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Le défi du samedi
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10 juin 2009

Le dernier homme sur la Terre (Stipe)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...

"Occupéééé !!!", hurla-t-il.

"C'est toujours quand on est aux ouaters qu'on vient vous emmerder", philosopha-t-il de par devers lui. Il est vrai qu'il avait besoin de concentration tant la position assise lui était pénible, les échardes qui lui dardaient le fessier se faisant un vicieux plaisir de lui rappeler comme il avait fini.

Les coups redoublèrent d'intensité.

"Voilà voilà, ça vient …"

Il posa son mots fléchés, se releva péniblement et enfin, prit intérieurement conscience que…

" Ben ! Je suis pas tout seul, au fait ?"

Il se renfroqua rapidement et ne prit même pas le temps de se laver les mains. Il se renifla les doigts… mouais, ça allait.

Il bobilletta la chevinette et fit connaissance avec le visage des deux toqueurs.

" Qu’est-ce que vous foutez chez moi, les frères Ducond et Ducont ? "

Celui qui portait le plus une cravate des deux entreprit la parole :

" Nous avons dongué à la porte et comme ça ne répondait pas, on a deviné que vous vous cachiez alors nous sommes entrés. Et nous vous avons trouvé derrière cette porte.

- Ah ouais, carrément… Et qu’est-ce qui vaut que vous veniez me troubler les urines ?

- Monsieur, vous avez entendu parler de Jésus-Christ ? ", demanda celui des deux qui portait un nœud papillon par rapport à l’autre.

Merde, les Jehovah !

" Ben oui et non. Ca dépend, c’est pour quoi ?

- Monsieur, nous sommes venus vous annoncer que le Seigneur est redescendu sur Terre afin d ’instaurer le Paradis Eternel … "

Gnagnagna, et mon cul sur la commode du salon…

"… et qu’il a puni tous les mécréants, les hérétiques, les blasphémateurs, tous ceux qui n’ont pas cru en sa parole et qui…

- Dites, les deux oisillons tombés du nid, dommage que vous ne brilliez pas autant que les enluminures de votre annuaire des apôtres selon Saint Oui-Oui. Réfléchissez un peu, les frères Lumière éteinte... A votre avis, pourquoi je suis encore ici alors qu’il n’a gardé que les gens vermoulés dans le même bois que vous ? "

Ulu et Berlu se dévisagèrent de haut en travers. Puis une ampoule cligna au dessus de leur tête. Ils émirent un "Aaaahhhhh !!!" complice, de la satisfaction de celui qui a résolu la quadrature du carré. Et ils repartirent, jubilant bras dessus bras dessous, au son de "Il est des nô-ô-tres, il a bu sévère comme les apô-ô-tres".

 

Le dernier homme sur la Terre referma la porte derrière leur départ.

Il était résigné. Ainsi donc il ne restait plus que ça ? Alors oui, en effet, d'une certaine manière il était bel et bien le dernier homme sur la Terre.

S’il connaissait Jésus-Christ ? Tu parles, un peu ! C’était même écrit ce nom là sur son passeport.

Il se dirigea vers l’armoire à pharmacie. Il en sortit un chapelet d’ail et un brumisateur d’eau bénite. Tout en se brandissant les gousses sous la vue, il s’aspergea d’eau bénite. Ses mains, ses pieds, son front se remirent à seigner. Son cœur, aussi, lorsqu’il y planta un crucifix.

Il avait pris la décision de ne pas exister, jamais.

Alors que la vie lui quittait les veines, au dehors il entendit le bruit de la déflagration.

Cette fois ci il crèverait pour de bon. Et cette fois-ci, il ne laisserait pas de témoins derrière lui.

 

 

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10 juin 2009

Erreur 403 (Joe Krapov)

dds64_erreur_403


Le site web « Le Défi du samedi » a été interdit par décision du Ministère de la lutte contre l’ennemi intérieur en raison de nombreuses plaintes et dénonciations de particuliers à l’encontre de ce groupement suspect.

 

Si vous tentez à nouveau de vous connecter à http://samedidefi.canalblog.com/ vous serez soupçonné(e) de sympathie avec cette association de malfaiteurs proche de l’entreprise terroriste.

A la troisième tentative, votre connexion internet sera définitivement supprimée et vos papiers d’identité biométrique vous seront confisqués.

 

Voici une liste abrégée des plaintes enregistrées contre le Défi du samedi :

 

Plainte contre Mme Valérie pour séquestration par M. Le Père Noël ;

Plainte contre Mme Janeczka Nina pour concurrence déloyale sur le terrain de la création artistique vidéographique assistée par boule de cristal par le syndicat des gros pondeurs de blockbusters hollywoodiens, le magazine des voyantes rimbaldiennes et la chaîne Arte réunis ;

Plainte contre M. Papistache pour non assistance à chevalier en danger de mort au bord d’un lac jouxtant son jardinet par le SAMU (ce n’est pourtant pas compliqué d’appeler le 15, surtout si le chevalier est barbu !) ;

Plainte contre M. Walrus pour propos machistes par le M.L.F. et les Chiennes de garde ;

Plainte contre Mme Iowagirl pour jet de souliers virtuels et propos anti moi-même par M. George Dobeuliou ;

Plainte contre M. Zigmund pour espionnage de la Cité interdite et jeu à la toupie de bravitude sur le sommet de la Grande muraille par le Parti Communiste Chinois ;

Plainte contre Madame MAP pour Carat-collages par le Syndicat des bijoutiers braqués d’équerre ;

Plainte contre Mme Rsylvie pour abus de couleurs psychédéliques par l’Association de défense des petits matins gris et l’Organisation des Rétines Très Fragiles (ORTF) ;

Plainte contre Mme Tiphaine pour tentative d’empoisonnement à la bière et au pot de yaourt par l’Association de défense des petits gris du matin ;

Plainte contre Madame Poupoune pour divulgation de secrets de fabrication industrielle par la Société des sérial killeuses « Bute Montmartre ! » ;

Plainte contre M. Joe Krapov pour iconoclastie Isaurienne par le Musée des Beaux-Arts de Rennes et la famille Chassériau réunis ;

Plainte contre Mme Tilleul pour grand-mamensonge publicitaire par la société Pinocchio ;

Plainte contre le Défi du samedi pour soustraction de temps de cerveau disponible au détriment de M. Coca Cola par M. TF1

Etc. Etc. Etc.

 

Si vous êtes un citoyen discipliné, une citoyenne respectueuse des règles de notre société bien policée, et que vous êtes réellement arrivé(e) sur cette page par erreur, rappelez-vous que vous pouvez nous dénoncer n’importe quel déviant, même le samedi !

 

La Police veille sur vous ! Veillez avec Elle !

 

9 juin 2009

Chez Virgibri : Également ouvert le mardi

chezvirgibrimardi

Où en sommes-nous ?

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val, Plume Dame, rsylvie, Vegas sur sarthe, PHIL, Poupoune, Virgibri, Tiniak

9 juin 2009

désolé (tiniak)

Cette fois, il était vraiment seul. Tout seul. Il le savait, l'avait souhaité ; il avait tout fait pour et ça y était. Le reste de l'humanité avait quitté la Terre, sans regret. Le reste de l'humanité, il s'en foutait. Pas plus ni moins qu'elle s'était foutue de lui, toute sa vie.
Un analyste-programmeur, spécialiste des formules infralogisticielles séquencées, c'est bien payé, mais c'est invisible. Pour une fois, cette discrétion forcée l'avait servi au comble de ses espérances. Célibataire sans enfants, bientôt sexagénaire, stérilisé à vingt-deux ans conformément à la procédure qui régissait les "boules noires", il était assis là, dans cette salle où gargouillaient les nanômes filant le long de leurs vénules derrière les revêtements muraux. Et il soupirait d'aise.
Il se rappelait avoir vaguement lu, vu ou entendu quelque chose concernant le dernier gardien du phare d'une côte ouest-européenne. Un propos avait retenu son attention : "... c'est comme dans la chanson que fredonnait ma grand-mère... La solitude, ça n'existe pas..." Il avait souri, il s'en souvenait. Cela correspondait tellement à son sentiment profond.
Oh, il avait bien éprouvé quelque amertume dans sa jeunesse, après le fiasco d'une ou deux amours fades et molles, à se retrouver seul encore. Mais ça lui avait vite passé. Assez vite, somme toute. Même le tatouage sur sa carotide, qui signalait sa stérilisation, lui était devenu proprement indifférent.
On avait peu à peu cessé de le convier de ci de là, de lui proposer un café, un prochain séminaire. Il émanait de lui une évidente solitude qui tuait dans l'oeuf toute compassion, sympathie, instinct grégaire. On l'évitait naturellement, sans calcul, et l'isolement qui en résultait lui convenait.
Peu de temps avait suffi à le rapprocher de la solution.
Il avait embobiné un technicien du programme Ultima de telle sorte qu'il fût choisi, comme par hasard, pour être le dernier "gardien du phare". Le dernier !
Le dernier vaisseau avait quitté la Terre, il y avait de cela moins de deux heures, emportant son dernier lot d'espérances humaines. Puisqu'ils étaient tous si certains de refonder leur cirque de vie ailleurs, grand bien leur fasse ! Lui était persuadé du contraire.
Il demeurerait seul sur Terre. Le dernier de ses congénères.
Il sortit une tablette et s'apprêtait à y inscrire quelques pensées, quand... mais oui ! on frappa à la porte. Ici ? Au troisième sous-sol ? Section 26, corridor 9 ? A la porte de cette insignifiante salle de régulation des flux ? Mais oui, on frappait !
L'incroyable était insupportable !
Il se leva, s'approcha de la porte vibrant sous les coups. Dans ce tintamarre, des cris étranglés, désoeuvrés; paniqués s'échappaient d'une gorge féminine et geignarde. Il y avait des "au secours", des "s'il-vous-plaît", des "répondez, je vous en supplie".
Il ouvrit.
La femme, plutôt jolie malgré son regard effaré, se confondait en excuses et explications diverses qu'il n'écoutait pas. Quand son interlocutrice marqua un temps d'arrêt dans sa logorrhée, il ne trouva cependant rien d'autre à dire que "pardon ?". Elle répéta plus sommairement dans un soupir navré :
"- J'ai raté la navette !!
- C'est bien dommage, rétorqua-t-il, plein d'une morgue désolée."

8 juin 2009

Chez Virgibri : Ouvert aussi le lundi

chezvirgibrilundi

Où en sommes-nous ?

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val, Plume Dame, rsylvie, Vegas sur sarthe, PHIL, Poupoune, Virgibri

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8 juin 2009

Un bruit... (Plume Dame)

Un bruit à la porte, comme des coups, le vent certainement : il ne peut y avoir personne, je suis la dernière femme sur terre !

Je retourne dans mes songes, je verrai ça plus tard…

8 juin 2009

On porte à la frappe (rsylvie)

"Mystère et tilleul menthe"   

10 minutes que l’eau boue dans la casserole posée sur la gazinière. Comme à son habitude, Maryse se prépare une infusion. Prendre dans le placard de droite, la jolie boite contenant les petits sachets de tilleul menthe. Dans la tasse, déposer une cuillère de miel. Celui que son vieil ami d’enfance, Paul, récolte avec soin de ses ruches. Puis attendre le chant de l’eau frémissante pour s’emparer du précieux récipient et faire couler en ruisseau, l’eau frissonnante qui ,viendra désaltérer la gorge coutumière de la douce chaleur mentholée.

Sereine Maryse s’installe confortablement dans son fauteuil. Elle étend les jambes sur le tapis. Machinalement, passe la main dans ses cheveux, et ferme les yeux, tout le corps de bien être chaviré. Elle se souvient… ces instants de bonheur quand elle dégustait avec gourmandise les coquilles caramélisées, les carambars d'antan, les coco-boërs. Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres, et nous niquaient les dents, et Les mistrals gagnants..

(T A tata !!! je pense que tout l'monde à reconnu la chanson, alors merci de mettre le ton. )

Quand, un coup à la porte !

D’un bon Maryse est debout. Dérangée en plein rêve, elle se dirige d’un pas mal assuré vers le corridor afin d’aller regarder par l’œilleton, qui ose venir s’incruster dans ses souvenirs. Au premier coup d'oeil, elle a reconnu le nouveau du rez de chaussée. L’homme au feutre gris. Celui qui vient d’emménager dans l’appartement du dessous. A peine deux semaines qu’il est arrivé, que déjà elle a remarqué les innombrables visiteuses qui s’empressent chez lui.

Pas qu’elle soit curieuse, mais un tel va et vient ne peut rester sans attirer l’attention. Alors, elle, si tranquille et routinière s’est bien aperçut qu’il se passait d’étranges choses dans l’immeuble.

A nouveau un coup à la porte !

Vite réagir, faire quelque chose se dit-elle. Mais quoi ?

doup doup doup.....DOUP !

vous qui avez invité vos amis ce soir,

et n'avez toujours rien préparer pour le dessert..

appelez Tatie Tatin au 24.04.62

et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire,

vous aurez chez vous, un délicieux gâteau "fait maison"

doup doup doup.....DOUP !

Surtout ne pas ouvrir à l’homme de mauvaise vie.

C’est un piège. Ne pas regarder,

Ne pas voir le bleu de ces yeux au travers du judas.

Non, ne plus regarder,

Résister à l’appel du bleu si frais, vivifiant comme une déferlante sur la grève.

Comme une éclaircie dans le gris du ciel.

Comme l’abysse qui appelle, et vous entraîne derrière elle.

Ne pas ouvrir, ne pas sourire…Attendre qu’il aille au diable les rejoindre. Elle n’est pas de ces couches-toi là. Qu’une simple œillade peut déstabiliser si facilement. Non, elle n’est pas de celles-là.

Maryse prête l’oreille. Nerveuse, elle cherche la clé. Adossée à la porte, les mains enfoncées dans ses poches, elle soupire. Le froid de l'objet métalique la saisit. Tourmentée, elle qui fait corps avec la porte, caresse doucement le bois chaud et puissant qui se fait rassurant. Fébrile,  elle tremble sous le réveil des sens, si longtemps endormis. Troublée, elle s’abandonne et s’affaisse lentement.

vous en avez mis du temps monsieur »

-« et oui, mon p’tit chat. Il semble qu’il n’y avait personne. C'est bien dommage, car j'aurais aimé avoir ces renseignements. Pourtant, il m’avait semblait entendre du bruit. Par contre,

quelle désagréable odeur » !

DRAME ||DRAME ||

"La nuit dernière, vers 2 h 20, une West-Cappelloise est retrouvée inerte devant la porte de son appartement. La sextuagénaire, qui demeurait au 153, rue Jean-Chocqueel, n'a pas pu être réanimée... certainement que l'autopsie nous révélera les causes du décés".

"Enfin pour terminer ce journal sur une note plus heureuse,

je vous propose la dernière composition d’un p’tit jeune qui devrait faire parler de lui".


renaud Mistral gagnant live tf1
envoyé par alber57 - Regardez plus de clips, en HD !

-"bon ben, j'y vais !"

non !!!

8 juin 2009

Le dernier homme (Vegas sur sarthe)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...
un coup pourtant léger comme un froissement d'ailes de papillon mais, dans l'absolu silence qui règnait ici, le coup lui fit l'effet d'une détonation!
Il attendit une éternité, l'oreille tendue vers la porte, retenant sa respiration à la limite de l'asphyxie; ses ongles plantés dans les accoudoirs du fauteuil lui faisaient un mal de chien et il fit un effort surhumain pour se détendre un peu. Ses pauvres muscles étaient durs comme la pierre et malgré la chaleur qui règnait dans la pièce une sueur abondante et glacée coulait dans son cou.
Dans le souffle plus régulier de sa respiration, il sembla distinguer un autre souffle, comme un écho lointain et plus aigu... mais ça ne pouvait être qu'une hallucination de plus, comme celles qui le faisaient crier certaines nuits depuis le cataclysme.

Il avait dû dormir longtemps tant la lumière du jour était faible et il se força à bouger un peu, quitta le fauteuil trempé pour déplier sa carcasse en grimaçant; dans quelques heures il pourrait sortir respirer l'air frais de la nuit et, si les fauves lui en laissaient le temps il irait jusqu'à la mare pour se laver.
Ce bruissement d'ailes lui taraudait l'esprit au point qu'il se risqua à déverrouiller la porte et l'entr'ouvrit avec d'infinies précautions...

Elle était là immobile devant lui, nue tout comme lui, un peu voutée et l'air abasourdi comme lui puisque c'était lui, enfin son sosie féminin!
Elle avait les mêmes traits émaciés et sa posture aussi, même si la poitrine était lourde et les hanches plus rondes, et il vit aussitôt qu'elle reproduisait le moindre de ses mouvements, comme si elle tenait la poignée de la porte avec lui; il pensa d'abord qu'on avait apporté ici une glace magique qui reflétait son image au féminin, mais comme il poussait un râle, la créature lui répondit par le même râle!
Il n'y avait qu'elle et lui mais il porta instinctivement une main sur son bas-ventre, et elle en fit de même.

Décontenacé, il ouvrit brutalement la porte et aboya: "Qui es-tu?"...La créature répondait "Qui es-tu" d'un même timbre de voix, la même intonation; il était face à un clône et si cette explication lui semblait la plus rationnelle, elle ne le rassurait pas pour autant.
L'homme s'était habitué à sa solitude et l'idée de partager avec soi-même lui faisait peur; et puis partager quoi? ses maigres vivres, l'eau de la mare et l'unique fauteuil de cuir?
Comme il s'avançait sur le seuil de la porte, il eut soudain envie de toucher cet autre soi, et avança la main vers elle, ce qu'elle fit aussi; une même lueur d'incrédulité brillait dans leurs yeux, le battement des paupières, jusqu'à la respiration étaient semblables.
Alors son index effleurant l'index, il y eut un chuintement étrange comme une baudruche qu'on dégonfle, la créature se volatilisa ne laissant dans la poussière que l'empreinte furtive de ses pieds... et l'homme se vit seul face au désert vide où une lune pâle vacillait.

8 juin 2009

Sous les tilleuls (Phil)

Sous des tilleuls : voici un beau nom pour un musée, écrivais-je dans le cahier rouge à spirale qui me servait de journal.
Un beau nom, assurément.
Le souvenir s’impose à moi du jour où, en tant que parent d’élève/accompagnateur bénévole, j’avais conduit un petit groupe de gamins de CM1, dont ma fille Alexia, sur le parvis de l’église Saint-Jean-de-Montierneuf, et la place embaumait alors du suave parfum du tilleul. Nous étions en juin…

Cette fois-ci nous étions dans une autre ville, ma fille avait grandi, elle passerait son bac l’année suivante, un bac littéraire avec l’histoire de l’art en option. C’est pour cette raison que nous hantions les musées. Je ne me souviens pas exactement s’il y avait des tilleuls dans les environs. Le musée portait ce nom, c’est tout.

… Nous nous sommes glissés entre deux groupes bruyants de touristes allemands en culottes courtes, et nous avons fait la queue pour entrer…

Comment sais-tu qu’ils étaient allemands ? M’interrogeait Alexia qui lisait par-dessus mon épaule.
Je lui adressai un regard vigoureusement réprobateur, car je n’aime pas qu’on lise ce que je suis en train d’écrire, et je condescendis, légèrement pontifiant, à répondre à sa question : parce qu’ils parlaient en allemand, tu devrais bien le savoir (et disant cela, j’étais atterré par sa quasi nullité en langues), et aussi parce qu’ils portaient des culottes courtes et des sandales (du moins les touristes allemands mâles), c’est une sorte d’uniforme, tu vois.

…Je m’inquiétais un peu, car j’avais en mémoire bon nombre de musées parisiens où non seulement il faut faire la queue parfois pendant des heures pour entrer, mais de plus, une fois à l’intérieur, on est victime de la bousculade et de l’omniprésence des audio-guides.
Heureusement, ici, rien de tel. Les groupes de touristes allemands en culottes courtes s’égaillèrent en sous-groupe jacassants que nous croisions un peu partout, mais nous étions loin du harcèlement que j’avais redouté, notre espace vital étant peu ou prou préservé.

La visite du musée sous les tilleuls, je la recommande vivement, parce qu’elle fut pour nous absolument passionnante. A commencer par l’exposition temporaire d’œuvres de Jean Dubuffet (ce qui avait attiré Alexia qui avait eu droit à un exposé sur ce peintre durant l’année, ses cours d’histoire de l’art semblant étrangement orientés vers le contemporain). Puis nous sommes montés à l’étage où nous avons vu divers objets anciens. Personnellement j’étais captivé par une magnifique collection de poêles en fonte ornés de faïence, dont ma fille se fichait éperdument. Quand j’en eus assez, je déclarai qu’il nous restait à voir la pièce maîtresse du lieu, le fameux retable.

Un retable ? S’inquiétait Alexia, l’air de me signifier qu’elle n’aimait pas les vieux trucs.

En fait nous ne fûmes pas déçus. L’objet était splendide, merveilleusement audacieux pour une œuvre réalisée au quinzième siècle (il me semble). Je ne m’aventurerai pas à chercher à le décrire, je m’en sens bien incapable. Nous étions assez fascinés par ce qui était peint derrière. Alexia m’a montré le panneau de droite : on dirait l’apocalypse, avança-t-elle d’un ton hésitant. Tu crois ? Disais-je. Je dois avouer que ni elle, ni moi, ne connaissons grand-chose à la religion et à ses représentations, c’est comme ça, mais il me semblait, et je le lui disais, que j’y voyais plutôt quelque chose comme la résurrection. Eh bien, moi, j’y vois l’apocalypse, insistait-elle. Sur ce elle s’avançait dangereusement vers la chose avec dans l’idée de faire toc-toc parce que tu vois ça s’ouvre ou ça se ferme comme une porte. Je parvins à réfréner ses impulsions blasphématoires, n’ayant pas envie de me retrouver expulsé du musée, embastillé pour dégradation d’œuvre d’art et que sais-je encore pour une simple lubie d’adolescente. Pour faire diversion, je lui demandai, en admettant que le panneau droit du retable soit une porte et représente l’apocalypse, ce qu’il pouvait bien y avoir derrière.
Derrière quoi ?
Derrière la porte, bien sûr.
Euh…. Je ne sais pas.
Et voila : aucune imagination, ma fille. Cherche bien…
….
….
Non, non, je ne vois vraiment pas…
C’est pourtant facile : des touristes allemands en culottes courtes !

Pfffff Papa !
Alexia haussa les épaules.

C’était pourtant vrai.

8 juin 2009

It’s a man’s man’s man’s world ? (Poupoune)

Il s’était habitué au silence de ce monde d’après. Lui-même évoluait désormais sans bruit. A peine percevait-il occasionnellement le souffle du vent dans les lointains feuillages. Alors ce coup à la porte lui fit l’effet d’un coup de masse. Il ne sursauta pas, il bondit littéralement, se plaqua contre un mur et resta ainsi immobile, le souffle court et le cœur battant à tout rompre, pendant ce qui parut une éternité. Lorsqu’il fut calmé, il se munit d’une arme de fortune et alla doucement ouvrir la porte. Personne, évidemment. Des mois qu’il errait seul dans ce monde dévasté sans croiser le moindre être vivant, ni homme, ni animal, alors qui serait venu frapper à sa porte ?

Il chassa l’incident de son esprit et l’avait presque oublié lorsqu’il entendit un nouveau coup, suivi d’un second. Cette fois il fondit sur la porte et l’ouvrit d’un coup, sur rien. Il regarda de tous les cotés, fit le tour de la maison, mais rien.

Dès lors il ne se passa plus un jour sans que des coups soient donnés à sa porte. Il devint de plus en plus vigilant, posa des pièges, passa des journées entières aux aguets mais rien. Il ne sut jamais.

Il commença à perdre la raison au bout d’une dizaine de jours. Le manque de sommeil ne favorise pas la tranquillité d’esprit. Il avait l’air hagard. Au bout de quinze jours il cessa de s’alimenter. Une chance, pour lui, il eut un sursaut de lucidité et se suicida la troisième semaine.

 

Je reconnais que je n’ai pas été sympa. J’aurais pu m’y prendre autrement. Mais ce monde d’après est d’un ennui… J’ai vu là l’occasion de me distraire un peu. Ses airs supérieurs et sa façon de se sentir investi d’une mission, « oui, moi, voyez, je suis le dernier homme sur terre, gna gna gna »… il m’agaçait !

Alors oui, j’aurais pu m’en débarrasser plus rapidement… Mais je suis la dernière femme sur terre et en aucun cas je n’aurais accepté de la repeupler avec ce type.

8 juin 2009

Le dernier homme (Virgibri)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...

Dans un premier temps, il crut avoir mal entendu. S’être trompé. D’un geste lent, il se tourna, sans un bruit.

Le coup recommença.

Stupéfié, l’homme s’approcha d’un pas lourd et tremblant. Il fut si lent encore, que, pour la troisième fois, on frappa à nouveau. Les coups étaient secs, rapides, nets. Aucune hésitation dans le geste.

Enfin parvenu à la porte, la main sur la poignée, l’homme sentit une goutte de sueur s’insinuer dans son dos et glisser le long de sa colonne vertébrale. Pourtant, il se sentait glacé.

Il tourna la poignée. Sa main moite collait à celle-ci.

Il entrouvrit la porte.

Personne.

Personne n’était visible.

En revanche, ce que l’homme laissa perplexe, ce fut la pluie. Il pleuvait de grosses gouttes abondantes et irrégulières. Il se retourna avec précaution, et vit dehors, par la fenêtre, un soleil éclatant…


 


Comme il est stupide, celui-là ! Quel spécimen !

D’un autre côté, il est drôle. J’adore lui faire des farces. Certes, j’y suis allé un peu fort avec la fin de son monde… Mais le coup de la porte ! Qu’est-ce que ça me fait rire ! J’en pleure à chaque fois…

Au moins, maintenant, les Hommes ne me font plus pleurer de désespoir…

7 juin 2009

Chez Virgibri : Ouvert le dimanche

_Caf_

Où en sommes-nous ?

Walrus, Zigmund, MAP, Tiphaine, Alice, Moon, Joye, Val,

7 juin 2009

6 mai 2012 (Alice)



En ce dimanche printanier,  nous étions plusieurs millions à attendre les nouvelles avec angoisse.
A vingt heures précises, le visage du petit inquisiteur apparut sur l’écran…

7 juin 2009

HIBAKUSHA (Joye)

Keiko ajusta soigneusement l’obi de son kimono noir et blanc ce splendide matin calme d’août. Il était déjà 8 h 13 et si elle ne se dépêchait pas, elle serait en retard pour ses cours à l’université d’Hiroshima…

Image

7 juin 2009

Apocalypse Nan (Val)

Lorsqu’elle a réalisé qu’elle était la dernière personne sur Terre, elle ne l’a pas supporté. La seule idée d’une vie de solitude lui était insoutenable.

C’est dans sa baignoire que ses semblables l’ont retrouvée au petit matin. Ses veines étaient tranchées et son corps blême baignait dans son sang.

Les drames les plus épouvantables ont souvent pour origine un simple malentendu ou encore une terrible méprise.

7 juin 2009

Chère maman (Tiphaine)

Chère maman,
J’espère que tu vas bien…
Je ne sais pas pourquoi j’écris ça.
Mais qu’est-ce que je pourrais écrire ?
Et à qui ?

Chère maman,
Tu me croiras pas, aujourd’hui, j’ai aperçu un morceau du soleil ! je te jure ! Je me souviens de ce samedi où tu étais dans le jardin, tu as crié, nous sommes sortis, tu montrais le ciel du doigt, nous avons levé la tête et nous l’avons vu, c’était la première fois…

Chère maman,
Mon ordinateur me dit que je peux obtenir de l’aide pour rédiger ma lettre mais je ne sais pas à quoi ça sert puisque personne ne lira jamais cette lettre…

Chère maman,
Y’ avait des serpents qui sortaient des robinets parfois, l’eau était rouge, tu te souviens ?
Papa enfilait ses gants pour ne pas se faire mordre et essayait de leur tordre le cou mais c’est mou un serpent, et puis ça n’a pas de cou…
Et Elise qui riait parce qu’elle avait pris un bain rouge, elle disait : « je saigne ! », « je saigne ! », et on faisait semblant d’avoir peur pour lui faire plaisir…

Chère maman,
J’ai rêvé de la finale cette nuit. On était dans la salle des citoyens, je ne sais plus qui jouait, ils couraient après un truc rond, et ça criait autour de nous.
Pourquoi est-ce qu’on regardait ça ?
Je crois qu’on avait peur et qu’on voulait oublier.
Oublier quoi ?

Chère maman,
Je n’arriverai jamais à écrire cette lettre.
L’imprimeuse ne marche plus depuis longtemps de toutes  façons.
Et tu n’as plus d’adresse…

Chère maman,
Le réveil dit que j’ai 123 ans aujourd’hui.
C’est vieux, non ?
Je ne me souviens plus…

Chère maman,
J’ai fini toutes les conserves que tu avais entassées dans la cave.
J’ai encore faim…

Chère maman,
J’ai fini papa salé et bientôt j’aurai fini Elise que tu avais mise dans le congélateur.
J’ai toujours faim…

Chère maman,
Tu avais dit que tu allais chercher un paquet de cigarettes, j’ai vérifié, ça fait longtemps qu’on n’en vend plus du tabac, c’est mauvais pour la santé.
Tu fumais ?

Chère maman,
Y’a plus personne ici.
Je m’ennuie…
J’ai tellement fin.

7 juin 2009

Après … (MAP)

Après la grande EXPLOSION

 

_Apr_s1

 

 quelques feux follets subsistèrent

 

 _Apr_s2

 puis lentement disparurent

_Apr_s3

et le silence emplit l’univers.

_Apr_s4

MAP

7 juin 2009

Le dernier homme (Moon)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...

Tétanisé, lui qui avait bien compris que cette bombe à plasma ne pouvait avoir laissé beaucoup de vie sur la planète, il n’osait bouger. Il pensa que le vent avait soulevé un débris… Il resta assis triturant les cordons de sa combinaison. Il regrettait tellement son expérience… Bien sûr, ses théories étaient ainsi avérées mais avec qui partager ce triomphe maintenant ? Le prix de sa certitude était une épouvantable solitude.

 

Le bruit sur le devant du laboratoire se répéta. Cette fois, il sursauta !

 

Ce ne pouvait être une coïncidence. Il se leva, monta le bouton de volume du micro extérieur et entendit une sorte de souffle, comme un halètement… et un piétinement lourd.

 

Les caméras extérieures du laboratoire avaient été soufflées et seul le micro avait résisté. Il ne pouvait donc pas voir de quoi il s’agissait.

 

Le son qu’il entendait lui était pourtant familier mais la grande confusion dans laquelle l’explosion l’avait plongé l’empêchait de lier ce bruit à une quelconque réalité.

 

Il passa 4 ou 5 minutes à écouter et quand il comprit, incrédule, il se dépêtra de sa combinaison, passa sous le portique anti-radiations et ouvrit le sas. Il s’attendait à ressentir des effets secondaires, des fourmillements ou des maux de tête mais rien ne semblait se passer de tel. Il courut presque jusqu’à la grande porte, tourna le volant de déverrouillage et tira vers lui le lourd battant.

 

C’était bien ce qu’il avait supposé : un cheval se tenait là sur le porche bétonné, sellé, hagard et écumeux.

 

Comment diable avait-il pu survivre ?

 

Richard tenta de l’apaiser en tendant la main vers son chanfrein. L’animal recula brutalement prêt à se cabrer. Richard sifflota comme le faisait son grand-père à l’écurie. Le cheval tourna ses oreilles et sembla revenir à la conscience. Richard avança vers lui très doucement et lui flatta le col. Il lui fallut une demi-heure pour l’apprivoiser et, à ce moment-là, il put le monter.

 

L’animal partit alors ventre à terre et Richard fut bien obligé d’oublier les belles attitudes apprises dans son enfance. Il se vautra sur le dos du cheval et accroché à la crinière, il ferma les yeux pour ne pas voir les obstacles qui fonçaient vers lui. Le galop dura très longtemps aux yeux de Richard qui pensait idiot de mourir maintenant d’une chute de cheval.

 

Mais la bête, épuisée sans doute, s’arrêta devant un autre bâtiment du campus, déserté de toute vie lui aussi. Richard descendit avec bonheur, étonné une fois de plus d’avoir survécu et s’approcha de l’entrée du pavillon. Il lut : Unité de Cytologie. Son cœur se mit à battre à toute allure tandis qu’il poussait la porte… Une idée venait de lui traverser l’esprit. Il entra dans les chambres froides qui avaient continué de fonctionner et trouva ce qu’il supposait être là : un grand container cylindrique étiqueté  « stockage d’ovules ».

 

Une nouvelle série d’expériences allait être nécessaire mais lui seul serait le cobaye cette fois…

_spermatozo_des

6 juin 2009

Et... (Walrus)

Vous êtes bien, seul au milieu d'une sorte de paradis, les doigts des pieds en éventail. Vous pensez : "C'est la félicité totale, rien ne peut arriver, jamais !"

C'est à cet instant précis qu'une créature inconnue aux longs cheveux et aux formes avenantes s'avance vers vous, sourire aux lèvres, une pomme à la main...

6 juin 2009

Anny verse R. (Zigmund)

C’était peut être son anniversaire, impossible de le savoir avec exactitude, mais l’heure était venue pour le cadeau qu’il s’était réservé pour lui tout seul.

Depuis longtemps les saisons avaient disparu, et  les aliments déshydratés  étaient le lot de chacun. Encore heureux qu’il y aie de l’eau.

 Fébrile, il fouilla dans son coffre fort pour s’offrir un luxe inouï, impensable. La boîte était à sa place cachée là, juste derrière les lingots. L’eau  frémissait dans la bouilloire, et lui, les lunettes embuées d’émotion, humait le contenu de la boite, la dernière venue de Colombie,  achetée à prix d’or en contrebande. Sur la table, il déposa sa tasse préférée, celle qu’il ne sortait qu’une fois l’an, et la remplit du breuvage noir juste filtré. Avant de déguster, respirer encore, s’imprégner une dernière fois de cette sublime odeur. Puis savou..Dring !!!

A la porte, un importun sonna, il alla* l’éconduire rapidement…

Pas assez, malheureusement…

En son absence, Anny, sa nouvelle gouvernante, béotienne et ignare, quoique bien intentionnée, avait ajouté, ( hérésie suprème) dans le liquide sacré, « histoire de donner du gout », une  cuillérée de chicorée déshydratée…

 

Zigmund

*J’avoue avoir eu la flemme de vérifier le passé simple d’éconduire (il l’éconduisit, I presume)

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