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Le défi du samedi
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4 juin 2011

C'était un temps (Venise)

C’était un temps où on n’obéissait pas aux horloges

Un temps où grand père semait les carottes derrière la porte du jardin

Pendant qu’on jouait à colin Maillard sous les grands tilleuls

Il ya quelque chose d’indéfinissable que je retiens de cette époque là

On ne s’ennuyait jamais.

On comptait jusqu’à trois dans nos costumes d’ingénus.

Voilà j’y suis ça ne fait pas un pli le sablier file son train

Sable émouvant grain de malice je fais des ricochets avec le gravier de la rivière

Point de bout qu’il faut joindre, ici le pied ne vaut pas le soulier qu’importe

On est tous des géants et c’est du bon sang qui coule dans nos veines

Ici c’est le temps où l’on rate les trains,

C’est un temps, plein les poches

Où la mioche que j’étais ne tenait pas le premier rang

Dans le grand livre de juillet

Où j’écrivais  que dans la marge

Dans cette marge d’où l’on prenait le large

On partait à la chasse aux lézards et  aux pommes de pin

Voilà le préau et son vieux tableau noir

Qui brocarde ma mémoire

Ici je suis chez moi  au cœur d’une étoile de mer qui fut un temps

Une piqure d’abeille.

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4 juin 2011

Remonter le temps (Lorraine)


S’il me fallait partir au pays d’autrefois
Retrouver un  ailleurs , la surprise est  exquise !
Changer de pacotille, de souliers, de minois
 N’en doutez pas, très cher, je deviendrais marquise !

Comme rose en bouton, la bouche est mignonette
Et les yeux ingénus se baissent …ingénument
L’éventail se déploie, quant à l’escarpolette
Poussez donc, monseigneur, un peu plus promptement

Laissez donc mes rubans,  oui, ma taille est divine
Vous ai-je vu hier, froufroutant du jabot
Auprès d’Adelaïde,  ma charmante cousine ?
Gardez-le-vous pour dit : vous n’êtes qu’un nabot !

Ma toilette vous plaît, les volants sont fripons
Ne me chiffonnez pas,  j’aime la bagatelle
Mais vous m’importunez, laissez donc mon jupon
D’autres  viendront tantôt chanter la ritournelle

Ritournelle d’amour qui tant plaît aux marquises
Qu’elles soient du présent ou des siècles enfuis
Puisque j’en ai le temps je défais mes valises
Entrez donc, cher ami, je suis libre aujourd’hui

LORRAINE

4 juin 2011

En remontant le temps… (Adrienne)

 

En remontant le temps, j’arrive au 15 novembre 2008 et je refuse qu’on arrache mon père à ce lit où il voulait « mourir en paix ». Dans mes rêves de machine à remonter le temps, je commence par ce 15 novembre sombre et froid et les infirmiers venus le chercher avec leur ambulance ne l’emmènent pas contre son gré.

En remontant le temps, le 27 juin 1992 je ne me laisse pas chasser du mouroir appelé « soins intensifs » où je tiens la main de ma grand-mère Adrienne et où je me figure qu’elle m’entend encore, qu’elle sent la pression de mes doigts et la caresse de ma main sur sa joue ou du peigne dans ses cheveux. Je me moque que l’heure de la visite soit passée depuis longtemps. Je suis indélogeable.

En remontant le temps, ce fatal 17 avril 1987 je m’arrange pour être sur la route des vacances en Espagne : après la pause pique-nique, ma nièce A*** met sa ceinture de sécurité et sa mère se rend compte qu’elle est trop fatiguée pour prendre le volant. Mon beau-frère qui roule juste derrière ne la verra pas quitter la route et verser dans le ravin. Il ne sera pas veuf ni ses deux fils orphelins.

Si je remonte encore le temps, mon grand-père ne trébuchera pas sur un cageot placé malencontreusement, il ne tombera pas, ne se cassera pas la rotule, ne devra pas être opéré et ne fera pas d’embolie. Le 25 décembre 1986 ne sera pas notre dernier Noël ensemble.

Si je remonte encore le temps, le 6 avril 1934 on découvrira à temps qu’Yvonne se vide de son sang après l’accouchement. Aucune voisine bien intentionnée ne devra courir jusqu’au square d’à côté pour annoncer à un enfant de six ans que sa maman est morte. Après leur match de foot, mon père et mon oncle pourront rentrer  goûter et embrasser leur  maman et leur petite sœur.

Si je remonte le temps, on soignera la petite M*** à temps et on trouvera un spécialiste pour J***, même si elles ont la mauvaise idée d’être malades en pleine guerre. Et le grand-oncle Ivo ne meurt pas « pour la Patrie » fin octobre 1918.

***

Si je pouvais remonter le temps, la terre serait très vite surpeuplée.

4 juin 2011

La belle année 1908 (trainmusical)‏

Je suis quelques jours à Paris et je profite de musarder le long des Champs-Elysées.

Entre la Place de la Concorde et l'Arc de Triomphe, la rue est large. Il y a des arbres des deux côtés de la chaussée qui est envahie par des fiacres, des omnibus et des bicyclettes. Pas de tramways, c'est une des rares grandes artères de la ville qui n'aient pas de rails enfoncés  dans le revêtement. J'entends aussi quelques pétarades de voitures automobiles. Elles ne sont pas trop fréquentes, fort heureusement. J'espère qu'il n'y aura pas un jour un flot de ces véhicules. Comment ferai-je pour traverser si l'espace est envahi par ces engins ?

Il fait si bon aujourd'hui de flâner par-ci, par-là, et de rencontrer du monde habitant Paris ou venant d'ailleurs. Tenez, j'observe au numéro 26 un monsieur qui sort de chez lui. Son crâne est dégarni et a une barbe. Ses grands yeux semblent fixer quelque chose de bien précis, sans que je sache quoi. Surtout je pense le connaître, j'ai déjà aperçu son portrait.

Ah mais oui ! C’est lui ! Je m’en souviens maintenant, c'est le sénateur Poincaré ; Raymond Poincaré, notre ancien ministre des Finances. Succédera-t-il à Armand Fallières en tant que Président de la République ? Ne sait-on jamais.

Une chose est sure : quelle belle époque nous vivons !

4 juin 2011

Vous dites ? (Walrus)

Remonter le temps ?

Quelle drôle d'idée !

Je pense faire partie d'une génération à nulle autre pareille : dans ma jeunesse, on livrait encore le charbon en charrettes attelées à des chevaux faméliques copieusement injuriés et battus par des charretiers au langage idoine. Aujourd'hui, on vous livre l'énergie par câble, assortie de factures aussi hermétiques que ruineuses : quel progrès  !

Sans rire : pourquoi voudrais-je vivre une autre vie que celle que j'ai vécue ?

Quand je suis né, en dehors de la théorie de la relativité restreinte, un honnête homme pouvait encore espérer (presque) tout comprendre des choses de son temps. Aujourd'hui, pour vous soigner un furoncle, on mobilise une équipe interdisciplinaire (si vous pouvez la payer) : quelle évolution, quel progrès !

Où voudriez-vous que je trouve dans le passé une époque aussi passionnante et riche que celle que j'ai vécue ?

Bien sûr, cette aventure exaltante ne nous a pas menés aux paradis attendus, naturels ou artificiels. Et si le monde d'aujourd'hui en arrive sans doute à me faire regretter celui d'hier, le voyage lui-même valait bien d'être vécu.

Donc, je persiste et signe : le passé ? Non, merci !

Ou alors, remonter jusqu'à l'origine des temps et étouffer dans l'œuf l'explosion primordiale, ce vague frémissement du vide quantique.

Ne pas être et...

Hop ! Plus de questions !

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4 juin 2011

Irais-je …. (En attendant l'Éden)

Si je pouvais remonter le temps, récupérer les minutes, rattraper les heures. Si je pouvais explorer les siècles et les années … que ferai-je ?

 

Irais-je me promener le long du chemin de Saint Jacques, pérégrine parmi d’autres, voir ces visages burinés par le froid, le vent ou le soleil mais portés par une foi sans pareille ?

Irais-je me mêler à la foule heureuse et enthousiaste au pied de ce mur berlinois qui s’effondre, écouter Mstislav Rostropovich et son violoncelle ?

Irais-je jeter un œil au dessus de l’épaule de Chrétien de Troyes composant Le chevalier de la charrette, regarder ses expressions, le voir hésiter sur les rimes et les mots ?

Irais-je contempler ces tribus amérindiennes sur leurs territoires, encore maîtres de leur destin, maitre de leurs croyances ?

Irais-je naviguer sur le Nil pour remplir mes yeux de la splendeur pharaonique, caresser les chats sacrés et peindre mon regard de khôl ?

Irais-je écouter les seins nus et le regard flou Joan Baez lors d’un festival mythique près de Bethel ?

Irais-je me pavaner les cheveux courts dans ces années folles, pantalons larges, cigarettes au bec et alcool fort à la main ?

Irais-je …

 

Je ne sais pas …

 

Peut être souhaiterais-je juste me retrouver dans cette voiture, à l’abri dans ce parking, loin de la fureur du monde, lorsqu’il m’a dit pour la première, les larmes aux yeux, qu’il m’aimait.


4 juin 2011

Un tram en moins (Caro_Carito)

 

Matthieu n’a pas bougé du quai. Une heure, dix minutes, ça n’a aucune importance, personne ne le voit. La ville est trop grande et la gare charrie des corps et des vies qui s’éloignent à grandes enjambées mécaniques.

Immobile, il rembobine : le réveil à 6 h, ses mains à elle qui le poussait hors du lit, la douche et les céréales versées au petit dernier. La cravate salie par l’enfant et le soupir de soulagement à l’instant de partir. Pas une minute de retard, non un quart de minute, un rien, une poussière.

Le quai est vide, le train pour Strasbourg est parti à l’horaire dit, sans lui. Une panne, une bousculade. Un wagon de tram qui s’immobilise, sans raison, une course à perdre haleine. Il est resté là, bras ballants. Il a repris son souffle. Le téléphone portable s’est allumé, la voix chaude de Marion, son assistante. Oui, elle trouvera le dossier, les docs, les enverra. Il s’est excusé platement. Nul n’est vraiment irremplaçable.

La journée défaite, il rejoint un café où des voyageurs taciturnes se perdent dans une lecture à scandales. Un regard à son BlackBerry, il n’a plus rien à faire. Le temps se dénoue. Il commande un deuxième verre de blanc. Un prospectus traîne, une conférence, un vague thème spirituel. Accrocheur.

Si seulement, revenir en arrière. Pas juste remonter les minutes jusqu’au matin, avec un réveil qui sonne sept minutes plus tôt. Non plus loin… Jusqu’où ? Peut-être avant cette phrase : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : que la lumière soit ! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour. » Oui, quand le temps n’existait pas. Plus de contingence. Un corps ? Même pas. Endosser une existence sans origine, ni destination, sans demain, sans pourquoi. Et ce Dieu, pas commode, pas bavard, le laisserait peut-être tranquille, au bout du vide, avalé par une vie sans consistance.

Il serait cela : un silence, un souffle qui s’étiole sur cette terre sans nom, une poussière. Loin des trams, de ses bras à elle, de l’enfant aux yeux clairs qui lui reste inconnu. Loin de tout, loin de lui-même, ce Matthieu qui roule comme une bille affolée dans des jours et des semaines translucides.

Sur le quai vide, Matthieu est à deux doigts de se recroqueviller. Une poussette l’effleure, une voix aboie à un interlocuteur lointain un : « Tu ne réponds jamais, salaud ! » Sa main se crispe sur son billet. Même s’il tourne le dos au train d’après, qu’il aille au bureau ou qu’il se réfugie dans une salle obscure, le temps a ressaisi le cours de sa vie dans sa poigne d’airain.

Matthieu jette le billet inutile. Ses épaules se sont affaissées. Dans dix minutes, il appellera Laure pour un déjeuner impromptu. Il achètera le cadeau du petit, promis depuis deux semaines. Il aura tout remisé, le train qui l’oublie et ce creux de quiétude un instant si proche. Il est 10 heures.

4 juin 2011

Jour de fête (suite des défis #147 et suivants) (Jo Centrifuge)

 

Dom et Karine tentaient de se frayer un chemin dans la foule du marché.

-Tu la vois, cria Dom?

Mais Karine, plus petite, était bien trop affairée à jouer des coudes pour tenter d'observer quoi que ce fut.

 

Il était déjà passé deux année depuis leur étrange enlèvement. Alors qu'ils se disputaient dans l'appartement de Dom, un drôle de petit machin à l'éclat métallique, semblant sortir de nulle part, se mit à crépiter dans un angle du plafond. Puis ce fut une nuée aveuglante et une interminable sensation de chute, pour enfin se retrouver le derrière dans les épis de blé. D'un point de vue géographique, le phénomène ne les avait pas déplacé d'un iota. Ce qui leur mit la puce à l'oreille ce fut ce vieux paysan en costume de velours à côte qui tirait à grand peine la longe d'un acrébonsouèr de tête de mule de bourricot. Lorsqu'ils reconnurent au loin les clochers et l'hôtel de ville dépouillés de tout immeuble contemporain, ils durent se rendre à l'évidence. Non, ils n'étaient pas sur le tournage d'un film historique, c'était la réalité... de 1891.

Ils s'adaptèrent plutôt rapidement à vrai dire. De toute façon leurs ventres bien vite affamés ne leur laissèrent pas d'autres choix. Karine trouva un emploi à l'usine de tissage et Dom, devenu tâcheron, louait ses bras à la journée, tantôt pour des travaux agricoles, tantôt pour des commerçants. Ils purent ainsi emménager dans un petit meublé sous mansarde. Le soir venu, ils évoquaient « le bon vieux temps » de leur futur, les yeux perdus dans la lueur vacillante d'une lampe à huile. C'est lors d'une de ces veillées qu'ils se résolurent à adresser un message. Et ils pensèrent immédiatement à cette vieille photographie que possédait Léa, leur amie commune, qui était si fière de leur conter son histoire encore et encore. C'était une vue de la chapelle Sainte Eulalie devant laquelle figurait l'arrière-arrière-grand-mère de Léa. Le ferrotype portait au dos une mention manuscrite « 1893, midi, le dimanche de la foire annuelle ». Un jour mémorable au cours duquel le photographe, fou amoureux de la trisaïeule, pris ce cliché espérant attirer ses faveurs et faire sa demande en fiançaille, blablabla... C'est dingue ce que Léa et ses histoires de famille pouvaient leur manquer...

 

Ils atteignaient enfin la chapelle. Le clocher sonnait moins le quart, le photographe, en redingote et chapeau melon, avait mis en place son appareillage. Le soleil de midi inondait la place où vaquaient tranquillement badauds et camelots. Resplendissante dans sa longue robe blanche, la trisaïeule de vingt ans, tout sourire sous son ombrelle, prenait déjà la pose. Des étals, la bise emportait des effluves fruités et partout des pétales de fleurs d'acacias virevoltaient dans l'air lumineux.

 

-On ne bouge plus!

 

Avec leurs tristes mines, enveloppés de haillons, Dom et Karine s'empressèrent de de se placer. Bien en vue, ils brandirent une planche sur laquelle ils avaient inscrit au charbon de bois un « Léa, tout va bien », pathétique et inutile appel au secours.

 

Le magnésium s'enflamma.

 

-Voilà, c'est fait, fit Dom dépité. J'espère que Léa saura nous voir sur cette photo.

-Et après? Reprit Karine, amère. Qu'est-ce qu'elle pourra bien faire? Personne ne pourra rien d'ailleurs.

-P'tin, le pire c'est que tu as mille fois raison...

Deux ans à attendre cet instant, espérant confusément un miracle, mais rien... A présent, ils devaient s'inventer une nouvelle vie, vaille que vaille. C'est Karine, émue par le désarroi de Dom, qui donna le coup d'envoi.

-Ah ce que j'ai mal aux pieds! Foutus sabots.

Cette supplique rasséréna Dom :

-Je t'avais dit d'y mettre plus de paille. Allez, viens, on va chez Germaine, je te paie une absinthe. C'est jour de fête, oui ou non?

4 juin 2011

fantome :voyageur du temps‏ (titisoorts)

Nous avons été les premiers.Je me souviens au tout début, j'ai embrassé tout ceux que j'aimais avant de partir.Nous avons été les pionniers de cette aventure de l'humanité.Pouvoir être spectateur de notre histoire. J' ai d'abord senti pendant le voyage comme des picotements. Grace aux études de Ronald mallett, la science avait fait un grand pas. Ils avaient choisi la date du 14 Mars 1610, l'assassinat d'Henri IV. Je me suis retrouvé dans ce château au matin. Ma mission: savoir ce qui c'est vraiment passé cette journée. J'ai donc erré comme un fantome, d'ailleurs j'étais un fantome. Je ne pouvais qu'observer les scenes.Je croisais plusieurs personnes qui ne me voyaient pas, quelle sensation bizarre.Je me suis mis à chercher le roi.Une fois devant lui, je n'en revenais pas (je sais, pour un fantome)"je suis devant le roi Henri IV, tout en sachant que bientôt il se fera assassiner.Je connaissais mon sujet sur le bout des doigts.Je savais que sous sa barbe, il y avait la cicatrice d'une tentative de meutre au couteau en 1594. Mais je nétais pas pour çà. Je devais juste le suivre et en apprendre plus.J'étais fier d'être le premier voyageur du temps. J'allais être un heros, en esperant que le retour se passera bien.
Maintenant que j'y repense, la premier mission s'est bien passé.
J'ai ensuite continué cette mission quelques temps plus tard, après l'engouement médiatique. Ma mission: savoir pourquoi et comment la tête d'Henri IV a été retrouvé en 2008 à Paris chez un couple de retraités de la fonction publique qui la conservait depuis 1955.
Maintenant tout le monde voyage, surtout les classes d'élèves pour apprendre et revivre l'histoire.
Si quelques fois vous avez froid dans le dos ou bien vous sentez comme un courant d'air je suis peut être en train de vous étudiez...
 

4 juin 2011

tempi (tiniak)


Le temps... Le temps... mais qu'est-ce ?
Considérant celui d'une vague caresse
polissant la surface au dos d'un galet rond
celui du météore au flanc de l'horizon
passant inaperçu dans le jour qui paresse
où vivre ?
À ce moment près d'elle seule ? dans son livre ?

Temps passés ou futurs n'êtes à l'aujourd'hui
que reliquats obscurs, rêves inassouvis
- mêmes, imaginaires...
C'est d'ici, maintenant, que je prends le parti
d'en faire
un endroit familier où je vais prendre l'air
du temps
tel qu’il me plaît vraiment

Me voici dans Paris croisant un éléphant
connu de mes amis et de moi seulement
à cette heure
(où l'On craint le hulan cantonné à demeure)
et qui sera bientôt des plus problématiques
quand l'ère aura versé d'Empire à République

Trois Jules vont venir au devant de la scène
arracher les marmots à la mine et aux champs
pour les jeter sitôt brailler "Allons z'enfants !"
sur les chemins de gloareu...
Sans faire autant d'Histoire de France
moi, je n'en aime qu'un pour tout ce qu'il balance
et prône au Décadent sur les quais de la sienne
de Cène

L'à-présent me taillade et son vent libertaire
me prêtera sa main pour entrer en enfer
comme on va d'un bon coup achever la semaine
passant à la revue des deux mondes le seul
qui vaille
de souiller nos linceuls aux fruits de nos entrailles

Sorties des toits bourgeois dont les cheminées fument
grisant le ciel joufflu, des colonnes d'écume
plombent, empestent
l'âpre souper frugal des demeures sans restes
la voisine repue sous son mari trop gras
le paternel inceste
la poularde
qu'arrose de son jus la bonne - campagnarde !
la suée des dortoirs
et le vieux saucisson pourrissant sous les draps
qui finiront charpies paquetées aux armoires
sanitaires
et panseront les plaies de trop pauvres misères

Des fenêtres les pianos las
pleurent des doigtés réfractaires
à ces mélodies populaires
qui romancent les célibats

Dans cette vaste fourmilière
au quotidien
je bade un art à son affaire
aussi mon chien
relevant la piste tracée
par les humeurs
d’artistes battant le pavé
jusqu’à pas d’heure

C’en est fini du bon Parnasse
levons haut le vers libéré
sur le boulevard Montparnasse
les apaches vont défiler

Jusqu’à pas d’heure, alors c’est dit
tandis qu'auprès de moi tu lis
je rêve encore et reste ici

4 juin 2011

Juste avant… (Mamido)

mamido

Vous m’offrez de remonter le temps ? Comme c’est gentil, aimable à vous !
Et, vous allez constater que je ne suis pas très exigeante et que ce n’est pas moi qui userai votre machine à remonter le temps pour une destination trop lointaine ou un trop long voyage.

Non, je ne désire pas embarquer pour le dix-neuvième siècle, ni pour le siècle des lumières et encore moins pour le moyen-âge. Car, même s’il s’y est déroulé des évènements passionnants, de grandes révolutions culturelles, intellectuelles, scientifiques ou industrielles, je ne désire pas y assister.

Voyez-vous, en ces temps-là, le monde n’était pas très agréable pour les femmes. Sous la coupe des hommes, sans aucuns droits, elles ne pouvaient accéder à aucunes fonctions autres que celles d’épouses et de mères, dont la destinée était de s’épuiser dans de nombreuses grossesses avant de finir par mourir en couches… Vous pensez que je noircis le tableau, mais pas tant que ça, en tout cas pas pour les femmes du milieu modeste dont je suis issue.

Non, moi, j’aimerais juste revenir aux années quatre-vingt.
J’ai une photo, là, sous les yeux. Je suis jeune, la trentaine triomphante, pas trop vilaine, ma foi. Les enfants sont « sortis du maillot », comme disait ma grand-mère. Assez grands pour se débrouiller, ils marchent, mangent seuls, dorment toute la nuit, on les comprend quand ils parlent. Ils poussent comme des champignons, sont joueurs, joyeux, drôles et rieurs. Et ils obéissent encore à peu près à leurs parents…
Et là, le bel homme au regard amoureux, c’est mon mari… Mmmmmh !

L’époque est belle et insouciante… Dans ces années-là, les lendemains chantent, enfin, c’est ce qu’on croit…
Nous nous levons, chaque matin, pour aller faire un travail que nous avons choisi et que nous aimons. Nous retrouvons des collègues qui, comme nous, apprécient ce qu’ils font. Nous avons le respect de nos chefs, de notre hiérarchie qui parait reconnaître notre travail à sa juste valeur.
Et, autant que je me souvienne, on bosse autant que maintenant, mais dans la bonne humeur et sans le stress.
Les journées sont plus longues, les semaines aussi, mais comme il y a du travail à côté de chez soi, on passe moins de temps dans les transports.
Les enfants vont à l’école le samedi matin, l’après-midi est consacrée au ménage, aux courses. Comme le week-end est court, pas de sorties aux destinations lointaines, fatigantes et coûteuses. Le dimanche est dédié à la famille, aux amis, au repos, aux petites promenades dans les environs.

On ne gagne pas des cents et des mille mais bien suffisamment, à deux, pour élever et gâter nos enfants, leur payer des vacances et même construire une petite maison, avec un jardin.

Mais ça, c’est avant, juste avant.
Juste avant que la vie et le monde ne deviennent si durs pour tous.
Juste avant que les riches et les puissants ne veuillent faire payer aux moins riches et moins puissants qu’eux le fait qu’ils aient osé espérer en des lendemains meilleurs.
Juste avant que dans le travail, pour ceux qui en ont encore, de nouvelles relations s’établissent basées sur la défiance et le mépris, la suspicion et le contrôle, la rentabilité et la compétition…  pardon, concurrence.
Juste avant que nos enfants ne grandissent et, avec eux,  notre souci de leur avenir et surtout la désagréable impression que leurs conditions de vie seront moins faciles, moins heureuses que les nôtres.
Juste avant que ne viennent le temps des disparitions et des deuils, l’avancée vers la vieillesse et le renonc…

Ah non, pas du tout !
Car avant de devenir une vieille dame indigne, laissez-moi être une cinquantenaire indignée, qui se battra toujours et ne renoncera jamais à ce que, pour les générations futures, des jours meilleurs arrivent et que les lendemains chantent…

 

4 juin 2011

Retour au paradis (Zigmund)

J'ai  six ou sept  ans .

Ma maison est située dans une rue calme ; il y a une grande cour , une terrasse .

Je vais à l'école, à côte du magasin de mon papa. J'aime plonger mes mains dans les sacs de céréales et faire glisser les grains de blé entre mes doigts 

 Mon grand père enveloppé  de son châle  blanc et bleu récite les prières en hébreu, il ne faut pas le déranger. Mes grands mères font de la pâtisserie à base de pâte d'amandes et de miel. J'aime l'odeur des piments qu'elles font griller  pour les faire sécher au soleil sur des planches de bois.

 Il m'a été offert, à cette époque, d'apprendre à lire en français puis en hébreu, c'est l'un des plus beaux cadeaux que j'ai reçus.

Quand je sors de l'école, je passe aussi voir mes oncles et tantes qui m'offrent quelques friandises. La famille n'est jamais bien loin,  c'est bien agréable et pas seulement pour les bonbons.

On m'a inscrit au conservatoire de musique,  mes profs sont sévères, mais j'aime le solfège et mes parents ont acheté un piano sur lequel je tapote les premières notes de la toccata de Bach .

  L'hiver n'est jamais froid ici. .Il parait qu'en France(en métropole) il neige souvent, on me dit que l'herbe y est bien  verte et  que les vaches sont belles.

  Je rêve devant les photos de la falaise d'Etretat ou des alignements de Carnac que je découvre dans mes livres de classe. J'aime  aussi regarder les images des potagers et des arbres en espalier ...

Avec les copains nous grimpons dans les vieux oliviers du champ voisin, puis nous assistons  à la récolte et à la préparation des olives dans de grandes jarres de terre cuite.

Il fait  très chaud en été .Sieste obligatoire pour tous. 

Fatima, notre jolie nourrice, se couvre de  son grand  voile blanc pour nous emmener au jardin public . Juché sur une balançoire,  je me gave de mûres . Parfois nous allons sur la place Carnot où je fais de la trottinette ou du vélo.  zigmung1

(Photos extraites du site Mekerra  merci à Francis Rodriguez)

Il y a aussi la piscine et son toboggan et le théâtre de verdure où j'assiste à des spectacles de danse ou de chansons. A la sortie, nous mangeons des glaces au créponné puis rentrons à pied dans la fraîcheur du soir.

Mon papa est passionné de cinéma, il m'emène souvent avec lui et me transmettra pour toujours le virus du septième art. Il m'emmène aussi au stade et  parfois je suis étonné de le voir, lui si calme d'habitude,  hurler aux footballeurs :"vas jouer aux billes !"

 Je regarde avec méfiance ce petit frère qui braille dans son berceau et monopolise l'attention de mes parents.

Il y a aussi l'impressionnant défilé de la légion étrangère.dernier-camerone-01     

Photo José Crespo (site mekerra)

Il y a les pique nique avec les cousins à l'Orange, et je rêve d'un baptême de l'air dans l'un des coucous du petit aéroport proche.

Il y a les paysages méditerrannéens, les orangers, les oliviers, les agaves.

Un jour, il y a ma première éclipse totale de soleil qui va me marquer pour le restant de ma vie.

Et ces villes blanches et la mer bleue transparente...

C'est cette mer que je vais traverser deux ans plus tard pour un voyage sans retour.

 Vue d'ici elle n'aura plus jamais la même couleur.

Voilà je vous laisse le fauteuil à voyager dans le temps....

Zigmund2Prenez en soin...

4 juin 2011

Participation de 32Octobre

 

Il était une fois… il a été une fois… j’étais sur un échafaud…

Oui, vous avez bien lu.

 

C’était il y a bien longtemps.

Attendez que je vérifie dans mes papiers. Car je suis toujours senti obligé de tenir à jour la chronologie de mes différentes vies. J’ai la mémoire qui flanche.

 

Celle que je vis en ce moment est la 7ème, si mes comptes sont exacts.

 

Mais je ne suis pas sûr que tout ce qui est noté sur mon carnet de route soit parfaitement exact. Les pages, pour certaines, commencent à être illisibles. Et j’ai dû tant de fois disparaître pour survivre, me cacher pour échapper à mes poursuivants.

 

Mais je suis là aujourd’hui pour vous en parler.

 

Ci-dessous, quelques événements que j’ai vécus, comme on dirait maintenant de l’intérieur.

 

Je fus l’un des trente-deux derniers fidèles de celui qui fut surnommé « le Roi de la Vendée ». Le 23 mars 1796, les troupes de Hoche l’avaient fait prisonnier. Il avait continué de se battre dans le bocage vendéen. Traqué et malgré ses blessures, il s’était risqué à de nombreuses escarmouches avant d’être arrêté.

 

Mais le 29 mars 1796, place de Viarmes, à Nantes, le général François-Athanase Charrette de la Contrie a été fusillé devant les troupes.            

 

Général Charette

 

 

Exécution du général Charrette (Julien Le Blant)

À ce moment-là, je me suis souvenu des paroles que Madame Roland, lors de sa conduite à l’échafaud le 8 novembre 1793, avait dites à Bosc, au pied de la charrette :

« Liberté, liberté, que de crime on commet en ton nom ! », phrase qui deviendra immortelle.

 

 

Je continuais de vivre.                                                              Madame Roland

 

Mais malheureusement, l’histoire me rattrapa. Je fus un des derniers guillotinés de cette triste période. Juste un inconnu qui paya de sa vie son engagement.

 

Mais rassurez-vous, j’ai vécu d’autres vies après celle-ci. par exemple, celle qui me permet de vous narrer cette histoire aujourd’hui, samedi 4 juin 2011.

 

Quelques lignes pour ne pas oublier…

4 juin 2011

Remonter le temps (Oncle Dan)

 

Je me souviendrai le reste de mes jours de celui où j'ai appuyé sur la sonnette de la maison aux volets bleus. La porte s’ouvrit sur cent cinquante kilos de muscles briseurs de bascules publiques. Le colosse avait une grosse tête chauve et pâle, défigurée par un affreux rictus. Une tête à manger du verre pilé et à tuer les rats avec les dents.

Mes craintes s’amplifièrent à la vue de l’être étrange qui surgit derrière le gorille, et qui avait dû revêtir, dans un passé lointain, l'apparence d'une femme.

Elle bouscula l’énorme et lança les vagues de son triple menton dans la pleine mer de sa poitrine en ouvrant la bouche, mais les mots qu’elle voulut en extraire furent refoulés par la banane qu’elle engouffra dans le même temps avec une surprenante rapidité.

Pouvez-vous m’en dire davantage, demandai-je à l'hercule en extirpant de ma poche la lettre qui m'avait fait courir jusqu'à lui sans me retourner.

Le molosse me tira à l’intérieur de la maison en explorant de son regard chalumeau les alentours pour s’assurer que nulle oreille ni oeil suspects ne nous espionnaient.

Suivez-moi. Je vais vous montrer ma machine à remonter le temps, dit-il.

L’écoutez pas m'sieur, crachouilla la baleine entre deux bananes. Tout en chassant de ses protubérances mamillaires quelques miettes de croissant rassies, elle ajouta "S’rait capable d'inventer n'importe quoi pour se rendre intéressant sur les blogs d’écritures. Vous en faites pas, sa cocotte minute ne bougera jamais du hangar à fourrage".

Ta gueule Paulette hurla le colosse tout en me tirant par la manche. Nous traversâmes en quelques enjambées le potager derrière la maison et pénétrâmes l'abri de jardin à l'intérieur duquel trônait une espèce de batyscaphe  composé de cuves, lavabos et tuyauteries de toutes sortes.

Il y a deux places. Dépêchons-nous, dit-il en me poussant sur un siège qui ressemblait à celui d'une 2CV, l'univers est en pleine expansion, il n'y a donc aucune minute à perdre.

Il tira sur un démarreur et l'engin se mit à vibrer comme de la gelée de coing par grand vent. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais je fus soudain envahi par la certitude que je ne reverrais jamais Paulette.

Les cloisons de l'abri de jardin disparurent de ma vue et j'ai nettement senti que c'était le début de mes ennuis.

Le problème, disait le molosse, est que le temps et l'espace étant la même chose, il nous faut dépasser la vitesse de la lumière si nous voulons remonter le temps. Où voulez-vous que je vous dépose ?

J'étais pris au dépourvu. Déposez-moi en Egypte antique dis-je pour laisser une confortable marge de manœuvre au pilote. Je remarquai alors sur son avant-bras un tatouage "Sécurité – Tranquillité – Bonheur" qui m'apaisa inconsidérément. D'autant que je voyais bien qu'il transpirait de plus en plus et tremblait de tous ses membres, ce qui mettait en mouvement pas moins de deux cent cinquante quatre ossements auxquels s'ajoutaient une dizaine de dents et une prothèse. Il me regarda avec une expression de stupeur et de désolation telle que je n’en ai jamais vu avant ni depuis sur d’autres physionomies humaines. Il tendit le bras gauche pour me montrer le compteur de vitesse. Nous nous traînions lamentablement à deux cent quatre-vingt mille kilomètres à la seconde. J'aperçus alors un autre tatouage qui disait "erreur d'impression – ne pas tenir compte de l'avant-bras droit".

L'engin finit par s'immobiliser dans une grande lumière de fin du monde.

On aura au moins évité les trous noirs, dit-il, pour se rassurer. Quand on glisse dans ces machins-là, on a un mal de chien à s'en sortir sans être obligé de revivre sa vie entière.

Une hypothèse frappée au coin du bon sens, de la saine logique et de la plus fine observation voulait qu'à défaut de pouvoir remonter le temps pour cause de vitesse insuffisante, nous n'avions pu que le descendre. Mais comment est-il possible de descendre le temps ?

Pour espérer pouvoir répondre à cette question, il fallait déjà que la poussière environnante se dépose. Les cloisons de l'abri de jardin apparurent peu à peu.

Nous traversâmes le potager dans l'autre sens. Il paraissait abandonné. Les tomates et les salades avaient disparu. Paulette aussi.

La maison aux volets bleus paraissait déserte. Pourtant, un transistor diffusait des informations. Nous avions effectivement descendu le temps car un journaliste annonçait que Martine Aubry était présidente avec cinquante virgule six pour cent des voix.

Oncle Dan

4 juin 2011

Remonter le temps (KatyL)

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