La soupape (TOKYO)
Je me suis toujours demandé qui faisait battre le cœur d’ELEONORE.
Quand elle levait les yeux pour se regarder dans un miroir de Venise, sa lèvre supérieure tremblait
C’était si rare de la voir sourire
Pourquoi pleurez-vous ELEONORE ce soir ?
Je prenais goût pourtant à vos éclats de rire à nos jeux communs.
Puis un matin je vous vis vous précipiter dehors, aussi fraîche qu’une rose.
J’avais le sentiment de vous voler quelque chose à vous suivant dans le dédale des rues.
Le bruit des pommes de pin éclatait soudainement sur votre passage
Où courez-vous ELEONORE les joues en feu ?
Maintenant je la vois elle pousse la porte d’un hôtel et s’engouffre sans hésitation.
Elle est seule maintenant à tenir devant la porte où son amant l’attend.
Je l’imagine s’adossant contre le montant du lit somptueux prés de la lampe.
Elle prend doucement les joues de son amant entre ses mains et pose son visage sur son ventre.
Quand ma sœur ELEONORE est enfin rentrée
Je n’ai pu retenir un POURQUOI ;
Elle me regarda en souriant. Une soupape Henri une soupape !!
J’ai longtemps tourné ce mot dans ma bouche une soupape L’explication nébuleuse de ma sœur m’avait projeté aux confins de la galaxie il y faisait très noir .L’obscurité protège autant qu’elle menace me disais-je du haut de mes 15 ans.
Je suis devenu ingénieur et c’est à ma sœur ELEONORE que je le dois. Quand je regarde une soupape je souris maintenant.