Participation de Venise
Y avait K’à passer la matinée à lui expliquer en quoi consistait son nouveau travail !!
Expliquer le métier de dermato ?
Oui et alors?
Tu crois qu’ils y comprennent quelque chose aux maladies les docs?
Ya ka pas prescrire d’examens et faire usage d’huiles essentielles .
Il fit rentrer les patients dans le cabinet , répondit à deux ou trois questions sans intérêt à ses yeux et alluma quelques bâtons d’encens comme on le lui avait expliqué rapidement . Remplacer un dermato c’était pas la mère à boire comme disait sa grand mère !!!
Il était arrivé en fin de soirée à la conclusion que la guérison dépendait en grande partie de son sérieux monacal jusqu’à ce jour où un patient lui éclata de rire en plein examen .
Ya ka manger des peaux de serpents et tuer son père comme le disait fort justement papa Freud disait il en hurlant de rire devant le charlatan médusé.
Jeter l'éponge (Joe Krapov)
Yaka planquer Yoko Tsuno dans le yucca !
Yaka consulter le Yi King !
Yaka demander à Yukong de déplacer les montagnes !
Yaka faire cuire le yack en sukiyaki dans un wok !
Yaka chanter “Yankee doodle”!
Yaka promener le Youki !
Yaka dire que Zola était un yakuza !
Yaka ri chez le dentiste, s’il y a carie !
Yaka tre marins sur la mer, loin de leurs amitiés !
Yaka tre filles du Docteur Marsh sinon crève !
Yaka ry Grant qui pose des charades à Audrey Hepburn !
Yaka lifornie !
Yaka diens, toutes les yakadiennes vont chanter vont danser sur le violon, la faute à qui donc ? La faute à Napoléon !
Yaka pulco !
Yaka faire comme si Yoko Ono se mettait sous un drap et hululait sur scène à Totonto !
Yaka rien !
Yaka Seltzer !
Yaka blement terrible et soudain !
Yaka dire qu’après Z et après Keith j’arrête !
Au café philo (joye)
Ceci est une histoire véridique.
Je la commence en expliquant qu’aux États-Unis, on n’est pas obligé d’étudier la philosophie. Eh oui, dans ce grand pays de chez moi, on peut se considérer « érudit », et devenir diplômé universitaire, tout en restant monolingue et ignorant.
Bon, passons, ce n’est pas ça le but de mon récit.
Mais cela explique pourquoi je n’ai lu de philo que plus tard dans ma vie, à travers le français, et un jour, lors d’un séjour en Europe, j’ai décidé d’assister au café philo qui avait lieu chaque dimanche à la Place de la Bastille à Paris.
Idée géniale : pour le prix d’une consommation, on reste deux heures à réfléchir et à écouter les autres. Si on a le courage, on peut même demander le micro et exposer ses idées.
Comme j’ai ri au sujet de ce micro ! C’était comme si on en était amoureux. Les gens qui le tenaient n’avaient pas l’air de bien vouloir le lâcher après leur moment devant. Il y avait même un mec qui a demandé au gars suivant de répéter ce qu’il venait de dire…le gars au micro pensait que tout le monde l’écoutait. J’ai étouffé un rire…je savais bien que ceux qui attendaient leur tour ne pensaient qu’à ce qu’ils allaient dire eux-mêmes. Ils n’écoutaient pas. C’est tout à fait normal.
Je me souviens mieux de ça que du sujet précis du débat. C’était, je crois, l’indifférence envers les pauvres. J’étais pourtant contente de savoir qu’on allait résoudre ce problème en deux heures. Et quel bel exercice de compréhension francophone ! Moi, quasi-espionne, j’étais peut-être la seule à écouter attentivement tous les autres.
Une belle dame d’un certain âge m’a surtout impressionnée. Elle s’est levée, le micro entre les mains parées de bijoux, pour raconter comment elle prenait personnellement le temps de regarder les clochards dans la rue, de leur adresser la parole, de se montrer miséricordieuse devant leur misère et leur isolation. Nous autres, nous n’avions qu’à faire comme elle. La société n’avait qu’à devenir sensible à leur misère. Je n'avais qu'à me laisser convaincre par ses paroles. Éloquente, la dame.
À la fin de la séance, tout le monde s’est levé en même temps. On avait à faire ; le rôti dominical préparé par la bonne allait sans doute cramer si l’on ne rentrait pas à temps, et puis, il y avait aussi des appauvris à sauver au dehors. Je me sentais coupable. Je n'avais pas l'intention d'aller regarder les clochards dans les yeux, ni de leur parler. Moi, j’allais au ciné avec un copain.
Toutefois, bonne enfant, j’attendais poliment mon tour de sortir du lieu serré, et me suis retrouvée derrière les deux hommes de plus tôt, celui qui voulait son tour au micro et celui qui ne voulait pas lâcher le sien.
D’un coup, quelqu’un m’a poussée dans le dos, dur – fallait que je bouge, hein ? Il y avait l’humanité à sauver. J’avais honte de bloquer son chemin avec ma personne insignifiante. Je me suis retournée pour m’excuser, et peut-être aussi pour dire que cela faisait mal...je verrais plus tard le beau souvenir bleu de la rencontre.
En me retournant, j’ai vu qui m’a fait le coup de pointe avec son parapluie Gucci.
Eh oui.
C’était madame Yaka.
Elle-même.
Les Yakas et les Yakapas par bongopinot
Dans une époque lointaine
Deux tribus se rencontrèrent
Il y avait les Yakas et leur cheftaine
Les Yakapas et le grand-père
Deux camps prêts à se battre
Ces clans partis pour s’affronter
Étaient comme un premier chapitre
Que je vais vite vous raconter
Les Yakas commencèrent les hostilités
Par des mélodies envoutantes
Les Yakapas se mirent à distribuer
Des éclats de voix aux couleurs chantantes
Et il se mit aussitôt à pleuvoir des mots
Car les Yakapas étaient des poètes
Et les Yakas qui n’étaient pas sots
Lancèrent des étincelles de sons et de notes
Et ça fusait et sifflait tant et tant
Que les mots se mélangèrent à la musique
Formant des chants entêtants
Et le tout finit par leur être bénéfique
Et ils se mirent tous à chanter et danser
Aux doux sons des tamtams et tambours
Les Yakas et Yakapas enfin amis et rassemblés
Purent retrouver enfin les beaux jours
C’est comme ça qu’une cheftaine et un vieux sage
Coulèrent des jours heureux et mélodieux
Réunis au fil de mes petites pages
Entourés de lumière et d’arc-en-ciel joyeux
Le peuple des Yaka-Yakapa pour les Nuls (Vegas sur sarthe)
Dieu seul sait quand ils sont apparus mais Dieu n'en a rien dit, alors on ne le sait pas.
Ce qu'on sait c'est que les Yaka-Yakapa sont un peuple homogène dont la devise est "là où y'a de l'homo y'a pas d'gêne, que du plaisir" contrairement aux peuples hétérogènes qui n'ont pas de devise particulière ou alors Dieu seul le sait.
Le royaume des Yaka-Yakapa est une monarchie patriarcale dirigée par le roi Kisenfou-Kisenfoupa dont le pouvoir cesse à sa mort et secondé par plusieurs chefs coutumiers qui ont coutume de l'appeler Crèvera-Crèverapa.
S'ils ont joué un rôle important dans le commerce triangulaire – la vente de triangles de signalisation routière de type Tupasse-Tupassepa – les Yaka-Yakapa sont plus connus pour la culture du café-filtre robusta également de type Tupasse-Tupassepa.
Peuple bantou ennemi juré du peuple banrien, ils sont voisins des Sudoku, des Jiva-Jivapa, des Pan-Bagna, des Pipi-Caca et des Jicroi-Jicroipa.
On distingue sept castes chez les Yaka-Yakapa :
les profs ou boss-paboss
les atchoums ou avosouhai-paavosouhai
les dormeurs ou dodo-padodo
les grincheux ou ronchon-paronchon
les joyeux ou ravi-paravi
les timides ou gêné-pagêné
et les simplets ou nigo-panigo
Leur démographie est régulée par une contraception ancestrale héritage de Zanini, dite Tuveu-Tuveupa.
Leur langue, la plus connue des langues bantoue est le swahili-swahilipa qui permet tout à la fois de lire ou de ne pas lire.
Pour l'écriture ils possèdent l'alphabet swatuécri-swatuécripa.
Ils croient à la foudre, à l'arc-en-ciel (surtout le bleu), à la tablette tactile, aux sorciers amateurs de chair humaine et au Ypleu-Ypleupa.
Ils croient aussi aux défis de chaque jour de la semaine sauf à celui du samedi qu'ils nomment étrangement le samedipa.
Prochainement : Le peuple des PourUnOui-PourUnNon pour les Nuls
Yaka, yakapa (Marco Québec)
Yaka signer un papier
Et les frontières sont fermées
Pour ceux qui incarnent le danger
Yaka se retirer de l’Accord de Paris
Les changements climatiques, c’est une lubie
Qui ne concerne pas notre pays
Yaka bombarder les méchants
Et vlan dans les dents
De tous ces tyrans
Yaka répéter cent fois
Pour qu’au mensonge on prête foi
Yakapa baisser les bras
Devant un tel dégât
Yakapa lui laisser le plancher
À cet ego démesuré
Et surtout yakapa le réélire
Vivement la fin de ce délire
Défi #458
Participation de Laura
Je ne suis pas xylophage
C’est dommage, c’est dommage
Je ne suis pas une termite
Quelle faillite, quelle faillite
Je ne suis pas xylophage
Mais quand j’étais enfant,
J’ai eu un xylophone
Il était multicolore et charmant
Mais je suis restée aphone
Je ne suis pas xylophage
Mais je suis papivore
Accro aux livres et leurs émois
J’en dévore, j’en dévore
Mais le bois, ce n’est pas pour moi
Je ne suis pas anthropophage
Mais la lecture, c’est chronophage
Je laisse de côté le ménage
Mais pas le sexe qui éloigne les nuages
Et le spleen du paysage
Je ne suis pas xylophage
C’est dommage, c’est dommage
Je ne suis pas une termite
Quelle faillite, quelle faillite
Mange-Ébène (joye)
Le Café Xylophage vous propose son meneau pour le Festin
du Fourmidouble blanc
Apéritif
Allumettes Pommier et Grisard en confit
Cèdre du Liban
Potage
Crème de Châtaigner
Frêne Blanc
Platane principal
Loup de chêne
Pineau d’Oregon
Rôti d'Érable
Chêne rouge
Salades
Feuilles forestières assorties
Fromages
Tomme de sapin
Boisfort
Délice de Bouleau
Desserts
Pain d'Épicea
Tarte-Hêtre
Charmepagne
Digestifs
Poirier William
Crème de Châssis
Boutehors
Néonicotinoïde
Ciguë bien frappé
Le Resolute Desk (Vegas sur sarthe)
J'avais trop entendu les anciens évoquer des années de disète à l'heure du formica ou à celle plus récente du plastique pour ne pas avoir envie de me farcir le style suédois au risque de me bousiller les mandibules sur un avsiktlig ou un godmorgon... alors j'avais choisi les formes simples, les courbes discrètes du style Directoire et le charme de ses chapiteaux de feuilles de palme en acajou... Miam Miam
C'est fou ce qu'on peut trouver comme vieilleries dans les musées, c'est pourtant là où j'avais rencontré Vrillette, une jeune gourmande capable de vous grignoter les orteils d'un pied de méridienne sans respirer.
Elle tenait ça de sa grand-mère qui avait parait-il visité toutes les bergères d'un lupanar du XVIème arrondissement de Paris! La grande classe!
Il fallait voir Vrillette creuser ses galeries "dans un fauteuil" si je peux dire et faire d'adorables petits tas de sciure comme un jeu de piste dans les allées désertes où je la suivais à la trace comme un élève docile.
Je me demande où cette menue bestiole pouvait bien mettre tout ça, moi qui me rassasiais d'un bouton de tiroir ou d'une maigre moulure de baldaquin.
Ainsi grâce à Vrillette j'appris tout de ce fabuleux métier de sapeur auquel j'étais destiné mais au fil du temps et des orgies de hêtre et de noyer je sentais bien que Vrillette perdait le moral et donc l'appétit.
Il faut dire que son désir secret, son besoin inassouvi c'était d'aller Outre Atlantique goûter à ce fameux bureau – le Resolute Desk offert par la reine Victoria aux Etats-Unis en 1880 et fabriqué dans le bois d'un navire british sauvé des glaces par les ricains – un bureau de chêne de plus de 220 kilos récemment livré aux frasques du nouvel occupant de la Maison Blanche!
J'eus beau argumenter que là où y'a du chêne y'a pas d'plaisir, je voyais Vrillette dépérir chaque jour, les mandibules désespérément tournées vers son Eldorado.
J'eus beau lui présenter un reste de baldaquin que l'armée de mes congénères convoitait... rien n'y fit.
Elle disparut un matin alors que j'attaquais une commode Louis XV histoire de varier le menu.
J'espère qu'elle aura pu embarquer sur un de ces tas de ferraille qu'on appelle tankers et qu'elle saura ronger son frein car la route est longue vers les amériques...
De petites larves par bongopinot
De petites larves
Font de petits trous
Et tout devient épave
Et ça nous rend fous
Creusant des galeries
Dans les meubles les charpentes
Tout le bois s'appauvrit
Et on se lamente
Les xylophages
Se nourrissant de bois
Font un vrai carnage
Cela va de soi
Ils avancent quasi invisibles
Et tout autant silencieux
Mais tellement nuisibles
Que ça rend nerveux
Alors il faut les traquer
Dans tous les recoins
Et puis les attaquer
Avec ou sans témoins
Pour s’en débarrasser
Armons-nous de patience
Et de produits homologués
Pour une disparition efficace
Ils creusent des trous (petitmoulin)
Ils creusent des trous
D'abord invisibles
Dans la mémoire
De toutes les saisons
Ils sillonnent l'écorce
Jusqu'au cœur
Qui dégoutte de sève
Insondable par nature
Ardente par ivresse
Ils grignotent les restes
Des derniers fruits mûrs
La prochaine tempête
Couvrira de poussière
L'ultime caresse
Et dispersera
Les feuilles non écrites
Lavrillette, Lavrillè-ette (Joe Krapov)
Un dimanche sur deux les Lavrillette et leurs deux enfants allaient déjeuner chez les Letermitte qui habitaient le bois de Soeuvres et avaient eux aussi deux enfants. L’autre dimanche sur deux, les Letermitte et leurs enfants allaient déjeuner chez les Lavrillette.
Ce dimanche-là c’était au tour des Letermitte d’être les hôtes des Lavrillette mais comme le mot « hôte » a deux sens cette phrase-ci est peu claire et donc inutile sauf si l’on veut tirer à la ligne. Maintenant que c’est fait remplaçons-la donc avantageusement par : « Reprenez donc de ces délicieux champignons symbiotes, Madame Lavrillette. C’est de la mérule pleureuse. Ça ne fait pas grossir, c’est bon pour la ligne et c’est complètement bio : je les ai achetés chez le scarabée ». Bref on était chez Sabine et Thierry Letermitte, c’est cela, oui.
Leurs enfants s’appelaient Bernard et Tristan.
Il y avait entre les Letermitte et les Lavrillette ce que les philosophes crypto-marxistes et les lectrices de Biba auraient pu appeler une certaine différence de classe. Car il existe deux catégories de xylophages : ceux qui sortent le revolver de leur culture quand ils entendent le mot « parvenu » et ceux qui creusent. Vous, les Lavrillette, vous creusez. Au Creusot plutôt qu’à Palaiseau, c’est ce qu’à choisi le roi. Les Letermitte eux vous bourrent le mou ou bourrent la reine, c’est selon.
Les filles de Paul et Jeanne Lavrillette se prénommaient Françoise et Jeanneton. Comme toutes les midinettes, elles rêvaient d’avoir un jour des faux-cils et du jonc pour couper court à la vie de famille pesante des gens qui ne peuvent pas épater la galerie avec des vers mais qui ont du Kant à soie quand même. Ceux qui friment et ceux qui triment, donc.
Quand les Lavrillette étaient invités chez les Letermitte, le rituel était immanquable. Après le dessert et avant d’aller faire une promenade dans les bois Thierry et Sabine sortaient l’album des photos de famille et s’extasiaient devant la binette de chacun de leurs ancêtres. Et ça durait, ça durait, mes aïeux ! Car les xylophages sont hyper-doués en matière de généalogie. Ils avaient ainsi retrouvé un Cerambix Letermitte qui avait œuvré à la destruction du camp romain de Babaorum, tout près d’Erquy.
Plus loin encore dans le temps il y avait eu cet officier de cavalerie prénommé Nicéphore qui, après la prise de Troie, visa le subterfuge si près de l’estomac que le cheval tomba comme un car en bas d’une montagne. Chapeau, l’ancêtre !
A les entendre, c’est tout juste si ce n’était pas un Letermitte qui avait inventé le feu en frottant deux sirex l’un contre l’autre !
Plus près de nous leur grand oncle Poucet-Phore avait réussi à percer la chaise de Louis XIV.
Et la branche des Cossus-Gâtebois, menée par leur ancêtre Robin, était venue à bout de la forêt de Sherwood.
A côté d’eux les Lavrillette faisaient pâle figure. Leur famille était rennaise de souche, s’était peu déplacée et tout leur travail de sape des maisons à pans de bois n’avait pu aboutir à cause du grand incendie de 1720 où beaucoup d'entre eux d’ailleurs avaient péri.
Il y avait bien eu leur tante Zeuzère Bostryche qui s’était attaqué à une célébrité dans un atelier italien, chez un dénommé Gepetto. Mais le pantin de bois dont le nez s’allongeait était très vite devenu un gamin de chair humaine et la tante Zeuzère une écharde dans son gros orteil dont l’enfant s’était débarrassé vite fait bien fait.
Lorsque l’album fut enfin refermé on se prépara à aller faire un tour dans le bois. Les filles Lavrillette demandèrent la permission de rester dans la maison pour lire les bandes dessinées des garçons. Cela leur fut accordé car elles étaient des enfants très, très sages, Françoise et Jeanneton Lavrillette.
***
On ne sait pas ce qui leur prit, ce jour-là, aux deux pucelles. Toujours est-il que depuis ce dimanche-là les Letermitte et les Lavrillette sont fâchés à mort et ne se voient plus. Au retour de la promenade, en constatant les dégâts irrémédiables affligés à son patrimoine, Thierry Letermitte explosa et agonit d’injures les gamines :
- Espèces de tarets ! Mollusques bivalves ! Pyrophiles ! Iconoclastes ! Crustacés ! Bande de capricornes à roulettes ! Coniophores des caves ! Charançons des isbas !
Puis il mit toute la famille dehors en hurlant :
- Disparaissez dans un trou, troglodytes ! Ne revenez plus jamais éroder par ici !
***
Les Lavrillette regagnèrent leur domicile de Saint-Sulpice-La-Forêt. Ni la mère ni le père ne grondèrent les enfants. Au contraire. Tout au long du chemin Paul et Jeanne se jetaient en silence des coups d’œil complices en se retenant de rire des exploits vindicatifs de leurs filles : elles avaient dévoré intégralement l’arbre généalogique des Letermitte.
Potloodzuiger (Walrus)
Avant que tous ces genres de services ne soient externalisés parce qu'étrangers au "Core Business" de la société, dans la cave de notre établissement, il y avait un petit guichet où un employé vous échangeait contre un bon de commande tout le matériel de bureau nécessaire à l'exécution de vos travaux.
Il faut dire qu'à l'époque, il n'y avait pas d'ordinateurs personnels et encore moins d'Intranet et que tous les documents devaient être rédigés d'abord à la main avant d'être dactylographiés pour ceux d'entre eux destinés à une diffusion plus large que sa cellule d'origine.
Dans un centre de recherche occupant près de deux mille personnes, cela justifiait l'existence d'une telle structure centralisant la gestion du matériel de bureau.
Donc un beau jour, je me présente au guichet dont question ci-dessus et tends au préposé un bon pour la fourniture d'un crayon (les Français préciseraient "de bois" ou "à papier" pour une raison qui continue de m'échapper).
Le gaillard y jette un œil aussi expert qu'entraîné et me dit "Vous n'avez pas précisé la dureté souhaitée !"
À quoi je lui rétorque : "C'est sans importance, c'est pour le ronger !"