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Le défi du samedi
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17 mars 2018

O comme Oremus (Adrienne)

 

Ils étaient trois amis qui à seize et dix-sept ans, possédaient déjà une vaste expérience d’enfant de chœur. Ils savaient exactement jusqu’où ils pouvaient aller « trop loin » et ne s’en privaient pas : c’était même une limite qu’ils s’amusaient à transgresser de temps en temps un brin de plus. Sans rien forcer, bien sûr, pour ne pas s’aliéner la sympathie de monsieur le curé. 

La semaine pascale offrait les occasions les plus intéressantes de se divertir, en particulier la messe du samedi soir, celle où on renouvelle ses vœux de baptême. 

Parmi les préparatifs à la sacristie – le bénitier et son goupillon, la grande croix d’argent et l’encensoir – il y avait aussi ce moment où ils procédaient à un discret tirage au sort pour décider lequel des trois aurait l’immense joie – et la grande responsabilité – de tenir le seau d’eau bénite. 

Le goupillon, une énorme brosse à longs poils noirs, même trempée légèrement dans le seau, déversait une belle ondée sur les fidèles qui restaient stoïques, tête baissée. Il suffisait de peu de choses, enfoncer un peu plus le goupillon, rehausser légèrement le seau au moment du trempage, et c’était la grosse averse. 

Le plus dur alors pour nos enfants de chœur, c’était de garder leur sérieux pendant toute la promenade dans la travée centrale, quand monsieur le curé aspergeait abondamment à gauche et à droite, et que les gens lui présentaient spontanément leur dos en rentrant la tête dans les épaules. 

Après leur passage, il y avait de belles flaques par terre et les porteurs de lunettes sortaient un grand mouchoir pour essuyer leurs verres. 

Seul celui qui marchait devant avec la lourde croix d’argent ratait ce beau spectacle et se promettait que l’an prochain, ce serait son tour de rigoler. 

 

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Commentaires
C
celui qui clame : ce ne sont pas des enfants de chœur<br /> <br /> ces satanés petits galopins<br /> <br /> aura tort pourtant<br /> <br /> <br /> <br /> j'ai aimé ton récit bien goupillé<br /> <br /> de bonne humeur...
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B
Merci Adrienne pour ce spectacle j'ai bien rigolé :-D<br /> <br /> BRAVO
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P
Je dis "Amen" à cette franche rigolade !
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V
cette évocation m'a rappelé le climat du grand Meaulnes de fournier
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S
Et si je me souviens bien, dans mon village, ce n'était pas qu'à Pâques qu'on avait droit à l'asperges mais tous les dimanches, au début ET à la fin de la messe... Je comprends pourquoi les filles et les dames portaient toutes un chapeau... :-)
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J
Récit drole et très vivant où l on imagine très bien les galapiats
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J
Qu'est-ce que j'ai raté, dis donc ! J'ignorais qu'il y eût au sein de l'église catholique, autant de thuriféraires de la joie et de la rigolade !
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W
Tiens, ça me rappelle ce curé sur l'île de Sumatra qui entonnant l'Asperges me Domine, se ramassa le tsunami consécutif à l'explosion du Krakatoa et aurait conclu "fallait pas me prendre au mot !"
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V
Asperges me... Lavabis me... les souvenirs des messes de mon enfance remontent ! Gare à la douche
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M
Une belle équipe.
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K
Galopins d'un autre temps ! J'avais le souvenir d'enfants de choeur plus jeunes...
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N
une histoire d'asperge en fait !
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J
Eh ben, oui, il y a des jours sans pardon !!!<br /> <br /> <br /> <br /> (excellentissime, ma'am Adrienne)
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