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Le défi du samedi
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8 août 2020

Je n’avais jamais vu la MER (TOKYO)

 

. il faut aller à la vérité de toute son âme » : sans doute est-ce ainsi, et ainsi seulement, que l’on va à la mer, non comme un amateur, mais comme un être doué d’âme. D’un corps aussi, rassurez-vous (au demeurant, je ne sais pas très bien la différence entre les deux). Bref, je veux parler de cela qui est le plus intime en nous, et qui fait indissolublement corps et âme en nous, pour un certain amour. On va à la mer avec son corps, et le premier bain que l’on y prend, lorsque l’on y réfléchit, a bel et bien la profondeur d’un baptême, tant l’élément salé est aussi solennel. Et puis, ne se baignerait-on jamais (on dit que les marins ne se baignent pas), il y a le bain, l’incomparable bain que prend le regard : la mer tout entière comme un collyre, la mer belle, tout entière, pour se rincer l’œil. On va à la mer avec son âme, et la mer, à la longue, tourne à l’âme, je veux dire qu’elle tend à devenir elle-même une âme au plus intime de l’homme, qu’elle ne cesse d’étendre en lui son arrondissement et qu’elle lui fait une espèce d’avarie dont il demeure irréparable.

Il y avait longtemps, déjà, que j’allais à la mer. J’ai appris, assez récemment somme toute, que, du côté paternel, j’avais un ancêtre capitaine de brigantine qui trafiquait je ne sais trop quoi entre Malte et Marseille. Mais du côté maternel surtout, le virus de la mer était assez répandu : un oncle capitaine au long cours dont mes grands-parents recevaient et conservaient précieusement, je m’en souviens, des photos qui ressuscitent les morts .

v

 Un corsaire borgne sans doute que j’imaginais volontiers écumant les mers comme un vieux loup.

 Avaient-ils gagné dans leur salut la rédemption. La mer convoquait mes ancêtres à un examen de conscience, impossible de regarder son écume sans penser à ses colères.

Un jour la mer a rejeté à mes pieds une bouteille, à l’intérieur un mystérieux message de mes ancêtres corsaires.

Nous voulions être musiciens, nous ne sommes que des brigands de mer , nous te confions nos pauvres âmes .L e monde est tout droit sorti de l’imaginaire des hommes mon enfant  rêve le à ton tour .

v2

 

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Commentaires
B
" Le monde est tout droit sorti de l’imaginaire des hommes mon enfant rêve le à ton tour ." C'est ce que je vais faire Bravo pour ce beau récit Merci Tokyo
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M
C'est beau...! <br /> <br /> Le véritable danger des temps modernes ne serait-il pas l'absence de rêves ...justement ! <br /> <br /> Ton texte me conduit à la chanson de Jean Ferrat, "Que la montagne est belle".<br /> <br /> De quoi rêvons-nous aujourd'hui...pour préparer le monde de demain ?
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L
Est-ce que je peux utiliser ta photo de bouteille à la mer , car j'ai écrit un texte là dessus et je cherchais une photo ? Celle-ci est magnifique !
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L
Comme c'est profond, ce que tu dis de la mer Tokyo !
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W
Bravo ! Un message bien plus positif que celui balancé à la mer par The Police !<br /> <br /> https://youtu.be/MbXWrmQW-OE
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K
Quel talent et quelle belle imagination !
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J
Ah, comment as-tu fait ? Je crois que tous mes ancêtres maritimes étaient moches...
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