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Le défi du samedi
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7 juillet 2012

Tournez Manège (Vegas sur sarthe)

Si mes fiançailles avec Petra étaient passées parfaitement inaperçues aux yeux de la classe, chaque jour d'école m'apportait son nouveau lot d'épreuves et mes parents finirent par s'inquiéter de mon manque d'appétit et de ma mine de papier mâché.
Bien que la première femme de ma vie - seconde après ma mère - fut à mon goût, ravissante, enjouée, sportive, malicieuse, inventive... inventive, beaucoup trop inventive, je commençais à me demander si tout ça venait de moi ou bien si Elles étaient toutes comme ça, si tous les couples sur Terre devaient endurer cette éternelle compétition jusqu'à ce que la mort ou le divorce les sépare.

Tout en engloutissant à chaque récré la douzaine de brezn (bretzels) et les cinq Karambars qu'Elle me forçait à manger à sa place à cause de son appareil dentaire, je me demandais si le meilleur régime amaigrissant n'était pas celui du célibat?
Pour lui plaire j'avais dû tour à tour chanter une tyrolienne au beau milieu de la cantine, cacher les clés du bureau du Directeur et même affronter le gros Bertrand à l'épreuve du bras de fer.
Ces brillants succès aprement remportés m'avaient valu quelques regards langoureux de ma teutonne ainsi que la dernière place au fond de la classe, position gagnée sans gloire sur Martinot alias le bouc et qui puait des pieds à dix mètres...
  
Ma Petra venait de Bavière - qu'elle n'aurait peut-être jamais dû quitter - le pays de la bière et des manèges mais pas de la petite bière ni des petits manèges!
Quand elle me fit part de l'ultime épreuve qui devait précéder notre "mariache", je crains le pire et m'imaginais déjà roulant ivre mort sous un fût de Bitburger lorsqu'elle m'annonça - toute excitée -  la venue d'un "Wellenflug" pour la fête du village.
A force de questions je compris que j'allais devoir affronter un monstre, un manège à chaînes géant de zwöife (douze) mètres de haut équipé de quarante huit nacelles oscillant dangereusement à dreißge (trente) kilomètres à l'heure et déconseillé aux Klein français comme moi!
J'essayai bien de voler quelques outils sur le chantier mais sans jamais ralentir le montage de l'engin qui s'acheva sous les cris de joie de Petra.
A l'époque, voir tourner une simple toupie suffisait à me donner la nausée et ce Circus Welt aux décors et aux couleurs somme toute chatoyants me faisait plus l'effet d'une lessiveuse que d'un jeu forain.

Le Samsta matin suivant qui coïncidait avec notre samedi à nous, je trouvai dans la boîte aux lettres ce que je redoutais: un ticket d'accès au "Wellenflug" mais aussi un mot d'adieu de Petra qui quittait la France pour suivre son père rappelé pour affaires en Allemagne.
Ainsi je perdais ma première femme et échappais du même coup à la force centrifuge et à cette mort horrible que le journal local n'aurait pas manqué de relater en première page.
Bà-bà Petra... c'est mieux ainsi, tu étais trop jeune pour le veuvage.

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30 juin 2012

Que de mots en fête (Vegas sur sarthe)

Il était une fois dans un vestiaire de Donetsk, une équipe insatisfaite qui échangeait des mots doux...
des mots d'où ? De Donetsk évidemment.
Sur ces entrefaites un certain, coutumier du fait agonit la presse stupéfaite
En termes imagés le message passa, droit au but, nul besoin d'estafette
Réaction surfaite, interview contrefaite ou bien traduction imparfaite? Peu importe
Si la soirée fut tout sauf parfaite, la vie est ainsi faite
Il faut savoir accepter la défaite

23 juin 2012

Chaud devant, cré vain diou! (Vegas sur sarthe)

Je ne suis pas n'importe quel colimaçon
un vulgaire petit-gris, un Corse mollasson
Je suis un Bourguignon, hermaphrodite certes
mais Helix pomatia et bête à cornes experte.

De Gevrey-Chambertin, mon village natal
Il en faut pour me faire sortir de ma coquille
échalote, persil, ail et beurre, la totale
de Noël à Toussaint pourvu qu'on me persille.

Les beusenots* comme nous il faut se les farcir
et s'il manque à nos pied la marche à reculons
il n'y a pas plus fier qu'un fieffé Bourguignon.

On en bave c'est vrai mais on a des excuses
sauvés des prédateurs, au chaud dans la cambuse
c'est bien en persillé que l'on meurt de plaisir.


beusenot* : niais, naïf

16 juin 2012

La genèse pour les Nuls ou le Y-en-a-pas (Vegas sur sarthe)


 
On a tendance à croire qu'au commencement Dieu créa le ciel et la terre, la nuit et le jour et qu'ainsi fut le premier jour, sauf qu'avant le premier jour il n'y en avait pas et qu'il avait donc bien fallu commencer par créer le "Y en a pas".
Ainsi naquit le "Y en a pas" que Dieu baptisa d'abord Zéfiro, puis Zéro pour faire plus simple.
Difficile d'ailleurs de faire plus simple tant Zéfiro était simple avec un corps vaguement rond d'où ne dépassaient ni tête ni membres - si tant est qu'il en eut besoin - et Dieu comprit aussitôt qu'il ne pourrait pas compter sur lui tant il se montra nul.

Pas très fier de son prototype, Dieu ne cessait de pester et le harcelait par ses: "Des comme toi, y en a pas deux", ce à quoi Zéfiro répondait, l'air de rien :"Il ne tient qu'à toi, Dieu de faire que nous soyons plusieurs".
Dans sa grande bonté mais redoutant le pire il fit donc "Y en a plus" et son jumeau "Y en a encore" puisque quand y en a plus, y en a encore.
Ils formaient alors ce qui allait devenir le fameux "Et-un-et-deux-et-trois-zéros", éclipsant le non moins fameux "La-tête-à-Toto"!

On a beau dire que Zéro est pair, sa parité est discutable et on sait aujourd'hui qu'il ne se reproduisait pas et que seule l'intervention divine a pu lui permettre de se multiplier; ainsi naquirent "Y en a déjà", "Y en aura demain", "Y en avait hier", "Y en a jamais eu" et bien d'autres "Y en a"... jusqu'au jour où "Y en a marre" mit un terme à cette lignée d'inutiles.
"Y en a pas un pour racheter l'autre" se lamentait Dieu en contemplant cet alignement de zéros qui ne servaient à rien sinon à répéter inlassablement ce slogan débile : "On est des zéros parce qu'on le vaut bien".
"Si c'est ça la Création " se lamentait Dieu "autant aller se noyer" mais aucun fleuve n'avait encore été inventé ni le Déluge prévu 1656 ans plus tard.

Heureusement, le lendemain du commencement qui tombait justement un lundi vit la création du ciel et de la terre, et ainsi fut le jour "Zéfiro-plus-Un" qu'il appela Premier jour... on connait la suite.
9 juin 2012

Dialogue d'aveugles (Vegas sur sarthe)


L'as-tu vue La Chose, droit devant?
    Où ça? Derrière cette pénombre?
Un éclat pareil, t'as pas pu le rater
    Maintenant que tu le dis, y avait p't'être comme un halo
Mais bon sang! C'était pas un halo, c'est une luminescence
    Ben moi, désolé, j'ai plutôt vu une opacité
Incroyable que tu l'aies pas vue, c'est comme une étincelle
    Redis-moi encore où c'était
Et ben là, droit devant, juste au dessus des ténèbres
    Et où tu vois des ténèbres?
Repose-moi encore une question et je te jures...
    & cinq heures plus tard
Est-ce que c'était vraiment une Chose, ou bien autre chose?
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2 juin 2012

Confidence dans l'oreiller (Vegas sur sarthe)

 

Tombées d'un édredon ou de quelque oreiller
deux plumes de canard allaient, se désolant
maudissant les ardeurs des amants turbulents
qui les avaient jetées toutes ensommeillées.

Qu'il était bon le temps des nuits célibataires,
loin des bunga-bunga, des soirées adultères
elles se prélassaient, bercées des ronflements
du paisible dormeur et de ses grognements.

Dès que la mijaurée eut investi le lit
elles comprirent qu'il y laisserait des plumes
les paisibles repos tournèrent à la chienlit

et les après-midi en sieste crapuleuse
la grasse matinée devint une coutume
(Moralité)
la plume dépérit quand on n'est pas frileuse
26 mai 2012

Trop polis, souvent roulés (Vegas sur sarthe)


"Les galets écoutent la mer
qui leur raconte des légendes"
peuplées de monstres, de chimères
de flibustiers de contrebande.

Elle décore son récit
de cônes et de porcelaines
y ajoute de-là de-ci
quelques bigorneaux et solens.

Quand l'histoire se fait tragique
viennent patelles et berniques
comme autant de mauvais présages
noircir le sable de la plage.

Mais viendra le tour des amandes,
et des pétoncles de saint-Jacques
venus d'îles paradisiaques
et les galets en redemandent...

19 mai 2012

Circulez ! Rien à voir (Vegas sur sarthe)


Dans ce coffre oublié, musée de ma jeunesse
j'ai trouvé un foulard parfumé patchouli
ma lettre griffonnée d'un prince à sa princesse
et tant d'autres témoins englués dans l'oubli

Ma canne de bambou et quelques hameçons
un bouchon de mousseux des noces d'un tonton
un vieux 45 tours où sourit un Elvis
les embouts démanchés d'un maigre tournevis

Une armée de soldats plombés et éclopés
mon masque de Zorro des assauts rescapé
mon cahier de secrets désirs inassouvis

C'est un peu mon Lascaux, toute ma préhistoire
visite terminée, circulez! Rien à voir
ce butin amassé est ma source de vie
12 mai 2012

La rose et le pissenlit (Vegas sur sarthe)

"Sur les pavés en rond
je viendrai à midi
Te fais pas de mouron"
lui avait-elle dit...

Il mit un beau veston
écoutant sa coutume
d'une rose en bouton
décora le costume

Entre les pavés ronds
tel un triste présage
vivait un dent-de-lion,
pissenlit d'un autre âge

Midi vint, midi vingt
la journée puis la nuit
chiffe molle devint
la rose épanouie.

"Elle ne viendra pas
crois-moi, vieux camarade
malgré tous ses appâts
moi l'expert en salades"

Pourquoi prendre racine
le jour va se lever
et d'humeur assassine
sur le rond des pavés

la rose il effeuilla


5 mai 2012

L'ortograf pour les Nuls: (Vegas sur sarthe)

Aujourd'hui: Les accents

Songez qu'un texte sans accent serait comme un Pagnol sans bartavelles, un Rostand sans Roxane, un Cousteau sans mérou, un Vivaldi sans allegro, un Jacques Villeret sans son Glaude, The Voice sans Jenifer (euh non!), Lagerfeld sans sa suffisance, Cyril Lignac sans son gourmand-croquant, Jean Passe et des meilleures.
Lamartine n'a-t-il pas écrit: Un seul accent vous manque et tout est dépeuplé ? Euh... il aurait pu l'écrire!

Sans vouloir en coller partout, parfois avec effroi selon mon examen je vois qu'il n'y en a pas, je ne vois qu'e muets alors qu'il suffirait d'un simple évènement, un duo sucré-salé d'aigu et de grave pour me rassurer.

Rien de plus facile pour construire votre accent aigu:
Pensez au cri d'un goeland découvrant une huître (on parlera de celui-ci plus tard)
Tirez un trait dans l'axe sud-ouest/nord-est (sans blesser le goeland)
Et voilà, votre goéland peut lancer son strident gag-ag-ag!

Rien de plus facile pour créer votre accent grave:
Pensez au cri du cacatoes voyant sa crête de plumes (j'ai dit qu'on parlera de celui-ci plus tard)
Tirez un trait dans l'axe nord-ouest/sud-est (sans déplumer le cacatoes)
Enfin, votre cacatoès peut çà et là pousser son rauque et sonore raa-aach!

Construire votre accent circonflexe? Encore plus facile:
Jules Renard - en moins exotique que votre goéland et votre cacatoès -  l'appelait joliment l'hirondelle de l'écriture.
Songez par exemple au Pense-bete d'un honnete reveur dévetu
Imaginez votre goéland poursuivant votre cacatoès (c'est un moyen mnémotechnique parmi d'autres).
Eurêka! Voilà votre honnête rêveur toujours dévêtu mais chapeauté pour la câânicule.
Notons que l'exercice fonctionne tout aussi bien avec un trouble-fête bêcheur même en tête-à-queue ou un aumônier criant grâce sous la voûte d'un château! 

Maintenant que vous savez le construire, je peux bien vous dire que nous l'avons échappé belle lorsqu'il fut question de l'éradiquer malgré les coups de gueule des Bernard Pivot, Philippe Sollers et autres Jean d'Ormesson.
Imaginez-vous que si: Je mis un fût au pied d'un mur et attendis qu'il fut mûr... je serais - comme le maçon et sa cédille - encore en train d'attendre!

Aïe! C'est inouï, mais j'allais oublier le petit dernier... celui qui fait deux gros yeux bizarroïdes au caïman, à la cataracte de l'aïeul et à Caïn dans sa tombe, celui qui fait deux gros poings au caïd qui coïncident sur le i ou de l'oïdium au bonzaï.
Appelons-le simplement tréma et n'en parlons plus, pas besoin de vous en faire un naïf dessin ni un laïus inutile.

Vous voilà à présent maîtres des accents, c'est à vous d'en jouer car n'est-ce pas un jeu après tout?
Pierre Dac disait bien: C'est quand les accents graves tournent à l'aigu que les sourcils sont en accents circonflexes !          

21 avril 2012

Six SI, sinon rien (Vegas sur sarthe)


Mes six poules avec des SI
auraient aussi des dents... de scie

Avec des SI, les emmerdants
seraient encore deux fois plus sciants

Avec des SI, les géographes
nous mettraient Paname en carafe

SI on tirait moins le canard
on ferait moins de six magrets

Avec des SI, écervelée
la mule aimerait six mulets

Si la pluie voulait s'arrêter
vous m'entendriez SI flotter
14 avril 2012

Narguilé et blablabla (Vegas sur sarthe)


Alice:
"Qui es-tu?"
Le ver à soie:
"Cela ne dépend pas de moi
parfois je suis un ver à soie
une chenille, un papillon,
les lubies d'un écrivaillon"

"De quel écrivaillon parles-tu?"
"Un dénommé Lewis Carroll
qui m'a condamné à ce rôle
remercie-le pour ton prénom
tu aurais pu naître Gaston!"

"C'est un peu facile de vouloir rejeter la faute sur l'auteur au lieu de chercher le positif de la situation dans laquelle il nous a plongés... et puis n'est-ce pas un monde merveilleux?"
"Tu parles d'un monde merveilleux,
si je ne suis pas ordinaire
je suis un ver teinté de bleu,
une chenille poitrinaire"

"Si tu fumais moins, tu pourrais goûter à pleins poumons l'air parfumé qui nous entoure et qui me rend si joyeuse... sans compter ce qu'il en coûte en ces temps de crise pour charger un narguilé"
"Un peu de tabac, de mélasse
miel et cerise, menthe et cola
il y a bien plus dégueulasse
et puis cesse ton blablabla"

"Pour un ver pas ordinaire je te trouve plutôt dépoli, je dirais même que tu ne brilles pas par tes réflexions... ver, chenille ou papillon"
"Prends garde, tu vas faire des vers
tu risques de le payer cher
car ici c'est moi qui m'y colle
ainsi le veut Lewis Caroll"

"Je ferai des vers s'il me plait, Monsieur le philosophe asthmatique! Sauriez-vous plutôt m'indiquer où je pourrai trouver le Lièvre de Mars?"
"Non content d'être autodidacte
je suis aussi ver de contact,
je connais tout le monde ici
et des chemins les raccourcis"

"Vous m'agacez avec vos vers, tous vos pieds qui vont de travers... j'ai besoin d'un autre univers"
(Prends garde, tu vas faire des vers... euh, ça je l'ai déjà dit)
"Accroche tes mains à ma taille
pour pas que la chenille déraille
en voitur' Alice au grand coeur
la chenille part toujours à l'heure"

Alice:
(Bizarre...Je crois avoir déjà entendu ça quelque part)
7 avril 2012

Le pot aux roses (Vegas sur sarthe)

Ce matin-là j'en pris conscience
j'ai du me rendre à l'évidence
j'avais bien changé d'apparence
et pris de la circonférence

Lors assigné à résidence
sommé de garder le silence
j'allais apprendre la patience
autant que gérer l'affluence

Je sais bien que dans l'existence
c'est soit du pot soit la malchance
mais mon corps était en faïence
décor floral, roses et garance

Je devrais parer aux urgences
des accros à l'incontinence
et faire preuve de patience
en supportant la pestilence

A moi grasses proéminences
et les concours de pétulance,
les prudents cramponnés aux anses
et les virgules d'impatience

Les sans-papier, les tue-l'ambiance
vous qui me faites révérence
méfiez-vous du vase d'aisance
mon oeil au fond fait surveillance.

31 mars 2012

La gazette de Montmirail (Vegas sur sarthe)

"Alors quoi de neuf, Jacquouille?"
"Messire Godefroy, si je n'craignois pas de me répéter j'vous répondrois trois que multiplie trois..."
"Quand on se fait appeler la gazette de Montmirail on devrait avoir de bonnes et fraîches nouvelles à me narrer!"
"Messire, j'ai ouï dire que les anglois ne disent pas nouvelle mais niouze!"
"Alors dis-moi les niouzes Jacquouille"
"Et ben, pour l'an de grâce 1123 notre bon château de Montmirail a reçu son 13 780 000ème visiteur, Messire"
"Bien, j'ai grand plaisir à esgourder cette niouze"
"Mais la bande des Instouchables en a vu passer 18 389 000"
"Mille quenouilles! Comment ont-ils fait ça?"
"Messire, on dit qu'ils ont un grand noir, un Sarrasin d'apparence qui se reproduit plus vite que le bouc à la lune montante!"
"On ne respecte plus rien, Jacquouille... vivement qu'on lui pèle le jonc comme au bailli du Limousin!   Et à part ça, quelle niouze?"
"Euh... la tévéa sur les oeufs de caille vient de passer à 21.2%, Messire"
"Montjoie! Je veux bien estre transformé en cul de nonne si le petit intendant vote cet impôt avant l'hiver!!"
"C'est qu'il est petit mais teigneux, Messire Godefroy..."
"Qu’on le pende et qu’on le passe à la questionnette du Frère Ponce! Il n'est point dit que je débourseroi plus pour m'empiffrer plus de ma potion magique préférée"
"Oookkkaaayyy, Messire"
"Abrège Jacquouze, quelle nouille? Fichus anglois! Je voulois dire Abrège Jacquouille, quelle niouze?"
"Messire, au dernier sondage ipsos des douves il semble que le centre s'esfondre"
"Le centre s'effondre dis-tu? Et à quelle famille appartiennent les maçons?"
"Un nom estrange, Messire... la famille Modème"
"Bourses molles! Qu'on change cette merdasse avant que mes fossés ne débordoient!
 Et pas une seule bonne et fraîche niouze, Jacquouille?"
"Messire, aujourd'hui Milady Gaga fêste ses 26 printemps! Je le tiens d'un hérault qui l'a twitté tôt ce matin "
"Et de quel blason seroit cette Milady?"
"On la dit de souche ritale, descendante des Germanotta"
"Morte couille! ça sonne plutôt teuton ce Germanotta... et est-elle de bonne naissance à desfaut d'avoir de beaux teutons? Hahaha"
"Elle aurait estudié les bonnes manières en compagnie des Hilton, Messire!"
"Les Hilton? Ces marauds qui font réussissement en chambre d'hôte? Et comment est fagotée cette pucelle?"
"Pouah! Un laideron en armure de cuir, plumes et quartiers de bidoche, Messire. On ne peut la manquer tant ça puire à trois lieues!"
"Humm... J'irois bien trousser cette gueuse et lui donner jouissance, et par Belzébuth Que trépasse si je faiblis!"
"Euh... Vous estes Godefroy Amaury De Malfète, comte de Montmirail, d’Apromont et de Papimcourt, fils d’Aldebert de Malfète et de Thibaude de Montfaucon esgalement dit Le Hardi mais si vous ne tenois point à mourir comme un pesteux, je vous conjure d'éviter cette femelle"
"Va au diable Jacquouille, de toutes tes niouzes celle-ci me réjouit le fessard et je m'en vais de ce pas faire mon lavement et niquer la gueuse!"
"Quel bin's"

24 mars 2012

Ne coupez pas! (Vegas sur sarthe)

Tout petit on m'emmenait aux Parques et c'était que du bonheur même si on disait le Jardin d'Acclimatisation alors que j'y ai jamais senti l'air conditionné.
Par contre y avait Nona qui avait tenu la quenouille au dessus de mon berceau, mais ça fait un bail que le berceau ne berce plus personne et puis de nos jours les bébés ont les Télétubbies pour ça.

Après j'ai eu des pantalons longs, des boutons d'acné aussi et Decima "au fil" des années (j'ai pas pu m'en empêcher) a pris un malin plaisir à mélanger mon fuseau avec tout plein d'autres pour en faire un gros merdier qui s'appelle la vie des grands.
Julien Lepers m'a appris qu'en italien on dit embrouillamini, en espagnol imbroglio, y en a même qui appellent ça les chevaux mais je vois pas pourquoi, en tout cas c'était une belle cagade!

Ici à la maison de retraite des Séquoias il y a une certaine Morta surnommée "l'inévitable" qui dit-on couperait ce fil qui mesure la durée de notre vie.
Ma voisine - Madame Dugenou, chambre 506 - qui filait un mauvais coton se l'est fait couper avant-hier; je croyais que les médecins sont là pour faire un noeud mais les noeuds c'est pas remboursé et c'est réservé aux jeunes. 

Dans le hall il y a une vieille toile où elles sont toutes les trois mais j'évite de m'approcher car la peinture à l'huile c'est comme la bouffe du nutritionniste, ça me file des aigreurs d'estomac.

J'ai mis un mot dans mon casier pour Morta "l'impatiente" pour qu'elle se presse pas trop de venir couper le mien parce que j'aimerais bien voir la prochaine saison des Experts... pas ceux de Central Parques mais ceux de Las Vegas.

17 mars 2012

Alain Proust (Vegas sur sarthe)


A la madeleine de Proust j'ajoute la biscotte de Zaza Napoli, le biscuit du soldat Ryan, la mouillette de Caliméro, le crouton du Petit Poucet... ilot sucré immergeant d'un océan de café ou d'une mer chocolatée et qui déclenche un tsunami dans mes souvenirs enfouis.
 
A la madeleine de Proust j'opposerai le petit Lu du petit Lulu, le quignon d'Oliver Twist, la tartine au Maroilles du ch'ti carillonneur, la corne de gazelle d'Ali Baba... comme autant de vaisseaux chargés beurre-confiture dont le splash intempestif me plonge brutalement dans une rêverie aux accents souvent doux parfois amers.

Cette fois j'ai huit ans, un pantalon tout neuf et de vraies vacances avec un soleil radieux, une nouvelle canne à pêche, un canal coupé d'écluses rugissantes, des péniches que je salue gaiement et petite Marie aux cheveux d'or qui me sourit... 

"T'as pas bientôt fini d'rêvasser sur ton bol?
 T'attends p't'être que j'débarrasse et que j'fasse ta vaisselle?
Et l'beurre, y'en a trop que Môssieur en fait profiter les mouches?"

D'un revers de main la marâtre en tablier fleuri a balayé sa toile cirée fleurie de la table de sa cuisine fleurie et mon beau souvenir avec.
Je ne lui dirai rien sur cet instant magique et éphémère ni sur un certain Proust qui n'évoquerait rien pour elle sinon un vague champion automobile...
10 mars 2012

Ce qui est rare est cher (Vegas sur sarthe)

Quoi de plus rare que cette porte cochère de la bouchère kasher et gauchère de Vendôme (*) et rachetée aux enchères à une maraîchère vachère ?

(*) A Vendôme, ne dit-on pas "Ce qui est Loir est cher" ?

3 mars 2012

Ça doit être une Pfaff (Vegas sur sarthe)

"Dis Albert, tu crois qu'y vont nous laisser accrochés encore longtemps"
"T'as entendu comme moi, Albertine ou bien t'es sourde... y prolongent la pièce de deux mois"
(Soupir)
"Tu crois qu'c'est vraiment une Singer?"
"Comment tu veux que je connaisse le nom des actrices à la ville?"
"J'te parle de la machine à coudre... tu crois qu'c'est vraiment une Singer?"
"Qu'est ce que ça peut bien foutre?"
"Parce que quand Joséphine fait une scène à la soubrette elle lui fait des reproches à propos d'une Singer"
"Et alors?"
"Et ben j'te dis qu'c'est une Pfaff vu qu'j'avais la même à la maison et personne s'en est jamais rendu compte, même pas l'régisseur"
"Si tu crois que j'écoute encore leurs fadaises après trois cent représentations"
"Déjà trois cent? Et y continuent à s'engueuler chaque soir?"
"Avec une Pfaff ils s'engueuleraient aussi! Ce n'est que du théâtre ma vieille Albertine, c'est comme quand ils font jouer le gramophone... c'est une musique enregistrée sur cassette"
"Sur cassette? Faudrait vivre avec ton temps Albert, on est passés au tout numérique depuis longtemps"
"Tout nu... mérique! Si c'est pas malheureux d'arriver à notre âge pour entendre des horreurs pareilles!"
(Soupir)
"Des horreurs? Et tu crois que j'vois pas tes regards au travers du paravent quand Joséphine change de robe? On dirait qu'tu vas la découper au laser"
"Au laser? Encore une de tes inventions...et toi, tu bois tellement les paroles de ce godelureau de Gaspard qu'un jour tu tomberas de ton cadre et tu nous feras honte une fois de plus!"
"Tu peux parler, quand on était che'nous au grenier et qu'tu passais tes journées à reluquer la Fernand..."
"T'as pas honte de blasphémer sur une photo de mariage? C'est avec Gustave, son mari que je parlais et c'est pas ma faute si la Fernande a toujours aimé les moustaches"
"Et vous causiez d'quoi du matin au soir, de moustaches?"
"Non Madame, nous parlions de choses graves, de politique, de crise monétaire, du prix du beurre, de la ...."
"Ah c'est pour ça qu'la Fernande tirait la tronche! Les sujets sérieux c'était pas son truc forcément, une coureuse de moustaches. Elle risquait pas d'savoir coudre à la machine mais elle aurait pu t'nir le rôle de la soubrette ici, tu l'aurais eue sous la main, vieux cochon"
"Euh t'as raison, ça doit être une Pfaff"
(Soupir)
"Change pas d'conversation Albert!! On est pas au théâtre ici"
"Ben... un peu quand même"

 

25 février 2012

Quand y'a du chêne... (vegas sur sarthe)


Il faisait un temps magnifique
elle s'appelait Angélique
et sous un chêne squelettique
pendait cet engin maléfique

Elle est montée à l'aveuglette
et en poussant l'escarpolette
j'ai titillé la chevillette
qui verrouillait sa bobinette

En tombant de la balançoire
j'ai entrevu son oratoire
son jardinet et son ciboire
qu'avaient pas vu d'épilatoire

Elle était là sans retenue
riant de sa bouche charnue
je n'ai pas trouvé saugrenue
son idée de me mettre nu

En déchirant ma chemisette
qu'était coincée dans ma braguette
elle a piqué ma salopette
et m'a planté là en chaussettes

Je suis rentré chez mère-grand
l'escarpolette sur le gland
en cas d'urgence il faut choisir
où y'a du chêne y'a pas d'plaisir


La fois prochaine je saurai qui choisir, quitte à risquer des escarres... Paulette
18 février 2012

La zen attitude pour les nuls (Vegas sur sarthe)



"Sois zen!" ne cessait-on de me seriner dans mon entourage, mais plus les années passaient et plus j'étais crispé, irritable, acariâtre, irascible,

susceptible, ombrageux, caractériel, stressé, chiant... Oh ça va!! C'est fait pour ça les synonymes, non?
En plus c'est MON texte!!
C'est vrai qu'y a tout pour m'énerver dans ce bas monde! La seule félicité que j'ai connue ici-bas c'est ma concierge; y en a qu'une pour porter un prénom pareil et il a fallu qu'elle choisisse MA cage d'escalier et MON local à poubelles!

Alors j'ai pris le tonneau par les cornes, sans trop m'énerver j'ai lâché un bor... de me... et j'ai attaqué par la posture de zazen qui est - si vous l'ignorez c'est pas ma faute - une posture de méditation assise, celle que préférait Bouddha contrairement à la méditation debout (certains disent debout-ddha) qui est plus chiante et moins assise.
Donc il faut s'asseoir au centre du zafu qui est un coussin rond - ça doit être vachement flippant de chercher le centre d'un coussin pas rond - et puis croiser les cannes en lotus ou en demi-lotus.
J'ai tout de suite détesté le demi-lotus parce que foutre le talon du pied droit juste au-dessus du kiki, ça fait mal et forcément ça fout les boules.
Je crois que c'est pas pour demain que le zen m'habite.
C'est écrit en français sur l'étiquette, un zafu c'est rempli de kapok, le fruit du kapokier qu'on appelle fromager mais tout le monde s'en glande sauf wikipédia!

Colonne vertébrale dressée, menton rentré, nuque étirée, le pif à la verticale du nombril... je vous passe les détails avant de bouffer cette p..... de notice intitulée "La zen attitude pour les nuls"!
La ointe de la angue tousse le alais... en clair, la pointe de la langue touche le palais mais c'est vachement plus chiant à dire qu'à faire!
Respirer! Depuis ma naissance je croyais savoir respirer mais au centre d'un zafu on appelle plus ça respirer, on dit anapanasati! C'est parait-il le souffle zen qui ressemble au meuglement de la vache Milka ou au vagissement du bébé naissant qui se demande ce qu'il a fait pour mériter d'être ici, mais rien qu'en essayant de prononcer anapanasati j'ai tout un pot de moutarde qui me monte au nez et l'envie de baffer tout ce qui respire autour de moi!
Après il faut penser - ça c'est très chiant quand on n'est pas habitué - laisser passer comme des nuages dans le ciel les images, les formations mentales qui pourraient surgir de l'inconchiant. De l'inconchiant j'en ai à revendre et des images de meurtre aussi tant ma cinquième lombaire est en feu. Parait que c'est la zen attitude qui commence à rentrer! Tu parles!

Je ne sais pas ce qui me retient d'envoyer tout balader pour essayer la posture de Siddhartha Gautama, j'ai peut-être pas envie de ressembler à un culbuto mais plutôt envie de bouffer mon zafu bourré de fruits de kapokier!
Ras le bol de saké! Je regagne mon canapé Roche Bobois - celui en cuir de vache qui meugle pas - c'est plus confortable pour se mettre au mandarin mais j'ai horreur des agrumes - ça me file des aphtes - alors je change pour le shanghaïen, ses "gwè" et ses "tchi". D'après moi c'est de l'hébreu mais très vite je sais dire sans baver "Tsysuke leqla ralitaq" ce qui est très utile pour demander où sont les toilettes à condition d'être en Chine et de ne pas avoir d'urgence!
Bizarrement plus j'avance en shanghaïen et plus je me sens crispé, irritable, stressé... je vous passe les détails avant de vômir cette p..... de notice intitulée "La zen attitude pour les nuls"! Je sais, je l'ai déjà dit mais c'est MON texte!!
Parait qu'on pourrait aussi apprendre le zen en ligne, sur le net sans bouger de son canapé...
Et si je demandais à quelqu'un d'apprendre le zazen à ma place et de me refiler ses bonnes ondes?
C'est décidé! Je balance le zafu par la fenêtre du sixième étage, ça fait gueuler Félicité - c'est pourtant pas donné à tout le monde de ramasser du kapok sur le trottoir - mais ça me fait un bien immense!!
Si elle avait pas de moustache je descendrais l'embrasser.
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