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Le défi du samedi
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5 février 2011

JE N’AI PAS PEUR… (Lorraine)

Qu’osez-vous prétendre ? Que je suis ochlophobique parce que j’ai fait une syncope dans la foule de la Fête Nationale qui m’enserrait de toutes parts ? Mais enfin, cela arrive à tout le monde ! Et n’allez pas déduire que je suis apilophobique parce que je crains les abeilles ! Je les évite, c’est tout…Oui, il m’arrive de les fuir, de taper dans les mains, d’agiter ma serviette, voire de quitter la table, mais qui ne le ferait ?  L’idée d’être piquée me révulse, vous pouvez le comprendre, ce n’est pas une peur, c’est une appréhension !
Une araignée ?...Où ça ?... Grande, velue, entêtée, oui, si elle se dirige vers moi, je grimpe sur la table ! De la peur ? Vous y tenez ! Disons une sorte de rejet physique, incontrôlable, spontané et immédiat.
Soyons clairs. Pour vous faire plaisir , j’ai énuméré mes légères faiblesses, normales et répandues. Ce sont des broutilles !  Je reconnais par contre que l’ophiophobie l’est peut-être moins. L’été dernier, au Jardin Zoologique d’Anvers, j’ai rendu visite aux lions, à l’orang-outang,  aux girafes, aux éléphants. Aux serpents ? Ah non ! Un lézard me fait bondir. Alors le boa constrictor, le python malais, le cribo à queue noire ou autre colubridé, très peu pour moi ! Tous prélassés derrière les vitres, dardant leur regard hypnotiseur sur le mien, rampant, sifflant, s’enroulant, tête aplatie et langue vipérine, ça c’est trop ! Ils me paralysent, me donnent envie d’hurler. Une très petite phobie, si vous voulez. Mais de la peur, non !
Car la peur, la vraie, je l’ai connue. C’était dans les Alpes d’Huez. Montée en télésiège vers les sommets, j’étais éblouie. Vers 5 H. pour rentrer à l’hôtel, attrapant  de justesse le dernier télésiège, seule, je me suis sentie aspirée par la descente, les profondeurs neigeuses et brusquement l’envie insensée de sauter dans le vide m’a empoignée, impérieusement perverse, insistante, affolante …Luttant de toutes mes forces, accrochée des deux mains à la barre, les yeux fermés, je suis arrivée pantelante à bon port. A l’hôtel, j’ai croisé Yvon, le guide de montagne et lui ai raconté ma mésaventure. Il m’a saisi la main avec force : « Mais c’est le vrai vertige que vous me décrivez là. Je vous interdis d’encore emprunter le télésiège, c’est infiniment dangereux. Voilà ce que nous allons faire : pour aller vous prenez le bus, et pour revenir, chaque soir je viendrai vous chercher en voiture. Voilà ! »
Voilà ! Yvon est jeune et beau. J’ai passé d’excellentes vacances.

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Commentaires
S
En voilà une peur qui finit bien. Un petit récit très réussi.
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L
Tu as tout compris! C'est très bien vu!...
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T
Commencé par des phobies et finir dans, disons dans le charme, c'est tout beau comme conclusion. Une récompense méritée après avoir osé prendre seule le télésiège.
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L
Je ne te suis pas bien, excuse-moi. Mais je ne suis pas encore tout à fait remise de mes peurs....
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L
Oh oui! Yvon Dutronc! C'était bien lui, tu me le rends tel que je l'aimais, tout beau, tout jeune, avec son sourire, sa chanson, son piège à fille...Qu'est-ce que je dis là?...
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L
Une chute inespérée et combien réconfortante après les abîmes entrevus...
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L
Comme c'est joliment dit: "Les petites faiblesses humaines"...J'en oublie les araignées, les abeilles, les serpents....mais pas Yvon!
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L
C'est très juste, ça plane pour moi...
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L
Il était infiniment plus rassurant!
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L
"Pays merveilleux..."! Avec ou sans chanson, jamais!
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L
C'est ça, à peu de chose près...
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L
Le petit lutin d'Edgar Poe? Tu crois? C'est donc lui qui me tirait férocement par les pieds? Mais que faisait-il à l'Alpe d'Huez? En, tous cas, il ne m'a pas eue!
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T
J'aurais du faire gars en rouge, j'étais sûr que c'était un bon plan pour avoir des ouvertures... éventuellement.
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J
Excellent ! Et quelle chance d'avoir connu Yvon Dutronc jeune ! ;-)<br /> http://www.youtube.com/watch?v=vhatpjJ5XvM
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M
Après toutes ces appréhensions, rejets, et autres mini-phobies ... jolie chute (si j'ose dire) dans les bras du jeune et beau Yvon !
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A
ah c'est très joli cette histoire de petites faiblesses humaines :-)
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W
Z'êtes une amie à Lou Deprijck ? Il a pas peur non plus, même pas des Hollywood Bananas.
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V
Toutes ses peurs pour enfin s'en affranchir dans les bras d'un prince charmant !!
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V
Rien de tel qu'une p'tite chanson pour chasser sa peur: "Quand te reverrai-je, pays merveilleux..."
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T
Si je comprends bien,l'araignée l'a fait grimper sur la table et Yvon la fait grimper au rideau ...
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L
Tu sais, Lorraine, Edgar Allan Poe a écrit une histoire sur "The Imp of Perverse" - c'est le petit lutin qui nous file des idées folles à certains moments, c'est bien lui tout craché que ta narratrice a dû croiser dans le télésiège !<br /> <br /> Bravo pour ton texte classieux et érudit !
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