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Le défi du samedi

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3 mai 2008

Tube cathodique - Caro_Carito

Avant de lire, regarder : http://fr.youtube.com/watch?v=1zJVYkX9r8w&feature=related
 

J’éteins la télé. C’est vraiment une sale manie que j’ai prise d’écouter M6 au saut du lit. Mais ça me donne là pêche. Et j’en ai besoin. Tous les jours de la semaine, congés, dimanche et jours fériés compris. Mais surtout quand je vais au boulot. Bon il est temps. Je pense à ce vidéo clip, ça doit être étrange de se retrouver autre. Bon le gars-là, Kamini y devient blanc. Qu’est-ce que je pourrais devenir. Tiens invisible. Il suffit que je me regarde dans la classe, un teint pâle et des cheveux courts d’une couleur indéfini. Un pull gris. Un jean. Un uniforme. De toute façon, on ne me remarque pas. Je ne parle pas, je bosse, corvéable à loisirs, avec un petit salaire et on me dit à peine merci.

Un dernier coup d’œil dans la glace. Mais j’ai la berlue. Il n’y a plus personne dans ce miroir. Me voilà invisible pour de bon. Je m’assois deux secondes. Heureusement même transparent, je peux avaler un peu de café. Bon, ce n’est pas la peine que je prenne mon vélo pour aller au taff. Il faut que je prenne le métro. Et d’ailleurs pourquoi je devrais aller bosser. Puisque l’on ne me voit pas. Soudain je regard mon tube cathodique et je vois ce mec black, enfin non, il est blanc maintenant, qui se marre. « Salut mon pote, t’as droit à une heure d’invisibilité, profites-en !» Dernier éclat de rire et ploff plus rien.

La porte vient de se fermer derrière moi. En profiter, pourquoi faire… Je pourrais aller au taff et leur faire payer par mille misères ce qu’ils me vont supporter chaque jour, cette insoutenable indifférence polie. Non. Trop facile. Devant moi, j’aperçois une blonde au lourd manteau de fourrure. Elle grimpe dans un taxi en demandant un péremptoire « les Champs Louis Vuitton », je l’y rejoins aussi sec. Là, confortablement engoncé dans les fauteuils de cuir, légèrement dans les vapes, son parfum c’est pas du truc pour jeune fille à l’extrait de rose et de magnolia. Ca dépote ! Je me laisse bercer par paris est ses berges, ses boulevards. Je suis béat. Et puis je le vois, comment l’avait-on surnommé lors de sa construction ? La verrue ! L’Opéra Garnier. Bingo Ca y est je sais, je sais que je vais faire, je vais courir après un autre invisible, un de ces êtres que l’on ne voit pas. Et qui sais-trouver le lac oublié. Je profite d’un feu rouge pour me glisser hors du taxi et je grimpe le cœur léger les marches de l’opéra Garnier. Au passage je chipe à un touriste distrait son Gaston Leroux ; une heure m’avait-il dit, une heure pour aller au-delà des pages, pour plonger à sec dans le réel derrière l’encre et le papier.

fantome

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3 mai 2008

Invisible - Kloelle

C’était écrit sur un de ces petits papiers satinés qui dorment au creux des papillotes.
«  Vous voilà invisible pour une heure »
J’adore ce genre de messages loufoques et un instant j’ai envié ce type dont le travail consistait à écrire les billets de papillotes.
Je me suis levé, le visage réjoui, pour jouer le jeu et mirer ma transparente personne dans la vitrine du libraire du coin de la place.
Devant la vitre, j’ai pali, des soubresauts glacés me parcouraient de la tête aux pieds, si j’avais pu les voir je crois que j’aurais vu mes jambes s’entrechoquer et fléchir brutalement : voilà qui défiait toute explication, j’étais invisible !
Le choc passé, j’ai bien vite réfléchi à optimiser cette incroyable fortune.
Dévaliser une banque ?
Me glisser dans les cabines d’essayages des « galeries bonne franquette » ?
M’asseoir dans le bureau du président de la république ?

Non, j’avais une idée bien plus délicieuse que ça…
Je suis entré par la cour de derrière, j’ai traversé l’arrière boutique et je me suis assis au beau milieu des cuisines, à deux respirations de sa table de travail. Et là, je l’ai regardée les travailler, les bichonner, les façonner et les mettre à cuire.
La mère Janeczka préparait les croquants aux amandes les plus divins qui soient, sa boutique ne désemplissait pas, les gens venaient de loin de très loin parfois pour assouvir leurs envies de ce délice doré. Elle conservait jalousement sa recette et personne n’avait à ce jour réussi à lui faire lâcher un mot des ingrédients et de la façon qu’elle employait.
Maintenant je savais.
L’heure touchait à sa fin…Je suis reparti sur la pointe des pieds.

3 mai 2008

Un voeu - MAP

J’avais droit à un vœu !
Un vœu,
 un seul,
à exaucer
en ce jeudi 1er mai !

 

C’était un beau cadeau
de ma Marraine Fée. 

Je choisis sans tarder :
l’invisibilité !
« Pour une heure
une heure bien sonnée ! »
 

Que m’a t-il pris
d’éternuer
quand sa baguette
s’est levée …

 
C’est mon Boby,
chien si gentil
qui la reçut
et disparut … !!!

3 mai 2008

Les toilettes du bureau - Brigou

Grâce à la fée Kloelle, je vais être invisible une petite heure. Je décide de m’installer dans les toilettes du bureau. Chaque jour ce lieu reçoit la visite de tous les employés, ils viennent faire une pause « pipi » mais aussi souffler un moment tranquille loin de l’agitation de l’agence.

Tiens, voilà Béatrice, la secrétaire qui vient faire une retouche à son rouge à lèvres, un peu de poudre sur les joues, un soupçon de parfum dans le cou et derrière les oreilles. A peine a-t-elle tourné les talons que voici, Céline, la stagiaire qui vient cloper en douce mais qui n’oublie pas d’ouvrir la fenêtre pour envoyer la fumée à l’extérieur. Il était temps qu’elle sorte, Monsieur Legrand, le chef du personnel, s’impatientait déjà.. Il vient se laver les dents et repart en se laissant un peu de dentifrice sur le coin des lèvres ! Mais voici ce cher comptable, Hugues, il procède à un tout autre rinçage, il sort sa flasque d’alcool fort et s’enfile une rasade.

Les minutes tournent, je vais bientôt redevenir visible, mais que vois-je ? c’est notre chère directrice.. oh mon dieu ! sa jupe est coincée dans son collant et on a une vue sur sa petite culotte… !!!!!

3 mai 2008

Une heure de detente - Janeczka

Mouahaha!!
Je vais enfin pouvoir prendre ma revanche!
Pendant une heure, je suis invincible! on va bien voir qui...
Comment ca?
Invisible! ah... oui, bon, c'est pas vraiment la meme chose...

Non! en fait, c'est beaucoup mieux!
A moi les sacs des memes!
A moi de faire trebucher les petits scouts qui traversent la rue!
A...
Pardon?
'Je ne peux pas utiliser le don d'invisibilite pour nuire a autrui'!
C'etait ou dans le contrat, ca?
Vous etes franchement pas droles...

Vous voulez peut-etre que je reste chez moi a regarder la tele sur le canape?...
Et aller jouer les saint-esprits farceurs a l'eglise?... Non?...

Bon d'accord, donnez-moi une heure pour y reflechir.

Je n'ai pas une heure? il faut que je me decide, la, tout de suite?!

Ok.
J'ai trouve.
J'irai au camp de nudistes du coin!!

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3 mai 2008

Ah si j'etais invisble! - Teb

Ah, si j’étais invisible !!!

Une petite heure, c’est court pour toutes les bêtises que j’ai envie de faire !!!

Si j’étais invisible….. j’irais « espionner » ce qui se passe chez LUI… pas les galipettes, non, mais l’ambiance… Noooonnnnn… mieux vaut garder le mystère !!! et puis, je crois que je ne suis pas curieuse de son « autre vie » !!!

zzzz

Si j’étais invisible… je me glisserais dans le bureau de certains de mes collaborateurs pour savoir ce qu’ils pensent de moi ... Noooonnnnn… on ne sait jamais si la surprise serait bonne ou mauvaise ;-))

zzzzz

Si j’étais invisible….. j’irais chatouiller, avec un brin d’herbe, les oreilles des passants… Ohhh, j’imagine la scène !!!! Noooonnnnn… ne pas provoquer d’émeute dans la rue …

zzzzzzz

Si j’étais invisible….. j’offrirais des fleurs aux gens dans la rue … Ohhh, leurs têtes devant ces fleurs volantes !!! Noooonnnnn

zzzzzz

Si j’étais invisible…..Non, si j’étais invisible, j’irais danser nue dans le soleil couchant, un jour de petite brise… et je serais légère… légère… légère !!! Et je serais si bien ……

zzz

 

3 mai 2008

Sadisme à Val

Si une gentille fée m’offrait une heure d’invisibilité, que ferai-je ?

J’ai bien pensé à toutes ces choses peu catholiques, et puis finalement non ! Je culpabiliserais (hé, j’sais mieux que vous ! J’me connais !). Alors, j’en profiterais certainement pour me divertir. Je choisirai un truc fou, qui me donnerait un plaisir gratuit et désintéressé. Oui ! C’est pas mal, ça !

J’ai tout d’abord pensé à un parc d’attractions… ou je pourrais monter dans les manèges pour enfants … et puis non ! Je préférerais m’adonner à un plaisir bien plus inaccessible. Une chose que je ne pourrais faire qu’en étant invisible . C’est à dire jamais !

Et j’ai trouvé ! Le divertissement le plus immotivé qui soit… Une petite méchanceté fourbe, rien que pour en savourer les petits effets.

Attention ! Val casse son image de fille gentille ! Elle est, en réalité, très cruelle (hou ! la méchante !). Donnez lui l’invisibilité et vous verrez !

J’ai repensé à Claudine P, ma prof de communication et de dactylo, en BTS. Attention, pas n’importe quelle prof de dactylo ! Le caviar des profs de dactylo et de communication ! Ouais, rien que ça ! L’élite des profs de l’enseignement technique. D’ailleurs, elle n’enseigne qu’à de futures assistantes trilingues. Les classes d’assistantes de direction, c’est pas assez bien. Le poste serait largement en dessous de ses aptitudes. Elle préfère le laisser aux autres…moins compétents…

Claudine P était exécrable. C’était pas chronique. Elle était imbuvable en continu. Elle était aussi très étriquée, aussi bien dans ses tailleurs que dans sa caboche.  Tout le monde détestait assister à ses cours.. sauf moi !

Moi, elle me passionnait, la Claudine ! Ses cours ? De vraies leçons de comédie humaine. Je m’en délectais. Plus d’étroitesse d’esprit, tu meurs ! Ses discours étaient de vrais régals, pour moi qui m’ennuyait en BTS. Plus elle débitait de conneries, et plus je lui souriais. Elle m’aimait bien…

« Les filles, E VI TEZ à tout prix de fréquenter les syndicats ! ça ne vous causera que des soucis. Si vous avez du temps libre, prenez des cours de couture, faite du tricot, lisez un guide sur l’art de recevoir… Faites des choses qui vous seront utiles, quoi !  »

« Souriez, les filles ! Ne soyez pas forcement des assistantes très pointues, mais arborez votre plus beau sourire, et par pitié, soignez votre toilette ! C’est tout ce qu’on vous demande ! ».

Elle même avait exercé le métier de secrétaire et avait épousé son patron.

« Comme quoi, les filles, un tailleur impeccable, un maquillage discret et un décolleté correct, mais flatteur, ça paye ».

Claudine s’indignait de voir une jeune fille en pantalon. Elle en aurait pleuré !  Oh… elle avait bon cœur … ah ça oui… Son regard en disait long sur toute l’empathie qu’elle ressentait envers les filles au physique ingrat. J’ai l’impression qu’elle les faisait plus bosser que les autres (Toi, ma pauvre fille, tu ne pourras compter que sur tes qualifications ! ). Par contre, elle regardait les ongles rongés avec mépris.

Sa vision profonde des choses s’arrêtait là.

Bon ! revenons à nos moutons ! Claudine, je pourrais en parler pendant cent cinquante pages, que ça nous vous éclairerait pas sur mes vilaines intentions.

Si j’étais invisible, j’attendrais le midi que les élèves de Claudine aient quitté sa salle de classe. A l’époque, qu’elle y restait pour bosser ses cours et arranger son maquillage.

Pendant qu’elle serait en train de taper frénétiquement sur son clavier azerti (« sans regarder, les filles, et avec tous les doigts ! Je vous regarde ! Gare si j’en vois une qui ne se sert que de son index ! Et si en plus il n’est pas manucuré, par dessus le marché, là c’est la porte !), je taperais aussi et ferais apparaitre sur son écran.

T’as pas fait mai 68, Claudine  !

T’as pas fait mai 68, Claudine  !

T’as pas fait mai 68, Claudine  !

Déjà là, elle serait effrayée (certainement autant que quand elle a croisé une jeune fille voilée à l’arrêt de bus). C’est que c’est une petite nature, Claudine !

J’avais pensé à lui dire qu’elle était la reine des cruches mais finalement non. Je pense que ça ne l’atteindrait pas. Je lui dirais plutôt (d’une voix sardonique) :

Tu vieillis, Claudine ! Gare aux ride, ou ton époux va te remplacer par sa secrétaire. Ça serait ballot, c’est toi qui l’as formée, la p’tite !

Bientôt, Claudine, même tes « filles » les plus moches te regarderont avec pitié… C’est triste, de vieillir. Hein, Claudine ? C’est triste… HA HA HA HA !

Regarde un peu comme tes ongles sont cassant… et puis tes tailleurs te boudinent de plus en plus. C’est pas très joli, tu sais… Tu n’es plus aussi irréprochable qu’avant, Claudine ! T’as de la chance, d’enseigner, parce qu’aucun patron ne voudrait plus de toi, à présent…

Ça, ça la toucherait ! Comprendre ça, c’est dans ses cordes ! Après j’arrêterais là pour éviter que son cœur ne lâche. J’voudrais pas la tuer, mais juste rigoler cinq minutes…

Je sais, j’suis grave !

3 mai 2008

Matez l'homme - Papistache

Si j’étais invisible, je me cognerais, imparablement, à tous les murs environnants. Ma rétine, invisible, ne recevant aucune image, je serais aveugle. Aveugle pendant une heure, et invisible ! Les distractions seraient rares.

Mais Kloëlle, la fée, remédierait à ce problème. On dirait que...


Miracle. Je vois et on ne me voit pas. Tiens, c’est curieux, j’ai l’impression d’être redevenu adolescent.

En une heure, brave-t-on soixante années d’interdits sociaux ?
Pas moi !

Je profite — dis, tu permets la fée ?— de mon invisibilité précaire pour tenter d’exorciser ma plus grande peur. Une ! Une de mes plus grandes peurs. Les serpents ! Oui, j’ai une peur tout à fait occidentale des reptiles, mais de là à vouloir caresser une vipère du Gabon sans qu’elle me voit ! En plus elle risque de déceler ma chaleur  et... couic ! Mourir invisible. Belle affaire !

Non ! Trouver ce qui m’effraie le plus en ce moment !

Euréka !

Un photomaton, vite, j’ai le temps, en courant...

Je m’installe sur le tabouret pivotant, face au miroir. Je vide mon porte-monnaie. Cinquante photographies. J’ai  vaincu ma phobie du photomaton !

Enfin, j’envoie une photographie dédicacée à toutes les internautes qui partagèrent mon thé matutinal en 2007  !
J’en connais qui vont exulter !

27 avril 2008

Consigne de Kloelle

Il y a quelques jours, un internaute est arrivé sur mes pages avec la requête suivante:

" Si je suis invisible "

Voilà une drôle de question me suis-je dis...Dans quelle aventure s'imagine t'il pouvoir glisser ?

J'ai ri, et puis j'ai finalement trouvé l'idée attirante.

Vous voulez bien me raconter ce que vous feriez de surprenant ou de défendu si d'un coup de baguette magique je vous rendais invisible l'espace d'une petite heure ?


A NOTER:

Samedi prochain, Val sera absente. Les textes sont donc a envoyer a mon adresse janeczka@hotmail.co.uk


27 avril 2008

Missives - Pivoine

Chère Amie, chère Pralinette,

Une caresse pour votre adorable chien Praline que vous promenez quotidiennement quand je sors de mon bureau, la tête vide et lasse de tous ces chiffres et de tous ces quémandeurs... Votre visage souriant m'encourage chaque fois, au moment de reprendre le train... Votre visage se dessine dans toutes les glaces des wagons, chère amie, je vous ai suivie, je vous trouve belle, j'ai trouvé votre précieuse boîte aux lettres, j'y dépose cette missive, pleine d'espoir et j'ose cette déclaration... Votre petit chemisier rose à pois rouges me semble un grand coeur noué d'un ruban de noël.
Je vous embrasse tout plein,

José du Samedi, percepteur de son état...

***

Ma chère et adorable patiente,

La vie est merveilleuse depuis que vous m'avez ouvert vos bras... Vous piquer est un plaisir, prendre votre tension est un honneur, écouter mon stéthoscope me renvoyer l'écho de votre coeur si doux m'est une ivresse, je vous aime et vous porte au pinacle ! Par Hippocrate qui reçut mon serment, je ne vous abandonnerai jamais ! Foi de carabin !

Docteur Percoeur.

***

Chère voisine,

La vie est un cadeau ! Un mouflet est venu me tirer de mon enlisement en remettant sa vie entre mes mains. Je garde et élève mon petit neveu. Il a lancé son gros ballon par-dessus le mur et vous l'avez ramené. Vous avez joué une partie avec lui et je vous en remercie... Ses parents m'ont dit: fais ça pour nous et "passe le relais". Je passe le relais et vous dis merci.
La vie est merveilleuse.

Bien à vous,

Cunégonde de Segonzac.

***

26 avril 2008

La lettre d'un inconnu - Kloelle

Dans l'enveloppe au papier velouté, un billet d'opéra " La flûte enchantée, ce soir, place 86 "
 et ce simple mot d'une écriture élégante, régulière et joliment penchée: "Venez".

26 avril 2008

La boite aux lettres bleu mistral - Papistache

Le soleil donne déjà dans le jardinet où courent des papillons zébrés.
 “Ding-dong !” La factrice signale toujours son passage d’un index facétieux.

L’homme, en pantoufles, de la démarche lente des vieillards au souffle court, remonte l’allée au bout de laquelle se tient la boîte aux lettres, jadis rutilante. Son pantalon de velours côtelé arrache aux lavandes des essences qu’il perçoit encore. Les odeurs plus subtiles lui sont désormais imperceptibles.

Excellente moisson ! Trois lettres. Impossible pour lui de discerner si l’une d’elles se pare de délicats parfums, mais sa vue — fort améliorée par des auxiliaires branchues — retient celle qu’il ouvrira en dernier. Une enveloppe bleu mistral ! Voici longtemps qu’il n’en a pas reçue.

Le petit banc de pierre s’offre à lui, mais il hésite à s’y asseoir.

“ Cher Monsieur Papistache, ne guettez plus l’arrivée de ma gourmette. Figurez-vous que la femme de ménage l’a retrouvée sous le lavabo du cabinet. Je suis navré de vous avoir créé ces angoisses — votre visage les trahissait — et je vous renouvelle mes excuses.
Pour les résultats de votre examen, nous avons toujours rendez-vous jeudi prochain à 15 heures.

Docteur Leroidec
Ancien interne des hôpitaux de Paris
Médecine du sport et proctologie

 
Le visage du vieil homme irradie, un tournesol oriente sa grosse tête crépue vers son sourire ; il s’assied. La première fois depuis trois jours.

La lettre du centre des Impôts est vite déchirée. Il l’attendait depuis plusieurs semaines, celle-ci.

“Cher Monsieur, bla-bla-bla...,

bla-bla-bla... nous avons réalisé que l’erreur venait de nos services. Mademoiselle bla-bla-bla... une erreur de débutante ( elle débute) bla-bla-bla... numéro de sécurité social de votre épouse bla-bla-bla... noté à la place du montant de vos revenus, bla-bla-bla... enverrons un rectificatif bla-bla-bla... veuillez agréer bla-bla-bla...

Bla-bla-bla...

trésor public bla-bla-bla...”

 

Libérée d’un poids colossal, la colonne vertébrale du bonhomme se redresse comme un arc. Il retrouve sa taille de jeune homme. Une merlette, affriolante, traverse l’air en sifflant hardiment.

La lettre bleue ! Le canif, à la lame effilée, quitte la poche du pantalon. Une écriture de femme ! On ne déchire pas une telle enveloppe. On l’ouvre avec précaution. Il ne reconnaît pas la patte des membres de sa tribu : filles, petites-filles ou amies des petits-gars.

“Cher Monsieur Papistache,

Vous m’avez oubliée, pas moi ! J’avais gravé, dans ma mémoire, votre nom et votre adresse si joliment calligraphiés sur le devant de votre boîte à lettres bleu mistral.

J’avais dix ans et je suivais Maman dans ses campagnes de prédication pour annoncer l'instauration prochaine du paradis sur la terre. C’est moi qui avais essayé de vous proclamer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Maman était fière de me voir développer ses arguments. Je gagnais ma place auprès du Seigneur.

Vous nous aviez reçu si gentiment, si poliment, alors que souvent je recevais insultes ou mépris. D’emblée, vous nous aviez dit votre athéisme et à moi vous aviez déclaré : “Tu as l’air d’être une petite fille très intelligente. J’admire ton courage. Aujourd’hui tu défends la foi de ta maman, je te souhaite, une fois adulte, de pouvoir affirmer tes propres idées avec la même conviction. Bonne chance !”
Je sais que c’est à partir de ce jour que j’ai commencé à m’interroger sur les principes qu’on m’enseignait. J’ai continué longtemps à aller frapper aux portes. Devant chaque sonnette, en surimpression, je voyais votre belle écriture.

Vous imaginez que cela n’a pas été facile. Maman n’accepte pas encore ma décision, mais je suis patiente. Je crois que j’arriverai à lui montrer qu’une autre voie est possible.

Mon futur mari est doué de mille talents, je lui ai demandé de me fabriquer une jolie boîte aux lettres qu’il a peinte en bleu mistral ; nous l’installerons au bout de l’allée de notre maisonnette. Vous êtes le bienvenu. J’aimerais tant que ce soit vous qui écriviez nos deux prénoms sur la petite porte de bois...

Érika...

 
Il ne discerne pas si cette chaleur qui l’envahit, émane de l’intérieur de sa poitrine ou si c’est le soleil qui lui chauffe les omoplates. Il échafaude déjà un plan pour tenir en haleine sa doulce amie le plus longtemps possible.

— Épouse-Sautillante, viens donc t’asseoir sur le petit banc de pierre. Tu aimes toujours les belles histoires ?
 

26 avril 2008

Life Is Good - Janeczka

Samedi matin, 9 heures. Le courrier passe plus tot que d’habitude dis donc!

Il y a trois lettres, trois de plus que d’habitude. Une du Père Septeure, temoin de Jehovah de son etat… Comment a-t’il eu mon adresse ?! pleine de prejuges, je n’ai pas envie d’ouvrir la missive, laquelle clame en son recto que ‘la vie est merveilleuse ‘. Moui….

La seconde lettre est de mon medecin. Aie ! J’attendais justement la confirmation d’une radio. Combien vais-je devoir debourser cette fois ?

‘Chere …, nous avons le plaisir de vous annoncer que la radio montrant avec precision vos calculs renaux appartenait en fait a un autre patient… veuillez accepter nos plus sinceres, etc, etc…’

Ouf ! un poids en moins (litteralement).

Reste la derniere. Je ne reconnais pas l’ecriture, bien que visiblement feminine, et l’expeditrice n’a pas note son adresse. Piquee de curiosite, j’ouvre.

‘Ma chere …

Aujourd’hui, j’ai ose un pari fou : ecrire a des inconnus sur un coup de tete, pour leur offrir un peu de bonte, un peu de bonheur – pourquoi pas ?

Il est facile de deprimer, de se laisser aller. Des fois on a besoin d’un petit rappel des bonnes choses. Alors un petit exercice : fais donc une liste de toutes les BONNES choses dans ta vie. Toutes les choses pour lesquelles tu es reconnaissante. Ca peut etre des details, des petits ‘trucs’ qui te tiennent a cœur. Chaque fois que tu commences a deprimer un peu, regarde ta liste. Tu seras surprise de voir combien la vie peut etre merveilleuse avec presque rien.

Amicalement.’

Je remets la lettre dans l’enveloppe. Celle-la, je vais la garder.

Non, tout compte fait, je vais la partager. Le bonheur merite bien d’etre multiplie.

 

26 avril 2008

Lettre d'une inconnue - MAP

 

La vie est merveilleuse, mon petit chat que je croyais muet vient de miauler pour la première fois aujourd’hui.
J’en suis restée toute ahurie, toute ébaubie, youpi, youpi !
Par contre mon perroquet en a perdu l’usage de la parole, lui si bavard …
Je vais enfin pouvoir répondre moi-même au téléphone !
La vie est merveilleuse … Youpi, youpi !

26 avril 2008

Courrier de Vanina

Ce samedi, je rentrais de faire quelques courses pour recevoir des amis le soir même. Dans le hall de mon immeuble, je passais devant les boîtes aux lettres. Comme il m’arrive de le faire occasionnellement, je prenais le temps de retirer mon courrier.
Par habitude sans doute, je ne prends jamais mon courrier lorsque je sors de l’immeuble ; à quoi bon m’en encombrer ! Du fait de la disposition des lieux, si j’utilise ma voiture, ce qui est le cas le plus fréquent, je prends l’ascenseur pour me rendre au garage et je ne passe pas devant les boîtes aux lettres.
Ce jour-là donc, je décidais de lever mon courrier.
A part des pubs et quelques factures, recevoir des lettres est de plus en plus rare dans notre société de téléphonie et de messageries électroniques.
Mais là, j’avais un brelan !
- Une lettre de mon percepteur : pas de doute, il acceptait ma demande d’échelonnement. Pas besoin d’ouvrir l’enveloppe, c’était acquis.
- Une de mon médecin : une confirmation écrite du diagnostic oral fait lors de mes dernières radios … rien de nouveau. Je ne voyais pas ce que cela pouvait être d’autre.
- Et une troisième anonyme « extérieurement ». Sur l’enveloppe tramée, un peu épaisse, l’écriture manuscrite était élégante et déliée et la personne avait pris le soin de mettre un joli timbre de collection.
Je me réjouissais à l’avance du contenu de cette lettre d’un autre âge : tout allait bien.
Si récupérer mon courrier n’a rien d’urgent, l’ouvrir l’est encore moins !
J’aime prendre mon temps, pour ouvrir, pour lire, d’ailleurs je ne déchire pas les enveloppes, j’utilise toujours un coupe papier ou un ouvre lettre ; je ne suis pas apertopapyrophile pour autant.
Une fois à l’appart., je déposais les lettres sur mon bureau. Puis, je vaquais à mes préparatifs pour la soirée.
Lorsque ma première invitée arriva, je n’avais toujours pas ouvert les enveloppes.
Ce n’est pas grave, pensais-je en apercevant le courrier sur le bureau : je l’ouvrirai demain … ou plus tard !

26 avril 2008

Lettres à Val

Mademoiselle,

Après la lecture attentive de votre bloc-notes virtuel par notre comité de recherches, vous avez été choisie à l’unanimité pour participer à une expérience qui sera utile à l’humanité toute entière. Ne nous demandez pas nos criteres de choix, ceux-ci sont strictement confidentiels.

Toujours est-il que vous êtes (de loin) le sujet qu’il nous faut  pour subir une opération du cerveau qui doit permettre de démultiplier vos (faibles) facultés mentales. L'intervention ayant réussi avec nos souris de laboratoire , nous pensons être prêts à passer au stade de l'expérimentation humaine.

N’ayez aucune hésitation, Mademoiselle. Nous vous offrons la chance de votre vie et elle ne se représentera pas deux fois. Après l'opération, vous serez bien sûr suivie psychologiquement par deux chercheurs.

Evidement, vous recevrez une énorme compensation financière. De plus, vous verrez, cette opération vous changera radicalement la vie…

Salutations

Docteur Strauss

Mademoiselle,

Après étude du rapport que nous ont adressé les experts en psychiatrie mandatés par le gouvernement dans le cadre de la nouvelle loi visant à aider les plus défavorisés intellectuellement, nous avons le plaisir de vous annoncer que vous bénéficiez de l’exonération d’impôts pour cette année.

Votre situation est telle que nous vous déchargeons également de cette épreuve -qui doit vous paraître insurmontable – de la déclaration des revenus.

Par ailleurs, nous attirons votre attention sur le fait que si votre degré d’imbécillité devait s’accroitre encore, nous ne pourrions en aucun cas renouveler votre carte de séjour(1) et vous seriez expulsée sans préavis. C’est pourquoi nous vous conseillons d’accepter dés à présent la proposition du Docteur Strauss qui vous a été faite.

Sachez qu’une réussite vous ouvrirait des droits au crédit d’impôts pour « travaux d’amélioration de l’entendement ».

Restant à votre entière disposition, je vous prie d’agréer….

Le Percepteur

(1)    Depuis mai 2012, après la réélection du président de la république,  une loi visant à sortir la France de sa misère intellectuelle stipule que tout sujet ayant un QI en dessous des barèmes doit se munir d’un droit de résidence sur le territoire. Ce droit risquant de ne pas être reconduit en cas d’aggravation de sa situation.

Chèr Vale

Tu ne me conné pas mé moi je te conné bien parce que je li ton blog souvent. L’otre jour le docteur Strauss et venue me voire pour lire ton blogue parce que ça lintérrésé de savoir ce que je lisé. Il a dit qu’il eté pa déssu et après j’ai entendue qu’il avait dit que tu eté celle qui fallé pour retanté l’espériensse. Apré il é parti et il a pleuré. Il pleur toujour kan il vien me voir. Sa doi aitre parce que il é trist de me kitter.

Il m’a di que j’avé pa le droit de t’écrir mé je le fé comme même car je t’éme bien et ton blog m’amuse bocou. J’ai le droi de le lir parce que le medecin il di que de toute fasson ça poura pa etre pir alor je pe continué à lir des blog de jean comme moi.

Je te conseil d’assepter la proposission du docteur Strauss. Moi j’avai di oui et ça a changé ma vi. Avan je devai travaillé mé maintenan non je sui logé nouri et j’ai droi de regardé la télé et mêm de lir des blogs. Je ne pouré pa te raconté tou en détail parce que je m’en rappel plu mais je sai just que je sui heureu.

Charlie

26 avril 2008

La vie est merveilleuse (tilu)

Madame,

Le laboratoire vient de me communiquer les résultats des analyses de vos prélèvements sanguins. Après examen minutieux des chiffres et pourcentages, il semblerait que votre taux d’hormone onirine ou hormone du rêve ne cesse d’augmenter et est maintenant extraordinairement élevé. Cela peut quelquefois engendrer chez certains patients des complications, mais il semble si ce taux se stabilise, que votre métabolisme se soit tout à fait adapté à cette sécrétion hors norme. 

Si vous supportez bien cet état de rêverie constante, et si cela ne perturbe pas votre entourage (ce n’est pas contagieux), je ne vois aucune contre indication au fait de vous y laisser. De toutes manières, vu le taux extrêmement élevé de cette hormone, je doute qu’un traitement, aussi sévère qu’il soit, puisse vous empêcher de rêver complètement sans vous anéantir par ailleurs.

Les complications de ce dérèglement hormonal, si votre taux continue à augmenter au fil des mois, peuvent se manifester par la possibilité que vous pourrez avoir alors , d’agir sur vos rêves, et même, dans la phase critique,par la capacité immédiate de les réaliser. Si vous voulez éviter d’en arriver là (certains trouvent qu’il est vraiment dommage de réaliser ses rêves) ,vous pouvez passer à mon cabinet pour étudier avec moi les différents moyens de freiner cette évolution.

Prenez donc rendez- vous un soir de la semaine prochaine.

Cordialement

Dr  MERLIN

Ps : Ma secrétaire me demande de vous rappeler de laisser, lors de votre prochaine visite, votre licorne sur le parking si cela ne vous chagrine pas trop. La dernière fois elle avait dégusté les ficus de la salle d’attente, et avait chipoté l’hibiscus de l’entrée qui a eu du mal à s’en remettre…. Merci

20 avril 2008

Prochaine consigne (créee par Papistache)

Samedi matin, dans votre boîte aux lettres — celle qui se trouve près du portail, ou dans le hall d'entrée— trois enveloppes dûment affranchies vous attendent.

Un courrier de votre percepteur, un autre de votre médecin et enfin un dernier d’un(e) parfait(e) inconnu(e).

Un seul point commun : la vie est merveilleuse.

Laquelle allez-vous nous donner à lire ? Les trois ? Vous nous gâteriez, nous n'en demandons pas tant, quelques extraits au moins !

19 avril 2008

La liste de Kloelle


- Un rire de petite fille
- 3 ou 4 ombres de Peter Pan
- Une livre de vol de coccinelles
- Le fruit de mes péchés
- Un bol de thé amer papistaché
- Une poignée de silences
- Les lettres jaunies d'un premier amour
- L'accord final de la 40ième symphonie
- Une valse de rien...ou même deux soyons fou.

19 avril 2008

Courses à Val

Liste de courses

Poussières des marais salants

Epice des baies de poivriers

Petits concombres en pot

Bouteille de vin oubliée à l’air libre

Pot d’ « elle est trop bonne, ta mère » au groseilles

Un verre « Franklin » dont il faudra au préalable vider du condiment qu’il contient pour l’utiliser

Une bouteille qui expliquera à mon fils comment on fait les bébés, faute d’accélérer sa croissance

Un bon kilo de péché originel pour faire une tarte.

Un caddy entier du liquide noir qui coule dans mes veines

Un kilo de savon mou qui sert à tout

Papiers sur lequel je ne déposerai pas mon encre

Pâte fluorée qui donne la nausée mais qui l’évite aux autres

Petits héros adhésifs qui consolent les bobos

Cinq cent grammes de pieds coiffés de chapeaux que l’on presse du pied quand on est pressé. Attention à les choisir ni magiques, ni empoisonnés, ni vaporeux et nucléaires, et encore moins infectieux.

Colle qui ne sert jamais à pendre un homme au plafond par les pieds

Boite de six étuis à asperge (taille XXL, parfumés, lubrifiants et résistants, si possible)

Du maquillage, parce que merde, moi aussi je le vaux bien !

Du shampoing pour la laine (et moi, du coup, faute de budget, j’me lave les cheveux avec du détergent)

1 Always (Non, non, le dernier album de Johnny, déjà dans les bacs! )

L’ami ricoré (j’veux le même que celui qu’ils boivent dans la pub… leur bonheur me fait chialer !).

Le géant vert (même si j’ai jamais compris pourquoi ses boules elles étaient toute petites et jaunes).

Mr Propre (ou si y’a plus, prendre Marie Pierre Casey, ça ira)

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