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Le défi du samedi

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2 janvier 2021

Cantabile volubilis, ex culinis (joye)

monks

Pericula ludus, inde gaudium :
A bene placito, ad hominem,
Termina hora diem.
Ad astra per aspera,
Tu fui ergo eras.
Ergo sum, ergo sanctum.

 

Damnant quod non intelligunt :
Obit anus, abit onus.
Ubi bene, ubi jocundus.
Capex infiniti sunt.
Ergo scribum.

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2 janvier 2021

Volubilisons, volubilisez ... (Lecrilibriste)


Les temps sont durs, et,
les mots nouveaux j'ai épuisés
pour vous souhaiter une Belle Année
Alors je suis allée chercher ailleurs
Et, du fond du coeur
Je vous souhaite en 2021
Pour voir le bout du tunnel
D' un petit peu ronger son frein, mais
Ne pas faire l'ours en cage, et
Ne pas peigner la girafe, ni
Bailler aux corneilles, mais
Avoir d'autres chats à fouetter, et
Etre malin comme un singe, pour
Prendre le taureau par les cornes
Dormir comme un loir, mais
Se lever au chant du coq
Etre gai comme un pinson,
Voir des éléphants roses, et
Se marrer comme une baleine, mais
Aussi avoir du chien, pour
Se tailler la part du lion, sans
Rentrer dans un trou de souris, et
Devenir ce drôle de zèbre
Unique, irremplaçable et fantastique
Volubile, volubilis et volubilique
Conquérant de mille éclats colorés
Chaque samedi, les étranges défis

2 janvier 2021

Volubile volubilis (petitmoulin)


Volubile volubilis
s'accroche à l'aube
verticale
Tourne autour du matin
Repeint l'abandon
d'un mur usé
redonnant vie
à la mémoire des ruines
Ouvre sans mesure
ses fleurs à la rosée
à l'appétit de l'abeille
au regard qui s'attarde
Accorde tout le jour
ses couleurs buissonnantes

Le soir est en vue
Sans regrets
Volubile volubilis
cède la place
aux étoiles filantes

[ qui ne manqueront pas de vous offrir une année
2021 lumineuse]

 

2 janvier 2021

Lise, Lison, Liseron (Yvanne)

 

Elle s'appelle Lise mais on la surnomme Lison ou le plus souvent Liseron depuis sa prime enfance. Et elle porte bien ce dernier surnom je ne dirais pas le contraire. Ah ça non ! Petite fille, elle grimpait dans les arbres pour échapper aux punitions de ses parents ou aux camarades à qui elle avait fait quelques farces dont ils se souviendraient longtemps.

Aujourd'hui, Liseron est une belle jeune femme dont j'ai le bonheur d'être l'époux. Le bonheur, mouais. Au début, tout allait bien. J'avais rencontré Liseron chez des amis. Ce fut un véritable coup de foudre. Au moins pour moi. Comment ne pas tomber en amour pour ce brin de fille élancée et souple comme une liane ? Il émanait d'elle cependant une fragilité d'apparence qui évoquait la Dame aux Camélias. Cela me troublait. Elle, elle ne me voyait pas, trop occupée à aller de l'un à l'autre, avec une aisance remarquable, tel un papillon frivole. Elle portait ce jour-là une jupe corolle couleur lilas qu'elle prenait visiblement plaisir à faire tourbillonner autour d'elle. Elle souriait et ses magnifiques yeux pervenche effleuraient l'un ou l'autre sans vraiment se poser. Dans son sillage, une fragrance aux notes hespéridées subtiles et suaves de jasmin et de violette attirait tous les hommes qui se retournaient sur son passage.

Alors qu'elle évoluait près de moi, je fis un pas en avant et l'abordai. Je n'avais pourtant pas l'habitude de conter fleurette à la première venue. Comment avais-je osé, moi réputé timide ? Je ne sais pas. Elle s'arrêta, intriguée, me tendit un verre tulipe empli de champagne et daigna m'écouter.
- Pardon Mademoiselle. Mademoiselle... ? bafouillai-je, rouge comme une pivoine.
- Lise. Je ne vous connais pas.Vous êtes nouveau dans mon cercle d'amis.
- Oui. Je suis un collègue du maître de maison. Et vous ?
- Suivez-moi.

Je n'hésitai pas une seconde. J'étais déjà à ses pieds. Elle se dirigea vers le jardin où nous nous installâmes sous une petite tonnelle à l'abri des regards. Nous fîmes plus ample connaissance et dès ce jour, nous ne nous sommes plus quittés. Je nageai littéralement dans le bonheur. Elle habitait chacune de mes pensées. Je ne sais comment, je me retrouvai bientôt devant Monsieur le Maire. Époustouflante, ma femme dans sa jolie robe immaculée au buste étroit souligné de boutons de roses. Elle tenait dans sa main gantée un bouquet tout simple de volubilis. Elle avait choisi ces fleurs qui rappelaient son prénom disait-elle à ceux qui s'étonnaient de la singularité de cette gerbe plutôt champêtre.

Je regarde cette photo de notre mariage il y a à peine un an. Quel air idiot dans ce costume sombre, un œillet blanc à la boutonnière ! Cela me donne de l'urticaire aujourd'hui de contempler cet imbécile heureux qui sourit béatement. On m'avait pourtant prévenu : méfie-toi, Liseron est tellement attachante que tu ne pourras plus t'en défaire. J'avais si bien mordu à l'hameçon que je n'imaginais pas une seconde l'emprise que cette femme prendrait sur moi dès qu'elle aurait la bague au doigt. Sous le prétexte fallacieux d'entourer tendrement son petit mari comme elle le laisse entendre, elle m'étouffe m'encombre m'exaspère. Je ne sais comment me débarrasser de cet amour toxique. De plus, elle est sexuellement insatiable. Une nymphomane qui m'épuise. Ça ne peut plus durer.

Liseron, liseron...une plante envahissante pour les jardiniers il me semble. Peut-être que. Allons donc voir comment ces derniers en finissent avec cette herbacée volubile. Utiliser une griffe pour arracher les racines qu'ils nomment boyaux du diable. Elles se propagent profondément dans le sol et c'est l'invasion assurée dans le potager. C'est tout à fait ça. Si je n'y prends garde, Liseron aura bientôt raison de moi tout entier. Y compris de mon esprit.

Ben voilà ! J'ai trouvé. Mon Liseron à moi ne supporte pas la vue du sang. Pendant nos ébats où elle s'enroule autour de moi jusqu'à m'asphyxier, je vais labourer son dos, ses cuisses...enfin sa peau fragile jusqu'à ce qu'elle s'affole et demande grâce, jusqu'à ce qu'elle s'étiole à petit feu.

C'est décidé je vais commencer à semer mes petites graines dès ce soir afin que mon plant euh...mon plan réussisse rapidement. Ça tombe bien, c'est son anniversaire. Un gros bouquet de volubilis en guise de préliminaires.

 

2 janvier 2021

Volubilis = Logorhée (tiniak)

 

Volubilis - vitamin', c'est !
...ai rencontrée cette Ipomée
(pas e-paumée du tout, du tout)
à cet endroit très singulier
dont elle a fait le boudoir fou
de paroles décomplexées

On y croisait, venant de blogs
aux contenus libératoires
nos désirs crus, quelques histoires...
elle était notre Sex-oh!-logue
avec le sien pour écritoire

Le lieu était si volubile
qu'il lui fallut déménager
persistant à dé-ménager
tous les sexismes imbéciles

Une femme et son compagnon
nous invitaient dans le giron
de leur idylle, à belle école

Brisant les codes hypocrites
de phallocrates anthracites

Il demeure où, le Verbe Libre ?

L'est bien possible que je craigne
qu'il se soit perdu comme un peigne
dans une vilaine doublure

Il me revient, de ces échanges
un espoir de légèreté
autant qu'un fond de gravité
minimaliste - pour le change !

Saurez-vous cueillir cette fleur
d'aller raconter vos ardeurs
intimes jusqu'au coup de fouet
(chacun le sien, pani pwoblem !)
à vous rengorger un "je t'aime" ?

***

La fleur, tu l'as bien regardée ?
Ajoute un 'e': c'est la félure...
Il s'y déploient tant d'aventures
que c'est bonheur à contempler

Où veux-tu nous coucher ce soir ?
...sur l'horizon, c'est trop facile !
...à l'orée d'oniriques moires ?
...sur un feuillet indélébile ?

Garçonne, fibre aux yeux jetlag
(et le soupir en bandoulière)
c'était quoi déjà, la dernière
foi qu'aura dérangée ta blague ?

Oh, ne m'en dis rien, s'il-te-plaît
sans viendre avec moi, au jardin
dont on sait tirer le bon pain
qui respire l'Humanité

Rêvons, r'à deux, d'autres blasphèmes...

"Hello, I love you, can you tell me your name?"

Eh ! C'est si bon, nos maux croisés
qu'on dirait, par un fait expresse
jetés sur nos envies de liesse
et nos obscures satiétés

Elle aura bon dos, (ce printemps
où tomberont les masques vains)
d'offrir à chacun son parfum
la fleur offerte au sentiment

 

tiniak ©2020 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(avec une pensée pour La Volu, un sourire pour MC Batgal)

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2 janvier 2021

Volupté bis (Kate)

 

Chère Sarah,

Tu t'attaches facilement..., tu m'as fait rire ! Et quelle bonne surprise de retrouver Pacôme !

Ma vie est vide et mécanique : boulot, dodo... Et puis, j'ai reçu une longue lettre accompagnée d'un bouquet...

Greg-au-lit

Comme tu dis

Est revenu à Nice

0 2

Après un paquet de bulbes d'eucharis

Vient d'envoyer des lys

À ma mariale personne

Ils m'entêtent

Me questionnent

Suis-je bête

Des pages d'explications

Des regrets à la tonne

Son acte de contrition

En mon coeur résonne

Se superposent

Ses yeux myosotis

S'imposent

Ses bras volubilis

Ses jeans Levi's

Comme des leitmotiv

M'obsèdent

Me motivent

Pour que je cède

À son invitation

Et infléchisse

Mon obstination

Il faut que je réfléchisse

Avant de replonger

Dans son iris

Lapis-lazuli

Réentendre sa musique

Devient une idée fixe

Oublier une bêtise

Dans une volupté bis

Attention danger

Renouer

Nos vies

Fluides et prolixes

Retrouver ma terre promise

Voilà Sarah, où j'en suis, je t'embrasse, chère cousine,

Marianne

2 janvier 2021

Du monde au balcon (Vegas sur sarthe)


Pour notre énième anniversaire de mariage je lui avait offert une magnifique ipomée bleue, une de ces plantes synonymes de déclaration d'amour d'après la jolie fleuriste qui est férue des choses grimpantes.
J' y avais même ajouté une jolie citation calligraphiée de Raymond Queneau que j'aime beaucoup et qui dit : « c'est en lisant qu'on devient liseron » car j'ai toujours été plus fort en écrits qu'en paroles.
D'ailleurs Germaine me disait toujours « Tu n'es pas très volubile » , ce à quoi je lui répondais qu'elle l'était pour deux, ce qui ne vous surprendra pas depuis que vous avez appris à la connaître ...
J'avais hésité à prendre des impatiens ou des immortelles mais la fleuriste qui est aussi philosophe à ses heures me l'avait fortement déconseillé.

C'est ainsi qu'une ipomée avait pris place sur notre balcon puisque Germaine ne supporte pas les plantes à l'intérieur au prétexte que ça salope l'appartement à cause de l'arrosage et de toute cette terre que le greffier gratte pour y pisser.
Donc l'ipomée grimpait puisque c'est sa nature le long de la gouttière qui descend des étages supérieurs et en quelques semaines à force d'arrosage elle finit par atteindre le balcon de notre affriolante voisine du dessus qui se trouve avoir également d'affriolants dessous, bref …

L'ipomée – vibrant et grimpant symbole de notre parfaite union des cœurs et des corps – en vint à s'immiscer chez cette « traînée » comme l'appelait Germaine, créant ainsi une sorte de liaison dangereuse, comme une corde à noeud que Germaine s'empressa de me soupçonner d'emprunter pour rejoindre la bougresse.
Les remontrances de Germaine ayant grimpé au rythme de la plante, je courus m'en ouvrir à la jolie fleuriste qui est philosophe à ses heures et très délurée le reste du temps.
Elle m'entraîna dans son arrière-boutique qui sentait la rose, le jasmin et plein d'autres fragrances insoupçonnées et … j'en ressortis comblé avec une énorme ortie décorative.
Perplexe, je rapportai l'urticant « symbole de cruauté » à Germaine qui s'empressa de la substituer à l'ipomée tentatrice.
 J'y avais joint une jolie citation d'un illustre inconnu qui disait : «L'amour est un jardin fleuri et le mariage un champ d'orties » dont Germaine ne prit pas ombrage, convaincue que notre nouvelle plante calmerait la hardiesse de la voisine du dessus aux jolis dessous … et c'est ce qui
arriva.
Depuis ce jour notre balcon est envahi, le chat fait la gueule et moi aussi.
La soupe de Germaine a désormais un drôle de goût mais quand on aime ne pardonne t-on pas tout ?

(Oui je sais, ne pardonne thon patou... ça fait un peu nourriture pour chat)


2 janvier 2021

Mes paysages de Nerval et Baudelaire à Volubilis (Laura)

 

Quand nous vivions à Casablanca, nous avions  peu d'occasion de faire du tourisme à part dans la mégapole elle-même. En trois ans, nous avons du faire trois escapades incluant une nuit dont une avec la famille venue nous voir. Une de ces escapades à deux pour plus d'un jour était à Meknès[1]. Et nous avons poussé jusqu'à Volubilis[2] qui nous a éblouis; je me suis servi d'une photo argentique de là-bas pour la couverture de "Mes paysages de Nerval et Baudelaire." Alors que guide nous expliquait les ruines et nous narrait l'histoire de Volubilis, la romaine, je me disais que nous avions en France un respect du patrimoine qui est mis en valeur alors qu'il l'est très peu au Maroc. Malgré cela, je garde un souvenir ému de Volubilis que j'ai rattaché au "Voyage en Orient" de Nerval bien qu'il ne soit pas allé vers cet Orient là. Baudelaire a peu voyagé mais dans son oeuvre, il évoque une antiquité rêvée qui pourrait celle de Volubilis.

 


[1] Meknès
[2] Volubilis

Excusez-moi si je vous envoie la couverture  de mon livre mais je n'ai pas retrouvé la photo originelle comme beaucoup de choses depuis  mon déménagement

26 décembre 2020

Défi #644

 

Ah, vous avez cru que j'allais choisir Vœux à cause de la fin de l'année !
Ben non, va falloir vous montrer volubiles

Volubilis

Mes meilleurs vœux malgré tout !

6441

26 décembre 2020

Eh non, ça les a démangé !

pas cons

Ils ont peut-être forcé sur les fraises...

6432

Walrus ; Laura ; AlainX ; TOKYO ; Lecrilibriste ;

Vegas sur sarthe ; Vanina ; Kate ; Yvanne ; joye ;

maryline18 ; petitmoulin ;

 

26 décembre 2020

Urticaire (TOKYO)

 
Non mais ,si on y pense vraiment, le plus absurde dans cette vie que je tente de vivre ce sont les faux contacts.

Les zones urticantes, avec des bavardages de cinq minutes, persuadés que nous avons des tas d’amis, alors que nos désaccords sont profonds.

Comme au fond nous nous haïssons tous et que la tendresse est la forme de cette haine. La raison de cette haine profonde c’est L’urticaire inhérent aux relations humaines.

Mais il me reste un soupçon de reconnaissance pour les gueux, les lépreux que la vie n’a pas épargnés.
Ceux-là je ne veux point leur faire la peau, d’ailleurs ils ont la peau de la consistance d’une tortue.

 Du coup je me suis détournée des humains et me suis enfoncée dans la brume où vivent les gorilles.

Oui la vie vous apprend à aimer les animaux, moi j’ai jeté mon dévolu sur les gorilles.

v

Peut être que j’ai eu tort mais j’ai embarque l’un deux dans mon pays histoire de lui donner un belle vie .

v2

André mon gorille a appris à prier tous les soirs, il fait comme moi, il prie pour que le monde soit meilleur. Mais voilà, hier ça s’est gâté il a ouvert la porte et il est parti. Une crise d’urticaire parait il m’a dit le vétérinaire. A la police quand j’ai voulu porte André disparu on m’a dit c’est d’une importance secondaire. Je me sens stupide d’un coup . Le monde entier est dans un désarroi économique, ma carrière est dans la balance, avec tous mes rêves et ma sécurité et moi je parcours la ville à la recherche d’un gorille. André a été vu à las Vegas avec des lunettes et une perruque Blonde. Puis je m’en fou André fait sa vie. Est-ce une plaisanterie de mauvais gout des parques qui adorent me faire des surprises ? j’espère qu’André ne s’est pas jeté sous un camion toupie rempli de béton. La caissière de super U m’observe d’un drôle d’air. C’est la troisième fois en ce dimanche de Pâques que j’achète des quantités inhabituelles de glace à la banane. Ce n’est pas ses oignons quelle impertinence !!!

 André adorait les glaces à la banane on ne sait jamais ça pourrait le faire revenir.

 

26 décembre 2020

Il manque une case à Vanina!

643_PL_Urticaire_Vanina

26 décembre 2020

Urticaire (Lecrilibriste)

l

26 décembre 2020

Quoi ? (Walrus)

 
Je viens d'apprendre de la plume d'Yvanne que certain·e·s me suspecteraient de choisir les sujets parce que j'aurais déjà une idée derrière la tête.

Je m'insurge violemment contre cette théorie.

Déjà j'ai pas d'idée dans la tête, alors derrière, je vous dis pas !

Rien que d'imaginer que quelqu'un puisse penser cela me file  de l'urticaire !

Allez, salut, j'vais soigner mes  m boutons !

26 décembre 2020

La peau est à vif (petitmoulin)


La peau est à vif
Le feu coule
dans les veines
Les fureurs du geste
fouillent la brûlure
jusqu'au sang
Dans la bouche fiévreuse
l'écorce des mots
se fissure
La nuit lacère
tous les sommeils
 

26 décembre 2020

"ECRIS L'HISTOIRE" (maryline18)

 

_"Je sais, c'était avouer ma défaite, mais tu l'avais bien cherché après tout. Oh et puis, bon, je ne t'ai pas fait de mal, je t'ai juste abandonnée à ton sort de... pleurnicheuse !

J'avais pourtant inventé des tas d'histoires pour que tu arrêtes de pleurer ! Je t'avais lu mes plus beaux livres de contes en changeant de voix quand parlait les sorcières...Je t'avais même donné ma fève en l'enfonçant dans l'interstice de ta bouche et on s'était prêté la couronne, rappelle-toi !

Mais tu l'as encore, dis-donc ! Ecoute, je l'entends claquer dans ton corps quand je te secoue !

...Non, vraiment, je ne pouvais pas faire mieux ! Un jour, je t'avais coupé les cheveux parce que tu avais trop chaud, tu te souviens ? Maman n'était pas contente après moi et elle avait crié : " Le Père Noël ne te rapportera plus rien, vilaine fille !"

...Maintenant que je t'ai retrouvée, je vais te rendre heureuse, je te le promets. Personne ne savait où tu étais cachée... Tu as du verser ta petite larme chaque soir, ta rougeur sur la joue droite s'est accentuée, elle ressemble plus à un méchant urticaire à présent...Je suis vieille et tu es moche, mais on va s'en sortir toutes les deux. Je vais prendre mon courage à deux main pour t'écrire une belle histoire et tu pourras sécher tes larmes.

Oh regardes, tu as encore la notice de l'usine dans ta poche :

La poupée " ECRIS L'HISTOIRE " est une poupée presque vivante, si tu lui inventes une belle vie, un sourire se dessinera sur son beau visage. Dans le cas contraire, une larme s'écoulera chaque soir de son oeil droit juste avant qu'elle ne s'endorme.

* N'oublies pas de changer sa pile et de remplir son réservoir d'eau, non calcaire.

_"J'ai plein de projets, tu sais...On va économiser et puis on partira toutes les deux. Je vais te coudre des robes et préparer ta valise . De quelles couleurs les voudrais-tu ?"

_"J'aimerais du velour bleu marine surmonté d'un petit col de dentelle blanche !"

_"Mais le velour est passé de mode ma vieille ! Bon je vais voir ce que je peux faire ! Aide-moi à tirer sur ce sac de laine ! Regarde la belle laine rouge ! Je vais commencer par te tricoter un bonnet, et ne fais pas la moue s'il te plait !

C'est l'hiver, ma fille, il ne faut pas que tu prennes froid !"

 

26 décembre 2020

Mieux lui que Mémé (joye)

Il y avait un gars nommé Kurt Icaire,

Qui vivait dans une yourte précaire.

Il fit des sorties

Parmi les orties

Car il aimait se gratter les urticaires.

Kurt Icaire for poem

 

26 décembre 2020

Charivari à la messe de minuit (Yvanne)


- Entre vite toubib. Fait pas chaud ce matin.
- Salut curé ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu veux que je t 'aide à accoucher la Vierge ?
- Plaisante pas. J'ai pas envie de rire crois-moi.
- Allons bon. Qu'est-ce qui se passe ?
- Viens par là.

Le curé Tage et le docteur Piquemal se connaissent depuis longtemps. Ils exercent - chacun dans sa partie - en la jolie commune de Chèvrecujol. Et ont bien entendu les mêmes clients. Le secret du confessionnal et celui du cabinet médical subissent parfois quelques entorses quand les deux compères se retrouvent pour aller chasser la bécasse. Surtout après la chasse d'ailleurs quand ils ont éclusé quelques bonnes bouteilles au presbytère ou chez le médecin. La gouvernante de l'abbé lui fait la tête pendant huit jours après ces incartades et ne parlons pas de Madame Piquemal qui menace d'avertir l'évêque.  Il faut dire que les deux femmes ne manquent pas de tendre l'oreille, les hypocrites. Cependant, rien n'y fait. Les deux amis adorent se raconter les petits travers de leurs ouailles. Rien de méchant.

Aujourd'hui, il en va tout autrement. Le curé semble soucieux et ne dit mot. Un ange passe.
- Alors ? demande Piquemal.
- Ben, c'est un peu délicat...
- Dis-donc, tu ne vas pas me faire perdre mon temps. J'ai promis à Madame de la conduire à Limoges cet après midi. Elle veut s'offrir un service de table en porcelaine pour Noël. Ça sera le troisième. Pour épater les copines sûrement. Quand tu l'entendras en confession arrange-toi pour soulever le péché de vanité et ne lésine pas sur la pénitence parce que moi je vais devoir sacrément cracher au bassinet.
- Ah ! Très bien. Vous viendrez à la messe de minuit ?
- Bien sûr. Alors ?
- Eh bien c'est que...ça me gratte.
- Où ça ?
- Là.

Et justement ça le démange tellement rien qu'en en parlant que l'abbé se tourne pour se soulager. Le toubib a compris et rit sous cape, ce qui n'est pas très charitable pense le curé à qui rien n'échappe .  Rougissant, il n'en mène pas large. Il n'a jusqu'à présent enlevé que le haut chez le médecin.  A la demande de ce dernier il pose son pantalon, hésite un moment avec le caleçon mais devant l'œil exaspéré de son ami, il consent à montrer le bas.
Le toubib siffle entre ses dents et ne peut s'empêcher de  s'esclaffer devant  ce qu'il voit : les testicules du prêtre sont rouges et gonflées et son derrière est à l'identique.
- Ma foi, tu fais concurrence aux singes mon pauvre curé. Une belle poussée d'urticaire. T'as bouffé combien de boîtes de chocolat ? Je vais te prescrire une pommade.
- Ce sera passé ce soir ?
- Je ne crois pas. Il faut bien deux ou trois jours avant que cela agisse vraiment.
- Tu n'y penses pas ! Et la messe ? Comment je vais faire pendant la messe ? s'écrie le curé tout affolé.
- Ecoute. Pour ce soir, tu vas suivre les consignes de Rika Zaraï.
- Quoi ? Tu te fous de moi ?
- Pas du tout. Tu n'as jamais entendu parler des bains de siège de Rika Zaraï ? Tu demandes à ta Marcelline de faire chauffer de l'eau. Juste tiède l'eau hein ! Elle la verse dans une bassine et y ajoute un bon verre de bicarbonate de soude. Tu devines la suite. Tu trempes ton cul dedans. Ça devrait te soulager momentanément.

Le curé a gourmandé vertement Marcelline qui se demandait bien à quoi pouvait servir ce remède de grand-mère prescrit par le médecin. Et qui voulait savoir et surtout voir. Le curé s'est isolé dans la salle de bain avec son attirail et a suivi scrupuleusement les instructions de Piquemal.
- Ah, ça va mieux ! Ce diable de toubib a raison pense l'abbé. Rien ne vaut la médecine d'antan. Même lui, l'homme de science comme il aime se nommer parfois y a recours. Mais mieux vaut prévenir toutefois. Si jamais l'envie me reprenait pendant la messe...J'ai une idée.

Ce soir, ce sont Jules et Antoine qui vont officier. Pendant que les deux enfants revêtent la robe rouge et le surplis blanc à dentelles, le curé, songeur, enfile sa plus belle chasuble dorée – celle des fêtes – dans la sacristie. Puis ils rejoignent le chœur.
- Mes enfants, quand je vous ferai un signe comme ça dit le prêtre qui se tourne vers l'autel, et agite sa main gauche derrière lui, vous secouerez la clochette pour la génuflexion.
Les gamins se regardent. Ils savent exactement à quel moment ils doivent agiter la sonnette habituellement. Ce n'est pas ordinaire ce soir  mais le curé sait bien ce qu'il fait sans doute.

Les enfants, ces chenapans, ont vite compris la stratégie du curé. Ils ont remarqué que chaque fois qu'il demande la sonnette – c'est très souvent - et qu'il s'agenouille, il se gratte furieusement les parties en douce. Ils n'en peuvent plus de retenir leurs rires.
Tout va très vite. Le prêtre escamote la belle messe de minuit. Les fidèles, grands amateurs de Minuit Chrétiens, Douce Nuit, Sainte Nuit et Il est né le divin enfant commencent à marmonner  puisqu'ils ne peuvent chanter.

Jules prend la petite corbeille destinée aux offrandes et entreprend de faire la quête. Quand il rencontre dans les travées un camarade il murmure : « le curé a des morpions, le curé a des morpions... » La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et l'église retentit soudain de rires étouffés.

Le curé aussi a compris : ces diables de gamins ne perdent rien pour attendre. Il monte en chaire. En lieu et place de la célébration de la Nativité dans son homélie qu'il avait pourtant préparée avec amour,  il entame un prêche sur la charité chrétienne.

Le docteur Piquemal, stoïque, ne bronche pas. Il en a vu d'autres. Mais enfin c'est une drôle de messe. Il se gratte la tête – tiens, lui aussi ? - en se demandant ce qu'il va raconter à sa femme en rentrant. Comme il sait que de lui et aussi d'elle dépend la suite de l'évènement, il pense que, cette fois, la vérité est bonne à dire. Mieux vaut avouer une urticaire pour ce pauvre Tage qu'une invasion de petites bestioles. L'honneur, au moins sera sauf.

26 décembre 2020

Sarah rencontre Côme (Kate)

 

Chère Marianne,

La cave, toi aussi ! Une seule idée au sortir de cette expé souterraine, rentrer prendre une douche. Et comme nul verre en vue (non) et nulle étoile à qui dire bonsoir (non plus), je suis juste descendue faire un tour à la librairie, à deux pas.

Vitrine attrayante, comme il se doit, à contempler, à lire voire à méditer (non, j'exagère un peu).

Quel homme s'approche de moi ? Non, tu ne devineras pas : Côme. Oui, Côme, on n'en connaît qu'un, celui qu'on appelait Pacôme parce qu'il n'était pas comme tout le monde, celui qui portait toujours une besace pleine de livres et autres... Celui qui avait littéralement "bousillé" les affiches de La Semaine de la Poésie (du jamais vu), l'évènement de mars qu'on préparait depuis une année.

- Pâcome ! donc

- Sarah ! Oh, ma jolie Sarah !(grand sourire)

"Merci pour ton effort"... de mémoire, aurais-je dû répliquer, mais sous le coup de la surprise, j'ai ri en le voyant et en superposant en une fraction de seconde le grand barbu en kaki qu'il était à l'homme en blouson de cuir, cheveux très courts, face à moi. Plus de musette débordante de tout mais un gros cartable noir, quelques cheveux blancs (bon, je m'égare)...

- Qui a volé ta grosse natte ?

- Et ta grosse barbe et tout ton barda ? Et dans ton cartable, des livres de droit à la place des araignées, fourmis, bombes de peinture, marqueurs indélébiles, peaux de bananes, poil à gratter ?

tvmag hlt

- Je te montre : le programme télé avec la photo de notre ami, tu te rends compte !

oui hlt sdlp

- Oui, formidable, le Goncourt pour un Papou, je cours l'acheter. Regarde, je viens de retomber sur le marque-page avec un extrait de "Zindien" qu'on avait choisi et diffusé.

- "Zindien", ce Z m'avait inspiré et j'en avais rajouté sur pas mal d'affiches de la Semaine de la Poésie !

- Partout on pouvait lire "Semaine de la PoésieZI", jusque dans le hall de l'IUFM où on t'avait croisé bombe de peinture en main...

- En flag de chez flag et Hervé m'avait appelé Lurti : "Mais c'est Lurti !"

- C'est vrai, Lurti, alors que tu t'appelles Pacôme, enfin "Côme pas comme tout le monde" comme tu disais... Tu avais même répliqué tout de go : "Bonjour les Zindiens et les Zindiennes, je ne suis pas Lurti", quel aplomb ! Et il t'avait lancé : "Mais si, Monsieur, vous êtes Lurti, l'Urticant, enchanté de faire votre connaissance, vous prendrez bien un café avec nous ?"

- Je n'en menais pas large et je me suis excusé. "L'Urticant", c'était bien ça, d'ailleurs, regarde :

deb urti

fin urti

0-4 2

Et il ouvre son cartable dans lequel il a le livre d'Hervé "Je m'attache très facilement" et il a finement souligné au crayon le mot "urticant"...

Oui, j'ai acheté "L'anomalie", oui, ensuite nous sommes allés boire un verre... oui, moi aussi "Je m'attache (très) facilement" !

Bises de ta cousine,

Sarah

 

26 décembre 2020

Faut pas pousser mémé (Vegas sur sarthe)


Sur la porte de l'officine il y avait une grosse plaque mais différente de celles qui m'étaient apparues un peu partout sur le corps.
Il y était écrit en lettres dorées « Comte Potard, apothicaire »
Je me suis gratté la tête avant d'entrer.
Un grand type trônait derrière le comptoir avec un regard de cocker mais il n'avait rien d'un comte à part un gilet garni de petits boutons suspects qui ne m'inspirait pas confiance.
« Vous êtes vraiment comte ? » ai-je demandé en me grattouillant.
Il m'a toisé de toute sa grandeur : «Z'avez jamais entendu parler des Comtes d'apothicaire ? »
Je n'avais pas fait le rapprochement.
« J'espère que vous ne soignez pas que les calculs, je voudrais quelque chose pour arrêter de me griffer » ai-je supplié.
« Vous faites quelle pointure ? » me demanda t-il en s'approchant pour me prendre la main.
J'ignorais que les comtes – fussent ils apothicaires – avaient des manières si cavalières.
Cet espèce de grand comte n'avait ni queue-de-pie ni jaquette flottante et figurez vous qu'il voulait tout bonnement me refiler une paire de gants en latex !

« J'ai besoin d'une médecine pour soigner ces plaques rouges que j'ai chopées sur le corps » ai-je rugi en me labourant le dos de ma main libre.
Il lâcha enfin l'autre main : «Je vois... vous êtes en train de nous faire une poussée de fièvre ortiée »
Ce NOUS ne me disait rien qui vaille ; on n'avait pas gardé les gueux ensemble, ni les soubrettes.
J'étais perplexe : «C'est quoi une fièvre ortiée ? »
Sur les étagères trônaient des bocaux remplis de formol où ricanaient des crapauds à deux têtes.
Il prit un air inspiré, l'air du cocker devant une gamelle de croquettes pour  chat: «Nous désignerons ça par poussée d'urticaire
celle qui autrefois ravagea la mouquère »
J'étais perplexe comme je l'ai déjà dit : «Vous êtes obligé de vous exprimer en alexandrins ? »
Ignorant ma question il continua, le bougre : «Prenez donc ce flacon de poudre de calcaire
à laquelle j'ai joint la fleur de persicaire »
Ça commençait à être lourdingue toutes ces rimes en caire ; j'ai failli prendre un joker mais j'ai juste pris son flacon tout en m'épluchant les épaules.
« Ça coûte cher ce machin? » me suis-je inquiété en redoutant une rime en découvert bancaire.
« Une plaque » a t-il simplement lancé en entrebâillant son tiroir-caisse.
Décidément on nageait dans les plaques me dis-je en écorchant mes bras.

Alors je lui ai refilé une plaque d'une main tremblante – c'était toujours une de perdue – et j'allais sortir quand il m'a demandé : «Vous sucrez souvent les fraises ? »
Dans trente secondes il allait me diagnostiquer un Parkinson et me vendre une décoction à base de bébé crocodile et de bave de salamandre.
Je suis parti tout en m'arrachant la peau des fesses.
Croyez moi, je ne suis pas prêt de retourner folâtrer dans les orties avec Germaine !

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