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Le défi du samedi

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12 août 2017

Participation de Sarah

 

Que vois-je là, quatre beaux oiseaux ?

Fâcheuse erreur, terrible oubli,

Nous n'avons point de bisous oiseaux

Dans toute notre panoplie !

 

Nous n'avons pourtant pas occulté les animaux volants.

Nous aimons les bisous papillons et les bisous éléphants

Comment ça les éléphants n'ont pas d'ailes ?

Dumbo c'est pas un éléphant alors ? c'est p't-être une hirondelle ?

 

Bien sûr nous avons nos bisous lapins,

Et nos ronrons de chats pour les câlins,

Un bisou tigre de temps en temps,

Juste de quoi se faire les dents.

 

Le bisou bouc défie un peu,

La tête haute, yeux dans les yeux,

Pour le bisou crabe, bien moins de tourments,

On pince où l'on veut et comme on l'entend !

 

Mais si c'est un bisou serpent,

C'est la colère qui vous attend,

Enfin, quoiqu'il y a bien pire

Les bisous chiens sont interdits dans notre empire.

 

Pour éviter d'être trop bestial

Un bisous esquimau en douceur,

Un bisou dentelle pour votre bon coeur,

Et un bisou Princier pour le final.

 

Et puis il y a le clan peu ragoutant

Du bisous limace, pour les lents,

ou du bisous mollusque pour les sans-dents.

 

Nous avons même pensé aux poissons

Mais attention aux confusions :

Un bisou poisson n'est pas un bisou poisson rouge,

si vous vous trompez, je vois rouge !

 

Enfin, comme vous voyez mes chers,

Rien ne manque à notre dictionnaire,

Et pourtant, nous, beaux oiseaux dans nos nids douillets,

Les moineaux nous sont passés sous le nez !

 

Ca c'est évident les amis,

S'ils avaient été sous notre nez, sur une chaise bien assis,

Nous aurions pensé à eux, en nous becquetant...

non pardon, en nous bécotant tendrement !

 

Alors nous allons de ce pas,

Ou bien de ce battement d'ailes,

Nous trouver une branche, une chaise, un bout de bois

Pour nous creuser la cervelle.

Et promis nous reviendrons,

Avec la prochaine édition,

Du dictionnaire des bisous,

Gratuit, il ne vous coûtera pas un sou.

 

Puisque c'est notre erreur, on s'en excuse,

Bisou pigeon ou bisou buse,

Il y en aura pour tous les gouts,

Et en prime un bisou hibou.

 

On vous promet un peu de hauteur,

Se bisouter dans les nuages,

De votre nid dans les branchages,

Atteindre le 7ème ciel sans heurt !

 

Mot d'excuse des Zozos des bisous,

Les auteurs incontestés et incontestables

du Petit bisouteur, le dictionnaire des milles et un bisous.

 

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5 août 2017

Défi #467

Quinta do Lago, mai 2002

Drôle de branche !

5 août 2017

Ont vu rouge

5 août 2017

Le vieux cardinal par bongopinot

bo


 
Le vieux cardinal
De pourpre vêtu
Etait matinal
C’était bien connu

Tous les matins
Le dos voûté
Le teint chagrin
Il s’en allait

Des cernes sous les yeux
Les lèvres pincées
Il semblait malheureux
Quand il passait

Mais un jour de juin
On frappa aux carreaux
C’était un cardinal à l’air malin
Aux ailes rouges un bel oiseau

Il le fit entrer
Il l’accueillit
Sans hésiter avec gaité
Et sans un bruit

L’est pas tapé
Le vieux cardinal
L’est requinqué
Et c’est bien normal

Et quand il va au village
Il a sur son épaule
Le cardinal rouge
Qui parfois le survole

Un animal de quelques grammes
Ce petit oiseau aux ailes rouges
A changé la vie a redonné une âme
Au vieux cardinal vêtu de rouge

5 août 2017

Le rouge et le rose (JAK)

 

Mon cher et tendre (surnommé Incarnat, couleur de son nez) ,  avait décidé de visiter le monde avec un  camping-car flambant neuf loué chez kiloutou. .

Bien sûr, comme toujours, sans me demander mon avis.

Sais-tu Amarante que tu auras, au cours de notre long périple, à ta disposition une véritable palette de couleurs. Tu pourras sortir ton carnet de voyage et étaler à l’aquarelle, des rouges à l’infini., toi qui aime cette couleur (il faisait crûment allusion à mes colères où enfourchant mes grands chevaux alizarine, je voyais alors rouge-écarlate tirant sur le rouge sang -de- bœuf, surtout lorsque j’avais levé le coude exagérément  avec un rouge -bourgogne)

En fait de paysage, il me fit surtout visiter de vieux monuments, des statuts, des reliques ; j’avoue que c’était assez vermeil à voir

Mais telle n’était point mon rêve.

J’aurais préféré peindre à mon aise en campant sur des collines, aux reflets terracotta, ou au bas des prairies semées d’Adonis microcarpa d’un beau rouge carmin et d’avantage encore, m’égarer dans des dunes sableuses bucoliques, et dans un détour,  découvrir un  soleil couchant. Et ainsi contempler la mer étale irisée d’une palette   inimitable. Et j’aurais pu éterniser ce moment de bonheur avec mes pinceaux, le fixer anonymement pour l’éternité – (enfin presque car avec l’aquarelle…)

Non, il a fallu qu’il me fît visiter des idolâtries ; Et dans cette vieille chapelle de MARVAO, en mai 2003, où il n’y avait même pas de siège pour m’assoir, le seul étant occupé par un lugubre personnage. Je me suis énervée, en découvrant un cardinal, d’un rouge cinabre,    guindé et mannequiné, avec des rotules de remplacement, coiffé d’ une  mitre d’âne, -nuance rouge cardinal -préciserai-je 

Oui dans cette ce lieu saint, ne freinant plus ma colère, les joues rouge écrevisse, j’ai traité mon ex—petit-ami de tous les nom d’oiseaux, même de rouge zinzolin, ce qui était pour lui une insulte (zinzolin voir ci-dessous *)

Je n’ai pas eu pitié de son visage devenu rouge-turc.

J‘ai pris mes cliques et mes claques, mes pinceaux, et suis allez siffler sur la colline  

Et depuis je m’éclate en peignant des cerises des fraises et des fuchsias, puis des grenats, des coquelicot également des passe-velours, ainsi que des capucines,  des groseilles, itou  des tomates et poivrons …..

La preuve voici mon dernier chef-d’œuvre

j01

 

 

des poivrons rouge-Incarnadin ponctués de Rouge-anglais,  légumes venus tout droit de la belle terre rouge du Languedoc Roussillon.

Je forme un couple uni avec mes pinceaux en poil de martre, et maintenant  je vois la vie en rose.

 

Mise au point

Le mot zinzolin viendrait de l'italien zuzzulino et de l'arabe djoudjolân : « semence de sésame », de zizolin (15991617), ou bien de l'espagnol cinzolino et de l’italien giuggiolena, d’où le terme de gingeolin également utilisé, parce qu'on peut obtenir à partir de cette graine une teinture

 

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5 août 2017

Aux quatre points cardianux (Walrus)

 

Ah, vous aussi vous l'aviez pris pour le Père La Chaise ?

Mais non voyons, ce brave François d'Aix de La Chaize, confesseur de Louis le quatorzième (tu parles d'un boulot cool) était jésuite, pas cardinal...

Bon, l'un n'empêche pas l'autre, même si ce cumul n'est pas dans la ligne de la compagnie des soldats de Jésus.

Donc, ayant corrigé cette première erreur, avec ses gants et ses bottes rouges, je lui ai trouvé un petit air de Jean Piat jouant Robert d'Artois dans les Rois Maudits, bien que la moustache et la barbiche feraient plutôt penser à Aramis, l'abbé mousquetaire, mais lui aussi a fini jésuite et pas cardinal.

Et puis, que diable viendraient faire ces personnages dans le musée-église de Marvao, je vous le demande...

Le mystère reste donc entier quant à la personnalité de ce pantin exhibitionniste qui, paradoxalement, n'a rien à exhiber.

 

 

5 août 2017

Autant en emporte le plat: Épisode 2 x 2 (joye)

Hammour commença à croire que sa douce Garceline Perrier-Badoit de l'Évian était un tantinet exigeante et se demanda s’il voulait bien d’une femme qui serait peut-être incapable de faire face aux exigences de la vie de gitans, qui comprenaient, bien sûr, la nécessité de répondre à la porte de la roulotte sans s’évanouir. Oui, dans un cottage, magique, pas de problème, il y avait de la place, mais dans une caravane de gitans, même celle du gitan, il n’y avait vraiment pas de la place.

Pendant qu’Hammour contemplait sa douce encore par terre, Vonceralet alla à la porte.  Un nain n’est rien sinon pragmatique dans les affaires domestiques.  Pierre, lui, resta muet, comme font les sculptures, en principe, sauf dans des épisodes de contes de fée et parfois dans des participations défiantes du samedi.

 

Edited

 

Vonceralet ouvrit la porte un peu plus grande, et vit le visiteur qui ressemblait tout à fait à une marionnette, avec son petit chapeau et ses articulations primitives.

- C’est vous, Robin des Bois ? grommela Vonceralet qui pouvait quand même être spirituel de temps à autre, en dépit de sa mauvaise humeur habituelle.

- Non, non, c’est moi Fanfan ! répondit le petit homme de bois. N’avez-vous pas lu le dernier épisode ?

- Désolé, mec, mais ici, nous sommes athées ! répondit le nain, qui savait qu’on pouvait parfois ainsi décourager les témoins de Jéhovah. Pour les Mormons, ça marchait pas bien, mais il était quasi-certain que ce Fanfan Dubois n’en était pas un parce qu’il était seul et il ne portait pas la chemise-blanche-cravate-noire du disciple de Joseph Smith.

- Non, non ! cria Fanfan. Je suis là pour voir Garceline.

Au son de son nom, la belle se réveilla, difficilement, certes, parce que Hammour mangeaient des croissantes en la regardant (eh oui, l’amour, ça ne coupe pas l’appétit), et les miettes retombaient sur elle comme la manne du désert dans un autre conte de fées.

- Barcedine, dit Hammour, sa bouche encore pleine de croissante mais trop intrigué pour avaler avant de parler, gui est ce Gangan Dugois ?

Garceline commença à s’enrager.  Ce stupide roi des gitans se conduisait plus comme un gitan qu’un roi !

- Eh ben, espèce d’idiot, cria-t-elle, t’as pas vu qu’il est fait de bois ?

- Mouais, murmura Hammour, intrigué, mais quand même curieux de savoir s’il restait du Ricoré dans son bol.

- Eh ben, espèce de crétin, cria-t-elle encore, t’as oublié que j’avais une jambe faite de bois ?

- Eum, mouais, susurrait Hammour, un peu déçu. Il vit qu’il n’y avait plus de café, après tout.

- Eh bien, réfléchis !! 

Hammour fit un effort, mais tout comme il faisait encore tôt, les miettes de croissante grattaient un peu dans sa gorge, et en manque sérieux d’un deuxième bol de café, il ne trouva pas.

- Boudieux !!!   hurla Garceline, hors d’elle. Fanfan, c’est mon mari ! 

 - Ciel ! Ton mari ??? s’exclama Hammour, avant de s’évanouir, lui, à son tour.

~ À suivre ~

5 août 2017

Cardinal (Laura)


Alors que nous montions vers Amsterdam via des étapes: la  Haute-Marne, l'Aube et l'Aisne,
Nous ne voyions sur notre voie  quasiment que des camions et des gens qui rentraient chez eux, le Nord.
Alors que de l'autre côté, c'était un flot continu de vacanciers qui descendaient  vers le Sud:
Via chez nous, la vallée du Rhône, Lyon, Saint-Etienne: des bouchons, le soleil et la chaleur.
                                                                                                                   

Nord-Sud: j'ai vécu les deux: le Nord, nord et le sud-ouest, d'un cardinal à l'autre
J'ai été heureuse du Nord et au Sud, dans des paysages différents, toujours curieuse
Sud-Nord, descendre vers le soleil, monter  vers le mauvais temps, des clichés tenaces
Que  nous avons invalidé en montant aux Pays-Bas par une chaleur torride.
 

Je suis né à l'est alors qu'on apprenait l'allemand parce qu'on était proche de l'Allemagne
(Et parce que je n'étais pas trop mauvaise), ma grand-mère venait de l'ouest, la Bretagne:
Je  ne m'y suis pas senti plus chez moi qu'au nord ou au sud, là où je lis mon livre
Et où tu es, lorsque je quitte mes pages pour  tes bras: mon pays, c'est mon coeur et mon âme.
 

Du Nord-est au Sud-ouest, de la Picardie où on s'intéresse à moi à la Provence
Où mon grand-père est né, des plaines à la Sainte-Victoire, je suis bien où tu es
Et où  je lis: partout est mon âme, partout je laisse un morceau de moi et un paysage
 

De là-bas, se greffe à mon paysage intérieur, fait de nord et de sud, d'est en ouest.

5 août 2017

Ecrire à Rimbaud. 2, Marionnettes (Joe Krapov)

DDS 466 cardinal

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière 
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

« Moi je construis des marionnettes
Avec de la ficelle et du papier »

Je te fais grâce de cette chansonnette d’un chanteur pré-nommé Christophe. Celles et ceux qui l’aiment prendront le train de M. Youtube pour aller l’écouter si ça leur chante.

Cette semaine, l’image de départ me ferait dire plutôt ceci : Après «Fanfan la Tulipe», «Les Trois mousquetaires» ?

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Il faudrait que je le revoie ce film de Bertrand Tavernier, «La Fille de D’Artagnan». C’est Sophie Marceau qui tenait le rôle. Est-ce-là que Claude Rich jouait Mazarin ? Y était-il un « cardinal bien tapé » comme le dit la légende de la photo ci-dessus ? Un coup d’œil à Wikipédia me répond que non, que c’est au théâtre dans « Le Diable rouge » qu’il a tenu ce rôle et y a excellé.

Mais revenons à la « superbement idiote entre les petites villes de province », Charleville-Mézières ou Charlestown comme tu la nommais toi-même sans prévoir que tu reviendrais y danser de douleur un autre charleston beaucoup moins drôle pour ton chant du départ.

Il y avait de très beaux mousquetaires au Musée de l’Ardenne dans l’exposition temporaire consacrée aux marionnettes du Nord de la France et de la Belgique proche. Il y avait aussi de magnifiques trésors théâtraux dans les deux salles dédiées de la collection permanente.

Je sais, personnellement, de longue date, les liens de Charleville avec ces figurines dont on tire les ficelles – ou dans lesquelles on met les doigts, ce qui est, avouons-le un peu dégoûtant (ou pas) -. J’ai connu au début des années 1980 une dame qui occupait son temps libre à dresser la liste de tout ce qui avait été écrit de par le monde concernant Pinocchio, Guignol, le Gendarme et consorts pour les montrer dans le petit castelet. C’est elle qui m’a appris l’existence du Festival mondial des théâtres de marionnettes. Peut-être viendrons-nous y assister un jour de folie !

170710 Nikon 039

Le temps me manque ce jour pour explorer plus avant les liens potentiels entre tes œuvres et cette spécificité festivalière locale. A part le fait que pour une marionnette aussi « je est un autre », que, pour la faire parler et bouger il faut être résolument ventriloque plutôt que absolument moderne, habile manipulateur plutôt que fleuve impassible, à part ta phrase disant que «la vie est la farce à mener par tous» je ne vois rien qui te lie plus que ça, mon cher Arthur, au théâtre et aux figurines à bouche immobile, même si tu as dû, comme tout le monde, croiser des pantins à Pantruche et des guignols à Charlestown !

Mais revenons au cardinal tapé qui m’interrompt. « Et Dieu dans tout ça ? » me demande-t-il en s’étonnant que je n’ai pas encore écrit les deux mots « pourpre cardinalice » qui brûlent le bout de mon stylo depuis que j’ai entamé l’écriture de cette deuxième lettre. J’adore connaître des mots qu’on n’utilise jamais !

Eh bien, Dieu… Mon Dieu, comme c’est drôle ! C’est Isabelle la catholique… (Si, si, Dieu est une femme !)… Excusez-moi, cardinal, je vous réponds mais en m’adressant à Arthur !

C’est Isabelle Rimbaud, ta très catholique sœur, qui t’a, paraît-il ramené à lui ou L’a ramené vers toi dans tes derniers moments. Tout cela est décrit en long et en large dans l’exposition au 2e étage de ton musée dans le vieux moulin sur la Meuse. On voit même des photos d’elle et des portraits réalisés par son mari, le peintre Paterne Berrichon. Paterne Berrichon ! Tu parles d’un blaze ! Pourquoi pas Baderne Perrichon comme tu aurais pu le rebaptiser avec insolence.

- Qui vous êtes, vous ?
- Baderne Perrichon, je suis le beauf d’Arthur.
- Avec un nom pareil, vous devez beaucoup voyager, non ?
- Non, c’est lui, surtout, qui marche ! Enfin, qui marchait !

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Mais ne soyons pas méchants. Ce couple n’est pas pour rien dans ta célébrité et ta gloire posthumes.

J’ai quand même des doutes, Monsieur le cardinal dont j’ai toujours garde, sur le sens de tout cela. Un musée consacré à un ado fugueur, à un poète génial, à un marchand d’armes et à un moribond unijambiste ? Et un autre où l’on trouve deux pièces pleines de vitrines emplies de marionnettes ? Quel rapport entre les deux sinon que pour un prix modique, 5 euros en 2017, on peut entrer dans les deux ainsi que dans la maison des Ailleurs où Arthur a vécu de 1869 à 1875 et passer quelques heures à être émerveillé par le passage des hommes dans le travers du temps, par ce qu’il en reste après coup, un plan de Vienne déchiré, un portrait du roi Ménélik, une lance mérovingienne, une légende du temps de Charlemagne, celle des quatre Fils Aymon, racontée par un grand automate, place Winston Churchill à chaque heure que Dieu fait sonner en posant la grande aiguille sur le douze.

Aucun rapport, entre tout ça. Ou si, un seul : Charleville-Mézières, c’est comme le Harrar, il faut le voir pour le croire

***

Et puis ce matin au réveil, illumination ! Illumination !

Je l’ai retrouvé dans mon hypermnésie galopante le lien entre la famille Rimbaud et le théâtre ! Je viens de scanner l’image pour la partager. Riez, amies lectrices ! Préparez-vous à rire, amis lecteurs. A Riez, charmant village de Provence où nous avons passé nos vacances à l’été de 1987, j’avais photographié, dans le paisible et joli cimetière cette tombe-ci, celle de Hamlet Rimbaud !
Etonnant, non ?

Amitiés et bon vent à toi, Arthur qui as cessé de battre la semelle !

DDS 466 Hamlet Rimbaud

29 juillet 2017

Défi #466

 

Marvao, mai 2003

L'est pas tapé le cardinal ?

 

29 juillet 2017

Nous l'ont écrit dans un langage fleuri

29 juillet 2017

Participation de JAK

fanfan defi 465

29 juillet 2017

Brin de muguet (Pascal)


C’est le premier mai, aujourd’hui. Partout, sur les trottoirs, on voit des vendeurs à la sauvette avec leur muguet en devanture. Ils sollicitent, ils haranguent, ils attirent, ils pressent le chaland, ils les poursuivent avec leurs boniments. Si j’ai pu les éviter pour aller jusqu’à mon bistrot habituel, quand je retournerai à ma bagnole et certain d’y passer, j’ai préparé un billet de cinq euros dans ma poche pour leur acheter quelques brins, me sacrifiant ainsi à la tradition du Premier Mai…

Tout à coup, elle est entrée dans le bar. C’est sans doute un courant d’air qui l’a propulsée à l’intérieur, le matin frisquet, plutôt. Elle est fagotée comme ces pauvres gens qui portent tous leurs habits sur eux ; la froidure, ses morsures, ses engelures, elle connaît. Elle s’en est accommodée comme une maladie engourdissante qu’elle combat péniblement au quotidien. Son nez est rouge, ses pommettes sont roses, ses lèvres sont violettes ; quelques larmes de froid perlent à ses paupières ; la nuit est longue au pays des sans-abris. Sur son front plissé ses rides sont trompeuses, on pourrait y calculer ses années de galère. Elle est encore jeune, peut-être la quarantaine, peut-être moins. Mais, ici-bas, qui peut donner un âge à un être qui survit dehors, sans cesse exposé aux intransigeantes vicissitudes de l’adversité ?...

Elle est chargée avec des gros pochons en plastique Casino qu’elle porte dans chaque main ; comme une lourde clarine sourde, autour du cou, une musette épaisse se balance mollement ; un sac à dos trop rempli complète son harnachement de baudet. Aussi, elle a du mal à passer entre les tables. Pas tout à fait consciente de son encombrement dans un endroit aussi restreint, elle emporte des chaises sur son passage ; leurs crissements dérangeants sur le carrelage détonent dans l’ambiance feutrée de l’établissement.
Enfin, elle trouve sa place contre une fenêtre ; de ce point de vue, elle envisage toute la place. Petit à petit, elle se dévêt de ses fardeaux ; elle les range tout autour d’elle et ne les perd pas de vue comme si c’était ses petits. Presque aux frontières de la Misère, son blouson est déchiré, son jean est rapiécé, ses godasses sont crottées ; il en faudrait peu pour qu’elle bascule dans la clochardise…

Personne ne la regarde vraiment ; comme si la déchéance était contagieuse, les riches l’ignorent, les besogneux soignent leur propre impécuniosité et les autres ne s’en soucient guère. Le nez dans leurs tasses, ils cherchent leur avenir dans les pépites de café collées au fond ; alors, celui des autres, ils s’en foutent royalement.
Pourtant, au royaume de la fortune, de voir les autres plus attigés que soi, ça réconforte quelque part ; on se dit qu’on n’est pas si mal, que tout pourrait être pire. On s’étalonne sur leur dénuement ; condescendants, on jetterait presque une pièce dans leur caniveau pour qu’ils se courbent devant nous avec des sourires de remerciement.
Moi, voyeur impénitent, je profite de son reflet dans la glace ; pourquoi est-elle venue s’incruster dans mon champ de vision ? Pourquoi ses simagrées de pauvresse me touchent autant ? Pourquoi, en ce jour de premier mai, je ne vois qu’elle ? La vie est sans hasard ; elle sait qu’elle sera le sujet de mon écriture d’aujourd’hui…

Soudainement inquiète, elle se lève ; elle va constater les prix des consommations sur une pancarte. Elle s’approche, lit plusieurs fois, cherche des lunettes qu’elle n’a pas, hoche la tête ; ses cheveux blonds filasse suivent péniblement ses mouvements de contrariété. Elle retourne s’asseoir, fouille dans son porte-monnaie, additionne les petites pièces, s’affole, recompte et recompte encore. Si elle rougit, ce n’est plus le froid du dehors, ni le chaud du dedans, c’est cette facture qui va la ruiner. Bien vite, la serveuse lui réclame une boisson ; ce sera un tout petit noir…

Elle a rangé ses pieds sous la chaise, porté ses coudes sur la table et posé la tête entre ses mains ; dubitative, elle regarde dehors pour ne pas penser ce qu’elle a en dedans.
Ses vêtements paraissent trop grands ; on dirait un épouvantail fatigué de surveiller un champ et qui prend un peu de repos dans ce bistrot. Sous son blouson, un vieux gilet de laine se détricote doucement ; les mailles se débinent et j’imagine que le début de cet effilochage date de la naissance de son calvaire. Comme les minuscules cailloux blancs du Petit Poucet, j’aimerais qu’elle remonte son fil de laine jusqu’à le suturer pour qu’il ne se défile plus jamais…

Alors, arrive son café. Elle place ses mains engourdies de chaque côté de la tasse et se réchauffe en humant longuement la fumée du breuvage. Elle déchire le papier du sucre en poudre et en verse une petite quantité dans la tasse ; le reste, elle le replie soigneusement et le glisse dans sa poche. Le petit gâteau, le Spéculos, elle le croque à petits coups de dent pour le faire durer dans sa bouche. Souvent, elle remonte les boucles de ses cheveux gras qui perturbent son petit déjeuner. Enfin, elle porte la tasse à ses lèvres et c’est l’élévation, la communion sacrée, intense, voluptueuse, entre l’Infortune et la Félicité…

Comme s’il n’avait jamais été à moi, le billet de cinq euros me brûle la poche. Ce laissez-passer de trottoir est devenu mon impérieuse autorisation de sortie du bar ; plus que de m’acquitter d’un anonyme brin de muguet, il va offrir à ma conscience une forme de porte-bonheur inaltérable. Discrètement, je me suis approché de sa table ; elle ne peut pas me voir parce que je suis transparent comme un courant d’air. Je lui touche l’épaule et d’une façon tout à fait convaincante, je lui confie : « Vous avez fait tomber ce billet, madame… » Sans comprendre ce qui lui arrive, elle tient le billet dans sa main. Parce qu’elle est honnête, j’entends sa voix qui dit des : « Mais non, mais non… » Avant qu’elle ne réalise mon geste, je suis déjà dans la rue. Je sais qu’elle me regarde par la vitre de sa fenêtre ; cette sensation extraordinaire de chaleur que je ressens dans le dos vaut tous les brins de muguet du monde…

29 juillet 2017

Participation de Venise

 

Écrire c'est déjà une façon de vous faire une fleur.

 

Votre main aristocratique alors délicatement fermée sur les fleurs invisibles que je ne cueillerai jamais est une bonne illustration de ce qu'est un miracle

 

Revenus de tous nos errements nous aurons pour compagnons le glaïeul, la glycine apeurée, le renard embusqué.

 

Ce qui compte nous enseignent les fleurs ce sont nos voyages immobiles.

Là où frivolité douceur et cruauté se conjuguent avec la grâce d'être au monde niché au creux de vos mains .

 

Il faut aller où les fleurs se tiennent !!!

 

29 juillet 2017

Participation de Thérèse


Brouillard s’étale dessus la terre tel un suaire
Obscurité s’éternise dans un demi-sommeil
Nuit engloutit mon esprit à l’infini.
Je me vautre dans la fange nauséabonde
de mes pensées doucereuses, douloureuses.
Lignes sirupeuses écrites au fil du temps
que je relis dans les coups de cafard.

J’ai acheté un bouquet de tulipes :
tu les avais toujours aimées.
Je les ai posées sur ta tombe :
elles sont là aujourd’hui encore si belles.
Imperturbables, elles résistent au vent et à la pluie,
comme un gage éternel de mon amour pour toi.
Flammes figées dans le gel de l'hiver,
elles dansent dans une explosion de lumière.

Ombres chinoises sur un ciel doré
Comme une encre de chine sur papier doré
Les arbres pétrifiés dans le froid
Tendent leurs bras décharnés.
Des alignements de nuages
Comme un raz de marée déferlant.
La lune est tombée sur l’horizon
Boule dorée sur le noir de la nuit.

Tu me manques…

29 juillet 2017

La tulipe par bongopinot

 

 Grand-Bigard, avril 2011


Pour tous les gens
Amis du printemps
Poussés par le vent
Assis sur les bancs

Un parterre de fleur
Aux vives couleurs
Aux douces senteurs
N’est que du bonheur

Tulipes multicolores
La terre se colore
Et forme un décor
Tout le monde adore

Le vert le rouge
Le jaune l'orange
Un coloriage
Pour tous les âges

Filles et garçons
À toutes saisons
Comme une passion
Attendent sa floraison  

29 juillet 2017

Autant en emporte le plat : Épisode Troisième (joye)

L’histoire jusqu’ici : http://samedidefi.canalblog.com/archives/2017/07/22/35496137.html 

- Mais ! cria Garceline, qui retenait son souffle depuis le dernier épisode du samedi dernier, comment se fait-il que ton frangin Pierre soit fait de marbre ?

- C’est une longue histoire, murmura Hammour. C’est un sortilège jeté par…

- Par une vieille sorcière ! interrompit la jeune femme, encore maîtresse de ses excellents poumons.

Hammour et Pierre se mirent à rire tous deux. Garceline examina furtivement son futur beau-frère non sans un brin de rancune.

- Beuh non, une sorcière ! Hihihi ! Non mais, tu te crois où, dans un conte de fées ou quoi ? ricanèrent les deux frères.

- Bah, comment croyez-vous que j’ai perdu ma jambe ? cria Garceline.  Hein ? Dans un accident de moto ?  Ses deux yeux la couleur des arcs-en-ciel scintillaient comme font les arcs-en-ciel en colère.

- Non, non, allez, du calme ! chuchota Hammour qui la prit dans ses deux bras musclés.  Nous savons bien que…

Garceline se laissa bercer contre la superbe poitrine musclée de son héros gitan.

-…que c’était un crocodile qui te l’a bouffée ! riposta Pierre, et c’était reparti.  Les deux frères hurlèrent de rire. Hammour riait si fort qu’il laissa tomber par terre la pauvre Garceline.

- Arrête ! Arrête ! gémit le pauvre Pierre. Je vais craquer !!  Son frère Hammour roulait par terre, pleurant.  Pierre, ne pouvant pas rouler par terre, sauf lors des tremblements de terre, notons, se contenta de regarder son frère, et d'émettre des ho ho ho de sa bouche arrondie.

- Hammour ! C’est pas…gravier ! hoqueta-t-il, entre bouffées de rire.

La jeune femme qui se releva difficilement, alla chercher sa jambe sous le lit.  Il était bien temps qu’elle s’en aille, pas la peine de gaspiller le dernier bout de sa jeunesse sur un prétendu roi des gitans, sans parler de son beauf de frangin de granit, noméo ! Elle rédigeait déjà dans sa tête une lettre de réclamation au syndicat de la forêt magique. Mais ! Quelle idée de laisser entrer des bouffons minables qui se moquaient des pauvres unijambistes…

D’un coup, elle entendit la sonnerie de la porte du cottage. Soit une sonnerie, soit le cri d'un ogre. Non, non, c'était une sonnerie...

- Garce’ ! Hihihi ! cria Hammour, sa poire de gitan encore fendue.  C’est pour toi !

Garceline regarda par la fenêtre, où elle vit ce vilain nain Vonceralet.  Pour elle ? Mais qu’est-ce qu’il veut, lui ? se demanda-t-elle, avant d’aller répondre à la porte. Elle l’ouvrit et vit non pas le vilain nain-serviteur d’Hammour, mais un énorme bouquet de tulipes, jaunes et rouges comme les couleurs de son équipe préférée, les Cyclones d’Iowa State !

Fanfan

- Oh ! Fanfan ! s’exclama-t-elle, avant de s’évanouir.

~ À suivre ~

29 juillet 2017

Ecrire à Rimbaud. 1 (Joe Krapov)

170715 Nikon B 012

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière 
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

«En avant Fanfan la Tulipe
En avant, La Tulipe, en avant !»

Comment puis-je nommer autrement que «Poésie» ce dérèglement de tous mes sens qui va me faire écrire, partant d’une photo de tulipes, sur Gérard Philipe, les Choeurs de l’Armée rouge et le cimetière marin de Sète ?

«Alchimie du verbe » ? Le Défi du samedi, depuis de nombreuses années déjà, nous incite à mélanger les nôtres avec des adjectifs et des noms propres (ou pas), ce sous la houlette d’un chimiste en chef promu depuis peu expert en «éprouvettes» (ou alors c’est moi qui fatigue !).

DDS 465 affiche Fanfan la tulipe

«Yoyotage de la touffe» ou «Alzheimer précoce» ? Peut-être ! Ces résurgences de  «pop culture» qui me taraudent et qui m’occupent te feront, sans doute aucun, une belle jambe à toi qui dors sans l’une et même sans étoiles sous la terre de Charleville.

C’est donc bien l’interprète du «Fanfan la Tulipe» de Christian-Jacque, le sieur Gérard Philipe, que cette photo de tulipes m’évoque en passant par le biais de la chansonnette introductive d’Emile Debraux, pondue en 1819.

J’ai dû voir ce film quand j’étais enfant et cela ne rajeunit personne. La télé était en noir et blanc, le film aussi et la vie en sépia ou, au mieux, en couleurs de Polaroïd. Pour les gens de ma famille ce Gérard Philipe était déjà une icône de la même manière que toi, mon Arthur sans saisons ni châteaux, tu en es une pour moi.

Il y avait à la maison le disque 33 tours du «Petit prince» sur lequel le plus admirable des acteurs prénommés Gérard prêtait sa voix à l’avia-narra-teur tombé en panne dans le désert et à qui Georges Poujouly demandait : «S’il vous plaît, dessine-moi un mouton ?».

DDS 465 Le Cid

Quelques années plus tard nous l’avons retrouvé en Cid campeador dans le Petit classique Larousse de la classe de 6e ou 5e et son portrait dans ce costume positionnait beaucoup plus haut dans nos esprits, par-dessus la guerre froide et les «Ôte-moi d’un doute », la grandeur de la littérature et du théâtre classiques.

On aurait sans doute pu nous donner encore à voir «Le Rouge et le noir» et «Le Diable au corps» mais entre-temps la musique yéyé, les duels Anquetil-Poulidor, la rivalité Stones-Beatles, Astérix et les héros de«Pilote mâtin quel journal» étaient arrivés et ça nous intéressait aussi. C’est ça, la pop culture : c’est ce qui te détourne de la littérature et de la réflexiture.

Chez nous Gérard Philipe était surtout «un camarade». Un des «copains» de mon grand-père à l’instar d’Aragon, Picasso et Jean Ferrat et de ceux qui ont suivi, comme tu le fis toi-même pendant la Commune de Paris, le rêve d’un Homme résolument moderne voire nouveau. Pour ma part je ne mets pas de majuscule à «homme» et j’ai toujours préféré l’antique !

J’ai bien repensé à cette époque-là l’autre jour en cherchant sur Internet les paroles forcément bretonnes et les accords heureusement simples du premier tube d’Alan Stivell, «Tri Martolod yaouank». C’est que je suis tombé alors sur cette vidéo-ci et je me suis trouvé très heureux de ce partage inattendu de langues, de musiques et de culture populaire entre ces Russes et ces Bretons-là, réunis pour le plus grand plaisir de mon seul et unique neurone. 

 

DDS 465 fanfan

De la même manière ce sont des camarades roumains qui m’ont permis de remettre la main sur cette bande dessinée-là, qui paraissait dans un journal de la même famille d’utopistes, où Gaty et Nortier avaient redonné à Fanfan la Tulipe les traits de Gérard Philipe.

Comme je pense tout à coup à Claude Rich qui vient de disparaître et que j’aimais bien aussi depuis «Je t’aime, je t’aime» d’Alain Resnais, et en me rappelant également une autre icône de ce temps-là, le cosmonaute Youri Gagarine, j’en viens à me demander comment il se fait que certaines personnes ont cette aura si particulière, cette humanité sans fanfaronnade, ce sourire charmant et ce pétillement dans le regard qui nous les rendent si proches de nous et, à jamais, aimables ?

Je suis retourné récemment dans le village où tous ces souvenirs d’enfance avaient, autrefois, statut de réalité ambiante. Comme je m’y adonnais à des travaux de peinture de porte et que dans la pièce à côté un reportage télévisé sur la ville de Sète était diffusé, je me suis interrompu pour aller admirer des images paisibles du cimetière marin de cette cité. Je me suis dit que j’irai un jour saluer l’oncle Georges qui chantait à l’époque de «Fanfan» et de «Lorenzaccio» ses gaudrioles uniques, poétiques et essentielles.

Si je passe un jour à Ramatuelle, j’irai saluer Gérard Philipe. Je déposerai peut-être une tulipe sur sa tombe ? Pas sûr. C’est que je ne suis pas très doué en matière de recueillement mélancolique. A ce propos d’ailleurs, mon cher Arthur, je suis désolé de n’avoir pas fleuri ta demeure dernière. Je ne suis pas du genre à jeter des fleurs aux gens qui sont toujours vivants en moi.

Mais le cœur y est !

DDS 465 gerard-philipe-le-cid-1305Bon vent à toi !

 

P.S. 1 : Réponse supposée d’Arthur :

- Et la tombe de Gina Lollobrigida, Joe Krapov, elle sent la mozzarella ?
- Désolé, Arthur, cette dame est toujours vivante !

P.S. 2 :

Dérèglement de tous les sens ? Dérèglement de tous les sens ? En consultant Wikipédia je découvre un autre lien surprenant entre Arthur Rimbaud et Gérard Philipe : tous les deux sont décédés à l’âge de 37 ans !

29 juillet 2017

Tulpen (Walrus)

 

Bien que la photo ait été prise au Château de Grand-Bigard (Groot-Bijgaarden pour les locaux) où s'organise chaque année dans le parc une exposition de plantes à bulbes, chaque fois que je vois des tulipes, je pense inmanquablement au Keukenhof et à la scène que j'y ai vécue dans ma jeunesse.

Au temps de mes fiançailles, mes parents décident un jour de nous emmener visiter le Keukenhof.

À l'époque pas d'autoroutes et un trajet de plus de deux-cent-cinquante kilomètres avec une Opel des années cinquante, fallait partir tôt.

Au moment du départ, il pleut comme vache qui pisse et mes frères demandent s'il est bien prudent de s'embarquer pour cette expédition par un temps aussi pourri. Réponse de mon père, un Flamand à la logique imparable : "Quand on doit aller au boulot et qu'il pleut, on y va, alors..."

On y est allés et on est arrivés pile pour l'heure du dîner (déjeuner pour les Frenchies).

Nous dégotons un resto style "salle pour banquets", nous y installons et attendons nos steaks-frites (on est Belges ou on ne l'est pas). Le serveur amène nos six semelles à la hollandaise sur un plat et les distribue dans nos assiettes.

Luxe incroyable, le plat est décoré d'une unique feuille de salade que le garçon bloque soigneusement sous son pouce pour pouvoir la réutiliser pour la table suivante (on est Hollandais ou on ne l'est pas).

Ça fait bientôt soixante ans que ça s'est passé et mon épouse le raconte encore avec délectation !

22 juillet 2017

Défi #465

Grand-Bigard, avril 2011

Allez, faites-nous une fleur !

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Le défi du samedi
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