Participation de KatyL
à paraitre dans une revue d' ART :
"femme-peintre, affamée de couleurs cherche:
- une palette en bois de cornes de cerf pour abondants mélanges (palette de porc trop commune)
- achète également pinceaux en poils soyeux et résistants aux assauts de la passion artistique
- et quelques toiles pour de futures œuvres étoilées..."
contacter KatyL si vous possédez tous ces "instruments" par le blog des défiants.
On cherche ... (MAP)
- Paire de chaussures très légèrement usagée cherche semelles "crêpe" pour l'accompagner dans une petite sauterie !
- Coquetier taille XXL seul dans la vie depuis trop longtemps cherche oeuf d'autruche pour combler son vide !
- Chouette aimant la lecture cherche la dernière édition de "Vol de nuit" !
- Kangourou expert en voyance cherche une âme soeur avec poches sous les yeux !
- Génie cherche lampe tout confort ! Paiement selon vos souhaits !
- Liquidation d'un lot de clepsydres. Paiement en liquide uniquement !
- Poule ayant couvé oeuf de tortue cherche dictionnaire bilingue pour comprendre ce que lui dit "son" petit !
- Moule à gaufres cherche une bonne pâte pour partager son quatre heures !
- Mouton allergique à la laine cherche fourrure synthétique (blanche si possible !)
- Plaque de chocolat nature cherche noisettes pour rompre monotonie !
-40 voleurs amnésiques cherchent mot de passe perdu ! En récompense : un Ali-BABA au rhum !
Les petites annonces du marché (Sebarjo)
Un matin, comme bien souvent le samedi, je me rendis au marché, celui aux mille étalages qui se dresse sur la grande place, au pied des anciens remparts de la ville.
Quelle ne fut pas ma surprise ce matin-là, de lire dans un journal distribué par une espèce de grande courge - qui marchait tranquillement - des articles assez délirants sur nos amis les fruits et les légumes .
Et Ce qui retint surtout mon intention fut les petites annonces, assez étranges, mais au final plutôt amusantes. En voici quelques-unes que je pus lire et que je vous livre aujourd'hui...
Les Petites annonces du Marché |
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Orange amère recherche citron pressé pour lui courir après. Plus si affinités
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Orange sanguine recherche citron givré pour tuer le temps |
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Vieille coque de noix recherche cerneaux à mettre à l'amande |
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Banane perdue sur la plage depuis l'été dernier recherche chanteur déjanté. Vieux rockers s'abstenir |
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Belle de Boskoop cherche bonne poire pour se payer sa pomme |
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Potiron cherche gros carré pour triangle amoureux |
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Potimarron recherche belles châtaignes pour se poêler |
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Topinambour recherche vieille patate pour l'emmener voir un navet. S'adresser à l'étal 22. |
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Blette loue villa sur ses côtes. Vue imprenable sur la Halle aux poissons. |
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Petit pois recherche grande asperge pour faire de jolis lardons |
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Framboise recherche fraise pour la ramener |
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Jolie reinette d'Armorique échange pépin contre un p'tit coin d'paradis |
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Groseille recherche la prunelle (de ses yeux). Lentilles s'abstenir. |
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Recherche grenades pour s'éclater |
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On demande des artichauts pour un buffet froid. Etal 18 |
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Andouille vous cherche des salades pour changer sa douille en dive |
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Abricot recherche centrifugeuse pour chanter en duo Hey Jude (abricot) |
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On recherche des crosnes en bourg pour mise en bière |
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Gousse d'ail recherche jeune échalote qui accepterait de s'occuper de ses oignons. Larme facile s'abstenir |
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Concom(bre) recherche Bette(rave) pour former un couple bien (brave) |
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Tête d'ail pas peu fière cède melon. Faire offre à l'étal 32. |
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Maïs recherche gitane pour partir en fumée |
Comme c'est venu, écritures inconcientes ou incon. (titisoorts)
Recherche sapin Nordmann pour le ramener chez ma belle mère et dire "ça sent le sapin."
Recherche Bouteiller, pour mettre Paris en bouteille, et Montcuq en vitrine.
Recherche nègre pour écrire un roman. Lorsque j'ai la page blanche, je broie du noir.
Recherche personne pour travailler sur le bord de la route, condition: que ses vêtement ne réflèchissent pas plus que lui.
Recherche remèdes efficaces contre le ver solitaire, j'ai tout essayé, je persévère.
Recherche ange qui rêve par la fenêtre, jamais vous ne l'aurez ni l'Alsace d'ailleurs.
PETITES ANNONCES EN TOUS GENRES (Venise)
Cherche individu qui en essayant d’échouer est arrivé à ses fins.
Cherche individu qui me sortira de situation où l’on n’a pas grand-chose à raconter pour voler à mon secours
Peut lutter contre la faim en permettant à certains de lécher des timbres-poste (dix calories assurées).
Cherche personne qui pourrait compter le nombre d'insectes que j’avale en dormant (forte rémunération)
Cherche observateurs de tornades pour me dire où planter ma tente cet été.
Cherche médecin qui guérit les séro-positifs, le zona, la tuberculose pulmonaire et surtout les vergetures.
Cause présence belle mère couple jeune marié cherche chambre pour 1h par semaine pour intimité.
ANPE recrute une esthéticienne connaissant l’électricité en bâtiment.
Des promeneurs ont retrouvé en forêt des os humains : tibias, fémurs, le docteur a indiqué qu’on ne pouvait plus rien faire pour ce malheureux.
Petites annonces pas postoliques mais presque (Joe Krapov)
A VENDRE :
- Chaise d’appartement de style Louis XIV. Etat neuf, excepté un trou au milieu du siège.
Contacter M. Aillagon, le château 78000 VERSAILLES
- Trône ayant trop fait la foire.
S’adresser à M. Silvio Bunga-Bunga 2, place de l’Eglise79100 SAINTE-VERGE
- Nain de jardin devenu germanophile au fil du temps.
Ecrire à Mme Blanche Neige chez sa maman au Cap Nègre 83980 LE LAVANDOU
- Pomme de douche historique subtilisée dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel à New-York.
Faire offre à M. Fantomas, sage thaïlandais, hôtel Sofitel de BANGKOK
PUBLICITE :
- Un remède peu conventionnel mais efficace contre la maladie d’Alzheimer : perdez la tête en une seule fois grâce à l’invention révolutionnaire du Dr Guillotin, utile aussi pour raccourcir les ambitions de ceux qui ont attrapé la grosse tête.
S’adresser à M. Deibler, 12 rue du Petit matin blême à 35150 CORPS NUDS ou téléphoner aux heures de bourreau au 06 99 99 99 99
- Lot exceptionnel d’objets destinés à lutter contre la bêtise proverbiale des proverbes. Se compose de :
1 emplâtre pour jambe de bois ;
2 boîtes d’épinards pour masque de fer ;
Trois pansements prophylactiques pour plaie d’argent ;
Un truc en plumes pour alléger les années de plomb ;
Une cruche incassable pour aller souvent à l’eau ;
Une bouée de sauvetage fluorescente et un manuel de natation pour chien accusé de la rage ;
En vente à la pharmacie Lopez place Edouard Condom, 02400 GLAND
- Meublez votre maison et votre conversation à bas prix grâce à notre catalogue de mobilier rare :
Porte ouverte déjà enfoncée ;
Fenêtre de tir pour fusée Ariane ;
Cheminée grande largeur pour que le père Noël dépose plus de cadeaux ;
Vaisselle incassable pour scènes de ménage de jeunes couples et couteaux de marque « Ravaillac » pour scènes de ménages de vieux couples. Ces couteaux sont fabriqués à Thiers où l’on se moque du tiers comme du quart du quart de Brie comme du brie de Meaux et même du bris dû aux mots ;
Pour les familles pauvres, la maison ajoute la table de multiplication des pains.
Notre magasin, « L’Arlequincaillerie », est situé 32, rue Félix Lévitan à 49150 BOUZILLE
CEDE GRATUITEMENT :
- Cause crise économique, céderais gratuitement à couple hétéro ou homosexuel en mal d’adoption sept charmants bambins dont un petit dernier très déluré.
Ecrire à M. et Mme Poucet, 12 rue Marcellin Caillou 35250 SAINT-SULPICE-LA-FORET
ON RECHERCHE :
- Bandit manchot achèterait bras artificiel pour pouvoir à nouveau brandir deux pistolets et crier « Haut les mains ! ».
S’adresser à Mme Martingale, caisse du Casino, 73 rue de la Roulette russe 51130 BERGERES-LES-VERTUS
- On recherche, dans l’intérêt des familles : Ornicar ; La septième compagnie ; Suzan désespérément ; Le diamant vert ; Les pantoufles de Jean Constantin ; Les amants de Fréhel ; Les tuyaux et la grande échelle pour éteindre l’incendie à Rio ; Les années folles de l’ex fan des sixties
Ecrire à M. Guy Lecorne, 23 rue Montéton 47250 COCUMONT
VIDE GRENIER VIRTUEL :
Logiciel servant à multiplier par 3 les triples A dégradés par des agence de notation de deuxième classe donc mal notées ;
Chéchia ayant appartenu au B de Tunis ;
Machine à transformer les C, utile aux rugbymen intimidés par l’AAK ;
D truqués ;
Poêle magique pour réussir l’omelette sans casser d’E ;
Pendule tournesolaire servant à localiser le point G de la Castafiore ;
Nécessaire de réparation des coups dans l’L ;
Boîte à bisous destinée à chantourner ceux qui sont visés par la Tyrolienne de la N ;
Coussin lâcheur de P ;
Canapé de marque Cossard permettant de ne pas se casser le Q ;
Bouteille d’oxygène Sanplaisir pour ne pas manquer d’R ;
Edition princeps du « Loup des steppes » d’Hermann SE ;
Pluie bretonne pour pourrir les T de ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des séances d’UV ;
Méthode oulipienne pour écrire sans Z des lipogrammes en W ;
Logiciel de notation des films X consacrés à la copulation entre eux de celles et ceux qui vont se faire voir chez les chromosomes Y ;
Texte court de Joe Krapov permettant d’aggraver son K, si c’est encore possible : « Ca, c’est fait ! ».
Cookies (Zigmund)
- chat échaudé cherche séchoir...en parler à l'archiduchesse.
- daltonnien cherche marchande des quatre saisons pour en voir des vertes et des pas mûres.
- donne lot préservatifs peu servi garantis première main.
- héméralope cherche nyctalope pour nuits blanches.
- médecin énervé cherche hacker confirmé pour mettre à mort Vitale
- cherche film alimentaire pas cher. contacter Dr Watson...
- banquière en mal d'amour rencontrerait gangster viril pour élever petits banksters.
-
échange chat à neuf queues contre chat neuf.
- professeur cherche agence de notation pour correction copies.
- locataire habitant gite immonde quai Branly cherche petite chambrette à Pigalle.
- 2012 échangerais nain exité (à talonnettes) contre nain porte quoi (blonde aryenne s'abstenir)
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merci à
wikipedia
A cours d'idées.. (Lise)
Lettre annonyme cherche mot inconnu pour rédiger petite annnonce. Libres penseurs s'abstenir.
Trouvé angle mort au coin de la rue des faux fuyants. Cause: perdue d'avance.
Défi #172
A la suite du facétieux Pierre DAC
ce nouveau défi a pour thème "Les petites annonces"
(plutôt déjantées... bien sûr, mais aussi poétiques, littéraires ....)
un exemple signé Pierre DAC : "Armée du Salut recherche un individu louche pour servir la soupe populaire."
ou bien encore : "On demande des personnes sachant compter
jusqu'à dix pour vérifier des doigts dans une fabrique de gants."
A vous de jouer ... avec moultes trouvailles !
Nous accueillerons vos annonces à :
Pratiquent les jeux de hasard
RÉSUMÉ DU JEU DE L'HUMOUR AU HASARD (Joye)
Tout d’abord, on tire trois coups (dans la tête du lecteur) et la pièce commence (à nous énerver).
ACTE LE PREMIER (mais pas le dernier, hélas)
Silvia ne veut pas épouser Dorante sans le connaître (parce qu’elle a peur que cela soit une autre nénette, après tout, Dorante, c'est pas un prénom de pouffe ?). Donc elle envoie sa femme de chambre dans sa place, à savoir Lisette (parasite qui ronge les bourgeons de la vigne).
Mais les grands esprits se rencontrent (ailleurs que dans cette pièce) et Dorante s’habille en valet (qui s’appelle Bourguignon car c’est un beauf - beauf bourguignon, vous connaissez, non ?) pendant que son serviteur Arlequin (qui deviendra plus tard chef d’une grande maison de rédaction) pour se présenter. Monsieur Orgon (qui a inventé le Wurlitzer, d’où sa fortune) et son fils Mario (non, pas celui qui a inventé le jeu vidéo, c’est l’autre) sont au courant de ce qui se passe (au contraire du pauvre lecteur).
ACTE LE DEUXIO (car jamais deux sans toi, hein ?)
Dorante et Silvia sont consternés de se retrouver séduits par des pauvres ploucs ignobles (bonjour les troussages de domestique) et les pauvres ploucs ignobles commencent à se prendre pour des grosses légumes (leur séduction mutuelle faisant le pois). Dorante, ne pouvant plus, se dévoile, au grand soulagement de Silvia (qui, elle, garde son burqa, l’histoire de voir comment tout va se dérouler, n’ayant pas lu la pièce jusqu’à sa fin pour savoir).
ACTE CRIMINEL LA CROTTE (the turd en anglais) :
Silvia tient à faire souffrir Dorante, ce sera la preuve de son amour (mais pas du sien) s’il abandonne la chipie friquée (elle-même) pour épouser la fausse femme de chambre (elle-même encore). Mais le coup n’est pas réalisé avant que son frangin Mario (le super Mario Brother) l’aide à rendre jaloux ce stupide Dorante (ignorante). Ce n’est qu'à la nuit de noces où Silvia se dévoile, et là, ce sera trop tard pour sa proie (la poire). Arlequin et Lisette, eux, s’aimeront aussi, mais sans sous, et donc moins heureux que les deux pauvres riches.
ACTE IV
Il n’y en a pas (ce sera donc un acte manqué).
Allez jacter à l'Est (vegas sur sarthe)
On prétend que le hasard fait bien les choses mais pour qui?
Pour celui qui va tout droit en prison sans toucher 20 000 balles ou pour celui qui s'achète deux hôtels Rue de la Paix?
Pour celui qui va aux jeux du stade ou pour celui qu'on jette aux lions?
C'est de cette cruelle situation - lorsqu'un esclave perdait à un malheureux concours de circonstance - qu'est venue l'expression "Jeter au hasard" comme si Hasard était un nom pour un lion?
Passe encore pour une balance ou un sagittaire (le gobelet avant de jeter les dés)
Moi j'affirme que le hasard seul n'existe pas, son nombre et son orthographe sont d'ailleurs mal définis, pour ne pas dire aléatoires.
Certains l'écrivent avec un 'z' alors que d'autres en mettent deux; c'est parce qu'il existe plusieurs zazards, ne serait-ce que les deux plus connus: le hazard malheureux et l'heureux hazard.
Chaque pays possède ses hasards qu'il n'échangerait pour rien au monde. Nous, français avons la coïncidence et l'impondérable, le pot et la poisse tandis que les italiens ont la scoumoune et les arabes la baraka...
Par bonheur un malheureux hasard peut cacher un heureux hasard:
Tenez, si par hasard la roulette vous ruine vous pouvez toujours tenter la russe avec le flingue sur la tempe... on ne sait jamais, le canon pourrait
s'enrayer ou vous pourriez tirer au hasard sur le croupier.
A l'inverse on dit de celui qui s'en tire bien qu'il ne laisse rien au hasard, pas même son froc dans un strip-poker hasardeux.
Une voyante peut vous dire que le hasard est prévisible quand un croupier vous dira qu'il est distrayant. Dans les deux cas il est coûteux pour vous et juteux pour les autres.
D'ailleurs on ne dit pas "hasard juteux" par hasard mais en référence au fruit du hasard et non pas à la bonne poire qui vient de se faire ratatiner.
Le hasard fut découvert par Jules César - à l'origine Jules Ceasard - qui surmonta les aléas du franchissement du Rubicon le 12 janvier 49 avant J.C.
A ses détracteurs qui attribuaient sa chance au seul hasard du calendrier, il leur répondit par cette phrase devenue célèbre "Allez jacter à l'Est!", ce qu'ils firent.
Bien dit Jules! Rien à ajouter.
Une belle histoire est une histoire vécue (Droufn)
Comme celle que je vais vous raconter ci dessous. C’est une histoire simple, celle d’une rencontre improbable entre un homme est un objet, mais pas n’importe quel objet, l’objet d’une vie.
En juin 2000 sur un marché d’Aix en Provence, un homme jette un coup d’œil sur des cartes postales vendues par un brocanteur. Certaines de ces cartes classées méthodiquement par le brocanteur consciencieux proviennent de la région d’enfance de l’homme, la Saône et loire. Celui-ci cherche si par hasard l’une d’entre elle proviendrait de sa ville natale, Chalon sur Saône. Plusieurs d’entres elles représentent la cathédrale Saint Vincent, lieu connu et commun de la ville. Avec une certaine tendresse dans le doigté il prit la première venue. Aucune raison à priori de s’intéresser à cette carte postale en particulier, mais il lu ce qu’il y était écrit. Il comprit que le destin ou le hasard lui faisait un beau clin d’œil, car cette carte avait été écrite par sa propre mère à l’âge de 14 ans et adressée à un de ces cousins qui habitait à l'époque un petit village de la Côte d’Or.
L’homme donna bien plus que le prix affiché par le brocanteur, et serra bien fort son trésor contre lui.
C’est un témoignage que j’ai lu dans un courrier de lecteurs d’un magazine de voyage, un tout petit article à peine lisible. Moi, je n’ai lu que ça du magazine, le voyage était là, pas besoin de chercher plus loin. Cette histoire est belle, fantastique, presque irréelle, comme cette image de l’homme serrant sur son cœur l’écriture de sa mère adolescente.
H comme hasard (Adrienne)
C'était un mardi comme un autre.
A midi trente, les repas sont avalés, Nathalie et ses deux collègues remettent tout en ordre au réfectoire. Comme d'habitude, on pourrait nourrir une centaine de Biafrais avec les restes des plats et des assiettes.
Le dessert n'a pas eu de succès: le mardi, c'est le jour du fruit. Les élèves préfèrent les gaufres de Liège et les tartelettes à la frangipane, mais on continue à leur offrir une pomme, une poire ou un kiwi le mardi. Il en reste toujours un bac entier qu'on va ensuite déposer dans la salle des profs. Faisant partie de la génération qui a sans doute le mieux intégré le message des cinq fruits et légumes par jour, les profs font rapidement disparaître tout ça dans la profondeur de leur cartable ou le dégustent sur place. Chacun sait que dans ce métier, on a besoin de vitamines
Quand les vaisselles sont faites, les chaises rangées, les tables nettoyées, le sol lessivé, Nathalie peut rentrer chez elle. Mais comme il lui reste un peu de temps avant d'aller chercher sa cadette à l'école primaire, elle passe par le secrétariat, qu'elle trouve vide. Il sera bientôt trois heures et tout le personnel est apparemment encore à la pause café.
Tout le monde, sauf Lucie qu'elle n'avait d'abord pas remarquée et qu'elle voit tout à coup s'écrouler et tomber. Elle se précipite pour essayer de briser sa chute et l'aider à se relever mais sent tout de suite qu'une chose grave est arrivée.
- Au secours! au secours! il est arrivé quelque chose à Lucie!
Il y a eu alors une succession incroyable d'actes justes, précis et quasiment miraculeux: une secrétaire accourue a commencé les massages cardiaques, une collègue savait que le jeune remplaçant du prof de gym faisait son cours dans la salle numéro 1 et qu'il savait faire lui aussi les massages cardiaques, un petit stagiaire est arrivé au même moment, à eux trois ils se sont relayés pendant une vingtaine de minutes, s'encourageant mutuellement, en attendant l'arrivée de l'ambulance.
L'hôpital est dans la même rue, mais à trois heures de l'après-midi, toute la circulation autour de l'école est bouchée par les nombreux parents et grands-parents venus chercher les enfants à la sortie. De ces parents et grands-parents qui font fi de toutes les règles et qui se fâchent quand on ose leur dire qu'ils sont mal garés, alors qu'on le leur dit pour la sécurité de leurs propres enfants et qu'il y a un parking énorme juste à côté.
Vingt minutes de massages cardiaques, qu'on a poursuivis avec l'aide des ambulanciers, puis les électrochocs: le cœur de Lucie s'est remis à battre. L'ambulance a pu refaire le chemin en sens inverse, avec encore plus de difficulté vu le nombre croissant de voitures aux approches de la sonnerie de fin des cours.
Au bout de cinq jours de coma plus ou moins artificiel, Lucie a ouvert les yeux.
- Apportez-moi mon ordinateur portable, a-t-elle dit à son frère, j'ai des trucs à faire pour l'école.
histoire véridique arrivée le mardi 22 novembre 2011 : seuls les prénoms ont été changés
Au hasard Balthazar (EVP)
Amstramgram, bourre et bourre et ratatam…
C’est sur qui que ça va tomber ?
Qui, maintenant, va être interrogé ?
Ah voilà ! C’est vraiment un hasard,
C’est à toi de répondre Balthazar :
Sauras-tu nous dire incontinent,
Le nom des cinq continents ?
Balthazar avait croisé les doigts
Pour ne pas répondre ce jour là !
Ah zut ! Ça n’est pas l’Amérique,
D’être la risée de toute la clique.
Si j’ai un zéro, j’irai jusqu’à l’Europe,
Pour le préjudice qu’on me porte.
Je suis plus sec qu’un désert d’Afrique,
Les autres commencent à me faire la nique.
Si je pouvais disparaître comme les éléphants d’Asie,
Au beau milieu des plants de riz !
Ne plus voir les yeux moqueurs de Julie,
Bleus comme un atoll d’Océanie.
Allez vas-y au hasard et dit,
Ce qui te passe par l’esprit !
Amérique, Europe, Afrique, Asie, Océanie,
Voilà c’est dit, tant pis pour vos moqueries.
J’ai eu dix à ma leçon, Youpi !!
J’ai vu de l’admiration dans les yeux de Julie.
Amstramgram, ça tombe on ne peut mieux,
Vu que j’voudrais être son amoureux !!
Saturday night fever (Célestine)
Juin rougeoyait à l'horizon. C'était l'été. Les vacances s'annonçaient radieuses. Il était dix heures du soir. Les martinets vrillaient le ciel de leurs cris suraigus. L'air embaumait le chèvrefeuille.
J'habitais encore chez mes parents, et pour bien comprendre ce qui va suivre, il faut vous imaginer le typique appartement des années 70 : une porte d'entrée en chêne clair, munie d'un judas cylindrique fermé par un petit opercule pivotant. L'entrée, minuscule, carrée, cuisine à gauche, salon- salle- à- manger à droite, et devant, un long couloir tout droit desservant les autres pièces.
Quand les trois portes étaient closes en même temps, le carré formait comme un sas étanche phoniquement.
Ce soir là, les trois portes étaient fermées, justement. Le détail a son importance.
Mes parents regardaient sans doute Maritie et Gilbert Carpentier au salon, mes frères jouaient ou plus vraisemblablement, glandaient dans leurs chambres. Ma petite sœur dormait. Je rêvassais sur mon lit, la porte-fenêtre ouverte sur l'été et le balcon, les voilages frémissant de la brise du soir.
Mes années d’École Normale venaient de se terminer. Mes camarades de promo et moi nous étions partagé les postes vacants pour la rentrée prochaine. J'avais obtenu une école à R., une petite ville à une vingtaine de kilomètres de chez mes parents.
Je devais être en train de confier à mon journal mes états d'âme du moment, les yeux lointains, en écoutant à la radio les Bee Gees chanter « More than a woman » avec leurs voix de haute-contre.
Vous saisissez la scène : personne, à ce moment précis, et dans cette configuration topographique et circonstancielle, n'était en mesure d'entendre de petits coups discrets à la porte en chêne. Des petits coups frappés par ma copine Rachel qui n'osait pas sonner, parce qu'il se faisait tard, et qu'elle était polie. Personne...sauf mon deuxième frère, qui, comme tout bon adolescent qui se respecte, venait de ressentir au fond de son estomac l'appel pressant et langoureux du sandwich au poulet vespéral dans le frigo, celui-là même qui faisait à chaque fois hurler ma mère : « Quoi, encore ? On est sorti de table il y a à peine deux heures ! »
Par une conjonction astrale extraordinaire, mon frère traversa le sas de l'entrée juste au moment où Rachel grattait à la porte comme une souris. Trente secondes plus tard, elle serait partie bredouille, ce qui aurait considérablement changé la face du monde. Enfin, de mon monde à moi.
Car Rachel , prise d'une inextinguible crise de doute et de panique, car elle n'avait pas de voiture, venait tenter sa chance pour échanger son poste contre le mien. Ses larmes m'émurent au point que j'acceptai la ville de M. contre celle de R. Celle-là était plus loin mais plus au sud. De toutes façons, j'étais décidée à couper le cordon, alors, là ou ailleurs... Elle partit en me bénissant.
Trente-trois ans ont passé. Je suis toujours à M. J'y ai construit ma vie. Je n'ai jamais eu envie d'en partir. Je regarde souvent mon mari, mes enfants, ma maison, mes amis, mon école, mes collègues, mes élèves en me demandant quelle aurait été ma vie si un soir de juin, par le plus grand des hasards, mon frangin n'avait pas eu tout à coup une irrépressible envie de poulet...
Le hasard (Venise)
On dit que le malheur ne frappe qu’une fois, le reste c’est parait il l’affaire du hasard.
Dans mon cas le malheur avait redoublé de zèle et excellait à me faire échouer en toute chose.
J’avais l’impression d’être un mongol à qui le sort criait : » et surtout ne songe pas à t’enfuir !!
« Ne bouge pas d’ici jusqu’à ce que je revienne pour te tuer. »
J’avais l’impression que tout le monde me regardait comme si je leur devais quelque chose.
Je me disais régulièrement d’un ton rageur que je voulais vivre comme tout le monde.
Au moment où le soleil se couchait derrière le brouillard, derrière les cris et les rires des enfants
Alors que si fatigué et déprimé ,je ne vis pas tout de suite ce que le hasard était en train de m’offrir.
Je n’avais pas trouvé à mes pourquoi de réponses quand le hasard dis je et non pas la plume de l’écrivain fit surgir un vendeur de talismans de charmes et de poudres magiques.
Cela faisait des années que je n’avais pas vu de semblable colporteur.
Vêtu d’un mélange d’habit arabe indien ou afghan il me regardait avancer avec de grands yeux lumineux.
Porte bonheur, potion magique, incantation pour que le hasard accomplisse vos vœux.
Je m’agenouillai devant le coffre du colporteur.
Au même moment il me repoussa et dit : »je sais qui tu es » »
Aide-moi !! Un talisman un charme ! Dis je en me déséquilibrant.
Je mendierai et emprunterai pour la payer !!
Je n’ai rien pour toi.
Cherche ,cherche, cherche mieux .tu dois bien avoir quelque chose.
Je n’ai pas besoin de chercher parce que le charme qui exaucera ton vœu se réduit au hasard confie toi au hasard.
Comment est ce possible ? Mon problème n’est pas plus compliqué à résoudre par ceux que tu as évoqués ?
C’est vrai dit il et ce n’est pas vrai.
Tu mens .A l’évidence tu es l’un des ces escrocs, faux vendeurs de prières.
Aide moi pour l‘amour de Dieu et ne confie pas ma vie au hasard .je ne sais plus que faire.
Je n’ai rien à te donner misérable fou..
Ce à quoi j’ai répondu à balançant un coup de pied dans sa camelote.
Remballe ta marchandise et fout le camp du quartier.
Ce ne fut qu’à ce moment que je me rendis compte à quel point la nuit était noire et glaciale.
Presque tous les réverbères étaient éteints et la plupart des fenêtres étaient sombres.
C’est là que le hasard prit la forme d’une bouche d’égout et m’avala comme une merde.