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24 mars 2018

Quand tu m'as sauvé la vie (Laura)

 

Quand nous nous sommes installés à Casablanca(capitale économique du pays et plus grande ville du Maghreb) au Maroc en 2005(pour trois ans mais que je pensais partir pour plus longtemps), je ne savais pas trop à quoi m'attendre. C'était la première fois que j'allais en Afrique, au Maghreb, que je traversais l'Atlantique, que je quittais le continent européen. J'avais des a priori suite à des films, reportages, lectures et à ce que j'avais pu entendre de français étant aller là-bas ou de franco-marocains parlant de leur pays d'origine. Bref, je n'étais pas "vierge"  mais un peu inquiète et surtout curieuse comme ça avait été  le cas pendant les sept déménagements précédents et ce serait le  pour les trois suivants.

J'ai tout de suite aimé cette ville comme j'aime les grandes villes et encore plus les très grandes villes. Elle est très vivante, bruyante avec les inconvénients qui vont avec : trop bruyante, trop de circulation, trop de pollution. Je ne situe pas où se situe Casablanca en terme de pollution et de bouchons dans les classements mais elle doit être au moins aussi embouteillée sinon plus à mon avis. Les bouchons et la pollution s'aggravent par le non -respect quasi généralisé du code de la route(le même qu'en France, mais encore moins respecté qu'en France, je vous l'assure), le nombre énorme de grosses cylindrés des riches(anciens ou nouveaux), la vétusté du parc automobile (qui s'améliore) des plus pauvres(les plus nombreux, le Maroc étant un pays en croissance mais toujours pauvre) et par le climat tempéré(pas comme la France) et humide(en taux d'humidité et non en pluie).

J'ai aimé me perdre dans cette ville, y découvrir les courants froids de l'Atlantique à cet endroit. Je me suis faite au brouhaha constant des klaxons, des magasins aux horaires d'ouverture  extra-larges, au constant va et vient des Casouis(sauf ftour du Ramadan qui rend la ville silencieuse le temps du repas) et de la circulation. Nous nous méfions de tout quand mon mari conduisait ou quand nous marchions, ce que nous faisions souvent.

Un jour, cependant, sur un des ^plus grands boulevards de Casa, juste derrière chez nous et que nous traversions presque chaque jour; nous nous sommes arrêtés pour attendre le feu vert pour les piétons. Quand c'est arrivé, j'ai eu juste le temps de sentir le souffle d'une voiture contre mon corps et la poigne de mon mari me tirant en arrière pour éviter la voiture qui venait de griller le feu rouge. J'ai fait encore plus attention après.

 

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24 mars 2018

Feu rouge (Pascal)


Toulon. Je m’étais retrouvé, avec cette bande de furieux motards, arrêté au feu rouge, à  la montée de l’avenue François Fabié. A cette époque, en arrivant par la N97, (Nice) et avant de rejoindre le Boulevard de Strasbourg, on pouvait tourner sur la droite, par cette large voie. Après avoir traversé le pont quatre voies du chemin de fer, encore sur la droite, on prenait le boulevard de la Démocratie et la direction du quartier de la Loubière où un de notre équipée avait sa piaule et son garage attenant…
A l’esbroufe et côte à côte, chacun de nous cherchait à impressionner l’autre en mettant son ambition sur sa maestria imprudente et sur le vague potentiel de sa moto ; aux coups nerveux et répétitifs sur les poignées de gaz, nos machines rugissaient…

Entre mes heures de quart à la chaufferie, ponctuellement, je m’acoquinais avec cette fine équipe de sept ou huit « madus* », tous vingtenaires, roulant toujours sur les chapeaux de roue. Comme des morts de faim, ils se « tiraient la bourre » entre les feux sur les boulevards ; c’était à celui qui prendrait le plus d’angle dans les virages, qui doublerait sans visibilité, qui freinerait le plus tard, qui ne s’arrêterait pas aux stop, et toutes ces conneries de trompe-la-mort qui brûlent la jeunesse sur le bûcher de l’inconséquence.
Sans cesse, ils prenaient leurs bécanes pour aller chercher un paquet de clopes à tel tabac, pour boire un café à tel endroit, mettre dix francs d’essence à la station ou pour aller bricoler leurs machines dans d’obscurs garages. Sitôt arrivés, pris par le démon de la vitesse et des frissons qu’elle engendre, ils avaient des fourmis dans les jambes et un besoin impérieux de remonter sur leurs engins pour aller encore affronter la chance et sa sueur d’adrénaline. Ils étaient tous des funambules en équilibre sur le mince fil déroulé de la route. Je crois qu’ils ne passaient que rarement le quatrième et le cinquième rapport ; c’est comme cela que je sus que je pouvais « tirer sur la troisième » jusqu’à plus de cent soixante, malgré des vibrations intenses et des soubresauts violents cherchant toujours à me désarçonner…

Ceci explique cela, nous étions tous possesseurs de « 900 » et de « 1000 » Kawasaki, plus ou moins trafiquées, avec des peintures personnalisées, des pots quatre en un, des guidons bracelets et autres cadres renforcés. Dans cette enragée bande d’arsouilles, je crois que j’étais le seul à avoir une machine d’origine et un boulot régulier ; je devais être, aussi, le seul à être assuré…
 
Je ne voulais pas jouer les clampins et rester en rade, au passage du feu vert ; avec ma béquille centrale, mon quatre en deux chromé et mon grand guidon « corne de vache », je ne m’en laisserais pas compter. Je savais que cela « allait envoyer » ; certains se tenaient sur leurs machines comme s’ils allaient se lancer dans une course de moto-cross ; d’autres, la tête fixant ostensiblement le feu tricolore, se penchaient en avant comme pour éviter que leur bécane parte sur la roue arrière. Les visières étaient descendues, la première vitesse était engagée, les mains étaient crispées sur les poignées d’embrayage ; il en allait de notre honneur…

Tous les yeux des clients de la terrasse du bar proche étaient rivés sur nous ; nous étions l’attraction du moment ; interloqués, des passants se bouchaient les oreilles en hochant nerveusement la tête ; d’autres se reculaient des trottoirs comme si l’imminence du départ allait forcément engendrer un inéluctable accident grave…


Moi aussi, j’avais enquillé le premier rapport ; d’un rapide coup d’œil à gauche, je mesurais mon adversaire. C’était Bunny, à cause de ses dents de devant et des grandes oreilles qu’il avait peintes sur son casque ; il jouait avec son embrayage et sa machine faisait des petits bonds en avant, quand il relâchait la potence de frein. Sa moto était montée de bric et de broc, avec des pièces toutes plus louches les unes que les autres ; ce n’était pas la peine de lui demander les factures de ses jantes à bâtons ou de ses étriers Brembo chevauchant ses fins disques percés. Véritable « farci* », rien ne le prédisposerait à ralentir dans la petite courbe à droite, sur le pont, cent cinquante mètres après le feu ; celui-ci, je le garderais coincé à l’extérieur, lui laissant la porte fermée. C’est sûr, ça allait frotter blouson contre blouson, jambe contre jambe, guidon contre guidon…
A droite, c’était un jeune loubard, avec sa copine collée à lui, sur la selle speed. C’était le plus « calu* » de la bande et le chef aussi, par toute sa folie contagieuse ; il semblait discuter avec sa nana comme si le passage du feu au vert n’était qu’une formalité pour lui. Pourtant, je voyais bien qu’il se tenait sur ses gardes. Sa puissante machine, à la peinture personnalisée, représentant une tombe ouverte dans un cimetière lugubre et une lune laiteuse pour éclairer tout ça, était un amoncellement de pièces pour moto de course. Bras oscillant Martin, amortisseurs Marzocchi à gaz, pot d’échappement libre « Devil Piste », fourche empruntée à une Ducati, durites « Avia », pneus « Pirelli Phantom », etc., c’était la référence du moment. Avec son moteur noir Z900 ou Z1R modifié, avec sa rampe de carbus à cornets courts, son pignon « trente-six dents » et le poids, même léger, de sa copine, il aurait du mal à conserver sa machine sur ses deux roues. Derrière sa visière fumée, lui aussi m’observait crânement…
A côté de lui, il y avait Game’s, un type sympa, qui s’était trouvé cette famille accueillante pour passer le temps et oublier la sienne ; Game’s, c’était le diminutif de « gamelles », parce qu’il s’en prenait au moins une par semaine. Soleil ou pluie, vent ou froidure, il était toujours en position instable sur la roue arrière et gare aux dommages collatéraux…

Un peu plus haut, de chaque côté de l’avenue, les gens qui attendaient devant l’entrée des cinémas s’étaient retournés ; cette équipée furibarde, cette horde sauvage, désormais, c’était nous sur l’affiche grandeur nature de leur prochain film à suspense…  
Devant nos bécanes menaçantes, sur le large passage protégé, les piétons se hâtaient ; en pressant le pas, les mères tiraient sur la menotte de leurs gosses, les vieux oubliaient leurs cannes en augmentant leur démarche boiteuse ; inconscients, les jeunes s’attardaient entre les bandes blanches en essayant de reconnaître les marques de nos motos…  

A mesure de l’instance suprême du départ, les régimes moteurs augmentaient ; l’enfer de nos machines pétaradantes n’était plus que d’effroyables enchevêtrements de grondements rauques où s’emmêlaient nos accélérations nerveuses et nos panaches blancs et bleutés ; des flammes surgissaient des échappements recuits tels des souffles incandescents de dragons furieux… Tout à coup, le feu passa au vert…



*Madu, farci, calu : méridional, fou inconscient.


24 mars 2018

Martine funambule (Kate)

Martine funambule

"En escadrille !"... comme disait un ancien Président, et il n'est pas facile de trouver un vrai équilibre sur le parcours semé d'embûches de la vie...

Allons, soeurs et frères funambules, marchons sur le fil de la vie tendu d'un point que l'on connaît à celui que l'on ne connaît pas. Radieuse, en éclaireuse, Martine regarde droit devant comme il se doit, un bras servant de balancier tandis que l'autre tient la charmante ombrelle, ne se retournant pas sur les facéties des clowns qui s'apprêtent à tomber...

martine-au-cirque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur une couverture plus ancienne, elle est précédée de ce charmant petit ami au canotier de travers ! 

velo

Je ne concluerai pas sans présenter la couverture originale de 1956 du livre de Gilbert Delahaye où Martine a bien les pieds sur terre et salue en costume de ballerine.

martine-au-cirque-collection-farandole-aquarelles-de-marcel-marlier-de-gilbert-delahaye-1075780275_L

On nous y explique que Martine réussit tout et c'est agréable comme histoire pour une/un (petite/petit) fille/garçon !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr, on comprend pourquoi dès le début, page 12 :merci les rêves !

martine_au_cirque_le_reve

24 mars 2018

Réécriture circassienne d'un chef-d'oeuvre piscénois (Joe Krapov).

DDS 499 funambule supertramp

- J’ai beau être sous ta férule,
Ma chère maman que j’adule, 
Je ne veux pas faire funambule !
Très peu pour moi !

Depuis cet étroit monticule,
Sur le fil d’une tarentule
Avancer comme un somnambule ?
Très peu pour moi !

Ca fait frissonner les globules
D’une populace incrédule ?
Ca relève des travaux d’Hercule ?
Très peu pour moi !

Il y a parmi ces minuscules
Un détestable groupuscule
Qui attend juste que tu bascules !
Très peu pour moi !

S’écraser en tas de fécule,
S’accidenter au crépuscule,
S’éparpiller en particules ?
Très peu pour moi !

Je ne connais pas la formule
Pour se changer en libellule !
Et casser mes jolies rotules,
Très peu pour moi !

- Arrête ce conciliabule
Qui nous brise les testicules !
On a compris ton préambule,
Vieille tête de mule !

N’empêche, pour gagner ton pécule
Et faire claper tes mandibules
Faut autr’ chose que tes opuscules
De poésie, vieux ridicule !

Arrête de nous faire une pendule,
T’impressionnes pas la pellicule !
T’es jamais qu’un ancien ovule !
Numérote ton matricule !

Tu vas pas t’dorer la pilule
Jusqu’à ce que vienne la sainte-Ursule !
Dis-moi donc, triste noctambule,
Espèce de crapule à pustules

Qui bulles sans aucun scrupule, 
Ce que tu veux faire comme boulot,
A part fainéant majuscule,
Dans notr’ petit cirque ambulant ?

- Moi, je veux jouer de l’hélicon !
Pon pon pon pon !
 

24 mars 2018

Tigresse, es-tu donc funambule ? (Cavalier)

 

Ta berge est joli nénuphar
Qui se dérobe en renoncule,
Emprisonnant mon tronc hagard
Sous la pâleur du crépuscule,
Ta pulpe tiède qui circule
Autour de moi, sans un seul bruit,
Me fait chérir ton calicule,
Quand gloire en fleur n’a point de fruit…

Je serai ton doux léopard
Pris dans tes douves en férule,
Dans tes coquillages sans fard,
Je serai ton conciliabule,
La pluie aux lunes de cupule,
Aux ronces de tes mots minuit.
Je t’aime ô sombre tarentule,
Quand gloire en fleur n’a point de fruit…

Il est des roses sur ton dard,
Ocelles pourpres qui pendulent
Des miaulements en étendard,
Mes allers-retours articulent
Pour dévêtir la libellule,
Laisser la nymphe, et que ma nuit
Découvre enfin ta peau de tulle,
Quand gloire en fleur n’a point de fruit…

Tigresse, es-tu donc funambule,
Liant ma vie où tout s’enfuit ?
Car sous tes fils mon cœur bascule,
Quand gloire en fleur n’a point de fruit…



tigresse3000

 "Ton tatouage prend toutes mes sensations…
Alors viens, sombre funambule,
Laissons là le plombier à ses beaubourgs,
Mais emporte tes jurons de palefrenier fleuri,
Ton smartphone à la glue si jolie,
Et prends ma main je ne la lâcherai pas…"

--> Carrousels - Cavalier 

 

 

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24 mars 2018

for bongo, with love (joye)

bongo

24 mars 2018

for bongo, with love (joye)

bongo

24 mars 2018

Funambule -> Fil -> Filet (Walrus)

 

Vous avez vu la suite logique ?

Un funambule se déplace sur un fil et à l'époque actuelle, obsédée par le principe de précaution, il est impensable de pouvoir encore entendre l'annonce qui faisait les délices de nos jeunes années :

"Et remarquez que l'artiste travaille sans filet !
 S'il se tue...
 C'est la mort certaine !"

Et ne me dites pas que c'était cousu de fil blanc !

24 mars 2018

Funambule sans fil... (Tilleul)


Les gamins se demandaient à quoi pouvait bien
Servir ce câble tendu entre le clocher
Et le haut balcon de la maison de Martin
Les filles et les garçons étaient bien intrigués.

A la tombée du jour, les gens sont arrivés
Les yeux fixés sur le sommet de l'église.
Une clameur fusa : mais quelle bêtise
Une moto roulait sur le fil éclairé...

De rose vêtue, une demoiselle,
Glissait sur ses pieds nus en tenant une ombrelle.
Effrayé, mon cœur battait en accéléré,
Était-elle attachée ? Et si elle tombait ?

Parfois dans la vie, sans être funambule,
Tu marches sur un fil sans aucun vertige,
Mais choisir devient de la haute voltige...
Tu voudrais tellement sortir de ta bulle...

24 mars 2018

La piste aux étoiles (Vegas sur sarthe)

 

Quand j'ai rencontré Germaine, elle jouait les casse-cous sur le fil à linge de ses vieux, enjamant les culottes de mamie et les collants de flanelle du pépé.
Moi je faisais déjà de la mobylette sur mon vélo avec un bout de carton et deux pinces à linge en guise de moteur.
On avait treize ans chacun et je crois bien que c'est l'amour des pinces à linge qui nous avait réunis... et les gamelles aussi.
On en a pris des gadins chacun de son côté, elle dans sa buanderie à un mètre du sol et moi dans la descente du garage qui jouxtait leur maison.
Alors tels deux combattants de retour du front on a commencé à comparer nos blessures, nos genoux couronnés peints au mercurochrome, on a confronté notre résistance à la douleur, aux machins qui piquent et au sparadrap indécollable... et puis à force de se toucher les genoux on est passés à autre chose, on est passés du genre thérapeutique au genre concupiscent mais en un seul mot... 

Dans le salon des vieux de Germaine il y avait un trésor inestimable : la première chaîne de l'ORTF et sa Piste aux Etoiles chaque mercredi soir, alors on se délectait des trapézistes volants, des clowns Alex et Francini et des funambules, collés-serrés sur le canapé à s'empiffrer des carambars.
A force de se faire des niches et des chatouilles ça dégénérait souvent sous le plaid mais on faisait gaffe à cause de la mamie qui nous espionnait derrière ses lorgnons en rafistolant sa pauvre corde à linge.
Si elle avait su qu'on avait déjà fait la chose... c'est à dire qu'on s'était embrassés avec la langue sans respirer pendant au moins cinq secondes ! 

Ainsi j'avais connu le grand vertige, ma piste aux étoiles à moi, ma voie lactée, cette sensation à la fois exaltante et terrifiante de tomber dans un abîme insondable tandis que Germaine – visiblement rompue à l'exercice – maîtrisait l'apnée en toute décontraction.
J'avais affaire à une pro de l'équilibre, à une funambule de la rapeuse qui prenait son pied en me laissant pantelant après l'exercice.
Germaine montrait des dispositions précoces à en juger par les anecdotes que me racontait Bébert, un voisin de quatorze ans qui se l'était "faite" l'année d'avant. 

Il faut dire que pour une future funambule, elle avait déjà le mollet dur et la fesse ferme, autant qu'elle me laissait en juger.
Combien de fois remit-elle dans le droit chemin une main exploratrice par trop aventureuse qui s'évertuait à chercher l'origine du monde...
Faut dire que j'ai toujours été un manuel mais à cet âge on est plus système D que point G.

Elle ne voulait pas d'enfant avant ses seize ans ce qui m'arrangeait bien car j'avais encore de l'occupation à perfectionner mon moteur de mobylette à pinces à linges.
Comme j'étais prêt d'aboutir dans mon projet d'augmentation de cylindrée, Germaine choisit ce tournant crucial dans ma carrière pour tomber amoureuse... de Zavatta ! Elle comptait même le suivre en Russie où il partait en tournée avec le Cirque français et sa troupe de voltigeurs. 

La mamie à la corde à linge ayant haussé les épaules, j'en conclus qu'il ne s'agissait que d'une passade comme doivent souvent en avoir les filles et qu'il me suffirait simplement d'être patient.
Quant à la suite, certains la connaissent... les autres devront patienter

 

 

24 mars 2018

Participation de Venise


Je me suis penchée sur le scarabée,

Il était en équilibre sur une brindille.

J’entendais son cœur battre sous son ventre luisant.

Ces yeux comme trempés dans une encre violette s’étonnaient de ma présence.

Alors il me dit :

Toi et les tiens cessez d’ébranler les piliers du ciel
Avec ta main de glace, ne touche pas les ailes de nos présences de funambule.

La nuit commençait à peser sur la nuque de l’animal quand quelque chose s’est produit.

Un duvet de lumière lentement est descendu le long de la brindille et comme un funambule il m’a pris la main. J’étais dans un état de stupeur, car soudain je savais que je n’avais jamais rien dit d’important.

J’abdiquais devant ce fragile équilibre de toute souveraineté devant ce monde Puis nous fîmes beaucoup d’effort pour retrouver notre équilibre, sa brindille et moi sur le sol trempé.

v01

Maintenant je me tiens comme une funambule, sous le ciel usé de ce monde.

Au moindre geste je glisse, entre les herbes de vos mots, mais je sais maintenant que cela n’a aucune importance.

Je ne réponds plus aux questions, Tristan et Yseult viennent de fermer leurs yeux pour avoir rompu avec les places qui leur étaient assignées.

D’un bond insensé, ils sont ensevelis dans ce pourpre nuptial qui leur tient de dernière demeure.

C’est le fil de cette étoffe que je tire sous vos yeux ébahis, ce fil que rien ne peut rompre et sur lequel vos pas mal assurés avancent vers moi.

C’est le plus bel instant suspendu au-dessus de l’abîme.

Le scarabée est là accroché à ma robe, plein de la fatigue du jour, son haleine se répand dans le moindre silence.

v02

Je suis comme une reine en marche vers vous

 

24 mars 2018

Funambule par bongopinot

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Une équipe entière qui s’affaire
Montage du câble et des cavalettis
Toutes ces personnes ont un rôle inouï
Ils sont tous extraordinaires

Voilà tout est prêt, place au filage
Pour règler tous les derniers détails
Tout le monde est à son poste de travail
Ils forment un bien bel équipage

Le lendemain tout le monde est sur le pont
La traversée va bientôt commencer
Une guitare résonne et on distingue une forme allongée
Je retiens mon souffle mes sens en action

bo2


Une silhouette de femme sur un fil
Qui croise les nuages
Et frôle la cime des arbres sages
Et moi qui ne bouge pas un cil

Elle fait une traversée
Dans ses mains son balancier
Lui donne l’équilibre la sérénité
Et moi je la regarde un peu stressée

Ses mouvements ne s’interrompent pas
Dans un état de conscience maximale
Elle nous fait un salut cordial
Et moi je fais les cent pas

bo3

Pour stabiliser le fil à son passage
Des cordes sont tirées par des cavalettistes
Ces personnes sont indispensables à l’artiste
Et moi je me fonds dans le paysage

Elle est en harmonie avec les éléments extérieurs
Un spectacle participatif qui offre de belles images
Toute son équipe est là pour d’éventuels ajustages
Et moi quelques gouttes perlent de mes yeux

 Sa représentation finie elle redescend enfin
Et sous les applaudissements elle est happée par le public
Des échanges de bisous d’enfants et des petits clics
De doux moments qui font du bien

Et là c’est l’instant que je préfère
Elle me voit et je peux la serrer dans mes bras
C’est un pur bonheur et je ne cache pas ma joie
C’est ça aussi être mère

 

 

24 mars 2018

Le Sens de l’Équilibre (JAK)

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24 mars 2018

T comme tirer sur la corde (Adrienne)

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Si tu tires trop sur la corde, elle se rompt. Tout est affaire de mesure, d’équilibre, ni trop ni trop peu. 

C'est sans doute pour ça que le cappuccino a été inventé - tout son secret réside dans le bon dosage - et les bancs pour se reposer. 

A ce moment-là sur le quai désert apparaît un homme. Il est jeune, très grand, très maigre. Et très noir. 

- Vous n'auriez pas un euro pour manger? 

L'Adrienne a envie de le chasser comme une mouche importune. Un euro pour manger? Ça se mange, les euros? 

On croit être maître de ses pensées, or on ne l'est pas. Dans la tête de l'Adrienne passent en une fraction de secondes des images d'Afrique - où elle n'a jamais mis les pieds - de mère et de grand-mère là-bas qui espèrent que le gamin a traversé la mer sain et sauf et qu'il est arrivé au pays où coule le miel. 

- C'est vrai ce que vous dites, un euro pour manger? dit-elle à ce jeune homme, question plus idiote et plus maladroitement formulée encore, et sans aucune excuse de langue ou d'origine. 

Alors pour ce funambule coincé dans cette gare entre un avant et un après tout aussi incertains l'un que l'autre, elle vide son porte-monnaie. 

Ne lui faites pas compliment de sa générosité: il ne contenait presque rien. 

***

17 mars 2018

Défi #499

 

Quand la vie ne tient qu'à un fil...

Funambule

 

4991

 

17 mars 2018

Se sont pris pour des artilleurs

17 mars 2018

Ecouvillon (Laura)

 

Comment relier le nom de cet instrument très pratique, l'écouvillon
Mais ni très poétique, ni très artistique avec par exemple François Villon?
Comment commencer un texte ou un poème avec un écouvillon?
Comment le poursuivre , le mener et le conclure avec un autre nom que Villon? 

Un véritable aiguillon
Pour un écrivaillon
Ne pas boire le bouillon
Avant de creuser un sillon 

Je voue une grande admiration
Aux divers Amphitryon
Qui méritent la béatification
Pour leurs compilations 

Je ne ferais pas de brouillon
Et ne mettrais pas de bâillon
Je mettrais un ardillon
Pour attraper des carpillons 

Peu importe la cohésion
Pour écrire une composition
Vive l'approximation
Bien loin de "Bénédiction[1]" 

Comment relier le nom de cet instrument très pratique, l'écouvillon
Mais ni très poétique, ni très artistique avec par exemple François Villon?
Comment commencer un texte ou un poème avec un écouvillon?
Comment le poursuivre , le mener et le conclure avec un autre nom que Villon?

 



[1] de Baudelaire

17 mars 2018

Présentations 2 (Joe Krapov)

- Ecouvillon ? François Ecouvillon ? Le célèbre poète ?
- Et voyou ! Lui-même !
- Enchanté de vous rencontrer ! Je me présente : Arthur Ecourimbaud, poète et voyant !

coquetier rimbaud delcampe

17 mars 2018

Rince-bouteille (Vegas sur sarthe)

 

Au bourg tout le monde l'appelait Rince-bouteille à cause que son nom c'était Goupillon, Ernest Goupillon de la dynastie des Goupillon, une grosse famille de viticulteurs qui refoulait du goulot et crachait à dix pas mais pétait dans la soie les jours de la saint Vincent tournante. 

Fallait le voir l'Ernest sauter sur le cheptel féminin, frémissant du hérisson et jamais avare de flatteries; pourtant certaines disaient qu'il s' y prenait comme un manche et que son bidule tenait plus de la queue-de-renard que de la tête-de-loup.
Personnellement je n'en savais rien car je n'avais fréquenté l'Ernest qu'à l'école primaire à l'heure où on joue à celui qui pissera le plus haut mais sans jamais montrer la Chose à l'adversaire. 

L'affaire avait fait grand bruit quand il avait engrossé la Jeanne, la fille du maire – nous on disait la dame-Jeanne à cause qu'elle était dix fois plus dodue que les autres – et les Goupillon réunis en commission extraordinaire avaient dû négocier le "torpillage" du futur batard auprès du maire qui depuis ce jour roulait avec madame le maire en cabriolet Citroën DS !
La dame-Jeanne était restée en carafe quelque temps histoire de décanter son amertume pour entrer finalement chez les petites soeurs de la Providence où elle aurait tout loisir de maudire l'Ernest et son hérisson fouineur. 

Et puis un beau jour elle a débarqué, celle qui allait le soumettre, le dompter, lui faire traîner la langue par terre et embobiner dans son sillage capiteux toute la dynastie Goupillon.
Certains disaient qu'elle avait perverti le père, l'oncle et même la mère, mais ce sont les jaloux qui disent ça, tous ceux qui auraient aimé avoir chez eux cette callipyge beauté sortie d'on ne sait où, capable de créer un embouteillage dans un village où il n'y a que cinq voitures dont le cabriolet du maire, capable de faire sonner trois fois l'angelus au bedeau rien qu'en passant devant l'église mais surtout capable de dilapider tout un patrimoine ...
On n'avait jamais rien vu ici d'aussi bien carrossé depuis cette "Sugar" dans Certains l'aiment chaud projeté en 65 à la salle paroissiale, d'ailleurs elle se prénommait Marylin sans le 'e' comme aux Amériques! 

Rince-bouteille avait pris un teint rubicond et l'air idiot des amoureux éperdus jusqu'à ce qu'ils officialisent leur union et que la callipyge beauté devienne Marylin Goupillon de la dynastie Goupillon; là, il devint encore plus cramoisi et plus idiot tandis que la cave commençait à se vider de ses meilleurs crus.
Non pas que la belle eut le gosier en pente autant que sa chute de reins mais à cause de cette camionnette qui partait la nuit pour Paris avec des caisses de précieux nectars, des Vosne Romanée, des Corton, des Chambertin et autres petits-Jesus-en-culotte-de-velours... mais ce sont les jaloux qui disent ça, ceux qui n'en ont jamais eu et n'en auront jamais dans leur cave. 

Pourtant à mesure que les caves se vidaient, Rince-bouteille pâlissait et chacun comprit que pour la bagatelle, l'Ernest devait se brosser.
Il s'en était ouvert en confession au jeune curé qui l'avait chuchoté aux bigottes qui l'avaient claironné au café des Sports et ainsi dans chaque oreille que comptait notre bourg.
Rince-bouteille dépérissait et ni les ventouses ni les cataplasmes de moutarde Grey Poupon et moût de raisin du Docteur Rougeot ne lui rendirent son teint d'amoureux transi.
Les mêmes bigottes racontaient que "la sorcière" – comme elles l'appelaient – avait envoûté le presbytère et son jeune curé, mais ce sont les jalouses qui disent ça, celles qui n'ont pas connu le loup et qui mouillent leurs dessous à l'eau bénite. 

L'Ernest eut des funérailles nationales enfin... cantonales avec procession, ostensoirs et des cierges gros comme... comme il aurait rêvé d'en avoir un mais ce sont les jaloux, les peine-à-jouir qui disent ça.
Dans le cortège certains crurent reconnaître soeur Jeanne, sortie de son couvent de la Providence pour la circonstance, marmonnant et maudissant feu l'Ernest et son hérisson désormais en deuil. 

Sur le caveau familial au devant de la plaque d'Ernest Goupillon, un petit malin ou une friponne avait déposé un pot de Callistemon citrinus aux fleurets d'un rouge flamboyant – comme qui dirait chez nous un rince-biberon – mais faute d'arrosage cette métaphore vivace se dessécha avant l'automne.

 

17 mars 2018

Le Coup Villa Lyon (Nana Fafo)

 

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Chapitre 03 : Les indices


 

Episode 09 : Opération Le Coup Villa Lyon

 

Quelque part dans la Sarthe

Dangeul - Hameau Le Couvillon.

 

“Tu t’es bien caché”

“Tu me connais, je sais brouiller les pistes”

“As-tu vu des supers héros ?”

“Non, toujours pas, pourtant je laisse des indices”

“Je comprends pas, cette mission n’est pas plus difficile que les autres, quels indices as-tu laissés ?”

“J’ai été voir des Zébus trop bizarres, Un hibou super chouette, des phoques qui se lamentent, j’ai même été chez des grosses fourmis et des ours polaires”

“ah quand même”

“faudrait peut-être revoir le plan ?”

“tu sais cette opération de Coup Villa Lyon, c’est Davis Rieux qui l’a mise en place, le gars qui a inventé la brosse à reluire. Elle n’est pas faite pour ceux qui ont du vent entre les 2 oreilles, si on peut y passer l’goupillon, je peux rien faire pour eux ”

“on fait quoi alors ?”

“on attend”

“pfff, je vais me laper du lait t’en veux ?”

“non merci... je voulais te demander, pourquoi t’as pas choisi Elincourt et la rue l’écouvillon, c’est bien aussi comme planque ?”

“oui, je sais, il y avait aussi Couville en Normandie dans la Manche, mais bon, yen a deux qui sont passés au Mans, je pensais qu’ils me trouveraient, tu te rends compte ils n’ont même pas cherché, même pas vu les signes”

“c’était qui ?”

“un Pingouin et un Cochon”

“un Cochon ? j’ai jamais fait appel à un Cochon… hum ça doit être un acolyte “

“Bizarre comme choix d’acolyte”

“Tu sais, l’Pingouin c’est un nouveau, il a pas encore l’habitude des signes, si tu le revois dans tes parages, sois plus clair”

“Je crois qu’il s’est fait avoir par la boussole du Yéti”

“ne me dis pas que c’est l’Pingouin qui a Zéba ?”

“ben, oui c’est lui”

“tu connais Yeti il est pas très causant comme gars, il a pas dû lui expliquer”

“le pauvre, il va se galérer…”

“jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il faut la dégoupiller… ou pas”

 

Conversion entre le gars au brodequins vraiment rouge et JP le chat jaune poilu

 

http://samedidefi.canalblog.com/

DEFI 498 - Ecouvillon - thème de la semaine

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