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Le défi du samedi

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12 février 2022

Humour ou humeur ? (Kate)


- Salut Didier !

- Ça va Vincent ? Un café ?

- Oui, un double...

- Et un grand verre d'eau non glacée.

Tiens?

- Merci. C'était super la matinée du 29 : rock, plateau de fromage, ambiance...

- Ouais, du monde. Pourtant on n'ouvre jamais le samedi. Une première... Tu lis le Goncourt ? C'est bien ?

0-4

- Bof... C'est Kitty qui l'a lu et me l'a passé mais tiens, encore un mot à chercher : schibboleth !

- Quoi ?

- Oh, un mot de passe, un signe de reconnaissance, d'appartenance, un peu comme quand tu demandes le "passe" et que tu le scannes.

0-5

- Je vois. Moi je lis "Nouilles ou pâtes ?".

- Fais voir...

- Marrant !

- Ah oui, quand même ! "Amante ou maîtresse ?" Question intéressante...

0-10

- Prends-le. Dis-moi ce que tu veux. Menu du jour ?

- Nouilles ou pâtes... Non, je blague. Tu as de l'os à moelle ?

0-11 2

- Oui, sauce au vin.

- Douze cinquante ? C'était pas à treize ?

- Si, en janvier, et on n'en avait plus. Là, on en a et on a baissé le prix et puis 13 €, pas cool comme prix...

- Bon, un faux-filet, un vrai. À point.

- Frites et salade ?

- Oui, pour 13 heures.

- Ça roule !

Pas moyen de lire en sirotant un café. À peine plongé dans le chapitre "Amante ou maîtresse" (mais pourquoi ça m'intéresse tant ?) que la sonnerie de mon téléphone joue "Pulp fiction" (avec Vincent Vega, non pas moi !). Ça c'est Jean-Mi, je lui ai collé cette sonnerie  énervante. Je réponds pas, on est vendredi, mec !

Bien écrit ce truc... ça me fait penser à Flaubert qui avait dans sa vie toutes ces nuances dans ses relations féminines, surtout avec Louise Colet, je crois.

Ma bien-aimée à moi m'a quitté à Noël. Je m'en doutais un peu depuis qu'elle a eu ce poste "à responsabilité" (comme on dit !) à la banque et qu'elle passait plus de temps au travail qu'avec moi... Et moi aussi plus de temps au boulot qu'avec elle : on se croisait et l'on n'était plus que rarement tous les trois en famille avec notre fils Hippolyte.

Téléphone...Encore ! Cette fois c'est Kitty, je le sais car mon idiot de frère, m'a mis la sonnerie "Ta Katie t'a quitté", chanson de Bobby Lapointe qu'il a détournée en "Ta Quitterie t'a quitté", humour ou vacherie ? Je vais l'enlever, ça m'énerve. Oui, Quitterie mais Kitty c'est plus simple et surtout plus compréhensible...

Bon, j'ai pas répondu non plus. Elle m'a laissé un message, elle aussi.

Une longue inspiration et je compose le 888 : "Vous avez deux nouveaux messages et trois messages sauvegardés", merci la voix mécanique.

Aujourd'hui, à onze heures zéro trois : "Vin-cent ! Bon sang, tu m'as pas rendu ton article sur Bourdieu. Tu sais, le trentième anniversaire, etc. Je t'ai envoyé par mail les infos. Mais tu me fais pas la même chose, joue-la plutôt "billet d'humeur". Pour dix-sept heures, sans faute. Je compte sur toi."

Aujourd'hui, à onze heures quinze : "Vince, c'est Kitty. Le petit est malade, une gastro je pense. Je le récupère à l'école et je le garde à la maison ce week end. Je t'appelle ce soir."

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J'envoie un SMS à Jean-Mi : "OK" et un autre à Kitty : "OK merci" et j'ouvre le mail avec l'article que j'avais déjà lu avec intérêt à sa sortie fin janvier mais il m'était sorti de l'idée que je devais écrire un truc là-dessus...

Je repense, je ne sais pas pourquoi au Goncourt et au mot que j'ai cherché et qui m'a donné une furieuse envie d'arrêter de le lire... mais peut-être pas définitivement. Ah oui ! "Schibboleth"... Ça me rappelle le film "My fair Lady" que j'avais vu au Ciné Club de la Fac d'Anglais où le professeur de linguistique, tel Pygmalion, veut relever le challenge (anglicisme !) de faire passer l'accent faubourien (cockney) de sa Galathée à coups de répétitions du style : "The rain in Spain mainly stays in the plain" ("Le ciel serein d'Espagne est sans embruns" in French) ! Bien sûr, ça marche. Enfin, au début. Et puis pas tant que ça... "Chassez le naturel, etc."

Comme le racontent les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon dans "Notre vie chez les riches", leur autobiographie récemment sortie, leurs mémoires à quatre mains, comme leur travail l'a été, même s'ils ont exploré bien d'autres champs et d'autres territoires. Enfin, lls expliquent que même si leurs fréquentations avec les classes élevées ou aristocratiques leur ont apporté des vrais échanges et des amitiés, c'est quand même pas ça... En gros, "t'en es, ou t'en n'es pas"... Tu l'as ou tu l'as pas, le shibboleth ! Ca y est, je l'ai casé ! Ah ! Ah !...

Et puis bien sûr, le magnifique film "Ridicule" qui n'est pas sans faire écho au "Bourgeois gentilhomme" : même riche, tu n'auras jamais tous les codes et on se fichera toujours de toi...

0

Et bien sûr aussi le roman beau et cruel de Donna Tartt, "Le maître des illusions", où les étudiants qui font du grec ancien se trouvent appartenir à une sorte d'élite, de club très fermé où le héros n'a pas vraiment sa place... Tiens, je vais le relire !

Bourdieu ? Oui, Pierre Bourdieu, si cultivé, qui aimait plus que tout Flaubert et Proust, Bourdieu décédé depuis trente ans, déjà, toujours présent, bien présent et le livre "La distinction" a fait comprendre bien des choses à beaucoup de gens, dont moi.

Résumons : il est presque midi, je vais demander le repas pour 14 heures plutôt et je finirai l'article pour Jean-Mi. De toute façon, je récupère pas le gosse ce soir à quatre heures, j'ai le temps...

Page 71 : Se laver ou faire sa toilette ? Trop marrant ! Il est fait référence à "L'amant de Lady Chatterley" et dans chaque chapitre des références littéraires. Top !

- Ça te plaît, Vincent ?

- Tu parles ! Super bien, ça me rappelle la Fac.

- Je te le prête.

- Merci, je veux bien. Je vais écrire sur la banquette du fond, je mangerai vers 14 heures.

- OK.

0-1 2

Bourdieu, "La distinction" : livre culte et quelle couverture ! J'ai compris pourquoi mes parents enseignants lisaient Télérama, écoutaient Bach et Brel et n'aimaient pas Johnny (mais moi si !)... Tout ça est loin, les codes ont changé. Enfin, je sais pas. Quitterie aurait-elle été mieux assortie avec un Eudes ou un Josquin ?

0-2

D'ailleurs, si on s'est rencontrés au cours de "Civi" sur la vie en Angleterre à l'époque victorienne, cours qui m'a tant passionné, mais pas elle, elle est partie en Droit en fin d'année...

- Tiens, Vincent.

- Ah oui, merci Didier ! Ça a l'air bon.

- Tu voudras un dessert ?

- Non, fromage.

- Je t'apporte un verre de Bordeaux et une grande carafe d'eau !

- T'as tout compris. N'oublie pas l'addition.

- Tiens, et café offert.

- Je te ramène ton bouquin la semaine prochaine.

 

 

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12 février 2022

L'arrêt Galaad (Vegas sur sarthe)


Depuis que Jephté – le chef de bande des hommes de Galaad – a ouvert sa boîte de nuit branchée « L'arrêt Galaad » une foule se presse chaque soir pour s'y éclater jusqu'à l'aube.
Grâce à son légendaire pouvoir de persuasion Germaine a réussi à m'entraîner sur les rives du Jourdain mais si elle rayonne dans sa tenue de vestale du même tissu (la rayonne) j'ai plus l'air d'une vieille pétasse que d'un éphèbe dans une tunique bien trop courte pour moi.
Au bout d'une plombe on se présente enfin devant un cerbère taciturne qui se fend d'un rictus en découvrant mon accoutrement.
« Etes-vous Ephraïmites ? » aboie t-il comme tout cerbère.
« Non » répond Germaine qui a bien retenu la leçon.
L'écho de la fête nous parvient ...
« Aqaba, Aqabi
Aqabi où l'amour danse avec la nuit »

Derrière le cerbère on distingue un amas de corps enchevêtrés. « C'est ceux qui ont mal répondu aux questions» me susurre Germaine à l'oreille.
« Z'avez le code ? » éructe le cerbère taciturne.
Germaine opine du chef comme une première de la classe snobant ses copines devant la maîtresse ; elle déclame « Ciboulette ».
Le cerbère fronce les sourcils en portant la main au pommeau de son cimeterre.
J'ai comme une boule de kebbeh en travers de la gorge tandis que Germaine s'offusque: «C'est pas ça ? »
«Dernière chance » gronde le cerbère avec un clin d'oeil indécent vers Germaine, mais il me pointe du doigt et dit : «Vous ! »
C'est bien ma veine, ils ont dû changer le code.
J'interroge Germaine du regard mais elle a la tête ailleurs car dans la boîte de nuit ça chante à tue-tête :
« C'est pour les vivants
Un peu d'enfer
le Connemara »

A tue-tête ? A tue-tête c'est ce qui va m'arriver si je ne donne pas ce foutu code.
J'ignorais que les jordaniens connaissaient les lacs irlandais mais ça n'est pas ma priorité.
Instinctivement il me vient ail, oignon, échalote … Qu'est-ce qu'ils peuvent bien bouffer comme condiments dans le Galaad ?
Le cerbère n'est plus taciturne du tout, il a le cimeterre qui le démange alors va pour l'oignon puisque tout le monde sur terre mange des oignons.
Germaine me broie la main : »Dis quelque chose, on va pas finir sur ce tas de mecs »
J'ouvre la bouche.
Le cerbère a dégainé sa rapière tandis que dans la boîte ça crie : « And I'll survive, I will survive, hey, hey »
C'est plus fort que moi, je hurle : »Connards ! »
Avant de m'évanouir j'entends le cerbère dire « C'est ça »



Ma vestale échevelée est penchée sur moi : »Qu'est-ce que tu fous sur la carpette ? »
« Hein ? »
Je n'avais jamais remarqué qu'on possédait un tapis persan percé ...
« T'as encore fait un de tes cauchemars du samedi. Tu vas me faire le plaisir d'arrêter avec ces fichus Défis ! »
Je me mets à quatre pattes et je rampe nu comme un ver jusqu'à l'ordinateur.
Je n'ai pas l'air d'être mort et j'ai perdu cette ridicule tunique courte.
Je me connecte là où vous savez … pour une fois que j'ai une idée.


12 février 2022

Schibboleth ou ciboulette ? (Lecrilibriste)

 

Toi qui fais partie des êtres

Qui ont un « ceveu » sur la langue

le vertige te gagne, pensant au Schibboleth

à l’abîme qui t’eut attendu naguère

en prononçant le mot de passe

si tu avais vécu en ces temps mortifères,

Si ta langue fourchait

Sans autre forme de procès

Avec un coup de schibboleth

Tu passais de vie à trépas, Aïe !

 

Alors tu préfères et de loin

plutôt qu’un coup de schibboleth

qui d’un seul coup t’estourbirais

un beau bouquet de ciboulette

cueilli au soleil du matin

C’est une partition magique

qui chante l’été et le soleil

œuf dur, tomate et ciboulette

palette lumineuse et chouette

quand le rouge se pare du vert

avec un peu d’œufs mimosa

 

 Oui !  Fustigeons le Schibboleth

Et acclamons la ciboulette

Alléluia !

 

12 février 2022

L'Adrienne s'en fout (Walrus)

 

Dans mon pays, lors des leçons d'histoire de leurs études primaires, tous les gens de ma génération ont fait connaissance avec les Mâtines brugeoises.

Dans cet épisode, les Français résidant à Bruges se sont presque tous fait trucider par les "locaux". Pour les reconnaître, la tradition veut que dans la nuit du 18 mai 1302, on les ait tirés du lit et fait répéter les mots "Schild en vriend" (le flamand pour "Bouclier et ami"), schild étant imprononçable pour un gosier français. Je dis "gosier" mais en réalité, le sch va se chercher quelque part dans l'espace séparant la langue du palais, cliquez sur le petit haut-parleur à côté du mot "schild" ici pour vous rendre compte.

Aujourd'hui, on pense que l'expression en question était plutôt "des gilden vriend" (ami des guildes), ce qui colle mieux avec le côté ultra-indépendant des communes flamandes. Toujours est-il que, quelle qu'ait été l'expression utilisée, le résultat était pareil : le Français mourait !

En classe, côté wallon, ça foutait un solide bazar cacophonique, les Wallons n'étant pas plus aptes que les Français à prononcer la chose malgré les efforts de leurs instits.

Après cet intermède linguistique, on passait à la conséquence directe de la péripétie : la bataille des éperons d'or où les Français, à peine remis des Vêpres siciliennes, se sont fait découper en rondelles devant Courtrai par les milices flamandes.

Mais à l'époque, on s'est bien gardé de nous enseigner que la méthode de reconnaissance linguistique utilisée par les Flamands s'appelait... un schibboleth!
Ce qui, d'un côté est fort compréhensible  : j'entends d'ici les rires et autres esclaffements qu'aurait générés au sein de la marmaille ce "chie boulettes "!

L'Adrienne, elle, responsable indirecte du choix du sujet du jour, s'en fout comme je l'ai signalé dans le titre : elle possède parfaitement les deux langues (et quelques autres que, connaissant sa modestie, je m'abstiens de mentionner).

5 février 2022

Défi #702

 
Un mot imprononçable ?

 

Schibboleth

 

7021

 

Quoi ? Si, ça existe : je l'ai trouvé à la page 126
d'un des derniers bouquins recommandés par l'Adrienne !
Le Papistache le connaissait
Et d'ailleurs, il figure au CNRTL, alors...

 

 

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5 février 2022

Ont potassé leur Asimov

5 février 2022

Mon robot et moi (TOKYO)

 

Mon robot et moi sommes allés au restaurant.

Mon robot n’aime pas sortir avec moi, il dit que je lui fais honte. Il me dit que chaque fois que j’attaque un plat de côtes de porc on dirait un épaulard qui se glisse dans un banc de saumon.

Il est toujours entrain de me parler de mon niveau de cholestérol. Et par-dessus le marché il me planque mes cigarettes car il compare mes poumons à des nappes de goudron.

 Mais la goutte qui a fait déborder le vase c’est sa remarque sur un ton très ironique/

On pourrait supposer qu’une telle femme, une liseuse professionnelle de tarot accorde un certain intérêt à la diététique. Alors là je me suis dit qu’il allait un peu loin

 Je me suis retournée et je lui ai rétorqué je mange et je fume que cela te convienne ou pas.

Ton obésité m’a-t-il répondu te procure une certaine protection, c’est une enveloppe supplémentaire qui réduit ta vulnérabilité.

il lit  Freud le bougre !!

Laisse-moi au moins avaler en vitesse une portion de pudding au tapioca. On ne trouve plus de pudding au tapioca de grand-mère.

Tu souhaites faire un commentaire dis-je avec mon sourire en regardant mon robot.

 Il se lève et règle l’addition en mâchonnant un cure dent. C’est étrange un robot qui mâchouille un cure dent !!La caissière nous regarde tous les deux.

C’est la dernière version me demande -telle ? oui dis-je il commence à être obsolète.il n’a aucun savoir vivre et il me procure une instabilité émotionnelle trop grande.

Il m’a fusillée du regard et m’a rétorqué achète donc une planche à repasser.

v1

5 février 2022

robots tueurs (Emma)

em1

références

le petit peuple      CLIC      

les dames du lac     CLIC    



5 février 2022

Poudre d’escampette (Jean-Patrick)

 

02-11-Eukalyptus

Quand le patron nous l’a annoncé, on s’est dit que ça nous faciliterait la tâche. Quand il nous l’a apporté, on a regardé le truc avec des yeux larges comme des soucoupes ; on n’en croyait pas nos yeux ! Le patron nous a dit l’organisation qu’il voulait à partir de ce moment-là : le robot aspirateur fera le couloir pendant que nous, on fera les chambres. Super. Surtout que contrairement à Coco, la petite nouvelle, le patron nous a dit qu’il est pas bruyant : on ne l’entend pas, il aspire la poussière sans raconter sa vie du matin au soir. Pas un bruit. Le collègue comme je les aime.

Après, le patron nous a montré comment ça marche : le matin, on met le robot aspirateur en route et il avance tout seul. Quand il tape sur une plinthe, il fait demi-tour, et de demi-tour en demi-tour, il aspire tout le couloir. Ça de moins à faire pour nous, on a le temps de s’occuper des chambres. Et quand on a fini la journée, on vide le sac, on le branche au compteur et il se recharge toute la nuit. Et pas question de l’emporter chez nous, il ne reconnaît que son branchement de l’hôtel ; chez nous, il tomberait en panne au bout de quelques jours et ne servirait plus à rien.

Coco, elle s’est crue plus maline que tout le monde : elle se vantait qu’elle prendrait bien le robot en main et qu’elle brancherait volontiers sa petite prise chaque soir. Nous, on s’est pas occupé de ses histoires, on est retourné faire notre travail pendant que le robot aspirait le couloir du rez-de-chaussée.

Au bout d’une heure, j’étais dans la 12, la chambre où il y a le couple du mardi, et la gouvernante vient me voir. Elle me fait comme ça :

— Il est où ?

Je savais pas de quoi elle parlait, alors je lui fais :

— Qui ça ?

Avec un signe de tête, elle fait voir le couloir et elle me fait :

— Bah, le robot aspirateur !

On va voir toutes les deux où il est passé… il est nulle part !

— Oh, merde ! que je fais comme ça.

— Attention, que me fait la gouvernante, s’il y a des clients !

On cherche le robot aspirateur partout, dans les coins, les recoins, sous les rideaux, dans les placards du couloir. La folle de la 18 ouvre la porte et demande ce que c’est que ce ramdam. Heureusement que la gouvernante était là pour lui répondre, parce que moi quand la 18 m’engueule et qu’en plus, elle est à poil, ça me met de mauvaise humeur. Surtout que là, on cherchait le robot qui avait disparu sans crier gare.

Bref, pour gagner du temps, je préfère dire qu’il nous en a fait perdre : il était nulle part, l’aspirateur. Le patron venu à la rescousse était de mauvais poil, il piaillait qu’on lui avait perdu son robot, qu’on aurait dû fermer les portes des chambres, que l’appareil pouvait être parti sous un lit, partout :

— Fouillez les chambres, celles où vous êtes passées et celles qui restent.

Et tout seul dans son coin, il parlait encore :

— Sinon c’est un bricoleur qui l’a embarqué, un qui s’y connaît en électronique pour le détourner !

Avec la gouvernante, on lui a pas parlé de la 18 ; il aurait été capable d’aller la fouiller lui-même, avec la nudiste à l’intérieur. On a passé notre temps à chercher l’appareil ; je peux vous dire que notre boulot, il avançait pas.

En fin de journée, macaque ; pas plus de robot dans l’hôtel que de cervelle dans la tête de la 18. C’est l’expression de Coco, le jour qu’elle a vu la 18 pour la première fois :

— Quand elle ouvre le bec pour gueuler, on voit qu’elle a rien dans le ciboulot.

 

Le lendemain, quand je suis arrivée pour mon service, l’histoire du robot qui avait disparu occupait toutes les conversations. Tu parles : une machine qui a dû coûter bonbon et qu’on a piquée au bout de seulement une heure de boulot, y a de quoi être dégoûté. Surtout le patron qui l’a payée.

Au milieu de la matinée, j’étais à faire la 16, le lit, la salle-de-bain, je zieutais dans le placard, les tables de chevet, les tiroirs, au cas où qu’on aurait planqué le robot dedans, quand tout d’un coup, j’entends du raffut dans le jardin. Je regarde, c’était Paulo qui appelait parce qu’il venait de retrouver le robot aspirateur. Incroyable mais vrai : il était dans le jardin, comme qui dirait planté sous un thuya. Le patron avait dit à Paulo d’aller tondre les haies, enfin les tailler, les couper quoi ? Et Paulo, il tombe sur le robot qui était là à attendre, arrêté, moteur éteint. Toutes les filles sont arrivées dans le parc, le cuistot et aussi la réceptionniste. Personne ne comprenait ce que le robot faisait là, même Coco n’avait pas une idée pour éclairer le phénomène. Le patron dit à Paulo de regarder s’il marche encore, tout semble normal, comme le jour où il est arrivé : le robot, pas Paulo ! Et le patron est retourné dans son bureau se renseigner auprès du fabricant pour avoir des explications, parce qu’il y a quand même des questions à se poser : une machine, ça peut pas se planquer sous les thuyas sans que personne l’aide ! S’il faut, il appellerait la police et porterait plainte pour détournement… avec un drone, un bug ou tous ces machins-là.

À la pause, ça continue à discuter sec. Coco avait cogité dans son coin et elle racontait que le robot devait être syndiqué, qu’il voulait fuir les cadences de travail à l’hôtel. On lui a dit qu’elle disait n’importe quoi.

— Si ça se trouve, c’est la bonne femme de la 18 qui en avait marre du bruit et qui l’a foutu dehors !

Alors là, on était tous d’accord ; on se demande parfois si elle fait pas des coups comme ça. Elle est mauvaise après nous depuis que le patron l’a virée de la salle du petit-déjeuner où elle s’est pointée à poil.

— Madame, il avait dit, votre tenue peut choquer. Surtout si des familles qui viennent, avec des enfants…

— Bah justement, y en a pas ! qu’elle a fait.

Le patron a pas lâché le morceau, il l’a habillée avec une de nos blouses, il l’a renvoyée dans sa piaule et il lui a livré le petit-déj à domicile. Depuis ce jour-là, quand elle peut nous faire une entourloupe, elle s’en prive pas.

On lui raconte pas tout au patron, sinon il s’en débarrasserait et elle risquerait de faire du scandale à l’extérieur. Mais je crois qu’il peut pas, parce qu’il paraît que c’est un « cas social ». Presque intouchable. Elle a le maire et l’assistante sociale qui la soutiennent.

Paulo, il a eu une idée qui a fait marrer tout le monde. Il s’imagine que c’est le robot qui s’est enfui à cause d’une chatte à son goût qu’il a repérée dans le parc ; ils ont passé ensemble. Il raconte qu’un jour, en faisant la haie, il retrouvera peut-être une portée. On a rigolé : un petit robot avec une tête de chat qui fera la pelouse en miaulant.

— Non, qu’a fait la gouvernante, le robot, il est pour le ménage, pas pour le jardin !

Oh, les blagues. On a rigolé. Sacré Paulo, va.

En tout cas, on s’est tous demandé ce qui s’était passé pour de vrai : la machine mal réglée, un défaut d’usine ou un programme avec un bug. La seule explication raisonnable, c’est le patron qui l’a trouvée dans la documentation. Il explique que le robot vient de l’étranger et qu’il a peut-être pas ses papiers. À la télé, on voit des émigrants qui viennent et qui se cachent dans les terrains vagues, c’est bien connu. Pourquoi pas celui-là, sous la haie ? Après, il a fait remarquer que les robots sont pas équipés de passe sanitaire ; pourtant ils bossent comme nous, qui doivent en avoir un. Alors, l’aspirateur a sans doute eu peur et il a préféré prendre la poudre d’escampette, en plus de celle du couloir.

La gouvernante, elle le croit pas. Elle dit que le patron est un pince-sans-rire. C’est vrai qu’on le voit pas souvent se marrer, mais je l’ai jamais vu pincer quelqu’un, pas moi en tout cas. D’un autre côté, même si je comprends pas tout aux explications du patron, je serais pas étonnée que son histoire de robot, il a raison quand même !

 

5 février 2022

Un robot aux archives (Clio101)

 

Il était une fois le robot I-Raven

A obéir aux antiques lois édictées par les sages

Il avait été programmé.

Consciencieusement, fidèlement, diligemment

Le jour durant

Il circulait dans les magasins

Jamais le nez au vent.

Il rapportait les documents demandés

Par des lecteurs de savoir affamés.

La série M, la série A et même la section Fi

N'eurent bientôt plus de secrets pour lui.

A force de chercher, circuler, écouter, enregistrer

Il en vint à deviner

Quels documents pourraient compléter

Le travail par les chercheurs réalisé.

Toutes les demandes, invariablement

Étaient enrichies, d'une ou deux boîtes.

Lecteurs, archivistes, visiteurs, en eurent bientôt la bouche coite.

Une pétition fut signée et au ministre envoyée

Demandant d'intégrer I-Raven au service.

Surpris de cette demande incongrue

Le ministre fit une visite impromptue.

Il vit, il pâlit, il rougit et, sur-le-champ

Signa l'arrêté d'intégration.

Et depuis ce jour

Aux archives du Morbihan.

Travaille I-Raven, un agent très surprenant.

 

5 février 2022

À coups de rabots (Kate)

 

 

À coups de rabots

Il sculpta le robot

Qu'il nomma Pinocchio

Se non è vero, è bene trovato

 

À coups d'os et de matériaux

Victor rescapé sur son traîneau

Entouré de glace et d'eau

Recueilli à bord du bateau

Raconte son histoire de pseudo robot

Réussie au-delà de tous les maux

 

À coups de stylos

On visualise les manteaux

Alourdis de fardeaux

Portés par les filles de Monroe

La pluie comme un rideau

Annihilant tout cerveau

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À coups de dicos

Traquer les mots

Des plus costauds

Aux plus falots

Les priant de raconter

Leur histoire

Leur géographie

Un copeau de leur vérité

Aussi bien dérisoire

Qu'empreinte de philosophie

Parfois teintés d'acrimonie

Mais souvent riches de leur trajectoire

De Saxo Grammaticus à Umberto Eco

De Platon à Barthe en passant par Giordano Bruno...

 

5 février 2022

Coin-coin cuisine (Vegas sur sarthe)


«Si j'avais eu un robot...  j'ai besoin d'un robot … quand j'aurai mon robot».
Combien de fois avais-je entendu cette litanie venant de la cuisine où Germaine officiait en légitime femme au foyer.
Si je m'étais finalement laissé convaincre c'est que Germaine sait être convaincante; donc après trois jours de grève du sexe je consentis à accéder à son désir d'adopter un robot.
Bien qu'elle partage la vie d'un esclave depuis quarante ans il lui fallait dominer en sus un androïde connecté, un engin « aux tomates » comme j'aimais lui faire remarquer avec cet humour qui caractérise son esclave de mari.
Ce à quoi elle répondait en affirmant qu'un robot ne cuisine pas que des tomates mais une foule de choses dont j'ignorais l'existence comme tout ce qui se cache derrière la porte de la cuisine.

Je me rendis sans grand entrain au rayon des robots d'un grand magasin où un spécialiste en robotique-informatique-bureautique-télématique – intitulé d'un badge au nom de J. Prévert – m'assaillit de questions saugrenues.
J'ignorais qu'il fallait une connexion internet dans une cuisine pour pétrir, concasser, mijoter, battre, fouetter, râper, trancher, émincer, mixer, émulsionner, me gonfler et me bassiner.
En fait un robot a beau être qualifié d'intelligent, il lui faut du wifi pour cogiter.

Quand on s'appelle Prévert, on ne devrait pas ignorer la célèbre citation  « le progrès c'est trop robot pour être vrai » mais ce spécialiste n'en avait cure et je me gardai bien d'étaler ma science.
J'appris une foule de choses comme le niveau sonore de 80 décibels d'un  robot en mode pétrissage, ce qui est bien inférieur à celui des grognements de Germaine en mode presse-purée manuel !
J'allais apprendre encore plein de trucs quand j'ai eu le malheur d'évoquer les Guides d'achat et les « communautés » d'utilisatrices sur internet !
J. Prévert – spécialiste en robotique culinaire – s'éclipsa en prétextant une urgence et je ne le revis jamais.
Livré à moi-même, encerclé par les bras, les spatules et les fouets d'une forêt d'androïdes connectés, j'échappai de justesse au lynchage en rampant jusqu'au rayon qui se trouvait être celui du Bien-être.

Là, entre un coussin de massage shiatsu et une lampe de luminothérapie, un joli petit canard rose, vibrant et sans fil me faisait de l'oeil.
Je m'assurai qu'il ne nécessitait pas de wifi et fonçait à la caisse.
Après tout, Germaine avait dit robot sans préciser culinaire … et puis un canard laqué – même rose – ça n'est pas hors sujet.

5 février 2022

REVEIL ROBOTIQUE (Alain André)

 

La température est passée de 19 à 22 degrés, le mur face au lit s’illumine d’une belle lumière bleutée, les premières notes de « Once upon a time in the West de Dire Straits » résonne dans tes implants cochléaires. Bien, « nous sommes lundi »  ( le mardi tu as programmé « the great gig in the sky de Pink Floyd », chaque jour,  un morceau différent) Réveil en beauté !

Ta « princesse », s’éveille à son tour, doucement, au son de « blackbird, des beatles », chacun sa musique.

Du placard de droite, ton peignoir chauffé à la température que tu aimes « 42,5 degrés » est présenté par un bras articulé, tu l’endosses et aussitôt, les picots massants se mettent en route sur ta nuque et tes épaules.

A gauche, elle a aussi son peignoir, « 40,2° » et son massage personnalisé.

La lumière sur le mur est maintenant d’un lumineux jaune orangé.

Le chariot automatique du petit déjeuner sort d’une trappe dans le mur et vient se positionner exactement entre les deux fauteuils relax au pied du lit.

Le mur est maintenant devenu un paysage : mer tropicale, aujourd’hui.

Le « P’tit Dèj », concocté selon ta programmation par le robot dans la cuisine adjacente comprend des tartines grillées avec 15 g de beurre parfumé à l’orange pour toi et à la bergamote pour elle ; Café sans sucre (torréfié et moulu par la cafetière robot ce matin à l’aube), italien pour toi, allongé pour ta princesse qui s’étire langoureusement.

Le mur reçoit toutes les chaînes, tu sélectionnes « Infos France » et tu zappes  jusqu’à l’info qui va t’intéresser, ta princesse proteste, « non, s’il te plaît pas le sport ! »

Elle se connecte sur sa radio préférée qui diffuse dans ses implants cochléaires dans ses oreilles internes.

 Zut !  c’est Lanoline de Malherbe  qui interroge pour la deux millième fois Maraine Lapine, la nouvelle vilaine présidente de ce pays de M… ! Elle zappe, choisit une chaine animalière sur ses lunettes télé.

Putain ! Les pandas sont en voie de disparition ! … Mais ça fait cent ans qu’on nous le rabâche, et il y en a toujours !

Bon ! Tu as fini ton café et mangé tes trois tartines, tu files à la salle de bains, passes aux WC dans le sas prévu à cet effet. Devant toi, le petit lavabo pour les dents se positionne ainsi que la brosse à jet dentaire aux ultrasons, il s’agit d’un jet d’eau additionné de bicarbonate de soude . Tu actionnes la chasse d’eau, un filet d’eau te lave, un jet d’air chaud te sèche, tu peux te lever et passer sous la douche. En passant, tu prends ton masque de rasage laser et UV qui repose sur le chargeur solaire . (Ce masque est en silicone, moulé sur ton visage, il est muni d’un dispositif qui détecte le moindre poil de barbe et l’élimine impitoyablement par rayon laser. Un rayonnement UV parfaitement dosé renforcera ton hâle ( sans aucun risque) Le système est entièrement programmable, permettant le rasage intégral ou bien la taille de toutes sortes de barbes, de toutes formes et de toutes longueurs.

Tu entres dans « l’espace douche », la pièce est déjà chaude, le radiateur soufflant s’est déclenché quand tu as ouvert la porte des wc. Les jets de brume pulsée aux infra-sons t’enveloppent aussitôt, les jets latéraux te chatouillent les flancs, les jambes et les parties intimes puis tout est  malaxé par un jet d’air et d’eau mêlés. Pas besoin de savon ! Les cheveux et  le  cuir chevelu  sont lavés par des jets ondulatoires pulsés par ultra-sons.

Tu sors, régénéré, tu t’enveloppes de nouveau dans ton peignoir et tu passes sur la claie en bambou tressé traversée d’un jet d’air chaud, l’air te sèche sous ton peignoir. Il ne te reste plus qu’à enlever le masque qui a, pendant ce temps, exsudé une crème de gommage désincrustante, qu’il te suffit de rincer au lavabo (disposé en hauteur, pour t’éviter de te pencher) un petit coup de crème lissante antirides aux nano particules d’acide hyaluronique et d’oxyde de sélénium anhydre  puisée au distributeur mural et hop ! Prêt pour le départ !

Pendant ce temps, ta chère et tendre va à son tour sous la douche : pour elle, c’est de l’ eau pulsée par de l’air ionisé qui s’échappe des buses , puis pulvérisation d’ une poudre enveloppante qui la séchera, puis elle s’enveloppe à son tour dans son peignoir réchauffé (37,2 le matin).

Elle a, elle aussi, mis un masque , même modèle adapté mais pour sculpter, lisser son visage sublime bien que déjà âgé. Toute imperfection est traquée, toute ride est restructurée et lissée par micro injection d’acide hyaluro-botoxique anhydre en gel hybride aqua/lipidique.

Une fois par mois, elle utilise la coque « épile-maillot » il lui suffit de prononcer : « Ticket de métro » ou « moustache folle » pour obtenir ce qu’elle souhaite ( ou toi ?  bon, enfin…. )

Pas de panique, les vêtements nettoyés  et repassés automatiquement sont dispos dans le placard. Le slip est intégré au pantalon, ou sous la jupe, les soutifs intégrés aux chemisiers sont parfaitement adaptés au galbe des seins et tiennent sans aucune bretelle disgracieuse.

C’est à ce moment là que tu te réveilles et que tu te dis « C’était quoi ce rêve débile ? »

 

5 février 2022

Ils n'auront pas notre peau ! (maryline18)

 

Le jour où "tout bascule" est là. Ils courent sans se retourner, sûrs de faire le bon choix. Ils contournent les squelettes jetés dans les ornières boueuses. Leur cœur bat fort, si fort...

-"On va y arriver !"

(Se lancent-ils pour s'encourager, à tour de rôle.)

Les éoliennes délimitent leur nouveau refuge.

-"Ils n'y viendront pas, calme-toi maintenant !" 

La détermination qui s'est emparée de leurs agresseurs est sans limite car ces derniers n'ont rien à perdre, rien à regretter dans ce monde qu'ils déclarent comme, résolument obsolète.

Leurs performances s'étaient décuplées sans que personne n'y trouve rien à redire, ces dernières années. Les robots avaient désormais l'intelligence et la force de leur côté. Leurs matériaux résistaient au gel, à la canicule, à la pluie, aux chocs et ils possédaient une logique implacable.

-"Mais, bon sang ! Vont-ils nous foutre la paix ! Sophie, crois-moi, seules les éoliennes en mouvements peuvent détraquer leurs cartes magnétiques. En nous espionnant, ils ont découvert qu'ils ne seraient pour toujours, que des êtres froids, incapables de ressentir les belles émotions qui nous parcourent et ils ont décidé d'étudier les cellules de nôtre peau pour pouvoir s'en revêtir, bientôt !"

Dans la ferme refuge, la vie gagnait la partie. Tout était à sa place : le feu dans l'âtre, le lait frais, les poules, les cochons; les oies et même le chien, "bouffe-tout" qui attendait que ça chauffe, la truffe en l'air !

Arthur et Sophie peuvent jouer des heures avec leur nouveau jeu : "La fin du monde". Les robots sont si effrayants qu'ils trouvent à chaque fois de nouvelles idées qui les font hurler de peur et de plaisir.    

 

5 février 2022

Votez C-3PO ! (Joe Krapov)

Il y aurait une France,
Une France en errance,
Une France un peu rance,
Une France qui entrerait en transes.

Et Marianne sur son timbre
Se collerait sur une carte
- Postale, pas électorale -
Puis se ferait porter pâle
Et se ferait poster loin
De ces drôles d’olibrius
Qui réécrivent Dreyfus,
Loin de ces beaux discoureurs
Amoureux des dorures
Et d’un poste-imposture.

2122-18 Jean-Paul C-3PO

Voici qui est drôle - ou étrange - dans ce jeu :

C'est toujours un robot du capital qui est élu !

5 février 2022

C'est quand le robot tique - tiniak (2)


C'est quand le robot tique
que je compte mes tocs

Je crois voir un moustique
dans mon oeuf à la coque

Que sur France Musiques
on me parle amerloque !

J'invoque ma métrique
pour un éléctrochoc

Mais sa mathématique
n'est que verve loufoque

Un brin de basilic
ferait un bon médoc

Car les barbituriques
n'ont plus cours, à l'époque

Onc' Joe Krapov m'applique
un capiteux ad hoc

Rien n'y fait ! Je claudique
en rond, dans ma bicoque

Mon esclave électrique
ne vaut pas un pébroque

Toute ma domotique
n'est que vaine breloque !

Et mon mantra védique
n'est qu'obscur soliloque

Ce jour et trop merdique
et sa merde, mastoc !

Fi ! de la robotique
Je débouche un médoc !
(sic)

 

ti701

5 février 2022

Tel un robot (petitmoulin)

 

Tel un robot
tu gravis sans cesse
les marches vers l'absurde
Te retourner
ouvrirait le grand vide
Ta frayeur
Ton fardeau
Fils du vent
tu trébuches sur la conquête
illusoire
Enchaîné au vertige
de l'éphémère
tu oublies de goûter
l'éclat fragile
Tu oublies de caresser
les courbes du silence
Solitaire épuisé
la bouche sèche
comme source tarie
Le désordre des gestes
signe le dernier soubresaut

Invincible Thanatos

 

5 février 2022

Espoir. (Yvanne)


    - Dis Monsieur pourquoi t'es triste ?
    - Je ne suis pas triste.
    - Alors pourquoi tu ne souris pas ?
    - Je ne sais pas sourire.
    - Tout le monde peut sourire.
    - Pas moi.
    - Tu es bizarre toi. Je t'ai déjà vu quand Mine l'infirmière m'amène ici. Tu ne bouges pas et tu me regardes tout le temps.
    - C'est ça, je ne bouge pas et je regarde.
    - Tu es malade ?
    - Non.
    - Alors pourquoi tu restes ici si tu n'es pas malade ?
    - Je travaille.
    - Mais tu n'as pas de blouse blanche comme Jérome. Tu connais Jérome ?
    - Oui.
    - Ça alors ! Tu sais c'est Jérome qui me soigne. Tu ne veux pas savoir pourquoi il me soigne ?
    - Je le sais.
    - Mais non. Tu me racontes des salades. Tu ne peux pas savoir que j'ai une formation cardiaque à mon cœur.
    - Malformation.
    - Tu m'énerves. Tu ne peux pas parler comme tout le monde ?  Et puis d'abord t'es pas drôle comme Pipo le clown qui me fait tout le temps rire.
    - Je ne suis pas drôle.
    - Tu répètes toujours ce que je dis. Comme un robot.
    - Je suis un robot.
    - Ben oui, t'es un robot. J'avais compris figure-toi. T'as un nom ? Moi je m'appelle Lucas.
    - Je sais.
    - Oh tu sais toujours tout. Alors réponds moi c'est quoi ton nom ?
    - Espoir.
    - Mais c'est pas un nom ça ! Pourquoi tu t'appelles comme ça ?
    - Parce que je suis là pour guérir les enfants.
    - Je comprends : tu aides Jérome à opérer les cœurs. C'est ça ?
    - Oui Lucas.
    - Alors je te prête mon cœur. Mais tu me le rends hein ? Et bien réparé ?
    - Promis mon garçon.
   
Lucas n'a pas rêvé : Espoir lui a fait un clin d'œil et un grand sourire.
 

5 février 2022

quand la robotique (joye)

carpe dialogue

5 février 2022

Robot tics spots - tiniak


Ranger tout
Ranger tout
Ranger tout
Ranger tout*

Obéir
Obéir
Obéir
Obéir

Baiser ? en rêve
Baiser ? en rêve
Baiser ? en rêve
Baiser ? en rêve

Oublier
Oublier

Oublier...
Oublier ?

Tic, tac, tic toc...

"Ici, c'est bien pour un pic-nic; non ? ma chérie."

C'était hier ou aujourd'hui, la Belle Époque ?
- Tsi, hi ! -

Stock : pots...
spot : tox...
(qui veut quoi ?)

*Sur l'air de l'excellent Michel Jonasz : "Changez tout"
(not' mond' ne tient pas debout !!)
 

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