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Le défi du samedi
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1 novembre 2008

MINUIT (Joye)

C'est l'heure d'aller réveiller mon Edgar, assoupi sur ses livres tout
près du feu mourant.
Dehors, les branches du vieux sycomore dénué gratteront contre les
carreaux. La pluie, poussée par le vent qui la gronde, fera sa
tape-tape-tape nerveuse.  De loin, la cloche du beffroi sonnera
mornement l'heure.

Je glisserai le long du couloir familier et, comme d'habitude, j'irai
mettre une main blanche sur l'épaule de mon amour.

- Virginie, murmurera-t-il, est-ce toi ?

- Oui, mon amour, susurrerai-je, selon notre rite.

Mon souffle éteindra le bout de la bougie qui aura pleuré tard dans la
nuit ses chaudes larmes de cire. Et nous irons, tous deux, lui et moi,
retrouver notre lit étroit et refroidi, tout comme nous avons fait
chaque nuit depuis la nuit de nos noces, depuis cette nuit où je suis
morte dans ses bras, voici déjà deux cent soixante ans.
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25 octobre 2008

Mon invention (Joye)

Monsieur-Dames, bonjour ! 

À moi de vous convaincre de l'utilité, non,que dis-je ? de l'extrême importance de subventionner ma petite invention, la MAP-O-MATIQUE, qui changera le monde tel que nous le connaissons. Pensez-y, mes amis : la possibilité de produire les images belles et intelligentes en même temps ! Cela révolutionnera le monde de publicité ! Plus jamais on ne sera chagriné ou embarrassé par la daube qui passe pour images publicitaires ! On aura droit à la perfection en chaque œuvre. Quel changement rafraîchissant, non ? Mais son utilité ne se limite pas à la publicité, bien sûr que non ! La MAP-O-MATIQUE nous permettrait aussi de faire des avances artistiques. Nous savons bien que dans chaque individu repose la possibilité d'un Degas, d'un Klee, voire une Cassatt ! Mais ô combien n'ont pas pu réaliser ce rêve visuel, faute d'un talent naturel ? Avec la MAP-O-MATIQUE, le monde serait débarrassé des essais embarrassants. Toute personne pourrait être reconnu comme génie ! Imaginez, plus de chagrin ! Plus de honte ! Et un monde sans chagrin et sans honte ? C'est un monde sans agression ! Et un monde sans agression est un monde sans guerre ! Oui, parfaitement, ça coupe le souffle ! Inspirée par une artiste connue et fort appréciée, la MAP-O-MATIQUE permet à n'importe quel nigaud de produire des collages époustouflants pour leur beauté, leur sensibilité, et - ne l'oublions pas - leur humour ! Vous vous rendez compte ? Avec la MAP-O-MATIQUE, il n'y aurait plus de chômage, car chaque personne sur la planète pourrait s'engager à produire de superbes représentations visuelles ! Cela aiderait aussi l'environnement car il n'y aurait plus besoin de gros livres. Tout le monde sait qu'une image vaut mille mots ! Avec la MAP-O-MATIQUE, l'encyclopédie ne compterait que quelques pages. Tout le savoir du monde serait communiqué rapidement, efficacement, et avec le sourire. S'il vous plaît, aidez-moi à changer le monde avec cette merveilleuse invention, la MAP-O-MATIQUE !


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2000 caractères !

18 octobre 2008

L'INTIMITÉ D'UNE FEMME (Joye)


 

Bijou fantaisie :

Une montre incrustée

De diamants. Tic, toc.

11 octobre 2008

Fin du défi de Rsylvie (Joye)

La partition inachevée (Rsylvie)

lacreme070200020

Emberlificotons, le  héros de notre aventure n’en était pourtant pas à sa première !

Et malgré cela, il s’était fait prendre comme un jeune débutant. Il était retombé une fois de plus dans ses filets. Mais quelle mouche l’avait piqué aussi, de répondre à cette fanfaronnade, lui qui a déjà bien du mal à se lever le matin. Alors un défi ! Vous parlez d’une histoire.


D’autant plus qu’Emberlificotons

devait commencer une partition

qui serait finie

par un autre… seulement voilà,

 après avait donné vie, accepter que ce soit un autre

qui finisse une si belle romance ?

C’était impossible…. Il connaissait la musique,

croches et doubles noires.

10061056

Tout cela sur une même portée

en ayant bien fait attention aux nombreux dièses

ou bémols en début de clé de sol. Mais peut-être était ce une clé de fa ?

Quoique les mélodies des frères Scot

des années sixties soient aussi mélodieuses à pianoter !

u19727738

Pianoter vous savez, jouer avec les doigts

d’une blanche vers une ronde,  sauter d’une branche à l’autre,

en visitant une noire ou deux au passage. Le tout sur un rythme soutenu,

pour ne pas tomber de l’arbre. Un accident est si vite arrivé.

On ne s’imagine pas combien cela peut glisser la mousse.

Surtout le matin, quand la rosée est encore fraîche et les feuilles

 inondées de gouttelettes d’eau de rose.

Emberlificotons aime écouter la pluie le matin.

Seulement voilà il n’est pas du matin. Alors relever un défi un dimanche matin… quel dilemme ?

Que même un orchestre au grand complet ne pourrait débrouiller. Et cela,

 Miss Marple l’avait compris aussitôt la première mesure jouée. 

C’est pourquoi déclara-t-elle, aussitôt après avoir pénétré dans la chambre du major, qui pendant l’hiver 1828 ou en 29 au moment de l’expédition du grand nord s’était pris les pieds dans une partition laissées traîner malencontreusement par Félix, un jeune journaliste amateur de petits rats….

Ce ne peut être lui » !

Et tous, de se regarder en murmurant,

mais alors, qui avait massacré la partition » ?

olejnik070300008         

 Allez, cette affaire sera réglée comme du papier à musique, se pensa Miss Marple.

 -- Emberlificotons, lui fredonna-t-elle…

  

  Leurs regards se rencontrèrent

                                    comme deux points d’orguepoo

au milieu de la salle…

-- Yes, Miss Marple ? lui gazouilla-t-il, son basso profondo faisant écho

comme de l’eau

qui bruit et qui chante…

-- Emberlificotons, aimez-vous Brahms ?

Le jeune compositeur, ne sachant plus que faire de ses dix doigts

se précipita, ma pianissimo, vers le clavier.

Miss Marple, désaccordée par son impromptu,

ma non troppo,

comprit ce qu’orchestrait l’habile Emberlificotons,

et d’un coup, cria :

« NON ! NE TIREZ PAS SUR LE PIANISTE ! »

puis s’évanouit…

Quand elle reprit enfin conscience,

on lui apprit qu’Emberlificotons,

eut décidé,

alla toccata,

de faire une fugue,

ayant échoué, honteusement,

à son Bach.

parti

4 octobre 2008

Défi de Joye

Diamond Sally se releva du plancher poussiéreux, les empreintes des doigts de Lefty LeTordu encore roses sur sa joue soyeuse. Vingt paires d’yeux l’examinaient, luisants de mépris. Depuis sept ans, Lily eut beau commander le respect total de toute la ville de Gulchwood et ses environs, ce serait aujourd’hui le jour de son jugement. Jamais plus une femme oserait s’établir régente d’une communauté dans ce coin perdu du territoire Cheyenne, quelque sûre que soit sa main délicate sur ses petits pistolets perlés, quelques belles que soient ses lèvres pulpeuses qui crachaient par moments un juron élégant ou un mot de tendresse convoitée. Ses alliés, Pete le petit barman, et Pancho le vieux Mexicain qui lui servait de confidant, avaient été dépêchés au bout des cordes rugueuses, pendus par les sbires abrutis de Lefty. Leurs corps tournaient encore sous le soleil cruel de ce midi fatal.

Avalant le sang qui coulait de sa bouche de nouveau déchirée par la violence des hommes, Sally fit appel aux dernières forces qui bouillonnaient en elle…

À suivre

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27 septembre 2008

The Art Burglar au Des Moines Art Center - Joye

images

Sur la pointe des pieds

J’entre dans la collection permanente

Je faufile devant le Matisse

Dame à la robe blanche ?

Mouais

Bof

 

 

J’admire le lézard au mur

J’hésite devant les soldats

Tous ces corps

Tu peux t’approcher d’eux

Sans risque

Tu peux voir qu’ils sont faits

Des pansements

 

Le Untitled par Eva Hesse ?

Ouais bof

J’ai des lacets chez moi

Que je peux laisser défaits…

 

automat


Automat par Hopper ?

Oui, c’est une douce tentation

Et encore, une O’Keefe

Mais c’est même pas une fleur

Alors, encore,

Mouais, ouais, bof

 

 

Je retiens mon souffle…

Bill Viola, Ascension ?

 

viola

 

Ouiiiiiii, ce film que je passe en boucle

Le gars qui plonge dans l’eau

Il coule

Son corps devient

Une tête de mort

Et il ne revient pas

Même quand j’attends

Et j’attends et j’attends

 

pope

Alors, non, je file, je cours, je glisse, je m’insinue

Vers le Francis Bacon

Lard pour lard, comme on dit

Study After Velázquez’s Portrait of Pope Innocent X

1953

Un bon millésime

Et hop !

Dans mon sac, c’est parti.

20 septembre 2008

Interview - Joye

Le texte suivant est la transcription d'une interview de Joye L’Iowagirl, réalisée par Sam D. Ledify, au mois de septembre 2008 à Champfleury, Iowa. À l'occasion de la sortie de son dernier blockbuster, JE SUIS LA NOTHOMB IOWANIENNE, l'auteure parle de ses plus grands succès littéraires, leurs origines, leurs terminaisons, leurs thèmes, leurs versions, de sa conception de la langue franco-étrangérophone, de la notion de la pluie et du beau temps, et aussi ses propositions pour l’avenir de la littérature franco-iowanienne.

Sam D. Ledify: Parlez-nous d’abord de vos autres best-sellers. De quoi vous inspiriez-vous ?

Joye L’Iowagirl : Bonjour Ledify, comment allez-vous ? Il fait un temps splendide ici, n’est-ce pas ?

Sam D. : Oui, superbe, vraiment. Alors, vos premières œuvres ?

JL : Ah, yes, bon, voyons. Ah oui, mon premier roman était MADAME OTARIE, l’histoire d'une jeune femme mariée qui n'est pas contente de son mari, John Lennon. J’explique dans le texte l’origine donc de la célèbre chanson d’un groupe entièrement fictif, Les Bitèlze, où John proclame au monde entier « Aillame ze Oual russe ».

Sam D. : Et votre inspiration ?

JL : Le cousin du mari de ma coiffeuse, un gars qui s’appelait Gus Floubaire.

Sam D : Ah ! Tout s’explique ! Vous en avez fait une suite ?

JL : Yes, tout de suite après, j’ai rapidement commis LETTRE PERSIENNES, qui est ma fenêtre sur un monde vu par un étranger, Jeudoix Fairelaquieu.

Sam D. : Ah, oui fascinant, cela a vendu plus d’exemplaires que tout autre roman écrit en français écrit par une Iowanienne.

JL : Oui, heureusement pour moi, Julien Green est né à Paris, et l’époustouflant Jonathan Littel est né à New York, si je ne me trompe pas.

Sam D : C’est clair que c’est vous l’auteure iowanienne francophone la plus prolifique de tous les autres.

JL : Oui ! Comme on dit en français « OUF pour moi ! »

Sam D : Racontez-nous les textes qui ont suivi vos débuts littéraires glorieux, s’il vous plaît.

JL : Ben, mon troisième roman, L'HYPER-GORIOT, fut une étude des vicissitudes d'être parent à trois filles ados et ingrates et d’un père de famille déshonorée, celle de Zack Balzac ; ensuite, ma première mémoire, À LA RECHERCHE DU PAIN PERDU.

Sam D : Que le public a dévoré !

JL : Que le public a dévoré, parfaitement.

Sam D : C’est à ce moment que vous vous êtes lancée dans le cinéma, n’est-ce pas ?

JL : Oui, j’ai tourné un docu qui s’appelle CANDIDE CAMÉRA, où un jeune homme naïf fait le tour du monde pour faire des vidéos et qui revient marcher dans sa propre tourbe, au deux sens du mot ! Et après un petit psycho-socio-écono-drame, SHA NANA, l’histoire de la fille de deux ivrognes qui trouve son destin en écoutant du rock-n-roll des années cinquante

Sam D. : Ah, oui, tout le monde est tombé amoureux de la petite Émilie Zoo, là !

JL : Oui, exact ! Elle était charmante, faut l’admettre. Même moi, je l’adorais.

Sam D : Et le théâtre, vous avez fait dramaturge pendant un moment ?

JL : Oui, et ma pièce favorite, je dois l’avouer, c’est MOE LIERRE, l’histoire, comme vous le savez si bien, d’un tartuffe essayant religieusement de tartuffer des tartuffiés.

Sam D. : Et qui a servi à lancer un livre de cuisine aussi, n’est-ce pas ?

JL : Oui, Sam, c’est moi qui ai pu inventer la tarte aux truffes, faite avec la rare Iowatruffe. Un délice.

Sam D. : Et vos textes philosophiques ?

JL : Récemment, je me suis dévouée à mes théories d’inexistentialisme, et cela a porté des fruits.

Sam D. : Votre L'ÉTRANGEROPHONE raconte la triste chute d’une anglophone qui a un accent horrible et qui est condamnée à la peine de mort pour avoir tué la langue française. Avouez-le-nous, Joye, votre Albertine Camufle, ne serait-elle pas un tantinet biographique ?

JL : Eum…non.

Sam D. : Et sur l’horizon ?

JL : Je me lance dans la poésie ! J’ai deux poèmes épiques qui sortiront très prochainement : LES MANDARINS, au sujet d'une femme qui tombe follement amoureuse d'un panier d'oranges et LA NAUSÉE, avec des rimes absurdistes basées sur l'humour ensorcellant de Jerry Lewis.

Sam D : Waaaaaaouh ! Nous, votre public, nous sommes vraiment gâtés.

JL : À mon avis aussi. N’oubliez pas que je suis l’Iowanienne préférée de tous ceux qui indiquent une préférence en littérature franco-iowanienne. Je sais qu’ils ont un choix de lecture, et je les remercie chaleureusement de m’avoir choisie. Au plaisir d’être relue !

Sam D : Au plaisir ! Au revoir, la Nothomb iowanienne.

JL : C’est Joye L’Iowagirl pour les intimes.

13 septembre 2008

TRADUTTORE TRADITORE (Joye)

On m’a souvent demandé des pages de textes

À traduire tous les jours, même les années bisextes.

En anglais, en français, et même en espagnol,

I write, et j’écris, escribo comme une folle.

.

« Voici trente pages, aurais-tu trois minutes ?

What ? Ça prendra trois jours ? Tu blagues ? Tu chahutes ?

Mais moi, je n’en passais qu’un mois à l’écrire !

Und du, sagst du nicht wie Mann sagt « jalon-mire » ??? »

.

Muzukashi ! j’exclame. Sumei masen ! Pardon !

Я не говорят по-русски, je t’assure, non non non !

« Si, tu parles swahili ! Tu m’as dit « Tiens, jambo ! »

Pssst ! Me faut des copies en Urdu et Sotho ! »

.

« Tu as suivi un cours de signe, m’a-t-on dit

Peux-tu interpréter lors d’une messe samedi ?!? »

On m’exige tout le temps une sorte de miracle

I protest, digo bom, et prépare la débâcle…

.

Inch’allah, je les rends, mes traducs, mes désastres

Sans qu’on m’offre des pesos, des roubles, ou piastres.

Je préfère les sympas qui me lancent un défi

Car écrire des poèmes is more my cup of tea.

.

6 septembre 2008

ALLEZ, TOUS EN CHŒUR ! (Joye)

C’est Val, Janeczka et Papistache

Alléluia !

Dans un bateau qui fait bonne houache

Et on les aime toujours !

C’est Val, la nouvelle mariée

Alléluia !

Elle n’est jamais contrariée

Et on l’aime toujours !

Janeczka, la petite jolie

Alléluia !

Pleine de fougue et de folie

Et on l’aime toujours !

Papistache, le chef de bande

Alléluia !

Danse une belle sarabande

Et on l’aime toujours !

Mais ça bascule le pauvr’ navire !

Alléluia !

Et cette chanson elle s’empire…

L’aimera-t-on toujours ?

À vous donc de la sauver

Alléluia !

Une strophe chacun à rajouter…

À vos plumes, toujours !

Répondez à mon défi !

Alléluia !

Et je serai bien ravie !

Je vous aime toujours !

30 août 2008

ATTENDRE (Joye)

Y a des choses que je n’aime pas :

La maladie, la peine

L’horreur, la guerre, les portes d’enfer,

Ouais, tout ça me malmène,

Mais y a une chose

Que je déteste

Qui va peut-être surprendre :

J’AIME PAS ATTENDRE !

Au super, chez la toubib,

Parfois même à la Poste

J’attends, j’attends,

Ma tête se fend

Malgré toutes mes ripostes.

Je geins, je pleure,

Ça brise les cœurs.

Je languis dans les cendres

Car

J’AIME PAS ATTENDRE !

Attendre, c’est mal pour la santé.

Ça peut te ficher des boutons.

Attendre, c’est se faire hanter

C’est mal, c’est moche, ça pue

Et c’est pas bon !

Y a des choses qui me rendent folle :

La haine et l’avarice,

Les nuls, les jules, et les formules

Chuis bien accusatrice

Mais y a une chose que je déteste

J’espère me faire entendre :

J’AIME PAS ATTENDRE !

Attendre, c’est une punition.

Je ne sais pas poireauter.

Attendre ma rétribution

Car je sais bien qu’un jour j’ferai sauter

Toute la baraque parce que

J’AIME PAS ATTENDRE !

J’AIME PAS ATTENDRE !

Je vis ma vie à cent à l’heure.

C’est beau, cette allégresse !

Et hop ! C’est fait

Car je me plais

À faire à toute vitesse !

Mais à la fin

À mon chagrin

Ça finira bien mal !

Le grand diable

Impitoyable

Viendra au festival !

J’serai pas prête

Et je regrette

De devoir lui apprendre

Que pour une fois je voudrai bien attendre !

Pour la mort, je peux encore attendre !

Regarde, j’ai mes mots-croisés !

Ça peut bien vous surprendre,

Mais diable ! c’est pas maintenant que je veux m’en aller…

JE VEUX ATTENDRE !

POUR UNE FOIS, JE PEUX

ATTENDRE !

Y a des choses que je n’aime pas :

La maladie, la peine

L’horreur, la guerre, les portes d’enfer,

Ouais, tout ça me malmène,

Mais y a une chose

Que je déteste

Qui va peut-être surprendre…

C’est patienter quand il faut bien

Attendre

 

Et un petit lien audio pour accompagner:

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/92/11/96/Attendre-290808.mp3

23 août 2008

Brocante (Joye)

Samedi, à la brocante, j’achetai une belle tocante. Dimanche, encore, je revins, pour trouver un magot aux confins. Lundi, dans le grand parking, j’acquis un bateau de Viking. Mardi, je continuai, et trouvai un beau porte-balai. Mercredi, pas de brocante, je fis donc un tour chez ma tante. Jeudi, fauchée comme du blé, je filoutai une bague en doublé. Vendredi, le temps de m’éprendre, c’était donc encore mieux pour me rendre samedi, à la brocante…

9 août 2008

Fais-moi peur (Joye)

Le soleil dardait ses rayons. La plage était noire de monde. Delphine oignit tendrement de crème solaire le corps de son tendre partenaire, Rufus.

-- Dis, Rufus, tu pèses combien ?

-- Ah non, tu ne vas pas recommencer !

-- S’il te plaît, mon nounours, dis-le-moi, combien de kilos ?

-- 110, je pense.

-- Kilos ?

-- Bah oui !

-- Et tu fais combien de mètres ?

-- 1,70.

Rufus fit un petit gémissement d’ennui. Depuis qu’il connut cette fille, elle ne faisait que lui poser ces deux questions, encore et encore et encore. Mais bon, les mains que lui massaient les deltoïdes lui firent oublier sa petite colère. Cette femme était une trouvaille ! Elle cuisinait comme un rêve, elle ne se plaignait jamais de son ventre qui, chaque jour, débordait de en plus le haut de son jean. Qui plus est, elle ne demandait jamais qu’il bouge trop, elle lui apportait ses repas, elle cherchait la télécommande, elle aimait bien qu’il s’endorme devant la télé après deux ou trois bières…ah oui, se dit-il, juste avant de rendormir, cette Delphine était une perle !

Delphine sentit que Rufus se rendormait, mais elle sourit. Elle reprit de la crème solaire, afin de pouvoir continuer son massage voluptueux.

-- Ouais, lui murmura-t-elle. Tu es parfait, tu as juste la proportion parfaite, mon amour !

Car en massant, elle le voyait déjà, sa chair marbrée et tendre, le jus qui ferait une sauce impeccable, les rôtis, les steaks et les escalopes, les deux jambons énormes, et tout le bacon qu’on ferait de sa grosse bedaine – la partie la plus demandée au marché noir – une fois de retour sur sa planète natale.

2 août 2008

Un futur sans essence (Joye)

Futur sans essence :

Absence.

Sans bang,

Sans bing,

Sans broum, broum, broum…

Ni pif,

Ni paf,

Ni vroum, vroum, vroum…

Pin-pon,

Cheuf-cheuf,

Disparus. Badaboum !

Futur sans essence :

Silence


12 juillet 2008

En 2018... (Joye)

En 2018, la terre verdoyait

Nous venions ici où l’ombre nous plaisait.

Comme tant de couples, avant mais pas depuis

Nous y jouissions de la belle harmonie.

En 2018, la lumière en vie

Faisait encore en joie un’ douce acrobatie

La nature heureuse aussi en profitait

Pour nous combler de vert, couleur d’amour parfait.

En 2018, triste péroraison :

Toute la nature mourut d’un grand poison

Répandu par l’homme, nervi dans sa suite

Nous tous disparûmes en 2018.

5 juillet 2008

L'inventaire de mes petits bonheurs (Joye)

Un baiser sous un parapluie,

Un million quatre-vingt chatouilles,

Cent nuits d’amour, cent jours de fête,

Mille petits déjs en tête-à-tête,

L’éclat de dix mille rires sans ombre,

Tous ces bonheurs toujours sans nombre,

Un passé et un avenir,

Encore quinze mille jours à venir,

Deux bougies brûlées aux deux bouts,

Aucun regret, juste des atouts.

28 juin 2008

Allez (Joye)

Allez, bonjour.

Vous allez bien ?  Moi, ça va aller.

J’allais sortir mes plus beaux mots pour confectionner une ribambelle de répétions, mais il me manquait le mot qui tue, qui s’insère doucement dans une kyrielle, qui se glisse et se love dans des vers sans qu’on s’en aperçoive, une sorte d’assassin verbal, discret, allant de victime en victime, suave, sûr de lui, un mot de la fine…

Je me disais, allez, va, tu peux ! Même si c’est juste un pis-aller.

Et allez hop ! comme ça, j’ai eu mon idée, j’y allais de tout cœur

Allez, viens, laisse-toi aller, ça ira, ça ira…

Déjà les gants de soie assoiffée de mon assassin, mon tueur à gages, mon guet-à-penser,

allant de victime en victime, suave, sûr de lui, de la suite dans ses idées, s’approchent de vous, jamais vous n’aurez pensé qu’il allait jusque là…halant de l’avant, beau, discret, ubiquiste, orbicole mais discret, sûr de lui, hâlé, à l’heure, et fin…

Vous allez bien ? Moi, ça va aller.

Allez, au revoir.

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