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Le défi du samedi
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4 mai 2019

Déjantée, pourquoi pas ! (maryline18)

 

Haute comme trois pommes, toujours effacée, qualifiée très vite, par tous, de petite fille timide et sage, c'est comme si mes mots mettaient trop de temps à trouver la sortie ; comme s'ils prenaient à chaque fois le plus long chemin parmis tous ceux qui se présentaient à eux, dans le labyrinthe complexe de mes pensées. 

Il se dressait déjà, dès mon plus jeune âge, juste derrière mes lèvres, des gardes bien veillants, dont le rôle était de contrôler un tas de choses. Ces vérifications demandaient beaucoup de temps. Ils voulaient s'assurer qu'il était absolument nécessaire de traduire en phrases mes impressions, des plus agréables aux plus hideuses, mais aussi mes envies, des plus saugrenues aux plus raisonnables, et enfin mes remarques, des plus intéressantes aux plus déconcertantes.

Ces personnages ne voulaient que mon bien être, enfin, il me semblait qu'ils me protégeaient.

Il est vrai qu'une impression trop vite exprimée en serait devenue tellement banale alors que celles qui restaient ainsi coincées, je les enjolivais de petites choses que je piochais ici et là, dans les films qu'il m'arrivait de regarder ou dans mes rêves. Je vous l'ai dit, tout ça prenait du temps. Quand je m'allongeais sur l'herbe, par exemple, et que le vent agitait les branches des arbres alentours, je fermais les yeux et le bruissement des feuilles me rappelait le bruit de la mer, celui des vagues léchant la plage. Je serrais plus fort les paupières et un kaléidoscope scintillant m'offrait les mille reflets argentés des rayons du soleil sur les flots. Je restais de longues minutes ainsi, j'étais bien.

Etrangement, pas une seule fois je ne me souviens avoir formulé l'envie d'aller voir la mer dans toute mon enfance. Mes envies, je ne cherchais pas à les matérialiser, à les réaliser, ni même à les formuler. Je vivais dans l'instant et les journées s'écoulaient.

Il y avait le monde et puis nôtre maison. Il y avait nôtre famille, mon père brutal, et puis tous les autres gens. J'avais la sensation que nous étions différents, de plus en plus d'ailleurs, en grandissant. Je n'aimais pas cette différence. Elle me pesait, me mettait mal à l'aise. J'aurais voulu être comme les autres, comme tout le monde. Je ne savais pas que cette image de "normalité supposée" que me renvoyait "les autres" était juste les éclaboussures de leur bonheur. Je me sentais  triste. Au fûr et à mesure que je grandissais, les remarques qui n'avaient toujours pas franchi mes lèvres n'en étaient pas moins devenues, plus structurées, plus légitimes mais aussi plus rebelles, plus dangeureuses. Les gardiens de mes pensées avaient vieilli en même temps que moi. Parler aurait été plus facile alors, mais n'était-il pas déjà trop tard, à quoi bon?  Il aurait fallu commencer par le début et ça faisait si longtemps que j'accumulais tellement de ressentiments, de peurs, d'humiliations, de déceptions et de colère.

Chaque étape à franchir avait été difficile : Le passage à l'école primaire (où je n'étais plus autorisé à faire la sieste dans un petit lit), le collège (où je m'égarais dans les couloirs), le lycée (où je ne parvenais à m'intégrer à aucun groupe de filles, lesquelles paraissaient tellement épanouies).

Toute cette souffrance, toute cette incompréhension  restait coincée, avec son vocabulaire approximatif, dans les méandres de ma pensée. Elle en tartinait les parois telle une mauvaise confiture de fruits pourris. Que pouvait-elle m'inspirer d'autre que la nausée. Je ne suivais plus en Mathématiques, en Anglais, en Sciences, et alors ! Je sèchais les interrogations, je prétextais des maux imaginaires pour ne plus aller en classe, et alors !

C'est drôle comme on n'interresse personne quand on ne perturbe pas la classe. Il aurait mieux vallu que j'adopte un comportement de déjantée, que j'insulte, que je crie...Au comble de ma malchance, j'étais bien élevée.

Il m'a fallu bien des années pour comprendre que la différence peut être aussi une chance.

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27 avril 2019

Duel (maryline18)

 

...À la pagaille d'une castagne, je préfère les duels. Un autre style, me direz-vous, mais quelle classe ! Le rendez-vous est donné ou alors improvisé, pour les yeux d'une belle, dont la beauté ensorcelle...

...Au désordre d'une castagne, je préfère les duels. Pas de mobilier cassé, mais un jeu de cape et d'épée où seule l'adresse et l'agilité permettent de gagner, de garder la vie et l'amour de la bien aimée.

 ...Aux cris confus d'une castagne, je préfère le souffle qu'Eleanor retient, car bien sûr, son coeur appartient déjà au beau Stewart Granger. Gagnera -t-il son amour ou perdra-t-il la vie? Ce défi me donne l'envie de revoir Scaramouche !

...Aux coups désordonnés que distribuent une castagne, je préfère imaginer le bras, fièrement prolongé par l'épée, qui ira peut-être se loger, dans la poitrine du rival...Atteindre le coeur, celà peut faire très mal, mais n'oublions pas l'élégance, qui pardonne, à mon sens, bien des impostures. 

...Aux lendemains calamiteux d'une castagne, je préfère la personnalité révélée, des protagonistes d'un duel. L'un est éteint (mort), l'autre est brillant (vivant). Le plus gracile, le plus subtile, le plus intelligent, a  pris l'avantage. Il y a, vous vous en doutez, plus d'une façon de mener un duel et d'autres armes que l'épée bien sûr...   

20 avril 2019

Le Bastringue (maryline18)

 
Le Bastringue, c'était l'endroit à la mode, le mieux coté ...(non j'exagère), le plus accessible, de nos campagnes du Pas-de-Calais, à des kilomètres à la ronde. Comme tous les lieux fréquentés par les jeunes, il avait ses habitués. Tu étais l'un de ceux-là, avec ton p'ptit côté Josh Randal (dans "Au nom de la loi"), tu m'avais tapé dans l'oeil !

Je venais m'y trémousser sur des airs de New-Eve et tant pis si j'y respirais mal... La fumée de centaines de cigarettes, s'élevait just'au dessus de nos têtes, pour très vite ne plus former qu'un monstrueux brouillard, piquant nos yeux et imprégnant nos vêtements.

C'était l'excuse toute trouvée pour sortir prendre le frais, et pour ainsi pouvoir se parler puisqu'à l'intérieur, la musique trop forte, nous obligeait à user d'un autre moyen de communication. Une œillade voulait dire : <<Je t'ai repéré>>, un rapprochement :<< Tu me plais>>, un regard accompagné d'un sourire : << Je te réserve toute la série de slows qui arrivent...>>.

On avait toute la vie pour discourir mais, que ces soirées pour nous étourdir. Nous étions pris d'une urgente envie de vivre nos émotions, en vitesse accélérée, en montant dans les tours et en poussant les rapports ! La désillusion transformerait bien assez vite nos bolides en citadines raisonnables, avec reprise à l'argus... avant... l'ultime prime à la casse...

Ces soirs là, j'abandonnais mon jean et mes tennis pour des jupettes à volants, des chemisiers cintrés ou des robes minimalistes. << On a pas tous les jours dix-huit ans !>> J'assumais une féminité, un soupçon provoquante, sublimée par des regards appuyés de mâles aux aguets. J'étais là pour séduire...pour TE séduire.

-Viendrais-tu, ne viendrais-tu pas ?

Plusieurs fois, il me semblait t'apercevoir, il me semblait reconnaître tes cheveux, ta nuque, ta démarche, ton blouson préféré...Alors, le coeur battant je m'approchais, je glissais comme une anguille entre les rochers, slalomant entre les danseurs. J'écrasais inévitablement des pieds, m'excusais, écartais sur mon passage des filles qui ralaient, des jeunes hommes qui me dévisageaient.

Des jeux de lumières, projetaient des pastilles multicolores sur les murs. Des rayons transperçants balayaient la piste de dance et  exhibaient nos dessous blancs en rythmes syncopés.

J'approchais ton fantôme, et traînais une nouvelle fois ma mine dépitée, le long des banquettes molles. Je m'asseyais quelques instants puis refaisais le chemin inverse pour me rendre aux toilettes. Les lieux étaient toujours occupés, les miroirs toujours pris d'assaut. Je jouais des coudes, la concurrence était rude...Je vérifiais alors ma coiffure, me repassais un peu de rouge sur les lèvres, réajustais mon chemisier...Dans une chaleur moite, on s'aspergeait de déodorant et on avalait une giclée d'eau fraîche, du robinet.

À force de t'espérer tu es arrivé.

Mon regard, habitué à scruter les lieux s'est éclairé, d'un coup, d'un seul et t'a amené à moi par la voie rapide du désir qui couvait... J'avais balisé nôtre espace pour ne plus te perdre, toutes griffes dehors, j'étais prête à en découdre avec qui t'approcherait ! Je m'appropriais, en un instant, ton sourire et tes baisers. 

Tu étais paré de tes plus belles jantes, et c'est, m'aveuglant de tes pleins phares que tu t'es garé tout contre moi, avec juste ce qu'il fallait d'arrogance, pour me plaire...Moteur tout ronronnant, peinture pailletée d'or, carrosserie étincelante, ton habitacle était stylé, et tes essuies-glaces plus qu' efficaces. Ton rodage était manifestement terminé.. Tu m'as emmené, sur les chapeaux de roues...La balade fut mémorable, la chaleur, tout d'abord intimiste, s'intensifia pour trouver son apogée sous un ciel étoilé. Je suis rentrée, des nuages éfilochés dans mes cheveux décoiffés et les yeux plus clairs que jamais. Les lutins de mon enfance perdue, culbutaient dans les fossés. le mal des transports ne m'avait pas flanqué la nausée, une fée ne m'avait pas quittée... Tu es reparti avant l'aube, le réservoir presque à sec... Je t'ai fait un petit signe de la main. Il te fallait visiter encore tant de lieux-dits et prendre tant d'autres chemins...sur la longue route de la vie.  Quand j'y repense, j'en souris,...et je fredonne,... NON...!, riiiien de riiiien, NON...!, je ne regrette riiien...

 

13 avril 2019

L'astrolabe nautique (maryline18)

m18

 

La sortie se voulait éducative mais Céline la trouvait ennuyeuse, alors, trépignant d'impatience, elle tirait sur le bras de sa nounou :

- Marie ! Marie ! c'est bientôt fini ? J'en ai marre MOI !

-Regarde Céline, ce qu'utilisaient les marins autrefois !

-Oh j'aime bien celui-là, on dirait un trêfle à quatre feuilles !

-Oui, c'est vrai !

-Tu crois que Christophe Colomb en avait un ?

-Oui, sans doute ma puce !

-C'est vrai qu'un trêfle à quatre feuilles, c'est un "porte- bonheur" ?

-C'est ce qu'on dit...

-Et, c'est vrai que l'argent fait pas l'bonheur ? C'est Maman qui dit tout le temps ça...

-Euh..., non, pas forcément, mais...

-Marie, c'est quoi le bonheur ?

Marie prit la main de Céline et l'emmena à l'extérieur du musée.

Elle avait toute l'après-midi pour lui répondre. Aussitôt sortie, la fillette oublia pourtant sa question, trop occupée à courir sur le sable.

En la regardant, Marie se souvint d'une photo d'elle qui avait été prise à Merlimont, alors qu'elle devait avoir son âge, un jour ou elle était bigrement heureuse, elle se souvient de cette joie qui l'irradiait alors qu'elle jouait avec les vagues...

...Le bonheur c'est comme ces grains de sable, on s'en saisit, la paume bien ouverte pour en avoir le maximum et très vite on l'enferme de ses doigts protecteurs. Quand on ouvre à nouveau la main, plus rien.

...Je pourrais te mentir, Céline, te dire que le bonheur c'est de bien apprendre à l'école, d'avoir un bon travail, une bonne situation, une belle maison, une belle voiture, ou alors que c'est la joie de partir en voyage, de voir des paysages, oui, je pourrais te dire tout cela...

...Et pourtant quand tu auras tout cela, tu checheras peut-être toujours le bonheur...

...Le bonheur, écoute, le bonheur... c'est son regard dans le tien, ses silences paisibles où les mots deviennent superflus,  son souffle sur ta peau, ta main dans la sienne, quoi qu'il arrive... Ce sont ses caresses, dont la douceur te fait oublier le monde et toutes ses injustices. Le bonheur c'est... ses "je t'aime" qui devancent les tiens et qui réchauffent tout ton être, tellement mieux que n'importe quel soleil d'été. Le bonheur c'est son visage entre tes mains, tes lèvres cherchant les siennes dans la pénombre d'une soirée sans fin...C'est cette magie qui émante les âmes quand les mots improvisent, quand les corps se cherchent pour se confondre.

...Le bonheur c'est ce rêve que tu  fais éveillée comme pour lui donner une consistance, onctueuse à souhait...avec des goûts d'encore et de toujours à déposer sur sa bouche affamée. Le bonheur c'est de l'aimer et de te sentir vibrer comme un djembé sous ses mains expertes...Le bonheur c'est ...

-Marie, tu viens te baigner ? Allez, viens !

-"J'arrive ma chérie, j'arrive !"    

 

6 avril 2019

L'espoir fait vivre... (maryline18)

 

Zébrée d'indifférence, l'extase qui part en vrille,

       Etouffe par avance, mes baisers qui pétillent,

Allume la souffrance, qui tord, qui recroqueville,

       Un visage de silence en larmes au mois d'avril...

 

Photographier le ciel, just'au dessus des flots,

       Dire que la vie est belle et mentir s'il le faut,

Observer sous l'ombrelle sans avoir de repos,

       Les amoureux auxquels le bonheur prête ses mots...

 

Traîner un corps trop lourd, un parfum de vanille

       Sur les plages, dans les bourgs, user mes espadrilles,

Ecouler des bonjours à des yeux qui torpillent,

      A des vieux hommes sourds que des femmes houspillent...

 

Quémander de l'amour, aux porches des églises,

      Comme un dernier recours, l'âme en état de crise.

Urler, même si j'me goure, ton nom, qui m' électrise !

      Se consument mes forces envolées par la brise...

 

Envoyer au secours de mes rêves atrophiés,

      L'espérance au long cours, qui seule, peut les sauver...     

 

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30 mars 2019

Les bouteilles à la mer (maryline18)

 

Sur l'estran parsemé de coquillages, les rayons blancs d'un soleil encore froid se reflétaient sur le verre épais de la bouteille échouée. D'où provenaient ces présents, apportés par la mer depuis plusieurs semaines... Les écrits n'étaient pas signés mais l'auteur était un homme, probablement d'âge mûr. Alors, comme pour lui tenir compagnie, elle s'asseyait, adossée à la dune, et lisait. Blandine, ingérait chaque fois, le contenu des bouteilles avec avidité, comme s'il s'agissait de gourdes  pleines d'un breuvage délicieux et qu'elle venait de marcher des heures, dans un désert brûlant. Les premières gorgées, trop vite avalées, lui laissaient imanquablement de doux regrets, de ceux qui accompagnent toujours les plaisirs éphémères. Alors, elle fermait les yeux, rêveuse, imaginant un oasis où l'abondance lui permettrait d'étancher sa soif, jusqu'ici insatiable...

Chaque bouteille libérait un peu de douceur, qu'elle déposait en couches succéssives sur son coeur. Bientôt un arc-en-ciel, tel un mille feuilles de couleurs, ne laissant plus aucune place pour aucune nuées sombres et grises, dressait pavillon. Elle dépliait les papiers froissés qu'elle  relisait en sautant des lignes pour arriver, sans attendre, jusqu'à ses passages préférés. Transportée, elle repartait au début pour encore un tour du monde offert dans son manège enchanté...La tête lui tournait, respirait-elle encore, elle n'en était pas sûre ! Elle souriait et scrutait l'horizon. Non il n'y avait pas de ponpon dans le ciel bleu pour un tour gratuit puisque TOUT était cadeau : les odeurs de l'enfance, différentes pour chacun et semblables pourtant, les peurs, les douleurs, les bonheurs...Il offrait  tous sans faux-semblant, sans pudeur mal placée. A travers lui c'était elle qu'elle découvrait, avec ses mots à lui. Certains passages lui donnaient la chair de poule tant il écrivait vrai. Son écriture était prenante, pertinente, enhivrante, surprenante d'authenticité. Il était elle... elle était lui. Elle vivait toutes ses émotions par procuration, par reconnaissance, par ressemblance. Il était là, sur le papier, en coeur et en âme à défaut d'être là en chair et en os. Il était là et elle le trouvait beau, oui, très beau, tout simplement...    

 

Victorien relisait le début de la nouvelle qu'il venait d'envoyer au journal quand son téléphone sonna :

- Allo !

-Salut Victorien, la forme !

-Houai, pas mal, j'suis bien inspiré en ce moment...

-Tu te fous de ma gueule Vic , c'est quoi ton truc pour midinettes ?

-Ben quoi, ça t'plais pas ? C'est romantique non, c'est pas c'que tu voulais ?

-Je t'avais dit du romantique oui mais du branché, ça va pas du tout, c'est trop "fleurs bleus" ! Et puis la fin, on la voit arriver dès le début, non ça va pas !

-Ah bon !

-Ben non Vic, un vieux loup solitaire, sur un bateau de pêche, qui prend dans ses filets une réveuse en mal d'amour...y'a pas de suspens et puis c'est fade ! Tu peux pas y rajouter une sirène aguichante non, au moins ! Du cul, Vic, du cul ! 

-Non, non y'a pas d'sirène Franc, mais je peux changer la fin si tu veux !

-Laisse tomber mec, j'te publie pas s'coup- ci !

-Laisse moi une chance, j'ai deux mois de loyer en r'tard, fais pas le con, MERDE !

-OK, CALME toi, tu me reprends tous ça, écoute, tu me fais un truc plutôt dans un port de plaisance, dans le Sud, tu vois...

-Oui, vaguement...

-Mais si... une fête organisé sur un yacht... avec de la bonne musique, du fric, de l'alcool, des poufs, du sexe, un soupçon de canabis, enfin l'éclate quoi !

-Houai, houai, si tu veux mais ça va être vachement moins romantique...

-Ouai ben j'y peux rien moi si c'est c'qui plait hein ! allez GO !

-Ok, Franc, je m'y mets !

23 mars 2019

La vie en rose...(maryline18)

 

Vivre ou ne pas vivre...

 

Dans un monde qui me blesse, jour après jour,

Se révolte et régresse,...Si peu d'amour !

En errance littéraire, je suis ma voie ;

Mon exil immobile, me sauve, cette fois...

 

Dans ce monde qui m'agresse, vous restez sourds,

Pour témoin la rudesse de vos dicours.

Réfugiée dans mes livres, drapée de soie,

Je réinvente ma vie, côtoie les rois.

 

Sur les pages imprimées, pour déprimer,

L'actualité apparaît sans plus d'effets...

Là, un tueur a encore tué,

Là, des casseurs ont bien sur tous cassé.

 

Les xénophobes et les bourreaux d'enfants,

Je les renvoie à l'histoire en un instant.

Je les aplatis du plat de la main,

Je ferme mon livre, je poursuis mon chemin.

 

16 mars 2019

Herman Hesse, (maryline18)

 

Je ne me lassais pas de t'écouter.

Je refaisais la visite pour la troisième fois. Ton beau regard calme et un rien amusé avait soutenu le mien à plusieurs reprises. Ta voix, posée et claire comme les chutes d'eau de Triberg, me devenait peu à peu familière. Je me laissais bercer par la mélodie de tes phrases. Je n'en saisissais plus le sens, puisque la visite que tu commençais alors, s'adressait, cette fois, aux Allemands.

Une force tranquille se dégageait de tes gestes et postures. Je te suivais dans les vastes pièces du château de Holenzollern. Tes yeux d'un beu si pur, semblaient contenir le Danube. Comme lui tu aurais pu m'emmener tranquillement visiter ces pays aux beautés insoupçonnées tels que l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie...la Modavie, l'Ukraine.

En quittant le château, tu m'avais embarquée dans une balade romantique sur le lac de Titisee...

Je te voulais et toi tu prononçais des mots comme : Wisigoths, et Ostrogoths. Ces mots étaient plaisants à entendre dans ta langue. La Forêt Noire et les peuples qui y vivaient jadis, semblaient passionner les touristes. Je me surprennais à être jalouse des sourires que tu adressais à ces jeunes femmes qui te comprenaient.

Perchée au sommet de la passerelle de bois en colimaçon, je regarde cette forêt de hêtres, d'épicéas, de sapins et l'envie me saisit brutalement de sauter pour m'écraser vingt mètres plus bas, pour tout effacer... Mon plus beau souvenir d'Allemagne, ce n'est pas le coucou sculpté à la main de Triberg, non, mais c'est le goût du Pinot noir, si parfumé sur tes lèvres si douces, qui est à jamais gravé dans ma mémoire.

Je me souviens de la photo pour laquelle tu avais pris la pause devant les maisons de style médiéval à colombages...

Je ferme les yeux, je titube, j'ai mal, j'ai froid, mes oreilles sifflent.

Comme ton homonyme, tu étais "l'homme qui voulait changer le monde"...Tu avais de grands projets, mais je n'en faisais pas partie.

Je prends place sur le toboggan et je me laisse glisser, comme ce jour où nous avions partagé une énorme part de forêt noire au café Schaefer.

Tu me manques...

Encore une halte à Baden-Baden et mon pélerinage arrivera à sa fin. Si seulement sa fontaine avait pu me rajeunir, tu serais peut-être à mes côtés...

9 mars 2019

Pour Sarah (maryline 18)

m18

2 mars 2019

Un, deux, trois...(maryline18)

Un, deux, trois, soleil !

 

En équilibre, sur une jambe, elle attend qu'il se retourne, pour rire, sauter, bouger, vivre, aimer, vibrer...

Ne plus avoir qu'une jambe au sol, devrait lui apporter de la souplesse à l'envol ! Lui viennent des idées...

Le regard qu'il pose sur elle, sur le monde, le déshumanise...

Sa jambe, l'unique lien qui la rattache à lui, à la terre, s'ankylose mais elle tient bon, immobile. C'est la règle du jeu.

Elle se prend pour une élolienne. De ses yeux brillants, elle regarde passer les nuages et imagine des voyages. Voilà un grand oiseau migrateur qui la frôle.

Elle entend le froissement de son aile, douce comme de la soie. Elle se déploie pour la faire monter à son bord. Elle se cache dans ses plumes pour se protéger du vent. Il a mille odeurs nouvelles à lui faire découvrir.

Il l'emmène et elle plane, comme dans ses rêves...Ils survolent les océans, s'approchent, et y goûtent l'écume. Elle est douce, crémeuse...Elle a la saveur de la liberté, des grandes marches sur la plage les soirs d'été, des silences, des mots doux des amoureux.

Ils survolent des montagnes, des forêts de sapins et lui revient des souvenirs de vacances : une randonnée, un pique-nique, une soirée arrosée...des rires, un baiser...

 

Un, deux, trois, soleil !

 

Elle voudrait s'évaporer, brulante comme une goutte de désir en ébullition, ou se dissoudre, comme une pincée de sel dans une mer d'amertume.

Il se retourne et elle est toujours là, elle a juste changé de pose, en appui sur l'autre jambe.

 

23 février 2019

La robe trapèze (maryline18)

 

Elle portait une robe trapèze avec des hirondelles sur un fond bleu. Ses jambes laiteuses, découvertes jusqu'aux genoux, l'emmenaient, sur le sentier humide.

Elle y marcha longtemps, sans doute la tête baissée, toute appliquée à éviter les racines brunes et tortueuses. L'air était doux pour un mois de février. Elle ne portait pas de collants, juste un tricot qui lui couvrait le buste jusqu'à la taille. Aux pieds, ses ballerines de cuir noir s'enfonçaient dans la terre molle, couverte d'humus.

Elle avancera exactement quatre kilomètres, six cents.

C'est là que sa dépouille a été retrouvée, comme si cette grosse branche, qui barre le chemin, avait eu une incidence sur sa mort, lui avait fait stopper sa progression. Le policier et le garde champêtre contournent la zone où gisait le corps, balisée, pour les besoins de l'enquête, et s'arrêtent. Leurs visages n'osent se faire face. Ils aimeraient se dire la colère qu'ils éprouvent face à l'horreur mais peinent à trouver les mots justes, alors ils restent là, longtemps sans parler. De longues minutes se passent ainsi dans un silence entendu. Puis, l'un des deux se racle la gorge et explique :

"Je n'dors plus depuis que j'l'ai r'trouvée là, à la fois si belle et si irréelle..."

Un sanglot lui impose des soubresauts. Il s'inflige une forte respiration et poursuit :

-"Si on r'trouve le salop qui à fait ça ! Il s'est forcément passé quelque chose BON DIEU ! on meurt pas comme ça !"

Sébastien, en charge de la forêt depuis vingt ans, est un petit homme rond avec une bouille débonnaire. Il ne se remet pas de sa macabre découverte. Il détourne son visage chiffonné et s'essuie les yeux d'un revers de manche.

Didier Dubonnel, natif du coin, connait bien Sébastien, mais ce matin leurs échanges ne ressemblent pas du tout à leurs parties de 421 du samedi soir. Tout le petit village est sous le choc, le bistrot est resté fermé. 

-"Pas de trace d'ADN relevée sur elle, d'un quelconque agresseur. Elle serait morte par asphyxie. Manquer d'air au beau milieu d'une forêt, c'est un drôle de coup du sort, non ? Aucune marque de strangulation, aucune trace de coups assénés, sur aucune partie de son corps. Une si belle fille...

-Oui, c'est vrai qu'elle était plutôt mignone, la p'tite...Elle devait bien avoir des amoureux éconduits, des gas pas bien malins, qui l'auraient r'luquée d'trop près et qu'elle aurait repoussé ! y'en a p'être un qui aura voulu se venger, ch'ais pas moi !"

-"On a ratissé large et poutant, on a aucune piste. Elle enseignait dans l'école Jacques Brel depuis six mois, et tout se passait bien, tout le monde l'aimait bien ! Elle sortait peu et rarement le soir. Dans la p'tite maison qu'elle louait on n' a retrouvé que des livres, des cartons entiers de livres... Elle passait ses soirées à lire et à prendre des notes dont elle avait rempli des carnets. Enfin, tu vois c'était une fille plutôt "intello" quoi, pas une de celles qui nous aurait voulu toi et moi ! Elle avait eu une liaison avec un représentant de commerce, un beau parleur qui parcourait la région, mais il s'était lassé...Tiens, une allumée s'est rendue au poste pour faire une déclaration, hier...,une espèce de "Diseuse d'Avenir."

-"Ah bon, et alors ?"

-"Ben... tu me croiras si tu veux mais cette folle affirme qu'elle lui avait prédit sa mort et que c'est pour ça qu'elle est venue jusqu'ici.

-"J'voudrais m'éteindre loin du bruit, loin des moteurs et loin des gens aussi !"

-"Voilà ce qu'elle lui aurait dit ! Non mais pense un peu ! Une folle dingue que j'te dis ! Elle ne se liait quand même pas trop aux gens d'ici la p'tite, elle se méfiait, j'crois bien qu'elle avait morflé dans une autr' vie..., enfin, avant d'arriver chez nous. Pauvre gosse !

DRING ! DRING !

-"Allo, oui, oui, quoi ? ...? T'es sûr ? Ok j'rentre, envoie moi ton rapport ."

Il remet lentement son téléphone dans sa poche intérieure, le regard fixe, l'air absent, abruti par ce que vient de lui apprendre le médecin légiste.

Sébastien n'ose le ramener à la réalité de leur discussion. Il le regarde s'éloigner sans un mot. L'heure est grave, la mine déconfite de son ami le met mal à l'aise.

Il lira la presse le lendemain qui révélera l'incroyable énigme de " L'AFFAIRE DE LA MORT DE L'INSTITUTRICE" :

Une puce électronique à été découverte, gissée sous la peau de son avant bras, celle-ci serait la cause de la mort. Un soi-disant gynécologue, activement recherché, lui avait inséré une puce qui lui a infligé la mort par asphyxie. L'heure de la fin était donc programmée. Une sorte de bombe à retardement provoquant l'obsoléscence du système l'oxygénation du corps humain. L'article de presse met en garde toutes les femmes et jeunes filles qui auraient un dispositif contraceptif sous-cutané et les invite à appeler un numéro vert qui leur donnera un rendez-vous avec un médecin près de chez elles pour une vérification du dispositif.

L'article se termine ainsi : " Surtout, restez calme et ne vous rendez pas aux "URGENCES"!   

 

16 février 2019

Il suffirait de presque rien...(maryline 18)

 

Il suffirait de presque rien,

Que tu entendes ce refrain,

Pour que le printemps refleurisse...

Allez, ne fais pas le sagouin,

Oublie tes larmes et ton chagrin,

Ne refuse pas ces iris !

Ce café crème à Saint- Germain

On le prendra main dans la main,

Sur tes lèvres le goût des prémisses,

D'un grand amour née un matin

Dont il faudra prendre grand soin,

Pour en faire durer les délices...

On s'aimera jusqu'en automne,

Ou en hiver, quand le glas sonne,

 

Et qu'on enterre des corps qui encore frissonnent, de tant d'amour qu'ils emprisonnent...

 

Il suffirait de presque rien,

Ces quelques mots que tu retiens,

Pour que ma raison s'envole...

Le sel, sur ma peau, des embruns

Dis, le goûteras-tu enfin,

Au crépuscule, la peur s'étiole...

Me laisseras-tu sur ma faim,

Vois-tu la vie comme un festin

Ou bien comme une farandole...

Libère ton coeur de son écrin

Et fredonne lui le refrain

Des jours heureux qui caracolent !

Le bonheur n'est plus incertain,

Puisque nous partageons ce train...

 

Emmène moi vers ces pays que tu connais, sur ces chemins non goudronnés !

 

Il suffirait de presque rien

D'un simple cadeau du destin

Pour que je te dises je t'aime...

......................................................................................................................................................

26 janvier 2019

Aux frontières du réel, (maryline18)

 

D'un battement de cils, je plante le décor. Dans la moiteur de l'aube, le temps semble suspendu. Le vide, l'absence de figurant, accentue une fois encore, la force des éléments, qui prennent le dessus. Les minutes s'étirent et les violons s'élancent, accrochant aux vagues des espoirs immenses. Seul protagoniste de mon court mètrage, tu prendras tous les risques, mon merveilleux mirage...Au second battement de cils, tu sortiras de ta loge, pour qu'enfin se métamorphose, une réalité morose, en un feuilleton à l'eau de rose. Le script est bien rodé, les prises se superposent. Sur la plage abandonnée, te voilà, enfin tu oses. De silences en aveux, la caméra filme tes yeux, tu as cette beauté des dieux, cette amour fabuleux, qui transporte mon âme. Tes mots glissent sur ma peau claire et suave, ton souffle m'emporte vers un délicieux naufrage. J'entends la plainte des oiseaux, par nôtre étreinte dérangés, se mêler au bruit des flots, maintes fois sublimé. Toute une vie offerte, comme une dernière offrande, avant de sombrer comblée, dans l'abîme des cieux.

Le jour s'éclaire, chargé de nuées, flamboyantes et glacées. La ville côtière se réveille, les rêves secrets se disloquent...

Le scénario est sans doute trop court, la musique trop forte, la rencontre trop... oh non, la rencontre était parfaite !

-"Coupez !"   

 

19 janvier 2019

L'ourson. (maryline18)


De son antre, s'échappait un souffle léger, à peine tiède, qui ne déposait guère de buée sur la vitrine glacée. Encore un signe manifeste que la vie restait en attente, cachant sa respiration profonde, comme retenue par une force invisible. Pourtant, la "chose" était bien là, installée à n'en pas douter au creux de son être.

Claire inspectait son visage éteint, indifférente aux articles du magasin, intrigué par cet autre qui la transformait peu à peu. Hier encore, ses lèvres charnues, riaient, embrassaient à pleine bouche, rouges et chaudes comme les flammes de l'enfer..(Pourquoi d'ailleurs, cette évocation de l'enfer puisqu'elle acceptait ses fautes et ses repentirs?)

A présent, son reflet l'observait. Ses yeux agrandis de curiosité, semblaient tantôt perdus dans un brouillard épais, tantôt traversés d'une lucidité implacable, impitoyable. Ils devenaient inquisiteurs. Mais quel était ce mal qui lui volait ses joies, ses rires, ses envies ? Quel était cet indésirable qui se délectait de ses forces, la vidait de son jus, lui aspirant, sans vergogne son optimisme ? N'allait-il jamais être rassasié ? Il ne lui laissait aucun répit, pas même la nuit. Il voulait tout contrôler, tout jauger, tout décider. Il la déposédait de sa vie. Il la rendait folle.

Elle ramassait chaque matin, son corps défaillant et résigné, qu'elle traînait tant bien que mal toute la journée. La "chose" y retenait prisonniers tous ses "allez on y va", et ses " et si je faisais ça"et toutes ces phrases si plaisantes à dire, les"comment ça va" et  ces bonnes résolutions, vides de sens, quand elles n'intéressent personne. C'est comme si la bête contrôlait ses élans, ses envies, (de plus en plus rares, il est vrai),  pour leur interdire le passage du dedans vers le dehors, leur empêchant ainsi de franchir ses lèvres séches et exsangues.

Quel était donc cet intrus qui lui ôtait sa force vive et même parfois, jusqu'à l'envie même de vivre?  La seule solution pour lui échapper aurait été la fuite en avant... Mais avant il lui fallait faire le tri entre l'utile et le superflu, ne serait-ce que pour courir plus vite...Il lui fallait s'alléger de ses espérances périmées, de ses battements de coeur atrophiés. Se forger des certitudes, des excuses, des responsabilités. Se repasser encore une fois l'histoire qui avait tout de même bien commencé. Lui inventer une suite plausible, juste pour le plaisir, un plaisir il est vrai, masochiste, qui n'aurait fait que se tordre un peu plus, un coeur, qui ne ressemblait déjà plus qu'à un cep rescapé au beau milieu d'une terre brulée.

Elle tentait courageusement et avec une détermination toute fraîche, faite de matériaux plus fragiles encore que les brindilles glanées ici ou là, par ces passereaux  préparant leurs nids, de se convaincre de ses chances de survie. La mort subite de l'amour lui aurait été plus acceptable, moins douloureuse. Un expert se serait déplacé et aurait constaté l'arrêt de l'élément, indispensable à son bon fonctionnement. Après autopsie, des manquements auraient été mis au grand jour. Sur l'acte de décès ont aurait pu lire :

-Courroie de transmission défaillante, fils de communication endommagés.

-Problèmes de synchronisation ayant pu entraîner une usure prématurée du coeur.

-Tristesse avérée, directement liée à l'absence d'entretien.

-Sécheresse constatée ayant entraîné la cassure, expliquant les débris de réponses retrouvés mais inexploitables.

Bref un état des lieux incontestable aurait été dressé, ce qui l'aurait conduite à rendre ses clés et à tourner la page, ses tourments n'auraient plus été qu'une histoire classée...sans suite. Retour ensuite à l'agence "rencontres orchestrées" et en avant la  musique ! Roulements de tambours, envies au diapason, triangle offert en prime et carillon assuré ! Mais non, rien n'était aussi simple, aussi clair, aussi tranchant ! Il lui fallait donc ruminer, remacher, se souvenir...à jamais.

Elle tourna alors le dos à la vitre qui lui offrait le reflet d'une inconnue, et se perdit dans la foule, un ourson serré sur sa poitrine. Oh, pas celui de son enfance, d'ailleurs en avait-elle eu un ? Elle ne s'en souvenait pas. De cet ourson,  acheté sur une brocante, elle ne connaissait ni le passé ni le futur. Non, elle n'avait pas encore, avec lui, d'histoire commune ni de réelle complicité mais il était là et la réconfortait. Des visages moqueurs s'attardaient, puis poursuivaient leurs chemins.

Une pluie fine trempait bientôt les poils de l'animal qu'elle réchauffait doucement de son écharpe. Le ciel étendit sur la ville un voile noir, surprenant les derniers badauds, mais se déchira au passage du couple, les baignant d'une lumière astrale protectrice. L'horoscope, avait sans doute prédit, le matin même, une issue heureuse aux tracas de Claire qui souriait à nouveau, à son ourson et à la vie. Tout allait mieux depuis qu'elle prenait son traitement. Une pilule rose le matin et deux jaunes le soir. Le bonheur, c'est pas plus compliqué !

15 décembre 2018

Le jargon du matcho, (maryline18)

Le jargon du matcho,

 

-"On se met un beau p'tit film ?"

Traduire : Tu regardes le film que j'ai choisi avec moi ?

-"Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?"

Traduire : T'as encore rien préparé ? Jai faim !

(Dans le magasin, tu regardes un pull en promotion)

-"Prends-le si tu veux !"

Traduire : En temps que "mâle dominant", je t'en donne l'autorisation !

 

Le jargon du vendeur,

 

-"J'ai un coquet appartement à vous faire visiter !"

Traduisez : J'aimerais vous fourguer un minuscule deux pièces invendable !

-"Cette robe semble avoir été faite pour vous !"

Traduisez :

Tout rentre ! Formidable !

-"Ce téléphone est très facile d'utilisation"

Traduire : Avec ta tête d'ahuri, je te conseille le modèle le plus basique.

 

1 décembre 2018

Prenez place dans le Hula oop ! (maryline18)

 

Tourne, roule, joli cerceau,

Rêve, rêve, même s'il le faut !

Hisse, "oh hiss", au là tout là haut,

Dans le ciel, ton rire, le plus beau !

...

De la colline, les années

Glissent et nous font dévaler.

Dans la vallée, l'envie d'aimer,

Chante de cyprès en bosquets.

Tourne l'amour, qui étourdit,

Puis qui nous laisse, tout alangui.

Trainent nos songes endoloris,

Où se débattent nos envies.

...

Tourne, roule, joli cerceau,

Rêve, rêve, même s'il le faut !

Hisse, "oh hiss", oh là tout là haut,

Sur la piste, mon coeur en drapeau !

...

Allez, cours, cours,  petite fleur,

Le hula oop  part de bonne heure !

Il t'emmènera vers la douceur...

Prends ta place, avant que se meurt

Le tourbillon, comme un refrain,

Qui emporte vers leurs destins,

Les oubliés, n'espérant rien...

...Qu'une autre chance, qu'un autre train.

...

Tourne roule joli cerceau,

Rêve, rêve, au dessus des mots !

Hisse, "oh hiss", oh là tout là haut,

Dans mon cou, ton souffle en cadeau.

 

24 novembre 2018

Escargot ! (maryline18)

 

Il m'a traitée d'escargot ou je rêve !

...C'est vrai que ces jours- ci, j'ai pris un peu de ventre...

Oui, bon, ok, mais j'suis encore loin d' glisser d'sus ! Et si j'avais  des antennes, j' n'aurais aucun mal à m' faire entendre, même quand il fait le sourd d'oreilles...

Remarque que ça vaut sûrement mieux parce qu'il suffirait d'un seul de ses ricanements idiots pour que tout vole en éclats !

"Sors de ta coquille !" Qu'il me dit souvent .

Moi j' rigole, j' me dis (en dedant), il bave et il dit qu'il pleut, cause toujours !

J'le r'garde, mine de rien, en machant ma salade et je glisse avec malice, sur des pistes aux étoiles. Je deviens accrobate, habillée d'un juste au corps pailleté, surmonté d'une jupette en tulle rose,  comme le rose des barbes à papa ! Je saute au dessus du vide...

Le vide est partout. J'le déteste. Il y a le vide de son regard, quand il me regarde... Il y a le vide de la pièce qu'il remplit du son des informations, et puis aussi le vide...le vide de mon coeur, vidé de ses illusions.

-"Passe-moi l'beurre !"Qu'il me lance, croquant dans un radis.

C'est p't'être juste une question de taille ! Le monde est là, tout autour, l'amour est là, mais je ne le vois pas ! Je suis sourde à ce qu'il faudrait entendre, aveugle à ce qu'il faudrait voir ! Tiens je vais reprendre rendez-vous chez l'ophtalmologue !

_"Oh est ! Y'a quelqu'un ?"

Les cris que j'émets sont insinifiants, inaudibles,intérieurs...enterrés avant moi. J'suis p't'être pas au bon endroit...mais où aller ? Qui appeler ? qui m'écoutera ? Non, mais il a raison, au fond, j'suis restée trop longtemps dans ma coquille...

J'suis ringarde, démodée, dépassée !

Mais depuis quand ? Depuis quand je ne suis plus dans le mouvement ? Dans "l'mouv !" comme disaient les jeunes...(d'il y a trente-cinq ans !).

Je sens un petit filet de bave qui me chatouille, là, à gauche du menton. J'ouvre les yeux : Surprise ! J'ai vingt-cinq ans, deux petites filles qui m'adorent...et pas que !

 Les premiers rayons d'un soleil plein de promesses s'immiscent entre les doubles-rideaux. Une belle journée commence.

 Vite, debout ! Il y a le lait à faire chauffer, les tartines à beurrer, et des rires à faire éclater aux quatres coins de l'appartement.

"-J'ai fais un de ces rêves, mon chéri, j'étais dans la peau d'un gastéropode ! C'était trop flippant !"

_"d'un quoi ?"

17 novembre 2018

"Et ça, j'peux l'prendre ?" (maryline18)

 

Tout en jouant, insouciante,

Tout en rêvant, ignorante,

Tout en ralant, fatigante,

Je réclamais, pas patiente,

Des petits bouts de trois fois rien.

Moi aussi je voulais coudre !

 

Tout en riant, bien décidée,

Je dissimulais, pleine d'idées,

Dans ma jolie boite en carton,

Des chutes d'étoffe, du galon ,

Des petits bouts qui feraient un tout...

...Un tout petit peu d'évasion.

 

Je me souviens, nostalgique, de ces quelques instants magiques. 

 

29 septembre 2018

Le YOGA, (maryline18)

Définition : ensemble de techniques qui mettent le corps en mouvements, arrêtant ainsi, ceux de l'esprit. (Enfin, voilà ce que j'ai retenu de mes recherches !)

Je vous vois dubitatif,( si si, surtout toi, devant ton café, à moitié réveillé !) ! C'est pour toi que j'ai listé dix bonnes raisons de t'y mettre :

1-Ton "mec" a ronflé toute la nuit, toi t'as pas fermé l'oeil et du coup, t'as les nerfs à vifs...Fais du yoga !

2-L'autre enf...utilsait son téléphone au volant et ta défoncé ta bagnole, détruis la s...euh...non ! Fais du yoga !

3-Ton kinésithérapeute te déglingue la cheville et te dit que c'est pour gagner en amplitude...Déglingue le, toi auss...euh...non, fais du yoga !

4-Ton voisin scie à longeur de journée, pendant toutes ses vacances ( qui retombent en même temps que les tiennes), garde ton calme...Fais du yoga !

5-Ton gamin revend, le lendemain de Noèl, le jeu qui t'a couté un bras et trois jours de recherche. (D'après le vendeur, c'était bien le bon jeu, adapté à son âge et patati, patata...). T'as envie de le priver de sorties à perpétuité, et bien, respire et...Fais du yoga !

6-Ton patron te sucre ta prime parce qu'il ne sait plus pourquoi il l'avait mise en place...(Un moment de faiblesse, sûrement !) Remonte tes manches et ...Fais du yoga !

7-Ta coiffeuse, maquillée comme un carré d'as, te snobe d'un regard condescendant et te dit qu'il n'y a pas de sots métiers et que le tien en vaut bien un autre, saisis le séche-cheuveux et brû...mais non, fais du yoga!

8-C'est l'anniversaire de ton beau père. Tu ouvres ta meilleur bouteille de vin et tu passes trois heures aux fourneaux. Après avoir englouti tout son repas, Il te sort :" J'tiens un d'ces rhumes, j'sens plus l' goût de c' que bois et de c'que j' mange depuis trois jours, bon sang !" De rage, tu le prives de dessert ou..."tu fais du yoga"!

9- Six heures du mat', t'as des frissons...Dans ta voiture, tu montes le son...ton GPS vient d'te lacher et tu n'sais pas où tu dois aller. tu temporises, mais le temps presse, seule dans ta caisse, tu serres les fesses...tu tournes à gauche, c'est route barrée, un coup d'volant, t'es enlisé...Pas d'inquiétude, bonne attitude, tu ouvres les bras, tu fais du yoga !

10-T'es à la caisse, ta carte bleue te "fou la honte", cette demeurée ! Code refusé...Quatre chiffres à taper, c'est quand même pas sorcier !

-"Quoi ! qu'est-ce-qu'elle veut celle là ! La barbie qui te dévisage ! Dis lui que tu as des sous !

2432, le deuxième double le premier, le troisième tient sa place et le quatrième ne porte que du neuf... ah oui ! 2439 ! tu tentes : code erroné, dernier essai. C'est p't'être 4839 ou 3639 ou...ou...la maladie de ce

Alzheimer ! Tu sors du magasin et tu cours chez le médecin où...à ton cours de yoga !

...En résumé : En faisant du yoga, tu gardes ton mec, ton sale gosse, ton kiné, ton voisin, ton beau père. (Pour ta bagnole, ton boulot et ta carte, j'ai rien pu faire ! Désolée ! ...Et pour ta tête non plus.)

18 août 2018

Les étoiles du bonheur (maryline18)

 

Où partent les étoiles quand l'amour prend les voiles ?

Quand les remords se régalent des coeurs mis à mal ?

Elles perdent leur éclat, se diluent sans fracas

Dans une mer sans joie, sombre et sans émoi.

Les doux yeux des mariés ont cessé de rêver,

La lune a épuisé tout son nectar sucré.

l'extase les a quittés, les laissant naufragés,

Sur une île sans fleur où ils errent, fatigués,

Rassemblent des bûches et se réchauffent en brûlant

Leurs belles âmes d'enfants pour devenir amants.

Sans le parfum des fleurs, à quoi sert l'odorat ?

A humer la sueur de leurs tristes ébats...

Sans la beauté des roses, de l'abeille qui se pose,

Son humeur est morose, fleur à peine éclose...

Le poète s'est enfui, prenant avec lui

Les aurores irisées des matins sublimés ,

Les échos triomphants de leurs deux coeurs battants,

Leurs rires montants au ciel, vibrants et légers.

Lourds comme des oiseaux sans ailes, leurs chants étouffés,

Tournent en rond dans leurs cervelles de moineaux blessés.

Où partent les étoiles des mariés heureux ?

Celles qui brillent, de milles feux dans leurs yeux ?

 

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Le défi du samedi
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