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Le défi du samedi
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16 juin 2009

Mais pourquoi je me rénerve les nerfs, encore ? Je (r)sey pas ! (Joe Krapov )

Au moment où le réveil a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce voyage que nous venions de faire. Il allait falloir reprendre le collier, regagner ma cage, côtoyer les apôtres du fonctionnalisme, retrouver la caste des reclus rationnels, ces locuteurs intarissables aux yeux comme grillagés en forme de fichiers Excel, sourds au chant et insensibles aux couleurs, les « ceusses qui travaillent plus pour avoir le plaisir de gagner plus ». Leur temps est trop précieux pour qu’on risque de les voir traîner par ici afin d’y lire ce type de récits qui venait d’emplir mes rêves :

 

« Houlà, les pieds ! Le ciel est resté couvert toute la matinée. Réticent comme moi ce matin à tâter du eggs and bacon. Pain, beurre, confiture, croissant, pamplemousse, café et jus d’orange ont suffi à mon bonheur. Et puis en route ! Nous sommes allés faire le plein de Figolu Crawfords au magasin Spar puis avons acheté des sandwiches et des pommes Pink lady, mes préférées, aux halles centrales. Ensuite direction l’Esplanade et long périple tout plat sur la jetée sous le ciel blanc vers Saint-Aubin (3 miles) au bout de la baie. A la sortie de ce village la petite route monte vers des hauteurs boisées. Marina commence à peiner à cause des ampoules attrapées hier. De mon côté je me fais « alpaguer » par une mamy anglaise à l’air « shocking » qui me trouve « very special » parce que je photographie les noms des maisons et les heurtoirs de portes.

- Pourquoi vous faites ça ?

- Parce que je suis Joe Krapov, old rouspéting lady ! Je photographie tout ce qui ne bouge pas !

 

 

Jersey_1

 

Parfois il y a des exceptions, comme cet écureuil et ce faisan sur la route de Noirmont. Après avoir croisé le chemin de Belcroute (non ce n’est pas encore l’heure de casser la) nous empruntons le chemin de randonnée qui mène à la pointe. Nous l’empruntons mais nous vous le rendrons, amis Jersiais ! Au mémorial de la guerre 39-45 nous jugeons la vue sur la baie de Portelet suffisamment agréable pour ne pas nous engager sur la petite boucle initialement prévue. Tant pis, nous ne verrons pas du coup la tour et la tombe de Janvrin. Nous retournons par le chemin de Noirmont, tournons dans Portelet Lane, le chemin du Portelet et le mont du Quaisné. Quelques gouttes de pluie nous accompagnent mais elles ne dureront pas, c’est juste du pipi de cat ! Nous arrivons à la Ouaisne Bay et nous pique-niquons là en compagnie d’un goéland effronté qui lorgne sur nos casse-croûtes. (J’aime bien les mots comme casse-croûte dont le pluriel est mystérieux. Et c’est toujours un réel plaisir que d’aller déposer un soutien-gorge dans le moteur de M. Google pour voir ce qu’il a sous le bonnet !).

 

 

Jersey_2

 

A la remise en route, la plage reste jolie avec ses couleurs de mer verte, de ciel gris, ses mouettes pataugeantes, son canard de mer et son bateau jaune. Puis nous montons au cimetière marin. De là nouvelle escalade forestière vers le belvédère au-dessus de la baie de Beauport. C’est ici que Miss Ampoule jette l’éponge ! Il faut qu’elle s’allonge sur l’herbe, mette les pattes en l’air et elle demande à retourner sur la route B45 pour choper un bus et revenir à la case départ sans toucher 20 000 £. Ca va pas la tête ? Je la menace de publier la photo de ses jambes sur Internet si elle ne change pas de discours et, superbement généreux bien que non natif du signe du lion, je lui accorde dix minutes de repos pendant lesquelles je m’esbigne pour photographier la baie de Beauport.

 

Finalement remise sur pied après cette partie de jambes en l’air [sic] Marina décide de poursuivre la route jusqu’au cromlech invisible puis jusqu’à la moche prison de l’île, bien moins hospitalière que le Norfolk lodge Hotel où nous séjournons depuis jeudi. Bien lui en a pris, elle souffre moins des pieds, ma belle plante ! Plus loin le sentier redevient côtier tout du long et surplombe de belles falaises mi-irlandaises, mi écossaises et mi-bretonnes car tapissées de genêts (ou d’ajoncs, je ne sais jamais lesquels piquent !). Quand nous arrivons au phare de Corbière, le soleil se lève enfin, le ciel se dégage et la récompense est là : nous achetons une glace à la cerise noire (black cherry) pour elle et une à la noix  de coco (coconut but with a curious saveur of fruits de la passion !) pour moi. « Beware of the seagulls ! » nous conseille le marchand qui ne fera jamais fortune puisque ces deux glaces ne nous coûtent que 2,80 £. « Les mouettes ! » Ah bon ? Elles attaquent en piqué comme celle de Gaston et vous piquent le cornet ou bien elles déposent un gateau sur la cerise ?

 

 

Jersey_3

 

Courageusement, malgré la présence toute proche d’un arrêt de bus, Epouse-courageuse-qui-marche-sur-des idées-géniales-de-bandes-dessinées m’accompagne sur la Corbière walk. Sur le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer vers Saint-Aubin il y a maintenant un joli chemin de terre bordé de pins et écrasé de soleil revigorant.

 

Nous n’irons cependant pas jusqu’au bout. Après avoir longé un terrain de golf et croisé d’étranges fleurs oranges, nous bifurquons après le Clos des sables, prenons la petite rue des Mielles et revenons à Red Houses où nous trouvons un arrêt de bus. 8 minutes après, le véhicule bleu stoppe à notre hauteur. Pour trois livres en liquide, le chauffeur nous ramène à Saint-Hélier. Il n’a pas l’air bourré comme ça mais il l’est : il roule complètement à gauche tout au long du trajet, ce fou ! Heureusement, en face, les autres ont bu aussi et font pareil ! Ca fait peur, quand même !

 

Il nous dépose devant la Frégate, nous rentrons nous écrouler et nous doucher à l’hôtel. Le soir à la pizzeria « Express », dans une ambiance « sortie en famille du samedi soir » je me régale d’une Four seasons en hommage à Antonio Vivaldi qui fut longtemps mon compositeur préféré avant que je ne devienne fan invertébré de la plus baroque encore Iowagirl. Bien que cela ne soit pas très diététique, je goûte à une Péroni Gran riserva, une bière italienne qui ressemble un peu à la Leffe et que je recommande à Walrus pour patienter pendant les pauses trilili de Madame ! Attention, les gourmand(e)s ! On ne sert pas de desserts dans les restaurants de Jersey le soir ! Même aux gens qui ont marché 22 kilomètres !»

 

Voilà ! Quand le radio-réveil a sonné, il m’a tiré de mon paradis perdu (lost paradise !) et de mes vannes à deux balles pour me faire entendre la dernière saillie de M. Heurtefoi. Hélas pour moi, il fallait que je retourne dans la réalité, chez M. Hajtyla et chez Mme Yonyon, avec, pour résister toute une sainte journée, le seul soutien solidaire de Stella Monétoile, ma voisine hypotendue chez qui je vais prendre ma pause-pomme.

 

Madame Yonyon ! C’est l’exemple type de ce que je dénonçais gentiment au début ! Elle le sait bien pourtant que je suis un fou de Venise ! Il y a des calendriers pleins de gondoles partout sur les murs de mon bureau ! Eh bien pensez-vous qu’elle aurait pris ne serait ce que trente secondes de son temps pour me raconter son séjour de cette année au carnaval de la cité des doges ? Que Tarchinenni, comme on dit chez Exbrayat !

 

Et Brice Heurtefoi ! C’est peut-être un homme exquis dans le privé bien que, je le vois d’ici, certains étrangers sans papiers parmi vous me semblent en douter. Lui, tout ce qu’il trouve à me dire ce matin c’est qu’il songe à repousser plus loin encore l’âge du départ à la retraite !

 

M’enfin Marina, explique moi ! Moi, Joe Krapov, je ne comprends pas tout ! Pour combler le déficit de l’Etat et le trou de la Sécu, on ne pourrait pas plutôt mieux partager les richesses, piocher dans les milliards à Total ou dans ceux de Carcopino qui rachète les palais de Venise pour y exposer ses croûtes ? Ils en font quoi, à part ça, de leur pognon, tous ceux qui en ont ? Tu dis ? Ils le planquent ! Où ça, que je fasse un casse ! Dans des paradis fiscaux ? Mais où ça donc ? Quoi ? A Jersey ?

 

Waooh ! A Jersey !

 

OK, je n’ai rien dit, rien écrit.

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15 juin 2009

MAP offre sa tournée, mais qu'a-t-elle mis dans nos verres ?

15juin

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus, Moon, Poupoune, PHIL, Vegas sur sarthe

15 juin 2009

Dominique (Moon)

Il n’y avait que trois endroits où je n’aurais pas voulu être.

Chez ma mère à Charleville :

« Je m'ennuie beaucoup, toujours ; je n'ai même jamais connu personne qui s'ennuyât autant que moi. »

A Louxor dans le temple avec Philippe.

« Je n’écrirai plus sur les murs qui virent la majesté. »

A Ashoqa, pas loin de Kandahar, le jour où on a découvert les pendaisons.

« Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées, un morceau de chair tremble à leur maigre menton »

Mais aujourd’hui, je n’étais pas loin d’en ajouter un quatrième. Celui où je me trouvais.

Au moment où le réveil avait sonné, j’avais regretté d’avoir accepté ce voyage.

Ce voyage à Coëtquidan qui avait décidé de ma vie aujourd’hui…

Bien entendu la carrière militaire avait toujours été une éventualité pour moi, papa était le héros de mon enfance et ses missions, ses départs, ses retours avaient rythmé mes jours et mes rêves de fillette.

Mais le commandement… Qu’est-ce qui m’avait pris ? Qu’est-ce que j’allais faire avec ce régiment qui n’avait jamais vu une femme à sa tête ? Comment allaient-ils me regarder et quels murmures allais-je entendre dans mon dos ? Aurais-je encore à prouver qu’on peut être une femme de rigueur sans être agressive ?

Que dirais-je à tous ces journalistes qui s’extasieraient sur mon parcours ?

Qu’est-ce que j’allais surtout dire à tout le régiment aujourd’hui pour expliquer que j’allais les mener à la dissolution en si peu de temps ?

« Vous êtes heureux d’apprendre que je vais vous disperser dans d’autres unités… »

Et si je retournais au lit me plonger dans mon beau volume de la Pléiade que m’a offert Philippe avant de partir ?  Le papier bible est si doux aux mots de Rimbaud…

15 juin 2009

de retour (Poupoune)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.

Ecrasée de chaleur malgré l'heure matinale, j'étais comme collée au matelas par la sueur. Entre le ronron lancinant du ventilateur qui ne servait qu'à brasser un peu d'air chaud et un moustique tenace que je n'avais pas réussi à tuer, je n'avais pour ainsi dire pas dormi.

Je me suis extirpée du lit avec lenteur, comme dans du coton, le moindre de mes gestes nécessitant un effort dans la moiteur de cette chambre d'hôtel miteux.

J'ai essayé de me rafraîchir sous le fin filet d'eau qu'offrait la douche, mais en vain. A peine sèche, j'étais de nouveau humide de sueur. J'ai enfilé une robe légère, noué mes cheveux sur ma nuque et je suis descendue déjeuner.

Je me suis installée au bout d'une grande tablée de touristes fraîchement débarqués avec qui j'ai échangé quelques mots polis et je me suis forcée à manger un peu de pain sec et de beurre rance, que j'ai fait passer avec du mauvais café.

Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui m'avait poussée à accepter de venir... Dix ans avaient passé et je m'étais juré de ne jamais remettre les pieds ici. Il avait pourtant suffi d'un coup de fil.

J'ai décliné les offres de chauffeurs de taxi plus ou moins autorisés qui se proposaient de m'emmener à peu près n'importe où et je suis partie à pieds.

Dix ans, mais rien n'avait changé. Les routes poussiéreuses, les trottoirs inexistants ou défoncés, les étals de viandes côtoyant ceux de vis, boulons et autres écrous graisseux, la cahute branlante du coiffeur adossée au maquis où l'on n'est jamais sûr de trouver une boisson fraîche... et le bruit, le monde, l'effervescence, malgré le poids écrasant d'un soleil déjà de plomb.

Dix ans, mais je n'avais pas oublié le chemin du commissariat. Je croyais avoir pourtant réussi à tout oublier de cette histoire, mais à peine avais-je entendu l'écho caractéristique quand j'avais reçu l'appel que tout m'était revenu. Notre décision précipitée de partir, la préparation hâtive du voyage, notre arrivée et nos premiers déboires à la douane, qui n'avaient entamé ni notre bonne humeur ni notre soif d'aventure. Et puis ce fameux jour où on était partie chacune de son coté... on devait se retrouver à l'hôtel. Je ne l'ai jamais revue.

Ça avait duré des semaines. Chaque jour je m'étais rendue au commissariat, j'avais raconté mon histoire des centaines de fois, passé des heures, dégoulinante de sueur dans une pièce où il devait faire cinquante degrés, à ne reconnaître personne sur des centaines de mauvaises photos qu'on me montrait, rien. J'avais cru que je ne rentrerais jamais, mais les flics avaient fini par me laisser repartir, en promettant de me contacter s'ils avaient du nouveau.

Dix ans.

La communication avait été très mauvaise, mais j'avais compris qu'ils voulaient que je revienne.

15 juin 2009

Le canal du centre (Phil)

Lucie est venue me chercher hier et nous sommes rentrés à la maison. Je suis heureux de me retrouver chez moi, même si je sais que plus rien ne sera comme avant.

 

Ce matin, je me suis réveillé de bonne heure. J’entendais les hirondelles s’affairer dans leurs nids accrochés sous l’avancée du toit, j’entendais les merles chanter leurs éphémères victoires sur le cerisier. Lucie dormait près de moi et ému, je me laissais bercer par le doux chant de sa respiration.

 

Au moment où le réveil a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce voyage.

Mais je dis n’importe quoi, bien entendu. Je n’ai pas eu à proprement parler à accepter le voyage. Cette entreprise inconsidérée, c’est juste ma petite voix interne, ou mon petit doigt, c’est comme on veut, qui me l’a suggérée. Et puis il est bien temps de me lamenter, maintenant que ça fait des semaines que le voyage est terminé.

 

C’était donc il y a des semaines. J’étais seul à la maison, Lucie étant partie pour quelques jours à Montmorillon, chez son amie Karine. Ne me demandez pas pourquoi cette dernière s’était retirée dans un patelin pareil, je n’en ai aucune idée. Lucie m’avait téléphoné dans la soirée. Elle m’avait raconté des choses anodines sur le contenu de ses journées là-bas, et à vrai dire je n’avais aucune idée de ce qu’elle y faisait. Ceci dit, j’ai toujours eu confiance en elle, et aucun soupçon de tromperie ne m’était venu à l’esprit. N’empêche que Lucie me manquait.

 

Après qu’elle avait raccroché, je m’étais accordé un petit remontant sous la forme d’un peu de schnaps dans ma tasse de café, dans le fond de laquelle séchait un reliquat de sucre cristallisé. Oui, bon. Le terme « un peu » est assez relatif, je sais. J’avais un peu rempli la tasse, en fait. J’écoutais Gerry Mulligan quand, sans qu’il y ait un rapport bien évident, je me suis mis dans l’idée de chercher la dernière revue de décoration que Lucie avait achetée en même temps que sa feuille de chou mensuelle. Et c’est en farfouillant de le porte-revue que je suis tombé sur la plaquette. Et que les bras m’en sont tombés. Il se trouve qu’à Montmorillon, obscure sous-préfecture du Poitou, est organisé tous les deux ans au mois de juin un salon du livre. J’avais en main la plaquette présentant la troisième édition de cette auguste manifestation et je me suis dit que Lucie avait certainement dû y faire un tour, vu qu’elle était sur place à la bonne date. Par curiosité j’ai ouvert le dépliant pour voir quels auteurs pouvaient bien se rendre dans un trou pareil, et j’ai été assez surpris d’y trouver nombre d’auteurs connus, et même certains que j’aimais bien lire, et d’autres moins connus, et c’est là que j’ai eu un choc.

 

Je me suis frotté les yeux. Mais non, je n’avais pas rêvé. Le nom de Lucie figurait bien parmi la liste des écrivains présents sur ce salon, qui n’était manifestement pas si modeste qu’on aurait pu croire.

Je savais que mon épouse consacrait une bonne partie de son temps libre à l’écriture, c’était difficile de l’ignorer. J’aimais même la regarder écrire. Elle semblait vivre physiquement cette activité, je ne sais pas comment décrire cela. L’écriture est un combat, disait-elle parfois, et c’est exact qu’elle semblait devoir déployer un effort physique considérable. Par contre j’ignorais complètement qu’elle ait pu publier un de ses textes. Elle ne m’en avait jamais parlé, j’ignore pourquoi. Je voulais t’en faire la surprise, dirait-elle plus tard. Quand il serait trop tard.

 

Je ne sais pas ce qui m’a pris. Il y avait comme une urgence. Je voulais voir Lucie dans l’instant, je voulais la prendre dans mes bras, je voulais me noyer en elle. Je me suis mis au volant de la Golf et je suis parti. Il était plus de minuit, j’avais au minimum cinq heures de route et j’avais bu du schnaps, mais je n’en avais cure. Une petite voix interne me susurrait que je devais voir Lucie. Je n’ai pas fait attention aux paysages familiers, je ne me souviens pas clairement d’avoir passé la Saône, pourtant le j’ai fait. Je ne me souviens pas clairement d’avoir passé Montceau les Mines, Paray le Monial et Digoin. Pourtant je l’ai fait. Je me souviens que le camion qui me précédait était jaune et vert, et qu’il venait de Lyon. Je ne peux que m’en souvenir, c’est la dernière chose que j’ai vue avant de tomber dans le canal. C’est la dernière chose que j’ai vue.

 

Je ne sais pas comment je m’en suis sorti. Je me suis réveillé dans une chambre d’hôpital.

Je ne sais pas de quelle couleur en étaient les murs.

Je ne sais pas ce qu’on voyait de la fenêtre.

Je ne sais pas si l’infirmière était blonde ou brune.

Je ne sais pas la couleur des vêtements que portait Lucie. Du bout de mon index, je suivais les larmes qui ruisselaient sur son visage.

 

Ce matin, quand je me suis réveillé, je savais qu’il faisait jour, puisque les oiseaux chantaient, mais je ne savais pas si le ciel était bleu.

Je ne verrai jamais l’ordonnancement des phrases de Lucie. Je ne verrai pas s’ils ont mis une jolie illustration sur la couverture de son roman. Ce soir, quand elle reviendra de l’école, je lui demanderai de m’en lire un chapitre. 

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15 juin 2009

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage (Vegas sur sarthe)

Au delà des nuages, à bord du grand oiseau
moment de féérie mais plaisir solitaire
l'éclat du soleil mélange ciel et terre
le nouveau monde est là  mais sans toi c'est moins beau

réveil
en décalé, que fais-tu à cette heure
a force de compter le temps parait si long
sonné mon téléphone? j'ai rêvé pour de bon
j'ai hâte d'appeler Mona, mon petit coeur

regretté de n'avoir pas assez insisté
d'avoir à délaisser notre nid pour un temps
accepté pour mes fils et mes petits enfants
ce périple sans toi qui va tant me manquer

voyage qu'on fera toi et moi, promets-le

14 juin 2009

MAP offre sa tournée

14juin

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus

14 juin 2009

L'embarras du choix (Paspistache)

“Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.”

Fin

John-John Smith reposa, sur le maroquin élimé du bureau, son stylo-plume Parker — celui que son père lui avait acheté au monoprix de Saint-Symphorien-le-Château pour son entrée en 6e — . Le roman qui occupait ses jours depuis plus de huit mois était enfin achevé. Il allait pouvoir reprendre une vie sociale : aller au cinéma — tant de nouveautés lui avaient échappé — ; diner avec ses amis — il ne sortait pas de sa chambre tant que l‘œuvre sur laquelle il planchait n‘était pas achevée ; goûter les myrtilles des Vosges — il repoussait depuis trop longtemps la proposition de sa petite sœur exilée à Remiremont ; accompagner Sylvie en Toscane —elle n’osait même plus lui en parler— ; accepter cette tournée des plus prestigieuses universités européennes que son éditeur et ami tenait tant à lui voir effectuer ; traverser la Mongolie à dos d’âne avec Florence — son amie d’enfance — ; diriger la caravane qui localiserait, enfin, la météorite géante que Théodore Monod chercha en vain toute sa vie ; balayer le désert de cailloux du plateau de Nazca ; enchaîner — en costume d’époque— les périples historiques de la conquête des pôles de Roald Amundsen, Robert Peary et Frederick Cook  en une seule saison ; collecter l’intégralité des déchets spatiaux en orbite terrestre à l’aide du révolutionnaire filet en dentelle du Puy mis au point par son voisin, professeur émérite au Small House’s Institute ; au risque de voir sa masse tendre vers l’infini, accélérer l’allure, doubler l’instant T zéro et tutoyer le Grand Ordonnateur des Choses...

On frappa à la porte ; bien qu’il ne fût pas le dernier homme sur la Terre, John-John Smith sursauta. François, l’aide-soignant de jour, ouvrit sans attendre que quiconque l’y invitât :
— Votre thé, Monsieur John. J’ai pris la liberté de  remplacer les sablés bretons par des petits Lu, nous sommes en rupture de stock... vous comprenez... les vacances d‘été qui se profilent, l’inventaire... à moins que vous ne préfériez une madeleine de Commercy.
L’odeur du thé noir  chatouilla agréablement les narines de l'écrivain. Des petits Lu ? il n’en avait pas trempé dans sa boisson de 17 heures depuis le dernier inventaire, en juin de l’a
nnée précédente ; une madeleine ? c'était tentant également.  John-John Smith actionna la manette électrique de son fauteuil roulant ; le gouter serait servi près de la fenêtre : 2,50 m ; il réfléchirait pendant le trajet et annoncerait sa décision à François...

14 juin 2009

On t'a sonné ? (Walrus)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.

Parce qu'avec la manie centralisatrice des Français —et c'est pas avec Nicolas Ier, le champion toutes catégories de la Tsar Academy, que ça va s'arranger— si tu veux atteindre le pied des Pyrénées dans la journée, faut être à Paris, où mènent toutes les autoroutes, au plus tard à sept heures.

Et pour être à Paris à sept heures en respectant les arrêts pipi de Madame, tellement réguliers et fréquents qu'on en viendrait à penser que c'est Madame qui a une prostate, ben faut partir à quatre heures.

Et pour démarrer à quatre heures, avec le chargement des bagages en plus du reste dont le trilili de Madame, je vous dis pas l'heure à laquelle il faut se lever !

Voilà pourquoi au moment où le réveil a sonné, non seulement j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage, mais en prime, j'ai même pas osé regarder l'heure !

13 juin 2009

ATTRITION (Joye)


 

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté.

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté.

Au moment où le réveil a sonné.

Au moment.

 

Comme ça, je m’en allais vers un autre pays, où je ne connaissais personne, loin de tout.

Comme ça. je m’en allais vers un autre pays, où je ne connaissais personne.

Comme ça, je m’en allais vers un autre pays.

Comme ça, je m’en allais.

Comme ça.

 

Éperdument, je t’avais demandé de m’accompagner, mais sans une larme, tu m’as refusé.

Éperdument, je t’avais demandé de m’accompagner, mais sans une larme.

Éperdument, je t’avais demandé de m’accompagner.

Éperdument, je t’avais demandé.

Éperdument.

 

Et voilà que nous avons enterré tout notre amour, notre vie à deux, notre passion.

Et voilà que nous avons enterré tout notre amour, notre vie à deux.

Et voilà que nous avons enterré tout notre amour.

Et voilà que nous avons enterré tout.

Et voilà.

 

C’est ainsi que j’ai appris à vivre ma vie jour par jour, moment par moment.

C’est ainsi que j’ai appris à vivre ma vie.

C’est ainsi que j’ai appris à vivre.

C’est ainsi que j’ai appris.

C’est ainsi.

 

13 juin 2009

Au revoir

Comme certains d'entre vous le savent, j'ai des projets personnels qui me prennent de plus en plus de temps.
Tellement de temps, hélas, que je ne peux plus assurer mon rôle ici.
Je 'prends ma retraite' des défis...
Bien sûr, je repasserai, commenter et participer. Mais beaucoup moins qu'avant, j'en ai peur.

Je suis néanmoins très heureuse d'avoir pu faire ce bout de chemin avec vous. Vous m'avez tous et toutes épatée avec vos textes et vos créations, et grâce à vous, je peux assurément dire que les défis ont encore une longue vie devant eux.

Merci, et grosses bises à tous.

13 juin 2009

Consigne #65

Cette semaine, une consigne 'convenue' mais dont vous saurez sans aucun doute tirer le meilleur parti: utiliser un incipit (où vous voulez dans votre texte).

Je vous propose l'incipit suivant:

"Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage."  (La fascination du pire, de Florian Zeller).

J'espère que ça vous inspire! Envoyez vos petits bijoux à l'adresse habituelle:
samedidefi@hotmail.fr

12 juin 2009

Chez Virgibri : Dernier jour avant fermeture !

CHEZVIRIGBRIVENDREDI

Où en sommes-nous ?

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val, Plume Dame, rsylvie, Vegas sur sarthe, PHIL, Poupoune, Virgibri, Tiniak, Joe Krapov, Caro_Carito, Tilleul, Stipe, Tiphaine (bonus), MAP (jeu)

et arrivé tard dans la nuit Shivaya-warduspor

12 juin 2009

toqué ! (shivaya-warduspor)

Il avait sûrement commencé à perdre la boule depuis un moment, mais il était sûr d'avoir entendu un coup à la porte.

 

"ça se fait pas des trucs pareils, pas à moi, a-t-il aussitôt pensé. D'accord je suis encore tout chamboulé, mais non, je suis pas fou à ce point !"

 

Il aurait pas dit qu'il avait la trouille, mais il aurait pas dit non plus qu'il l'avait pas... pour tout dire il savait pas quoi penser de ce boum.
Rien ne filtrait plus dehors ni dedans, tous les sons se résumaient en ce seul : boum !

 

"C'est comme cette machine dans ma tête ! Machines sourdes et tempête... si ça se trouve, j'en ai pris un coup dans le cigare, moi. Déjà, je suis toujours en vie, mmm... boum... c'est déjà ça."

 

Il marchait seul... boum, dans cette pièce. Et son coeur battait fort dans sa tête, boum.

 

"Pour sûr, je me l'étais répété et répété... Je te survivrai, je te survivrai, je te survivrai... et ça avait marché. Mais ce nouveau boum me fait l'effet d'un nouveau coup de folie, c'est pas fini, folie, fini, ooooOOOooooh"

 

Il se mettait à entendre des boums partout... il était fou, enfin, pour de bon cette fois. Il allait pouvoir supporter cette existence de solitude et d'angoisse. Il savait qu'enfin il ne défendrait plus son bien, le cul sur la commode. Il en descendit même, d'un bond. Mais au lieu de tomber, il s'éleva dans la pièce. Pas de beaucoup, mais il avançait dans les airs, à deux doigts du plafond. Un genre de cosmonaute d'intérieur. Il lui semblait que jamais rien ne l'empêcherait plus d'aller plus haut.

 

"Je suis comme l'oiseau... murmura-t-il dans un souffle extatique en lévitant vers la porte."

 

Et là, boum !

 

"Ni une ni deux, rien compris, me suis retrouvé le cul par terre. Boum. J'avais l'air d'un con, mais je m'en foutais pas mal vu qu'y avait pu un rat pour me voir dans c'foutu bled."

 

Boum !

 

"A moins que... ?"

12 juin 2009

Souvenir d’un grand film. Lequel ? (MAP)

Dans le silence qui suivit
la grande désintégration
les cœurs des amants pétrifiés
battaient, battaient à l’unisson !


Amants


MAP

11 juin 2009

Chez Virgibri : On essaie le jeudi ? Bingo, c'est ouvert !

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

CHEZVIRIGBRIJEUDI

Où en sommes-nous ?

Statu quo :

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val, Plume Dame, rsylvie, Vegas sur sarthe, PHIL, Poupoune, Virgibri, Tiniak, Joe Krapov, Caro_Carito, Tilleul, Stipe, Tiphaine (bonus)

11 juin 2009

Deus ex machina (Bonus de Tiphaine)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce.
Il y eut un coup à la porte...
L’homme dressa l’oreille et se mit à renifler, renouant ainsi
avec une sorte d’instinct primitif.
Il y eut un second coup à la porte…
L’homme se leva et accrocha fébrilement sa main à la rampe.
Il allait ouvrir.
Il y eut un troisième coup à la porte…
La main sur la poignée, automate, fit le geste attendu.
L’homme regarda :
Juste sur le seuil, un brigadier se tenait.
Le rideau des nuages se leva.

Et le soleil, enfin, vint faire sa loge dans le cœur du dernier homme.
Pour toujours.

10 juin 2009

Chez Virgibri : Le mercredi ? Ouvert !

chezvirgibrimercredi

Où en sommes-nous ?

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val, Plume Dame, rsylvie, Vegas sur sarthe, PHIL, Poupoune, Virgibri, Tiniak, Joe Krapov, Caro_Carito, Tilleul, Stipe

10 juin 2009

Mme Dubois. (Caro_Carito)

Directement inspiré de Medium, série véhiculée par M6.

Pour les néophytes.

 

Je regarde ses traits doux, tordus par l’effroi. Je n’ai pas besoin de me tourner vers les deux hommes qui asphyxient la pièce de leurs carrures épaisses pour partager avec eux leur désarroi et leur scepticisme.

Elle secoue ses mèches blondes et prend cette expression butée que nous connaissons bien. Les autres parce qu’elle les a aidés dans toutes sortes d’enquêtes, les menant sans faillir vers une tombe, un meurtrier, une réponse. Moi, parce que je partage sa vie depuis plus de dix ans. Ainsi que trois filles, si semblables à la femme qui se tient devant moi, s’échelonnant à différents âges, de la fillette à l’adolescente montée en grappe. Sans oublier les traditionnels hauts et bas maritaux. Plus brutaux que ceux du commun des mortels. Parce que ses songes à elle sont peuplés de morts, de drames et que j'attend avec patience et désespoir que le défunt, apaisé, la délaisse, la délivrant de son harcèlement inlassable. Jour comme nuit. Surtout la nuit.

Oui, je connais bien cette lueur au fond de ses yeux. Mieux, je la déteste.

C’est Scanlon qui démarre les questions. Bille en tête, avec l’obstination pesante du détective à qui on ne la fait pas. La pièce, elle était comment. Taille ? Peinture? Elle se rappelle la couleur des murs ? Une indication, la plus infime. Une ouverture sur l’extérieur. Un bruit. Un symbole. Il la voit secouer la tête énergiquement puis le foudroyer avec cette pensée presque inscrite sur son visage : il ne comprend rien.

Puis, ce fut le tour de Devalos.

Il s’accroche à ses affaires, le proc . Il les récite comme il devait réciter ses cours, de l’école primaire à la fac de droit ou comme il noue sa cravate. Avec application et sérieux. Mais il n’y a rien qui colle. Juste des voleurs à la ramasse, un braqueur, des rixes entre bandes. Pas de meurtres bizarroïdes. Phénix est étonnamment calme en ce moment.

Moi, je me tais. Je ne fais que la regarder. Je la dévore des yeux. En fait, je n’ai jamais cessé depuis cette première fois. Elle était jeune et, moi, inconscient. Elle a vieilli. Comme moi. On vieillit toujours quand on aime de concert. Mais la flamme reste la même. Elle défaille parfois. Ou, comme en ce moment, elle crame comme jamais et rien n’a plus d’importance.

Bon Dieu, Allison. Dis-moi que c’est un rêve. Un truc en toc. Que je ne m’appelle pas Joe Dubois. Que tous les quatre. Que tous les deux, on squatte un plateau et des spots, des décors en placo et du gazon synthétique. Qu’un gars dans l’ombre va nous dire. « On arrête les gars c’est la quille on se revoit demain. »

Je te regarde détailler ton rêve. Encore et encore. Tu es seule. Dans une pièce. Il n’y a plus que toi sur Terre. Et quelqu’un frappe à la porte. Et je sens que tu as peur. Tu trembles, tu défailles. Et cette peur, elle nous colle à la peau, à Scanlon, à Devalos et à moi. Elle s’insinue avec adresse. Dans chaque pli de notre peau, dans chacune de nos pensées. Ils essayent encore un peu de trouver une affaire qui s’accommoderait de tes visions. Bientôt, ils vont essayer de croire qu’un médium, c’est jamais fiable. Mais non. Ca fait trop d’années qu’ils te connaissent. Des jours, des mois, des saisons. Comme moi. Nous savons que tes songes sont obscurs et infaillibles.

Moi qui t’aime, je suis glacé tout d’un coup. J’ai froid parce que pour la première fois, je vois l’avenir avec tes yeux. Et je suis seul dans une pièce. Le dernier des hommes. Tu n’es plus là. Ni même les filles. Pas même Scanlon ou Devalos. J’aurais jamais pensé qu’ils pourraient me manquer autant. Même l’épicier je le chercherai. Et le médecin. Tiens, je croise même ce mec qui a failli me buter et qui est mort maintenant. Tu te rappelles, pendant la prise d’otages.

Je crève de froid. Ou de peur. C’est peut-être la même sensation humide. Je ne sais pas. Surtout, je meurs de me dire que tu n’es plus là, Allison, dans mon rêve. Que tu te retrouves toute seule  aussi. Ailleurs.

Tu ne dis plus rien, mon ange. Plus personne ne parle.

Tu ne dis rien, mon ange. Et je ne peux même pas te dire, on va dormir, ça va passer.

Maintenant, il faut juste attendre. Allez viens, on rentre. Je crois que Scanlon préfère retrouver sa blonde et Devalos sa femme et ses fantômes. Allons rejoindre les filles. Après tout, il n’y a plus rien à faire. Simplement rester éveillés.

10 juin 2009

Visite nocturne (Tilleul)‏

Ne me demandez pas ce qui s’est passé… Je ne pourrais pas vous répondre !

Je vis ici depuis longtemps… Sans famille, sans amis ! J’ai juste ressenti un énorme tremblement de terre et j’ai vu les maisons du village disparaître une à une… La terre entière a été secouée. Depuis ce jour, les rues sont désertes. Je n’ai plus de téléphone, plus d’électricité… Je suis allée faire un tour avec la voiture jusqu’à la ville voisine, tout est détruit… Seule, ma maison est restée debout ! Ca ne me perturbe guère. Entourée de forêts, je trouve du bois de chauffage pour alimenter mon petit poêle qui me sert de cuisinière. Pour l’instant, je consomme les légumes de mon potager… Je vais laisser « monter » quelques poireaux pour récolter les graines et je garderai des plants de pommes de terre pour la saison prochaine… De toute façon, la nature est un vrai garde-manger, orties et pissenlits poussent en abondance…

Quand le soleil se couche, je m’installe dans mon fauteuil au coin du feu et je lis. Sans télé, les soirées sont longues. Le silence et la pénombre ne me rassurent pas.

Ce soir, j’ai verrouillé les portes. Il m’a semblé entendre des pas… mais ce n’est pas possible puisque je suis la seule survivante ! J’écoute en retenant ma respiration. Mon cœur bat un peu plus vite. Cette fois, j’en suis sûre, il y a quelqu’un qui rôde autour de la maison… Je fixe la clinche de la porte d’entrée. Il me semble l’avoir vu bouger… Moi qui croyais que les voleurs ou les assassins avaient péri en même temps que le reste du monde, je deviens verte de peur…

Quelqu’un frappe à la porte !!... Quelqu’un qui s’éclaire à l’aide d’une lampe de poche… J’aperçois un rai de lumière qui passe par le trou de la serrure…

« Il y a quelqu’un ? Tilleul, c’est Papistache ! Ouvrez ! Je vous apporte un remède pour chasser les limaces ! »

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