Légère panique à l'X
Légère panique à l'X
J'y étais
Pour de vrai
Belle comme un trophée
Là-bas
Au bras
De mon cavalier
Rêvé
Xavier
De la Gambille
En place pour le quadrille
Que nous avions répété
Et tant dansé
Avec les quinze autres couples
Parmi les plus souples
Port altier
Sourire léger
Maquillage appuyé
Souliers cirés
Grande soirée
Nos familles assemblées
Mon père Félix
Anxieux pour son Alix
Ma mère Elena
Si heureuse d'être là
Les parents de Xavier
Qu'on n'avait pas rencontrés
Mais en coulisses
Xavier dérape
Et glisse
Un cri s'échappe :
"Ma cheville !"
Vite de la glace
Plus de quadrille
Je te remplace
S'écrie François
J'ai la même taille que toi
Vite il s'habille
Et prévient Alix :
"En place pour le quadrille
Du bal de l'X !"
Allez François
Les dés sont jetés
C'est toi et moi
Tenons-nous prêts
Sa main
Serre la mienne
Et soudain
Transportée à Vienne
Plus rien ne me sert
De croire être amoureuse
De Xavier
Je suis trop heureuse
Même si je tentais de l'en dissuader
Il voulait se déclarer
Ce soir à sa mère Consuelo
Directrice de Sup de Co
À son père Angelo
Responsable de Sciences Po
J'aurais été obligée
De tergiverser...
Mais François
Surgi du bois
Comme ça
Ce gars
Trouvé trop bien pour moi
Qui nous avait récité
Avec facilité
La tirade de Pantagruel
Qui questionne
Sur mariage
Et cocufiage
Et auquel
Ne lui répond personne
Il nous avait transportés
De rire
Et je ne peux m'empêcher
Encore d'en sourire
(extrait de
En piste, à la tâche ! (Kate)
En piste, à la tâche !
- Salut Vincent !
- Salut Didier ! Un café...
- Double et un verre d'eau, etc.
- Super !
- Tiens. Ça va ce matin ?
- Oui, un peu de boulot mais pour mon bouquin...
- Ah ? Les églises ?
- Les saints, les paysages, etc.
- Eh ! Ton téléphone !
- Merci !
Qui c'est encore ?
- Allô Vincent ?
- Hein ?
- Vin-cent !
- Oui, Jean-Mi ! C'est vendredi...
- Juste un truc, s'il...
- Je suis en congé, non...
- Allez, Vince !
- J'peux pas j'ai piscine !
- C'est urgent...
- C'est quoi ? Pas les fruits encore, hein ?
- Oh, juste P comme pistache.
- C'est-à-dire ?
- Quelques lignes...
- Non !
- Comme elles te viennent, ce que tu veux !
- Mais là, je suis sur tout autre chose, alors non, désolé.
- Vin-cent !
- Bon, j'ai compris. C'est pour quand ? Avant-hier ?
- Ce soir, seize heures.
- Seize heures trente alors. Je raccroche et je vais aller pister des pistaches après avoir coursé les quetsches...
- Merci ! Écris ce que tu veux.
- Sur la pistache ?
- Tu m'as bien entendu, salut l'artiste, en piste !
Je suis abasourdi : "En piste !", il se fiche de moi, le Jean-Mi... À la tâche, plutôt !
- Ton café ? Je te le réchauffe ?
- Non, merci, ça va Didier. Tu as des glaces ?
- Quel parfum ?
- Pistache !
- Non, je ne fais plus...
- Pourquoi ?
- Parce que ce colorant vert est trop chimique et j'ai eu des réflexions comme quoi les "vraies" glaces à la pistache seraient plutôt blanches et n'auraient pas le goût d'amande mais celui de la pistache et nanani et nanana... J'ai chocolat, café, vanille et rhum-raisin, du classique. Tu veux quoi ?
- Juste un autre café, un petit.
Alors adieu la glace à la pistache bien verte de mon enfance ! Reste le goût des pistaches ramenées d'Iran par mes voisins, il y a bien longtemps...
Pistache : en piste, à la tâche ! Je fais du sur place, là. Alors en vrac : "pistache" me fait penser à Eustache. Forcément puisque je suis dans mon dossier sur les églises, leurs noms, pourquoi, comment et où, etc.
Eustache, mais qui es-tu avec ton nom de petit homme vert ? Ah ! Un grec dénommé Placidas au départ et renommé Eustache par la suite pour récompense... Tiens, il pleut... Et les gens arrivent pour l'apéro, c'est déjà l'heure, zut !
- Tu veux manger, Vincent ?
- Oui, comme d'hab' !
- J'ai bavette, frites, salade.
- OK, à point.
- Un verre de Minervois ?
- Il est bon ?
- Super !
- Et j'ai terrine de lièvre aux pistaches, ça te dit ?
- Non, non, merci...
"Pistache" et "Eustache"... avec ça, je vais pas aller loin... Et si j'allais voir dans la galerie photos ? Je ferme le dossier "églises" et j'ouvre le dossier "vacances".
Ah, Sète en avril, c'était super, même si le temps n'était pas toujours au top, je m'y revois encore escaladant le Mont Saint-Clar : l'ascension, la vue, les parfums de végétation le matin, la lumière, la fraîcheur, le surplomb et la chapelle... Et puis les parents qui voulaient absolument que je passe les voir au Cap d'Agde. J'ai fait le détour pour découvrir ce lieu où la pluie et la grisaille avaient pris le dessus, ça arrive.
Pas question d'aller jusqu'au Mont Saint-Benoît et juste au loin apercevoir le quartier Saint Martin. Zut pour les photos que j'avais prévu de faire...Mes parents parlaient tout le temps et les quelques photos que j'ai réussies sont celles de la boulangerie Saint-Benoît, à côté du parking et, quand on était attablés à la pizzeria sous la bâche, au son de la pluie, le glacier Saint Martin..
Un peu Rimbaud ce jour-là, un peu illuminé, un peu ailleurs, surtout, ne rêvant que de tendre des fils de clocher à clocher... Mais rien que les couleurs criardes des glaces pour touristes, qu'une boulangerie faisant ostensiblement un clin d'oeil au patrimoine... Quelle ironie !
- Vincent, t'as fini d'écrire ?
- Oui, j'arrête, c'est bon, merci pour le plat !
- Je te prépare une glace ?
- Non, merci, je vais à la pistoche !
- Cool !
(*) extrait du livre
Ordalies pourtant abolies (Kate)
Ordalies pourtant abolies
Abolies les ordalies
Odieuses vilainies
Terminées les tortures
Horribles forfaitures
Finies les flagellations
Infâmes lacérations
Pour hommes et femmes
Si depuis la Révolution
Elles sont illégales
Hors la loi de la nation
Profondément immorales
Pourtant les duels
Se sont perpétrés
Entre tel ou tel
Se sentant outragé
Déshonnoré
Diffamé
Ordalies
Pourtant abolies
Jusque dans notre langage
Elles restent en héritage :
Qui, voué aux gémonies
Qui, cloué au pilori...
Si mis sur la sellette
On n'y risque plus sa tête
Au pire on videra son sac
Sera au bout du rouleau
Mais on ne sera pas mis en sac
Pour subir le supplice de l'eau
Tel François Villon
Mauvais garçon
Avec ses bas ses hauts
A connu outre la prison
Le bannissement, l'exclusion
L'ordalie de l'eau
Si l'on a lu et entendu
Sa Ballade des Pendus
Dans Le Lais (*)
Ainsi se définissait :
"Je ne suis homme sans défaut..."
Loin s'en faut
On pourra au pire être tenu
Pour gibier de potence
Certes mis à nu
Mais gardant son droit à la défense
Jurer qu'on en mettrait sa main au feu
Et garder la tête sur les épaules
Dire ce que l'on veut
Jouer plusieurs rôles...
Certains mots ne restent-ils pas en travers de la gorge
Ce n'est pas pour ça qu'on vous égorge
Et l'on peut enfin baisser les bras
Sans se retrouver la tête en bas
Alors pourquoi ne pas faire amende honorable
Trouver une solution amiable
Sans encourir le coup de grâce
Et pouvoir encore pouvoir se regarder dans la glace
Enfin se faire tirer l'oreille
Ne gâchera guère le sommeil
Et le code de Hammurabi
D'ailleurs ou d'ici
La loi du talion
(Oeil
Pour oeil
Dent
Pour dent...)
Ne nous empêchera pas de tourner rond
Si les ordalies
Sont abolies
Elles teintent toujours nos paroles
D'allusions à des atteintes folles...
(*) Le Lais, VIII (Le Petit Testament, François Villon)
(Illustration issue de :
Sans chenille sans papillon (Kate)
Sans chenille sans papillon
Ce soir cherchons la noctuelle... Facilement trouvée sur le site jardiner-malin.fr : "La noctuelle, un papillon inoffensif, une chenille vorace" : un vrai dilemme !
Nous obtenons : papillon, chenille.
Oublions "Le papillon" de Lamartine,
et ne retenons pas "La chenille" d'Apollinaire
C'est qu'ils parlent
Tous les deux d'eux...
Un et un deux
Et non d'oeufs !
Listons les quatre stades :
1) l'oeuf,
2) la larve (chenille),
3) la nymphe (chrysalide),
4) le papillon
Les points 1, 2, 4 considérés comme abordés,
Evoquons la chrysalide (point 3)
Et bien
Lautréamont dans "Les Chants de Maldoror" l'évoque (Chant II, 10).
juste après la sage citation du Chant II, 9 :
"L'éléphant se laisse caresser. Le pou, non."
Mais laissons les poux là et sautons, pour ainsi dire, du coq à l'âne, dans ce bestiaire qui se termine en chansons :
"Sans chenille sans papillon"
Vous me permettrez sans façon
De vous présenter ma chanson
Sans chenille sans papillon
Puisque l'on vient au monde tout nu
Tout le reste est du superflu
Les chenilles les papillons
Sont là des êtres mineurs
Qu'on ignore c'est un malheur...
Ça serait un timbre ? Merci Joe !)
Récapitulons :
1) l'oeuf,
2) la larve (chenille),
3) la nymphe (chrysalide),
4) le papillon
Un timbre... Et pourquoi pas un cours de philo phyllo ?
Princesse des méandres (Kate)
Princesse des méandres
Chère Cassandre,
Compliquée
Que tu as dessinée
S'enlise dans les méandres
De ta pensée
(Et notre relation
Par trop complexe
Me laisse perplexe
J'y perds la raison)
Au rendez-vous de Queuille
Je ne t'ai pas trouvée
À croire que tu veuilles
Me laisser désenchanté
Ou simplement me libérer
Après tout ce trajet
Parvenu à Château Rocher
Te dire que je quittais Nice
Disais adieu au tennis
Toi devenue ma seule priorité
Ton étrangeté alliée à ta beauté
Saisissant enfin la chance
D'abolir les distances
Te rejoignant
Ici définitivement
(Ma mère
M'a dit l'endroit
L'envers
C'est toi
Seul fils qui gères
Ton univers)
Merci chère Cassandre
Princesse des méandres
Tu as bien fait de me faire venir
Jusqu'à ce lieu plein d'avenir
Où la force du paysage
M'a interrogé au passage
Ses fleurs sauvages
L'air les vieilles pierres
Lézards ou vipères
M'ont rendu mes repères
J'ai rêvé
Médité
Écrit
Dormi
Esprit magiquement vidé
Corps soudain allégé
Direction Nice
Cap sur Sophia Antipolis
Mes étudiants en géographie
Tant d'autres paysages à l'esprit
Adieu Cassandre
Mon coeur moins tendre
N'est plus à prendre
De tes sinueux méandres
Il a réussi enfin à se déprendre
Et qu'ici notre histoire finisse
Ulysse
(Lagarde et Michard, XVIè siècle)
Ni label ni lambeau (Kate)
Ni label ni lambeau
La belle
Le beau
Haillon chiffon
Princesse de conte
On se raconte
De cette repoussante membrane
À des robes couleur de ciel, d'argent et d'or
Un carrosse plutôt qu'une citrouille alors
Marquis de Carabas
Chat botté
Culotté
Chapeau bas
Maigres hardes perdues
Dis-tu
Au roi
Qui s'évertue
À te parer
De sa vesture
Quasi investiture
Pour toi si nu
Fils cadet
D'un meunier
Mais tu n'as pas hérité
Du moulin
Pour toi rien
Sinon ce chat
Tu n'y crois toujours pas
Il veut des bottes
Qu'il adopte
Use et abuse
De ruses
Pour qu'on t'habille en roi
Te déclare marquis
T'en fournit l'habit
Et il t'obtiendra
Bientôt
De l'ogre le château
Enfin la fille du roi
Pour époux te voudra
L'habit ne fait pas le moine
Oh que si !
On est repoussé par une peau d'âne ?
Mais non disent les contes de Perrault
La belle
Cendrillon
Étonne
La belle
Peau d'âne
Rayonne
Le beau
Marquis
Doit ses élégants
Vêtements
Au chat
Son héritage
Chaussé de bottes
Usant de chantages
De tours de langage
Bel équipage !
(Illustration :
tirée du livre :
Fous à tous les coups ! (Kate)
Fous à tous les coups !
Kung fu
Panda ?
T'es fou
C'est un koala !
Oh là là !
Tout doux !
Kung fu
Un art du coup
Un art des coups
Sport sans objet
Surgi du passé
S'affronter à mains nues
Implique qu'on remue
Les mains les pieds
Puis on a trouvé
On l'a façonné
Lancé
Jeté
Projeté
Pour que moins on s'avance
On aura plus de chances
Si c'est lui qui déboule
Et que tout il chamboule
On l'a faite
La boule
Parfaite
Qui roule
Telle la soule
Du fond des âges farouches
Qu'on pourchasse
Dans de grandes chasses
Pour qu'on couche
Avec d'autres peaux
D'autres os
Couleurs
Odeurs
D'autres clans
Dans le sens du vent
Mélanges
Étranges
Ballon
Rond
Oblong
Blond
Luisant ardent
Inquiétant
Survolant
Habitants
Champs
Et campements
Viens-tu de Chine
Drôle de machine
Surplombant l'Amérique
Du Nord du Sud
Sans certitude
Apparition magique
Sport sans règle
Ni arbitre
Qui est espiègle
Qui fait le pitre
Retour à terre
Tombé en mer
Les hommes sont fous
À tous les coups !
Fan de chichourle (Kate)
Fan de chichourle !
- Salut Vincent !
- Salut Didier !
- Ça va ?
- Super, et toi ?
- Ouais...
- Un café ?
- Un double...
- Et un grand verre d'eau non glacée !
- Merci.
Bon, marre du Court-Métrage, je vais me poser un peu pour voir mes messages et week end !
Ah ! Un bon café ! Quoi ? Le boss m'a appelé ce matin ? Je le rappelle.
- Allô, Jean-Mi ?
- Vincent !
- Hein ?
- Ouais...
- Écoute, j'ai besoin d'un article pour ce soir.
- C'est vendredi...
- Urgent, ur-gent !
- Pas le Court-Métrage, déjà donné...
- Non, c'est l'abécédaire des fruits.
- Quoi ?
- Je compte sur toi, Vince...
- Ah, la quetsche ! Déjà donné l'an dernier... Pas le ramboutan, quand même ?
- Non, c'est la lettre J.
- J comme jus de fruit ?
- Non, le jujube.
- Le quoi ?
- Un fruit chinois.
- Connais pas.
- Fais-moi un truc là-dessus genre "adoucit la gorge", enfin, tu vois...
- Non..
- Mais si !
- Pour quand ? Dix-huit heures ?
- Seize heures trente dernier délai. Tu lâches tout et tu t'y mets.
- J'suis crevé, Jean-Mi...
- Merci Vincent, on se voit mardi !
- Salut Jean-Mi, bon week end !
Mais qu'est-ce que je vais écrire là-dessus... Le jujube ? C'est quoi, c'machin ?
- T'as fini ton café, tu veux déjeuner ?
- Tu as un menu du jour ?
- Tiens l'ardoise.
- Aux figues ? T'as rien à la jujube ?
- Non, pas de miel de jujube mais j'en ai goûté c'est super bon... Le menu ?
- Faux-filet, à point.
- Frites et salade, comme d'hab'!
Le miel de jujube ça adoucit la gorge, comme tous les miels, bon point de départ : un des quatre fruits pectoraux comme la datte, le raisin de Corinthe et la figue ! Clin d'oeil au menu du jour... Ça rappelle les treize desserts de Noël...
Fruit exotique, donc a voyagé, ça plaît ça ! Il y en a beaucoup dans la région d'Annaba, et le nom de cette ville viendrait du nom du fruit, sympa... mais encore ?
Acclimaté en France, dans le midi et arrivé de Grèce via l'Italie, air connu : Frédéric Mistral, l'évoque (sous le nom de "ginjourlo" à propos de la grande foire de l'automne de la Saint-Michel le 29 septembre) et bien avant lui, des leudes attestent la présence de son passage dans la région de Nîmes, piste intéressante...
- Un verre de vin du Gard, offert par la maison.
- Merci Didier, très bon.
Le Gard... La chaleur de juillet du Gard, les vignes... Ça me rappelle la tourte aux bettes-cardes que faisait ma tante Suzon et qu'on mangeait dans la cour, sous le parasol, contre le mur de la petite maison entourée de vignes. Des parfums, des goûts, des lumières, des "peuchère !" et des "fan de chichourle !" avec l'accent... Enfant, je ne comprenais pas pourquoi elle m'appelait "fan" au lieu de Vincent, et "chichourle" me faisait rire...
Mais c'est quoi ce "chichourle" au fait ? Du jujube, eh bien, super surprise !
Et ça nous mène où tout ça ?
À zinzolin ! La fameuse couleur violette au nom si poétique... Alors, jujube, grand voyageur, tu me plaîs, tiens, fan de chichourle !
La preuve par 2023 (Kate)
La preuve par 2023
Vous traiterez, bon an mal an, en quelques lignes illustrées, ces deux questions dans l'ordre qui vous plaira.
A) Est-il rationnel de poser un lapin sur l'eau en 2023 ?
B) Qu'est-ce que l'irrationnel en 2023 ?
...
Nous chercherons d'abord à savoir ce qui est rationnel en ce début d'année 2023 pour tenter de répondre aux deux questions du sujet.
Afin de faire fonctionner au mieux notre cerveau, nous n'oublierons pas de nous promener à pied (à cheval, en voiture...) conformément aux préceptes de la medecine chinoise animés des meilleures intentions.
Une bonne hygiène de vie étant basée sur la marche et une saine alimentation, la pizza n'en faisant peut-être pas forcément partie. Marchons donc, en campagne et aussi en ville.
Divagations mises à part, que penser du changement de nom de cette pizzeria ?
Longtemps dénommée "Pizza Cosy", oui, "cosy" et non "cosi`" (avec l'accent grave sur le i, comme il se doit, cf. "Cosi`fan tutte"...). Eh bien, c'est depuis peu "Trois.Quatorze pizza" !
Est-il rationnel d'appeler son commerce d'un nombre irrationnel alors que jusque-là les noms les plus fréquents de ces établissements évoquent Venise ici ou là, Naples, l'opéra, des monuments historiques ou une institution (depuis 1968), et Speed Rabbit définitivement fermé (ça serait devenu "Speed'zza" !), peut-être trop rapide ou trop lapin ou pas assez pizza ?... Ou trop de pizza tue la pizza ?... Ou faut-il changer de nom en changeant de propriétaire, plus simplement ?...
Donc, plutôt que de passer devant cette enseigne en voiture, prenons le temps de s'arrêter. Et là, au-delà du nom, on découvre dans la forme ronde un dessin plutôt hermétique a priori. Mais qu'est-ce ? Un coeur, un triangle, des jambes... Mr Pi ?
Décryptons, enfin zoomons. Il serait donc question-là de Monsieur Pi (sic), ayant perdu la tête (ou c'est un coeur ?) dont le corps munis de bras et de jambes semble être un carton triangulaire ? Pas un carton à chaussures, tout de même ! Mais où sont-ils allés chercher tout ça ? Enseigne adressée aux apprentis mathématiciens ? Est-ce bien rationnel ?...
Mais si Pi, lettre grecque, c'est 3,14 (pour arrondir, ah ! ah !) et que le mot pizza commence par "pi", pourquoi cette redondance : "3,14 pizza" alors que "3,14 zza" aurait suffi ? Est-ce totalement irrationnel ?
C'était sans compter qu'une enseigne se doit d'être compréhensible immédiatement (ou presque) à tous et qu'ici le mot "pizza" en entier se devait de figurer : c'est chose faite ! J'avais trouvé plus drôle l'allusion à la Tour penchée mais c'était déjà pris !
Pour conclure, la première des deux questions : "Est-il rationnel de poser un lapin sur l'eau ?", disons oui pour entrer dans la vogue cette année générale autour du nouvel an chinois 2023 (commencé le 22 janvier) et très souvent dénommé cette année, "nouvel an lunaire"... Il serait rationnel de poser un lapin sur l'eau, on essaiera.
Par contre, mettre en scène la passation de l'année du Tigre à l'année du Lapin en organisant une rencontre ne semble pas des plus rationnelles...
Chez la firme qui commercialise des briques, c'est le nouvel an lunaire.
Un lapin bleu est bien posé là, fiché dans le sol, pas posé sur l'eau mais comme il est bleu c'est donc un lapin d'eau pour 2023. CQFD !
Les Montespan (Kate)
Les Montespan
- Mon cher mari
Tu es cocu
Tout le monde l’a su
Espèce d’hurluberlu !
- Je n’accepte pas qu’on en rit.
- Tu honores le roi.
- Tu te moques de moi !
- Je pense qu’afficher
Mon déshonneur
Même aussi royal
Mais parfaitement déloyal
Sur mon carrosse
Et ne pas accepter
Que mon cœur
De la sorte on cabosse
Est normal…
- Tu ne gagneras pas
Il t’enfermera
T’exilera
Il gagnera !
- Marquise
Tu as l’air hurluberlu
Exquise
Ta beauté
Ton allure
Ta vivacité
Tu lui as plu…
- Et ma haute lignée
Ma volupté
Mon joli cul
Qu’en fais-tu
Mari ingénu
Pauvre hurluberlu ?
- Mais pourquoi,
Mon amour, dis-le moi ?
- Tu n’as plus un sou
C’est le trente-sixième dessous
Tu as tout perdu
Ton sort est suspendu
Et le roi…
- Quoi ?
- Il me veut, moi !
- Tu es ma femme, je crois
Quel hurluberlu !
- Le roi n’est jamais vaincu
Son corps divin le peuple porte aux nues !
- Tu délires
C’est juste un satyre !
Il veut ma femme et je ne veux pas
Ce n’est pas possible, ça !
- Espèce d’hurluberlu !
Tes dettes
Il les rachète
Ni vu ni connu
- Et mon amour, mon honneur
Mon bonheur, mon cœur ?
- Je t’aimais
Mais à lui me suis donnée
Adieu à jamais
Il me veut à ses côtés
- Dans son lit
À ses pieds
Qu’il soit honni
Je le hais !
Et mes enfants
Il me les rend ?
- Ce sont ses enfants
à lui et à moi
pas à toi
C’est flagrant
- Mais nous sommes mariés !
- Notre mariage, il va l’annuler.
- Quel malotru !
- De quoi parles-tu ?
Hurluberlu
Déçu
Te tairas-tu !
Merci à la Lucette d’Yvanne qui m’a inspirée et
Hommage à l'écrivain Jean Teulé
(Illustration n° 1 : planche de BD de "Le Montespan" de Jean Teulé illustré en roman graphique par Philippe Bertrand ;
illustration n° 2 : page 173 de
ainsi légendée : "La Marquise était plus blanche que La Vallière, elle avait une belle bouche, de belles dents, mais elle avait l'air effronté." (la Princesse Palatine), Musées du Berry, Bourges, photo. Giraudon)