Remonter les jacquebretelles (joye)
T'as voulu dire couque et on a dit couque
T'as voulu dire malette et on a dit malette
T'as voulu dire pelant et on a dit pelant
T'as voulu dire fritkot et on a dit fritkot
J'ai voulu dire friterie , on a redit fritkot
J'ai voulu dire l’averse et on a dit la drache
Comme toujours
T'as plus aimé les coques, alors on a dit biscuit
T'as plus aimé malette, alors on a dit cartable
T'as plus été pelant, (si, c’était ennuyeux !)
T'as plus aimé les frites, on a quitté donc les Quick
T'as perdu ton GSM, on t’a offert donc un Smart
Y avait plus de mon cramique pour le repas du matin !
Comme toujours
Mais je te le dis
Pas de kets dans mon kot !
Mais je te préviens
Berk, le filet américain !
D'ailleurs j'ai horreur
De la Gueuze
De Tintin sans Milou
Et de Gaston et ses gaffes (m’enfin !)
T'as voulu dire berdouille et on a dit berdouille
T'as voulu dire septante et on l'a dit nonante fois !
J'ai voulu dire idiot, j'ai dit quelle biesse !
Tu voulais des chicons et là, j’étais d’accord.
T'as voulu dire au revoir, et j’ai dit à tantôt !
À la gare du Midi j'ai repris le Thalys
Par hasard
Mais ne chauffe plus, Marcel, il faut aider la France
Et maintenant...des compatriotes pour la v.o. ...
IncAntAtIoN (joye)
du latin sesqui = une fois et demi pedalis = la longueur d'un pied
sesquipédale = une personne qui utilise les mots longs et souvent obscurs
télécommandes (joye)
Ho (joye)
Cette semaine, je n’ai pas trop envie de vous parler du wolfram.
Je préférerais vous parler du regretté écrivain Oliver Sacks. Vous le connaissez peut-être sans le savoir, peut-être du film, L’Éveil, tourné en 1990 par Penny Marshall. Dans ce film, le neurologue joué par Robin Williams est, en effet, Oliver Sacks.
Oliver Sacks fut un scientifique doué, un neurologue exceptionnel, et aussi un superbe philosophe.
Dans un de ses derniers essais, « Mercure », qui se trouve dans son petit recueil, Gratitude, Sacks explore l’idée de regarder son âge comme le nombre atomique d’un élément, et puis de comprendre comment les caractéristiques d’un élément peut représenter cet âge.
Lorsque j’avais onze ans, j’ai pu dire que j’étais sodium, et maintenant que j’ai 79 ans, je suis l’or, a-t-il remarqué.
Bien sûr que Sacks avait hâte d'avoir 80 ans, parce qu’il ressemblerait alors au mercure : il serait (encore) brillant, argenté, liquide, et vaporisé assez rapidement.
Non seulement est-il devenu mercure, Sacks a vécu jusqu’à l’âge du plomb (82).
C’est du solide, ça.
Bon, tout ça pour dire que je n’avais pas trop envie de vous parler du wolfram (74) cette semaine, même si j’espère être encore robuste et rare si j'ai la chance de vivre jusqu'à cet âge-là.
Après tout, une telle envie serait élémentaire.
ici-bas, dans le pré vert (joye)
écrire d’abord à propos d’un ovni
avec une trappe ouverte
écrire ensuite
quelque chose de flou
quelque chose de lumineux
quelque chose d’imprévu
quelque chose de farfelu
pour l’ufologue
placer ensuite le texte dans le défi
dans un poème
dans un récit
ou dans une YouTube
se cacher derrière le défi
sans rien commenter
sans bouger…
Parfois l’ufologue arrive vite
mais il peut aussi bien mettre des lustres
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il le faut pendant des années-lumière
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’ufologue
n’ayant aucun rapport
avec ce qui vole ou ne vole pas dans le ciel
Quand l’ufologue arrive
s’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’ufologue voie enfin l’ovni
et quand il y entre
fermer doucement la trappe avec ta plume
puis
effacer un à un tous les autres mots qui commencent par u
en ayant soin de ne toucher aucun des attributs de l’ufologue
Faire ensuite le portrait de l’univers
en choisissant la plus belle des comètes
pour l’ufologue
décrire aussi les satellites et les astéroïdes
la poussière de la galaxie
et le bruit des étoiles dans la noirceur du ciel
et puis attendre que l’ufologue se décide à commenter
Si l’ufologue ne commente pas
c’est mauvais signe
signe que le texte est mauvais
mais s’il commente c’est bon signe
signe que vous avez pu participer
Alors vous arracherez tout doucement
les jumelles de l’ufologue
et vous contemplerez votre nom à travers les cieux profonds
Tortiowanienne (joye)
La semaine dernière, j’ai eu un torticolis livré par ma tortifactrice. Dans le tortipaquet, il y avait un joli petit tortiours, crocheté par la talentueuse Nana Tortifafo. J’étais super tortiémue par ce tortigeste chouette et tortigénéreux ! Ce qu'il faut tortimaintenant serait d'envoyer un torticolis à la douce Tortinana, digne d'elle et son tortironchonchon. Et de ma tortisoursine. Des tortitconseils ne seraient pas de tortirefus. ❤️🧸💙🧸❤️🧸
Vous n'y comprenez rien ? Je vous le donne en douze (joye)
Sadiquement, le scrogneugneu qui schlinguait sauvagement sandwichait sereinement son saut-de-lit entre une script-girl scrofuleuse et son sèche-linge semi-rigide. Susceptible, ce surréaliste soubresauté - sinon spasmodique - stérilisait son stéthéscope pendant que le secrétariat surveillait bien stupidement son sweatshirt sybaritique au supermarché.
Quiproquo vadis, Alice? (joye)
C’est la méprise de la surprise lorsque le geai du mot imbroglio disparaît sans un son. C’est con, ce genre de fusion, une profusion si l’on veut. On pourrait dire que ce geai silencieusement criant est sous-entendu, mais c’est vraiment faux : il est, bien entendu, mal entendu en français, d’un silence criant, cette bévue imprévue, Bref, à la longue, c’est une méprise qui dure jusqu’en juinprise. Intrigue ou deux ? Alors, c’est quoi ce geai qui provoque lorsqu’on équivoque ? C'est une maldonne qui donne bien une sorte de brouillamini qui frôle le brouillamaxi. Je dis ça, je dis rien, moi.
Mais...psst, Alice ! Ce n'est pas un géai, ça, c'est un flamant !
Ou bien un Wallon tout au plus !
Montre-moi...non, fais-moi un dessin ! (joye)
L’Ovale Pantographe
Inspirée d’une montre de poche restaurée par Parmigiani Fleurier, l’Ovale Pantographe est la première montre de la Maison à posséder des aiguilles télescopiques.
Elle
(La Parmigiani Fleurier Ovale Pantographe - PFH775-1205401-HA3131)
ne coûte que $ 38.900
+ $ 59 (frais de livraison)
(et précisons que c'est une montre d'occasion !!!)
Mais avec $38.900, je peux acheter
Une Nissan Leaf 2023
($ 28.895) (neuf)
Qui n’a rien de pantographique, autant que je sache, mais bon, l’argent, c’est l’argent, et un défi, c’est un défi !
Alors, on ne se refuse vraiment rien !
Je vais commander la toto en rouge.
et
avec ce qui reste
Une Pantographe Manfrotto,
une bonne,
$ 849.88
et avec les presque $ 10 000 qui restent, un voyage en Europe !
(non, deux !)
(business class !)
Okaaaaaaaaaay ! J'accepte le défi !!
tiniak, quand tu nous tiens... (joye)
Autres rivages, partie huit (joye)
L’amitié de Pierre est comme une cathédrale. Elle est belle et délicate, un lieu de refuge, un abri de la dureté du monde, d’un travail prenant.
L’amour entre lui et moi est à nous, absolument et seulement. C’est comme les neiges d’hiver, les neiges d’antan. On les oublie un peu au printemps et en été, mais quand les environs retombent dans leur froidure cruelle, la chaleur de nos sentiments nous ravive. Elle nous souffle de la joie, des reflets des lumineux, des chuchotements et des sourires au fin fond de sa sacristie.
La structure de notre amitié a des spires, il y a un gros bourdon et des petites cloches qui rappellent l’esprit mystérieux qui communique silencieusement entre nous.Ce n’est pas un lieu pour des prières ni des attestations de foi, juste des occasions pour faire communier nos cœurs.
Il y a aussi une crypte pour les reliques des moments rares passés ensemble. Un jour, ils auront une fin, comme la chandelle allumée, scintillant dans la noirceur des faux serments des autres.
En attestant ces mots, je redéfinis et renouvelle mes croyances, je ressens le parfum épicé des encens. Je lisse les bords rugueux, j’entends encore les catéchismes que je fredonnais dans d’autres abbayes, dans d’autres églises, dans un autre monde.
Voyez-vous, je n’ai jamais cru en Dieu, mais je crois absolument au pouvoir des cathédrales. Et en Pierre.
Autres rivages, partie sept (joye)
Autres rivages, partie six (joye)
Mes souvenirs d’Artur sont flous comme un vieux Polaroid, j’ai encore des restes de quelques vagues images délavées par les années
Je garde l’impression d’un jeune gars, blond, tendre, plutôt imberbe, qui souriait avec les yeux.Il était grand et mince, intelligent, sa voix était limpide, il riait doucement.
C’était le genre d’homme auquel on pense lorsqu’on vous parle des librairies d’antan, où il y a un chat, une patronne quelconque, et un client en gros pull qui feuillette des livres moisis, ses yeux bleus et avides cachés un peu par les lunettes à monture métallique.
Il habitait Bruxelles.Je ne savais pas exactement comment il gagnait sa vie, mais il travaillait dans un bureau, comme font beaucoup de gens qui seraient des artistes ou des acteurs ou des écrivains si les vivres et les logements étaient gratuits et si tout écrivain était payé pour son travail.
Nous nous sommes connus sur l'Internet, et pendant que je faisais des projets d'un voyage, je lui ai demandé si l'on pouvait se rencontrer quelque part. Il a dit oui, j'ai oublié il y a longtemps les autres détails, mais j'ai souvent demandé à rencontrer quelqu'un "pour de vrai" lors des voyages. Il n'y a qu'une seule personne sur des dizaines qui m'a carrément refusée.
Alors, c’est Artur qui m’a fait connaître le stoemp, un plat familial peu connu parmi les touristes américaines qui ne fréquentent pas toujours le genre de restaurant du voisinage qui le sert.
Je me souviens de la soirée, j’avais l’impression de dîner avec un de mes élèves. La conversation était facile, naturelle, agréable, et pas trop intime.
C'était beau comme une chanson qu’on retrouve par accident sur un disque qu’on a acheté, une découverte plaisante, mais sans trop d’importance.
Nous étions tout simplement deux personnes qui ont fait l’effort de se connaître et qui soupions ensemble en parlant de leurs chats.
Le mien s’appelait Badebec et le sien s’appelait Moules-Frites.
Autres rivage, partie cinq (joye)
Une fenêtre fermée et barrée avec une grille pointue me rappelle Kenji, un de mes étudiants du Japon.
Kenji était venu aux États-Unis pour jouer au baseball à la fac où j’enseignais, parmi d’autres, quelques cours d’anglais deuxième langue.
C’était un jeune homme grand et costaud, un peu le contraire du stéréotype que nous avons ici aux États-Unis vis-à-vis des Japonais qui sont presque toujours plus petits et plus minces que nous.
Au début, cet étudiant ne me regardait jamais dans les yeux. Je suis sûre que sa culture trouvait très impoli de regarder un prof, surtout si c’était une prof. Finalement, les cours d’anglais deuxième langue apprennent aussi la culture, et peu à peu Kenji a appris comment lever la tête et regarder ses profs, mais d'abord il a bien fallu que je me tienne à la tête devant lui pour voir son visage.
Petit à petit, j’ai pu apprendre d’autres choses sur sa vie. Il avait assisté à un lycée sportif, où tout ce qu’on faisait, c’était d’apprendre le baseball. Kenji ne pouvait pas trouver le Japon sur une mappemonde. Il ne savait pas faire des maths. Il ne lisait pas, même en japonais.
Il aimait bien regarder des vidéos en japonais. En fait, je crois que c’était tout ce que Kenji et ses potes japonais faisaient le week-end, parce que le lundi matin, lui et ses camarades revenaient aux cours d’anglais avec moins d’anglais qu’ils connaissaient à la fin de la semaine précédente.
Après quelque mois, il avait assez d’anglais pour me raconter son entraînement athlétique. Les responsables aimaient punir les enfants. S’ils jouaient mal, ils n’avaient pas le droit de jouer au match suivant : ils étaient obligés de courir autour du terrain pendant la durée de ce match. Leur humiliation était publique.
Une autre fois, Kenji avait oublié ses chaussures de sport, et l’entraîneur l’a forcé à rentrer (des dizaines de kilomètres) à pied au milieu de la nuit, seul. Il n’avait pas le droit de rentrer dans le bus de l’équipe. Cette histoire m’a choquée, on ne ferait jamais ça à un enfant aux États-Unis ! Jamais.
Malheureusement, je ne sais pas ce que Kenji est devenu, mais il est venu me voir dans mon bureau juste avant de repartir pour le Japon. Il est venu me remercier et m’a offert un billet de cinq mille yen. Je lui ai demandé de l’autographier. Il a souri et puis a signé son nom dessus.
- Kenji, lui dis-je quand il s'est levé pour partir, Watashi-wa genki-na sensei-desu. (je suis votre prof contente)
Me regardant dans les yeux, il a souri, peut-être pour la toute première fois lors de son séjour.
Et puis la fenêtre s’est refermée.