Nous ont balancé un petit air de rebec
Laura ; joye ; Vegas sur sarthe ; Lecrilibriste ;
Walrus ; TOKYO ; Kate ; bongopinot ; Adrienne ;
Pascal ; Joe Krapov ; petitmoulin ;
Laura ; joye ; Vegas sur sarthe ; Lecrilibriste ;
Walrus ; TOKYO ; Kate ; bongopinot ; Adrienne ;
Pascal ; Joe Krapov ; petitmoulin ;
Nous marchons dans les fougères sans savoir où dorment les troubadours.
Nous ne lisons plus de lettres d’amour, car eux seuls savaient tenir le feutre sur le papier.
Ils nous font les reproches que nous nous faisons.
Nous ne lisons plus de poèmes, les femmes adoraient les poèmes qu’ils leur adressaient.
Ils avançaient dans les rues sous d’amples chemises et toutes les ombres frissonnaient sur leur passage.
Ils gardaient les chansons qui parlent d’amour secret, ils arrachaient des grappes de glycines pour toucher nos âmes meurtries.
Nos vies sont étroites sans eux.
Nos vies sont comprimées sans leurs chansons.
Où dorment nos troubadours quand tout s’en va ?
Quand l’encre et le papier et la douceur du feutre sont devenus clavier et leurs échanges SMS.
J’en ai aperçu un l’autre fois à super U. Il dansait devant l’épicerie Rimbaud rayon charcuterie.
Et me voilà devant lui. Les miracles ne se reproduisent pas deux fois me suis-je dis.
Il vendait du boudin noir, mon troubadour, je me sentais un peu gêner à l’idée de rencontrer l’archétype du troubadour moderne celui qui avait traversé les siècles sans sourciller.
M’arrêtant un instant devant son visage à la blancheur pascale je me suis dit que s’il existait encore un troubadour c’était ici dans ce super U.
Et puis me suis dit pourquoi faire des lettres d’amour quand on sait faire du boudin noir d’accord je vous l’accorde il n’y a pas non plus un champ de fougère à ses pieds.
C’est alors que la caissière me dit ‘ ; dans l’éternité le temps n’existe pas. Ma première réaction a été de répondre /
Comment osez-vous vous approchez de moi comme ça sans bruit alors que je suis devant le dernier troubadour de notre époque.
He ma petite dame ce n’est pas un être venu d’ailleurs le vendeur de boudin
Je n’ai pas la moindre idée de ce dont vous parlez-lui rétorquais -je
ET si vous pouvez lire dans mes pensées alors vous devriez savoir ce que je fais ici
C’est alors que mon troubadour charcutier s’est penché vers moi en riant. il avait un regard libidineux en me proposant son boudin noir .
Pivotant sur un pied je me suis éloignée de lui à toute vitesse. Si jamais il me suit, je crie comme un putois.
Ce dégénéré, ce troubadour de mes deux la coquetterie t’a barré le chemin jusqu’à l’optométriste ça fait deux ans que je dois porter des lunettes
. Mais je vois le sourire de mon charcutier dans le brouillard/ Ma petite dame vous avez oublié votre boudin.
Je suis sereine comme une présentatrice à la télé en train d’annoncer une crise mondiale
Puis il se penche sur moi et murmure je ne crois pas que vous glisser dans mon pantalon soit une bonne idée ..
Je ne vous dirai pas ou a fini le boudin de mon troubadour. Mais pendant le chemin qui me menait au café je me suis demandé ce qui était arrivé aux troubadours qui dormaient dans les fougères.
Ce qui est sur c’est qu’ils ne sont pas à super U la prochaine fois je tente le rayon crèmerie à AUCHAN.;
Même si j'ai cultivé parfois "Les fleurs du mal", que j'écris des "Petits poèmes en prose"
Et que j'ai éprouvé le "Spleen de Paris", je ne suis malheureusement pas Baudelaire
Notamment en ce qui concerne son éminence en qualité de critique d'art; je suis juste
Folle d'art, m'extasiant devant des artistes qu'il jugeait sévèrement comme Ingres
Auquel il reconnaît des qualités de portraitiste; il admire aussi son "charme bizarre."
Je ne suis pas Baudelaire et je ne sais que regarder et m'extasier devant le peinture
Troubadour d'Ingres lorsqu'il peint Raphael, son peintre favori, avec sa maitresse, La Fornarina [1].
[1] https://www.louvre.fr/genese-d-une-histoire-d-amour%C2%A0-raphael-et-la-fornarina-d-ingres
De samedi matin à vendredi soir, ça fait sept jours pleins que l'Adrienne se demande ce qu'elle pourrait bien raconter sur les troubadours sans faire un cours d'histoire littéraire.
Alors il s'est passé exactement la même chose que dans la conversation qu'elle a eue, l'autre jeudi, avec son prof d'accompagnement musical:
- Qu'est-ce que tu aimes, comme chansons? demande-t-il, dans le but de trouver des musiques sur lesquelles s'exercer à faire des arrangements.
- Euh..., fait l'Adrienne, qui se met à réfléchir à toute vitesse sans réussir à rien sortir.
La ci darem la mano, est-ce que ça compte comme chanson?
Ou Voi che sapete che cosa è l'amor?
Non, bien sûr, ce n'était pas la question.
- Brel, peut-être? propose le prof, qui a visiblement fait l'effort de trouver un nom adapté au grand âge de l'Adrienne ;-)
- Ah oui! fait-elle, soulagée, Brel, Brassens...
Là, c'est au tour du prof de sécher. On ne peut pas lui en vouloir. D'abord parce qu'il est jeune et ensuite parce que pour connaître Brassens, il faut avoir baigné dans la culture française. Ce n'est pas son cas.
- Vous savez, dit l'Adrienne pour s'excuser, déjà à seize ans je n'étais pas normale, je préférais Mozart aux vedettes du moment. Je ne connaissais aucun des groupes que mes copines aimaient...
Il n'a plus rien trouvé à dire, le pauvre.
« Dis mon biquet, un saltimbanque qui commence par trou... Ça serait pas un trou-du-cul ?»
Germaine a le don pour commencer un mot croisé à l'heure de ma sieste.
«J'ouvre Wikipédia histoire de sortir MA science : C'est pas trou-du-cul, bichette ; c'est un poète médiéval qui écrivait des poèmes en chansons en langue d'oc »
Le visage de Germaine s'éclaire.
« D'accord. Finalement c'est comme Grand Corps Malade, c'est juste un chansonnier qui griffonnait du slam gothique à Montpellier ? »
« Si tu veux Germaine mais le troubadour chantait ce qu'on appelait l'amour courtois »
« ça existe l'amour courtois ? »
Par bonheur il y a une partition en annexe.
« Ecoute ça, bichette :
C'est le troubaba, c'est le troubadour
Qui baise la nuit, et qui baise le jour
C'est le troubaba, c'est le troubadour
Qui baise la nuit, le jour, le troubadour »
« Ouais... pour être courtois, c'est courtois... Et des chansonnières gothiques, y en avait aussi ? »
« Oui Madame. Je lis : La première troubadouresse s'appelait Azalaïs de Porcairagues »
« Tu parles d'un blaze. Alors elle aussi, elle chantait C'est la troubaba, c'est la troubadouresse qui montre ses fesses ? »
« Non. Je crois que c'était plus soft. Elle chantait la pluie et le beau temps d'après ce que je lis :
Ar em al freg temps vengut,
Que ‘l gèls e’l nèus e la fanha,
E l’aucelet estàn mut,
Qu’us de chantar non s’afranha »
« On y comprends que dalle. Finalement j'préfère l'amour courtois du mec qui baise la nuit, le jour »
« Normal qu'on comprenne pas, bichette. C'est de l'occitan »
« De l'excitant ? Excuse moi mais il en faut plus pour m'exciter»
« Non ! C'est de l'occitan et ça veut dire :
Nous voici venus au temps froid,
Avec le gel, la neige, la boue.
Les oiseaux se sont tus,
Ils ne veulent plus chanter. »
Contrairement à tout à l'heure le visage de Germaine s'assombrit : »Pas drôle ton Azalaïs de Porcelaine ! »
Elle griffonne son mot croisé, rature puis s'énerve : »Troubadour, ça rentre pas dans les cases, Môssieur ! »
En soupirant je bascule fissa sur mon dictionnaire de synonymes : » Il fait combien de lettres ton saltimbanque, bichette ? »
« 1,2,3,4,5,6,7,8... Y fait huit lettres »
Je triomphe : »C'est trouvère, bichette... Trouvère ! »
Le visage de Germaine s'assombrit encore plus : «Trou vert, c'est en deux mots, Môssieur ! Ou alors y'a un trait d'union»
Je referme mon dictionnaire des synonymes.
Pas envie de discuter de la couleur des trous du Languedoc à l'époque médiévale.
Juste envie de faire la sieste.
Troubadour d'aujourd'hui
Il claudique sur le temps
En appui sur ses mots
D'orfèvre
Entre alarme et murmure
Il couvre de poésie
L'étendue du désert
Allège le fardeau
Chante le velours
Ou la toile rugueuse
Du jour advenu
Slameur du présent
Souffle de troubadour
Je suis allé lire les élucubrations de Madame Wikipe et j’ai encore appris des choses aujourd’hui.
Si j’écris des conneries en langue d’oc au Sud de la Loire et que je les fais chanter par d’autres, je suis un troubadour.
Si j’écris des conneries en langue d’oïl au Nord de la Loire et que je les fais chanter par d’autres, je suis un trouvère.
Si je chante les conneries des autres je suis un ménestrel.
Si je prétends être un baladin, madame Wikipe m’affirme que je suis un saltimbanque.
Je crois que je vais en rester à la définition du groupe Malicorne : « Nous sommes chanteu-eurs de sornettes c’est pour diverti-ir les passants et les fainénants ».
Voici donc spécialement pour vous une petite évocation médiévale signée Robert Marcy (Grand marcy, Robert !) chantée et jouée un peu plus sobrement qu’à l’accoutumée par Joe Krapov le trou… le bal… le mén… votre serviteur !
P.S. Les illustrations ont été recherchées chez M. Google-Images avec les mots-clé "style troubadour' et "troubadour".
Pour être un bon baladin
il faut aimer les balades
avoir toujours un refrain
une histoire et une ballade
à conter au châtelain
Pour être un bon troubadour
il faut aimer l'aventure
bien savoir parler d'amour
et avoir très belle allure
pour être admis à la cour
Pour être un bon ménestrel
il faut écrire des poèmes
rythmés et spirituels
et avoir l'esprit bohème
pour faire jaillir l'étincelle
Pour être un très bon trouvère
Faut parler en langue d'oil
jongler, raconter les guerres
mais aussi faire le guignol
dérider les dignitaires
Et pour être chansonnier
il faut trouver les accroches
avoir l'esprit délié
pas la langue dans sa poche
pour clamer des vérités
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
J’avais glissé mon capodastre sur la cinquième case pour ajouter plus de fluidité aérienne à ma chansonnette. Je déclinais quelques arpèges faciles en sifflant dans les blancs de la musique. Oui, c’était une belle ballade…
Dans la campagne à l’été jaunissant, un jeune couple se promenait tendrement.
Ils avaient entrelacé leurs doigts pour être certains de la perfection de leur arrimage en transpirations communes, et ils balançaient leurs bras à la cadence de cette musiquette si légère. Ils étaient beaux ces deux-là comme peuvent l’être tous les amoureux à l’aube naissante d’une passion débordante. C’était un instant magique et éternel avec l’étrange impression mémorable de vivre pleinement cette harmonie dansante.
C’est le genre de souvenir qui s’imprime en force heureuse dans l’intemporel savoureux avec son cortège de verts parfums florissants aux senteurs enchanteresses...
Rien ne dépareillait au tableau des réjouissances naturelles au pays de ces adolescents consentants. Parfois, ils se butinaient goulûment pour confondre le nectar de leur convoitise au bout de leurs lèvres brûlantes…
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
J’avais dans les doigts le bon tempo et j’esquissais quelques pas de danse enjoués pour contourner élégamment des bouquets de fleurs des champs. Je les ai retrouvés, fuyant sur l’onde endormie, dans une barque languissante...
Elle laissait sa main courir le long du fil de l’eau et les vaguelettes naissantes perturbaient le miroir troublé par ces intimes vibrations caressantes. C’était une sublime figure de proue et j’admirais les tendres sourires réfléchis qu’elle laissait filer au gré de l’étang séduit. Sans manière, ils se posaient sur la berge et l’instant d’après, comme des bulles éparpillées, ils éclataient en rires balnéaires. Je suis sûr que tous les poissons montaient à la surface pour admirer cette sirène envoûtante ! Les grenouilles, les crapauds et tous leurs têtards devaient bien jalouser cette insaisissable beauté transformée en princesse illuminée, le temps coulant de cette excursion nautique ! Même les roseaux attendris se pliaient en longues révérences !...
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
J’organisais malicieusement quelques sonorités harmoniques au diapason ému des deux tourtereaux enlacés. Je m’appliquais pour ne pas les surprendre mais ils dansaient sur la mélodie ! J’avais quelques frissons heureux d’être présent abstrait dans cette communion champêtre. Je les ai surpris dans une arène d’orge…
Les épis se hérissaient sur leurs tiges, trop fiers de pouvoir frotter leurs têtes piquantes sur le duvet des jambes de la belle. Ils dodelinaient allègrement sur son passage en remarquant ses tendres frissons et ils voulaient tous s’enorgueillir d’être les précepteurs de ses décorations évanescentes courant sur sa peau.
La belle passante s’était coiffée du chapeau de son galant pour cacher ses émotions rougissantes dans les ombres quadrillées de la paille tressée. Tremblante, elle l’avait rabattu prestement sur ses yeux fermés quand il s’est approché encore du côté tellement attirant de ses lèvres frémissantes…
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
Je les distrayais avec ma gentille ritournelle et j’arrangeais d’autres couplets en cherchant des paroles d’invulnérables citadelles... Ils folâtraient tout autour de moi ou bien c’est moi qui les encerclais… Qui charmait l’autre ?...
Elle avait délaissé ses chaussures et j’aimais bien voir ses pieds nus se poser dans l’herbe comme deux colombes craintives sautillant dans la verdure. Ils se sont embrassés encore. C’était grâce au refrain poétique ou à l’ingénue rythmique…
Toutes les fleurs des champs penchaient leurs bourgeons en arrière pour participer à leur manière, au moment savoureux, à cette communion des cœurs. Les parfums se confondaient, les couleurs se mélangeaient à l’unisson, l’ambiance bucolique était teintée d’apnée frénétique…
Elle s’est adossée contre un grand arbre en cherchant à défroisser sa robe de dentelles mais l’amplitude feinte de ses gestes savants libérait les coins secrets de sa peau blanche aux regards gourmands de son presque amant…
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
Ou bien je sifflais les mélodies, je ne sais plus… Je n’osais plus ouvrir les yeux car ils étaient partout, ces deux amoureux ! Pourtant fidèle, je m’appliquais à jouer cette rengaine avec d’autres attouchements essentiels le long du manche de mon instrument. J’avais tellement d’autres accords substantiels dans ma guitare pour qu’ils se disent « oui » à l’abri des regards…
Puis ils se sont aventurés plus loin dans le champ d’orge. Elle avait cueilli un coquelicot sauvage et elle l’apprivoisait dans sa main. Les pétales se déroulaient comme une robe de princesse, ils s’entortillaient en simulant une valse imaginaire, ils s’écartaient en sensations évanescentes ou bien… c’était ma chanson…
Parfois, elle riait encore quand un baiser trop fougueux la faisait chavirer entre les épis comblés. Même le soleil s’ingéniait à calculer ses effets de lumière quand elle se cachait sous le chapeau. J’aimais bien sa démarche assurée et ses courses hésitantes, sa prestance capiteuse de jeune fleur aimante sans caprice et ses gestes précieux de corolle offerte, sa timidité effrontée et son courage échevelé...
Elle a libéré les cheveux de son chignon défait puis, sous la même baguette de ce concert improvisé, ils se sont allongés sous les mèches blondes de l’orge intéressée. Ils construisaient un nid douillet en roulant entre rires et baisers… Le chapeau est tombé…
Moi ?... Moi, je jouais de la guitare…
J’entretenais la mélodie éthérée aux soupirs ardents et répétés des plaisirs des deux amants…
Moi ?... Moi, je fermais les yeux… Je jouais à perdre haleine…
Il vient d’un faubourg
Porte un pantacourt
Un pull un peu court
Une écharpe l’entoure
On l’appelle le troubadour
Il écrit au fond d’une cour
Il fait rimer son amour
En sifflant des bonjours
Il passe tous les jours
Il manie les calembours
Aussi bien que l’humour
Et la poésie de velours
De ses matins qu’il savoure
Sans trompette ni tambour
Il faudrait être sourd
À son amitié de toujours
Point besoin de discourt
À chaque appel au secours
Il prouve sa bravoure
Car très vite il accourt
On l’appelle le troubadour
Il écrit au fond de la cour
Il fait rimer son amour
En sifflotant des bonjours
J'aurais pu n'en mettre qu'un
Troubadour
Qui parle d'amour
Mais ce n'est pas beaucoup un
OFF SESSION - Oldelaf: "La Tristitude"
J'aurais pu
Si j'avais su
Faire
Un abécédaire
Aède
Barde
Chantre
Duo
Eicher Stephan
Flûte
Griot
Harpe
Iliade
Johnny Cash
Keith Jarrett
La Castafiore
Mozart
Nina Simone
Orphée
Patti Smith
"Que reste-il de nos amours ?"
Rolling Stones
Scalde
Troubadour
U2
Van Morrison
Waltz
Xylophone
Yoddler
Zorba
Et la boucle, eh !
Aurait été bouclée !
J'aurais pu
Si j'avais su
Faire un scrabble
Mais pas capable
J'aurais pu
Chanter mes joies
Chanter mes peines
Si j'avais su
Trouver des mots de choix
Sur des musiques miennes
J'aurais pu
Si j'avais su
Faire un texte
Dans un contexte
De solitude
Sur fond de la force des habitudes
Mais tant de troubadours
Ont fair rimer
Amour avec tambour
Toujours avec aimer
Que non, je ne suis jamais seule
Non jamais seule
Il y a toujours une société
Des gens de la gaieté
EXCLU -- La tristitude spéciale Saint-Valentin par Oldelaf
Et la boucle, eh !
A-t-elle été bouclée ?
Troubadour
Et n'essayez pas de nous refaire
"Le trou vert reverdi"
De l'Ernestine de Tillieux
joye ; Laura ; Vegas sur sarthe ; Lecrilibriste ;
TOKYO ; maryline18 ; Kate ; Walrus ; Adrienne ;
Pascal ; bongopinot ; Joe Krapov ;
Emporté par mon enthousiasme devant ce mot miraculeux, j'ai d'abord pensé vous parler des premières soupapes que j'ai rencontrées : celles des pompes à main amenant l'eau des citernes de récupération d'eaux pluviales jusqu'aux éviers des cuisines (anciennes).
Je vous aurais raconté le fonctionnement étrange de ces instruments qu'il fallait souvent amorcer en y versant une bonne cruche d'eau dont on se demande bien où on allait la chercher puisque la pompe était désamorcée, parlé de leur montage en aspiration limitant ipso facto drastiquement la hauteur de pompage qu'elles autorisaient, dit que les pistons de ces pompes antiques étaient garnis de cuir et qu'ainsi en était-il aussi de ce que je croyais être des soupapes mais que les illustrations que j'ai découvertes pour animer mon propos nomment des clapets !
Caramba, encore raté, je ferme mon clapet !
J'éviterai aussi de jouer mon petit Prévert, vous savez bien :
Fermez les fenêtres dit le pape. Un sous-pape répond à sa sainteté que les fenêtres sont déjà fermées.
Ce serait plutôt le genre de mon neveu Joe.
Parlons donc plutôt de ces trucs dont je suis certain qu'elles en sont : les soupapes des moteurs à explosion. Celles-là, leur appellation je peux vous la garantir sur factures : celles de mon garagiste !
Faut dire qu'avec mes premières voitures, j'en ai grillé des soupapes ! Même que l'homme de l'art les joignait à mes factures comme preuve des dégâts causés à mes pauvres moteurs par mon style de conduite ignorant la pédale douce.
Ma première voiture était une Sunbeam Chamois et grâce à cette mécanique anglaise au tableau de bord en loupe de noyer polie, j'en ai appris des choses sur les soupapes (et pas que... je vous parlerai des carburateurs Solex si l'occasion se présente) !
Par exemple qu'il y en a de deux sortes sur le même moteur : celles d'admission et celles d'échappement (ça m'avait échappé) qui diffèrent par leur usage et leurs dimensions.
Mais aussi qu'elles sont commandées par un arbre à cames (rien à voir avec le coca ou le khat) et dans ce véhicule précis un arbre à cames "en tête" !
Eh bien je peux vous dire qu'on l'a échappé belle !
Parce que l'autre système de commande est dit "à culbuteurs" et je n'ose même pas imaginer les commentaires que n'aurait pas manqué de susciter ce genre d'appellation, surtout en l'absence de soupapes de sécurité...
Les mots s'envolent, bels oiseaux aux ailes engourdies,
S'accrochent au saule, qui déjà crie sa plainte, alourdi
De ces "pourquoi", et de ces "pourquoi pas", aussi...
Echoués là, les rêves s'inventent un abri.
L'hiver menace, de si fragiles certitudes.
L'homme ramasse, d'un geste lent de lassitude,
Les feuilles mortes, en balayant ses inqiuétudes,
En quelque sorte... fidèle à ses louables habitudes.
Fuite vitale, retardant encore, l'explosion,
Sérum fœtal, concentré d'amour en fusion,
Aveux soufflés, tout abrutis de déraison...
Pourquoi aimer... pour que tout se finisse en chanson ?
Je me suis toujours demandé qui faisait battre le cœur d’ELEONORE.
Quand elle levait les yeux pour se regarder dans un miroir de Venise, sa lèvre supérieure tremblait
C’était si rare de la voir sourire
Pourquoi pleurez-vous ELEONORE ce soir ?
Je prenais goût pourtant à vos éclats de rire à nos jeux communs.
Puis un matin je vous vis vous précipiter dehors, aussi fraîche qu’une rose.
J’avais le sentiment de vous voler quelque chose à vous suivant dans le dédale des rues.
Le bruit des pommes de pin éclatait soudainement sur votre passage
Où courez-vous ELEONORE les joues en feu ?
Maintenant je la vois elle pousse la porte d’un hôtel et s’engouffre sans hésitation.
Elle est seule maintenant à tenir devant la porte où son amant l’attend.
Je l’imagine s’adossant contre le montant du lit somptueux prés de la lampe.
Elle prend doucement les joues de son amant entre ses mains et pose son visage sur son ventre.
Quand ma sœur ELEONORE est enfin rentrée
Je n’ai pu retenir un POURQUOI ;
Elle me regarda en souriant. Une soupape Henri une soupape !!
J’ai longtemps tourné ce mot dans ma bouche une soupape L’explication nébuleuse de ma sœur m’avait projeté aux confins de la galaxie il y faisait très noir .L’obscurité protège autant qu’elle menace me disais-je du haut de mes 15 ans.
Je suis devenu ingénieur et c’est à ma sœur ELEONORE que je le dois. Quand je regarde une soupape je souris maintenant.
Chaque vendredi après le boulot
Je vais lire tous les défiants
Je me fonds dans leurs tableaux
Parfois drôles ou émouvants
Les autres jours de la semaine
Lorsque ma tête est en déconfiture
Je trouve le réconfort sans gène
Dans une promenade de lecture
Et pour peindre mes idées noires
Et guérir certains de mes maux
J’écris de belles histoires
A la douceur du beurre de cacao
Je place les vilains mots à la corbeille
Je ne pose que mes mots bonheurs
Ceux que j’aime chuchoter à l’oreille
Et qui doucement libère le cœur
Voilà comment lorsque la coupe est pleine
J’arrive tranquillement à ouvrir ma soupape
Et le mauvais va se noyer dans la fontaine
C’est mon échappatoire pour éviter que tout dérape
Ce matin-là je peaufinais mon tiercé dominical quand Germaine est rentrée du Mammouth et m'a jeté à la tête les clés de la Simca 1000 en déclarant : »Elle se traîne ta caisse... ça doit être la soupape »
« Comment ça elle se traîne ? T'as desserré le frein à main au moins ? »
Germaine fronça les sourcils en grattant son chignon choucroute – sa façon à elle de se concentrer – pour confirmer : « C'est un veau, j'te dis. Sabrina affirme que c'est la soupape »
« Qu'est-ce qu'elle y connaît en bagnoles ta copine Sabrina ? »
« Elle en connaît un rayon justement. Elle a déjà dézingué 3 bagnoles à son mec »
Je me concerte pour choisir une explication parmi les 15 qui se bousculent dans mon esprit bricoleur : « T'aurais pas mis du gazole par hasard ? »
Germaine s'empourpre : » Je fais gaffe aux prix mais pas à ce point là. Tu m'prends pour qui ?»
« J'te prends pour une qui l'a fait le mois dernier et qui m'a coûté une purge de réservoir à cinquante balles ! »
Germaine s'entête : »Si Sabrina dit que c'est la soupape, c'est que c'est la soupape … passe que moi, je sais même pas à quoi ça ressemble une soupape de Simca 1000 »
Pas facile mais je vais devoir faire un peu de pédagogie tout en ménageant sa susceptibilité : «Une soupape c'est … comme ta bouche, Germaine ; ça s'ouvre et ça se ferme environ 2500 fois par minute»
Elle acquiesce : »Je comprends pourquoi elle fait autant de bruit »
Le Tiercé Magazine m'en tombe des mains : « Du bruit ? Quel bruit fait ma Simca 1000 ? »
« Ben … du barouf, quoi »
J'ai besoin de précisions pour affiner mon diagnostic : »Ca fait plutôt vroom ou plutôt braoum ? »
« Je sais pas moi, p't'être que ça fait les deux »
« J'ai besoin de savoir, Germaine. Si ça fait vroom c'est une soupape d'admission mais si ça fait braoum c'est une soupape d'échappement »
Germaine ouvre de grands yeux : » Passe qu'y a plusieurs soupapes ? »
« Oui Madame ! Il y a 2 soupapes par cylindre et 4 cylindres … je te laisse le soin de faire le calcul »
Germaine calcule : »Ca fait un joli tas de soupapes. Tu crois qu'elles sont toutes mortes ? »
J'essaie de minimiser l'hécatombe : »A moins que ça soit l'arbre à came »
Germaine en tombe sur le cul : »Y a un arbre à came aussi ? J'comprends maintenant pourquoi y a une odeur zarbi et que ta caisse marche de travers qu'on dirait Sabrina en fin de soirée »
Je préfère ne pas répondre à ça ; j'enchaîne : « T'as regardé si ça faisait de la mayonnaise dans le liquide de refroidissement ? »
Germaine farfouille dans son cabas, extirpe sa liste de courses : »Merde ! J'ai oublié la mayo ... »
(Soupir)
Je ne sais plus qui a dit « Le divorce est la soupape de sûreté de la chaudière conjugale » mais je trouve ça très approprié à la situation du moment.
Je vais en être quitte pour faire vérifier les bougies, sans doute les culbuteurs, peut-être même le joint de culasse !
J'explose : »Bordel ! Germaine … une Simca 1000 de 1975 … notre année de mariage … ça ne peut pas se terminer comme ça ! »
Avec la veine qu'on a en ce moment, sûr qu'il va falloir déculasser.
Je conclus: »T'es fière de toi ? On n'a plus qu'à déculasser ! »
Au bord des larmes, Germaine me lance un regard de chien battu : «Déculasser ? Bichon, tu peux m'engueuler mais t'as pas l'droit d'être impoli comme ça»
Je bouillonne : »Déculasser, c'est pas gros mot. S'agit juste de retirer le cache culbuteur et de … »
Je sens du vague à l'âme dans son regard, Germaine minaude : »C'est vrai que tu m'y as culbutée pour la première fois en 75 mon bichon »
Elle ne ferait pas de l'auto-allumage ? Je parle de la bagnole, pas de Germaine.
Pas envie qu'elle m'appelle bichon.
Pas envie de culbute.
Pas envie des conseils avisés de Sabrina.
Juste besoin d'un devis, rapidement ...