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Le défi du samedi
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17 septembre 2011

Le sens de l'noitatneiro (Vegas sur sarthe)


"Merci encore Messieurs"
Eclairé de leurs précieux conseils, j'avalai tout droit les 3000kms qui me séparaient de chez Céleste - tout pour la constellation - ce qui me prit à peine 5 minutes.
Il était absent mais sa femme Célestine n'avait pas son pareil pour délester les clients de 3000 euros en échange d'un gilet, d'un triangle et d'une boussole. (Relire le Défi #158)
Le gilet était trop petit, le triangle pas assez triangulaire et la boussole indiquait le NORD ce qui ne m'arrangeait guère puisque l'Oiseau Indien était situé au SUD.
Contrairement à sa réputation, chez Céleste il y avait tout pour la constellation sauf des boussoles indiquant le SUD.
Je pris le parti de m'orienter au NORD et de me retourner pour filer à 180°dans la direction opposée qui, d'après le manuel franco-chino-indo-croato-macédonio-esquimo était forcément celle du SUD à condition d'effectuer les corrections et compensations adéquates.
Le manuel disait : "S'orienter plus pour bouger plus"! Tu parles, avec un slogan pareil, t'as pas envie de lire.

Le chapitre Un en croate tentait d'expliquer comment aligner la ligne de lourdaud dans l'axe longitudinal.
Le chapitre Deux en macédonien montrait le positionnement des petits aimants permanents insérés dans le boitier.
Quant au dernier chapitre en esquimo, il permettait d'annuler l'influence des matériaux non ferromagnétiques par le réglage de deux sphères en fer doux - non rouillées - montées de chaque côté de la boussole.
J'avoue que le plus compliqué fut d'ouvrir l'emballage puis d'apprendre le croate puisque j'avais eu la chance d'apprendre la macédoine chez Top Chef et l'esquimau dans les salles obscures du cinéma de mon premier quartier; je n'avais pas le choix, mon GPS limité à l'hémisphère NORD ne m'était d'aucun secours.
J'avais perdu assez de temps alors j'ai pris à toute vitesse la direction indiquée... enfin jusqu'au grand flash qui m'a chopé à  53000 km/heure sur la rocade de la Carène de navire.
On m'avait pourtant prévenu que ça flashait dans le coin... flash pédagogique qu'y disaient!
Délesté de 250 points sur mon permis de naviguer, j'ai repris ma route à petite vitesse et j'espère arriver au printemps 2012 si les marées sont propices. Je vous raconterai...  
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10 septembre 2011

T'entends ça Paulo? (Vegas sur sarthe)

"Excusez-moi Monsieur, je cherche la constellation de l'Oiseau indien"
"Fastoche! Vous n'avez qu'à suivre les flèches, hi, hi, hi"
"Ben... je ne suis pas d'humeur à plaisanter, quelle est la direction pour l'Oiseau indien s'il vous plait?"
"Vous voyez la Carène de navire... et ben c'est juste à côté puisque la Carène est à 20°N 90°S et l'Oiseau indien à 25°N 90°S"
"Euh, je ne connais pas cette Karen"
"T'entends ça Paulo, y connait pas la Carène! Ici tout le monde connait la Carène. Vous venez d'où? La Carène-Colombes, hi, hi, hi"
"Non, je viens du Petit cheval dans l'hémisphère Nord"
"C'est pour ça... t'entends ça Paulo, y vient du Nord et y veut aller à l'Oiseau indien! C'est comme qui dirait la mort du Petit cheval, hi, hi, hi"
"Oui c'est ça Monsieur, je vais précisément à l'Oiseau indien..."
"Et ben vous y arriverez qu'on sera déjà précisément en retraite, pas vrai Paulo?"
"Même avec un Voyager VII qui va à 57 600km/heure?"
"T'entends ça Paulo? Monsieur ignore que la vitesse est limitée à 40 000km/heure dans l'hémisphère Sud! Vous cherchez les ennuis ou quoi? Et pis vous avez quoi pour naviguer... un Zodiac,hi,hi,hi"
"J'ai un GPS"
"Un quoi?"
"Un Gé Pé èSse"
"Tu connais c'truc, Paulo? Et ça fait quoi?"
"C'est un Galactique Patrouilleur Symbolique, Monsieur mais malheureusement y connait que l'hémisphère Nord..."
"Et bien sûr vous avez pas la boussole de secours qu'est livrée avec le gilet jaune et le triangle?"
"Le gilet jaune? Le triangle?"
"D'où y sort celui-là, Paulo?"
"Et où puis-je trouver tout ça?"
"Fastoche, hein Paulo? Arrêtez-vous dans 8 000 kms chez Céleste - tout pour la constellation - dites que vous venez de notre part et ça vous coûtera pas plus de 3 000 euros"
"3 000 euros pour une boussole et un paletot? C'est astronomique!"
"Exactement! Ici c'est le SUD mon petit monsieur"
"Bon ben si j'ai pas le choix... et avec la limitation de vitesse, j'en ai pour combien de temps pour l'Oiseau indien?"
"T'entends ça Paulo? Monsieur veut connaître son heure d'arrivée sans consulter les horaires des marées"
"Parce qu'il y a des marées?"
"Et pourquoi on se serait emmerdés à créer des vaisseaux spatiaux si y avait pas de marées, hein Paulo?"
"Et pour les horaires des marées?"
"Fastoche, hein Paulo? Arrêtez-vous dans 8 000 kms chez Céleste - tout pour la constellation - dites que vous..."
"Ca va, j'ai compris... je vais avoir besoin d'un distributeur de billets"
"C'est sûr! Céleste y prend que le liquide,hi,hi,hi,hi"
"Merci encore Messieurs"

3 septembre 2011

Another brick (Vegas sur sarthe)

Mille neuf cent soixante dix huit.
A peine surpris, David-Gilles Mur ramassa le paquet rose.
Ce matin comme chaque matin depuis qu'il travaillait sur l'opéra, une nouvelle brique lui arrivait, rose elle aussi... Another brick in the wall.
Au loin un ré mineur tapait comme un sourd mais les fondations étaient solides... Another brick in the wall.
Malgré le mur toujours plus haut un choeur de cour de récré montait en révolte... Another brick in the wall.
Ce troisième volet claquait inlassablement en quatre temps mais David-Gilles Mur ne l'entendait pas, tout comme il ne voyait pas ce vol de flamants dans le ciel, d'ailleurs les flamants n'existent pas.
Demain serait peut-être le jour de la dernière brique rose, celle qui le protégerait enfin d'un monde si cruel...
Goodbye.

2 juillet 2011

Hommages à tartiner (Vegas sur sarthe)

Hommage à la table:

Quand on me crie A table!
je sors mon Opinel
pour un plaisir charnel
un plaisir very... table
pour les yeux, les papilles
jusqu'à la dégobille
d'ultimes mignardises
à ce que gourmands disent.

Hommage aux lunettes:

Cette étrange monture chevauchant nos orbites
raccourcit aussitôt  les longs bras des presbytes
et peut tout aussi bien allonger ceux des myopes

(alors qu'un vieux dicton dont chacun se bat l'oeil)
fait des femmes à lunettes les reines des salopes.

Hommage au piano:

Qu'il porte des bretelles, expirant ses flonflons
ou une queue de pie qui meuble les salons
grâce à des doigts de fée nerveux ou aériens
il sait nous emporter ce clavier magicien.

Hommage au démonte-pneu:
A tous les vététistes et les rois de la pédale qui lèchent comme moi du bitume à longueur de temps, je dis: Elevons un autel à cet inestimable outil qui, entre jante et pneu nous sauve d'une crevante humiliation...

25 juin 2011

Foutoir (vegas sur sarthe)

"T'as pas vu mes clés, chérie?"
"D'habitude tu les mets dans le tiroir du haut, alors je ne vois pas pourquoi tu cherches dans un autre..."
Chez nous le tiroir du haut est facile à reconnaître, non pas parce qu'il est situé au plus haut du secrétaire de l'entrée mais parce que sa poignée est la plus branlante et sa peinture... comment dire.
"Parce que j'ai déjà cherché dans celui du haut et qu'elles n'y sont pas. Par contre j'ai trouvé un marteau!"
"Et qu'y a t il d'anormal à ranger un marteau là où tu mets tes clés?"
"Ma chérie ce sont mes clés de voiture que je cherche, sinon j'irais voir dans ma caisse à outils"
"Et bien elles doivent y être quand même, avec les cadenas des valises et le cochonnet du jeu de pétanque"
"Pourquoi pas les piquets de la toile de tente tant que tu y es?"
"Mon chéri, c'est toujours toi qui vides la boîte à gants dans ce tiroir quand on rentre de La Baule et non pas moi!"
"Alors je ne me souviens pas qu'on ait emmenés à La Baule une quittance EDF, la médaille militaire de mon grand-père et le vermifuge du chat!"
"Euh...chéri, je me serai trompée en faisant du rangement"
"Hein? T'as fait du rangement? J'suis pas prêt de retrouver mes clés"

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18 juin 2011

Qu'a Noé ? (vegas sur sarthe)

Lundi: Il pleut
Fait monter tigres, lions et couguars.
Ferai pas ça tous les jours

Mardi: Il pleut à verse
Embarqué crocodiles, girafes, éléphants et les faons.
Plus facile à dire qu'à faire

Mercredi: Il tombe des cordes
Réussi à caser les orang-outangs par dessus les mammouths

Jeudi: Il pleut des hallebardes
Ce Noé est timbré! Moi j'aurais pas mis les loups et les moutons au même étage

Vendredi: Il pleut comme aurochs qui pisse
Chargé reptiles et zosiaux.
Suis pas prêt de rempiler pour ce job!

Samedi: Il pleut des chats et des chiens (it's raining cats and dogs)
Embarqué les rats pour faire entrer les chats pour faire entrer les chiens pour faire entrer... non, c'est fini.

Jour du Seigneur: Il pleut des luges.
Partie l'arche et le patriarche aussi en oubliant l'échelle...

11 juin 2011

Privée de désert (Vegas sur sarthe)

J'avais jamais rien gagné à la tombola jusqu'à c'te fois où la lettre de Podzoland est arrivée dans ma boîte: "Vous avez gagné le tombolo".
En moins d'temps qu'il en faut pour descendre un maxi monadnock, j'emprunte la camionnette à Dudule et j'file à ma jardinerie préférée, celle qui aide à faire pousser les idées et les orchidées.
Trois plombes plus tard j'rentre à la casba pour décharger mon cadeau - trois tonnes de sable blanc - et valat-y pas que Barkhane commence à me gaver:
"C'est donc ça ton beau lot?"
"Ben oui Barkhane - j'ai toujours eu du mal avec son blaze - c'est l'tombolo qu'on a gagné et y manque pas un grain, j'ai fait tout recompter à la caisse"
"Pas un grain, plus le tien mon pauvre ami, qu'est ce que tu veux qu'on foute avec ça?"
"J'vais arracher les vieux rosiers, les hortensias, les camélias et tout ton bazar. J'vais y mettre des plantes grasses et des cactus et avec tout ce sable sur le gazon, finies les corvée de tondeuse et d'arrosage!"
"Compte pas sur moi pour décharger ton tombolo, espèce de prédateur des jardins"
"Pas grave, j'vais embaucher un Tuc!"
"Gros naze! ça fait plus de vingt ans qu'on a viré les Tucs..."
J'ai jamais compris comment on peut être raciste à ce point avec un tel prénom!
Comme je sens monter la mayonnaise, y faut que j'm'occupe les mains alors j'attrape la pelle et j'commence à recouvrir la pelouse ou plutôt le foin qu'y reste après trois mois sans flotte.
Les bras croisés, Barkhane me regarde transpirer en bougonant:
"Une tombola, alors toi tu m'la copieras..."
Kopje, Kopje... cette fainéante n'a que ce mot-là à la bouche.
"Attends qu'mon désert soit terminé, t'es pas prète d'y poser ton gros cul!"

Aujourd'hui ça fait six mois que Barkhane est partie.
Elle a embarqué la tondeuse, mais mon désert et moi on s'en fout.

4 juin 2011

Le temps du gros rouge (vegas sur sarthe)

En ce temps là on jouait au téléphone avec deux boites de cirage et une ficelle... pas de quoi attraper le cancer et puis d'abord, le cancer n'existait pas, comme tout plein de maladies.
A cette époque on n'aurait jamais eu l'idée de mettre un préservatif aux concombres!
En été on arrosait les cultures et pas les cultivateurs à coups de subventions.
En hiver on mettait le pétrole dans le poêle et pas sur les plages bretonnes.
On peut dire pour ça qu'on avait de vraies saisons.

En ce temps là, Colonna était gardien de but à Reims et pas gardien de chèvres à Cargèse.
Jean Pierre Foucault s'appelait Guy Lux et les Desperate Housewives Les Saintes chéries.

La pédophilie n'était pas inscrite aux Jeux Olympiques et le cycliste Aucouturier dit "Le terrible" carburait au gros rouge.

Mon pépé fumait des Boyard papier maïs et moi des bouts de sureau en cachette.

En ce temps là c'était hier...

28 mai 2011

Sous l'entonnoir (Vegas sur sarthe)

Le préposé m'avait tendu la liasse de tickets avec une moue sarcastique en marmonnant dans sa barbe un "C'est vous qui voyez" qui me disait quelque chose.
D'ailleurs son visage me rappelait quelqu'un à mesure qu'il insistait " Y en a qu'ont essayé, y z'ont eu des problèmes..."
Celà dit, il confirmait que le train pour Pau était très rapide et c'est ce qui comptait attendu que mon patron ne m'avait accordé que trois ans de congés.
Quand on annonça que le train de quinze heures soixante douze entrait en gare de Paris, je ressortis vivement mon billet pour vérifier l'horaire mais tout semblait normal et sur le quai désert, personne ne manifestait le moindre étonnement, non personne. J'en conclus que ma montre était obsolète et qu'elle serait tout aussi bien dans la cage à oiseaux avec l'entonnoir et la brosse à chaussures qui ne me quittaient jamais.
Elle semblait nerveuse et je caressai doucement ses poils soyeux sous l'oeil attendri de ma voisine; elle aussi devait aimer les brosses.
La mienne n'avait pas véritablement de sens et j'avais pris l'habitude de la caresser d'un côté puis de l'autre pour éviter qu'elle ne perde ses poils.

Comme par enchantement le train s'arrêta pile au niveau de la voiture numéro quarante cinq. J'avais insisté pour avoir le même numéro que celui inscrit sous ma semelle droite, c'est tellement pratique pour ne pas se perdre à condition de voyager en chaussures.
Ma couchette était très petite, sans lit mais avec un toilette et même du papier en rouleau que je mis facilement dans ma cage à oiseaux, contrairement au toilette qui semblait rudement bien fixé au plancher. Je décidai d'en faire mon lit d'autant que j'ai toujours dormi roulé en boule à cause des courants d'air.
La fenêtre en verre dépoli allait me cacher l'horizon mais, prévoyant j'avais acheté un livre au kiosque à journaux - un roman chinois dont le titre m'amusait - Sudoku.

Comme j'en cherchais la préface, l'ordre du départ résonna distinctement dans le wagon; cette fois je n'aurais pas besoin de l'entonnoir pour entendre l'annonce des gares. Je ne voulais pas risquer de manquer l'arrêt car le train était direct jusqu'à Irun comme avait cru bon d'ajouter le préposé aux liasses de tickets.
Un terrible grincement sous mes pieds suivi d'un clapotis dans le lit m'annonçait qu'on venait de larguer les amarres, des effluves iodées montaient déjà du wc et je dû rassurer ma brosse d'une nouvelle caresse dans l'autre sens cette fois-ci... le voyage commençait bien malgré un léger roulis que j'attribuai à la marée.
On frappait à la porte mais je me gardai bien de dire "Entrez" car ma brosse venait de s'endormir. Je décidai d'en faire de même et repris mon rêve de vacances là où je l'avais laissé la veille, bien à l'abri sous l'entonnoir.

 

21 mai 2011

Bip Bip (Vegas sur sarthe)


Écrivain, vous vous trouvez bloqué(e) et vous n'avez aucune inspiration.
Tout d'un coup, votre ordinateur commence à vous parler.
Que vous dit-il ?

"BIP"
"Pardon?"
"J'ai dit Bip! B.I.P."
"Et ça signifie quoi?"
"Ca dépend"
"Ca dépend de quoi?"
"Et bien de la situation présente"
"Et quelle est la situation?"
"Tu n'as rien écrit depuis une heure"
"Et alors? Je pourrais m'être absenté, être allé faire une course ou prendre l'air"
"Depuis une heure tu prends l'air... du type qui scrute l'écran comme si la réponse allait miraculeusement te sauter au visage"
"Ah tu m'espionnes?"
"Non, j'attends tes ordres c'est tout, mais c'est calme plat depuis soixante deux minutes, trois secondes et quelques ticks"
"Quelques quoi?"
"Laisse tomber, tu ne peux pas comprendre"
"Oui, ben je voudrais t'y voir moi si tu étais en panne d'idées pour un défi à réaliser avant samedi prochain"
"Voyons: Défi... Provocation, appel à se mesurer, challenge, fait de refuser de se soumettre..."
"N'en rajoute pas! Je sais ce qu'est un défi et j'ai juste besoin de ..."
"Samedi... Sixième ou septième jour de la semaine"
"Arrête, je sens que ça vient!!"
"Prochain... Qui est proche dans le temps ou dans l'espace. Etre humain, considéré dans ses rapports avec autrui."
"Tu m'énerves à la fin, tu vas l'avoir ton Control Alt Suppr"
"BIP"
"Hein??"
"J'ai dit Bip! B.I.P."
"Et ça signifie quoi cette fois-ci?"
"Le clavier est inactif... HiHiHi"

7 mai 2011

Bon, ben c'est une bonne chose (Vegas sur sarthe)

Chouette! Voilà le nouveau Défi du Samedi
Ah ouais, c'est chouette!
Bon, ben c'est une bonne chose
Et c'est quand l'prochain?
Ben... samedi prochain
Chouette!
Ah bon? ça sera encore chouette samedi prochain?
Ouais, c'est chouette tous les samedis
Bon, ben c'est une bonne chose
Je te l'avais dit, c'est chouette
Ouais, tu l'as dit !

30 avril 2011

Départ en campagne (Vegas sur sarthe)



Cinq ans qu'on crêchait elle et moi dans cette grande résidence. Je m'étais tellement habitué aux marbres blancs et aux tapis des Gobelins que j'ai rien vu venir, pas même les sondages...
J'aurais volontiers resigné un bail mais elle m'a susurré "Quelqu'un m'a dit qu'on va devoir partir, Chouchou".
Moi qu'ai toujours kiffé le style Régence, ça m'a fichu un sacré coup!

Comme je me résignais à remplir un premier carton, Carlita avait explosé d'un rire cristallin, celui que j'aimais tant d'habitude et elle avait improvisé "A Capo Negro... y'a tout c'qui faut".
C'était pas tant l'idée qu'elle puisse en faire un tube qui m'énervait, mais j'avais jamais envisagé d'aller vivre un jour chez ma belle doche au château de Faraghi. J'aurais presque préféré un riad en Tunisie... quoique.

Maigre consolation j'emportais ma collection de montres de luxe et mon petit vélo, cadeau d'Armstrong - pas le trompettiste, le pédaliste - de toute manière un Trek Madone bleu-blanc-rouge sur mesures ça s'abandonne pas et pis j'avais vraiment pas l'esprit à faire des cadeaux.
Pour c'qui était du gros navion - Air Machin One - je pouvais en faire mon deuil pisque l'Autre - le prochain - allait en hériter. Pas grave, il hériterait aussi de la baignoire sabot qui fuyait!

Pris d'un gros coup de blues j'me suis mis à visiter chaque pièce, depuis les combles remplis des cadeaux de l'Autre - celui d'avant - jusqu'aux sous-sols bourrés de bagnoles où j'allais jamais passeque j'ai peur du noir. J'ai même trouvé des endroits dont j'ignorais l'existence mais comment m'repérer parmi trois cent soixante cinq pièces quand j'ai déjà du mal à m'rappeler où j'ai foutu mon karcher.
 
Je m'demandais bien c'que l'Autre allait bien pouvoir faire de tout ça, d'un salon Pompadour, d'une salle de bains Eugénie qu'est pas une salle de bains...
La première dame qu'était aussi ma troisième prenait ça beaucoup plus sereinement que moi: " c'est la vie Chouchou" minaudait Carlita en lorgnant les biscoteaux des déménageurs de chez Hermès occupés à démonter ses dressing.

Par une fenêtre ouverte, j'entendais un borlot chanter. Déjà j'regrettais mon jardin à l'anglaise, mes rhododendrons et ce cher bonsaï que Clara et Dumbledore arrosaient copieusement en levant la patte.

Au grand dam de ma Dame le semi-remorque à l'enseigne de Speedy Gonzales fut bientôt plein, c'qui m'évitait la corvée d'emporter tout l'bric à brac de l'Autre - celui d'avant celui d'avant - quelques meubles design avant-gardistes pour l'époque et d'un goût discutable.

Finalement on est sortis par la p'tite porte pour une fois mais c'était aussi la dernière fois et sans nous retourner. Dans la cour un bairoux sifflait, et ben j'vais vous l'dire puisque vous m'l'auriez demandé : quand le bairoux siffle comme ça l'été s'ra chaud.

P.S: J'ai gardé une clé... on sait jamais.

23 avril 2011

Pas de vacances pour Nicolas (Vegas sur sarthe)

J'ai aimé ses yeux vert, son regard écolo
sa pipe, son imper et son petit chapeau
un regard qui disait "j'en ai sous le capot"
alors sans hésiter j'ai voté pour Hulot.

Je le voyais déjà président flegmatique
ennemi des discours et de la rhétorique
saluant les baigneurs et leurs pâtés de sable
porté par un ballon écolo-dirigeable.

Oui mais sous son capot c'était pas du colza
et son slogan tordu, un truc en Ushuaïa,
ses amis l'appelaient Commandant couche-tôt

J'étais loin des vacances de Monsieur Hulot
et dans Saint-Marc-sur-Mer on causait nucléaire,
je venais de plonger vingt mille lieues sous les Verts.


Ironie du sort: j'ignorais que Jacques Tati s'était inspiré, pour la création de son personnage, de son voisin architecte qui était aussi le grand père de Nicolas Hulot.

16 avril 2011

Porte-Bonheur (Vegas sur Sarthe)



        Dans mon jardin
       trois brins de romarin

  Une branche de cerfeuil
   Deux trèfles à quatre feuilles

     Pétales Porte-Bonheur
        Huit petits coeurs


9 avril 2011

L'oeil et le bon (Vegas sur sarthe)

Quand je ferme les yeux
je vois des camaïeu
des bonnets plantureux
des dessous vaporeux

Je ferme les mirettes
et je vois des gambettes
des femmes à lunettes
et plein de midinettes

Je ferme mes quinquets
je sens mon bilboquet
de jeune freluquet
qui raye le parquet

mais soudain...

Quand on ferme les châsses
on est pris dans la nasse
des tyrans pleins aux as,
des centrales-crevasses

Assez des paperasses,
des tours de passe-passe,
si on ferme ses châsses
on va droit dans l'impasse

Alors...

J'ai un compas dedans, qu'a rien d'un Cupidon
Finis les yeux fermés, j'ouvre l'oeil et le bon

2 avril 2011

Poiscaille d'avril (Vegas sur Sarthe)


Tout avait commencé par un matin de printemps comme les autres. Je venais à peine de sortir du nid où j'avais passé une nuit d'enfer lorsqu'un rire inhabituel m'a fait sortir de l'herbier.
C'est pas courant de rire dans notre milieu surtout pour une carpe peu diserte et pourtant elle riait fort, pas autant qu'une baleine mais elle riait.
J'ai aussitôt passé mon chemin pour filer à la caisse d'épargne d'autant que je commençais gravement à manquer de liquide.
L'employée - un thon amorphe qui devait bien peser vingt cinq livres - riait aussi à s'en vider les ballasts, alors j'ai vite pris l'oseille et je suis parti.

Il flottait dans l'air ou plutôt dans l'eau - oui c'est possible - une sorte d'atmosphère de rigolade qui m'échappait, comme si tous les pêcheurs de Marseille avaient amorcé au Pastis mais c'était un peu tôt pour la saison.
Au coin de l'avenue de l'Océan une paire de loches cessa de se bécoter pour se boyauter dans mon dos; d'un coup de queue j'ai filé pour ne plus entendre leurs gloussements mais le vieux congre qui tient le Musée des Hameçons riait lui aussi de toutes ses dents, enfin du peu qui lui restait!

Bonne-Mère! Ou bien je n'étais pas au courant de la dernière vanne du Vieux Port ou bien j'avais dans la nuit hérité d'une tronche de poisson clown!
Je devais en avoir le coeur net d'autant qu'un banc de maquereaux en goguette venait de s'exploser de rire en me renversant.
N'importe qui d'autre se serait enfui la queue entre les jambes mais nous on a rien d'autre après la queue...
Du coup j'ai vu rouge, j'ai mis les gaz comme dit le turbot et c'est alors qu'à la faveur d'un reflet de soleil sur une grosse bulle d'air, je l'ai vu LUI...
bien accroché à ma nageoire dorsale, IL me suivait comme un poisson pilote en agitant ses membres de papier... le foutu bonhomme d'Avril.





26 mars 2011

Blancbec et Eurêka (Vegas sur Sarthe)


A force de ruses et de quelques exactions nous avions réussi Lulu et moi à gagner les meilleures places, celles qui touchaient le gros poële de fonte aux braises rougeoyantes et surtout celles qui rendaient illisible l'écriture calligraphiée de madame Blancbec au lointain tableau noir.

Forts de cette excuse et le cul au chaud, nous pouvions alors nous concentrer en toute impunité ou presque sur de passionnants travaux tels que la gravure sur table, la mastication des boulettes de sarbacane et la confection de planeurs en papier buvard.

Aujourd'hui c'était jour de Physique et un dénommé Archimède allait nous offrir une occasion formidable de jouer avec les encriers.
Cet Archimède me parut fort sympathique quand j'appris de la bouche même de Blancbec qu'il était aussi l'inventeur des vices sans fin!

Dans nos petits bidets de porcelaine où l'on n'avait jamais eu que le droit de tremper la plume du gradé - le fameux sergent major - il nous était enfin permis d'en explorer les profondeurs afin de vérifier la fameuse loi inscrite au tableau:
"Tout corps plongé dans un liquide...gna gna gna" la suite étant parfaitement indéchiffrable et c'était tant mieux. 

Blancbec n'eut pas le temps d'en achever l'énoncé que, dans l'abîme violette j'avais déjà ordonné la plongée d'une craie-bathyscaphe baptisée Eurêka pour la circonstance. En pilote confirmé je guidai mon engin vers le fond, bien décidé à vaincre cette force étrange dirigée de bas en haut et surtout pressé d'atteindre le fond avant mes camarades et néanmoins adversaires.
 
Une course s'engagea entre Lulu et moi et comme il semblait mieux maitriser son engin, j'envoyai un savant coup de pied dans son bureau ce qui vida le bidet en un superbe tsunami d'un bleu profond sur sa chemisette blanche...
Débarrassé de ce redoutable concurrent j'allais poursuivre mon exploration quand la main sèche de Blancbec s'abattit sur ma nuque telle un couperet.
Déjà Eurêka s'abimait, m'ôtant toute chance de découvrir l'ivresse des profondeurs d'une mer d'encre.
Lentement je refaisais surface, lourdement lesté d'une sanction exemplaire... deux cent fois!
Alors je plongeai gravement ma plume en un dernier adieu à mon bathyscaphe, diluai l'abîme violette de quelques larmes avant d'entamer la première d'une longue série de lignes:
"Tout corps plongé dans un liquide..."   
Une vocation venait de sombrer.



19 mars 2011

Un parigot chez les ch'tis (Vegas sur sarthe)

Quand y m'ont annoncé que j'allais être muté à Metz j'ai d'abord cru à une promotion.
Faut dire que j'prenais racine à l'usine Beaubourg depuis soixante dix sept, un bail comme disait Valéry. Je l'aimais bien Valéry, c'est lui qui m'avait pistonné après l'inauguration de Notre Dame de la Tuyauterie. A l'époque j'avais vingt ans et y cherchaient des oeuvres majeures. Là où on m'avait posé j'avais une vue imprenable sur la fontaine Stravinsky, celle qu'on appelait la fontaine aux tomates(*) pour rigoler avec les potes...
On voyait des gens zarbi dans l'quartier, des bonimenteurs, des cracheurs de feu mais surtout des p'tites nanas qui m'tournaient autour avec leurs grands yeux étonnés. Y en a même qui m'pelottaient en douce pour voir si c'était du toc. J'y peux rien, c'est mon géniteur qu'a eu l'idée de ce profil taillé à la serpe façon Humphrey Bogart!

Et puis sans crier gare - c'est pas Orsay ici - le Conservateur en chef m'a déclaré "Délocalisé, transféré, décentralisé"!
J'ai rien compris, une sombre histoire de changement de statut, enfin bref j'aurais jamais cru qu'un conservateur ça servait aussi à transférer.
J'dirais plutôt "Ejecté"! J'ai même pas eu l'temps d'saluer mes fans, mes chahuteurs boutonneux, mes gentilles mamies du dimanche, mes intellos binoclards ni mes p'tites nanas aux grand yeux étonnés.
A c't'heure, j'dois vachement leur manquer. Parait qu'y z'ont mis un panneau avec l'adresse de l'annexe mais j'ai jamais revu mes parigots...

Donc c'est comme ça que j'suis arrivé dans l'chapeau chinois de Messe comme on dit par ici. Ca a beau être le Nord-Est, c'est quand même avant tout le Nord et les ch'tites sont moins chaudes que dans l'Marais.
Si j'avais pu choisir ma galerie j'aurais pas choisi celle du Nord à cause des courants d'air mais dans mon malheur j'peux voir la cathédrale et le spectacle du dimanche pour la grand'messe de dix heures alors que les potes y z'ont droit qu'à la gare TGV!
Ici on est bien traités avec du double vitrage et la toilette tous les mois; on a même des cours de ch'timi obligatoires.
Pourtant j'fais toujours le même rêve: un mécène m'emmène au vert dans sa belle propriété où j'pose mes arpions dans la rosée du matin et j'bronze mon crâne au soleil le restant d'la journée...
Bon j'arrête de braire passeque le ch'ti conservateur qu'on appelle Lolo va encore ardire qu'ça gâte mon teint d'albâtre.

(*) La fontaine aux automates (Oeuvre de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle)

12 mars 2011

Sonnet fragile (Vegas sur sarthe)

De Pruillé-Le-Chétif à Saint-Mars-La-Brière
De Saint-Jean-De-La-Motte à Beaumont-Pied-de-Bœuf
après avoir vidé le grenier de grand-mère
les voici les chineurs, les voilà les "bradeux".

Rien ne sert de jeter il faut brader à point
et pour un vieux tapis on est venus de loin,
le cornet à piston reprend un second souffle,
à défaut d'escarpins on chine des pantoufles.

On soulève le bric pour y trouver le broc
qu'importe le foutoir car ici chacun sait
que dans l'hétéro...gène il y a du plaisir.

Ainsi j'ai déniché, venu d'une autre époque
un amour de miroir, que dis-je une Psyché
et dont je ne pourrai jamais me dessaisir.

 

5 mars 2011

La percussion pour les Nuls (par le professeur Triolet)

Maracas:  Quenouilles que l'on secoue comme des idiophones pour en extraire les graines. Tenues à l'envers, elles portent le nom de sacaram.

Triangle: Originaire des Bermudes où il fut conçu par Pythagore, c'est le plus petit idiophone de l'orchestre et cependant la terreur des potaches.
Il est également l'inventeur de la corde tendue ou hypoténuse qui fait partie des cordophones et non pas des percussions.

Claves: Grosses clavettes utilisées pour jouer la clave et tenues fermement en main contrairement aux chevillettes qui choient ou qui cherront. (Voir Chaperon Rouge)

Vibraphone: xylophone dont le xyloto est remplacé par un vibrato. On dit d'ailleurs que dès 1930 Lionel Hampton vibra tôt.

Cymbales: Eléments de la batterie de cuisine encore appelés couvercles, elles permettent de jouer comme une casserole.
Elle porte le nom charmant de charleston lorsqu'elle est agitée par une pédale.

Tam-tam: Son produit par l'écho d'un vieux gong qui fait Tam.
Le vieux gong qui fait Pouet produit également des Pouet-pouet appelés claque-son.

Mailloche: Dès 1930, celle de Lionel Hampton vibra tôt. (Voir vibraphone)
Utilisée pour battre le rythme et accessoirement les jaunes d'oeuf, d'où l'expression "Passe-moi la mailloche"

Xylophone: vibraphone dont le vibrato est remplacé par un xyloto.
Très populaire dans les bals où il porte le nom de balafon ou baladonf.

Congas: De la famille des fûts elles se reproduisent dans les caves et vont du supertumbas au quinto en passant par le fameux ricardo qu'on sert toujours bien frais.

Timbale: Chaudron à déconfiture utilisé par Beethoven dans le deuxième mouvement de sa neuvième symphonie et aujourd'hui très recherché pour son cuivre.
Proche de la cymbale par le nom et aussi par la pédale qui lui tire la peau.

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