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Le défi du samedi
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25 juin 2016

Les cadeaux et l’amour (Laura)

 
Le père de Cannelle faisait sans cesse des cadeaux, à sa femme, à sa mère, à sa belle-mère(qu’il ne pouvait pas sentir), à ses enfants et parmi eux à Cannelle, sa fille aînée.
Pour son travail, il était sans cesse sur les routes et était absent de la maison du lundi au samedi. Et il revenait les bras chargés de cadeaux. Il y avait des vêtements pour sa femme qui en avaient plein ses armoires bien plus qu’elle n’ en avait besoin pour le peu qu’elle sortait de chez elle. Il y avait surtout des livres pour tout le monde. Des livres bien choisis mais en telle quantité qu’on n’avait pas le temps de les lire avant la prochaine « fournée. » Cannelle connaissait l’histoire de son père et savait qu’il avait été conçu pour remplacer un précédent enfant mort dans des circonstances mystérieuses après avoir mené une existence aventureuse. De plus, sa mère avait failli mourir en lui donnant naissance. La pression était très forte sur les épaules du cadet. Alors il lui fallait toujours prouver qu’il était mieux que « l’autre » par des cadeaux plus que par de vraies attentions, des moments agréables partagés, des paroles d’encouragement. Lui-même ne s’était pas senti aimé pour lui-même alors il pensait que les cadeaux le feraient aimer notamment de ses enfants. En fait ces derniers attendaient chaque fin de semaine un père Noël plus qu’un père qui aurait passé du temps et fait des choses avec eux. En achetant des cadeaux pour lui-même, il s’achetait aussi beaucoup de choses assez chères ; il gagnait assez bien sa vie. Il était donc très difficile  de lui faire des cadeaux car tout ce dont il avait envie, il se l’achetait. Des achats compulsifs qui ne le rendaient pas heureux. Il jetait ses cadeaux plus qu’il ne les tendait et enfermait ses achats dans des cartons et des sacs qu’il empilait. A chaque occasion de cadeau, c’était un casse-tête pour sa famille. Et quand on lui donnait son présent, il disait vite merci et l’enfouissait dans ses cartons ou sacs. Un jour, cependant, il eut avec Cannelle, une réaction qui la rendit encore plus réticente à lui faire un cadeau de quelque importance. Elle était adolescente et n’avait d’argent que celui qu’on lui donnait pour son anniversaire, Noël, étrennes et Pâques. Elle avait économisé pour offrir à son père son eau de toilette (de marque) favorite, étant sûr que s’il ne lui faisait pas plaisir, il lui serait au moins utile. Quand elle lui tendit avec tout l’amour admiratif qu’elle avait pour lui, il lui cracha : « Toujours la même chose, vous m’offrez toujours la même chose ! … » Et il jeta le flacon contre le mur, le brisant en mille morceaux.
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18 juin 2016

Mais où est donc OR-NI-CAR? (Laura)

Mais où est donc OR-NI-CAR?
Les a t-on remisés dans quelque placard?
Avec ma colle en pot et mes buvards.
 
Tiennent -ils compagnie aux encriers de mes parents,
A leurs plumes qui faisaient des pâtés déshonorants?
Avec l'encre noir dans son pot sur leur bureau d'enfant.
 
Mais où est donc OR-NI-CAR?
Sont-ils malades ou en retard?
Auront-ils un blâme ou un César?
 
Peut-être sont-ils dans le plumier
Avec mon crayon si bien taillé
Un 2H bien sec ou  un bel HB?
 
Mais où est donc OR-NI-CAR?
Sont-ils partis avec nos cahiers de brouillon
Aux lignes violettes et tables de multiplication?
 
Les retrouvera t-on un jour?
Avant qu'il soit trop tard
Mais où est donc OR-NI-CAR?
11 juin 2016

Le peintre fou au chapeau vert (Laura)

Dans le train à vapeur
Où il avait presque oublié
L’asile, le peintre avait observé
Attentivement tous les voyageurs.
Même les visages rébarbatifs
N’arrivaient pas à engourdir
Son âme et le laissaient admiratif
Avec une forte envie de glapir
Et de jeter son chapeau vert
Par la fenêtre, vaincre la conspiration
Gagner sur toutes les crispations
Et prendre dehors un peu l’air.
 
4 juin 2016

Je (ne) me souviens (pas) (Laura)


Je me souviens de mon grand-père qui portait toujours une salopette noire ou verte.
Il est mort.
Je ne me souviens pas si je lui ai dit que je l’aimais.
Je me souviens de l’élection de François Mitterrand.
Je me souviens de la guerre du Golfe.
Je me souviens de l’exécution en direct de Ceausescu en Roumanie. Je me souviens d’avoir frémi d’horreur malgré ce que cet homme avait fait à son peuple.
Je me souviens des bons points qu’on nous donnait à l’école. Je crois que ça ne se fait plus.
Je me souviens de la seule fois où j’ai été punie à la petite école. Je me souviens encore du nom de la petite fille qui en était la cause.
Je ne me souviens pas de ma première cigarette. Je me souviens que j’ai fumé autrefois par plaisir. Je me souviens du moment où c’est devenu une drogue.
Je me souviens du mariage de Charles et Diana. Je me souviens du commentaire de Léon Zitrone.
Je ne me souviens du premier livre que j’ai lu. Je me souviens que je lisais le soir sous les draps avec une lampe électrique.
Je me souviens de l’odeur de sauge et de menthe. Je me souviens que mon grand-père en attachait toujours une feuille à la boutonnière de sa salopette.
Je ne me souviens pas de la mort de De Gaulle. C’était ma première année.
Je me souviens de ma première paire de lunettes. Je me souviens qu’avec, je voyais mieux au tableau.
 
21 mai 2016

Partout des paysages (Laura)

 

Où que je vive
Où que je me pose
Où que je travaille
Où que je voyage
 
Je pars à la découverte
Des paysages qui m’entourent
Campagne ou ville
Arbres et rivières
 
Partout des paysages
M’attirent vers eux
Et m’enchantent
Loin des humains qui me hantent
 
Je marche vers l’inconnu
A aimer, à comprendre
Une curiosité à connaître
Tout ce qui m’échappe
 
Où que je marche
Où que je respire
Où que je souffre
Où que j’aime
 
Partout des paysages
Comme des ancrages
Dans une tempête infinie
Qui harcèle mon âme.
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14 mai 2016

Participation de Laura

Etrange
Ne pas comprendre
Ne pas expliquer
Ne pas inventer
 
Juste entendre
Regarder
Et écouter
 
Ne pas comprendre
Ne pas expliquer
Ne pas inventer
 
Simplement s’étendre
Dans l’herbe et sentir
L’air  sur ma peau, frémir
 
Ne pas comprendre
Ne pas expliquer
Ne pas inventer
 
Se déconnecter
Laisser filer le vent                                                                                              Arrêter le temps
 
7 mai 2016

Mes barques (Laura)

Mes premières barques
Furent de simples passerelles :
Petits ponts de bois ou de fer
Sur lesquels je m’asseyais pour faire
De grands voyages en livre ou rêve.
Il y eut aussi la vraie barque
De mon cher grand-père ;
Elle était bleue et blanche :
J'y ai plus pris d'eau
Qu'aurait du prendre un bateau .
Mon grand-père portait une casquette
De marin : je ne lui pas demandé
Pourquoi mais je sais qu'on l'a enterré
Avec ; était-ce pour sa dernière traversée ?
Je n'ai jamais oublié sa silhouette.
Quand j'ai embarqué avec toi
Je n'ai vu au départ que les paysages
Et n'ai pas pensé aux naufrages
Ni même aux avaries et aux orages,
La croisière est plus qu'agréable, ma foi.
 
30 avril 2016

Paysage de livres (Laura)

J’aime beaucoup  mon paysage de livres ;
C’est aussi  une bibliothèque.
On dit parfois  que ça délivre
Des maux comme les dieux aztèques.
 
Ce qui me plait par-dessus tout
C’est d’observer la poussière
Qui danse un peu partout
Dans  les livres et la lumière.
 
Les gens qui viennent chez moi
Trouvent que je suis négligente
Mais c’est ma façon à moi
De retrouver les acquisitions récentes.
 
Parfois, j’ai honte et j’époussette ;
A cause aussi de mes allergies.
Avec un plumeau ou des lingettes,
J’y pense mais plus souvent j’oublie.
 
Je préfère lire toutes ces lumières
Dans ma nuit, ces poussières de mots
Qui dansent dans les déserts :
Ce  paysage négligé si beau.
9 avril 2016

Mes moulins (Laura)

Comme la roue qui brise
L’eau du bief de mon enfance
Et entraînait naguère 
Le moulin des jouets de la guerre.
Comme la campagne flamande
Qui se donne aux âmes patientes. 
Comme les moulins de Rembrandt
Dans un paysage de Hollande. 
Comme les « Lettres de Mon moulin » 
Que Daudet écrivit de Fontvieille, 
Je découvre les paysages
Que font vibrer les vents.
Tu fais tourner de ton nom 
Tous les moulins de mon cœur
2 avril 2016

Une tête à chapeau (Laura)

J'ai toujours connu ma grand-mère coiffée et maquillée surtout pour sortir et ce jusqu'à quelques semaines avant sa mort vers 90 ans. Elle portait aussi souvent un chapeau. Dans la ville de l'Est où nous vivions, s'habiller comme elle de couleurs vives  avec un chapeau  distinguait- voire dérangeait- plus que dans certaines plus grandes villes dans d'autres coins que j'ai connues par la suite. C'est peut-être grâce à elle ou par opposition  à mes peu ouverts concitoyens que j'ai pris l'habitude de mettre des chapeaux et de m'habiller avec des couleurs vives. Ma grand-mère me disait que j'avais une "tête à chapeau" et personne ne m'a jamais dit le contraire. Si je n'ai pas  teint mes cheveux comme ma grand-mère et bien que je ne maquille guère, j'ai mis ma féminité dans des bijoux plutôt voyants et souvent colorés aussi. J'aime coordonner ou opposer les coloris entre mes vêtements, mes chapeaux et mes bijoux. J'avoue aller parfois vers le total look en nuances de roses ou verts par exemplaire, ma couleur préférée étant l'orange. Même dans la grande ville où je vis, on me regarde parfois de travers et à ce moment là, je pense à ma grand-mère avec sa veste et son chapeau bleu pervenche et je me dis: Tiens toi droite, souris et marche.
 
26 mars 2016

Participation de Laura

 

J’ai oublié mon vélo à la porte
De mes rêves de poète qui m’emportent
Loin du travail qui m’insupporte
Mais qui inexorablement me rapporte
19 mars 2016

Couleur femme (Laura)


Couleur femme, je ne sais où est ma racine
Mais j’essaie de porter loin le souffle
Qui vient de mes corps, cœur et âme.
Curieuse de tout, envie du monde.
Femme verticale, j’allonge des lignes
Sur du papier à lettre charmeuse.
J’aimerais que ma grand-mère
Soit fière de moi, couleur femme
Et brève invitée, carpe diem des poèmes.
 

12 mars 2016

J´suis kitsch... J´suis kitsch (Laura)

J´suis kitsch... J´suis kitsch
J´suis kitsch ... Foutrement kitsch
Tous mes amis le sont
On est kitsch et c´est bon
C'est un défaut dont je me targue
J' en suis vraiment frapadingue
Mais lorsque je mets des 33 tours
Des Eighties,tout le monde me tourne autour
J´suis kitsch ... Foutrement kitsch
Tous mes amis le sont
On est kitsch et c´est bon
Pattes d'eph, couleurs flashy, fut lamé
Sky  , cols pelles à tarte et des talons compensés
Des clips aux oreilles, des bagues en plastoc
Des bracelets à gogo, des sautoirs en toc
J'suis voyante mais ça m'fait pas peur
J'me fous de c'qu'on pense de moi
J'aime la variété et j'assume mes goûts datés
J´suis kitsch... J´suis kitsch
J'm'appelle Laura et je kiffe Johnny
Je chante comme Travolta
Et j'danse comme Olivia
Je ne fréquente que des ringards
Des réacs aux fringues bizarres
J´suis kitsch ... Excessivement t kitsch
Et quand je parle d'amour
C'est à la manière d'Aznavour

On se réunit avec les amis
Tous les vendredis, pour faire des kitsch-parties
Il y a du champagne, on deteste ça
Et des rillettes pur porc qu´on mange à la petite cuiller
Mon appartement est vraiment charmant
J´me chauffe à la boule à facettes, on m'appelle l'exocet
J´avais un PC, mais ça m´ennuyait
Je l´ai r´tourné... d´l´aut´ côté c´est passionnant

J´suis kitsch... J´suis kitsch
J´suis ravagé par ce microbe
J´ai des accidents en Jaguar
Je passe le mois d´août au plumard
C´est dans les p´tits détails comme ça
Que l´on est kitch ou pas
J´suis kitsch... Encor plus kitsch que tout à l´heure
Et quand je serai célèbre
Ce sera pour l'Académie Française
5 mars 2016

METRO (N) (H) OM(M)E (Laura)

 
Marcheuse des villes, je suis leur rythme
Mon GR à moi, c'est la géographie des rues
Mon GPS, c'est  à Paris, mon vieux guide rouge
Et  partout ailleurs dans le monde, des plans  des rues
 
Monter et descendre des trottoirs, c'est ma randonnée
Une randonnée urbaine et du vrai  sport
Marche nocturne au calme ou plus bruyante la journée
Je parcours les gares et les ports
 
Je pars de chez moi, enfin, un lieu où se poser
Vers ailleurs à pied, en tram ou en bus ou train ou métro
Toujours, je rame mais  aussi et surtout avec curiosité
Métro sexuelle, je visite les métropoles, parfois à vélo
 
Comme Nerval, je cherche en marchant
Mes chimères, mes châteaux en Espagne
Mes pays de papier, je vais vers le vrai Orient
Laissant derrière moi la trop gâtée France
 
Ou la parcourant comme  les deux enfants
Du livre à couverture marron: elle m'agace
Comme   des parents ou un vieil amant
Impossible  à quitter mais quand même impossible
 
Sous la pluie ou au soleil cru de Midi
Du Nord méconnu mais  si vivant
Au Sud si couru  des vacances des fourmis
Cigale, je suis d'hiver au printemps
 
Je suis amoureuse des voies sous berge ou terre
Ca me vient de lui mais aussi d'avant
J'admire les locomotives et les caténaires
Je guette les nouveautés et le matériel d'antan
 
Je l'écoute m'expliquer les métros, les nouvelles lignes
Les correspondances et parfois les liaisons directes
J'y écris et j'y lis, c'est  mon deuxième domicile
Des transports en commun en  duo ou solitaire
 
27 février 2016

Ca n'existe pas (Laura)

Un éléphant qui joue du tuba
Ca n'existe pas, ça n'existe pas.
 
Un éléphant ça trompe énormément
Mais ça ne joue pas d'un instrument.
Même si je t'emmène au cimetière des éléphants
Tu verras qu'on ne le voit qu'en chantant comme un enfant.
 
Un éléphant qui joue du tuba
Ca n'existe pas, ça n'existe pas.
 
Le ridicule ne tue pas, mais les pattes d'éléphant
C'est proche du mauvais goût, franchement.
On peut avancer l'excuse de produits  dopants
Qui font voir des éléphants rose en collant.
 
Un éléphant qui joue du tuba
Ca n'existe pas, ça n'existe pas.
 
Je crois avoir une mémoire d'éléphant
Mais je me souviens pas un instant
D'avoir vu danser un éléphant
Dans un magasin de porcelaine au printemps.
 
Un éléphant qui joue du tuba
Ca n'existe pas, ça n'existe pas.
 
20 février 2016

Le sable émouvant (Laura)

 
Toi sur le sable
Moi dans l'eau
 
Tu me regardais nager
L'eau  était si douce
Et le sable si tiède
Sous tes pieds
 
Toi sur le sable
Moi dans l'eau
 
J'aurais voulu garder
Cette poignée de sable
Dans ma main,  fixer
Cet instant insaisissable
 
Toi sur le sable
Moi dans l'eau
 
Il suffisait d'ouvrir la porte
Et de bâtir des châteaux de sable
Bloquer le temps d'une nage
Ce paysage impensable
 
Toi sur le sable
Moi dans l'eau
 
D'une lagune à l'autre, inclassables
Atteindre l'harmonie
En s'allongeant sur le sable
Au bout  d'une baignade de folie
 
Nous deux sur le sable
L'océan devant nous
 
6 février 2016

Sans glace ! (Laura)

Je ne suis pas trop « glace. »
Le whisky, je le préfère sans glace, ni coca, ni eau, ni rien d’autre ; sec, dit-on ou « dry » si l’on veut se  donner un « style » ou si on va dans un pays où c’est nécessaire de le dire ainsi. Bien-sûr, ça m’est arrivé de boire un « baby-coca » en boîte ou dans un lieu où le whisky n’est pas forcément aussi bon qu’il est cher.
Quand j'ai eu(tard et rarement) l'autorisation d'aller en boîte et/ou que j'avais un rendez-vous galant, je montais à l'étage où vivait ma grand-mère paternelle et je me pomponnais devant sa glace à elle sous sa lumière . Souvent, elle chantait de vieilles chansons que j'ai apprises grâce à elle, . Quand je me maquillais les yeux grâce à son miroir, elle me disait que j'avais « des yeux à faire sauter les boutons de braguette, »
Si je n'ai pas encore brisé la glace(comme le préconise la consigne), c'est parce que j'ai laissé un jour un membre de famille le faire en y jetant (sur la glace de l'armoire à pharmacie de la salle de bain le flacon(en verre) de l'eau de toilette que je venais de lui offrir . Les mots qui accompagnèrent le geste furent plus coupants et blessants que les morceaux de verre brisé. Depuis cet incident, j'abandonne bien souvent rapidement toute velléité d'offrir un cadeau à cette personne . Car même si je cassais ma tirelire comme je l'avais fait cette fois-là, rien ne lui a jamais paru assez bien... venant de moi .
Une deuxième fois, il a brisé la glace en ma présence . C'était après qu'il ait ri alors que- croyant mettre mon pied dans la barque de mon grand-père- j'avais en fait enfoncé mon chausson de petite fille dans quelques centimètres d'eau boueuse. Il riait aussi lorsque je prenais un ballon prisonnier dans le nez et que ce dernier se mettait à saigner,
Pendant l'hiver de l'année 1985, il fit jusqu'à moins vingt-cinq degrés et ce pendant plusieurs semaines, Un incendie avait éclaté au centre-ville et les lances des pompiers gelaient, Les photos de « notre hiver » eurent les honneurs de la presse nationale. Le bief (comme le canal de la Seine d'ailleurs entre autres) de la maison de campagne gela. Cependant, la glace ne résista pas à cette personne de ma famille qui se retrouva dans quelques centimètres d'eau très froide, Je ne ris pas à l'époque car j'étais trop gentille...
30 janvier 2016

Dans un petit carton blanc (Laura)

Dans un petit carton blanc,
J’ai mis un jour les disques
De mon chanteur préféré.
 
Dans un petit carton blanc,
J’ai calé les Œuvres Complètes
De mon écrivain tant étudié :
 
Trois jolies Pléiade
Et leur album : un quatuor magique,
Surtout bien protégé.
 
Dans un petit carton blanc,
J’ai glissé Baudelaire
Et ses « Œuvres » si décortiquées.
 
J’ai fermé le petit carton blanc
Et pour un jour que j’espérais proche,
Je l’ai mis de côté.
 
Puis nous avons pesé nos valises noires,
Pas plus de  vingt kilos à emporter,
Un choix cornélien :
 
Ma plaquette de pilule en cours
Et autres traitements ;
Des vêtements chauds
 
Pour le pays d’arrivée.
Mon livre en cours
Et quelques autres d’avance
 
Pour ne pas manquer.
On a compté les petites cuillères
Puis fermé la porte.
 
Nous avons déjeuné dehors,
Il faisait vingt degrés sous les palmiers.
Une journée sous le signe du vingt.
 
A l’arrivée, on nous attendait
Avec  de l’amour et des critiques.
Il avait bien gelé.
A mon coucher
Dans un nouveau lit
J’ai retrouvé mon livre en cours.
 
Comme à chaque nouveau paysage
Un livre est toujours là
Changeant mais rituel inchangé
 
Quant au petit carton blanc
Il resta là-bas seul
Plus longtemps qu’on l’aurait imaginé.
 
Trois ans après
Après maintes péripéties
Et moult avanies.
 
J’ai retrouvé mes Œuvres complètes
De Baudelaire et Nerval
Inchangées mais toujours changeant
 
Ma vie.

 

23 janvier 2016

Participation de Laura


J’aurais voulu écrire la vie de mes aïeux
Pour qu’il reste une infime trace d’eux
Dans un siècle que je n’ai pas connu
Pour en faire  peut-être d’illustres inconnus
 
J’aurais voulu écrire comme un hommage
Les souvenirs de mes  deux grands-mères
Un hommage aux  mille  heureux moments
Passés sans ennui  à les écouter religieusement
 
J’aurais voulu écrire leurs batailles et guerres
Leurs défaites, reculs, avancées et victoires
Les horribles tranchées et l’occupation
Leurs armistices  signés et leurs libérations
 
J’aurais voulu écrire les moments historiques
Qui ont bouleversé leurs mondes et leurs époques
Leurs permanences et toutes leurs  nouveautés
Leurs vies quotidiennes et leurs intimités
 
J’aurais voulu écrire le passé
Mais le présent m’a happé
Et aujourd’hui je n’ai plus d’avenir
A écrire, ni à vivre.
 

16 janvier 2016

Disparue (Laura)

 

Les nuits à lire sous les draps
Les leçons de danse  avec ma grand-mère
Le catéchisme, la messe, les alléluias
Sont devenus des souvenirs amers
 
J’ai aimé être sage et bien travailler à l’école
Je désirais même devenir une sainte
Où est passée mon auréole ?
Tout ça s’est mué en contraintes.

J’ai voulu toujours me tenir droite, 
Et sourire quand j’étais blessée.
Une posture de timide maladroite
Qu’on se plaisait à harceler.
Je suis tombée de haut
Et j’en ai gardé des traces  
Quand j’ai vu tous les défauts 
Cachés sous la surface. 

Disparue, tu as disparue. 
Disparue, tu as disparue 

Au coin de ta rue. 
Je t´ai jamais revue. 
 
On me disait coupable
Et j’ai cru que c’était de ma faute
J’étais vraiment trop influençable
Leur amour était de la camelote.
 
Comme une victime consentante
J’ai cherché à leur plaire
Puis je suis devenue méchante
Tout pour leur déplaire

J’ai perdu mon innocence
N’était-elle en fait que péchés ?
J’ai perdu mon enfance
A-t-elle jamais existé ?

Disparue, tu as disparue, 
Disparue, au coin de ta rue. 
Disparue, tu as disparue, 
Disparue, au coin de ta rue. 
Je t´ai jamais revue.
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