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Le défi du samedi
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8 septembre 2012

L'ÉTÉ 2012 : Ce qui m'a marquée le plus (Joye)

 

L'extrait de musique vient de "Birdland Bounce" par John Reischman, interprété par Travellers.

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1 septembre 2012

Le brouillon du Bûcheron (Joye)

Bûcheron / Écrivain

Abattre un arbre / Écrire un roman

Direction de chute / Commencer par la fin

Pan oblique / Exposition

Coupe de la sole / Conflit

Charnière, ou zone de rupture / Crise

Coupe d’abattage oblique / Résolution

Pile de bois / Dénouement

Et puis

Entre-

Temps

Tchoc

Tchoc

Tchoc

Tchoc

Tchoc

25 août 2012

REMUE-PAGES (Joye)

Un beau jour, sur un banc au parc littéraire, madame Bovary potine gentiment avec son amie Justine.

- T'as eu des nouvelles de Jane Eyre, la petite Anglaise ?

- Pas depuis qu'elle a déménagé à Rochester.

- Et Nana ?

- J'ignore, je ne bois pas de ces eaux-là, ma chère !

- Pareil pour Thérèse Raquin, alors ?

- Pareil.

- Mais quid d'Anna Karenina ? J'ai entendu qu'elle s'amuse comme un rat mort.

- Ouais, toujours le même train-train, la pauvre.

- Et la curieuse drôle, comment s'appelait-elle déjà...euh...la femme de mademoiselle Fifi ?

- Pas de quoi s'en faire un fromage, hein, elle a toujours eu ses maux passants.

- Qu'est-ce qui arrive à Rebecca ? Elle hante encore Manderley avec mme de Winter ?

- Sans doute ! Son homme me tue, tu sais !

- Ah ! Mais dis ! Qu'est-ce qui se passe là-bas, dans cette cage à poules ?

- C'est la petite Lolita, je crois !

- Oh, dis pas de bêtises ! C'est Zazie qui sort du métro.

18 août 2012

MOM (Joye)

Je vois ce bout de pain et je pense à toi.

Je me souviens des pains que tu faisais à la maison chaque semaine pour nous, ta famille.

Je me souviens que tu passais toute une journée pour faire ces pains. Tu mesurais la farine, tu chauffais le lait, tu faisais fleurir la levure dans un peu d’eau tiède avec une pincée de sucre pour la nourrir, comme tu disais. Tu faisais ce pain pour ta famille comme l’avait fait ta maman et sa maman avant elle.

Je me souviens que tu en faisais des boules énormes que tu pétrissais et que tu laissais reposer pendant que tu faisais tout l’autre travail de ton quotidien : la traite, le potager, les champs, la cuisine, le ménage, la lessive, le repassage,  la couture, et les mille autres choses que tu faisais tous les jours sans répit pour nous, ta famille.

Je me souviens que le lundi, il fallait descendre du bus et courir dans l’air glacé jusqu’à la maison, sachant que notre récompense serait d'entrer dans un monde merveilleux et doré, chaleureux et parfumé par ton travail.

Je me souviens qu'il y avait toujours de ton pain à manger quand nous avions faim, et que nous avions souvent faim.

Je me souviens aussi du rouge de la honte que je ressentais à l’école, avec mes sandwichs faits de pain maison. Mes rudes tranches contrastaient avec l’élégance du pain des autres, acheté en ville et hors de nos moyens. J'essayais de faire comme si c'était normal.

Mais maintenant, ma chère petite maman, comme j’ai honte de cette honte lointaine et stupide.

11 août 2012

DAD (Joye)

Je vois cette paire de chaussures usées et je pense à toi, papa.

Je me souviens de tes Redwings, je me souviens que tu avais une nouvelle paire chaque année.

Je me souviens que leur prix était ruineux, mais que tu devais les avoir, en dépit de tout, même quand il n'y avait pas d'argent, parce que tu boîtais à cause du trou dans ta jambe, laissé par un éclat d'obus japonais. Quand les semelles étaient trop usées, tu ne pouvais plus marcher correctement, et tu avais affreusement mal au dos, je m'en souviens.

Je me souviens que c'était à moi de défaire les lacets chaque soir quand tu rentrais de la traite et de te les enlever.

Je me souviens du parfum de leur cuir marron.

Je me souviens que ce cuir était d'abord un peu raide, je me demandais comment tu faisais pour porter des chaussures si raides. Mais peu à peu, le cuir s'adoucissait.

Je me souviens que parfois, je devais tirer très, très fort sur tes chaussures pour les enlever, je n'aimais pas ça parce que parfois, je tombais sur mon derrière et cela faisait mal, et que même si tu portais des chaussettes de laine épaisses, même en hiver, tes chaussures ne voulaient jamais te quitter facilement.

Comme je les comprends, maintenant, papa.

 

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4 août 2012

JEUX AUX LIMPIDES (Joye)

- Comment tu t'appelles ?

- Key.

- Ben, toi.

- Non, moi, je m'appelle Key.

- Ah.

- Et toi ?

- C'est Rure.

- Oui, je vois ça, mais comment tu t'appelles ?

- Je m'appelle Rure.

- Ah ! Ma Rure !

- Oui, mon Key !

- Hein ? Monkey ? Je ne suis pas un singe ! OH !

- Mais non, Banane ! MON Key !

- Ah ! Ne veux-tu pas que je te serre, Rure ?

- Si, oh si !

- Eh ben, oui, je vois !

- Oh, Key, je ta...door !

- Oh, Rure, tu es ma belle lock !

- Une loque ? OH ! Quel goujat !

- Eh, la ferme, tu veux ?

- Non, je préfère vivre en ville.

- Allons, on va aller faire un tour.

- D'accord !

NDLR : Pour ne pas choquer les âmes sensibles, l'illustration qui accompagne ce texte se trouve ici. Merci de votre compréhension éventuelle.

 

28 juillet 2012

VELO LOVE (Joye)

 

Mon beau chevalier sur son vélo osé roulait (oh, so cool !) que mon coeur s’est brisé.

Il m’a laissée toute chose sur ma bicyclette rose, et puis,  il a dit : Je voudrais te ….

Je tremblais si fort que je frôlais la mort,  chuis tombée par terre, mes pauvres jambes dans l’air !

Et mon beau chevalier, est-ce qu’il m’a aidée ? Eh ben non, mes amis, il m’a tout de suite … !

Il m’a … comme ça ! Sur la route, devant tous !

(Mais y avait que des vaches dans ce coin de cambrousse)

Tant mieux pour moi, la pauvr’ fille … par un gars qui roulait !

Arrière-pensée :  Dites, vous, mes lecteurs, maintenant tous troublés ---

Avez-vous bien compris que … est « doubler » ?

21 juillet 2012

ON NE VOIT BIEN QU'AVEC LE COEUR (Joye)

Miroir, miroir, pendu au mur,

Montre-moi la beauté sûre !

  mirror

Voici, madame, la beauté sûre,

Celle qui se trouve dans la nature !

~

Mirror, mirror on the wall!

Pourquoi ne piges-tu que dalle ?

Je voudrais voir dans cette glace

Une belle dame, comblée  de grâce !

 

belle dame

Celle-ci, madame,  est pleine de grâce,

De charme, d'esprit, et tant de classe !

~

 

14 juillet 2012

JAKE'S, A TRUE STORY (Joye)

elsie_the_cow

L’épicerie en ville avait la tête gigantesque d’Elsie la Vache, celle qui assurait elle toute seule le lait, le beurre et la glace qu’on pouvait y acheter. Maman n’en achetait pas, nous avions du lait chez nous qui venait de nos vaches qui ne ressemblaient point du tout à la belle Elsie. Les nôtres vaches étaient noires et blanches. Elsie était blonde. Elle souriait. Nos vaches ne souriaient pas, mais il y en avait une ou deux qui aimait que je leur gratte la couronne, cet os bizarre qui se trouvait entre leurs oreilles.

Quand on passait devant Elsie à l’épicierie, elle nous saluait. Je ne me souviens plus de ce qu’elle disait, ce n’était pas « moo ». Je me souviens parfaitement de son collier de marguerites et du tablier qu’elle portait parfois. Nos vaches à nous ne portaient pas de tablier, ni de collier de marguerites. J’ai décidé que c’était normal parce que nos vaches à nous habitaient à la campagne, et Elsie habitait en ville. Normal. Tout en ville était différent de chez nous à la campagne.

Captain Kangaroo and Mr Green Jeans

Mais plus qu’Elsie, l’épicerie en ville avait aussi mon premier amoureux qui s’appelait Jake. L’épicerie portait son nom. Je trouvais très chouette que l’épicerie porte son nom. C’était un homme grand et mince. Il n’avait pas beaucoup de cheveux. Je pensais qu’il ressemblait très fort à Mr. Green Jeans, l’ami de Captain Kangaroo à la télé. Lui aussi portait un tablier blanc, mais un tablier pour hommes. Maman ne portait pas de tablier. Papa non plus. Jake était exceptionnel.

J’étais toujours heureuse de le voir et il me rendait le compliment. Il y toujours une sucette pour moi. Ce n'était jamais une sucette verte ou jaune, je ne les aimais pas. C'était toujours une sucette violette ou rouge. Elles étaient les meilleures. J’étais sûre que les autres enfants ne recevait pas de sucette, après tout, Jake n’offrait jamais de sucette à ma maman. Seulement à moi. Chez moi, s'il n'y avait pas de sucettes pour tout le monde, personne ne recevait de sucette. C'était différent en ville.

saftpopsingle

 

Jake était célibataire et moi aussi. L'homme de mes rêves avait la quarantaine, et moi, deux ans et demie.

7 juillet 2012

BIN, SI, ÇA TOURNE ROND, POURQUOI ? (Joye)

Faut pas que j’abrège !

Agrégée, moi, j’allège,

En faisant mes arpèges,

Où la musique s’assiège,

Comme un chêne-liège,

Ou bien un chorège au collège,

Ce cortége,

Me désagrège,

Et la florilège

D'un manège me piège,

- Rare privilège -

Que je protège,

Comme un sacrilège,

Au saint-siège !

Allez, sortilège,

Pour le stratège,

Coincé dans son télésiège.

 

30 juin 2012

Star-Spangled Défi (Joye)

 

JOYEUSE CONSIGNE

 

 

Le Défi du samedi fête son 200e défi

C'est un lieu de plaisir où il fait bon lire et écrire

Sieur Walrus et Miss MAP nous préparent des agapes

De consignes ravissantes et mises-en-page élégantes

Chaque samedi on peut lire les textes qui font plaisir

Et des commentaires par les autres signataires

Ça fait 200 samedis qu'on se régale dans ce lieu-dit

Je vous fais un gros bisou et dis « Merci pour tout ! »

 

23 juin 2012

MACHT SCHNECKE !!! (Joye)

Les escargots

16 juin 2012

PHONING IT IN (*) (Joye)

Phoning it in

 

(*) "phoning it in" est une expression en anglais américain moderne qui veut dire qu'on ne fait que l'effort minimum pour faire quelque chose. Cela vient de l'idée qu'on fait un coup de téléphone pour rendre son boulot au lieu d'être vraiment présent au lieu de travail.

On notera aussi que Siri fait pareil, puisque ceci n'est pas la messagerie d'un Applie i-phone mais plutôt de Verizon dont les abonnés n'ont pas droit au logiciel Apple.

9 juin 2012

OMBRE, LUMIERE ET UN PEU DE FUMÉE VERBALE (Joye)

aucun chatUn chat a trois queues.

Pardon ? Vous ne me croyez pas ?

Voici la preuve :

Il n'existe pas de chat qui a deux queues.

Et un chat qui existe a une queue de plus qu'un chat qui n'existe pas.

Alors, un chat a trois queues.

Et elle s'appelle Dweeza.

2 juin 2012

QU'AI-JE FAIT DE MON CADEAU DU CIEL ? (joye)

Je l'ai épousé !

kiss

26 mai 2012

RENCONTRE LÉGENDAIRE (Joye)

J’avais toujours voulu la rencontrer, et puis un jour, elle accepta de venir à ma rencontre.

C’était à Ostende, une ville que je ne connaissais pas encore. Quand je descendis du train, mes oreilles sifflaient encore des grincements des roues rebondissant dans  le quai souterrain à Bruxelles, mais le jour était ensoleillé et venteux et j’ai vite oublié les désagréments en me précipitant vers notre lieu de rendez-vous.

J’étais en avance, comme d’habitude, mais en retard aussi. Le long du parcours, je me demandais pourquoi j’avais attendu si longtemps pour rencontrer cette âme sœur – pleine de vie, houleuse, changeable, souvent froide, jamais calme, sauvage et libre, mais riche et vitale, quelqu’un qui savait bien garder des secrets.

On s’était donné rendez-vous à la plage. Le sable était beige et épais sous mes pieds et bien que cela fût le mois d’avril, je ressentais sa chaleur estivale et j’avais envie de m’y asseoir. Toutefois, je savais que si je faisais cela, je ne bougerais jamais plus et  je ne retournerais jamais chez moi.

Alors, je continuai tout droit, jusqu’au bout de la jetée, admirant le bleu du ciel éclatant à l’horizon avant de fermer les yeux. Une larme de bonheur absurde tomba sur ma joue droite.

D’un coup,  je humai son parfum, j’entendis sa voix et je sentis sa fraîcheur sur mon visage.

J’ouvris les yeux pour encore la regarder, celle qui venait à ma rencontre, celle dont j’admirais l’énergie, la soeur que j’avais connue toute ma vie sans jamais l’avoir vue – cette magnifique mer du Nord.



19 mai 2012

Le musée des curiosités (Joye)

Au contraire des tristes cathédrales peu exceptionnelles et de vieux châteaux miteux dans les environs, le musée des curiosités du village où j’ai grandi ne laissait jamais indifférents ses visiteurs. Transformées en musée suite à une démarche du gouvernement pour encourager le tourisme dans la région, les curiosités contribuées par les gens du village avait toujours été un lieu de fascination et d’admiration pour moi.

Dès que je pouvais marcher tout seul - « haut comme trois pommes » comme me disait mon père -  Papa m’y amenait afin que je me promène dans les rayons sombres et frais du musée.

J’adorais les bocaux remplis de porcelets roses à deux têtes, de chatons à six pattes. Le chirurgien avait contribué des choses enlevées des corps : une grosse balle de cheveux, des calcaires biliaires impressionnant, une grande tumeur gélatineuse préservée dans l’alcool. Il y avait aussi pas mal de squelettes : celui des veaux siamois m’emballait tellement que j’y allais toujours en premier et puis y allait lui chuchoter « au ‘voir » avant de repartir au soleil, ma main dans la main de mon papa.

Mais quand j’avais quatre ans, tout changea. D’un coup, Papa n’avait plus le temps de m’y emmener, et Maman était occupée à garder mon petit frère. Cela ne m’embêtait pas du tout, parce que Tifère était lui-même fascinant. Dès sa naissance, c’était évident qu’il était exceptionnel.

Pour commencer, il avait une très grosse tête qui avait l’air bien trop grosse pour le reste de son corps. Ses yeux gris étaient eux aussi gros et ronds, si gros que j’avais l’impression qu’ils allaient un jour jaillir de leurs orbites, en fait, j’espérais qu’ils sortiraient pendant que j’étais là, je voulais vraiment voir ça !  Il me fallut un temps pour me rendre compte que Tifère avait d’autres atouts. Maman devait lui donner son premier bain. Je constatai qu’au lieu de deux bras comme les miens, Tifère avait comme des nageoires au bout de ses épaules. Maman faisait comme ce n’était rien et elle me demanda d’aller chercher l’éponge pour son bain. Le temps que je la retrouve, Tifère était déjà lavé et remballé dans sa couverture.

Le plus chouette, c’était le bruit qu’il faisait. De sa trop grande bouche tordue sortaient des sons comme faisaient les phoques que j’avais vus une fois au cirque. Je compris alors que mon frère n’était pas un enfant, mais un phoque. J’en étais ébloui ! Et puis une chose curieuse arriva. Quand j’en parlai à papa ce soir-là au dîner, il me gifla. Papa ne m’avait jamais giflé. Maman se mit à pleurer et quitta la table. Ce soir-là, j’avais l’impression d’avoir cassé un des verres de cristal tellement prisés par ma mère. Je me couchai pour la première fois de ma vie sans bisou de mes parents, ma joue encore brûlante.

Le lendemain, l’incident était oublié, sans doute parce que nous préparions ma première journée d’école. J’eus un nouveau cartable pour l’occasion. J’en étais tout fier.

À la première récré, un groupe de grands garçons s’approcha de moi. Le plus grand, un roux aux tâches de rousseur me dit :

- Hein, c’est toi le frère du monstre ?

- Du…quoi ?

- Du phoque, quoi, t’es pas le frère du phoque ?

- Ah ça, oui ! je criai, en me dressant, encore plus fier de mon Tifère et de ma nouvelle célébrité parmi les grands.

- Pourquoi le gardez-vous chez vous ?

Je ne dis rien. D’abord,  je ne comprenais pas, mais je reconnus soudain une agressivité désagréable dans son ton.

- Ouais, pourquoi ne l’envoyez-vous pas au Musée de Curiosités ? fit un autre de la bande.

- Dans un bocal ! cria un troisième, et tout le monde éclata de rire.

12 mai 2012

CE QU'ELLE M'INSPIRE, L'IMAGE (joye)

Les gâteaux

de ma tante

étaient craquants.

Tant pis

pour mes molaires...

les gateaux de ma tante


5 mai 2012

Un accent (Joye)

28 avril 2012

Des PAGES (Joye)

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