vieilles, j'ai un truc à moi... je les pèse.
Avec quoi je les pèse, pauvre tache?
Miracle, après trois essais la super-balance-machin s'illumine, me souhaite la bienvenue en serbocroate - jamais réussi à la faire parler français une seule fois - ce à quoi je réponds par un 'hvala' découvert dans la notice en quinze langues.
Elle a bien décodé mon 'hvala' et m'indique qu'elle est tarée, ce dont je n'ai jamais douté et elle m'invite à la monter (spavati ou un truc comme ça).
Pour cette fois, j'accepte des deux pieds... après tout c'est Ma salle de bains et Ma super-balance-machin n'est pas farouche.
En d'autres circonstances je lui aurais bien répondu qu'elle a du sexe-à-pile mais elle comprendra pas l'humour français et j'ai la tête ailleurs.
Comment on dit “Combien je vaux” en serbocroate?
Dans la notice y a que “Vrediti”, alors je bredouille “Vrediti”.
Elle a pigé!
Réponse: 62. Les chiffres c'est quand même mieux que “sezdeset i dva”.
Pas le temps de la remercier d'autant qu'elle fait pas calculatrice malgré son prix.
Je ne vous demande pas combien font soixante deux fois trente mille euros.
Je ne sais qu'une chose: ce mec qui ne pèse que 62 kilos et qui va prendre un billet d'avion chez Finnair dès ce soir, c'est un multi-millionnaire!
Ce mec devant son frigo s'apprête à bouffer tout ce qu'il pourra avaler en ne pensant qu'à deux choses: chaque kilo en plus c'est trente mille euros in the pocket et défense de vômir avant d'avoir serré la louche du (ma super-balance-machin dirait Bozicnjak) père Noël !!
Je descends le pot de Nutella et un oeil sur le courrier par sécurité; je lis:
“Votre lot est à retirer avant le 25 décembre 2012 à Rovaniemi en Laponie, village du père Noël"
21 décembre 2013

Défi #278

Dans votre boîte aux lettres ce matin ce message :

"Félicitations ! Vous venez de gagner ....."

Oui, mais au fait, qu'avez-vous donc gagné ?

 

Interrogations

 

A vous de nous le dire ...

à samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

 

21 décembre 2013

Ont achevé leurs cours de pilotage

21 décembre 2013

L'avion de Doisneau (Sebarjo)

 

 

Avion de doisneau

 

Robert Doisneau était un grand photographe, car en plus de jeter instantanément un regard sur son époque, il avait l'oeil.

Cette photographie, l'avion de papa – qui n'est pas l'une de ses plus illustres réalisations mais ce qui n'empêche pas son excellence – nous montre un enfant assis dans un avion qui fait office de voiturette, poussé par son père. Cette scène sent à plein nez l'après-midi endimanché des beaux quartiers.

Ce qui m'a immédiatement frappé dans ce cliché, ce sont les moues du père et du fils. Le père regarde le photographe en biais et n'a pas l'air très motivé pour faire pousser des ailes à son fils. Pour lui, cette sortie dominicale ressemble plutôt à une corvée. Et c'est surtout la bouille de l'enfant qui est marquante et révélatrice. Il ne se soucie guère de l'objectif, il en a d'autres qui crépitent dans ses yeux. Ses lèvres pincées révèle son désir d'embrasser le ciel, comme Jimi Hendrix quelques décennies plus tard dans Purple haze. Mais voilà, les adultes sont bien trop terre à terre et son paternel n'échappe pas à la règle, alors ce n'est pas demain la veille qu'il sera sur son petit nuage !

Car cet enfant n'a qu'une envie, que son avion décolle. Oui, il semble dire muettement à son père, mais de façon si intense intérieurement, Allez pousse-moi, vas-y plus vite ! Plus vite ! Allez vas-y papa ! Envole-moi !!!

En ce lyrisme précurseur, j'ai donc pensé, de manière plus ironique que cynique, à ce tube immémorable des années 80, Envole-moi, qui a bercé mon adolescence, bien que la génération Trenet n'ait rien à envier à la génération Goldman.

 

Désormais donc, à vous de voir,

si vous allez décoller, planer ou plutôt atterrir brutalement

en écoutant ma version ci-dessous !

 

 

Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

 

 

21 décembre 2013

Exercices de style (Célestine)

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Jaloux

Je me demande pourquoi elle a tant insisté pour que j’aille promener le mioche. Comme s’il avait encore l’âge de s’exhiber dans cet accoutrement ridicule !

 Elle avait l’air bizarre. De toute façon, elle a tout le temps l'air bizarre en ce moment. Je suis sûr qu’elle me trompe avec le bellâtre du bal de l'autre soir et qu’elle m’a envoyé ses copines Jeannette et Simone pour me surveiller.Elles croient que je les ai pas vues, du coin de l’œil... Vous allez voir  que dès que j’aurai le dos tourné, elle le fera pénétrer dans notre maison…et me voler ma soupe…et dormir dans mon lit...mais je ne vais pas le laisser faire, ce moule-à-gaufre ! Il va tâter de ma botte secrète, ce Cyrano à quatre pattes !

 

Surdoué

Mes parents ont cru me faire plaisir en m’offrant ce jouet mais un avion qui ne vole pas, c’est ridicule…Réfléchissons cependant…En équilibrant la masse de l’avion et la portance issue de la vitesse augmentée du carré de l’hypoténuse de la force d’attraction de la terre, l’on pourrait obtenir un maintien en vol correct de cet aéronef. Hélas, mon géniteur n’a aucune notion des lois simples de l’équilibre relatif et de l’aéronautique, je crains qu’il ne soit intéressé que par les deux créatures de sexe féminin qui nous ont emboité le pas…

 

Proust

Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce bruit, c’était celui du délicieux petit grincement subtil et délicat des roues de l’avion miniature que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour là nous n’allions pas à la messe) mon père poussait du bout de sa canne cependant que je prenais place aux commandes, m’installant tel un vrai pilote dans ce petit cockpit tout orné de fleurs que ma tante Léonie avaient cueillies pour moi dans le jardin où ma cousine Berthe m’avait délicatement embrassé du bout de ses lèvres rosées, cependant que je rougissais comme une pivoine sous la caresse de sa langue douce comme une madeleine trempée dans une gorgée de thé.

 

Interrogatif

Mais qu’est ce que c’est que cet avion ? Ça ne sortirait pas d’un film de série B, un engin pareil ? Et ce costume ? Non mais vous avez vu l’allure qu’il a ? Il s’est regardé dans une glace, le gonze ? Et le mouflet ? On lui a dit qu’il pourrait faire un procès à son père pour sévices ? A-t-on idée d’affubler un môme d’un tel couvre-chef ? Un béret de marin, c’est un truc de notre époque, ça ? Et qui nous dit que ce n’est pas un avion volé ? Quant au deux greluches, elles ont pris le type en filature, vous ne croyez pas ? Ce sont peut-être deux fliquettes ? Ou deux assistantes sociales, plutôt, non ? Ça ne vous parait pas louche, toute cette histoire ?

 

Charlélie Couture

 

Comme un avion sans aile,
j'ai chanté toute la nuit,
j'ai chanté pour celle,
qui m'a pas cru toute la nuit

Oh libellule,
toi, t'as les ailes fragiles,
moi, moi j'ai les ailes fragiles,
moi, moi j'ai la carlingue froissée
mais j'ai chanté toute la nuit.

 

Haïku

Marronniers en fleurs

Une grosse libellule

Va sur le chemin

Pagnol

Une grosse libellule ? Rhôô, Monsieur Brun, vous avez abusé du pastis, qué ? Ce serait pas plutôt maistre Panisse que vous avez vu sur la Canebière, avé le chapeau melon, qui poussait le petit de Fanny dans son avion à pédale ?

-Non , non, je vous assure, c’était comme un gros insecte…

-Allons, allons, Monsieur Brun ! quand je pense qu’on dit que les Marseillais exagèrent ! Allez, zou, galinette, jouez c’est votre tour ! ô Bonne Mère ! une libellule ! pourquoi pas un cornet à piston, tant que vous y êtes…Té, vous me fendez le cœur ! Quand vous sortirez naturellement, mettez le chapeau, hé, monsieur Brun, on n'est pas à Lyon, ici, le soleil risque de vous escagasser la calebasse ! Une libellule...

 

21 décembre 2013

Ah ! Que j'aime les militaires ! (Joe Krapov)

 

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Comment ? Parce que papa qui a le melon emmène Toto en costume de marin faire un tour en avion ce dimanche à Orly, vous osez m’imposer d’écrire 23 lignes au sujet de ces militaires qui encombrent ma mémoire et les plaques de nos rues ? Alors ça c’est le pompon, a(d)mira(b)l(e) MAP !

DDS 227 20e de cavalerie

 

23 lignes ? Sans parler de la ligne Maginot, de la ligne bleue des Vosges et de la ligne Holworth ? Je préviens dès le départ que je n’atteindrai pas l’objectif, Sir ! Il y a tant de troufions, d’adjupètes, de margis, de juteux, de sergots, de matafs, de zouaves, de biffins, de Saint-Cyriens, de colons, de lansquenets et de bachi-bouzouks de toutes sortes qui défilent en rangs serrés en chantant « Tire ailleurs, c’est mes galets » ou qui se sont transformés en moustache du (grand-)père qui regarde son troupeau bouffer la soupe froide dans l’arrière-cuisine de mon Alzheimer que je serais même tenté de mettre, dès le début, un terme au farfouillis dans mon hypermnésie. Car à part pour les Tuniques bleues et le 20e de cavalerie
« Je n’ai pas pour les militaires
De sympathie particulière ».

 

Je n’ai aucune envie d’aller sauver le soldat Ryan, de construire un pont sur la rivière Kwaï les jours où à Eylau le soleil brille, brille, brille et je préfère les canons de la beauté à ceux de Navarone. Alors vas-y sans moi, petit mousse, au carnaval des confettis – cons fétides aurait dit Desproges qui n’aimait pas plus voir là Pinochet que parader le Videla -. Va pourfendre l’ennemi dans ton aéroplane blindé, combats l’égorgeur de fils et de compagnes du moment. Après la guerre, on vous dira « Embrassez-vous » comme le chante Guy Béart dans sa chanson « Qui suis-je ?».

 

DDS 227 Taka Takata

Ou plutôt, non, je vais t’accompagner, la fleur de crépon au fusil en savon ! J’emmène avec nous le sergent Poivre et sa fanfare du club des cœurs solitaires, notre oncle Walrus qui s’y entend comme personne pour piloter un sous-marin jaune, Hannibal Syd et ses barrettes sur son éléphant effervescent, Taka Takata, Beetle Bailey, la septième compagnie, le général Castagnetas des Frères Jacques, le général qui dort debout de Ray Ventura, le général à vendre de Francis Blanche, le sergent Garcia qui lança le premier la mode des pantalons déchirés, l’ami Bidasse natif d’Arras, Snoopy dans son Sopwith Camel, le Captain Cap, celui de Pim Pam Poum, le général Alcazar, le lieutenant Blueberry, ce « dourak » de Dourakine et le sergent Major qui a un beau brin de plume.

 

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Dans les airs, par- dessus nous, on verra s’envoler ceux que mon aérodromphobie galopante m’empêche d’habitude de mentionner : ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, héros de la voltige pas encore tombés du ciel Higelinesque de l’enfance, Bob Mallard et Puchon, Tanguy et Laverdure les chevaliers du ciel, Dan Cooper, Buck Danny, Martin Milan, Laurel et Hardy conscrits, Saint-Exupéry, Hélène Boucher, Jean Mermoz, Guynemer, Lindbergh, Nungesser et Coli, Blériot, les frères Wright. Et les drôles de machines ont nom Latécoère, Stuka, Spirit of Saint-Louis, Antonov, Tupolev, Concorde, Caravelle, Boeing, Airbus, Rafale, Mirage, biplan, triplan et même Rantanplan, le chien qui plane à 15000 ou déconne à Mach 2, c’est selon. Excusez-moi d’avoir comme lui loupé bien des loopings et des manœuvres à Mailly près de Mourmelon-le-Grand mais raconter mon sé(r)vice militaire n’aurait fait qu’allonger inutilement ce texte par trop énumératif et déjà bien tiré par les cheveux hors du cockpit du raisonnable.

 

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Tous ensemble nous irons nous mettre sous les ordres ou sous les orgues de Captaine Lili et elle en jouera magnifiquement comme Ken Hensley sur l’album Salisbury d’Uriah Heep. Ayant choisi la poésie plutôt que la guerre, Prévert plutôt que la connerie, serons-nous fusillés alors par les tenants du sabre et du goupillon pour avoir constitué le premier « sin tank » antimilitariste ?

Peu importe ! Avant d’atteindre les 23 lignes ou sûrement bien après les avoir sacrément dépassées, réjouissons-nous d’échapper aux foudres de la Frigide Barjot et de Christine Boutin : en matière de repos du guerrier, c’est toujours sur le chemin des dames que j’agite ma fourragère. Mais bon, toi, tu fais comme tu veux, moussaillon !

P .S J’ai envoyé valser les maréchaux d’empire que nous avons dans le Ney depuis qu’ils squattent les boulevards et que les arbres y font ceinture ainsi que tous les généraux hommes de pouvoir. A l’idée seule d’écrire leur nom trop souvent accolé à celui de dictature ou de massacre, je jaunis, comme disait le roi des Belges. Ah que !

 

21 décembre 2013

Jour de Corso (Mamido)

Mami
Robert Doisneau

Dans les années cinquante, le corso fleuri avait lieu tous les ans le dernier dimanche de Mai, jour de la fête des mères. La vogue s’installait sur la grand’place pour une semaine entière avec ses manèges et ses attractions qui faisaient le bonheur des plus grands aux plus petits.

Le défilé des chars fleuris était le clou des festivités Il était organisé par les associations de la ville qui unissaient leurs efforts pour présenter le plus beau des spectacle, chacune préparant dans le plus grand secret un char destiné à rivaliser d’inventivité et de beauté avec les autres.

Mon père, comme son père avant lui, était trombone dans la fanfare du centre culturel laïc. Cette année les militants avaient choisi l’aviation comme thème de leur char.

La benne du camion de Léon le limonadier avait été transformée en bombardier croulant sous les fleurs de papier crépon. Les passagers étant les garçons de l’école publique tous déguisés en aviateurs.

Tout autour, au sol, devait défiler une escadrille de petits avions construits avec des matériaux de récupération durant l’hiver dans le secret de l’entrepôt de Juste, le garagiste. Le mien, imaginé par papa à partir de deux caisses de bois et de trois des roues du landau de ma sœur avait une hélice et des ailes en carton et arborait de tapageuses fleurs de crépon confectionnées par ma mère et ma grand-mère. Une grande tige de métal servait à diriger l’engin.

Papa étant requis à la fanfare, c’est mon oncle Charles qui avait été désigné pour mener notre équipage.

« - Tu es sapé comme un milord » s’était exclamé mon père en le voyant débarquer dans la minuscule cuisine de notre appartement de la cité des verriers.

En effet, chapeau mou, chemise blanche, cravate, costume trois pièce et gants « beurre frais » à la main, mon jeune oncle avait fière allure. C’est qu’il comptait aller faire sa cour à la belle Henriette dès le défilé terminé.

« - Dans cette tenue, tu vas en faire chavirer des cœurs ! » s’était extasié ma mère qui rêvait de voir son frère, célibataire endurci, enfin établi.

Charles s’était pavané un moment autour de notre table en formica, tout en caressant avec feinte modestie, sa moustache soigneusement entretenue.

Avant de se précipiter sur les berges du fleuve afin de nous voir passer, au cœur du défilé et au son de la fanfare, toute la famille avait tenu assister à notre départ du balcon de la cité.

Nous avancions, protégés des premières chaleurs de la saison par les platanes de l’avenue. Moi, fier comme Artaban, dans ma drôle de machine, menée par l’élégant oncle Charles.

Mais aujourd’hui encore, je me demande quelle idée avait eu ma mère de me confectionner ce costume marin dont le béret à pompon était pour le moins incongru dans le monde de l’aviation auquel j’étais censé appartenir durant ce défilé.

 

Rive de Gier, le 17 Décembre 2013

21 décembre 2013

Avion...? (Stella No.)

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