Dans mon pays, lors des leçons d'histoire de leurs études primaires, tous les gens de ma génération ont fait connaissance avec les Mâtines brugeoises.

Dans cet épisode, les Français résidant à Bruges se sont presque tous fait trucider par les "locaux". Pour les reconnaître, la tradition veut que dans la nuit du 18 mai 1302, on les ait tirés du lit et fait répéter les mots "Schild en vriend" (le flamand pour "Bouclier et ami"), schild étant imprononçable pour un gosier français. Je dis "gosier" mais en réalité, le sch va se chercher quelque part dans l'espace séparant la langue du palais, cliquez sur le petit haut-parleur à côté du mot "schild" ici pour vous rendre compte.

Aujourd'hui, on pense que l'expression en question était plutôt "des gilden vriend" (ami des guildes), ce qui colle mieux avec le côté ultra-indépendant des communes flamandes. Toujours est-il que, quelle qu'ait été l'expression utilisée, le résultat était pareil : le Français mourait !

En classe, côté wallon, ça foutait un solide bazar cacophonique, les Wallons n'étant pas plus aptes que les Français à prononcer la chose malgré les efforts de leurs instits.

Après cet intermède linguistique, on passait à la conséquence directe de la péripétie : la bataille des éperons d'or où les Français, à peine remis des Vêpres siciliennes, se sont fait découper en rondelles devant Courtrai par les milices flamandes.

Mais à l'époque, on s'est bien gardé de nous enseigner que la méthode de reconnaissance linguistique utilisée par les Flamands s'appelait... un schibboleth!
Ce qui, d'un côté est fort compréhensible  : j'entends d'ici les rires et autres esclaffements qu'aurait générés au sein de la marmaille ce "chie boulettes "!

L'Adrienne, elle, responsable indirecte du choix du sujet du jour, s'en fout comme je l'ai signalé dans le titre : elle possède parfaitement les deux langues (et quelques autres que, connaissant sa modestie, je m'abstiens de mentionner).