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Le défi du samedi
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10 octobre 2020

Le jacquemart de la ville (TOKYO)


Le jacquemart de la ville s’était brutalement arrêté vers 2h du matin.

 

 Le système s’était mis à partir en cacahouète. Le jacquemart avait pris la place du seul homme blanc en qui les indiens avaient confiance.

On appelait ça le progrès. Toutes les heures n’étaient plus perdues. Les patrons les comptaient minutieusement.

A cette époque le prix du temps perdu n’était pas exorbitant mais l’arrivée du jacquemart dans la ville avait changé la donne

 

Alors quand l’horloge divine fut en panne ce fut pire qu’un crash boursier.

Nous sommes moralement obligés d’avertir les autorités disaient les uns.

La crucifixion de notre seigneur ne peut pas être un jour comme les autres.

Comment rassembler les pèlerins si nous n’avons plus d’heure disaient les autres.

Le bon temps ne faisait que commencer pourtant.

 Je savais quelque chose que les autres ne savaient pas.

 

Le temps nous appartenait. Tout le monde se mettait à faire la girouette. On savait plus par quelle porte du temps il nous fallait regarder. Les abrutis, les fauchés et les anxieux étaient aux anges.

On avait tous perdu l’esprit. Il me restait bien un carnet de rendez vous mais sans le jaquemart impossible d’en honorer un seul. On devenait tous des couche-tard faute d’être des lève-tôt.

 

Tous les étudiant s’entrainaient à se lever tôt, aux alentours de cinq heures c’est-à-dire au chant du coq pour arriver à l’université 3 heures approximativement après.

Il fut un temps où tout le monde avait une passion pour la ponctualité. Alors que mon être tout entier baignait dans une sérénité bouddhique.

Ma bonne fée croisa mon chemin et me dit façon Segala si tu n’as pas une Rolex au poignet tu vas rater ta vie.

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C’était comme si j’avais piqué un fard. Munie de ce bracelet scintillant, horloge miniature scintillante, ni en parchemin ni en papyrus que diable. Cette rolex comme l’avait nommée ma divine fée semblait être entourée d’une aura.

 

Toutes les quatre secondes la montre me bipait.

J’ai un pressentiment me dit-elle.

Tu vas rencontrer dans exactement une heure l’homme de ta vie.

 Tiens-toi prête.

 Mais enfin ce n’est pas possible je suis encore en pyjama ; je vais Peter une durite si tu m’annonces des choses comme ça.

Mon scooter est en pièces détachées excuse-moi je ne peux pas croiser quelqu’un en ce moment je reste au lit.

 Le temps qu’on le connaisse ou pas ne fait rien à l’affaire quand on n’est pas prête on n’est pas prête.

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3 octobre 2020

Imbroglio (TOKYO)


J’ai des problèmes d’argent donc je suis revenue vivre chez toi papa.
Ha non !non
 Ha si !si ! .
Mais je ne vis plus seul ma chérie , je suis depuis la mort de ta mére avec sa sœur jumelle.
Son message contenait un sous texte que je tentais de déchiffrer
 J’hésitais entre ‘fou le camp’ ou ‘tu veux comme belle-mère ta tante ‘?’
D’elle ou de moi une seule avait obtenu un bail à vie chez lui et ce n’était pas moi.
Mieux valait l’éliminer tout de suite cette garce qui avait osé remplacer ma mère.
Et nous avons eu un fils l’année dernière tu seras sa tante ,, non sa cousine enfin je ne sais plus tu me compliques la vie .
Devant cet imbroglio j’ai été tentée de revenir en arrière au temps où fille unique gâtée pourrie je vivais entre mes parents comme un poisson dans l’eau.

Je déprimais, j’étais la candidate gagnante et j’avais dû commettre une minuscule erreur qui avait compromis tout mon succès auprès de mon père.
Il pourrait au moins m’accorder le statut de ‘girl visiting à home.’
Je te jure papa je vais consulter tous les jours des offres d’emploi sur le net.
Quand ma tante s’est pointée pour le déjeuner je l’ai tout de suite rebaptisée l’autre/la sœur jumelle de ma mère .
 Un grain de beauté dans le cou la différenciait de ma mère pour le reste c’était tout pareil.
Mon père faisait l’économie d’un deuil et l’autre d’un loyer.
J’aurai pu la transpercer de 41 balles mais ça faisait désordre et comment identifier le corps je vois d’ici l’imbroglio de la police scientifique.
 Je ne voulais pas être la meurtrière de ma mère ressuscitée.

J’avais oublié que l’intelligence et la gentillesse étaient compatibles. L’autre donc ma tante m’aimait comme ma mère et son fils mon cousin non mon neveu me ressemblait comme deux gouttes d’eau.  Je me suis alors sentie autorisée à parler sans tabou à ce nouveau couple.
Devant mes propos ma mère de substitution me dit l’air blessé que mon manque de respect l’attristait ‘.La femme que tu aimes maintenant papa est une image renversée un négatif de maman.’
 Je trouve ça gore.v


Faut que je me montre digne de d’Artagnan mon héros de jeunesse demain je l’affronte en duel.
J’ai donc commencé à prendre des cours d’escrime

26 septembre 2020

Hyménée (TOKYO)

 

Aujourd’hui on célèbre l’hyménée de

La grande Reine de la vallée du NIL.

 Tout arrive des quatre coins du monde

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Paprika de Jordanie, coriandre d’Arménie, mouton du Soudan , sans compter le basilic  acheminé par la Rome antique .

On a fondu des pièces de Monnaie d’or pour parer la reine du plus beau collier jamais vu dans toute la haute Egypte.

 Mais voilà l’improbable se produisit.

 Contrairement à toute attente AKIRA ABE Le fiançé se fit trucider sur le chemin entre les rives du NIL par un crocodile.

C’est donc un maigrichon en survêt avec des dents de lapin tout juste sorti de l’adolescence qui fit office de prétendant à la dernière minute.

On raconte depuis la nuit de noces de la Reine dans toute l’Afrique.  La legende se rependit comme une  nuée de sauterelles.

Elle attendait l’explosion atomique et que l’étoffe légère de son hymen fut déchirée sans ménagement par ce fauve.

A l’époque on ignorait encore Hiroshima et Nagasaki/  là je crois que je m’égare.

 Reprenons /

La reine n’était pas d’humeur à apprécier les calembours de dents de lapin. Elle enfourcha le gamin. Subitement réduit au statut de gadget dents de lapin se rebiffa et montra ses dents.

En guise de consolation elle eut droit à un baiser sur le front.

Elle avait rêvé d’un avion de chasse elle se prenait en pleine figure une tapette que dis-je un fleuriste de la bourgade voisine.

 

Puis elle partit d’un grand éclat de rire et elle manqua de s’étouffer devant le visage ahuri de dents de lapin.

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Tu as mal au crâne lui demanda – t-elle gentiment.

Non . Sommeil ?

Non . Hypertension Non .

Tel un ballon de baudruche dont on avait défait le nœud la nuit de noces partait en sucette.

La reine a rêvé toute la nuit de garçons roux, ténébreux et, au petit matin elle tenta une dernière stratégie. Elle prépara une mixture à base de galantamine, d’acide folique et de sperme de serpent. Elle glissa cela sur la langue de ‘dents de lapin’ endormi et attendit les effets secondaires.

Ils ne se firent pas attendre longtemps croyez-moi.

 Au petit matin ‘dents de lapin’ attaqua la grotte, d’une vigueur excessive l’hymen explosa en un seul tir. Tous les ponts ont sauté même celui de la rivière kwai. Bon là je m’égare.

 Alors et seulement à cet instant un chant sacré se leva dans toute la haute Égypte. L’HYMÉNÉE était célébré.   Nul ne sait ce qu’est devenu dents de lapin tout le mon de s’en fout.

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Non on ne peut pas dire ça. Je reprends.

La légende ne dit rien sur Dents de Lapin. Ce n’est guère mieux, bon je sors ! Putain qu’est-ce qu’il est encombrant ce mec .Q quelqu’un a une idée au boulot les défiants .

 

19 septembre 2020

La gouache (TOKYO)


En fait tout commença avec Anibal le facteur lorsqu’il passa en me souhaitant Joyeuses Pâques et me remit par erreur une boite de gouache.

On était en avril, Anibal mon facteur n’avait pas songé à mal .D’abord c’était le facteur le plus désastreux du bureau de poste de ma commune.

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Il confondait toutes les maisons, donnant à Paul ce qui était destiné à Pierre, à la pharmacie du soleil ce qui était attendu chez Sam .

 J’ai souvent vu comment en attendant la signature d’un accusé de réception, la moitié du courrier tombait dans une flaque d’eau. .

Il distribuait à tort et à travers courriers, factures et lettres d’amour à qui voulait bien les recevoir.

 Je me souviens encore de cette déclaration d’amour ouverte indument et que je n’ai jamais restituée ; J’ai honte de dire que de temps en temps je la déplie et je la lis. J’en ai le palpitant qui chavire. 

Certaines lettres passaient entre les mains de tout le quartier sauf de ceux ou celles qui auraient dû les recevoir.

J’ai reçu une facture d’électricité qui datait de 1997 !!

 C’est vous dire. !!


 Alors pour la boite de gouache j’avais de la marge !!!v3

J’ai écrit au destinataire de la boite de gouache nouant une correspondance sincère et il faut le reconnaitre attachante. Il avait 98 ans.

 Nous ne parlions jamais de cette boite de gouache, mais des infinités de nuances qu’offrait l’arc-en-ciel de nos vies.

Il ne pouvait se déplacer et voulait que je garde cette boite de gouache. J’ai avec le temps appris grâce avec lui les déclinaisons du bleu magenta.

Je commençais à travailler le bleu outre-mer si cher aux arables quand mon Viel ami de 98 ans m’appela au téléphone.v4

 

Aujourd’hui cherche la couleur cendre. Vous voulez dire Aristide le gris ?

Non non la couleur cendre je t’ai déjà expliqué le chemin.

Je préférai travailler sur le bleu outre-mer que j’affectionnais particulièrement. Aristide m’avait tout expliqué de lui , il s’agit d’un bleu chaud, intense et profond tirant sur le violet, dont l’ancêtre est le lapis-lazuli, une pierre semi-précieuse que l’on broyait pour obtenir un pigment extrêmement onéreux.

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Puis est arrivé le facteur intérimaire pendant les vacances du cher ANIBAL.

Celui-là il n’aurait jamais laissé se mouiller un magazine télé !!Il n’était guère bavard, il portait d’horribles lunettes double foyer. Une vraie tête de cul.

Anibal avait au moins une utilité il créait des liens sociaux lui. C’était notre site de rencontre à nous.

 

Un matin je reçus une lettre qui était pour moi à mon grand étonnement. Elle m’annonçait la mort d’Aristide qui m’avait désignée héritière de sa collection de tableaux.

Je lisais un livre quand la lettre du notaire m’est parvenue j’étais à Paris pour un vernissage. J’attends avec impatience le retour de vacances

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12 septembre 2020

Fariboles (TOKYO)

 

J’avais commandé un jus de pêche et j’observais de la terrasse du café le vrai théâtre de l’existence.

 Mon voisin de table sans doute sous les effets tardifs du cannabis tenait un discours pseudo philosophique sans grand intérêt.

Brusquement j’ai voulu avaler un tube de barbituriques. Mon voisin avait pris la forme d’un hybride aquatique. D’une certaine façon cette vision fut un grand soulagement

Il commençait à me courir sur le haricot avec ses fariboles. J’étais partagée entre la colère et la préoccupation.

C’est la sonnerie de mon téléphone qui m’a sauvée de cette situation. Je me suis jetée comme une truie sur une mouche pleine de cochonneries.

 

Ha ma puce tu es chez toi, je suis assise à cote d’un homme très bizarre .il n’arrête pas de débiter de fariboles.

 Des quoi ?

 Des fariboles.

Et c’est quoi qui te fait penser qu’il est bizarre ?

 Dans sa voix je sentais pointer la moisissure verte de la suspicion.

  Tu as peut-être le mauvais livret maman. Fais-moi confiance c’est un individu instable. Il se passe ici des trucs étranges.

Etranges comme quoi ?

Là je suis coincée si je devais exprimer ces trucs étranges, ces fariboles sembleraient bien inoffensives.

Comment expliquer que ces fariboles étaient en train de transformer mon Week end de Paques en halloween.

Quitte cet homme avant que tu aies envie de l’épouser maman.

Débrouille-toi pour qu’il quitte cette terrasse au plutôt.

 

Je suis désolée ma chérie que tu t’inquiètes pour moi. Je n’aime pas que tu te fasses du souci.

Alors mignonne me dit l’individu camé comme un anchois il y a huit années-lumière entre toi et moi.

Ho allez qu’il aille raconter à d’autres ses histoires à dormir debout.

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 Je ne vais pas entrer en conversation avec un astronome marginal. Ce qu’il veut c’est voir mon petit minou et le plan de mes routes labiales, mon bouton de rose, morceau de choix n’attend pas ces fourchettes à dégustation ou les baguettes magiques. J’appartiens déjà à un homme et celui-là c’est toute une galaxie de jouissance. je suis une antiquité grecque dont le noble destin ne supporte pas la médiocrité alors toi le sdf passe ton chemin .

Alors celui-là je vais l’expédier sur la lune lui et ses fariboles.

 

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5 septembre 2020

VINCENT VAN GOGH (TOKYO)


Il a levé le menton vers le ciel, a rempli son gobelet de la couleur terre de sienne, s’est essuyé le front et il a commencé à peindre.
Il peint depuis l’âge de huit ans. Il peint pour ne pas boire, il peint pour oublier le visage de sa mère.
Le temps que sa main refroidisse, il pose son bras sur le chevalet il fait chaud.
Le dernier à qui il a tendu sa main manquait de poigne, il y pense en regardant les Éteules flambant sous le soleil d’aout.
Il garde encore cette odeur âcre et acide du corps de Marlene la gosse croisée hier au café.
Maintenant sa main est hésitante, il tremble presque et il ne sait plus si c’est la toile qui lui échappe ou s’il fait l’idiot volontairement devant ce champ coupé.
Il est à un moment de sa vie où la peinture remplit tout son espace., et pourtant personne encore n’a jamais entendu parler de Van Gogh Vincent.
Non presque personne sauf l’aubergiste qui le loge contre quelques toiles jetées dans la cave.

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Ça peut paraitre bizarre, mais Vincent peint comme il respire, il peint sans réfléchir sans l’urgence de la beauté, il n’a jamais aucun regret quand le tableau est terminé.
Il sait que la prochaine fois son frère est prêt à l’interner, il redoute la déferlante chimique de sa dernière dose de cachets. Il ne veut pas de cette paix narcotique il préfère regarder les éteules dans le champ.
Il voudrait qu’on le laisse tranquille au milieu des corbeaux et des tournesols qu’il s’est promis de peindre demain.
Il se dépêche de dessiner les dernières touches, le soleil descend très vite derrière les collines d’ARLES.
Il vient de sortir une liasse de billets qu’il garde dans le fond de sa poche de son vieux pantalon. Il croit qu’il avait plus que ça.
Des larmes commencent à lui monter aux yeux. Il les a essuyées d’un revers de manche. Il fait basculer dans le creux de son avant-bras le chevalet.
Il se dit qu’une petite promenade ne lui fera pas de mal. Il marche le long de la voie ferrée.
Il lève à nouveau le menton et regarde les corbeaux qui le suivent comme s’ils allaient à son enterrement.
Il ne court pas , il ne court jamais . Il sait que ses toiles seront son linceul. Alors il fait la course avec le temps, il rafle toute la lumière.
Le sang rouge qui coule de son oreille , il ne le voit pas , il n’a jamais peint ce rouge vermillon , aujourd’hui c’est lui qui lui taille le portrait .

15 août 2020

la BARBE (TOKYO)


J’habitais une mezzanine au-dessus d’un bar
C’était la bonne planque. Je me disais qu’ainsi je me rapprocherais de ma cible.
 J’écoutais ainsi à sa porte sans qu’il le sache.
De l’autre coté de la porte me parvenaient des bruits, étranges des gargouillis de hamsters, de mulots et de musaraignes. Ainsi j’avais des visions étranges qui défilaient toute la nuit dans mes rêves à la suite de ces écoutes discrètes ;
Que pouvait-il bien faire de son temps quand il s’absentait.
Un jour la porte s’ouvrit j’ai à peine eu le temps de m’esquiver dans la cage d’escalier.
Une femme pas plus grande qu’une quille de bowling en sortit.
 Je la trouvais vraiment petite et de surcroit laide.
 J’avais la tête d’un pharaon ressuscité. Je voulais la vérité mais maintenant qu’elle était devant moi j’avais du mal.
 Le simple fait d’être devant cette vérité me faisait rougir.
 Pendant que la naine s’éloignait je ronchonnais dans ma barbe .

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J’étais en train de tourner le dos à cette histoire, la déception et le soulagement amoureusement enlacés sur le lit défait de mon cœur s’inscrivaient sur mon visage.
 Pendant qu’il jouait au bowling avec sa quille j’énumérais les expressions que je voulais lui jeter en pleine gueule/ tu me fais suer , non c’était trop tendre
 La barbe ça/ ça en jetait.
En tête de la division sa quille et lui devaient être jetés aux ordures ménagères. J’avais hérité de ma mère sa radicalité enfantine.
 Heureusement je ne l’ai jamais plus croisé sur ma route.
 L’expression la barbe est restée inusitée.
 Je suis rentée chez moi je me suis douchée comme après un rapport sexuel qui ‘n’avait pas eu lieu.
 L’intérieur de mon moi était en pagaille .je consultais l’annuaire et je découvris que je n’habitais pas loin d’un bowling.
Depuis je démonte toutes les quilles sur le tapis histoire de me faire la main.

8 août 2020

Je n’avais jamais vu la MER (TOKYO)

 

. il faut aller à la vérité de toute son âme » : sans doute est-ce ainsi, et ainsi seulement, que l’on va à la mer, non comme un amateur, mais comme un être doué d’âme. D’un corps aussi, rassurez-vous (au demeurant, je ne sais pas très bien la différence entre les deux). Bref, je veux parler de cela qui est le plus intime en nous, et qui fait indissolublement corps et âme en nous, pour un certain amour. On va à la mer avec son corps, et le premier bain que l’on y prend, lorsque l’on y réfléchit, a bel et bien la profondeur d’un baptême, tant l’élément salé est aussi solennel. Et puis, ne se baignerait-on jamais (on dit que les marins ne se baignent pas), il y a le bain, l’incomparable bain que prend le regard : la mer tout entière comme un collyre, la mer belle, tout entière, pour se rincer l’œil. On va à la mer avec son âme, et la mer, à la longue, tourne à l’âme, je veux dire qu’elle tend à devenir elle-même une âme au plus intime de l’homme, qu’elle ne cesse d’étendre en lui son arrondissement et qu’elle lui fait une espèce d’avarie dont il demeure irréparable.

Il y avait longtemps, déjà, que j’allais à la mer. J’ai appris, assez récemment somme toute, que, du côté paternel, j’avais un ancêtre capitaine de brigantine qui trafiquait je ne sais trop quoi entre Malte et Marseille. Mais du côté maternel surtout, le virus de la mer était assez répandu : un oncle capitaine au long cours dont mes grands-parents recevaient et conservaient précieusement, je m’en souviens, des photos qui ressuscitent les morts .

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 Un corsaire borgne sans doute que j’imaginais volontiers écumant les mers comme un vieux loup.

 Avaient-ils gagné dans leur salut la rédemption. La mer convoquait mes ancêtres à un examen de conscience, impossible de regarder son écume sans penser à ses colères.

Un jour la mer a rejeté à mes pieds une bouteille, à l’intérieur un mystérieux message de mes ancêtres corsaires.

Nous voulions être musiciens, nous ne sommes que des brigands de mer , nous te confions nos pauvres âmes .L e monde est tout droit sorti de l’imaginaire des hommes mon enfant  rêve le à ton tour .

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1 août 2020

Les fleurs sont pour tous les vivants (TOKYO)

 

« Cette nuit j’ai fait un rêve étrange : je suppose que c’est parce que je commençais aujourd’hui ici, mais je ne comprends rien du tout. C’était une fête foraine, nous montions une montagne jusqu’à une petite église qui était au sommet. Je descends de la charrette chercher un foulard qui était tombé, et je perds le groupe. Je suis seule à les chercher dans la forêt, mais je ne trouve pas le chemin. Alors je trouve des hommes qui étaient en train de couvrir de terre un fossé. Je m’approche, et je vois qu’il y a dedans le cadavre d’une petite fille. Il y a très longtemps qu’elle est là, et les hommes me disent qu’elle est morte il y a seize ans à peu près. Malgré le temps passé, elle est intacte. Ils allaient la couvrir de terre de nouveau, et alors je vois que c’est moi et je leur dis non ! Il ne faut pas, parce que, s’ils l’enterrent de nouveau, dans beaucoup d’années elle continuera à être pareil, qu’il vaut mieux faire tout ce qui est possible pour l’enterrer comme il faut, mais pas comme ça. Les hommes ne voulaient pas me prêter attention, ils me disaient que c’était une bêtise. Alors une femme approche du groupe et elle leur dit que non, que c’est moi qui ai raison, qu’il faut donner à cette petite fille une nouvelle possibilité. Pendant ce temps, la petite fille est sortie du fossé et me regarde. »

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Elle me tend une fleur. elle me dit les fleurs sont pour les vivants .Tu es vivante depuis ta naissance et tu n’as pas fini de fleurir de tes milles printemps .

Foule encore de tes pieds nus, l’herbe qui chante sous la roue des saisons.

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Ne t’absentes jamais de ta vie me murmure -telle en me prenant la main . tu n’es pas qu’une visiteuse aux yeux d’étoile .

Aime passionnément, ne crains pas de souffrir

Avance dans la vie comme une jeune pluie de printemps.

Vous me croirez ou pas depuis chaque fleur que je croise recèle un songe en attente de prendre forme dans ma vie .

Ce matin mes amis je vous envoie un bouquet de fleurs.

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25 juillet 2020

Où sont passées les grenouilles ? (TOKYO)

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18 juillet 2020

Moi je m'en fous (TOKYO)

 

Quelques jours s’étaient à peine écoulés depuis la disparition du régisseur du parc .Toute l’enquête avait conclu à un meurtre et la police scientifique commençait  à sonder le parc.

Dépité d’attendre l’élucidation de ce meurtre j’ai mis un fin limier sur l’affaire

 

 Et pan sur le bec de Monsieur l’Inspecteur.

Mon fin limier claironnait à qui voulait l’entendre que la brigade scientifique ne détenait pas les parangons de la vérité .

 La piste me paraissait séduisante. Le régisseur du parc c’était volatilisé dans une autre dimension . Une sorte de porte vers un autre univers.

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Cette version des faits m’enthousiasmait.

Histoire de mettre les pendules à l’heure, je décidais de convoquer la presse et de faire une déclaration commune.

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Certes c’était acrobatique de soutenir sans nuance l’existence d’une troisième porte (il existait deux grandes portes dans le parc ) mais la troisième  s’ouvrait vers l’univers intergalactique. Il suffisait de la chercher.

Mais on n’était  pas tenu comme la police officielle d’avoir des conclusions ringardes.

Et puis de quoi se mêlait la police en ces temps difficiles.

On avait un meurtre sur les bras et le parc avait été fermé pour cause d’enquête.

Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat que de penser que le régisseur même mort ici était en train de s’envoyer en l’air sur une autre planète.

Notre déclaration a la presse devint vite virale.

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En convoquant le fameux principe de Paracelse selon lequel, je vous le rappelle « l’effet d’une vérité  dépend du niveau d’exposition ‘ ma déclaration eu l’effet d’une bombe humaine.

Des milliers de touristes ont afflué derrière les grilles fermées du parc ?

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 On faisait figure d’OVNI . Les gens campaient , chantaient aux abords du parc jusqu’au jour où ils firent sauter les scellés  pour voir la porte de l’univers .On était comme à Woodstock en 69 sauf que le parc faisait 1hectare .

Notre principale faiblesse dans cette situation mon fin limier et moi c’est de ne pas avoir vu venir la déferlante d’idiots que contient notre planète

J’avais qu’une envie c’était de trouver la porte vers l’univers pour les envoyer Petre ailleurs

 L’enquête policière avait volé en éclat ...

 Le juge d’instruction s’était déplacé en personne il était fou de rage .

Il criait sur les flics je me suis approché de lui et je ne sais pourquoi j’ai crié  

Il n’y a aucune preuve que fumer soit une cause de cancer du poumon. » Alors pourquoi mon mari le régisseur du parc serait mort assassiné par un homme sous prétexte qu’il a disparu.

 

 

Pas question que je vous serre la main me dit le juge d’instruction droit dans les yeux.

Que faire de ces mains quand on ne peut les serrer. La tension était palpable.

Je fis alors preuve d’une étrange créativité.

Il semblait que le juge n’était pas au courant que le régisseur s’était volatilisé au cœur de la galaxie. Je lui ai mis mon point dans la gueule afin de l’expédier sur mars cet abruti.

Ces juges n’ont aucune fantaisie !!!!!
 

11 juillet 2020

Je t'aime la mer ! (TOKYO)

 

La mer c’est la peau des cachalots des baleines de ces grands voyageurs qui remuent la fine peau de l’eau

Bien avant le ciel il y avait la mer seule avec ces petites mains de vagues tremblotantes qui ont façonné, la vie toutes les vies.

Hébétée d’ignorance la mer a eu beaucoup de déconvenue quand l’homme a surgi des fonds marins.

Elle n’a jamais voulu se soumettre c’est pourquoi elle remue sans cesse.

 Elle cherche à s’échapper, pour aller où ?

Où veux-tu donc aller mer ?

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Ne vois tu pas que c’est une tache impossible que d’échapper à ton sort.

 

Au fond tu es convaincue que l’homme disparaitra avant toi .

Cela t’apaise les grands soirs d’orage de savoir que ce grand échassier stupide une fois disparu provoquera ta résurrection.

Alors d’un bleu immaculé tu diras : « au diable l’homme et ses apôtres qu’il s’en aille

 

Il n’a jamais su m’aimer « 

Et pour la première fois, qui seront que des premières fois sous l’aile noire des corbeaux la vie reprendra ses droits .

Cette image folle de la solitude des cachalots et des baleines me noue le cœur

Comment notre vie s’en va la mer c’est vraiment ce que tu veux ?

Garde-nous dans les plis fatigués de ta peau mer bleue

Garde-nous dans nos vies ordinaires

 Je te fais une promesse

Qui t’obligera à tenir toutes les tiennes

Ne nous laisse pas nous perdre nous avons besoin de voir ton bleu avant que nos yeux ne partent en poussière.

 

4 juillet 2020

Comme une promesse (TOKYO)

 

Notre époque à un grand nom / WALRUS

 Mais ne vous détrompez pas il s’agit d’un hologramme .

les Rolling Stones, Elton John, Cher, Billy Joel et Paul McCartney ont comme lui plus de 70ans.

Walrus est  un grand vétéran du circuit du defi samedi .

La nostalgie paye la preuve cette photo elle est d’ailleurs moins risquée que la nouveauté !!!!

Il monte sur scène tous les samedis et c’est le jackpot car à  chaque fois ça marche .

Il s’est pris de passion pour l’écriture et jusqu’à la dernière goutte d’encre dans l’encrier nous le suivrons .

 

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20 juin 2020

Quand les pots de confiture voleront (TOKYO)

 

MA mère / »‘N’attends rien d’un homme pauvre ma chérie’ disait ma mère en étalant la confiture de framboises sur mes tartines. »

« Ce sont des margoulins qui ont aucun sens de la syntaxe ».

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«  LA MERE/  ‘Ne vois-tu pas combien les bons mots qui fusent le matin entre le pot de confiture et le beurre battu réjouissent   nos papilles et nos neurones.’

 Evites donc ces pisses copies et vois la vie en grand ma fille

Tu ne supporteras aucune pirouette ratée de ton compagnon. Il te faut du lourd un trapéziste qui jamais ne tâtera la sciure « 

 

« Observe sa manière d’étaler la confiture sur le pain grille. »

Quoi ? il ne t’as jamais proposé de pain grillé ce mufle.

 Mais c’est qui que tu fréquentes SABINE un gigolo !!! »

La FILLE / « Au déjeuner on ne mange pas de la confiture qui a l’odeur du solvant t’inquiètes. Mais nous au moins  on est relax.

Tu crois que le néant de ton existence se comble à coup de pot de confiture maman ? »

 La mère/ «  Tu es pitoyable ma fille je te rappelle tes lettres de noblesse ton copain n’est qu’un pioupiou . »

 LA FILLE / »Ton cirque n’est qu’un bazar de seconde zone maman .

 LA mère / « ha quand tu ressembleras à bécassine 

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 Avec une tenue à quatre sous. « *

La FILLE/ «  Je t’arrête tout de suite .Tout le système vous appartient , la télévision, les journaux, les bonimenteurs et même l’otarie qui fait tourner le ballon sur son nez . Mais moi je ne vous appartiens pas « 

 « Et je veux aimer la confiture que je veux avec le mec qui me plait. »

 LA mère/ Bon j’ai compris dit la mère tu n’aimes que ces hobereaux dégénérés et ces pequenots fin de race.

LA FILLE  « Maman tu as l’intelligence d’un nain de jardin croisée avec celle d’un teckel « .

 

Si Madame de FARINELLI avait eu de vraie s balles dans le barillet je crois qu’à cet instant sa fille sabine aurait pris une décharge entre les deux yeux.

 Au lieu de cela c’est Le pot de confiture de framboise qui a volé au-dessus de la table aux mille napperons brodés.

Dans un fracas sabine prit le port de confiture en pleine poire.

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Un spectacle si grand que vous n’auriez pas imaginé.

 En réponse Sabine saisit le pot fermé de mirabelle

 Le maitre d’hôtel impassible fidèle au poste ramasse la confiture sur le sol. il saisit le tison dans la cheminée au cas ou l’une ou l’autre aimerait  s’embrocher ;;;;;;;

Dans un dernier râle la mère murmura/ tu n’auras aucune circonstance atténuante ma fille le pot de confiture tanqué dans son front .

« Si mére j’aime pas la confiture et ça tous les juges le comprendront « 

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13 juin 2020

Je me souviens (TOKYO)

 

Je me souviens de ce mystérieux Pépé qui ne sortait jamais sans ses bésicles.

Tous les matins il s’arrêtait Rue DenferRochereau faisait descendre dans un panier d’osier un pain d’épice brulant à peine sorti du four .

Il ajustait ses besicles fouillait dans sa poche y déposer un sou dans le panier qui remontait aussi sec.

 

 La boulangerie venait d’obtenir le prix du meilleur pain de seigle à la foire de Paris . Le vieux pépé marchait lentement tout en dévorant sa tranche toute chaude de pain d’épice.

Les jours simples défilaient, pépé était tous les matins là. il avait fait la guerre de 14-18 et avait réussi à ne pas s’égarer sur le plus grand champ de bataille du monde .

Le voyage de sa vie avait semble -t-il repris et c’est d’un pas allègre qu’il traversait la rue.

Un matin pourtant il fut fauché par un tramway. J’accourus immédiatement et me saisis de ses besicles restées au sol.

 Les bésicles dans mes mains semblaient s’enflammer comme un  rosier. Mes doigts rougis par les besicles trouvaient enfin leur place sur mon nez .

Des filtres invisibles permettaient de voir le corps des femmes nues,  de vérifier la courbure de leur rein , la rondeur de leur poitrine et un détecteur de  température  donnait à leurs corps toutes leurs vies.

Alors quand Le Pépé s’arrêtait à chaque un instant, c’était donc pour cela lorgner la beauté des femmes .

Les besicles détectaient l’âge des femmes, leurs chagrins d’amour étaient comptabilisés, elles pouvaient même faire un selfie de leurs cœurs brisés par un homme .

Je venais de découvrir la marotte de PEPE. Pensez un peu si j’ai éventé ce secret. Je l’ai simplement ajusté  au sexe  masculin mon alter ego .

Maintenant j’ai une idée plus juste du monde masculin. Je ne vous dirai rien du look de mon patron nu en pleine réunion ni de mon époux que je redécouvre à travers ces besicles.

 Ces besicles auraient pu faire trembler les murs de Jéricho .Il était hors de question que je jette ces besicles aux orties, surtout que tout se passe sans anicroche et même tenez le vous pour dit on raconte n’importe quoi à propose de la marée chaussée  les flics sont sexy je vous jure . Pourtant je me soumets à des injonctions contradictoires du style macronien ‘en même temps ‘dois-je les porter ce soir ou pas à la réception de mon amie Josette c’est une question éthique dont je me fout royalement. J’étais devenue une indécrottable cigale , un été sans fin de voir en plein hiver tous ces corps nus dans ma ville .Mais hélas comme toute belle aventure il y a un plafond  de verre et croyez-moi il fut de taille .

Ces besicles sont tombées dans les mains de mon fils ; depuis il me fait chanter / soit il en fait usage deux jours par semaine soit il dit tout à son père .PUTAIN ce gosse !!!!Fais chier !!

 

6 juin 2020

C'est absolument vous (TOKYO)

 

C’est absolument vous

Ne tremblez pas comme une flèche

Pensez plutôt à tous les matins qui vous attendent.

Alors c’est vrai que vous m’aimez à votre façon.

Absolument à votre façon.

Vous rentrez chez vous

Le pays des ours et des belettes.

DAVID ET JOELLE POUR LA VIE INSCRIT SUR L’ECORCE D’UN CHENE

Vous dites que vous voulez emporter mon cœur enflammé avec vous.

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C’est absolument vous ça

J’ai tardé à vous le dire

J’ai pris le temps de vous écrire

Mon Dieu comme vous avez déjà changé ma vie

 Ça aussi c’est tout vous absolument vous.

Tout m’étonne quand il s’agit de vous

Avons-nous comme les enfants lancé trop haut certains ballons

 Qui sont entrain de retomber et qui nous invitent à jouer encore dans la vie

 A réclamer de l’espace, des possibles, du jeu, déjouant les règles parfois .

C’est absolument vous ce luxe de ces instants à m’offrir la riviére , un coucher de soleil

Un champ de colza et les larmes de sangs des coquelicots

Tout ça c’est absolument vous.

Il ne se passait plus rien ou si peu dans ma vie

Et vous avez osé entrer en poussant ma porte.

Je ne vois jamais aussi bien qu’à travers vos yeux quand ils scrutent, observent étudient

Quand vos mains, devinent, cherchent , animent, , tout ce qu’elles touchent.

On dit que tout arrive lentement dans un amour vrai

C’est absolument faux j’en ai la preuve maintenant

Tout est lent quand on ne croit plus en rien

Vous avez la foi et ça c’est absolument vous, uniquement vous .

N’oubliez pas que des animaux sauvages traversent souvent votre chemin

Ils viennent vous saluer , ils savent tous que vous rentrez chez vous

 Ça aussi c’est absolument vous

Mon Ulysse rentre d’un long voyage

Accoudé à la fenêtre ce soir je regarde de loin votre pays

 L’endroit où vous allez reprendre votre respiration

Ce second souffle c’est encore absolument vous.

Je n’ai pas tout déchiffré de vous

 Gardez vos mystères pour qu’à   jamais vous ne cessiez d’être cet homme que j’aime

Et qui est à cet instant absolument à moi .

Mais cet amour qui rôde ne porte pas de cravate

 Il ne vous étrangle pas 

 N’oubliez jamais je suis un brin d’herbe

Simplement un brin d’herbe qui a plusieurs vies celle-ci est à vous absolument à vous.

 

30 mai 2020

ZINNEKE (TOKYO)

 

Je me suis donné un mal de chien

C’est le pire jour de ma vie. Je suis rentrée et ma mère venait de mettre sa tête dans le four à gaz  à cause de son ami ,ce singe dégénéré ,ce ZINNEKE.

Je suis là à la sortir du four , je hurle j’agite mes bras  , je vois ces yeux rougis comme des escarres qui me scrutent comme des baguettes de sourcier .

C’est comme quand une guerre éclate , toutes les règles de conduites sociales éclatent et semblent  temporairement suspendues.

Le bon temps ne fait que commencer pour toi ma fille me dit elle prend garde à tous ces ZINNEKE.

Puis elle s’endort un sourire aux lèvres qui ressemble à une déchirure de combinaison de plongée.

Je me laisse glissée sur le fauteuil et affalée je pense à l’amour et à sa puissance destructrice .

Seigneur Dieu qui est ce sale type ?

Ce soir mon ventre réclame des protéines animales , cette histoire  m’a paradoxalement ouvert l’appétit A quoi pensait elle quand elle m’a dit que le bon temps ne faisait que commencer pour moi ?.

Au moins il fait beau dehors . c’est déjà ça me dis je en mangeant mes asperges .on est pas en 1929 des milliardaires ne se jettent pas par les fenêtres.

Les jambes encore flageolantes je suis allée marcher dans la rue en ayant pris soin de bloquer le four à gaz au cas où.

Je pense que je ne ferai pas de bébé dans ce monde je vais plutôt faire du fric beaucoup de fric.je cherche ce primate récidiviste pour lui faire la peau .

Si je passe des vacances pourries à cause de ce zinneke il a intérêt à bien me vendre sa religion car je ne veux que le buter .

Une tapette à lunette s’approche de moi , cent pour cent dans le coup sous son béret pourpre .C’est lui me dis je je le reconnais .Son taux de cholestérol doit

avoir atteint un niveau préoccupant .Avec les facultés precognitives qui sont les miennes je cherche à me contrôler , moi l’éponge émotionnelle je le regarde il se croit déjà mon ami ce toquet pachydermique .Je ronge mon frein quel toupet il a de me draguer .La brigade des mœurs pourrait me recruter je flaire un zinneké à une distance incroyable .

A tout instant cet homme  pouvait me coller  sa bouche sur la mienne . Son cerveau doit ruminer comme une vache .Puis je lui  dis/ c’est ma mère qui m’envoie celle qui avait la tête dans le four à gaz il y a de cela une heure .

Vous devriez avoir droit à la guillotine Je l’écoute à se confondre en excuses. Dans le décor d’inquiétude qui domine le théâtre de ma pensée j’imagine que bouleversé il va lui déclarer son amour .j’attends/ c’est une réalité de la vie ma petite toutes les histoires d’amour finissent mal .Vous laissez derrière vous un champ de bataille couvert de cadavres .

Puis soudain je crie je veux que tu te mettes à genoux devant elle et que tu lui demandes pardon espèce de zinneke.

 

23 mai 2020

Yallah (TOKYO)

 

Un yallah me porte

 v

Tel un cheval sautant de pierre en pierre.

 Un yallah me porte de visage en visage

Je pleure la domestication de la femme

 Ceux qui lui portent préjudices me font mal.

Un yallah me porte vers elles.

Où sont passés les poètes et leurs roses

Un yallah me porte vers elles.

Je reste attentive à leur chant

L’amour n’est pas péché mortel , nous serions mortes depuis longtemps .

Un yallah me portent vers les loups ceux qui sauvages savent prendre l’air

 Et considèrent la vie comme un voyage .

Un yallah me portent vers eux ?

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Je marche sur des jacinthes bleues à la recherche d’Ulysse

 un yallah me porte vers lui .

 je veux vivre à ses cotés

où te caches tu ULYSSE.

C’est midi le soleil est haut dans le ciel

Mon ombre joue avec les martinets qui volent bas , très bas presque en dessous de moi .

Un yallah me porte vers eux .

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je voudrai comme eux jouir de cette liberté

Un yallah me porte vers eux..

 

16 mai 2020

LE VIRUS (TOKYO)

Après le covid 19 le Xiphias  est apparu sur les côtes varoises en 2025.

 

Un virus au dos cambré, à la tête qui se tortille et que l’on contracte uniquement dans le cadre d’une étreinte coïtale suivie d’un chant de cigale.

Tous espèrent la contamination par le Xiphias. On inspecte les armoires, les tiroirs en espérant le croiser.

Tout en dévorant cinq tranches de pain grillé,  je me demande quand le Xiphias va frapper . Ma vie est si monotone. Tiens un défilé que fait-on aujourd’hui ce n’est pourtant pas un jour férié ?

On fête la pandémie au Xiphias. Virus qui donnerait l’envie de vivre et d’aimer inconditionnellement dont le coït est sans fin .

Moi qui ne suis pas dans une forme éblouissante je reçois ce virus comme une chance. Ils ne vont quand même pas envoyer la fourrière pour limiter ce virus !!D’ailleurs je sais qu’il a sorti son numéro de charme et qu’il est en train de conquérir la planète.

La romance serait-elle de retour  rien que ça ! on entend de tout sur les ondes ce matin .

Ce VIRUS fera de vous des hommes et des femmes enfin comblés. Autour de moi, je recueille en effet des dizaines de témoignages du virus romances ». Fred me raconte, la voix chevrotante, la merveilleuse épopée d’un like sur Instagram qui se transforme en une série de nuits blanches passées sur l’application de visioconférence Zoom à se raconter son enfance : « Comme moi, elle a grandi sans télé, c’est con tu vois, mais y a plein de petits trucs comme ça, qui me font me dire : “Je te jure, il va se passer de grandes choses, je te jure, je crois que je suis amoureux, le virus m’a contaminé par les ondes .” Mais je ne l’ai jamais vue, tu crois que c’est possible ? » Après s’être murmurés, des cochonneries par téléphone, Élodie, ma meilleure amie et son match Tinder font des mots croisés sur une appli dédiée. Maxime, lui, fait livrer du champagne à son crush pour qu’elle le boive dans son bain et réfléchit à toutes les stratégies pour pouvoir la rejoindre malgré les trois kilomètres qui les séparent.

 Le monde est devenu fou me dis je du haut de mon balcon planquée comme une huitre sur son rocher dans l’attente de la tempête hormonale .

Je perds le fil des récits, mais tous ont le même point commun : l’enthousiasme, l’excitation. Mes interlocuteurs ressemblent tous à des ados qui cherchent à faire le mur de l’internat pour pouvoir enfin se pécho dans les buissons. Le mouvement artistique surréaliste l’OuLiPo considérait que la liberté n’existait pas hors des contraintes, que seules celles-ci permettaient de renouveler l’imagination. Et si le VIRUS pour les privilégiés avait tout simplement un aspect excitant ? « La limitation dans la possibilité de la jouissance augmente le prix de celle-ci », écrivait déjà Sigmund Freud plus de cent ans avant la pandémie dans Éphémère destinée, texte de 1915.

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9 mai 2020

Wigwam (TOKYO)

 

Il m’avait dit ‘ notre voyage de Noces sera inoubliable.

Il n’était pas courtier à Wall Street, ça je le savais, mais de là à accepter notre séjour dans ces habitations de fortune !!

Je m’étais habituée étudiante à me réveiller à 5h 30 pour mes cours de 9h , ici le soleil pénétrait la toiture à cette même heure pour vous   flasher en pleine gueule

C’est là que j’ai perdu ma virginité dans ce wigman.  j’aurai préféré être dépucelée  par un golfeur ou une star  de rugby dans un cinq étoiles ..j’avais derrière mes longs cils des visions de lustres dorés de draps de soie.

Mes pieuses narines ne percevaient que le purin des cochons qui servait ici d’encens. Mon époux était en train de perdre son AURA et ça il l’ignorait.

J’ouvre maintenant lentement mes yeux sur cette putain de cabane qui tient lieu de lit de noce de chambre des roi et reine .je me rends compte que c’est un jour férié le jour de mon dépucelage, peut être le lendemain de mes pires jours de ma vie si on persiste à rester ici .il faut que je laisse mariner mon psychisme dans la plus épaisse et la plus dense marinade le plus longtemps possible avant de dégoupiller à la gueule de Jonathan.

Il est hautement improbable qu’après ce séjour nous restions ensemble me dis je . A quoi vont donc ressemblaient ces prochaines années si déjà le luxe est pour lui ce wigwam .

 

Jonathan ressemble à une loque ce matin son costume est tout froissé , de toute évidence il ne s’est pas couché de la nuit .Et pour une fois dans sa vie il a les cheveux en bataille .Un tel spectacle me dégoute, mais bon je ne suis pas non plus au meilleur de ma forme .Mon premier réflexe est de filer à la salle de bain , mais ici il n’y a pas de salle de bain , ni de miroir .Bon aujourd’hui on va ignorer l’emballage et on va se concentrer sur le contenu de nos âmes .

 Qui essaies -tu de tromper semble me dire Jonathan en regardant mon reflet dans la flaque à purin .je me rends compte que mon pyjama de flanelle est de trop .

Mon soupirant a l’air amusé devant mon désarroi. je voudrais écouter au réveil un opéra italien, mais je l’avoue je préfère son missile à tête chercheuse qui vient frapper mon périnée . Soudain le wigwam se referme comme les portes coulissantes d’un silo mes cuisses font de même.

Je remords les lèvres pour ne pas couiner comme les cochons qui tendent l’oreille vers le wigwam.La chevauchée est courte au petit matin, mais j’avoue j’en avais besoin .

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