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Le défi du samedi
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15 juin 2009

de retour (Poupoune)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.

Ecrasée de chaleur malgré l'heure matinale, j'étais comme collée au matelas par la sueur. Entre le ronron lancinant du ventilateur qui ne servait qu'à brasser un peu d'air chaud et un moustique tenace que je n'avais pas réussi à tuer, je n'avais pour ainsi dire pas dormi.

Je me suis extirpée du lit avec lenteur, comme dans du coton, le moindre de mes gestes nécessitant un effort dans la moiteur de cette chambre d'hôtel miteux.

J'ai essayé de me rafraîchir sous le fin filet d'eau qu'offrait la douche, mais en vain. A peine sèche, j'étais de nouveau humide de sueur. J'ai enfilé une robe légère, noué mes cheveux sur ma nuque et je suis descendue déjeuner.

Je me suis installée au bout d'une grande tablée de touristes fraîchement débarqués avec qui j'ai échangé quelques mots polis et je me suis forcée à manger un peu de pain sec et de beurre rance, que j'ai fait passer avec du mauvais café.

Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui m'avait poussée à accepter de venir... Dix ans avaient passé et je m'étais juré de ne jamais remettre les pieds ici. Il avait pourtant suffi d'un coup de fil.

J'ai décliné les offres de chauffeurs de taxi plus ou moins autorisés qui se proposaient de m'emmener à peu près n'importe où et je suis partie à pieds.

Dix ans, mais rien n'avait changé. Les routes poussiéreuses, les trottoirs inexistants ou défoncés, les étals de viandes côtoyant ceux de vis, boulons et autres écrous graisseux, la cahute branlante du coiffeur adossée au maquis où l'on n'est jamais sûr de trouver une boisson fraîche... et le bruit, le monde, l'effervescence, malgré le poids écrasant d'un soleil déjà de plomb.

Dix ans, mais je n'avais pas oublié le chemin du commissariat. Je croyais avoir pourtant réussi à tout oublier de cette histoire, mais à peine avais-je entendu l'écho caractéristique quand j'avais reçu l'appel que tout m'était revenu. Notre décision précipitée de partir, la préparation hâtive du voyage, notre arrivée et nos premiers déboires à la douane, qui n'avaient entamé ni notre bonne humeur ni notre soif d'aventure. Et puis ce fameux jour où on était partie chacune de son coté... on devait se retrouver à l'hôtel. Je ne l'ai jamais revue.

Ça avait duré des semaines. Chaque jour je m'étais rendue au commissariat, j'avais raconté mon histoire des centaines de fois, passé des heures, dégoulinante de sueur dans une pièce où il devait faire cinquante degrés, à ne reconnaître personne sur des centaines de mauvaises photos qu'on me montrait, rien. J'avais cru que je ne rentrerais jamais, mais les flics avaient fini par me laisser repartir, en promettant de me contacter s'ils avaient du nouveau.

Dix ans.

La communication avait été très mauvaise, mais j'avais compris qu'ils voulaient que je revienne.

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8 juin 2009

It’s a man’s man’s man’s world ? (Poupoune)

Il s’était habitué au silence de ce monde d’après. Lui-même évoluait désormais sans bruit. A peine percevait-il occasionnellement le souffle du vent dans les lointains feuillages. Alors ce coup à la porte lui fit l’effet d’un coup de masse. Il ne sursauta pas, il bondit littéralement, se plaqua contre un mur et resta ainsi immobile, le souffle court et le cœur battant à tout rompre, pendant ce qui parut une éternité. Lorsqu’il fut calmé, il se munit d’une arme de fortune et alla doucement ouvrir la porte. Personne, évidemment. Des mois qu’il errait seul dans ce monde dévasté sans croiser le moindre être vivant, ni homme, ni animal, alors qui serait venu frapper à sa porte ?

Il chassa l’incident de son esprit et l’avait presque oublié lorsqu’il entendit un nouveau coup, suivi d’un second. Cette fois il fondit sur la porte et l’ouvrit d’un coup, sur rien. Il regarda de tous les cotés, fit le tour de la maison, mais rien.

Dès lors il ne se passa plus un jour sans que des coups soient donnés à sa porte. Il devint de plus en plus vigilant, posa des pièges, passa des journées entières aux aguets mais rien. Il ne sut jamais.

Il commença à perdre la raison au bout d’une dizaine de jours. Le manque de sommeil ne favorise pas la tranquillité d’esprit. Il avait l’air hagard. Au bout de quinze jours il cessa de s’alimenter. Une chance, pour lui, il eut un sursaut de lucidité et se suicida la troisième semaine.

 

Je reconnais que je n’ai pas été sympa. J’aurais pu m’y prendre autrement. Mais ce monde d’après est d’un ennui… J’ai vu là l’occasion de me distraire un peu. Ses airs supérieurs et sa façon de se sentir investi d’une mission, « oui, moi, voyez, je suis le dernier homme sur terre, gna gna gna »… il m’agaçait !

Alors oui, j’aurais pu m’en débarrasser plus rapidement… Mais je suis la dernière femme sur terre et en aucun cas je n’aurais accepté de la repeupler avec ce type.

2 juin 2009

Aller / retour (Poupoune)

Mali, octobre 2000

Après la magie fantomatique des rues de Tombouctou, l'ambiance de Djenné est moins déroutante, mais tout aussi envoûtante. Par contre j'ai toujours autant la drie.

 

Inde, novembre 2002

Je ne sais pas si on peut mourir de manger trop épicé... Ils doivent avoir l'estomac en titane, c'est pas possible autrement. Sans déconner.


Jordanie, avril 2003

Qu'ils essaient seulement de me faire dormir à la belle étoile, tiens. Avec tout ce qui doit traîner comme bestioles la nuit... Hors de question. Et j'ai pas envie de bouffer du sable toute la nuit.

 

Mongolie, septembre 2003

C'est chouette, ces grands espaces. Bizarrement, on se recentre beaucoup sur soi-même. Pour autant, c'est pas une mince affaire de faire pipi dans la steppe, quand on est une fille. Les autres peuvent bien dire « vas-y, c'est bon, on regarde pas » je connais pas une nana qui ira s'accroupir à l'abri de rien au milieu de nulle-part.

 

Cap Vert, mars 2004

Oh la la... Où on est là? Ils sont tous consanguins, ou quoi? Pas possible autrement. Et puis avec toute ce noir... les scories, la lave... je vais flipper toute la nuit, moi. Vais pas être en forme pour la crapahute de demain.

 

Turquie, Mai 2005

C'est sympa le muezzin... juste faudrait pas qu'il chante, quoi. Ou alors pas avant 10-11 heures.

 

Paris, mai 2009

Plus loin demain

 

Des pistes ensablées aux mystères envoûtants
des ruelles de Djenné j’ai aimé goulument
le rire des enfants les sourires des femmes
la gaieté de leurs chants le rythme des tam-tams

 

Aux mille couleurs soleil des saris j’ai gâté
mes yeux à vos merveilles somptueuses beautés
mes papilles ont brûlé d’explosives saveurs
et mon âme s’est gorgée de divines douceurs

 

J’ai soufflé ma chanson au vent chaud du désert
perdu mon horizon dans la steppe aux grands airs
des volcans du Cap Vert aux mosquées d’Istanbul
j’ai foulé bien des terres à en perdre la boule

 

Mais il n’est nul voyage qui m’ait menée plus loin
que le bien doux présage de tes yeux au matin
lorsque j’y vois demain dans ta vie dans tes bras
je connais le chemin où inscrire mon pas

 

Paris, juin 2009

Ah le con. Il est pas venu. 12H45, TGV 1612, voiture 16, il y était pas. Ah le con.

26 mai 2009

Petite musique de nuit (Poupoune)

Je sais que c'est pour moi qu'elle met la petite musique. Pour que j'aie pas peur dans le noir.

C'est papa qui lui avait rapportée de voyage. Une jolie boite rose avec une danseuse rose qui tourne et la musique qui fait tin nin nin nin nin quand on ouvre la boite. C'était un truc de fille mais c'était joli. Moi il me rapportait pas de cadeau. Il disait que je comprends même pas que c'est pour me faire plaisir et que ça sert à rien de gaspiller et que de toute façon j'abîme tout. Mais j'aurais aimé ça, moi, une boite comme ça. Même rose. Alors elle me l'a prêtée parce qu'elle est toujours gentille avec moi même que papa et maman ils disent que c'est un ange.

Elle le sait bien que j'ai pas fait exprès de la casser, la petite danseuse qui tourne... Et je sais bien qu'elle a pas fait exprès de crier comme ça. Elle était juste triste pour sa jolie danseuse, mais moi j'ai eu peur que papa et maman entendent et me fâchent alors j'ai voulu qu'elle arrête et elle a eu peur quand j'ai mis ma main sur sa bouche et elle est tombée. Elle s'est pas fait trop mal je crois mais elle a crié encore plus fort alors papa et maman ils sont venus et ils ont dit que cette fois trop c'est trop ça suffit c'est plus possible.

Maintenant tous les jours elle met la petite musique juste pour moi devant le conduit de l'aération. J'entends tout bizarre comme si c'était loin et que ça résonne mais j'aime bien quand même et je fais tourner la danseuse dans mes doigts. Parce que quand ils m'ont enfermé sous l'escalier, papa et maman, ils ont pas pensé à me la prendre.

18 mai 2009

Souvenirs d'enfance - Poupoune

Chère Madame,

Vous n'imaginez pas le soulagement qu'a été pour moi la lecture de votre lettre. Si vous étiez seule à l'enterrement de Mireille, ne croyez pas pour autant que personne ne voulait la voir morte : c'est elle qui avait choisi de disparaître... sans quoi il y a bien longtemps que je serais venue la tuer moi-même de mes propres mains.

Cette femme était le diable, Madame. Si vous aviez seulement idée du mal qu'elle a fait à notre famille! Ce monstre était ma soeur. Je ne pourrai jamais comprendre ce qui lui a pris de nous détruire ainsi.

Papa n'était qu'amour et tendresse avec nous. Maman était une femme comme savaient être les femmes à l'époque, discrète et dévouée. Moi j'étais une petite fille réservée. Mais elle... De huit ans mon aînée, elle n'a d'évidence jamais supporté les attentions de Papa à mon égard, elle était d'une jalousie maladive et dès le retour de Papa le soir, elle usait de mille ruses pour le détourner de moi et s'assurer ses faveurs. Que de soirées j'ai pu passer à sangloter à cause d'elle!

Quand il allait se coucher, elle avait le toupet de venir me consoler... en dénigrant Papa qu'elle s'était donné tant de mal à éloigner de moi! Et si vous l'aviez entendue parler de Maman... elle qui s'effaçait si gentiment pour nous laisser pleinement profiter de Papa. Mireille lui a même un jour craché au visage! Pouvez-vous seulement imaginer ça?

Son adolescence a été une douleur pour toute la famille... moi qui n'était qu'une enfant, elle cherchait sans cesse à me convaincre de la suivre. Elle voulait que je complote avec elle pour que nous puissions nous enfuir toutes les deux. Quitter ce foyer pourtant si plein d'amour... Une fois elle m'a même obligée à partir avec elle et quand Papa nous a retrouvées il nous a punies toutes les deux! Alors chaque fois qu'elle a voulu m'entraîner dans ses fugues par la suite, je l'ai dit à Papa. Je ne comprends pas pourquoi elle ne voulait pas partir sans moi... tout aurait été tellement plus simple!

Et il y a eu ce jour horrible, dont le seul souvenir me fait encore aujourd'hui froid dans le dos. La police, les médecins, les dames de l'assistance... Les cris de maman, le regard résigné et tellement triste de Papa. C'est Mireille qui avait provoqué toute cette agitation, cette panique... Elle avait... Oh mon dieu, quelle horreur, cette seule pensée... elle était enceinte et s'était enfuie pour tuer cet enfant de l'amour. Cet enfant de Papa. Croyez-le ou non, elle s'est planté un couteau dans le ventre! Mais ça, elle a survécu, elle...

Papa a été enfermé. Il s'est pendu deux semaines plus tard. Maman est morte le mois suivant, de honte ou de chagrin sans doute. Pour moi la vie s'est arrêtée là. Mireille est venue me voir... elle a eu le culot de me dire que tout irait bien maintenant, qu'on allait être ensemble. Ce jour-là j'ai essayé de la tuer, mais j'étais trop petite. J'ai demandé à ce qu'on ne la laisse plus jamais m'approcher. Plus tard j'ai voulu la retrouver pour lui faire payer le mal qu'elle nous a fait, mais elle avait disparu. Les seules nouvelles que j'espérais d'elle depuis lors sont celles que vous venez de me donner et je vous en remercie.

Au lieu de brûler cette lettre, brûlez un cierge en priant que son âme pervertie n'ait pas corrompu la vôtre et pissez plutôt sur sa tombe.

Avec mes meilleurs sentiments.

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16 mai 2009

Pl’acide (Poupoune)

Sur ce coup-là, on a joué de malchance.

« Tout doit disparaître » qu’il avait dit, le patron… On s’est pas trop posé de questions, au départ, mais pour finir ça nous a donné bien du souci.

Déjà, il a fallu qu’on ramène le paquet. Lucien et moi on est du genre parigots pur jus, voyez, on n’est pas motorisé, comme y disent. Et c’est pas le genre de colis que tu trimbales en taxi ou en bus. Alors l’a fallu qu’on le charrie à pinces et vu le morceau… ben on a fait des lots. Rien que ça, découpage, empaquetage et trajet, ça nous a pris deux jours et ça nous a vidés. On s’est tout crotté, Lucien il a bousillé un costard tout neuf et moi j’y ai laissé une paire de pompes italiennes qui m’avait coûté une fortune.

On saura pour la prochaine fois.

Après, s’est posé le problème du stockage. Lucien, avec le dragon qui lui sert de bonne femme, il a tout de suite dit que chez lui c’était pas possible. Alors on a tout monté dans mon salon. Cinq étages sans ascenseur. Et l’a fallu embrouiller le gardien, qui croyait qu’on trafiquait du pas net. Avec ça, on a salopé mon tapis de laine qu’était du vrai gazon sous le pied.

Ensuite, on a dû décider comment faire disparaître le bazar. Vu que c’était en morceaux, on a pensé à une solution de type dissémination discrète, mais pour peu que quelqu’un tombe sur un bout et que ça revienne aux oreilles du patron, c’était des coups à en prendre encore pour notre grade. Et puis vu qu’on s’était bien embêté à tout ramener sans penser à semer en route, ça nous chagrinait un peu, finalement, d’y éparpiller n’importe où.

Lucien il a pensé à tout brûler, mais comme on avait déjà niqué mon tapis, j’ai refusé tout net le feu de joie dans mon salon. J’ai demandé à mon neveu à lunettes de faire des recherches sur le ’ternet et y nous a trouvé plein de tuyaux pour dissoudre notre marchandise dans l’acide.

On voulait pas trop le mettre au parfum, des fois qu’après l’aurait fallu l’empêcher de parler, alors on s’est débrouillé avec c’qu’y nous a donné et on a fait un mélange. On a tout mis dans la baignoire avec les paquets… Je saurais pas trop dire qui de Lucien avec son cloppe ou moi avec mon digeo a le plus déconné, mais y a eu un moment où ça a fait une fumée verte, qui nous a fait des démangeaisons partout et nous a attaqué sévère les muqueuses.

Avec ça, la baignoire et le carrelage ont eu l’air de se dissoudre aussi et la salle de bain entière est tombée dans celle de la voisine du dessous.

Ça va que je louais sous un nom d’emprunt… avec Lucien, on s’est carapaté fissa et on fait profil bas depuis. Le patron a pas été trop chien, il a pas mis de contrat sur nos têtes parce qu’il a dit comme ça qu’on lui sert p’t’être à rien, mais qu’au moins on le fait toujours bien marrer.

L’ironie de l’histoire c’est qu’avec tout ça notre macchabé, lui, y s’est pas dissous.

9 mai 2009

Oiseux de nuit (Poupoune)

Je viderais bien mon verre, mais j'ai peur de m'effondrer si je lève le coude. Je suis bien calée, là, mais j'ai l'impression qu'il vaut mieux que j'évite de bouger. Et que j'arrête de boire, sans doute, aussi. Je ne suis pas trop sûre de savoir pourquoi je suis là. En général quand je bois seule dans un bar c'est que je cherche à oublier quelque chose. Mais là je m'souviens plus de c'que j'voulais oublier. Ah, tiens. Ben c'est que ça a dû marcher alors.

Je sais pas si elle est complètement ivre ou si elle se donne un genre. Une belle femme comme ça, se mettre minable seule, la nuit, dans un bar presque vide... ça manque d'élégance. Pas que j'vaille mieux, hein, je sais bien, mais on n'attend jamais d'un homme qu'il sache se tenir en société. Je sais pas si le type qu'est venu s'asseoir à coté d'elle veut lui faire des problèmes ou seulement causer... pour ce qu'elle répond... servi le gars! Il a pas l'air méchant. Je garde un oeil sur son manège quand même, on sait jamais. Pas que j'tienne à jouer les héros, mais une belle femme comme ça, ça donne des envies de bravoure.

Ça fait longtemps qu'il me colle ce type? J'comprends rien à c'qu'il me dit. Je suis même pas sûre qu'il me parle, en fait. Je sais pas pourquoi j'ai mis cette robe. C'est pas une tenue pour aller s'enivrer seule dans un bar la nuit. J'avais vraiment quelque chose à oublier? Oh la la, je sais plus. Mais c'est à moi qu'il parle ou non? Ouais, à qui d'autre de toute façon? Le barman est un taiseux et l'autre ivrogne de l'autre coté est trop loin pour entendre. J'comprends rien. Et puis j'vois pas clair. Il a l'air pas mal... mais il veut m'sauter ou non? Je devrais demander une paille pour finir mon verre. Pas très classe mais pratique.

Elle me remet pas du tout. C'est sûr. Moi je l'ai reconnue tout de suite, cette même chevelure flamboyante qu'à l'époque et ce regard tellement distant qu'il semble vous voir à travers... mais elle, elle me remet pas. Bon, elle a l'air de pas avoir sucé que de la glace alors je me vexe pas plus que ça, mais quand même. Si, en fait, je suis très vexé. On a été à la colle longtemps, l'air de rien... Bon, c'était pas du régulier régulier, et on était souvent embrumé par l'alcool ou une quelconque substance illicite ou les deux, mais de là à m'oublier! Ah les bonnes femmes... ça te fait la leçon sur l'insensibilité des hommes et ça t'oublie un amant comme d'un rien dans un peu d'alcool...

Tiens... il a l'air de s'agacer un peu l'importun... enfin... elle a pas l'air très importunée, la dame. Plutôt royalement indifférente. Et il pas trop l'air d'apprécier. J'espère qu'il va pas s'énerver vraiment parce qu'en fait je suis pas sûr d'être en état d'intervenir. Et puis faudrait que je rentre, en plus. C'est bien joli, d'attendre pour pouvoir secourir la veuve et l'orphelin, mais pour tuer le temps j'ai bu, je suis plus du tout en état de rentrer tout seul, je vais encore me réveiller dans un quelconque caniveau demain avec la tête en vrac, je serai encore en retard et pas présentable au boulot, je vais encore prendre un averto, et puis ils vont encore menacer de me virer et... bon, allez, un dernier. Tout ce merdier... je préfère pas y penser, tiens.

Et si je lui parlais de Frédo? Elle a pas pu oublier nos frasques avec Frédo! Pas ce qu'on a fait de plus classe, c'est vrai. Mais si elle en est à picoler toute seule la nuit dans les bars, attifée comme une poule, c'est que la classe est une notion avec laquelle elle s'autorise des libertés... D'un autre coté, si elle se souvient de Frédo alors qu'elle remet même pas ma tronche, c'est des coups à m'énerver...

Oh la la, ils vont pas finir par se casser, que je puisse fermer?! M'en font des beaux, des oiseaux de nuit, tiens! Deux alcoolos et un mauvais dragueur, c'est des coups à ce qu'ils restent là encore des heures... les ivrognes parce qu'ils peuvent pas faire autrement et l'autre parce qu'il est sûrement persuadé qu'il réussira à la ramener chez lui. Et moi pendant ce temps-là j'ai même plus un verre à laver. Bien ma veine, tiens!

C'est marrant, ce type, il me fait penser à Frédo. Je sais pas pourquoi. Ah merde! C'est ça. C'est exactement ça que je voulais oublier. Mon putain de passé.

2 mai 2009

Antoine et Marinette Padchance (Poupoune)

4emeCouv

page1

page2

page3

page4

25 avril 2009

Seconde chance (Poupoune)

As-tu vraiment cru que ta prétendue tentative ratée me ferait culpabiliser et revenir ?

Tu ne comprendras décidément jamais rien aux femmes.

Dans le paquet joint, tu trouveras des comprimés – à prendre en une fois avec une bonne rasade de whisky – ou, si tu préfères mais je serais étonnée que tu en aies le cran, un pistolet et des balles. Deux au cas où tu aurais la bonne idée d’en utiliser une pour ta conne de mère.

 

Bonne chance pour cette fois.

Adieu.

18 avril 2009

Invitation poétique (Poupoune)


Comme en sa prime heure, j'entends

le doux chant de l'ondine

vibrer tout contre ma poitrine

quand se mêlent à l'unisson

nos deux passions

 

C’est à la lecture de ces vers que j’ai su. Il me les avait adressés directement, alors fini de jouer l’oie blanche. On ne se connaissait pas. J’en avais le rose aux joues et le feu au ventre, mais ses poèmes m’étaient bel et bien destinés.

 

J’ai saisi l’invisible et sa taille fluide

m’a tout fait oublier de l’horreur et du vide

et de l'heure avancée.

J’ai saisi l’invisible et je l’ai tant aimé.

 

Tout ça me paraissait trop… beau, trop tôt.  

 

et je bois ce trésor, ton parfum, ce nectar

où logent les envies que nous aurons plus tard

à satisfaire encore

 

… que nous aurons plus tard à satisfaire encore. Envisageait-il de passer de la romance virtuelle à une vraie histoire dans la vraie vie ?

 

si je veux t'épouser, je le ferai d'un geste

si je veux t'embrasser, il suffira d'un mot

 

Trop beau, trop tôt.

 

et puis

dans l'affleurement de ce baiser, déjà vibre ma lippe emprisonnée par deux tendres et juteux délices déjà mes doigts qui t'apprivoisent le cou déjà mon souffle dans ton souffle tient, déjà nous

 

Ouuuuh la la.

 

Quand, à portée de vue, tu ne chanteras plus

nous nous connaîtrons nus, dans le jour

ma reine.

 

Je n’y tenais plus.

Allez, franchement, qui aurait résisté à l’envie de rencontrer cet amoureux-là ? Alors je l’ai invité. Et que de promesses pour cette rencontre…

 

déposer sur tes lèvres

de mon amour la sève

et ma vie et mon rêve

en profession de joie

 

Je le lisais, encore et encore, étonnée, émue à ne plus savoir comment le dire, impatiente de donner corps à cette drôle d’idylle.

 

une étoile si lente à fendre le cosmos

est allée se nicher sous ta paupière close

à côté de ton rêve où le mien s’assoupit

 

dans tes bras je repose et s’achève la nuit.

 

Je n’étais pas sûre d’être à la hauteur de toute la beauté qu’il m’offrait mais l’invitation lancée, plus question de reculer…

 

étrangement
ma vie, ma vie

tout ce désastre me ravit

manque m'en plus que je mesure

de notre amour la démesure

 

Il est venu.

 

On s’est découvert avec l’évidence de ceux qui se sont toujours connus.

Nos corps, nos regards, nos souffles semblaient n’avoir jamais existé que pour s’accorder l’un à l’autre.

On a connu des délices que je ne peux écrire sans en altérer la beauté.

 

Il est reparti.

Il reviendra.

 

je t'offrirai mon bras

pour entrer dans la danse

nouvelle, nouvelle et éternelle

qui toute résistance effacera

 

J’ai bien fait de l’inviter.

11 avril 2009

Fait soif ! (Poupoune)

C’était un sacré boit-sans-soif

ce gars qu’on appelait Olaf

y disait qu’il était mataf

mais fallait voire s’poiler son staff

 

à part pour peigner la girafe

on l’voyait pas beaucoup au taf

y avait un pompon sur sa coiffe

que quand t’y touches les gens s’esclaffent

 

il filait des bourre-pifs et paf

pour un verre t’laissait en carafe

mais un jour qu’il a pas fait gaffe

il a traité d’sale faf un faf

 

il a mangé une drôle de baffe

et a tiré sa dernière taffe

alors ses potes comme épitaphe

y z’ont gerbé dans l’cénotaphe

28 mars 2009

On a tous nos petits soucis (Poupoune)

« Finalement, j'aimais assez bien la cave. C'est vrai qu'il y faisait froid et humide. Et parfois j'y restais presque deux jours sans manger. Et puis y avait les rats, qui me faisaient peur, surtout au début quand je savais pas trop ce que c'était. Mais finalement... j'étais tranquille, à la cave. Il y traînait plein de trucs avec lesquels j'arrivais toujours bien à m'amuser. Bon, la nuit, il faisait trop sombre, mais la journée ça allait, le soleil passait un peu par le soupirail. Et comme c'était à la cave que Papa enterrait les femmes qui voulaient partir, y avait toujours de la terre fraîchement retournée et je faisais des châteaux et des tas de trucs chouettes. D'ailleurs j'ai toujours le goût pour le travail de la terre. Y a pas de mystère, hein, ça vient de là mes sculptures en argile. Et puis pendant que j'étais à la cave, je l'entendais pas crier. Enfin si, je l'entendais un peu, quand même, mais c'était pas après moi, alors j'arrivais à faire comme si je l'entendais pas. En plus, j'ai toujours pensé qu'elle était probablement là aussi, ma mère. Y avait pas de raison qu'elle y soit pas. Elle avait sûrement dû vouloir partir, elle aussi. Forcément. Alors elle devait bien être là aussi... Du coup, quand il me mettait à la cave, ben j'en profitais pour lui parler, à ma mère. C'était obligé qu'elle soit là. Elle aurait pas pu me laisser avec lui. Non. Elle aurait pas pu. Quand j'ai commencé à grandir, à... changer, il a commencé à moins me faire descendre. Et puis y a eu cette femme, là, qu'a pas duré longtemps, et puis plus rien. De moins en moins de bonne terre à la cave. Au début, j'ai cru que c'était une bonne chose. J'avais pas trop l'habitude des relations normales entre un père et une fille, hein, alors je savais pas trop quoi penser, non plus. Maintenant, je me rends bien compte que j'aurais pu comprendre plus tôt, mais après coup c'est toujours plus facile, n'est-ce pas? C'est étrange, mais vous savez, il m'arrive parfois encore aujourd'hui de la regretter, la cave. Finalement, j'y ai passé les moments paisibles de mon enfance. Et puis ma sortie de l'enfance a été un peu brutale, pour le coup, alors tout ce qui me rappelle avant... Oui, non, je sais, c'est stupide. Je me dis parfois que s'il n'avait jamais voulu me toucher j'y serais peut-être encore, dans cette cave. Avec toutes ces femmes, celles d'alors, celles qui auraient suivi, ma mère, peut-être. Sans doute. Mais il a voulu me toucher. C'est étonnant comme je l'ai laissé me frapper des années sans opposer la moindre résistance, et à la première caresse... Un coup. Un seul. J'étais pas encore bien épaisse, mais la rage... Les ciseaux. Dans son oeil. Je l'ai regardé mourir et vous savez quoi? Je n'ai strictement rien éprouvé du tout. Et je suis descendue attendre à la cave. Mais bon: le passé c'est le passé, hein? Assez parlé de ça. Comme je vous disais, j'ai donc aménagé la cave en salle de sport, j'ai pris un coach, une diététicienne, mais ce foutu régime, je crois bien que j'y arriverai jamais sans un bon suivi psychologique, docteur. »

 

21 mars 2009

Pas d’hommage, pas dommage (Poupoune)

 

- Tu vas faire un hommage au Défi du samedi, toi ?

- Ah ça y est, ils arrêtent ?

- Euh… non, pas que je sache. Ils fêtent leur un an.

- Ah.

- T’as l’air déçu ?

- Non. Non… mais bon…

- Ben vas-y, dis.

- Non rien… c’est juste que je les trouve un peu louches.

- Comment ça louches ?

- Ben… y a les deux lesbiennes, là…

- Et t’as un problème avec les lesbiennes ?

- Ah ben non, mais deux lesbiennes acoquinées avec deux vieux pervers…

- Oh la ! Comme tu y vas !

- Ben y en a un, tu sais ce qu’il a fait la dernière fois ?

- Non ?

- Il a fait sortir un génie d’une branlette d’ado(1)

- Sans déconner ?

- Sans déconner.

- Ah ouais quand même. Bizarre le vieux… Mais l’autre il est normal ?

- Euh… Ben je te laisse juger(2) :


walrus


- Hou la… et les nanas elles sont barrées aussi ?

- Ben… ça dépend ce que t’entends par là, hein… Y en a une elle dit qu’elle joue de la harpe dans les églises avec un croûton albinos(3), ou quelque chose comme ça, tu vois le genre… quant à l’autre, y a une fois où elle a carrément pété les plombs et insulté tout le monde(4) !

- Ah ouais… la fine équipe. Ah ben on peut dire qu’ils se sont trouvés, hein ?

- Ah ça… Alors bon, l’hommage, tu vois…

- Ouais, non, t’as raison.


(1) http://samedidefi.canalblog.com/archives/2009/03/14/12939302.html

(2) http://samedidefi.canalblog.com/archives/2009/01/03/11904915.html

(3) http://samedidefi.canalblog.com/archives/2009/01/03/11942495.html

(4) http://samedidefi.canalblog.com/archives/2009/01/17/12056812.html

 


14 mars 2009

Un génie ingénu (Poupoune)

-          Aaah ! T’es qui toi ?
-          Un génie.
-          Ah ?
-          Ouais.
-          Et tu sors d’où ?
-          De ton ordinateur.
-          Ah ? Je l’avais pas éteint ?
-          Si. Mais je suis un génie.
-          Ah.
-          Ouais.
-          Et qu’est-ce que tu fais là ?
-          Tu veux dire dans ta salle de bain ?
-          Euh… aussi, ouais.
-          Je voulais pas risquer de te réveiller en venant plus tôt.
-          Mais me cueillir à poil au sortir de la douche ça te gêne pas ?
-          Hin hin… non.
-          Et sinon, qu’est-ce que tu fais là ?
-          Ben tu m’as libéré.
-          Ah ?
-          Ouais.
-          Comment ?
-          En lisant et en aimant tous mes poèmes…
-          Hein ?
-          T’es toujours fourrée sur mon blog.
-          Ah… ? Ah ?!!! Tu es… ?
-          Je suis, oui. C’est moi.
-          Non ?
-          Si.
-          Et t’es un génie ?
-          Ouais.
-          Ben merde alors…
-          …
-          Et c’est parce que tes vers sont magiques que je les trouve tellement beaux ?
-          Ah non, ça, c’est parce que tu les lis avec le cœur ouvert et les yeux amoureux.
-          Ah ?
-          Et tu t’en rends même pas compte. C’est encore plus beau.
-          Ah… Et qu’est-ce que tu veux, à part mater mes seins ?
-          Je mate pas !
-          …
-          Bon, OK. Je mate… Sinon je viens exaucer tes vœux.
-          Mes vœux ?
-          Ben oui. Je suis un génie.
-          Ah ben oui. Mais c’est que là faut que j’aille bosser, moi.
-          Ben je t’accompagne alors.
-          Hein ?
-          Ouais. Je reste avec toi jusqu’à ce que tes vœux soient exaucés.
-          Ah ? C’est obligé ça ?
-          Ben c’est la règle.
-          Ah. Elle est con cette règle.
-          Ouais. Mais c’est la règle.
-          Et je dois en faire combien des vœux ?
-          Quatre.
-          Quatre ?
-          Ouais. Deux gentils et deux moins gentils.
-          Hein ?
-          Deux gentils…
-          Ouais c’est bon, j’ai compris. C’est quoi cette connerie ?
-          C’est la règle.
-          Elle est…
-          … con cette règle, oui. Mais c’est …
-          … la règle, OK. Compris. Et il se passe quoi après ?
-          Ben je deviens humain et je suis libre.
-          Cool. Et sinon ?
-          Je deviens aigri et je te harcèle.
-          Ah ouais… Bon, ben les vœux, hein…
-          Ouais, c’est mieux.
-          Bon… alors… euh…
-          Prends ton temps, hein ?
-          hm hm…
-          …
-          ’vais commencer par les moins gentils.
-          D’ac…
-          Euh… ben fais qu’on soit dimanche, tiens.
-          C’est moins gentil, ça ?
-          Ben ça fait chier les gosses que les parents traînent à la messe, ça frustre les accros du shoping, ça fait bosser les curés et Michel Drucker,…
-          OK OK… ça devrait être bon.
-          A y est ?
-          A y est.
-          Cool… Alors ensuite, euh…
-          …
-          Hmm… colle ma fille devant l’intégrale des Winx avec assez de bonbons pour tenir toute la journée.
-          Et ça c’est pas gentil parce que… ?
-          T’es con ou quoi ? Depuis quand l’abrutissement télévisuel et le gavage sucré des enfants est-il une bonne chose ?
-          Ah ouais… vu comme ça…
-          A y est ?
-          A y est.
-          Cool… Maintenant les gentils… zou, dans ma chambre. Fais-moi une ambiance tamisée, un fond sonore tout joli et un grand plateau avec des tas de madeleines toutes chaudes et de l’eau bien fraîche.
-          T’es sûre ?
-          Oui.
-          Bon… Ben voilà.
-          Ouais ! Trop bien… M’en reste un ?
-          Oui, un gentil.
-          Alors je veux que tu te déshabilles. Maintenant on a toute la journée devant nous pour faire connaissance, mon poète de génie…
-          …
-          …
-          Tout ça pour ça ?
-          Tout ça pour ça.
-          Tu veux pas plutôt la fortune ?
-          Nan.
-          La gloire ?
-          Nan.
-          Faire trébucher Sarkozy le nez dans une bouse au salon de l’agriculture ?
-          Hmmm… tentant mais nan.
-          Que moi ?
-          Que toi.
-          Mais tu sais que t’avais qu’à demander, j’aurais dit oui…
-          Je sais. Mais comme ça tu sais à quel point je te veux.

7 mars 2009

Plombier polonais (Poupoune)

 

Thème : Il y a de l’eau dans la cave
Genre : Quatrain


Il y a de l’eau dans la cave

mais le cave lui est à sec

il voudrait payer en betteraves

mais le plombier veut des kopeks


7 mars 2009

Mon homme me serre… (Poupoune)

 

Thème : A quoi servent les hommes
Genre : Sonnet


Me gratouiller le dos caresser ma poitrine

baiser mon ventre chaud d’une lèvre coquine

flatter ma libido me faire gourgandine

me porter au plus haut d’une joie libertine

 

Visser à mon regard un regard amoureux

arrimer mes espoirs bien au fond de tes yeux

chasser mes idées noires d’un souffle affectueux

promettre de grands soirs et des matins heureux

 

Sur ma hanche poser ta main et avancer

d’un même pas léger vers demain sans ciller

en étant assurés de toujours s’y aimer

 

Un monde dans tes bras qui s’ouvre tout à moi

poser ta vie en moi la mienne tout en toi

être là être en moi serré tout contre là


21 février 2009

Bienvenue (Poupoune)

Il est gentil lui. Je comprends pas bien ce qu’il dit, mais il est gentil. J’espère qu’après on pourra partir. Je sais pas pourquoi ils nous laissent pas tranquilles. Ça fait trois jours déjà. Je suis fatiguée. Je comprends pas ce qu’on a fait de mal. Ils nous ont mis en prison. Je comprends pas pourquoi. On a rien fait. Je voulais pas trop venir parce que j’avais peur de l’avion. Mais en vrai l’avion c’était rien. Pourquoi ils nous laissent pas tranquilles ? On a fait trois dodos en prison déjà. Mais maintenant je voudrais être avec maman. J’ai douze ans. Judelcia en a cinq. C’est long trois dodos en prison. Il faut nous laisser tranquilles maintenant.

"Inspiré d'un fait tristement réel survenu en France"

http://www.educationsansfrontieres.org/?article17874


14 février 2009

Fou d'amour (Poupoune)


 

Reçu par Aline le 14/02/2009 :

 

Ce soir mon amour fais-toi belle : pour notre première Saint-Valentin nous iron.. . . ..ra. Nous dînerons ensuite en tête à ... .. aux chandelles dans un grand restaurant puis je te ferai visiter ma chambre sous les toits… Comme le vin t’aura sans doute grisée dès ..  .. . . dessert j’en profiterai pour essayer de te faire céder à mes avances de ma voix . . . . . . ., celle que je fais si bien et que tu aimes tant.

 

.. . .. .. . mon ange

 

Ton valentin 

 

 

Reçu par Paul le 14/02/2009 :

 

Je t’aime à en . . . . . mon amour, tu es mon ……….., mon cœur qui bat, ma main qui tremble. Quand tu es loin de moi je sens ma vie qui m’échappe. Sois à moi aujourd’hui comme je suis à toi chaque jour et aimons-nous pour l’éternité. Je te suis tellement . . . . . . . que j’ai l’impression de n’être plus rien sans toi. Je ne me sens vivante que lorsque je suis offerte, . . . . . sous tes baisers, tes caresses et ..  tendresse. Notre histoire est tellement belle que je pourrai en . . . . . jour et nuit.

 

A toi à pour toujours et à jamais

Ta Juliette

 

 

Reçu par Liliane le 14/02/2009 :

 

Je profite ma douce de ce jour particulier pour te dire comme je t’aime. . …….. me dire sans doute qu’……………………… le dire particulièrement plus aujourd’hui que les autres jours …….. je sais que ça te fera plaisir quand même que je me prête au jeu de la Saint-Valentin. Je sais aussi que tu adoreras cette boite de chocolat en forme de cœur, du ………… kitch, non ? Moi j’ai trouvé ça à ………. de rire, et j’espère aussi que tu apprécieras la carte : il est pas joli mon cupidon ? Avec son petit cul à l’air il me donne des envies de gaudriole et comme les enfants ne seront pas là ce soir… Tiens-toi prête ! Je rentre vers 20h et …………….. tes vêtements un à un avant de te faire l’amour dans chaque pièce de la maison jusqu’au bout de la nuit !

 

A ce soir Mamour,

 

Ton chérididou.

   


JDD du 15/02/2009

 

Le facteur psychopathe a encore frappé !

 

Après avoir terrorisé la région parisienne avec le meurtre de Noël et sa lettre patchwork de listes au Père Noël, c’est avec les échanges enflammés des amoureux de la Saint-Valentin que le facteur fou a encore frappé, près de Bordeaux cette fois-ci.

Elisabeth J., 35 ans, a été retrouvée morte dans sa baignoire, décapitée. Sur le miroir de la salle de bain ce lugubre message :  

 

 

Tu vas   crever  s à l’opé

 

mourir  noyée

 

Je t’aime   attachée

 

suppliante

 

mais  il n’est nul besoin de  pleurer

 

j’arracherai  ta   tête

avant ton   dernier  souffle

 

  

A ce jour le facteur sanguinaire n’a toujours pas été identifié. La Poste décline toute responsabilité mais met bien évidemment tout en œuvre pour apporter toute l’assistance nécessaire à la police dans cette pénible enquête.


7 février 2009

(Poupoune)

- Quel bachi-bouzouk !

- Comment ?

- Non, je dis : quel bachi-bouzouk !

- Ah… euh… mais qu’est-ce que tu veux dire par là ?

- Ben… c’est quand un mec, avec un aussi joli p’tit cul…

- hmm…

- … et ce déhanché à damner un saint…

- hm hm…

-    … soigne pas les pas.

- Ah !

- 

- Ah ouais… c’est vrai. Quel gâchis ce zouk.

24 janvier 2009

Rencontre (Poupoune)

-         Bonsoir…

-         Pas d’humeur, dégage.

-         Pardon ?

-         Je ne suis pas d’humeur, alors tu dégages. C’est plus clair ?

-         Pas d’humeur à quoi ?

-         A me faire draguer par le premier débile venu.

-         Qu’est-ce qui te fait croire que je suis débile ?

-         Je sais pas… laisse-moi réfléchir… hmm… Ben tiens, le fait que t’es encore là peut-être ?

-         Han han… OK… Bon, de toute façon, débile ou pas, c’est pas le problème.

-         Parce qu’y a un problème ?

-         Non, non… Mais je suis pas là pour te draguer.

-         Et ben c’est super alors, comme ça tu peux te barrer.

-         Oh la la ! Ben faut peut-être pas trop s’étonner d’être toute seule, hein ?

-         Je te demande pardon ?

-         Rien rien.

-         Non non, si, vas-y.

-         Je disais juste qu’à être aimable comme un bouledogue à la fin y a peut-être des raisons pour que tu sois toute seule. Mais je dis ça…

-         Non mais oh ça va, oui ?! Comment tu te permets… ? Et qui te dit que je suis seule d’abord ?

-         Oh ça va, pas à moi, hein…

-         Quoi, pas à toi ? Mais pour qui tu te prends, exactement ?

-         Pour ton ange.

-         Hein ?

-         Ton ange gardien.

-         T’as fumé ou juste beaucoup bu ?

-         Et voilà…

-          ???

-         Faut toujours vous donner des preuves en veux-tu en voilà…

-         …

-         Non, vraiment, les bonnes femmes, c’est chiant. Avec les hommes, je sais pas, c’est plus simple…

-         Eh mais qu’est-ce tu m’embrouilles, là ?

-         Bon, allez, on va expédier ça rapidos : qu’est-ce qui te convaincra le plus : voir mes ailes ou me voir survivre à une chute du toit de l’immeuble ?

-         Hein ?

-         Qu’est-ce qu’il te faut pour te convaincre que je suis bien un ange, sans y passer la nuit ?

-         Eh eh…

-         hmm ?

-         C’t’histoire sur le sexe des anges ?

-         Ben quoi ?

-         Ben ça devrait pas trop t’embêter que je te tâte les couilles pour me faire mon idée, hein ?!

-         fffffff… ah les femmes, sans décon… ouh la !

-         Ouah… ! Oh ben merde… ! Oh la vache !

-         Et ben oui…

-         Oh putain! Ah ben si j’m’attendais !

-         Oui, bon, allez, ça va…

-         Rhô la la…

-         Allez, ça devient gênant, là, quand même…

-         Oh, oui. Pardon.

-         Bon, donc tu me crois, là, ça va ?

-         Oui oui. S’cuse. Oh la vache… quand même…

-         …

-         Fiouuuu…

-         … …

-         Euh… et qu’est-ce que j’ai fait de mal ?

-         Comment ça ?

-         Ben, si t’es là c’est que j’ai dû faire une connerie non ?

-         Ah les femmes… c’est dingue !

-          ???

-         Je suis un ange, pas un redresseur de torts. Je sers juste à donner un coup de pouce.

-         Ah… et pour quoi ?

-         Pour te rendre la vie plus douce, tiens !

-         Ah…


-         Mademoiselle ?


-         Et tu vas me donner quoi comme coup de pouce ?

-         Ça y est. C’est déjà fait.

-         Hein ?


-         Mademoiselle ?

-         Oui ?

-         Excusez-moi, je vous dérange ?

-         Non. Non non. Non, c’est juste que…

-         …

-         Ben il est passé où ?

-          ???

-         Le type, là, qu’était là ?

-         Ah je… non. Je n’ai vu personne. Vous attendez quelqu’un peut-être ?

-         Euh… Non.

-         Je vous avais à peine remarquée, avec votre nez dans votre livre, et puis quand vous avez levé la tête…

-         Oui ?

-         Je vous ai vue, là, pensive, et…

-         …

-         Je… vous…

-         Oui ?

-         Enfin…

-         Asseyez-vous, je vous en prie…

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