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Le défi du samedi

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22 novembre 2008

Le paquet (rsylvie)

" le paquet .. ... "

à la vue du message écrit sur l’emballage, elle a bien une petite idée derrière la tête notre Suzanne.

Pensez donc, la romantique petite fleur qui sommeille au fond de son coeur, ne pouvait rêver mieux….

Elle imagine déjà de longues promenades sur la Venise verte…

Le clapôti des vagues, berce son esprit

alangui par le charme naturel du lieu. Sa main caresse le cours de l’onde

formant de délicates figures se perdant par delà l’infini bleuté.

Ses yeux tournés vers l’amour de sa vie,

ne voient que lui. Ses muscles saillants, à chaque coup de rames

décuplent la virilité d’une silhouette

qui la fait frémir du désir de s’y blottir.

Tendrement elle s’approche. La complicité qui les unit

opère instantanément. Pas besoin de parole.

Elle l’aime, il le sait,,,,, et au fil de l’eau, l’amour fait le reste.

Tout à ses pensées, Suzanne déballe le précieux carton.

Elle déchire le papier, quand son regard tombe sur une photo.

L’idée en elle-même, l’avait bien quelque peu étonnée, mais sa surprise est de taille.

D’un sourire malicieux

elle pense à son amoureux et part dans un fou rire joyeux.
rsylvie

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22 novembre 2008

Une belle surprise... (MAP)

Oui, je l’avoue,
   le jour où la porteuse de colis a fait une erreur
      j’ai bien eu envie de ne rien dire et de garder
         la belle surprise
            qu’elle m’avait apportée !
               Mais en lisant l’adresse
                  qui s’était un peu effacée,
                     je reconnus le nom de ma voisine de palier.
                        Je savais qu’elle avait passé sa commande
                           depuis plusieurs mois …
                              Je ne pouvais pas lui faire ça …

 

 

Qu’en pensez-vous ?

.

.

.

.

.

.

.

.

 

Cadeau

 

MAP

22 novembre 2008

Le mystère reste entier (Teb)

 

Madame Suzanne ne commandait jamais rien…

D’ailleurs, Madame Suzanne n’avait jamais envie de rien…

Madame Suzanne ne recevait jamais de courrier…

De toute façon… elle n’écrivait jamais non plus !!!

Madame Suzanne ne connaissait personne…

Faut dire qu’elle « n’aimait pas les gens » !!!

 

Aussi, quand le livreur UPPB sonna à sa porte ce matin là, Madame Suzanne ne sut quoi faire.

Pour se débarrasser du livreur, elle prit le paquet, signa le bon, rentra chez elle en haussant les épaules, posa l’objet sur sa table ce cuisine, et… retourna écosser ses petits pois.

Une cosse, un regard en coin sur le paquet…

Une cosse, un regard en coin sur le paquet…

Puis elle les prépara… s’arrangeant pour frôler l’objet à chaque tour de table…

Juste avant le fromage… elle n’y tint plus !!!

Se jeta sur le paquet,

…déchira le papier,

…détripa le carton,

…arracha le papier à bulles…

Un album… Un album photo !!!

Mais… ce bébé, dans les bras de sa grand-mère… c’est elle !!! Elle se souvient de cette grand-mère, partie trop vite, qui lui a appris à se servir de sa main droite, à cuisiner, tricoter ou reconnaitre un oignon de tulipe d’un autre, comestible ;-))

 Photo1

Elle tourne les pages…

Ces deux gamines souriantes et pleines de malice… elle et sa copine !!! Que de bons moments vécus ensemble… Que de bêtises… Que de confidences…

 Photo_2

Un peu plus loin…

Oh… et ce grand garçon au sourire ravageur… son premier amour… Tiens… Qu’est-il donc devenu ???

 

Plongée dans ses souvenirs, elle en oublie son fromage…

Et… mais c’est une photo de classe … sa toute première… quelques noms lui reviennent… Oh, cette Anne, si douce… Ce Petit Pierre, fieffé coquin, pour qui elle a gardé… tant de tendresse… sa première « crapule » !!!


Au rythme de ces découvertes, son cœur, tel une éponge sèche, s’imbibe petit à petit de cette tendresse retrouvée… Un sourire arrive même à se poser sur ses lèvres si tristes…

Dernière page…

Mais c’est elle … maintenant… tendrement appuyée contre … contre qui ??? Impossible d’identifier ce personnage sans nul doute nouveau pour elle…

 

Alors, dans ce cœur qui vient de redécouvrir les sentiments… s’insinue l’espoir, qui, pourtant, l’avait abandonnée depuis tant d’années…

Laissant tout en plan sur la table… elle empoigne son sac à main… direction : le salon de coiffure…

Aujourd’hui est le premier jour du reste de sa vie !!!

Nooonnnn mais !!!

22 novembre 2008

Le dilemme de Madame Suzanne (Poupoune)


 

Comme chaque vendredi, Madame Suzanne supervise le travail de la femme de ménage. Non pas que cette dernière ait besoin qu’on lui apprenne son métier, mais Madame Suzanne a comme personne le don de repérer le détail qui cloche. Son établissement a une réputation à tenir et il n’est pas question qu’une négligence vienne la ternir. Donc chambre après chambre, tout au long des couloirs, à chaque étage, dans chaque cabinet de toilette et bien évidemment jusque sous chaque lit, Madame Suzanne veille à ce que tout soit parfaitement propre et en ordre avant que n’arrive la clientèle du week-end.

Ce rituel du vendredi touche à sa fin quand la sonnette de la porte d’entrée retentit. Trop tôt pour les clients. Madame Suzanne jette un œil par la fenêtre. C’est un livreur. Elle n’attend rien et ne fait que rarement livrer ses commandes à cette adresse : à part le vendredi pour le grand ménage, il n’y a jamais personne ici avant que le soleil ne commence à décliner…

Le temps qu’elle descende le grand escalier en prenant soin de ne pas laisser de traces sur la rampe fraîchement cirée, le livreur est parti, laissant sur le pas de la porte un colis ne portant aucune autre indication que le mot « urgent » en grosses lettres rouges…

 

Intriguée mais peu désireuse de s’attirer des ennuis, Madame Suzanne regarde longuement le paquet, se demandant ce que cette livraison étrange peut bien signifier… Dans la branche de Madame Suzanne, on n’aime pas les surprises. Elle ne sait que penser quand Lucette, la femme de ménage, la tire de ses réflexions en lui demandant si elle peut partir. Elle peut. Madame Suzanne décide alors de prendre le paquet et de rentrer. Elle le pose sur la table de la cuisine mais ne l’ouvre pas. Il lui reste à vérifier qu’aucun verre n’est ébréché, aucune tasse fêlée. Qu’il y a ce qu’il faut d’alcool, de thé pour les plus sages et quelques fruits pour l’image… Allez savoir pourquoi : croquer un fruit quand ils viennent ici semble être le summum de la distinction et de l’élégance aux yeux de la plupart des clients…

 

Une fois son inspection terminée, Madame Suzanne s’intéresse de nouveau à ce drôle de colis urgent. De la taille d’une petite boite à chaussures, il n’est ni lourd ni léger, fait un peu de bruit quand on le secoue et n’a pas encore explosé. Un signe assez encourageant pour que Madame Suzanne se décide à l’ouvrir. Délicatement elle décolle le scotch en essayant de ne pas déchirer le papier, sort la boite de sa robe de kraft et soulève son couvercle. Un anneau, une alliance peut-être. Grande. Celle d’un homme sans doute. Et une cassette vidéo. Pas de lettre, pas de carte de visite, pas de signature. Madame Suzanne se doute que tout ça n’amènera rien de bon, mais que peut-elle faire ? Elle se rend dans le petit bureau attenant à la cuisine, ouvre le buffet dans lequel sont rangés sa petite télévision et son magnétoscope et elle regarde la cassette.

 

Un homme cagoulé, une voix déformée, une menace non voilée : « Nous avons votre mari. Payez ou vous ne le reverrez pas vivant. » Et l’image qui se déplace sur un autre homme, nu, visiblement terrifié, les yeux bandés, les mains attachées. Suivent les consignes : où, quand, combien, comment et l’inévitable « N’appelez pas la police »…

 

Rien de bon. Madame Suzanne le savait. Elle visionne de nouveau la bande. Puis encore une fois. Madame Suzanne est perplexe. Madame Suzanne n’est pas mariée. Elle ne l’a jamais été. Pourtant cet homme affolé… Malgré le bandeau sur les yeux et la bouche déformée par les cris… Elle regarde encore la courte séquence… Et encore. Et finit par le reconnaître.

 

Le voisin.

 

Madame Suzanne n’a pas pour habitude de juger les gens. Dans son métier, on ne juge pas. Une règle d’or. Mais ce voisin… Sans doute ni pire ni meilleur que la plupart des autres, il est loin d’être le seul à venir ici avec une alliance au doigt, mais il est le seul à être… un voisin.

Cet inconnu-là, elles le connaissent toutes, Madame Suzanne et les filles. Elles le croisent quand elles arrivent, elles le saluent de la tête au petit matin quand elles rentrent chez elles à l’heure où il part au travail. Elles saluent son épouse. Sa jeune et jolie épouse. Sa jeune et jolie épouse enceinte qui ne sait sans doute pas que plus son ventre s’arrondit plus son mari passe de temps chez les voisines. Ni Madame Suzanne ni les filles n’aiment cette situation. Savoir que l’épouse existe est une chose, la saluer et la trouver sympathique en est une autre. Et voilà que le voisin est aux mains de ravisseurs pas futés qui ont livré la demande de rançon à la mauvaise adresse. 

 

Madame Suzanne est perplexe. Que faire de cette vidéo ?

 

Aller trouver la jeune et jolie épouse ? Lui expliquer comment elle a reconnu son mari grâce à cette drôle de tâche de naissance qu’il a au-dessus du pénis et dont toutes les filles parlent pendant leurs pauses ? Impossible. Madame Suzanne n’a pas pour habitude de divulguer le nom de ses clients. Surtout pas à leurs épouses. Dans son métier, on ne parle pas. Une autre règle d’or. Et la jeune épouse n’a vraiment pas besoin de savoir. Surtout dans son état.

 

Aller trouver la police ? Pas question. La seule flicaille tolérée dans la vie de Madame Suzanne est celle qui vient ici en payant et en croisant les doigts pour que la réputation de discrétion de l’établissement ne soit pas usurpée.

 

Payer ? Pour ce sale type qui vient s’envoyer en l’air presque sous le nez de sa femme deux fois par semaine ? Vu la maison et la garde-robe de la jeune et jolie épouse, il doit avoir beaucoup plus d’argent que Madame Suzanne… Ce qui ne l’empêche pas d’être un sacré radin, un mauvais payeur : toujours à essayer de se faire offrir les suppléments… Non, pas question de payer pour un type comme ça.

 

Madame Suzanne est perplexe. Elle envisage toutes les options. Les évalue. Pèse le pour et le contre. Réfléchit. Et Madame Suzanne décide ce qu’elle va faire.

 

Le lendemain, Madame Suzanne se dirige d’un pas alerte vers le kiosque à musique du parc. Elle porte un sac de sport noir qu’elle dépose doucement dans la troisième poubelle de l’allée centrale à 9 heures tapantes. Elle quitte le parc sans un regard en arrière et retourne au bordel.

 

Elle n’a rien à y faire mais c’est là qu’elle souhaite attendre et surveiller.

 

La jeune et jolie épouse n’a pas l’air perturbée. Quand la police vient la voir le lendemain, elle vacille légèrement. Elle a une petite mine chiffonnée pendant quelques jours. Juste quelques jours. Et puis la vie reprend son cours. Elle dilapide avec application et un plaisir évident le bel héritage de feu son mari.

 

Madame Suzanne se dit qu’à sa place, la jeune et jolie épouse n’aurait peut-être pas payé non plus. Elle se dit qu’elle a bien fait d’envoyer ce message aux ravisseurs.

 « Gardez-le ».

 

22 novembre 2008

BIZARRE ! VOUS AVEZ DIT BIZARRE ! (Martine27)


Madame Suzanne est bien embêtée.

Il y a un paquet sur son paillasson.

Or, elle n'a rien commandé et en plus le facteur ne monte jamais dans les étages.

En plus, il est bizarre ce paquet, il y a simplement l'adresse de l'immeuble et Madame S en destinataire.

Bon, à bien se creuser la tête, il n'y a qu'elle avec cette initiale ici.

Un cadeau surprise peut-être.

Elle le prend sous le bras et rentre chez elle.

Curieuse, elle commence par l'examiner sous toutes les coutures, mais rien, aucun indice ne vient l'éclairer sur l'expéditeur ou sur le contenu.

Alors, elle fait ce que tout le monde fait.

Elle le secoue.

"Aïe" braille le paquet

De saisissement Madame Suzanne laisse tomber le colis.

"Ouille, ouille, ouille" laisse échapper le sus-dit "pourriez pas faire attention, je suis fragile quand même".

"Vous êtes un pa pa qui pa pa" bredouille Madame Suzanne fixant avec horreur le paquet à ses pieds.

"Un quoi qui quoi" lui renvoie son nouveau compagnon.

"Un paquet qui parle"

"Ben oui, pouviez-pas le dire clairement la première fois" bougonne le paquet (si vous le voulez bien pour la suite du récit, histoire de ne pas me creuser la tête à trouver des synonymes au mot paquet, nous l'appellerons maintenant Paquet, avec un grand P)

"Mais, faut me comprendre c'est la première fois qu'un colis me parle !" s'indigne Madame Suzanne.

"Chez moi, les paquets parlent, les humains se taisent, voyez on est à égalité"

"A égalité ? Mais les paquets ne parlent pas !"

"Si, ils parlent la preuve"

"Non, ils ne parlent pas !"

"Si, ils parlent !"

"Non, ils ne parlent pas"

"Stop" braille Paquet toujours vautré par terre "on ne va pas continuer comme ça jusqu'à la fin du rouleau de papier kraft"

"La fin du rouleau de papier kraft ?"

"Ben oui, quoi jusqu'à la Saint Glin-Glin, si vous préférez"

"La Saint Glin-Glin"

"Et ho, vous avez fini de répéter ce que je dis, c'est lassant à la fin"

"Excusez-moi, mais c'est la première fois que…"

"Je sais" l'interrompt Paquet "c'est la première fois que vous parlez à un paquet parlant, j'ai compris l'idée, c'est bon, arrêtez de radoter".

"Désolée, mais c'est drôlement perturbant de parler à … Euh, bref, vous faites quoi ici au juste ?"

"J'étudie" répond doctement Paquet.

"Vous étudiez quoi, si ce n'est pas indiscret"

"Les hommes et leurs coutumes bien sûr"

"Et vous êtes sûrs que de leur flanquer la frousse ça va aider pour votre étude, et vous venez d'où et vous en venez comment d'ailleurs"

"Oh, oh, ça fait beaucoup de questions tout ça. Je viens d'une dimension parallèle. Comment ? Pas la peine de vous le dire, je sens bien que vous n'y comprendriez rien. Et pourquoi ? Pour voir si votre monde traite bien les paquets. Mais manifestement par ici, vos colis ont la tête vide, pas de coopération possible entre eux et non, dommage"

Pendant toute la péroraison de Paquet, Madame Suzanne n'a pas arrêté de le regarder d'un regard suspicieux.

Brusquement, elle le ramasse et se dirige vers la sortie.

"Eh vous allez où là ?"

"Ca ne vous regarde pas !"

"Ah, non je vous vois venir vous voulez me balancer à la poubelle, pas question. De toutes façons même si vous le faites je reviendrai, alors pas la peine de vous fatiguer".

Madame Suzanne s'arrête et pose Paquet sur la table de la cuisine.

"Vous bricolez quoi là ?" interroge Paquet un rien inquiet.

"C'est une blague, ça y est j'ai compris. En réalité, il y a un talkie walkie planqué là dedans et à l'autre bout des gosses qui se fichent de ma pomme ! C'est ça, hein sales mômes !" Madame Suzanne est hors d'elle ! Elle attrape de grands ciseaux et se dirige d'un pas menaçant vers Paquet.

"Non, non, je vous assure je viens bien d'une autre dimension, ne faites pas ça vous vous en mordriez les doigts"

"M'en fiche, faut pas me prendre pour une pomme"

Et vlan, de grands coups de ciseaux dans le ruban adhésif et dans le papier.

Et, ET

PAF, ZOU, BANG.

"Ah, voilà c'est malin ! Je vous avais dit de ne pas le faire" maugrée Paquet

"On est où là ?" demande Madame Suzanne d'une toute petite voix "Je ne vois rien"

"Où on est, entre nos deux mondes, voilà où on est grâce à vous, et ça va pas être coton de rentrer à la maison, je vous le dis moi ! Vous n'avez rien de trop urgent à faire j'espère ! Parce que là, on va devoir attendre que le Grand Facteur s'occupe de nous et pour savoir où on se situe sur sa tournée c'est une autre paire de manches"

"Et on fait quoi en attendant ?" s'inquiète Madame Suzanne.

"Et si on faisait vraiment connaissance ?" propose Paquet d'une voix guillerette.

"Oh non" gémit Madame Suzanne "coincée je ne sais où, pour je ne sais combien de temps, avec un paquet bizarre et bavard, pauvre de moi !"

"Bon, je commence. Alors voilà je suis né ….

 

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22 novembre 2008

MADAME SUZANNE (Joye)

Madame Suzanne a gardé la boîte

Car elle était moîte.

La boîte, pas Suzanne.

C’est vrai, je fais l’âne.

Je recommence.

.

Madame Suzanne a gardé le colis

Qu’elle avait acquis

Mais comment ?

C’est vrai, c’est trop lent.

Je recommence.

.

Madame Suzanne a gardé le paquet

Mais quel caquet

Que ça provoquait !

Pardon ? Okay,

Je recommence :

.

Madame Suzanne n’a rien gardé

Comme quoi, rien ne va barder

Donc pas d’histoires

Blasphématoires

Et par paresse

Je laisse.

.

22 novembre 2008

Suzanne (Walrus)

- Une petite signature Madame...
- Mais... je n'attends aucun colis !
- Suzanne Lachaste, c'est bien vous ?
- En effet, mais...
- Ecoutez, moi, je livre, vous, vous signez, c'est pas dur ! Y a rien à payer...

Suzanne s'exécuta et se saisit du colis portant le sigle de la compagnie des eaux.
Le carton une fois ouvert se révéla contenir une pomme de douche, rutilante, hypermoderne, la toute grande classe !
Une pomme de douche et un billet d'accompagnement.

En substance, Suzanne apprit qu'elle avait été tirée au sort pour tester un pommeau de douche révolutionnaire. Outre que l'incorporation d'air au jet réduisait de moitié la consommation d'eau (d'où l'intérêt de la compagnie), le contact du jet tournant et pulsé produisait à fleur de peau des sensations délicieuses. On la priait donc d'en faire l'essai et patati et patata, vous connaissez la littérature commerciale.

Suzanne remplaça donc, au bout du flexible, son antique pommeau de douche par le nouveau.  Drôle d'idée se disait-elle, économiser l'eau, d'accord, mais ces prétendues sensations... enfin, essayons, qui sait ?

Dans l'appartement voisin, deux vieux sagouins postés devant un écran LCD de vingt-quatre pouces suivaient de leurs yeux chassieux l'inauguration de leur envoi.

- C'est quand même plus discret et moins fatiguant que les trous dans les murs...
- Oui, ces émetteurs et caméras miniatures sont de véritables bijoux !
- En fait de bijoux,  il n'y a pas qu'eux !
- T'as raison ! Enfin, du dessus, comme ça, on voit surtout les cheveux...
- Et le bout du nez...
- Et des seins...
- Ah, elle tend la main !
- Vas-y, empoigne la douchette !
- Allez Suzanne, allez Suzanne, allez !
- Ouais, au but, au but !
- Faudra quand même penser à remercier ton petit neveu Daniel, c'est un génie de l'électronique ce môme !

susan

16 novembre 2008

In the box

caisseWalrus ; Joye ; Martine 27 ; Poupoune ; Teb ; MAP ; rsylvie ; Jaqlin ; Papistache ; Brigou ; Caro Carito ; Val ; Joe Krapov ; Janeczka ;

16 novembre 2008

Défi #36

defi36

15 novembre 2008

Eolia - Kloelle

Trois pétales de pluie
Au lilas de ses yeux
A quoi sert le vent ?

15 novembre 2008

Pourquoi (rsylvie)

-"pourquoi faut-il toujours que femme se cache" ?

pour permettre aux pinceaux... d'imaginer.


-"pourquoi faut-il toujours que femme se voile d'une fleur "?

pour permettre aux pastel... d'exister.


-"pourquoi faut-il toujours que femme se pare de mystère" ?

pour permettre aux couleurs... d'idéaliser.

Alors, que la nudité lui va si bien !

-"pourquoi "?

15 novembre 2008

Dryade et grillade ? (Joe Krapov)

I.

Ce matin, il a posé deux cordes supplémentaires sur sa lyre.
- C’est idiot un instrument à neuf cordes alors que la gamme ne comprend que sept notes ! » lui dit-elle.
- C’est, répond-il, en hommage aux neuf muses. » 

Il vient toujours faire le Jacques non loin d’elle. Quand il joue de son instrument les rochers et les arbres se déplacent pour venir l’écouter. Elle ne reste pas de bois non plus, même si elle est nymphe des arbres. Mais elle sait. Epouser cet homme qui l’aime et qu’elle aime tout autant, ce serait aller vers leur bonheur mais aussi très rapidement vers leur perte. 

Tout en eux, dès lors, passe par les regards. Ils s’estiment, ils s’admirent, il s se savent faits l’un pour l’autre mais elle ne lui cédera rien. Tant pis pour l’histoire et la légende. Il restera un Argonaute, celui qui, par son chant, fit taire les sirènes. Elle restera anonyme

 

II.

Ce matin, il n’est pas encore là. Elle l’attend, sans inquiétude, silencieuse, sereine. Soudain arrive ce raseur d’Aristée. Lui, c’est le dieu du stade, le roi de toutes les courses aux J.O mais, comme dragueur, un relou de première.
- J’ai perdu, mon Eurydice, deux centièmes par rapport à ma performance d’Athènes, aujourd’hui. Ne veux-tu pas me servir de lièvre pour le marathon, cet après-midi ?
- Je ne suis pas ton Eurydice ! Et encore moins ta cocotte ou ton lapin, espèce de zatopèque !
- Ne te fâche pas, Eury ! Je sais que tu en pinces pour l’autre muzikos mais je peux quand même tenter ma chance puisqu’il n’y a rien eu entre vous !
- Casse-toi, pauvre congre ! 

Pourquoi le déteste-t-elle ? Pourquoi a-t-elle toujours un pressentiment, un ressentiment contre ce type ? Pourquoi est-il toujours, aussi, présent dans ses visions funestes ?

 

III.

Ce matin-là, elle assiste dans sa clairière à une drôle de scène. Un véhicule étrange s’est posé pendant la nuit dans son petit coin ombreux et idyllique de leur beau pays de Thrace. Trois guerriers bourrus en sont sortis, accompagnés d’une mortelle en robe rose. Ils ont dressé une tente et prennent présentement leur petit-déjeuner.
- Divin, ce yaourt au miel, les copains !  lance la jeune femme à l’étrange coiffure retenue par deux bouquets de fleurs d’églantier. Qu’est-ce que tu manges, toi, Jurassic ? »
- Je trempe une tartine de moussaka dans du thé aux graines de pita gore. »
- C’est bon ? » demande Luna.
- C’est pas pire que le Maroilles dans le café noir des Ch’tis ! »
- Est-ce qu’on aura le temps d’aller en ville acheter de l’ouzo avant de repartir ? » demande Central qui a toujours été le plus raisonnable des frères Park.
- Je ne sais pas, répond Isaure. Déontologiquement, a-t-on le droit de ramener du nectar et de l’ambroisie des pays mythologiques ? Je ne suis pas sûre d’ailleurs que nous soyons arrivés au bon endroit. C’est quand même la première incursion de Tornado dans un pays de légende ! »
- Moi, je suis sûr que oui. Je fais toujours confiance aux professeurs de l’Université de Rennes 3. »
- Attention, planquons-nous, voilà quelqu’un ! » 

C’est Aristée qui arrive avec des baskets neuves et un chronomètre qui fait bling-bling. 

- Incroyable ! C’est lui ! »
- Je n’en reviens pas ! Vous avez vu comme il lui ressemble, à elle ? »

 

IV.

Ce matin, Orphée lui a offert trois perles de pluie venues d’un pays où il ne pleut pas. Il ne dit surtout pas à Eurydice qu’il s’agit d’un cadeau d’Isaure Chassériau. Il ne dit pas qu’il a assisté lui aussi à l’enlèvement d’Aristée par trois guerriers bourrus et la déesse du voyage dans le temps. Il ne dit rien, il regarde Eurydice avec amour et inquiétude. 

Dans la première perle de pluie, elle voit l’horizon dégagé : il n’y a plus de course folle pour échapper au dieu satyre, plus de serpent qui la mord au pied, plus de séjour aux Enfers, plus de descente d’Orphée et surtout elle n’aperçoit plus ce moment trop cruel où, malgré ses injonctions silencieuses « Ne te retourne pas ! Ne te retourne pas ! Ne me quitte pas ! » cet idiot se retourne quand même. 

Dans la deuxième perle de pluie, elle voit Aristée sur la place d’une grande ville. C’est un peu comme dans ses anciennes visions des Enfers mais c’est très particulier. Les gens autour de lui sont vêtus bizarrement et il est le seul à griller sur un bûcher. Les trois soldats bourrus et la jeune femme en rose s’échappent dans le fond de la goutte d’eau en compagnie d’une femme qui a la même coiffure à frange qu’Aristée. 

Dans la troisième goutte d’eau on voit le jardin du Thabor à Rennes. La statue de l’enlèvement d’Eurydice qui trônait d’ordinaire à deux pas du kiosque à musique… la statue de Charles Lenoir n’existe plus. 

Ce matin, ils se sourient, ils se regardent, ils savent qu’ils vont s’aimer sans heurts jusqu’à la fin des temps. 

Et peu importe que le pays où il ne pleut jamais et d’où viennent les trois perles de pluie soit une terre de légende qu’on appelle Bretagne.

15 novembre 2008

NON, RIEN (Joye)

Aucune idée n'inspire ma plume
Je perds mes vers dans une brume.
Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu.

Oh, s'il y avait juste un oiseau,
Ou un mouton au pastoureau !
Si on y voyait juste le ciel,
Je ferais mille mots existentiels !

Mais cette tête parmi ces feuilles
Ne m'aide pas à franchir le seuil.
Je n'ai rien à vous offrir.
Rien, rien à découvrir !

Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu,
Aucun chemin à parcourir.
Je n'ai rien à vous offrir.

15 novembre 2008

Un signe (Papistache)

zesheep2Derrière son guichet en orme ciré, l’hôtesse doit me prendre pour un cinglé. C’est le dixième billet que je lui achète pour l’exposition temporaire “Fleurs de peaux” au musée des Beaux-Arts de la ville de Ch***.



flou2Jeudi dernier, il pleuvait, le rendez-vous avec un gros fournisseur de ma boite avait été annulé. Je suis commercial à la Solu-Paper-Tea, société spécialisée dans la fabrication des sachets solubles de thés et tisanes. J’ai déambulé dans les rues médiévales sous mon parapluie jaune et vert, à l’enseigne de la boite.



flou4L’affiche m’a attiré : “Pastels secs, Fleurs de Peaux de Zesheep”. Je suis entré... Les portes du musée s’ouvrent à neuf heures. A midi, le gardien me pousse gentiment vers la sortie. A quatorze heures, je tends ma carte bleue à l’hôtesse :
Pour l’expo “Fleurs de Peaux” ?
— What else ?


flou5Mardi, le musée ferme, j’aurais pu quitter Ch*** et appeler la boite ou Monique, j’ai rôdé dans les jardins de l’évêché qui bordent la vieille bâtisse où sommeillent les collections d’art de la ville. Je n’ai pas réussi à sortir le téléphone de la poche de mon caban.



flou6Mercredi. Je suis là, dès l’ouverture. L’hôtesse me tend un billet avec réticence. Je lis sur son front le lourd cheminement de sa pensée. Elle redoute un acte de vandalisme ou un vol spectaculaire. Elle a tort.


 


flou7Je n’en veux pas aux œuvres accrochées. Une seulement m’attire. J’ai l’impression qu’elle vit et change à chacun de mes passages.
Je quitte le musée chaque fois plus fort que lorsque que j’y suis entré. Ce regard me donne une pêche d’enfer.



flou8Hier, mercredi, j’ai cogité toute la journée. J’ai foulé chaque centimètre carré du jardin de l’évêché. Il est petit. Si ce matin, je perçois, le moindre signe, je plaque tout : boulot, épouse, appart, relations... Je fonds sur  les Marquises.



flou9
Bientôt quarante berges, je ne vais pas attendre d’être usé pour emboîter mes pas dans les traces de Gauguin. Un signe, un seul et... je m’envole.

15 novembre 2008

Regards d’enfants (Brigou)

Lundi, j’ai découvert ce magnifique pastel de Zesheep et depuis je suis venue tous les jours et plusieurs fois par jour pour observer ce tableau. Ce regard d’une femme ou vraisemblablement d’une jeune fille, ces éclats bleus qui se dissimulaient derrière un feuillage, quel secret ou quelle blessure enfouis rendait ces yeux si tristes ?

J’ai repoussé d’autres images qui, déjà, se superposaient à ce tableau.

A travers ce regard j’ai vu ceux de ces jeunes enfants dont la vie bascule du jour au lendemain. Ils arrivent dans une institution qu’ils ne connaissent pas au milieu d’adultes et d’enfants qu’ils rencontrent pour la première fois.

Leurs yeux ne cachent rien de leur crainte, de leur souffrance, de leur chagrin. Des larmes brillent souvent dans leur regard. Aucun son ne sort de leur bouche. Ils baissent la tête dès qu’on leur adresse la parole.

Avec le temps et de la patience, ils retrouvent confiance et à nouveau des étoiles scintillent dans leurs yeux.

15 novembre 2008

Cachée (Pandora)

Elle entend les appels et les bruits de pas autour d’elle et elle se recroqueville plus encore pour ne pas qu’on la voie. Il ne faut surtout pas qu’on la trouve, sinon elle est fichue. Mais elle est bien cachée dans le feuillage accueillant où elle s’est réfugiée. Elle se sent comme une exploratrice. On dirait qu’elle s’est perdue dans la forêt et qu’elle est poursuivie par des animaux féroces. Et on dirait qu’elle se cache pour ne pas qu’on la trouve. Mais dans son histoire on dirait qu’elle a emmené des barres chocolatées et de quoi boire pas comme elle. Quelle gourdasse, elle n’est pas encore prête à être une vraie exploratrice. D’ailleurs elle ne s’est pas vraiment perdue (même si elle ne saurait plus trop retrouver le chemin de la maison tellement elle s’est enfoncée dans la forêt) mais qu’elle s’est volontairement échappée. D’ailleurs ce ne sont pas vraiment des animaux mais son père et les voisins de la maison bleue, elle a reconnu les voix. Les animaux l’auraient déjà trouvée, eux. Oui, on dirait plutôt qu’elle s’est perdue pour échapper aux terribles soldats de la Reine du Pays de l’Enfant Roi qui allait la punir injustement. Parce qu’au Pays de l’Enfant Roi, c’est toujours lui qui a raison et qu’on écoute. Et qui choisit en premier l’image du paquet de céréales. Et à qui on donne raison quand ils se disputent. Tous ça parce que c’est le plus petit. Mais l’Enfant Roi n’est qu’un sale petit troll, elle n’en veut pas. Elle, elle avait demandé une petite sœur.

- Sophie, si tu ne sors pas tout de suite de ta cachette, je te promets que tu auras une fessée comme tu n’en as encore jamais eue. Ca suffit maintenant

Les soldats s’impatientent et ont l’air de devenir encore plus redoutables. Le ventre de l’exploratrice se met à gargouiller, ça doit commencer à être l’heure du repas, en plus maman a dit que ce soir ce serait raviolis. Enfin la Reine du Pays de l’Enfant Roi…

- Sophie, je compte jusqu’à trois et après ça va barder pour toi si tu ne t’es pas montrée. J’en ai vraiment marre de tes caprices de gamine trop gâtée. Un…

Tiens on dirait des gouttes d’eau qui commencent à tomber. Mais pourtant on avait dit qu’elle était exploratrice en Afrique, c’est pas du jeu !

- Deux…

Tant pis, là c’est plus vraiment drôle. On dirait que le jeu est fini.

Elle se relève et se montre enfin, sortant du feuillage qui l’abritait :

- Papa ! Heureusement que tu es là, je m’étais perdue…

15 novembre 2008

Tettigellides du maïs (Véron)

1

15 novembre 2008

Abre os olhos - Janeczka

Il avance peniblement.

 

La pluie tropicale lui fouette le visage cruellement, presque jusqu’au sang. La nuit impitoyablement noire le laisse sans reperes.  La peur lui prend les tripes.

La boue retient ses chaussures, l’empeche d’avancer. Mais il ne peut s’arreter. Il essaye de courir de toutes ses forces mais semble au contraire bouger au ralenti, pire, faire du sur-place dans cette melasse collante.

 

Il a besoin de se cacher, de rentrer chez lui, pres de la riviere. Mais il sait instinctivement qu’il se trouve a des kilometres de la... dans la selva.

 

Malgre l’humidite ambiante et ses vetements qui lui collent au corps, il frissonne. La tete lui tourne, il se sent de plus en plus faible a chaque seconde qui passe. Il lui semble sentir sur sa nuque le souffle de creatures invisibles ; des voix etranges appellent son nom ; des claquements lointains lui parviennent de toutes directions ; des sons familiers se font echo et se perdent dans le velours menacant de la nuit.

 

Il se sent entoure, epie ; les bruissements du feuillage ne font qu’accentuer sa paranoia. Il s’attend a voir surgir de derriere les gigantesques troncs d’arbres cette vie qu’il avait laissee en France pour venir s’installer dans ce petit village d’Amerique du Sud.

 

La !

Son coeur s ‘arrete.

Entre les feuilles perlees de pluie, un regard... ces yeux... les seuls qu’il puisse reconnaitre entre mille...

Les yeux de son ex-femme...

yeux

 

 

Il se reveille, suant et haletant, de ce reve enfievre.

15 novembre 2008

Regard (Thetis)

Je te vois, cachée dans les hautes herbes de ma vallée.
Je sais que tu es là, tigresse meurtrie à la crinière affadie,
Tu me guettes, blessée, apeurée, solitaire…
Tes doux yeux s’embrument et se resserrent,
Témoins malgré toi de ta douleur  vive…

Ne t’enfuis pas mon Amazone infidèle !
Tes griffes acérées caresseront ma peau
Et je succomberai à tes charmes
Quand ,toi, tu cèderas au monde que tu hais…

Viens à moi, ma belle !
Je regrette ma fougue, trop humain…
Mais espère, malgré tout,  ton contact apaisant
Pour une union improbable au comble du désir…

Oh et puis non… attends…

Ne crains plus mon regard, Artémis farouche !
Je ferme mes yeux  et te lâche….
Tu es libre, enfant capricieuse,
De fuir ton désir ou d’affronter ta peur…
Je reste là, immobile,
Et attends dans mon sommeil
Ta décision fragile…

15 novembre 2008

Sanglots monotones… (Tilleul)

Trois petites graines,

Comme dans Verlaine…

Perles de rosée ?

De pluie ou bien de larmes ?

Qui les a déposées ?

" Il pleure dans mon cœur,

Quelle est cette langueur " ?

Ils sont si bleus

Ces yeux !

Ils me désarment…

Tapie dans les fourrés,

Cette demoiselle,

Pourquoi se cache-t-elle ?

Son doux visage,

A un air si sage…

Pourquoi chuchoter ?

Je vous laisse écouter,

Mais aussi deviner…

Voilà mon défi

De ce samedi…

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