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Le défi du samedi
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9 mai 2009

Chacun pour soi, et le silence pour tous (Val)

Elle :

Bon ça y est. Ça, c’est fait. Je ne suis pas mécontente que ce soit terminé, on étouffait, là-dedans. Je vois bien qu’ils me font la tête tous les deux, qu’est ce que j’ai fait, encore ?

 Ah, parfois il me fatigue, lui et son doublon ! Comme si c’était ma faute…

.

Lui :

Bon. Voilà. C’est passé…Il paraît que le plus dur vient après. On verra…

 Roger nous fait la gueule. Je le vois bien, il ne s’est pas assis à coté de nous. Remarque, je le comprends, elle a dépassé les bornes, cette fois-ci ! Roger va encore me taper une crise, comme quoi j’aurais dû faire comme lui et ne pas me faire chier avec une… pfff ! N’empêche, ce soir, en rentrant, elle va m’entendre ! Ah ça oui, qu’elle va m’entendre ! Y’a tout de même des limites, il a pas tort Roger sur ce coup-là !

.

Lui :

Quelle ingrate, putain ! Ça me rend dingue ! Et Georges qui lui dit rien… A sa place je l’aurais giflée devant tout le monde, la garce ! Elle ne mérite que ça, cette petite garce ! Pourquoi a-t-il besoin d’elle, Georges? Je ne lui suffits pas ?

 Petits, on avait promis…

.

Lui :

Eh ben, un peu glauque pour une fin de soirée ! Les jumeaux Wilson , ces oiseaux de nuit, qui sortent de la crémation de leur mère en guise de derniers clients ! Et en plus ils se parlent même pas !

N’empêche, la belle fille, elle a pas dû passer inaperçue avec sa robe rouge ! Elle a dû se retourner dans son cercueil, la mère Wilson ! Ah, ah ah ! Elle a pas froid aux yeux, la gamine ! Remarque, elle a bien raison, c’est qu’il doit en falloir, du caractère, pour se farcir le jumeau collant de son mec à tout bout de champ ! Enfin, c’que j’en dis…

.

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9 mai 2009

Une autre vie (Tiphaine)

Si seulement j’étais né dans un autre quartier…
Si j’avais connu la soie plutôt que la merde,
Si ma mère avait collectionné autre chose que ses foutus amants, des tortues ou des porte-clefs, n’importe quoi d’autre...
Si je savais lequel l’a engrossée...
Si j’avais pas cru que c’était le père O’Malley,
Si je lui avais pas foutu mon poing dans la tronche,
Si on m’avait pas renvoyé de l’école…
Si j’étais pas tombé raide dingue de Cindy,
Si elle était pas tombée en cloques,
Si son père l’avait pas tabassée en l’apprenant…
Si elle avait pas perdu le gosse…
Si j’avais pas pété les plombs.
Si j’avais pas commencé à boire.
Si j’avais pas perdu mon boulot.
Si y’avait eu quelqu’un pour m’écouter…
Si j’avais eu quelqu’un à qui parler…
Si je savais comment faire autrement pour tuer le temps que d’aller chez Phillies,
Si je pouvais le tuer dans les bras d’une femme
Robe rouge…
Si c’était pour moi,
S’il n’y avait que moi.
Si y’avait pas les autres oiseaux de nuit…
Si j’avais les moyens de m’acheter un autre chapeau, un autre costume…
Si mes poches n’étaient pas vides,
C’est moi qu’elle regarderait.
C’est avec moi qu’elle finirait la nuit…
Sa main touche presque celle de l’autre…
Celui qui a le bon chapeau, le bon costume, la bonne attitude,
La bonne vie.
Si seulement j’étais né dans un autre quartier…
Si seulement j’avais eu une autre…- 
Patron !
- 
La même chose ?
- 
Non. Une autre…

9 mai 2009

Le bar de l’Univers et les oiseaux de nuit (Joe Krapov)

dds_59_01_barman


- C’était pendant l’horreur d’une indicible nuit

Et je me faisais chier dans un néant profond.

Il fallait à tout prix sortir de cet ennui :

A force de ramer, j’allais toucher le fond.

 

Faut vous dire, où j’étais, au début, y’avait rien,

Un no man’s land complet, que nib’, un grand trou noir.

J’étais dans mon plumard avec mon acarien

Qui m’a dit : « Fais què’qu’chos’ ! Boug’ toi un peu, gros lard ! »

 

« Ne pense pas, petit, que je suis avachi »

Répondis-je au ciron écrasé sous mon poids.

« Avant de me lancer, sais-tu, je réfléchis !

Construire un univers, je n’sais pas si tu vois,

 

C’est pas rien comm’ boulot ! ». J’ai rassemblé les planches,

Fait l’électricité, les vitres et le comptoir,

Le désir d’oublier, la soif et la pitanche

Et surtout j’ai conçu un extérieur bien noir.

 

Lorsque la ville dort mon bar, tout seul, scintille.

Mais ça manquait d’allure. En effet j’étais seul.

Alors j’ai inventé Leserpent, un’ vétille :

Un client à chapeau qui fait toujours la gueule !

 

On joue bien aux échecs, lui et moi, quelquefois

Mais ça nous prend des plombes et je n’suis pas patient.

Mais bon, ce soir, Champagne et mêm’ caviar, ma foi !

Je n’vous ai pas loupés ! Crénom c’que j’suis content !

 

Eve, ta robe rouge, on ne voit qu’elle ici !

Et toi, quelle élégance, Adam ! J’en suis jaloux !

Vous allez me peupler le monde que voici !

Faites-nous des petits, l’Avenir est à vous ! »

 

***

 

Quand le bar dût fermer, les trois clients sortirent.

Leserpent s’en alla griller une cibiche

Sous un vieux réverbère. Adam, plein de traczir,

Regarda dans les yeux clignotants sa Bibiche.

 

dds_59_03_Adam

- Croître et multiplier, d’accord, mais comment faire ?

Je ne vous connais ni des lèvres ni des dents ! »


dds_59_02_Eve

 

- C’est pas grav’mon Adam ! T’as la cote, et d’enfer !

Il suffit de me faire un peu de rentr’dedans !

 

Faut qu’on se trouve un page où s’envoyer en l’air,

Un petit « hom’ sweet hom ‘ » dit-ell’ d’un ton flatteur.

Nous aurons des enfants, l’écol’, le RER,

TF1, un 4x4 et un congélateur ! ».

 

Adam la regarda, l’air un peu consterné.

- L’autre type au comptoir était un peu moins gore !

Excuse-moi, poupée, je m’sens pas concerné

Par tes projets popotes ! Alors… Adios, Amor ! »

 

dds_59_04_Leserpent

 

Leserpent l’attendait en face du troquet.

Le juk’box entonnait l’air de « Brok’back Mountain ».

- J’ai bien vu que tu n’étais pas un paltoquet.

Ce monde est fait pour nous. Tant pis pour la cheftain !

 

Dans un autre univers ce sera autrement !

Quand l’Acarien les pousse à inventer le monde

Qu’Ils fassent blanc ou noir, c’est toujours très dément

Mais ce scénario-ci… il n’est pas trop immonde ! »

 

***

 

Aujourd’hui, on oublie ce qu’on doit au passé,

Les leçons de Nature et les devoirs au Père.

Les bistrots sont immenses ; ils ont tous l’air glacé

De celui-ci que fit le peintre Edward Hopper.

 

dds_59_05_tableau_de_Hopper

 

Je me souviens encore de la gueul’ du patron

Qui avait inventé cet univers odieux.

Je me demande, quand j’ai bu quelques litrons :

« Se pourrait-il qu’un acarien pût être Dieu ? ».

 

Ces discours, après tout, ce ne sont que des vers

Et je ne suis pas philosophe de renom.

Quelquefois j’entre encore au bar de l’Univers.

J’aime à y boire et y entendre des canons !

 

N.B. Le canon s’écoute ici : http://www.onmvoice.com/play/5475

9 mai 2009

Le risque en hoppérant… (Tilleul)

C’est bien ma veine ! Moi qui espérais me coucher tôt, voilà le couple là, sur le côté qui commence à se disputer… Ils en ont pour un bout de temps à se rappeler toutes leurs rancoeurs… « Psst ! Voulez-vous boire un dernier verre avant la fermeture ? Je vous l’offre ! Dépêchez-vous, parce que je vais rendre mon tablier ! »… Ils ne m’entendent même pas ! Mon dos commence à me faire souffrir ! Et l’autre en face, avec son air de dormir, je parie que c’est un détective privé ! Ca fait plus d’une heure qu’il n’a rien commandé ! Il ferme les yeux mais je suis sûr qu’il ouvre ses oreilles…

Mon collègue Albert m’a dit « c’est vraiment gentil de ta part de me remplacer ce soir ! J’ai un rendez-vous important. Tu sais, le mercredi, les oiseaux de nuit sont rares, tu pourras fermer la boutique assez tôt ! » Assez tôt ! Tu parles ! Il est plus de deux heures et ces trois clients n’ont pas l’air pressé ! En plus, ils ne sont même pas intéressants… un muet et deux qui s’engueulent à voix basse, comment voulez-vous que je tue le temps en conversant avec eux ? Et ma chérie qui doit m’attendre… Ce matin, en m’embrassant, elle m’a susurré à l’oreille « ce soir, c’est le jour des câlins… »

Je vais lui téléphoner pour la rassurer !

Allo ?... Allo?... Albert ?... Mais qu’est-ce que tu fiches chez moi à cette heure ?

9 mai 2009

Remember (Papistache)

Oncl’ Owl, s’il te plaît, raconte ta première proie vivante.
— Little Tawny Owl, je t’ai déjà confié cent fois cette expérience.
— Oh ! Oncl’ Owl, encore une fois, s’il te plaît !
Et l’oncle, flatté de l’insistance de sa jeune nièce, une fois de plus, dévida le fil de son histoire.



J’effectuais mon premier vrai vol nocturne loin du tronc du vieux pin. Mon père m’avait guidé jusqu’au sommet d’un réverbère en aluminium qui jetait une lumière aveuglante sur ce lieu de rendez-vous des humains. Je ne distinguais presque rien, les éclairages de la ville me désorientaient.
Ouvre tes narines, me dit mon père.
Cette odeur, que je n’ai, depuis, jamais cessé d’associer à la chasse, m’emplit alors les sinus. Sous le lampadaire, un homme s‘appuyait. Je ne le voyais pas ; je le sentis. Une odeur aigre, forte, chargée d‘humidité. Sa transpiration. La transpiration de l’homme quand il chasse. De l’autre côté de la rue : ses proies. Appuyées à un comptoir. La lumière les noyait dans un halo éblouissant.
Attends, me dit mon père. Le chasseur est patient. Nous sommes chasseurs. Ébouriffe tes plumes et grave cette odeur dans ta mémoire.
J’ai obéi. En face, des éclats de voix, de grands mouvements de bras. J’ai cru qu’un des humains allait s’envoler. J’ignorais à cette époque combien ils sont lourds et lents et bruyants : j’apprenais. L’homme à la chemise bleue s’est éloigné en parlant fort. L’autre homme à chapeau était parti depuis longtemps. Un fade, sans odeur, sinon celle de la lavande. Un conseil : les hommes qui sentent la lavande, Tawny Owl, ne sont pas des chasseurs, ils ne nous offrent aucun  intérêt, à nous, les oiseaux de la nuit.

La femme. De l’eau coulait sur son visage. J’ai senti le sel. Elle s’est retrouvée seule. L’employé du bar a éteint la lumière. A ce moment, j’ai vu. Tout. Distinctement. L’homme sous le lampadaire a quitté le halo éblouissant et s’est approché de la femme qui hésitait sur le trottoir. Dans la poche du veston de l‘homme, sa main tournait et retournait un objet lourd.

Le chasseur à l’odeur forte a parlé à la femme. Elle a semblé réfléchir puis a avancé et l’homme l’a suivie, collé à ses pas. Dans l’ impasse. J’ai vu. La saleté. Les immondices. Les poubelles. La femme marchait devant.

La main de l’homme est sortie de sa poche. Un bruit sec. Un éclair. Une lame a surgi de sa paume. Il a saisi la femme par le coude et l’a frappée au cou. La femme a crié. Un peu. Elle est tombée. L’homme l’a retournée sur le dos. Il a plongé sa lame dans le ventre de la femme. Longtemps. J’ai senti l’odeur du sang. Un chasseur. J’ai senti sa sueur. Aigre, chaude, envoûtante.
Pas encore, m’a hululé mon père.

L’homme a fouillé le ventre de la femme. Il s’est redressé, a jeté son couteau vers une des poubelles, est parti en courant. Le couvercle de tôle est tombé. Une bande de rongeurs apeurés a bondi hors de la poubelle.
Maintenant, m’a dit mon père.


J’ai tué mon premier rat ce soir-là, Little Tawny Owl. C’est comme je te dis.
La petite hulotte s’était endormie. Le vieux hibou gonfla ses plumes. Le trou dans le vieux pin était confortable. Le jour serait long.

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9 mai 2009

Quelque part en ville... - Janeczka

9 mai 2009

Où es-tu oiseau de nuit chéri ? (Cartoonita)

Il est moche ce tableau. Et j’aime pas les expos. Je sais pas pourquoi il m’a donné RDV ici. J’espère qu’il veut pas acheter cette croute. Toujours des idées farfelues ce gus. Comme la fois où… nan, j’raconte pas ! Tiens, un SMS : « Sui devan lé oizo 2 nui. Té ou ? ». Ah ah, très drôle. Ben moi aussi, tu vois. Je suis même pile devant le magniiiiiiifique tableau. J’ai capté. Il est à la bourre et il veut me faire le coup du j’étais déjà là depuis l5 min, ça fait des plombes que j’t’attends, t’étais cachée où ? Il peut crever, je réponds pas mais qu’il se magne bordel.

Et vas-y que le binoclard reprend son patati-patata, de la tchatche d’intello à deux balles : « … le style et la pensée  hopperienne s’inscrivent, avec ce splendide tableau, dans le courant néo… ». J’t’en foutrais moi des néo-machin. Tiens, la rouquine en rouge de la croute, elle m’fait penser à la bombasse que le loup essayait de choper dans Tex Avery, ou alors la nana de Roger Rabbit. Mort de rire.

Nouvel SMS : « Dépéch cé gratos pr lé meuf juska minui ». Alors là, encore plus drôle. Gratuit mon cul. Comment qu’il m’a trop fait chier le gorille avant de me laisser entrer. Ben oui, j’ai RDV du con. Ouais, à la soirée spéciale « Les oiseaux de nuit ». Vâââchement spéciale, moi j’te dis !

Qu’est-ce qu’elle a encore me reluquer la vieille pimbèche ? Ah ça pour me fixer avec des grands yeux à chaque fois que je réussis une bulle de chewing gum ya du monde, mais pour me dire qu’est-ce qu’il glande mon « chéri d’amour », là y’a plus personne. Vieille bique ! Pfiou, je m’emmerde, je m’emmerde, je m’emmerde !

Et encore un SMS, ça n’arrête pas : « Ya DJ Bastardo il déchir grav!! » Hum, t’as raison mon lapin. Ça déchire grave, le bétov, le p’tit bac ou le truc muche classique qu’ils nous passent. Putain, on est le 1er avril ou quoi ?

Merde. Le cauchemar. Ya ma mater. Putain, il va déguster l’empaffé, c’est un traquenard ou quoi !

« Chérie ! Que fais-tu là ? Je savais pas que tu t’intéressais à Edward Hoppe. Ça me fait plaisir de voir que tu t’ouvres à la culture ! Je croyais que tu allais avec ton fiancé au nouveau night club qu’ils viennent d’ouvrir à Saint Germain. Comment c’est déjà ? Les oiseaux de nuit, oui… ». Vie de merde.

 

9 mai 2009

Les Oiseaux du nuit (Joye)

Les Oiseaux du nuit

 

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Lui : T’as eu quand même dix com’s.

 

Elle : Oui, mais t’as pas vu tous les autres qui en ont eu davantage ?

 

Lui : Quelle importance ?

 

Elle : T’as raison, cela ne veut rien dire.

 

Lui : Wala.

 

Elle : Et puis si tu n’en avais que dix ?

 

Lui : Dix ? Dix] quoi ?

 

Elle : Dix com’s ?

 

Lui : Quelle importance ?

 

Elle : T’as raison, cela ne veut rien dire.

 

Lui : Parfaitement. Mais puisque tu demandes…dix-sept.

 

Elle : Dix-sept quoi ?

 

Lui : Dix-sept com’s. J’en ai eu dix-sept.

 

E lle : Non, vraiment ?

 

Lui : Vraiment.

 

Elle : Je veux plus te voir !!!

 

Lui : Hein ?

 

Elle : Non ! Même pas en peinture !!!

 

Lui : Tu rigoles, oui ?

9 mai 2009

(Edward si tu m'entends, Pardon de t'avoir laissé traiter de barbouilleur) Vegas sur sarthe

"T'es certain qu'il sera là ce soir ?"
"J'vous l'ai dit miss... y vient toujours à minuit l'samedi"
"En tout cas, il a intérêt à venir avec sa palette de couleurs; je ne supporterai pas plus longtemps cette robe rouge!"
"Nous casse pas les burnes Maguy! T'es qu'un modèle, alors fais l'modèle et arrête de tripoter ce bifeton; si tu crois qu'ça m'amuse de porter une cravate... et pourtant j'la ramène pas moi, je sais respecter l'artiste, surtout quand il est généreux"
"Murphy, me dis pas que pour un dollar j'peux pas échanger ce Martini de m.... contre un baby-on-the-rocks ?"
"Oh! Je sens que j'vais m'la faire, la miss Maguy! Mais déloque toi! ça doit pas te déranger beaucoup et ça f'ra p't'être bouger l'Autre avec son costard à trente cents".
L'Autre n'a  toujours pas bougé mais à voir son regard perdu dans le décolleté de la rousse, on sent bien qu'il est partant pour un strip-tease gratos.
"Shit! shit!" Le barman en échappant son shaker vient de prendre un ton verdâtre du plus bel effet, déclenchant successivement le rire de crécelle de miss Maguy, le sursaut du décolleté et l'irritation ophtalmique de l'Autre.
"Hé ben! Y viendra pas pour rien, le barbouilleur" ricane la crécelle qui finit par s'arrêter dans un hoquet vertigineux alors que le barman croyant réparer les dégâts, étale largement son Mojito en vagues poisseuses.
"Si j'peux m'permettre, mademoiselle, j'vous offre un baby..."; l'Autre a réussi à ouvrir la bouche en plus des yeux. Incroyable! Miss Maguy en avale son MAC carmin... Plutôt téméraire, le défraîchi!
On voit bien qu'il connait pas Murphy, et à voir Maguy se reculer le valseur on sent bien que ça va barder.
Le teint de Murphy a viré au sombre, comme son costard et comme le cendrier où son mégot rend brutalement le dernier soupir... L'Autre ravalerait bien ce qu'il a osé dire mais c'est trop tard; le gorille endimanché est sur lui, les naseaux encore fumants et avant que le coup ne parte, l'Autre perçoit déjà le goût de sang dans sa bouche... ça va pisser vermillon, c'est toujours comme ça la loi de Murphy.
"Qu'est ce que c'est que ce b.....? Je peux pas laisser le travail une journée sans devoir réparer les dégâts?". IL est entré, sa petite mallette à la main et balaie le tableau.
Les quatre modèles se sont figés aussi raides que les aiguilles à minuit, grotesques et décolorés sous l'oeil furibard du maitre.
"M'en fiche... Vous s'rez pas payés! C'est pas les oiseaux de nuit qui manquent dans Manhattan"

9 mai 2009

Alone in the dark (Walrus)

Quelle coïncidence pour ce cinquante-neuvième défi : la cinquième séquence du jeu culte mentionné dans le titre se passe dans la 59ème rue, laquelle traverse Manhattan. Cette rue aboutit sur le pont de Queensboro bien connu des fans de Spiderman.

Queensboro

La peinture de Hopper, exécutée en 1942, représente un restaurant. Les européens que nous sommes en majorité y verraient plutôt un bar, mais il s'agit bien d'un restaurant aujourd'hui disparu, situé sur Greenwich Avenue, également à Manhattan. Voilà pourquoi je parlais de coïncidence. Coïncidence toute relative, Greenwich Avenue se situe quand-même à environ quatre kilomètres à vol d'oiseau (de nuit) de la cinquante-neuvième laquelle ferme le côté sud de Central Park. Elle s'intitule (la peinture, pas la cinquante-neuvième) "Les oiseaux de nuit" traduction approximative du titre anglais (ou américain, c'est comme il vous plaira) "Nighthawks" et est actuellement la propriété du Art Institute of Chicago.

Nighthawks

Tout cela, bien entendu, vous laisse froids. Moi aussi ! Mais c'est pas moi qui dis souvent que je devrais faire plus long, hein ! Et de toute manière, je devais placer la phrase de Janeczka. Je sais, je sais, je n'ai pas, jusqu'à présent, spécialement brillé par le respect des consignes, mais il faut un début à tout.

Revenons donc à ce que m'inspire la toile proposée par l'administratrice de blogs la plus déjantée de la blogosphère.

Tout ce que je hais est dans cette toile : le contraste violent entre les ténèbres extérieures et la lumière crue de ces endroits qui se veulent "clean", comme on dit là-bas. Ombres tranchées, pas de relief, pas de chaleur, pas d'intimité. Chaque personnage est bien distinct, séparé comme à la hache de son voisin. Comme par ces frontières rectilignes des états de l'Union.

Seuls ! Ils sont seuls. "Alone in the dark", malgré la lumière éblouissante de ce froid décor de série noire. Ces oiseaux de nuit, de nuit intérieure où ils sombrent, sombres.

Vous savez à quoi ça me fait penser (outre à Philip Marlowe) ? À ces paroles du grand Jacques :

On est deux à vieillir
Contre le temps qui cogne
Mais lorsqu'on voit venir
En riant la charogne
On se retrouve seul.


Voilà pourquoi je préfère Brassens.

9 mai 2009

Lille : Eurostar que jamais (Zigmund)

Oiseaux_de_nuit

Papistache : je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on aurait pu choisir un endroit plus fun pour ce rendez vous avec Janeczka.

Walrus : c’est pas une raison pour bouder tout seul dans votre coin, rapprochez vous de nous !

Papistache : Je ne boude pas, je réfléchis, j’essaie de  noter quelques idées pour les prochaines consignes et, dois-je vous le rappeler, pour la consigne #100  où nous devrons nous surpasser ;  les défiants seront sans pitié si nous leur livrons une consignette comme çà à la va vite, c’est d’ailleurs pour mettre au point tout çà que nous sommes réunis, IRL…enfin quand l’Eurostar daignera nous amener  notre Janeczka.

Valecrit : à propos d’Eurostar je crains que Zigmund ne fasse encore des calembours, reconnaissez que le mot s’y prête, il va carrément se lâcher, s’il a vent de cette rencontre, quant à Joe Krapov et Joye Dieu sait de quoi ils sont capables…

Papistache : nous sommes là pour discuter des consignes à venir, plusieurs à la suite jusqu’à la #100, histoire de prendre de l’avance et de se reposer un peu pendant qu’ils planchent. C’est vrai que Lille c’était central –je note (néanmoins) que Walrus est légèrement avantagé…

Walrus : Vous auriez préféré gare du nord ou l’aéroport de Beauvais ?

Papistache : ne le prenez pas mal, mais ce décor sinistre me file le bourdon, par contre le foyer où vous nous avez retenu des chambres est bien sympa et j’y ai repéré une petite salle de réunion fort  agréable. Nous y serons bien pour travailler.

Valecrit : les buffets de gare, tard la nuit, ne sont pas des endroits drôles, mais nous ne voulions pas rater Janeczka. C’est sinistre et il fait froid.

Le garçon de café : dites là, les oiseaux de nuit, c’est pas un peu fini ces critiques ?  vous vous attendiez à quoi si tard, encore heureux que le train fasse un arrêt pour déposer votre copine…

Walrus : puisque nous sommes les seuls clients soyez chic, mettez nous une musique sympa et gaie qui nous remonte à tous le moral…et faites nous du café avant d’éteindre le percolateur.

Le garçon de café : est ce que ceci vous conviendra messires pour accompagner vos « croque » ?

http://www.deezer.com/track/1622391

Valecrit : avec ce genre d’intervention, je vous verrais bien comme défiant… mais il était question de café…

Le garçon de café : d’accord ! mais d’abord  reculez tous au fond de la salle car ce percolateur tousse et crache, le patron est fumace, il se l’est fait refiler par une certaine dame Tilleul qui lui a assuré qu’il était « comme neuf ». 

Valecrit : Regardez, Janeczka là bas, (au garçon) SVP, continuez dans ce style de  musique pour l’accueillir, elle va adorer …

http://www.deezer.com/track/1668768

PS   sur la photo vous reconnaitrez aisément et de gauche à droite Janeczka (qui va bientôt arriver mais je sais pas photographier quelqu’un qui va arriver alors je la mets quand même sur la photo), Papistache,Walrus, Valecrit, le garçon de café, et le percolateur.

9 mai 2009

Une nuit à tuer (shivaya-warduspor)

Encore une nuit à tuer. Et toujours chez Charlie’s. 'Faudrait pas que je m'éternise, mais j'aime encore mieux être ici. Pas mal servi. Et puis c’est calme, au moins… la bière est fraîche, la musique d’ambiance discrète. Dur de se fondre dans la foule, sûr, mais on n’a rien sans rien.

Bon, c'est pas les tourtereaux en fin de parcours qui vont parasiter mon Chet Baker... ça rigole plus depuis combien, pour eux ? Allez, six mois. Encore deux, et y en a un des deux qui déjuque... si c'est pas déjà en cours.

Je leur dirais bien de pas insister et de laisser pisser, que ça sera pas pire, mais vu sa tête, elle, elle doit pas être prête à entendre ce genre de vérité. Puis lui il a pas l’air tellement à l’aise non plus, en fait… et ça me regarde pas.

Si on était venu nous dire quoi que ce soit à Mag' et moi, surtout dans les moments de grogne, pas sûr qu'on aurait rien voulu entendre. Le secret de notre longévité, sans doute : aveugles et sourds à tout ce qui nous entoure.

 

 

- Je vous le chauffe le lait, m'sieu ?

Il boit du lait ? En pleine nuit, sapé comme un milord avec sa femme habillée en vamp ? Du lait ?

 

 

- Oui, mais juste tiède s’il vous plaît.

- Tu vois, c’est ça aussi qui m’agace. Toujours à faire ton précieux, là…

Allez, c'est parti. Ils vont réussir à me la gâcher ma nuit, ces deux-là. Qu'on leur file un mouchoir, et ciao bambini ! allez donc voir ailleurs s'il y fait toujours nuit.

En même temps, qu’est-ce que ça peut lui foutre, aussi, qu’il le boive tiède, son lait ? Ah les bonnes femmes… ça me rappelle quand Mag’ me faisait suer parce que je buvais mon bourbon avec deux glaçons… Bien sûr que ça changeait quelque chose si y en avait trois !

 

 

- Tu veux du feu ?

Elle t'a rien demandé, couillon !

 

 

- Est-ce que je t'ai demandé quelque chose ?

- Non, bien sûr. Mais tu as sorti cette cigarette depuis...

- Oui, eh ben non. Je m'occupe les doigts, c'est tout.

Et voilà… il est pourtant pas si jeune, pour s’y prendre aussi mal… tu vas voir qu’il va lui demander…

 

 

- Tu es nerveuse ma chérie ?

Ah le con !

 

 

- D'après toi ? Tu crois quoi, sans blague ? ...

Et bla et bla et bla, cette fois, mon vieux tu vas en prendre pour ton grade - vu comment elle est lancée, la vache !... J'ai laissé la fenêtre ouverte ou fermée, tiens, au fait ? Sais plus. C'est pas qu'on craigne la pluie, ces temps-ci, mais bon... pas malin-malin.

 

 

- Arrête, je t'en prie, arrête-toi. On finit et on remettra tout ça au clair de retour à l'appart', tu veux bien ?

Cela dit, il peut bien s’échapper, le nouveau, Mag’ en ferait pas une maladie… elle a pas l’air d’y être très attachée… Quant à moi, c’est la chasse que je préfère, alors plus vite on s’en débarrasse…

 

 

- Des clous ! J'en reprends une autre tasse.

Hé hé… pour ce qui est de la chasse… si ces deux-là sont pas trop cons, ils vont pas rentrer ensemble et j’ai une nouvelle proie toute trouvée, moi ! Je devrais p’t’être appeler Mag’, lui dire de laisser partir l’autre, des fois qu’il se serait pas barré tout seul…

 

 

- Et vous, m'sieu, je vous en sers aussi une autre ? Pareil, avec du lait tiède ?

- Moui ben, non, tenez. Mettez-moi plutôt un double.

- Bourbon ? Scotch ? Glenn ?

- Tu vas pas reprendre un scotch, après tout ce que tu t'es déjà enfilé chez eux ?

- ... Glenn... sans glace, merci.

- Bien, ms'ieu

- T'es gonflé !

 

Ah tiens… Finalement l’est peut-être pas si couillon… elle va se barrer. Il va siroter son verre peinard. Et dès qu’il sort… C’est Mag’ qui va être contente. Bien son type.

9 mai 2009

Les oiseaux de nuit (Laura)

Les oiseaux de nuit ne trouvent plus d’appui
Pour distinguer hier, demain et aujourd’hui
Ils n’attendent plus grand-chose d’autrui
Leurs rêves et leurs désirs se sont enfuis
Ils boivent seulement pour noyer leur ennui.
Les oiseaux de nuit ne trouvent plus l’étui
Qui contient leurs lunettes de pluie.
L’alcool a nui et tout le plaisir a fui.
Si le bar a un instant relui
Il ne reflète même plus celui

Qui confond le jour et la nuit.


9 mai 2009

Expo en plein air (MAP)

HOP___HOP__

9 mai 2009

Les noctambules (Teb)

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9 mai 2009

L'au-delà de la toile (Virgibri)

 

Phil s’affairait alors que nous n’étions que trois oiseaux de nuit, en plein cœur de cette nuit estivale, à humecter nos lèvres sur les tasses ou à faire semblant. Les cafés refroidissaient souvent trop, mais Phil en resservait toujours du chaud de bon cœur.

Je finissais ma cigarette alors que John et lui parlaient base-ball. Imaginant la tête que j’avais à cette heure tardive, j’ai envisagé de me repoudrer le nez. Tout était lent. Je manquais d’énergie pour aller jusqu’à la porte des toilettes, sur ma gauche. Je savais aussi qu’elle menait aux cuisines, et à l’idée de nager dans des relents de friture, mon cœur se soulevait déjà.

John avait maintenant les yeux dans le vide. Je savais que l’on ne rentrerait pas de sitôt pour autant. Mollement, je me dirigeai vers la porte de toilettes. J’entendis John parler au troisième client, un type que l’on connaissait de vue et qui lisait son journal en mangeant une part de cheesecake.

Etonnamment, je ne plongeai pas dans des odeurs de graillon ou de cuisine : cela sentait presque le propre. Un parfum citronné émergea puis disparut aussi vite qu’il était apparu subrepticement. La porte des toilettes était à gauche. Au fond, celle des cuisines. A droite, une autre porte sur laquelle était inscrit « Staff only » et à laquelle je n’avais jamais porté vraiment attention. Mais là, elle était légèrement entrouverte. J’entendis quelques bruits lointains. Sans savoir pourquoi, prise d’une certaine curiosité, je m’approchai de la porte et penchai la tête.

Il s’agissait des vestiaires pour les employés. La pièce était sombre, à peine éclairée. Mes yeux se sont habitués pourtant assez rapidement. Une employée, celle à qui je devais sans doute la délicate odeur citronnée, me faisait dos. J’aurais dû m’éloigner discrètement, car je devinai qu’elle allait se changer. Mais non. Je restai là, immobile, incapable de bouger.

Elle portait une robe légère surmontée d’une grande blouse blanche aux rayures roses. Au mouvement de ses bras, je devinai qu’elle déboutonnait celle-ci. Sans comprendre, je me mis à frissonner dans ce couloir étouffant. Je suspendis mon souffle. J’aurais presque pu entendre le bruit des boutons pression se décapsulant tour à tour, lentement. On sentait la fatigue de cette femme. Elle soupira en ôtant sa blouse. La robe qu’elle portait était de couleur crème, aussi discrète que la mienne était voyante. Pourtant, je crus deviner ses dessous…

Il fallait que je quitte cet endroit, il était encore temps. Mais non. Aucun mouvement n’était possible. Si je bougeais maintenant, la jeune femme serait surprise et je ne saurais me justifier. Je sentis mon pouls s’accélérer d’un battement d’aile imperceptible. Sa main droite alla masser sa nuque, doucement. J’étais suspendue à cette longue main fine…

Elle s’assit sur le petit banc derrière elle, toujours sans tourner la tête. Elle se pencha. Retira ses chaussures. Et elle massa alors ses pieds délicatement. Je la vis relever ses jambes l’une après l’autre, les appuyer contre les casiers des vestiaires, et ôter ses bas. J’étais suspendue à ces jambes tendues comme un fil…

Les bas pendaient sur le banc, pauvres voiles de tissu morts de n’être plus accrochés à ses cuisses. Elle était toujours assise et ne bougeait maintenant plus. Sa tête était penchée en avant. Elle refit les mêmes gestes que pour ôter sa blouse, mais cette fois-ci avec la robe crème. Le bruit que fit la robe en tombant était splendide. A peine un froissement d’ailes. J’étais suspendue au papillon…

Pourquoi ne bougeai-je toujours pas ? Que m’arrivait-il ? J’étais hypnotisée par les gestes simples de cette femme sans visage. Elle était en dessous et j’eus soudain très chaud. Elle se leva, ouvrit un plus la porte de son casier, et en sortit une robe… rouge. Elle l’enfila presque trop rapidement. J’étais suspendue aux courbes du dos, à la cambrure délicieuse, aux fesses insolentes…

Elle tordit ses bras pour faire remonter la fermeture éclair dans le dos, et noua la ceinture qui fit ressortir sa taille. Je la vis ranger ses affaires, replier les bas, glisser la robe crème et la blouse dans un sac. J’aurais eu largement le temps de m’éclipser. Mais non. J’étais suspendue à la paire de chaussures rouges qu’elle allait enfiler…

Elle glissa ses pieds fins dans les escarpins carmin, ferma la porte de son casier, et fit ce geste renversant d’enfin libérer ses cheveux qui étaient jusque-là attachés. Elle passa ses doigts dans sa chevelure en agitant la tête sur les côtés, comme pour les gonfler. J’étais suspendue à la toison épaisse…

Elle se retourna. Et me vit. Elle ouvrit simplement la bouche en signe de surprise. Se reprit aussitôt. Dignement, elle prit son sac, marcha jusqu’à moi avec ce que je pris dans la pénombre pour un sourire. Je ne savais plus quoi faire. J’étais suspendue à ses lèvres, à ses hanches, au bruit léger de ses talons…

Elle ouvrit la porte en grand. Nous étions face à face. Mon cœur battait la chamade, mon corps battait le rappel.

 

A mon retour dans la salle, John me dit assez satisfait que j’avais repris des couleurs. J’allumai une cigarette en tremblant. Et en souriant.

Mes mains sentaient le citron.

9 mai 2009

Hopper, deuxième ! (MAP)

Copie_de_Dites_donc__

9 mai 2009

Alléluia (bis)

coupdecoeur

5 mai 2009

Surprise!!!


Alléluia!!!
Le recueil du premier anniversaire est prêt à être livré dans les chaumières.

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Poésie à la puissance défi du sa
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L'opération ne rapporte pas d'argent (sinon à  lulu).

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5 mai 2009

Ont déjà Hoppéré

Hopper_EdwardJoye ; Vegas sur sarthe ; Walrus ; Zigmund ; shivaya-warduspor ; Laura ; MAP (2x) ; Teb ; Virgibri ; Sebarjo ; Berthoise ; Poupoune ; Martine27 ; rsylvie ; Tiniak ; Pandora ; Val  ; Tiphaine ; Joe Krapov ; Tilleul ; Papistache ;


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