Même pas peur !
Venise ; Tendreman Spice ; Vegas sur sarthe ; Joye ; Mamido ; Lorraine ; MAP ; The Unknown ; trainmusical ; titisoorts ; Sable du temps ; Sebarjo ; Walrus ; Captaine Lili ; Adrienne ; Joe Krapov ; 32Octobre ; rsylvie ;
Venise ; Tendreman Spice ; Vegas sur sarthe ; Joye ; Mamido ; Lorraine ; MAP ; The Unknown ; trainmusical ; titisoorts ; Sable du temps ; Sebarjo ; Walrus ; Captaine Lili ; Adrienne ; Joe Krapov ; 32Octobre ; rsylvie ;
Dans la nature rien ne frappe plus vite qu’un serpent.
Le mouvement est rapide au point d’être impossible à observer.
J’ai donc fait un serment à vie de me maintenir éloigné de tout ce qui est dangereux.
J’ai donc annulé mes conférences en centre Afrique, en Guyane et dans toute l’Asie.
Ainsi j’ai évité l’étranglement par un python royal ou l’attaque par surprise d’un serpent tigre.
Au début j’ai fait de gros efforts dans les parcs zoologiques, car j’ai la peur facile .
On dit que les anacondas fréquentent les grandes surfaces.
J’ai donc mis sur ma liste noire les Carrefour, Inter et Super U.
Ils aiment paraît-il les zones humides.
J’ai éliminé les sorties en lisière de forêt et j’évite les marais.
On dit qu’un serpent malade est souvent de mauvais poil. Je change de trottoir quand je croise une blouse blanche.
C’est quand j’ai su que les serpents avaient une sainte horreur de l’odeur de l’alcool que j’ai pris la ferme et définitive décision de me mettre à boire.
Cognac, whisky, gin fees tout y passe !!!
D’ailleurs je pense que tout homme raisonnable devrait commencer sa journée de bon pied un verre de liqueur à la main.
J’ai peur d’avoir peur, au dernier moment malgré mes grands courages
Peur dans mes réalisations, dans ce que veux
Peur de ce que je veux
Aux moments derniers, peur d’avoir peur
Ce matin je réfléchissais au bord de la A4 - pas l'autoroute mais ma
page blanche - et j'ai soudain eu peur qu'elle ne reste vierge[1].
Il
faut dire que le nouveau Défi était salé avec des mots à rallonge qui
m'ont toujours horrifié[2] surtout quand on ne sait pas ce qu'ils
recouvrent.
Sentant l'angoisse me paralyser totalement et m'entraîner vers la folie je dois voir un médecin au plus tôt.
Je prends vite fait une cinquième douche[3] et je file à toutes jambes en évitant surtout les pistes cyclables[4].
Je
ne sais pas comment
je suis arrivé dans ce couloir sombre avec ces deux autres types et
l'idée de devoir attendre debout m'anéantit[5], d'autant qu'il règne ici
une chaleur à vomir[6].
Une porte s'ouvre comme celle d'un four en
fusion et je me sens rougir[9] jusqu'à la liquéfaction; il faut dire que
ce docteur est une docteur ou plutôt une créature déguisée en docteur
mais sans déguisement, ou alors juste une perruque rousse.
Elle pousse le patient suivant dans son antre en nous gratifiant d'un savant déhanché.
Le type devant moi a une drôle de bosse à son pantalon, j'ai toujours eu horreur de ça[11], même sur moi!
L'autre
ressort très vite - une affection bénigne sans doute - et quand la
docteur et son déhanché a disparu à nouveau, je me retrouve seul dans le
noir avec mon angoisse[12]. J'ai jamais aimé les minuteries qui
s'éteignent trop vite mais je ne sais pas si ça porte un nom.
Dans cinq minutes ça sera mon tour et
j'ai déjà peur d'avoir mal[13]. C'est mon sang qui coule comme ça?
Non, j'entends un bruit de lavabo... je pourrai peut-être reprendre une sixième douche?
Et
après? Elle va surement se servir un coup à boire. J'aime pas
l'ivresse[10], depuis tout petit j'ai jamais aimé les bouteilles[7],
surtout pas le champagne et le bruit d'explosion du bouchon[8]. Pan!
C'est la porte qui s'ouvre. "T'es mon dernier, coco".
Elle
me fait entrer et soudain j'ai peur de tout[14], de son sourire
carnassier, de ses gros seins mais elle s'en fout vu qu'elle est déjà
sur le dos à griffonner un sudoku! J'aime pas le sudoku, peur de pas
réussir... je dois faire une sudokuphobie.
Dans la grande glace au plafond il y a un type qui a la même tronche que moi, j'ai peur de lui, j'ai peur de moi[15].
Alors je fuis, je dévale l'escalier, poursuivi par le rire de la grande rousse et je déboule dans la rue comme un fou.
J'ai même peur d'avoir
peur[16] de pas avoir vu arriver le vélo...
Ici les infirmières sont aux petits soins et je suis bien traité même si j'ai peur des femmes[17].
Si j'osais j'écrirais mon aventure, mais quand on fait de la graphophobie comme moi, on n'a pas le droit.
[17]Gynéphobie
[3]Automysophobie
[16]Phobophobie
[11]Ithyphallophobie
[4]Bitrochosphobie
[2]Hippopotomonstrosesquipedaliophobie
[1]Leucosélophobie
[14]Pantophobie
[9]Éreutophobie
[12]Kénophobie
[7]uticulaphobie
[8]Placomusophobie
[5]Stasophobie
[15]Suiphobie
[13]Algophobie
[10]Ethylophobie
[6]Émétophobie
- Bonjour madame.
- Bonjour docteur.
- Et pourquoi consultez-vous ?
- C’est pour une phobie.
- Très bien. Laquelle ?
- C’est pour une hippopotomonstrosesquipedaliophobie.
- Pardon ?
- Une hippopotomonstrosesquipedaliophobie.
- Ah bon ?
- Oui.
- Depuis longtemps ?
- Oui.
- Et pour cette …euh…
- Hippopotomonstrosesquipedaliophobie.
- Oui…j’étais sur le point de le dire….quels sont vos symptômes ?
- Panique.
- Et…
- Je tremble.
- C’est tout ?
- Je ne dors plus.
- Ah ?
- Oui.
- Pourquoi ça ? Vous faites des cauchemars ?
- Oui.
- Et qu’est-ce qui se passe dans ces cauchemars ?
- Je cours.
- Pourquoi ? On vous poursuit ?
- Oui.
- Qui ?
- Eux.
- Qui eux ?
- Giscard d’Estaing.
- Oh ? Et qui d’autre ?
- Beaucoup d’autres, mais je ne sais pas qui c’est.
- Et ils vous menacent ?
- Oui.
- Comment ?
- Avec des mots !
- Avec des mots ?
- Oui, c’est horrible ! J’ai jeté mon Grand Robert à la poubelle, je ne pouvais plus supporter de le voir.
- À cause d’Alain Rey ?
- Non, à cause de mon hippopotomonstrosesquipedaliophobie.
- Mais…si vous avez peur des hippopotames, quel rapport avec les dicos et Giscard d’Estaing ?
- Docteur…
- Oui ?
- Vous savez ce que c’est, n’est-ce pas ?
- Eum…non, pas vraiment.
- Mais quel escroc ! Je m’en vais !
- Soit, madame. Mais avant de partir, éclairez ma lanterne. C’est quoi votre phobie, au juste ?
- L’hippopotomonstrosesquipedaliophobie, monsieur, est la peur des mots trop longs !
Qu’osez-vous prétendre ? Que je suis ochlophobique parce que j’ai fait une syncope dans la foule de la Fête Nationale qui m’enserrait de toutes parts ? Mais enfin, cela arrive à tout le monde ! Et n’allez pas déduire que je suis apilophobique parce que je crains les abeilles ! Je les évite, c’est tout…Oui, il m’arrive de les fuir, de taper dans les mains, d’agiter ma serviette, voire de quitter la table, mais qui ne le ferait ? L’idée d’être piquée me révulse, vous pouvez le comprendre, ce n’est pas une peur, c’est une appréhension !
Une araignée ?...Où ça ?... Grande, velue, entêtée, oui, si elle se dirige vers moi, je grimpe sur la table ! De la peur ? Vous y tenez ! Disons une sorte de rejet physique, incontrôlable, spontané et immédiat.
Soyons clairs. Pour vous faire plaisir , j’ai énuméré mes légères faiblesses, normales et répandues. Ce sont des broutilles ! Je reconnais par contre que l’ophiophobie l’est peut-être moins. L’été dernier, au Jardin Zoologique d’Anvers, j’ai rendu visite aux lions, à l’orang-outang, aux girafes, aux éléphants. Aux serpents ? Ah non ! Un lézard me fait bondir. Alors le boa constrictor, le python malais, le cribo à queue noire ou autre colubridé, très peu pour moi ! Tous prélassés derrière les vitres, dardant leur regard hypnotiseur sur le mien, rampant, sifflant, s’enroulant, tête aplatie et langue vipérine, ça c’est trop ! Ils me paralysent, me donnent envie d’hurler. Une très petite phobie, si vous voulez. Mais de la peur, non !
Car la peur, la vraie, je l’ai connue. C’était dans les Alpes d’Huez. Montée en télésiège vers les sommets, j’étais éblouie. Vers 5 H. pour rentrer à l’hôtel, attrapant de justesse le dernier télésiège, seule, je me suis sentie aspirée par la descente, les profondeurs neigeuses et brusquement l’envie insensée de sauter dans le vide m’a empoignée, impérieusement perverse, insistante, affolante …Luttant de toutes mes forces, accrochée des deux mains à la barre, les yeux fermés, je suis arrivée pantelante à bon port. A l’hôtel, j’ai croisé Yvon, le guide de montagne et lui ai raconté ma mésaventure. Il m’a saisi la main avec force : « Mais c’est le vrai vertige que vous me décrivez là. Je vous interdis d’encore emprunter le télésiège, c’est infiniment dangereux. Voilà ce que nous allons faire : pour aller vous prenez le bus, et pour revenir, chaque soir je viendrai vous chercher en voiture. Voilà ! »
Voilà ! Yvon est jeune et beau. J’ai passé d’excellentes vacances.
C'est un monsieur qui va voir un Psychiatre.
- Bonjour Docteur.
- Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous? Vous n'avez pas l'air en forme, je vous trouve plutot blème.
- Effectivement en ce moment ce n'est pas la forme, j ai du mal à dormir !
- Je vous en prie, dit le docteur ,continuez.
- He bien voilà, depuis quelques temps, je suis devenue hematophobe.
- Oui oui, la peur du sang, mais ce n'est pas très mèchant, beaucoup de personnes ont peur de leur propre sang. Cela fait longtemps que vous avez ce symptome.
- Non pas très lontemps , enfin tout est relatif.Avant, la vue du sang ne me faisait rien. Mais pour ma part c'est surtout le sang des autres.
- Cela peut effectivement être embêtant surtout si vous êtes urgentiste,medecin ou bien infirmier peut être?
- Oh non, rien de tout ça, je vis d'anciennes rentes de famille.
- Bon, d'accord, je pense qu'en dix séances, nous devrions venir à bout de ce petit problème. Nous allons établir une fiche, votre nom s'il vous plait.
- Je me nomme comte Dracula !!!
peur
j'ai peur
panique
peur bleue
noircir
peur du noir
éclairer
peur de l'ombre
se pencher
peur du vide
combler
peur
j'ai peur
vertige
peur au ventre
mains crispées
peur du ridicule
ne tue pas
qu'importe
je suis déjà morte
de peur
Comme un chant de mal d'aurore,
Perdu dans le crépuscule,
Dans mes pompes malodores,
Je me fais tout minuscule.
Comme un champ de pomm's de terre
Noyé dans une friteuse,
Dans mes p'tits souliers de vair,
J'ai la citrouille véreuse.
Refrain
J'ai la phobie des chaussures,
Aucune grolle ne me botte !
J'ai beau changer de pointure,
J'ai le Blues suede shoes qui trotte.
Ca me colle aux talonnettes,
Même dans mes charentaises,
Ca fait ting tongue, des claquettes,
Je suis bien trop mal à l'aise.
Comme dans l'été indien,
On se moque bien assez
De ma pair' de mocassins
Ca finit par me lacer.
Comme un valet de Molière,
Des pieds de nez, l'air de rien,
On me botte le derrière,
Les fourberies d'escarpin !
Refrain bis
J'ai la phobie des chaussures,
Aucune botte ne me grolle !
J'ai beau changer de pointure,
J'ai le Blues suede shoes and roll.
Ca me colle aux talonnettes,
Même dans mes charentaises,
Ca fait ting tongue, des claquettes,
Je suis bien trop mal à l'aise.
Comme dans un Picasso,
J'ai les pieds bien trop carrés,
Je m'emmêle les pinceaux,
Dans des pantoufles cubées.
Comme un retour de grand blond,
Je ne comprend rien à rien.
Je suis bon pour le violon
Dingue, tagada tsoin tsoin !
Refrain final
J'ai la calcéophobie
Ca me gratte les ghillies.
Ca m'fait Be bop a lula,
Et puis danser la Bamba.
Ca me colle aux talonnettes,
Même dans mes charentaises,
Ca fait ting tongue, des claquettes,
Je suis bien trop mal à l'aise.
Ben non : j'aime pas les cons... ils me font peur !
D'aucuns ne manqueront pas d'en inférer que je ne m'aime pas non plus.
Ils n'ont pas tort.
On ne peut pas aimer tout le monde, n'est-ce pas ?
Tu es tranquillement au jardin, dans le plaisir de la nature, et ça te tourne autour, ça bourdonne, ça vrombit, ça agace les oreilles, ça pique parfois.
Oui, la guêpe m’agresse. Et non, je ne suis pas jalouse de sa taille fine !
Le frelon est énorme et méchant.
La grosse bête noire dont j’ignore le nom, sortant de la glycine, s’approche bien trop de ma peau.
L’abeille a le mérite de fabriquer le miel.
Le bourdon bruyant et gentil aide à fleurir, certes.
Et moi, je panique.
Mon grand-père souffrait de coprastasophobie. S’il n’avait pas pu s’alléger d’un grand poids, au plus tard vers les dix heures du matin, il lui fallait quelques cuillerées de graines de psyllium dans sa soupe à midi. En vacances, la première phrase du jour était le rituel « j’ai bien su aller, ce matin, je suis en pleine forme »
Ma grand-mère Adrienne était si cancérophobe qu’elle n’osait même pas prononcer le nom de cette maladie. Mais la vierge Marie qu’elle priait tant s’est montrée bonne et l’a fait mourir du cœur. Comme sa propre mère et tous les frères et sœurs du côté maternel.
Ma mère a toujours été gravement rypophobe.
Il y avait la « loque » pour enlever les poussières des meubles, le
« chiffon » doux pour le marbre rose de Belgique, les peaux de
chamois, les plumeaux, les brosses dures pour récurer la cuisine, les
« raclettes » de deux tailles différentes... Sa rypophobie s’est
augmentée d’une sévère trichophobie depuis ce jour de 1981 où un premier chat
est arrivé chez moi. « Là, là… tu vois là ? Il y a un
poil ! Ramasse-le ! »
Ou serait-ce de l’ailurophobie ?
Mon père était capitellophobe. Avant son anniversaire, la nouvelle année ou la fête des pères, il nous prévenait toujours de ne rien lui offrir. S’il nous arrivait d’outrepasser, nous le mettions dans l’embarras, même si nous étions sûrs que ce cadeau lui plaisait. Il détestait être au centre des regards et ne trouvait pas les mots ou l’attitude qui convenaient pour remercier.
En punition de son alopophobie, mon frère est devenu chauve lui-même avant ses trente ans. Un peu comme cette pognophobe dont je ne dirai pas le nom qui déclarait haut et fort « jamais un barbu ne rentrera dans ma maison ! » jusqu’au jour où son propre petit-fils s’est laissé pousser la barbe.
Ma grand-tante Maria avait toujours peur pour son lustre, ses miroirs ou ses vitres quand on faisait sauter un bouchon de champagne. Heureusement pour nous, sa placomusophobie ne l’empêchait pas de mettre des bouteilles au frais pour le premier janvier, car son amour des bulles était plus fort que sa peur du bouchon.
Etc., vous avez compris, très certainement, sans que je vous parle encore de l’aquaphobie de mon oncle qui s’était pourtant offert un appartement à la mer ou de cette ancêtre couturière qui avait peur des aiguilles (achnophobie).
Oui moi, je le confesse, j’ai du mal à décider ce qui me rend le plus nerveuse, la vue de drapeaux (vexillophobie), trois personnes dans un ascenseur (claustrophobie), le cinquième échelon quand je nettoie les corniches (acrophobie), le soleil sur ma peau même avec un facteur 30 sous un parasol (héliophobie), une visite à la Chapelle Sixtine (ochlophobie), les vipères en Haute-Loire (ophidiophobie), les odeurs corporelles dans le métro parisien en fin de journée (bromidrophobie) ou les décibels quand je vais à une fête organisée par mes élèves (akousticophobie).
Mais je suis très copine avec les araignées, les poules et les souris, même dans le noir
Le Ciel est grand, Dieu est généreux et les toilettes sont au fond du couloir à droite. Pour autant, et c'est moi-même, Saint-Pierre, qui vous le dis, ce n'est pas forcément le Paradis tous les jours, par ici. On reçoit de ces clients ! Comme le dit parfois mon adjointe, mademoiselle Miquelon, celle qui a du chien : « Faut voir ce qui monte de la Basse-Terre vile !».
En vérité, je vous le dis, trop peu de personnes souffrent d'acrophobie et pour monter au Ciel, aucun mandataire ne tremble sur l'échelle du Dichter : tout le monde veut y grimper. On a même quelquefois de sacrées erreurs d'aiguillage. Le docteur Petiot en est une. Il a été sur terre une horrible crapule mais ici où l'argent n'a plus cours et où tout le monde a troqué son sexe, ses désirs et ses perversités contre une paire d'ailes blanches la nostalgie n'est plus ce qu'elle était et le toubib s'est bien adapté. Même s'il pratique toujours un humour sarcastique voire caustique et pourtant pas pratique pour la propédeutique, il est souvent de bon conseil.
De toute façon, aujourd'hui, au vu de la situation, je n'avais pas le choix. Madame Dolto m'a bien recommandé un certain docteur Freud mais d'après Miss Miquelon, cet olibrius ne fait pas partie de nos administrés.
- Petiot, ai-je donc dit au docteur, l'heure est grave. Dieu s'est enfermé dans son petit cabinet et il ne veut plus en sortir.
- Il y a quoi dans ces cabinets ? Des grilles de sudoku ? Des vieux « Point de vue et images du monde » ?
- C'est là qu'on archive les registres d'entrées mais j'ai regardé par le trou de la serrure, il n'y touche pas, il reste prostré, assis dans la position du Lotus bleu et il médite. Il a l'air bien sombre.
- Bon OK, on va consulter. Si ça ne vous ennuie pas, je vais d'abord me changer.
***
De fait, quand j'ai chopé Petiot, il était en bleu de travail. Depuis qu'il s'est acoquiné avec Louis Capet, ils ont monté un atelier de serrurerie. L'ancien roi lime et le caustique soude.
Il a enfilé une blouse blanche et s'est collé un bougeoir sur le front. Il a tapé trois coups à la porte.
- Monsieur Dieu ? Vous êtes là ? Vous existez encore ? Vous n'êtes pas tombé dans le trou ?
- Foutez-moi la paix, a rugi Dieu. Je n'ai pas besoin de vous, Petiot, ni de personne d'autre. Et puis d'abord je suis iatrophobe.
- Connaissant moi-même très bien mon lourd passé, je vous comprendrais presque mais figurez-vous que de mon vivant je ne vous ai rien fait, ni à vous, ni à ceux de votre confession.
- C'est du passé, n'en parlons plus. Je dis ça, c'est surtout rapport à Adam et Eve. S'ils ne s'étaient pas mis en tête de jouer au docteur, on ne se serait jamais retrouvés coincés, Miquelon, Saint-Pierre, les Archanges et moi, dans cette administration inepte à tenir des listes et établir des statistiques d'entrée au Paradis de paroissiens pas forcément tous très catholiques et malheureusement quasiment tous mélomanes...
- Je ne demande qu'à vous aider, moi, monsieur Dieu. Vous me semblez allez très mal. Pouvez vous me décrire votre saint homme ? Pardon, vos symptômes ?
- ... Et pendant qu'on bosse comme des malades, poursuit Dieu qui n'a écouté que sa voix intérieure, les bienheureux passent leur vie éternelle à chanter des inepties et à lire les magazines idiots qu'on nous envoie d'en bas !
- Ben quoi ? On l'a bien mérité, quand même, notre Paradis, non ? Si vous croyez que c'était drôle tous les jours sur Terre, fallait y rester dans votre Eden Park et montrer plus de savoir-faire policier ! Ils n'attendaient peut-être que ça, Adam et Eve ?
- Même à cette époque-là, on ne pouvait faire confiance à personne !
- En attendant vous voulez qu'on fasse quoi, ici ? Y'a même pas un jeu de cartes ! Il pourrait même y avoir 72 vierges ou 72000, vu qu'on n'a plus de sexe, ça nous ferait une belle jambe de bois, comme à Arthur Rimbaud ou au capitaine Achab. Et puis cette idée aussi, de mettre tous les bouquins au pilon !
- …
- Monsieur Dieu ? Vous m'ouvrez ? Je ne vous demande rien, moi, juste d'ouvrir la porte, la bouche et de dire « 666 ».
Le Créateur est demeuré silencieux et Petiot a établi son diagnostic en regardant par le trou de la serrure. Il est reparti chez Saint-Pierre en chantonnant le succès de Pauline Carton dans l'opérette « Pas sur la bouche ».
***
- Alors ? » a demandé Saint-Pierre.
- Alors il n'y a pas besoin d'être psychanalyste ni sorcier pour voir que votre factotum est à bout ! Ah ah !
- Pourquoi ça vous fait rire, ça ?
- Parce que « factotum est à bout » ca me fait penser à "Totem et tabou". Freud ! Freude ! Freude schönes Götterfunken Tochter aux Elyseum Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum!
- Arrêtez, Petiot ! Vous savez bien que nous autres, fonctionnaires, nous sommes métrophobes ; nous craignons la poésie. Qu'est-ce que vous me conseillez de faire pour le guérir de son coup de calcaire ?
- Je ne sais pas, moi. Payez-lui des vacances !
- Des vacances ? Où voulez-vous que je l'envoie, moi ? Vous êtes drôle, vous !
- Pas en Tunisie toujours ! Ou si, pourquoi pas ? N'importe où, du reste ! Je serais vous, je le renverrais faire un tour là en bas. Ca fait combien de temps qu'il n'est pas allé voir là-bas si j'y suis ?
- Ah ça, fait Saint-Pierre, ça fait un paquet de vos siècles ! Mais vous savez que vous n'êtes pas con, vous, quand vous voulez ? On ne saurait pas ce qu'on sait sur votre compte, on vous ferait presque confiance.
- C'est vous qui voyez. Moi de toute façon, je n'ai plus rien à vendre et j'ai du taf qui m'attend chez Loulou. Il m'apprend à fabriquer des clefs de fa !
***
En arrivant devant la porte du cabinet de Dieu, Saint-Pierre tombe nez à cul avec Louis XVI qui reluque l'Eternel à travers le trou par lequel on connaît tout. Il est en train de lui balancer sa traditionnelle jérémiade :
- Dites, Votre Grandeur, je voudrais protester une fois de plus. Je viens de recevoir un numéro de la revue « Première » Il paraît qu'il existe un univers parallèle dans lequel Marie-Antoinette ressemble à Kirsten Durst et où on bouffe des friandises à longueur de journée. Et justement, Versailles, côté bouffe ça n'a jamais été royal comme ça ! Ma Toinon à moi était moins canon. La preuve que j'avais raison de lui garder un chien de ma chienne à l'Autrichienne, c'est que vous ne l'avez pas fait grimper jusqu'ici. Tant mieux, remarquez ! Mais c'est pas pour dire, de mon vivant, j'aurais mieux aimé me fendre la pipe que la cafetière. Ca serait-y un effet de votre bonté que de m'offrir une second life en remerciement de tout ce que j'ai fait jadis pour le maintien de la royauté et de votre plus grande gloire ? Quand on voit les mini-monarques que vous avez mis sur le trône de France pour me succéder, je trouve que je n'ai pas démérité. Je ne comprends pas pourquoi ma carrière a été coupée court alors qu'il n'y avait même pas d'instituts de sondages à l'époque ! Et peut-être même que chez la mère Coppola j'arriverais à trisser jusqu'au-delà de Varennes avec ma reine ?
- Ah ben toi, mon cochon, tu as de la fuite dans les idées, décrète Saint-Pierre en lui bottant les fesses. Dégage de là, Capet, et laisse-moi causer à Dieu, on a des affaires à régler. Un voyage autrement plus intéressant à discuter. De toute façon, on t'a déjà expliqué que tu ne peux pas reprendre l'ascenseur pour retourner à l'échafaud.
Quand l'autre a dégagé tel un Ben Ali les poches pleines, Saint-Pierre reprend son souffle.
- C'est vrai qu'on n'est pas aidés ici, Seigneur Dieu, avec tous ces gens qui ont perdu la tête !
- Parce que tu crois qu'Abélard est plus supportable ? répond Dieu en sortant.
***
Finalement, Dieu a accepté l'idée de Petiot. Il a juste eu un mouvement de recul au moment de prendre l'ascenseur. Non qu'il fût claustrophobe, ça se saurait, mais parce qu'un académicien en costume d'apparat vert avec bicorne en sortait justement. Le vieux débris chantait déjà un truc qui colle encore au coeur et au corps. Et Jean Dutourd chantait : « La petite Emilie ».
Dieu souffrait réellement d'immortélophobie et même de mélophobie mais à la vue d'un tel phénomène, et sachant tout ce qu'ils avaient déjà vécu ensemble auparavant, Saint-Pierre lui attribua bien volontiers les circonstances exténuantes.
(Ceci était, bien entendu, un autre extrait de "Dieu s'ennuie le dimanche")
-« phobie » ?
Je trouvais ce petit cheveu sur la langue, si charmant.
-« Phobie, t’es où » ?
Je prenais un malin plaisir à restée cachée pendant que la petite, passait et repassait tout prés de moi. Bien tapie dans l’ombre d’une armoire ou une commode, j’attendais. Malgré les mauvais souvenirs qui frappaient la porte de ma mémoire, je restais sans bouger. Je n’aime pas être dans le noir. Dans un lieu où ne passe aucune pointe de lumière. D’autant plus, quand mon espace vital est restreint. Trop de fois, j’ai lutté contre mes démons et me suis dit qu’il n’y avait pas de raison de resté ainsi liée au passé. Mais voilà, je ne les commande pas. Je subis.
«Phobie…. Phobie ?
… hou hou phobie » ?
Mes terreurs nocturnes ayant alerté mes parents qui avaient demandé conseil au pédiatre. J’ai bien consulté un StopChocottes dés l’âge de 6 ans, mais en vain. Ainsi commençait mon parcours parmi les FameuxMeilleurSpécialoGéniousExtraSavant2laTROUILLE. Mais rien ni avait fait. Plus d’ascenseur, de métro, d’avion, de bateau, de visite des grottes de l’Escaut en famille, de galeries souterraines qui partent de la maison voisine pour rejoindre le château sur le mont de Cerisy, de col du midi pour traverser les Pyrénées, de viaduc de Milo par pure curiosité…. Car il avait été écrit sur l’ordonnance :
Rien que du grand air, les deux pieds bien implantés sur le sol.
-« Phobie ….. Phobie » !
Sont les cris de joie de notre tendre blondinette, quand elle a entrebaillé la porte. Illuminant ma vie de son sourire.
Imaginez-vous dans une boîte de deux mètres de long, sur quatre-vingts centimètres de large et cinquante de haut environ. Vous avez à peine la place de bouger vos membres, impossible de plier vos jambes, des impatiences vont bientôt apparaître sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit, seuls vos bras vont pouvoir être déplacés mais ils ne pourront pas atteindre toutes les parties de votre corps qui vont commencer à vous démanger les unes après les autres. Après que vos appels au secours se soient arrêtés, laissant place à un court instant de calme qui vous paraîtra bientôt une éternité, vous allez être écrasé par un silence totalement inconnu, sans la moindre imperfection, étouffant, oppressant, jusqu'à ce que vos oreilles s'y soient habituées et que vous commenciez à entendre le grattement des insectes qui vous entourent par dizaines, par centaines. Au bout de quelques minutes vous commencerez à vous demander si ces bestioles sont uniquement à l'extérieur ou si elles peuvent entrer et finalement si elles ne sont pas déjà à l'intérieur entrain de vous courir partout sur le corps, la figure, des milliers de petites pattes et de petites mandibules vous piquant et vous brûlant jusque sous vos vêtements. Alors vous serez pris d'une frénésie incontrôlable pour vous en débarrasser mais en pure perte car il n'y aura rien, mais vous n'arriverez pas à vous raisonner, vous vous cognerez contre les parois, vous vous écorcherez le front et les mains mais votre crâne ne sera plus qu'un boîtier électrique sans conscience, ne répondant plus qu'à des réflexes ancestraux et bestiaux, votre cerveau reptilien submergera votre néocortex. Après une heure de furie peut-être, selon votre degré de folie autodestructrice, votre humanité reprendra le dessus sur l'animal pris au piège qui quelques instants plus tôt se dévorait la patte pour se libérer. Vous serez trempés, de sueur après votre déchainement de violence mais aussi de vapeur d'eau condensée qui vous tombera dessus, goute, après goute et malgré votre calme relatif vous aurez de plus en plus chaud et votre respiration se fera de plus en plus difficile à cause de la vapeur d'eau et du dioxyde de carbone mélangés que vous rejetterez à chaque expiration. Vous vous demanderez alors combien de temps vous allez pouvoir respirer, quel volume d'air est contenu dans votre prison, combien en faut-il à un être humain pour vivre. Mais il n'y aura pas de réponses car personne ne se pose ces questions là, il n'y a que dans les films américains avec des tueurs en série qu'on voit ça mais vous y serez, vous serez celui qu'on a enfermé dans cette boite de deux cents, fois quatre-vingts, fois cinquante centimètres, soient huit cents centimètres cube, soient huit cents litres d'air environ. Vous voudrez respirez plus doucement pour économiser le précieux oxygène mais plus vous respirerez « petit » plus vous serez obligés de prendre de grandes respirations car le mélange gazeux ne sera déjà plus de l'air mais un poison sournois, inodore, qui vous piquera la gorge et les yeux, vous fera tousser et pleurer et vous endormira doucement. Après plusieurs pertes de conscience, que vous prendrez d'abord pour de petits sommes et dont vous serez tirés par de fulgurantes crampes qui vous arracheront des hurlements de douleurs, vous réaliserez que c'est en fait la grande faucheuse qui vous fait des appels du pied, vous voudrez lutter mais les absences reviendront. Vous aurez alors l'idée désespérée de vous auto-mutiler pour que la douleur vous tienne éveillé, vous gratterez, frotterez jusqu'au sang mais un être humain est incapable de s'infliger une douleur physique telle qu'elle l'empêche de dormir. Les périodes de lucidité seront dès lors de plus en plus rares et courtes, ne vous laissant le temps que de pleurer avant de vous abîmer à nouveau dans un océan de désespoir inconscient. Après une quarantaine d'heures environ, à raison de vingts litres d'air inspirés par heure pour un individu moyen, vous sentirez que votre délivrance est proche, vous l'athée, vous le sceptique, vous le converti, vous le croyant, vous bénirez le ciel et tous ses saints de vous accueillir enfin en son sein. Après deux jours de ce qui serait pour moi le pire des supplices, vous vous endormirez, recouvert de trois mètres de terre, pour ne plus vous réveiller. Vous serez mort et enterré.
Seize heures
trente. On était en Décembre, le soleil se couchait tôt.
Dans une heure le
train arriverait en gare, pour une fois, il n’avait pas de retard.
Sans plus un regard
pour le paysage, elle se replongea dans son dossier, ne pensant à rien d’autre…
… Elle travailla
avec concentration sans se soucier du temps qui passait. Le train s’engagea
dans un tunnel, sans qu’elle y prenne garde non plus. Brusquement, toutes les
lumières du compartiment s’éteignirent, la laissant dans une obscurité totale.
Elle releva la
tête, le cœur battant, et se dressa dans ce noir absolu qui l’angoissait plus
que de raison.
Depuis l’enfance,
elle vivait avec la peur du noir : la cuisinière avait cru malin de
l’abreuver de contes effrayants peuplés de monstres, d’animaux de légende qui
dévoraient les enfants. Ils accomplissaient les pires choses dans l’obscurité…
Elle se souvenait en particulier d’une histoire qui commençait par « Il y
a un loup dans ma cuisine », que la cuisinière lui avait raconté un soir
d’orage, dans la dite cuisine. Le tonnerre résonnait, les éclairs jetaient des
éclats de feu sur le mobilier, dans la pièce privée d’électricité, créant des
zones d’ombres où elle avait bien cru voir l’animal maléfique, prêt à la
dévorer.
Et lorsqu’elle
avait voulu trouver réconfort et protection auprès de son père, celui-ci, au
lieu de la prendre dans ses bras pour la calmer, lui avait déclaré, raide et
guindé, en prenant un air compassé : « il faut vous montrer
courageuse, ma fille, et apprendre à affronter vos peurs… » Puis il avait
quitté la pièce, la laissant seule avec sa frayeur qui s’était rapidement transformée en panique.
Sa gouvernante
l’avait retrouvée, recroquevillée sous la table et paralysée par la terreur.
Elle avait du la cajoler de longues heures avant de la calmer. Depuis, même adulte,
pour dormir, il lui fallait une petite lumière. Quelquefois, la lumière de la
rue suffisait… la plupart du temps, cependant, elle laissait la lampe de chevet
allumée, toute la nuit.
… Le train
continuait à rouler, dans le noir complet. Comme elle regrettait maintenant de
ne pas avoir de compagnon de voyage, dans cette voiture ! Quelle imbécile
elle avait été, tout à l’heure, de souhaiter la solitude pour ce retour chez
elle.
Brusquement, elle
se mit debout, sentant la panique de son enfance l’envahir. Mais, cette fois-ci
elle ne resterait pas tétanisée sans bouger. Elle décida d’aller vers une autre
voiture, espérant y trouver la présence rassurante d’autres voyageurs.
Soudain, elle
aperçut une lueur dansante, dans le couloir, à sa gauche. Celle-ci se
rapprochait, projetant autour d’elle des ombres encore plus effrayantes que
l’obscurité totale dans laquelle elle se trouvait précédemment. Sa panique
monta d’un cran, la ramenant aux pires terreurs de son enfance. Elle allait
crier, se mettre à courir quand elle entendit : « Je suis le
contrôleur, Madame, nous subissons une panne de courant passagère, mais nous allons très bientôt sortir du
tunnel et comme nous serons dans la périphérie de la gare de L., nous pourrons
profiter de l’éclairage extérieur en attendant que la panne soit réparée…
Est-ce que tout va bien ? » ajouta-t-il en dirigeant le faisceau de
sa lampe électrique vers son visage.
Et tandis qu’il
prononçait ces mots, le train déboucha hors du tunnel et ils se retrouvèrent
baignés par la lueur des réverbères, installés tout au long de la voie.
Se maudissant pour
sa faiblesse, la jeune femme balbutia un « oui, oui » pratiquement
inaudible en rajustant son chapeau de feutre noir, l’abaissant un peu plus sur
son visage afin de reprendre contenance et que le contrôleur ne puisse pas trop
se rendre compte de son trouble. Elle le remercia, d’une voix encore enrouée
par l’émotion puis se retourna rapidement vers son siège afin de pouvoir
rassembler ses documents de travail et les ranger avant l’entrée en gare et
l’arrêt du train.
Comme elle se rasseyait dans la pénombre, le courant revint, inondant le compartiment, d’une lumière blafarde et crue.
Si vous désirez connaître le début du voyage, il est publié sur le blog « Mille-et-une », sous le titre « Compartiment C, voiture 193 »
Huit heures, direction la grande ville,
La très grande ville,
La trop grande ville,
La ville aux mille visages.
80 kilomètres pour rejoindre mon terminus.
Tiens, le mistral s’est levé ce matin.
Prendre la direction de l’autoroute,
Prendre l’autoroute,
Les camions italiens roulent à vive allure,
Non respect des vitesses limitées,
Plus de 18 mois que le 110 est obligatoire.
Tiens, la pluie s’est mise à tomber.
Deuxième barrière d’autoroute,
Circulation dense,
Ne pas se tromper de brettelle,
Prendre la file de droite,
Continuer sur celle de gauche.
Tiens, la grêle maintenant.
Avaler les kilomètres restant,
Éviter les trois radars annoncés,
Ne pas se tromper de chemin,
L’heure avance,
Bientôt arrivé.
Tiens, plus que cinq minutes.
Quoi !
Rue barrée !
Déviation !
P…
En face la passerelle !
Obligé de l’emprunter,
Pas d’autre solution,
Tu ne t’énerves pas !
Reste calme !
Regarde en face de toi.
Prends ton élan,
Tu vas y arriver,
Reste concentré,
Elle va finir,
Ne ralentis pas.
Ouf !
Revenu sur la terre ferme,
Respirer un grand coup,
Souffler,
Continuer de rouler.
Enfin arrivé à bon port.