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Le défi du samedi
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12 mars 2022

c'est du chinois pour moi (joye)

pas de pot 2

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5 mars 2022

Cliquez si vous osez !!! (joye)

26 février 2022

Retouches uchroniques (joye)

retouches Nicolas Vinceneux

C’était Nicolas à la porte.  Je lui avais confié la clé deux ou trois semaines avant. Avant le Pire.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai en bas avec lui. 

Mon vieux manteau crasseux ne m’allait plus, il était plein de trous, mais j’étais quand même reconnaissante de ne pas l’avoir vendu avec tous mes autres vêtements. Puisque les tissus devinrent introuvables après cette dernière Catastrophe, cela faisait au moins six jours que la garde-robe me servait d’une sorte de banque et me permit de manger encore. 

Je fus chanceuse, et je le savais. La voisine d’en face me raconta comment on l’avait menacée d’un ersatz de matraque avant de lui voler toutes les fringues qui lui restaient et son chien. Je lui avais vite refermé la porte au nez. Je ne savais pas si c’était vrai ou si elle voulait tout simplement que je partage avec elle mes derniers vivres, quelques pommes qui brunissaient d’âge et une boîte cabossée de sardines. C’était sans doute vrai ce qu’elle me racontait. Je ne la revis plus depuis.

- Claire, viens ! Vite ! appela Nicolas d’un ton urgent. 

Je le suivais au trot dans la rue. Le plip-plap de mes vieilles pantoufles faisaient un drôle d’écho dans la crépuscule abandonnée.

Il n’y avait plus de voitures. Rien d’électronique ne marchait depuis le Second Désastre. Il n’y avait rien de vivant non plus. Tous les animaux du voisinage furent déjà mangés, et cela depuis un moment. Le chat de madame Clouet fut parmi les premiers chouchous sacrifiés. La vieille dame dut mourir de chagrin quelques semaines après, et le festin qui résulta dura au moins une bonne heure.  Morte pour la patrie , grimaça finement une des convives, dont les yeux noirs brillaient d’une gourmandise obscène, un vautour graisseux assis sur une carcasse. Affamés tous par cette série interminable de traumas globaux, on grignotait furtivement, comme des chacals, la peu de viande qui nous restait.

- Nous voici, Claire, m’annonça Nicolas.

Nous étions devant une sorte de boutique. Sur le panneau, je lisais RETOUCHES. Mes yeux me piquaient. C’était bizarre. J’avais oublié comment pleurer. J’avais oublié aussi le simple plaisir d’entrer dans une commerce. Rien du passé n’exista. Plus rien. Rien du tout.

Nicolas vit ma panique et me regarda droit dans les yeux.

- C'est ici. Je te laisse, Claire. Ça ira. Tu verras.

- Dans un magasin de retouches ?  Qu’est-ce que cela veut dire ?  Qu'on va raccommoder l’humanité ?

Mais Nicolas avait déjà disparu dans la nuit, et j'hésitai seule devant l’entrée. Et puis, je poussai la porte et y pénétrai.

- Messieurs, dames, sanglotai-je, aveuglée par les larmes et la lumière.

19 février 2022

À la Kazoum, à la Bribus (joye)

pouffe

- Pardon, mademoiselle, vous attendez le bus ?

- Oui. Pourquoi ?

- C’est que les bussistes sont en grève.

- Les bussistes ?

- Oui, les gens qui conduisent les bus.

- Ah. C'est quoi votre nom ?

- Permettez-moi de me présenter. Je m'appelle Sim Salabim.

- Hein ?

- Voulez-vous que je vous emmène ? Je suis voituré.

- Watturé ?

- J’ai ma voiture.

- Ah.

- Oui, carrément, eh eh eh.

- Z'avez un boulot ?

- Mais oui, charmante demoiselle.

- Quoi t'est-ce ?

- Je suis lexicographe.

- Cool ! Je voudrais rouler en Lexus. Z'avez un autre taf ?

- Oui, je suis aussi thaumaturge.

- Euh ?

- Je vous montrerai, ma chère interlocutrice monosyllabe...je rendrai votre sac si pondéreux que vous ne pourrez plus le transbahuter ! Et POUF !!!

La jeune femme se retourna sans hésiter, l’assomma avec son sac rempli de briques et repartit, tout en criant d'une voix percutante :

- POUFFE VOUS-MEME, ESPÈCE DE SALOPARD !!

12 février 2022

Juges 12: 4-6 (joye)

illustration

C’était Jordan qui eut l’idée d’un mot de passe.  

Jordan, c’était notre lideur : grand, blond, stylé. On lui obéissait sans hésitation, nous sa petite bande de larbins. Il n’avait qu’indiquer un pauvre type en K-Way au coin à la récré et nous irions taper de ouf sur ledit cheum.  

- Ziva les gars, dressez-le ! et nous tomberions dessus, les poings fermés.  

Nous étions nombreux, personne n’osait nous dénoncer. Tout le monde savait qu’il ne fallait pas cafter. Les cafteurs, ça chopait pire, c’était bien connu. 

Bon, j’avoue que je tapais beaucoup moins que les autres, faut dire que ça me filait des reflux de voir un nez peté, une dent brisée ou du sang craché. 

Mais je cachais bien mon malaise. Si Jordan avait flairé ma trouille, il m’aurait cueilli et je serais devenu sa tête de Turc personnelle. Je faisais gaffe, je voulais rester le sous-chef de sa petite assoce. 

Donc, le jour  Jordan proposa un mot de passe afin qu’on prenne pitié sur les non- initiés, nous pensions tous que c’était hyper-génial, comme toutes les idées de Jordan.

- Alors, ce sera quoi ? murmura-t-on autour de lui. 

- Du calme, les gueux, du calme, répondait-il en allumant sa vape. D’ailleurs, c’est Gary qui vous le dira. 

Au son de mon prénom, jétais sous le choc, je  fus comme figé. Moi, je savais bien piquer les clops, filer des antisèches, lui dégoter une pouffe vraiment timpe, des trucs banals, du coup, mais là, prendre vraiment l’autorité de déterminer quoi que ce soit, j’étais traqué comme un con. 

- Euh, commençai-je, pour gagner du temps.

- Le mot de passe, c’est EUH ? cria la bande, tout de suite furax.

- Putain ! C’est quoi ??? 

- L’est taré, ce Gary ?  Hein, nul !  Les murmures se multipliaient. 

Finalement, ils n’osaient pas trop me charrier, sinon Jordan aurait vite fait un de ses appels à l’ordre dont personne ne sortait indemne, même pas Jordan. Je le surpris une fois, il pleurait dans l’allée après une bagarre particulièrement rude. Quand je lui tins la main, automatiquement, il me tourna le dos et partit. 

D’un coup, ce jour-là, je sentis que j’allais payer cette faute. Il me fixait de ses yeux bleu acier, et j’y vis l’étincelle d’une cruauté joyeuse juste avant de l’entendre crier d’une voix étrangement rauque : 

- Ziva, les gars, dressez-le ! 

 

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5 février 2022

quand la robotique (joye)

carpe dialogue

29 janvier 2022

jojo et la fonétik française (joye)

quetsch 1

quetsche 2

quetsche 3

22 janvier 2022

berceuse (joye)

15 janvier 2022

maxime le sylvicole (joye)

bougre

8 janvier 2022

Nomade, no cry (joye)

L’intellect de Naomi devint nomade longtemps avant la naissance de son dernier petit-fils. 

Mais, comme tant de belle-filles, la jeune mère était trop occupée, trop stressée, trop chargée, pour se douter de ce départ.

Voilà pourquoi, en passant récuperer son fils ce soir-là, Caroline était surprise de retrouver Naomi, seule, muette, perchée sur un tabouret dans la cuisine obscure. La table n’était pas mise, il n’y avait rien sur le petit réchaud à gaz.  Lorsque Caroline alluma, Naomi commença à fredonner une chanson sans mélodie.

- Naomi, il est où, notre Alain ? demanda la jeune femme.

- Alain, Alain, bambin, bambin, murmura Naomi.

- Naomi, il est où, notre Alain ? redemanda sa mère, qui commença à regarder partout dans l’appart’.

- Il est où, bambou, bambou l’est où, chantonna Naomi, immobile sur son tabouret. Dans sa tête, elle parcourait encore à cheval les steppes eurasiennes de naguère.

Caroline eut une envie sauvage de secouer la vieille absente devant elle, de la gifler, mais elle se retint. Il ne fallait pas paniquer. Cela ne servirait à rien. 

Elle saisit son portable et fit le numéro de son mari. Ayant sa messagerie, elle arriva à expliquer la situation avant que les sanglots ne pussent écraser les mots qui voltigeaient bizarrement au bout de ses lèvres rouges et crispées. 

Son message terminé, Caroline resta figée encore quelques secondes, ne sachant quoi faire après. Le réflexe de faire le 17 était repartie comme une grande rapace de passage, un oiseau rare dont les ailes battaient douleureusement dans sa poitrine.

Naomi répétait ses dernières syllabes ; les sons résonnaient dans la petite cuisine.

- Rappelle-moi, moi, moi, ra, pelle, moi…

Le visage blanchi, Caroline rattrapa ses clés et quitta le petit appartement en courant.

Avant d’arriver au bout de l’escalier, le talon de sa botte se cassa, et Caroline s’envola comme un petit faucon grisé par la vitesse d’une pourchasse violente.

Naomi, égarée par le bruit dans l’escalier, se leva lentement pour aller voir. 

Caroline, atterie sur le palier, entendit à peine les vagues pépiements de sa belle-mère qui la fixait du haut dans les nuages sombres qui se rassemblaient, peu à peu.

- Cassa coucou le cou le cou, cassa le cou, pauvre coucou…

1 janvier 2022

étanche (joye)

26 décembre 2021

Lumbago, l'autre pas (joye)

18 décembre 2021

Okay, je me jette...à ton coup ! Synonymooooooo !! (joye)

A comme avalanche

B comme bordée

C comme cascade

D comme défilé

E comme escalade

F comme foultitude

G comme grêle

H comme horrifiant, je trouve pas

I comme incroyable

J comme jaillissement

K comme kyrielle

L comme litanie

M comme multitude

N comme nuée

O comme ouragan

P comme pléiade

Q comme quantité

R comme ribambelle

S comme succession

T comme tirade

U comme un tas

V comme volée

W comme waouh-c’est-beaucoup

X comme xénophobe, car c’est énorme

Y comme y-lis-tu-encore-jusqu’ici

Z comme ZAD (zone à déluge)

(P.S. - Daniel Auteuil, je t'aime encore)

11 décembre 2021

J'y terre un bug (joye)

Les voisins d'en haut font tout tout de go

Mais jamais ni tango, ni foxtrot, ni slow.

Ils « buggent » tout le temps, de l'aube à minuit,

Nuit et jour, jour et nuit ! Eh ben, zut ! quel ennui !

Quand je hurle « Allez, stop ! » cela les excite

À y aller plus fort, plus haut et plus vite !

Enfin, quand je tape sur mon pauvre plafond

Ils crient « Eh ! Plus fort sur ton balafon ! »

Et ils dansent, décadence, avec imprudence,

En se jetant dans l'air, dans la pauvr' résidence.

Ils dansent tout le temps, de minuit jusqu'à l'aube,

Et se la pètent. Moi, chuis dans la daube.

 Oui, ces voisins d'en haut, ils seront ma mort,

Inspirés comme ils sont par la muse Terpsichore.

Mais les voisins d'en face, ce n'est guère mieux

Car eux font l'amour partout dans ces lieux.

Le pire, c'est quand il s'écrie « OUH ! Ger-MAINE ! »

Pendant qu'elle répond « Oui ! OUI ! VÉGAS ! Je t'aiiiiime ! »

4 décembre 2021

Toujours les mèmes (joye)

impact 1

graphique

impact 2

batman

impact 3

27 novembre 2021

Croquetons des hoquetons, c'est pas coton (joye)

CROQUETON GAI ✣⚜✣

Le laqueton

En hoqueton

But, joufflu,  du piqueton,

Puis 

Perdit son vieux mousqueton

Dans un bon bout de bouqueton.

 

✣⚜✣CROQUETON MORBIDE, MAIS SONORE✣⚜✣

Sur un beau palefroi, La Mort s’achemina

Menant sa Croisade dévastatrice

Laissant ses Brûlures et sa Cicatrice 

Pour graver ses Progrès de lourd Assassinat.

 

La Parque sincère fila et puis coupa

Le Tissu tissé tôt :  Mystificatrice,

Vêtit les Bouffons selon sa Caprice

Les Enfants du bon Dieu et son Orphelinat. 

 

Hoqueton Corps habillé de Cendres mourantes !

Hoqueton Regard éteint qui brille du Tombeau !

Hoqueton Passé soumis aux Mains déchirantes !

 

Hoqueton Oeil noir-vivant nous revienne si beau,

Hoqueton Sang fit des enjambées chavirantes.

Hoqueton Coeur rallume cette Vie en Lambeaux.

 

✣⚜✣ CROQUETON MOQUEUR (MAIS PERTINENT) ✣⚜✣ 

« Le mot hoqueton épellé à l'envers est noteuqoh qui n'est pas un autre mot. »

20 novembre 2021

c'est quoi ce binz ? (joye)

tin hat

Primo, je vais pas me faire vacciner contre le Covid parce que Dieu me protégera.

Qui plus est, je ne sais pas ce qui trouve dedans.

Alors, laisse-moi manger mon hot-dog en paix.

Et puis d'ailleurs, depuis mon lavement à l'eau de Javel et avec la lampe UV que j'ai foncée dans mon popotin, plus rien ne peut me toucher. 

J'ai fait mes recherches, moi.

Rien. C'est un complot de gauche, ces stupides vaccins, te dis-je.

Un coup

d'Ivermectine ? Okay, je veux bien. Deux doigts. Cul sec !

(yep, la lampe, ça aide)

J'veux savoir, d'ailleurs, qui est ce stupide Gale I. Macias ?

Encore un putain d'immigré, pardi !

Tiens, tu sens cela, toi ?

On dirait du sapin...

13 novembre 2021

De quoi faire un fourre (joye)

À tout hasard, je voulais, à tout prix et contre toute attente, en toute liberté, aller à toute vitesse à toutes jambes et à tout bout de champ tout à l’heure; tout le monde a tout de suite tout compris. De toute façon, je les ai remerciés en toute franchise de tout coeur. Tout un chacun dans le tout Défi sait tout à fait que c’est tout...

dans le sac

6 novembre 2021

Hors-saison, la cloche se tinte (joye)

Épigastre

Quel désastre !

Ça me fout bien mal !

Je veux juste

Un mot robuste

Et non pas anormal !

Hé !

 Épigastre,

Mot jobastre,

C’est un mauvais signe !

Filez-moi 

Un mot de joie

Au lieu de cett’ consigne ! 

Je suis une Défiante

Du samedi, oui, j’avoue,

Mais parfois le gérant

Me pousse dans la boue.

Et puis pauvre de moi,

Une allophone ignare,

Je voudrais bien aller bon train

Sans me perdre à la gare !

Hé !

Épigastre

Mégadésastre !

L’horrible machin !

Mon estomac

Dans le coma

Jusqu'à samedi prochain.

holly

30 octobre 2021

Crimes et délits (joye)

Moi, je suis dyslexique en ce qui concerne les chiffres.

Si je lis que la population de Liège est à 195.965, par exemple, je dirai invariablement qu’elle est à 159.695. 

Et paf ! Comme ça, j’assassine 34 470 pauvres Liégeois. Et le lendemain, je dis au juge que c’était une erreur, mon assassinat numérical de ces 43 740 individus !

Bon, le meurtre, même si ce n’est pas intentionnel, cela vaut, bien sûr, une peine d’emprisonnement à vie, en Europe, mais on peut sortir après quinze ans. Or, dans quinze ans, j’aurai octante-et-un ans ( NB : je me sers de l’octante suisse parce que je ne suis pas obligée de me rappeler si je dois aussi assassiner le “s” de “quatre-vingts” devant "un" ou non, alors, c’est plus convenable, non ?)

Comme quoi, avec ma dyslexie chiffreuse, je n’aurais que dix-huit ans lors de ma sortie (eh oh, je ne serais pas longtemps à Lentin !) et je passerais ma vie à me mettre sur mon treize, à faire les cent quatre coups, et à vivre ma vie récupérée à la quatre-six-deux, quoi.

Franchement, je ne vois pas pourquoi on classe la dyslexie comme trouble. En ce qui me concerne, c’est tout à fait libérant !

jojo en prison

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