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Le défi du samedi
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19 mai 2012

Circulez ! Rien à voir (Vegas sur sarthe)


Dans ce coffre oublié, musée de ma jeunesse
j'ai trouvé un foulard parfumé patchouli
ma lettre griffonnée d'un prince à sa princesse
et tant d'autres témoins englués dans l'oubli

Ma canne de bambou et quelques hameçons
un bouchon de mousseux des noces d'un tonton
un vieux 45 tours où sourit un Elvis
les embouts démanchés d'un maigre tournevis

Une armée de soldats plombés et éclopés
mon masque de Zorro des assauts rescapé
mon cahier de secrets désirs inassouvis

C'est un peu mon Lascaux, toute ma préhistoire
visite terminée, circulez! Rien à voir
ce butin amassé est ma source de vie
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19 mai 2012

La vie privée des œuvres d’art (Célestine)

 

A la fermeture du musée, s’élèvent soudain des conciliabules dans les salles désertées par les visiteurs…

 

 cél01

 Bouh la la ! J’ai mal dormi, c’est ce qui s’appelle avoir la tête dans le cul !

 

 Cél02

 -Les gars, on s’est planté, je vous avais dit que c’était par là !
-On a raté la bretelle de sortie, désolé, c’est de ma faute, pardon !!!
-Bon sang, Balthazar, qu’est-ce que t’a fichu avec le GPS ?
-Si on s’en sort, t’es viré mon vieux !


Cél03

-Oh pétard ! J’ai encore oublié de fermer le gaz avant de partir !!!

 

 Cél04

 -Bon, moi j’y vais hein, il faut que je passe à Leclerc, on n’a plus rien dans le frigo !
-Je reste encore un peu et je te rejoins. Mais emmène le clebs, il devient pénible !

 

 Cél05

-Attends, j’y crois pas ! T’as pris la liste des courses au lieu de ta partition ?
-T’inquiète, Janine, je connais mon morceau par cœur, je gère, t’as qu’à faire semblant de tourner les pages…et souris, on nous regarde !

 

 Cél06

 -Tu sais quoi ? Ca caille dans ce musée, tu ne trouves pas ?
-T’as raison, Gaby, regarde, j’ai les tétons qui pointent !
-Ah oui, dis donc ! Je vais leur dire de baisser la clim.

 

 Cél07

 -Dis donc, Bernard, tu serais pas en train d’essayer de m’endormir, Par hasard ? Elle fait quoi, la blondasse, avec son verre de rouquin ?
-Détends-toi Simone, on n’est pas bien, là, tous les trois, toi, moi et ma quinte royale ?

 

 Cél08

 -Tu peux me dire ce que faisait ce préservatif usagé dans ta chambre ?
-Mais maman, vas-y, tu abuses, on est en 2012, là !

19 mai 2012

Drôle de musée (MAP)

DSCF6738

Dans ce musée j’ai trouvé

-qui gisaient en liberté-

les cailloux blancs de Poucet,

-avec eux je jouai aux osselets !-

l'escarpin de Cendrillon,

en Vair et contre toute attente je l’essayai à mon pied,

les bottes du Chat botté

-trop grandes, j’y perdis pied !-

la montre d'un Lapin blanc

mais l'oignon me fit pleurer,

dscf6747

le placard de Barbe Bleu

tout noir et sang … je n’y restai !

un petit pois

dscf6739

un matelas !

Bah je n’avais guère faim et n’étais point fatiguée !

Un gardien me fit signe

Il ne fallait pas m’attarder auprès de ce champignon

venu du pays d’Alice !

Pourtant il était joli à croquer !

Et je craquai !

C’est à cet instant que je fus transformée en chenille bleue

Qu'est-ce donc qui m'arrivait ?

Heureusement le gardien m’indiqua  illico un panneau :

« Pour redevenir vous-même tapez-vous sur la tête avec ce petit marteau ! »

« BOUM ! »

Une fumée bleue en forme de papillon sortit de mon crâne !

- « Ah, ah vous vous êtes laissée prendre Mademoiselle ! »

- « Comment ça laissée prendre ? » Répondis-je au gardien !

- « Au champignon piégé ! On le met là pour tester la gourmandise des  visiteurs ! Vous êtes la 28ème  visiteuse aujourd’hui  transformée en chenille bleue ! Vous allez faire partie des statistiques de la CNEQLCLGPLSDT ! »

- « CNEQLCLGPLSDT ? »

- Compagnie Nationale Educative Qui Lutte Contre La Gourmandise Pour La Santé De Tous ! »

- « De toute façon je crois que je me suis trompée de consigne en cours de route Monsieur le Gardien alors tout ça, eh bien ... ça compte pour du beurre !  Hi,hi,hi !!! »

 - « Rendez-moi au moins mon petit marteau ! »

 

* * *

 

N.B: Les photos ont été prises dans une exposition organisée par les élèves de l'I.U.F.M. de Maxéville (près de NANCY) qui se sont inspirés du livre de Frédéric Clément : "Magasin ZINZIN" à destination de la Jeunesse.

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19 mai 2012

Visite au musée (Venise)

 

            Le hall du musée était impressionnant. Dans cet espace immense, tout était plus silencieux

Qu’au dehors. On entendait couiner les semelles sur les dalles polies, amplifiées par l’écho vertigineux qui tombait du plafond. Tout le monde même les enfants semblait tenir à mie voix d’importantes conversations sur la science et l’histoire.

Au milieu du hall il y avait un bureau d’informations surmonté d’une montagne de dépliants à destination des visiteurs. Les murs étaient remplis de frises chronologiques sur l’histoire dela Terre.

Il y avait aussi un diaporama sur les dinosaures  Un petit garçon avait découvert un tableau de boutons et à cet instant j’avais envie de le rejoindre et de m’abandonner à cette activité jubilatoire qui consistait à plonger le musée dans la totale obscurité.

Mais tout au contraire je me suis dirigée  vers l’espace climatologie quand un gardien d’un pas hâtif m’a dévisagée .C’est alors que je me suis aperçu que je n’avais pas refermé mon énorme parapluie.

Désolée  ça porte malheur dis-je en en essayant de le fermer .mais il résistait. J’avais l’impression d’être un personnage de film muet en plein gag jusqu’à ce qu’un visiteur me prenne doucement le parapluie des mains, le replie et me le rende.

Le hall bruissait d’importantes conversations scientifiques. Quand soudain je me souvins que j’étais l’invitée de la journée, je  devais faire un exposé sur les Indiens – pied noir.

Le directeur du Musée s’avançait vers moi les sourcils froncés comme si il avait une équation difficile à résoudre.

Pour tout vous dire en temps normal tout ce qui concerne l’indien pied noir m’intéresse beaucoup, mais à cet instant j’avais du mal à me concentrer et je décrochais malgré moi.

Le directeur du musée col roulé noir veste noire avait l’air d’un matheux coincé. La seule concession qu’il faisait au présent c’était un étrange anneau piqué dans le lobe de son oreille gauche comme si il sortait tout juste d’une fête de pirate et avait fait disparaitre toute trace de son costume .

Puis – je vous aider  dit il. ?

Qu'est-ce qui avait pu me mettre dans un état pareil ?Je réfléchissais à toutes les manières dont je pouvais rassurer mon interlocuteur .

Je rêve dit il en me dévisageant quel âge avez-vous ?

Treize ans dis je ;puis :euh ….. Douze en fait.

Douze ans ? Mais c’est sss…..

Il s’est arrêté sur ce sss Zozoté et il a secoué la tête. !!!

C’est vous que j’ai eu au téléphone mercredi dernier ?

Oui dis je INDIEN

C’est vous qui me parliez de la plus vielle nation pied noir les peigans du nord ?

De leur langue le niitsipussin et de leur technique de chasse sur le bison d’Amérique du nord ?

J’ai fait oui de la tête. Le directeur du musée s’est pris le visage dans ses mains et s’est écrasé le nez dans ses paumes ,et il a soufflé par les narines en faisant beaucoup de bruit.

Mais vous savez tout ça à douze ans ?

 

J’ai cru qu’il allait lui aussi appuyer sur tous les boutons histoire de faire de la lumière dans le musée, mais il a crié parfait formidable, mais vos parents pourquoi ne vous ont –ils pas accompagné pour cette conférence ?

Euh dis je en bredouillant pour abréger cet insupportable interrogatoire ils sont morts !!

19 mai 2012

Deux voix au musée (AlainX)

 
 
 — Tu vois quelque chose toi ?
— Non, il n'y a personne, c'est désert.
— Moi je vois !
— Et tu vois quoi ?
— Les plantes !
— Ah ben oui… Les plantes… Passionnant les plantes dans un musée !…
— Je vois qu'elles nous regardent, de leurs yeux verts. Elles nous fixent.
— OK ! Tu as encore fumé ! De l'herbe, ah, ah, ah ! Tu me fais marrer, tiens !
— Elles bougent !
— Arrête à la fin ! C'est la clim'… Tu ne ressens pas le courant d'air ?
— Je le savais bien, tu n'as aucune capacité à te rendre compte de la réalité.
— La réalité, c'est qu'on est arrivé bien trop tôt pour cette inauguration de l'expo. Tu es sûr que c'est aujourd'hui au moins ? Parce que, là, on est les seuls.
— C'est aujourd'hui, c'est maintenant. Mais toi tu ne vois rien. Comme d'habitude. Tu te fies à ce que tes yeux te montrent. Mais c'est pas ça un regard. Un Regard cette autre chose. Le regard c'est une vision, une perception subtile, qui donne accès à la vraie connaissance, à l'expérience pénétrante, à la fréquentation de l'entre-vue.
— L'entrevue ? Il doit y avoir une entrevue ? Entre qui est qui ?
— Décidément, tu ne piges rien. L'entre-vue, avec un tiret, ce qui se voit entre les choses, ce subliminal auquel tu n'accèdes pas. Comme les yeux verts des plantes qui d'ailleurs commencent à se poser des questions sur toi, ça se voit au froufroutement de leurs branches. Je t'assure il y a du mécontentement dans l'air.
— T'es vraiment débile ! Aucune amélioration.
— Ah ! Les voilà qui s'avancent.
— Qui ça ?
— Les statues du fond bien entendu. Elles arrivent. Je te l'accorde la progression est lente, mais certaine. Tu vas avoir des surprises.
— Le plus surprenant ici, c'est toi. Dis moi, tu prends toujours bien ton traitement, j'espère ? Parce que sinon…
— Sinon quoi ? Tu vas de nouveau me faire interner ? 
— Il faudra bien ! Vu que tes hallucinations te reprennent. Car si tu étais normal, tu te rendrais vraiment compte de ce qui est en train de se passer. Tout le monde est parti. Le musée vide. Je vais te dire pourquoi, puisque tu as de la boue dans les yeux. Si tu étais normal tu aurais vu en même temps que moi que ce sont les colonnes qui bougent, elles tournent sur elles-mêmes, de plus en plus vite, et c'est ça qui est dangereux. Crois-moi, si on ne fout pas le camp tout de suite, tout va s'écrouler…
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19 mai 2012

Au Musée de mon Coeur (Anémone)

  
 
Au musée de mon coeur
Il y a, bien présents,
Tous ceux qui jadis ou naguère
M'ont tendu la main.
Au musée de mon coeur
Il y a les fleurs des champs
Ramenées le soir en train
Des bords des chemins.
Au musée de mon coeur
Il y a des paysages
Ocres et verts.
Et le bleu de la mer.
Au musée de mon coeur
Il y a le rouge des ports
Et celui des toits.
Et puis des maisons blanches de guingois.
Au musée de mon coeur
Il y a des livres
Et des conversations sous la lune.
Des bistrots de campagne ou de ville.
Au musée de mon coeur
Il y a des étangs.
Des poissons, des oiseaux,
Toute une ménagerie: des chats, des chevaux.
Au musée de mon coeur
Il y a des saveurs,
Des tissus sans pareils au regard, au toucher.
Des parfums, des odeurs.
Au musée de mon coeur
-Et j'allais écrire "au jardin" -
Il y a, bien recensées,
Toutes tes taches de rousseur.
Au musée de mon coeur
Ta voix, tes sourires.
Tes cheveux, ta peau,
Avec juste sous la ceinture la marque du maillot.
Au musée de mon coeur
Pas de colonnades de marbre.
Au musée de mon coeur
Des chansons, des rires d'enfants.
Au musée de mon coeur
Il ne fait jamais froid sous les arbres.
 
 
19 mai 2012

L'art vulgaire est de retour (Joe Krapov)

J’ai toujours la chair de poule quand je pénètre dans un musée. Mais je m’illusionne : Isaure Chassériau, en chair et en os, ne viendra pas à ma rencontre pour me dire qu’elle a aimé les aventures que je lui ai inventées. Ou pour se chicorer avec moi en me traitant de tronche de cake. Qu’elle surgisse d’un seul coup dans cette exposition d’oeuvres de Léonard de Vinci serait un peu fort de café.

DDS 193 mona_lisaUne fois cette première appréhension passée, il me faut mettre les bouchées doubles et jouer des coudes comme tout un chacun pour m’approcher de la Joconde. Mona Lisa ! Cette fille-là, mon vieux, elle est terrible ! Et l’offrir en pâture à des régiments de touristes japonais au Louvre c’est comme donner de la confiture à des cochons ! Notez que je n’ai rien contre nos amis les Nippons bien nippés mais ce n’est pas la peine d’avoir inventé le Nikon, le Canon et le Minolta pour venir se presser comme des citrons devant le tableau et faire chou-blanc photographique : un flash, devant une vitre, tu ne vois que le flash sur la photo, eh, cornichon ! Je sais bien que vous avez les pieds en compote et l’esprit en capilotade après avoir expédié Florence, Venise, Amsterdam et Bruxelles en quatre jours mais quand même !

De toute façon, cette fille nous rend tous fous. Même les Allemands, gens d’une extrême sagesse, déclarent désormais devant le chef-d’œuvre : « Ach so ! Das ist Da Vinci code ! ».

Mais bon, faisons comme tout le monde et jetons un œil à cette croûte. Tâchons de comprendre pourquoi il y a lieu de se faire envoûter et de devenir le dindon de la farce. Certes, Mona nous tient la dragée haute avec son petit sourire en coin et l’air mi-figue mi-raisin de celle qu’on dévore des yeux, qui a de l’estomac et aussi les moyens de te rouler dans la farine. Mais est-ce que toutes les femmes ne sont pas un peu comme ça ?

Et à ce moment-là, pour plomber ma croustillante théorie, il y a Isaure Chassériau qui me balance sa légende urbaine préférée :

- La Joconde, Joe Krapov, c’est un homme ! Comme Sheila ! ».

En général, je digère mal ce genre de plaisanterie et cet humour assez GLLOQ. Je deviens comme tous ceux qui ont vu la moustache ajoutée par Marcel Duchamp à la binette de la donzelle et en sont restés comme deux ronds de flan. Au lieu de se fendre la frite, le gratin aime assez à se scandaliser, cela permet de discuter le bout de gras dans les salons où la marquise sucre les fraises et où Marcel jadis trempa sa madeleine (il s’était embarqué sans biscuits !).

Léonard a-t-il peint son giton ? Faut-il en faire tout un fromage ? Il y a plus de cinq cents ans Gala Voici et Closer n’existaient pas. On ne trouvait pas encore des conseils pour garder la ligne haricot vert dans les gazettes de l’époque, noyés entre douze pages de pub pour surgelés de luxe et l’horoscope des lions : « Ne ramenez pas trop votre fraise aujourd’hui, sauf si vous venez d’être élu Président d’une république ».

Comme ces ragots sur les « people » me font bâiller ainsi qu’une huître et qu’Isaure, pour le coup, m’ennuie, je traîne mes guêtres un peu plus loin et me retrouve nez à nez avec « L’Annonciation », directement importée depuis la Galerie des Offices de Florence.

DDS 193 annonciation

- Je suis désolée de soulever un lièvre, me glisse à l’oreille Isaure Chassériau-Lecrampon, mais la jeune Vierge à qui on vient dire qu’elle aura droit à un lardon sans même passer à la casserole avant, on n’a pas l’impression que ce soit la fin des haricots pour elle, tu ne trouves pas, Joe Krapov ?

- Les voies du Seigneur sont impénétrables, Isaure. Personnellement j’aime surtout l’ange dans ce tableau. Il, ou elle, a l’air assez peu concerné par son message à la noix de coco. Si les anges avaient un sexe et qu’il fût masculin, je dirais même que ça lui casse les noix, d’annoncer, tout sucre et tout miel, à l’heureuse élue que les Dieux de l’Olympe ont encore mijoté un mauvais coup et que c’est elle la victime. Mais maintenant qu’on lui a mangé le morceau, Marie, la moutarde ne lui monte pas au nez parce que…

- Moi, ce qui me troue, m’interrompt Isaure Lamalpolie, ce sont les bouclettes des deux morues. On ne donne pas l’adresse de leur merlan dans l’audio-guide ?

DDS 193 dame-a-l-hermineJ’essaie de semer le fantôme déchaîné d’Isaure – et ce n’est pas du nougat ! – et je me retrouve devant « La dame à l’hermine ». Ca ne mange pas de pain de le dire, ce portrait est une réussite. On marche sur des œufs pour ne pas troubler ce moment-monument de grâce pendant lequel la jeune fille à la résille semble tourner la tête vers quelqu’un qui lui cause. Et l’hermine immobile, avec sa patte gauche levée, est comme le symbole absolu de l’aristocratie : pour cet animal-là toute la maisonnée est aux petits oignons et l’on pense à Baudelaire : tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté…

- Oseille, oui, Joe Krapov ! Je l’ai bien connue, ce sac d’os ! A l’époque je me faisais appeler Isaura Chasserio avec un « o ». Elle, c’était Cecilia Gallerani. C’est son mec, Ludovic le more qui avait tout le blé. Il l’a pour ainsi dire tirée du ruisseau, elle a juste eu le cul bordé de nouilles…

Il ne faut pas pousser grand’mère dans les orties ! Trop d’Isaure tue Isaure ! Je m’enfuis en courant et je sors du musée. J’avoue, j’ai fait le mauvais choix. J’aurais mieux fait d’aller visiter l’expo du douanier Rousseau. Là ils ne l’auraient pas laissée passer, l’étrangère à la robe rose qui a tant à déclarer. Finalement, ils n’avaient peut-être pas tort, les autres avec leur slogan « FRONTIERES ! »

Tu parles, Charles ! Va-t-en lutter, toi, contre ton ennemie intérieure, quand elle utilise tes propres armes !

19 mai 2012

Le musée des curiosités (Joye)

Au contraire des tristes cathédrales peu exceptionnelles et de vieux châteaux miteux dans les environs, le musée des curiosités du village où j’ai grandi ne laissait jamais indifférents ses visiteurs. Transformées en musée suite à une démarche du gouvernement pour encourager le tourisme dans la région, les curiosités contribuées par les gens du village avait toujours été un lieu de fascination et d’admiration pour moi.

Dès que je pouvais marcher tout seul - « haut comme trois pommes » comme me disait mon père -  Papa m’y amenait afin que je me promène dans les rayons sombres et frais du musée.

J’adorais les bocaux remplis de porcelets roses à deux têtes, de chatons à six pattes. Le chirurgien avait contribué des choses enlevées des corps : une grosse balle de cheveux, des calcaires biliaires impressionnant, une grande tumeur gélatineuse préservée dans l’alcool. Il y avait aussi pas mal de squelettes : celui des veaux siamois m’emballait tellement que j’y allais toujours en premier et puis y allait lui chuchoter « au ‘voir » avant de repartir au soleil, ma main dans la main de mon papa.

Mais quand j’avais quatre ans, tout changea. D’un coup, Papa n’avait plus le temps de m’y emmener, et Maman était occupée à garder mon petit frère. Cela ne m’embêtait pas du tout, parce que Tifère était lui-même fascinant. Dès sa naissance, c’était évident qu’il était exceptionnel.

Pour commencer, il avait une très grosse tête qui avait l’air bien trop grosse pour le reste de son corps. Ses yeux gris étaient eux aussi gros et ronds, si gros que j’avais l’impression qu’ils allaient un jour jaillir de leurs orbites, en fait, j’espérais qu’ils sortiraient pendant que j’étais là, je voulais vraiment voir ça !  Il me fallut un temps pour me rendre compte que Tifère avait d’autres atouts. Maman devait lui donner son premier bain. Je constatai qu’au lieu de deux bras comme les miens, Tifère avait comme des nageoires au bout de ses épaules. Maman faisait comme ce n’était rien et elle me demanda d’aller chercher l’éponge pour son bain. Le temps que je la retrouve, Tifère était déjà lavé et remballé dans sa couverture.

Le plus chouette, c’était le bruit qu’il faisait. De sa trop grande bouche tordue sortaient des sons comme faisaient les phoques que j’avais vus une fois au cirque. Je compris alors que mon frère n’était pas un enfant, mais un phoque. J’en étais ébloui ! Et puis une chose curieuse arriva. Quand j’en parlai à papa ce soir-là au dîner, il me gifla. Papa ne m’avait jamais giflé. Maman se mit à pleurer et quitta la table. Ce soir-là, j’avais l’impression d’avoir cassé un des verres de cristal tellement prisés par ma mère. Je me couchai pour la première fois de ma vie sans bisou de mes parents, ma joue encore brûlante.

Le lendemain, l’incident était oublié, sans doute parce que nous préparions ma première journée d’école. J’eus un nouveau cartable pour l’occasion. J’en étais tout fier.

À la première récré, un groupe de grands garçons s’approcha de moi. Le plus grand, un roux aux tâches de rousseur me dit :

- Hein, c’est toi le frère du monstre ?

- Du…quoi ?

- Du phoque, quoi, t’es pas le frère du phoque ?

- Ah ça, oui ! je criai, en me dressant, encore plus fier de mon Tifère et de ma nouvelle célébrité parmi les grands.

- Pourquoi le gardez-vous chez vous ?

Je ne dis rien. D’abord,  je ne comprenais pas, mais je reconnus soudain une agressivité désagréable dans son ton.

- Ouais, pourquoi ne l’envoyez-vous pas au Musée de Curiosités ? fit un autre de la bande.

- Dans un bocal ! cria un troisième, et tout le monde éclata de rire.

19 mai 2012

Au musée (Adrienne)

 

La dernière fois qu’Adrienne a emmené ses classes au musée, Kevin en avait fait le tour en un quart d’heure :

- Il n’y a rien à voir ! lui a-t-il déclaré.

Benjamin trouvait que ça ne valait pas le coup de faire tout ce trajet en bus pour voir « ça » et Cindy aurait préféré profiter de sa présence dans la grande ville pour faire du shopping.

Trois heures plus tard, alors qu’elle commence à envisager un retour sans lui, réapparaît enfin Henri, que deux copains partis à sa recherche ont enfin retrouvé :

- C’est déjà l’heure de partir ? lui demande-t-il tout étonné. Mais je n’ai pas encore tout vu !

***

Petit inventaire à la Prévert, sauce Sempé et Goscinny

La visite du musée

Quand on emmène ses classes au musée, quel que soit l’âge des élèves, on a

- les Alceste qui mangent tout le temps et qui ont leur sac bourré de victuailles

- les Geoffroy qui ont un papa très riche : ils trimbalent tous leurs gadgets électroniques dont un seul coûte plus que votre salaire mensuel

- les Clotaire, qui espèrent qu’ils ne seront pas interrogés après l’excursion

- les Eudes, qui souffrent d’une overdose de testostérone et semblent montés sur piles

- les Joachim, qui s’attirent des ennuis

- les Rufus, qui ricanent devant tous les nus

- les Maixent, qui courent plus vite que tout le monde et sont les rois de la visite éclair

- les Nicolas, qui aiment bien leur maîtresse et lui promettent de bien se tenir… mais qui aiment aussi tellement rigoler !

- et les Agnan, qui font scrupuleusement tout ce qu’on leur demande, écoutent attentivement et ont même de quoi prendre des notes.

Comme le dit le petit Nicolas après sa visite au musée de peintures : « C’est dommage que la maîtresse, qui est pourtant gentille, ne veuille pas le faire plus souvent. »

12 mai 2012

Défi #194

Visite au Musée !

Musée

 

Nous attendons vos découvertes, vos impressions, vos observations

 à

samedidefi@hotmail.fr

A tout bientôt !

12 mai 2012

Ont aiguisé leur langue à la meule

P1020312

(Photo prise au Béguinage d'Anderlecht)

Venise ; Joye ; Lorraine ; Vegas sur sarthe ;

Mamido ; Anémone ; EVP ; tiniak ; MAP ;

Walrus ; Lise ; KatyL ; Adrienne ; Titisoorts ;

Sebarjo ; Joe Krapov ; Célestine ; AlainX ;

12 mai 2012

Le jardin (Venise)

 

Quelle fausse modestie !!

Elle sait bien qu’en laissant son arôme trainer, elle restera la vedette de tout un été !!

Et que nous demanderons tous sur la terrasse un soir de juillet.

Qu’est-ce qui sent bon comme ça ? Je les aime discrètement étouffées et sans en faire des tonnes, elles ravagent nos mémoires engourdies.      

Ce naturel cette finesse exquise, ce visage à peine dissimulés

On croit toujours qu’elle est mouillée après une pluie improbable.

Est-ce de très bon goût ce déferlement de Roses soutenus

 Sur un fond de ciel bleu. ?

C’est du sang neuf, la dernière énergie de l’année qui est en cause dans le jardin.

Il y a sans doute au fond du jardin entre les poussières des nuages et une brouette pleine de noyaux de pêche, les traces d’un daim

Le jardin ce matin, c’est un miracle et comme tous les miracles il n’a pas besoin d’être vérifié.

Venise193

12 mai 2012

Adrienne se rebiffe (Adrienne)

 

Grattage 1

C’était bien la peine, se dit-elle, de passer trois jours entiers à genoux à tout gratter pour arriver à ce résultat-là, à peine trois semaines plus tard!

Pétales de rose

12 mai 2012

Promesses (AlainX)

 Pierre défi
 
 
Ils avaient dit,
vous trouverez, là-bas, une couronne de pierres
une rosace minérale vous attend.
 
 
Ils avaient dit,
prenez-en soin comme l'iris de votre oeil
comme une calcédoine encore cachée.
 
Ils avaient dit,
la pierre se soulève au levant
Elle irradie au couchant.
 
Ils avaient dit,
le bonheur montera des profondeurs,
soyez là au jour de lumière.
 
Nous avons oublié, 
aujourd'hui nous gisons, 
tels des pétales flétris.
12 mai 2012

Sur la terrasse abandonnée… (Mamido)

DSCF1869

C’est la fin de l’été
Sur la terrasse abandonnée
Les herbes folles ont poussé
Quelques pétales échappés
D’une rose fanée
Jonchent le sol.
Avant de prendre leur envol
Pour des cieux plus sereins
Les hirondelles sur le fil
Forment la gamme sans fin
D’un doux chant aux accords subtils :
Celui de la fin de l’été
De la terrasse abandonnée
Où la rose a jeté en corolle
Sa jupe sur les herbes folles…

12 mai 2012

Voie tracée (MAP)

 Voie tracée

12 mai 2012

CE QU'ELLE M'INSPIRE, L'IMAGE (joye)

Les gâteaux

de ma tante

étaient craquants.

Tant pis

pour mes molaires...

les gateaux de ma tante


12 mai 2012

Roses du soir (Lorraine)

Le soir s’est glissé dans la chambre close
Faisons quelques pas dans le chemin creux
Qui mène à l’étang. La lune morose
Ouvre son grand oeil jaune et ténébreux

Donne-moi la main. Vois comme les roses
Aux têtes poudrées, aux cils vaporeux
S’inclinent en rêvant et disent des choses
Que seuls entendront les coeurs amoureux

La nuit le jardin se tait et repose
Ecoute l’écho d’un oiseau peureux
Et ce bruit mouillé d’un crapaud qui ose
Sauter dans l’étang lourd et colèreux

L’heure a le parfum des amours écloses
Le vieux banc rêveur semble malheureux
Viens, la nuit frissonne et sur mon cou pose
Le baiser léger des amants heureux.

12 mai 2012

La rose et le pissenlit (Vegas sur sarthe)

"Sur les pavés en rond
je viendrai à midi
Te fais pas de mouron"
lui avait-elle dit...

Il mit un beau veston
écoutant sa coutume
d'une rose en bouton
décora le costume

Entre les pavés ronds
tel un triste présage
vivait un dent-de-lion,
pissenlit d'un autre âge

Midi vint, midi vingt
la journée puis la nuit
chiffe molle devint
la rose épanouie.

"Elle ne viendra pas
crois-moi, vieux camarade
malgré tous ses appâts
moi l'expert en salades"

Pourquoi prendre racine
le jour va se lever
et d'humeur assassine
sur le rond des pavés

la rose il effeuilla


12 mai 2012

Participation de Titisoorts

 

 
Il a fallu si longtemps pour s'apercevoir
qu'un peuple aussi intelligent puisse croire
plutôt que s'agenouiller devant leur seul Dieu
c'est de suivre leur rêve, leur chant et leur voeux
 
Au départ les scientifiques se sont trompés
croyant avoir sous les yeux un calendrier
les douze mois de l'année qui faisaient un rond
autour de quatre quartiers, pour eux, les saisons
 
Ils ont compris bien plus tard que c'était un lieu
où le peuple se retrouvait autour du feu
un lieu où les idées fusaient de tous côtés
Peuple du fin fond des temps les tnaifed sont nés
chacun mettant une pierre à l'édifice
aussi bien un vieux, qu'un arrière petit fils
tous les matins le peuple se réunissait
toutes les nuits ils rêvaient puis se racontaient
les séances étaient dirigées par des sages
un tnaifed qui avait rêvé en mal, en rage
d'un autre villageois, lui offrait un cadeau
ou la remerciait, pour un rêve plutôt chaud
les tnaifed ont continué des générations
des idées collégiales, des pensées d'unions
mené par des maîtres sages SURLAW et PAM
la communion des pierres sacrées, fin fond d'âmes
le vent peut souffler, il peut même les user
il restera toujours la convivialité
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Le défi du samedi
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