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Le défi du samedi
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16 mai 2020

LE VIRUS (TOKYO)

Après le covid 19 le Xiphias  est apparu sur les côtes varoises en 2025.

 

Un virus au dos cambré, à la tête qui se tortille et que l’on contracte uniquement dans le cadre d’une étreinte coïtale suivie d’un chant de cigale.

Tous espèrent la contamination par le Xiphias. On inspecte les armoires, les tiroirs en espérant le croiser.

Tout en dévorant cinq tranches de pain grillé,  je me demande quand le Xiphias va frapper . Ma vie est si monotone. Tiens un défilé que fait-on aujourd’hui ce n’est pourtant pas un jour férié ?

On fête la pandémie au Xiphias. Virus qui donnerait l’envie de vivre et d’aimer inconditionnellement dont le coït est sans fin .

Moi qui ne suis pas dans une forme éblouissante je reçois ce virus comme une chance. Ils ne vont quand même pas envoyer la fourrière pour limiter ce virus !!D’ailleurs je sais qu’il a sorti son numéro de charme et qu’il est en train de conquérir la planète.

La romance serait-elle de retour  rien que ça ! on entend de tout sur les ondes ce matin .

Ce VIRUS fera de vous des hommes et des femmes enfin comblés. Autour de moi, je recueille en effet des dizaines de témoignages du virus romances ». Fred me raconte, la voix chevrotante, la merveilleuse épopée d’un like sur Instagram qui se transforme en une série de nuits blanches passées sur l’application de visioconférence Zoom à se raconter son enfance : « Comme moi, elle a grandi sans télé, c’est con tu vois, mais y a plein de petits trucs comme ça, qui me font me dire : “Je te jure, il va se passer de grandes choses, je te jure, je crois que je suis amoureux, le virus m’a contaminé par les ondes .” Mais je ne l’ai jamais vue, tu crois que c’est possible ? » Après s’être murmurés, des cochonneries par téléphone, Élodie, ma meilleure amie et son match Tinder font des mots croisés sur une appli dédiée. Maxime, lui, fait livrer du champagne à son crush pour qu’elle le boive dans son bain et réfléchit à toutes les stratégies pour pouvoir la rejoindre malgré les trois kilomètres qui les séparent.

 Le monde est devenu fou me dis je du haut de mon balcon planquée comme une huitre sur son rocher dans l’attente de la tempête hormonale .

Je perds le fil des récits, mais tous ont le même point commun : l’enthousiasme, l’excitation. Mes interlocuteurs ressemblent tous à des ados qui cherchent à faire le mur de l’internat pour pouvoir enfin se pécho dans les buissons. Le mouvement artistique surréaliste l’OuLiPo considérait que la liberté n’existait pas hors des contraintes, que seules celles-ci permettaient de renouveler l’imagination. Et si le VIRUS pour les privilégiés avait tout simplement un aspect excitant ? « La limitation dans la possibilité de la jouissance augmente le prix de celle-ci », écrivait déjà Sigmund Freud plus de cent ans avant la pandémie dans Éphémère destinée, texte de 1915.

v

 

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Commentaires
B
Original ça fait du bien de te lire Bravo et Merci Tokyo
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J
C'est vrai que le niveau mensonger du gouvernement monte...ici aux Zuesses au moinsse. Tiens bon, Tokyo!!
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L
oui, le monde est devenu fou mais les ondes ont bien marché pour se retrouver et faire de nouvelles expériences
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N
On vit une étrange période... où sans écran interposé on ne fait plus connaissance... que dirait Freud s'il y avait connu cela ? à contrario : que l'augmentation de nouveaux partenaires diminuent proportionnellement la valeur de la jouissance ?
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J
Si même Freud est d'accord, alors contaminons-nous ! Le confinement, de toute façon, on a déjà donné en 2020 !
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K
Allô, docteur ? T'en fais pas, TOKYO, la maladie d'amour court toujours, même par les temps qui courent !
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W
Associer Freud et l'oulipo, tu m'auras tout fait !<br /> <br /> Et c'est pas fini...
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