Défi #286
Juste une image pour guider
vos plumes :
Libre interprétation !
A tout bientôt à
-Une oeuvre de Su Blackwell -
Juste une image pour guider
vos plumes :
Libre interprétation !
A tout bientôt à
-Une oeuvre de Su Blackwell -
Elisabeth De Tourville s’examinait sans indulgence dans la psyché de sa chambre.
Elle avait tellement vieilli depuis la guerre mais en cette année 64 elle avait, enfin, obtenu gain de cause. Il y aurait ici, à Bayeux, un monument au pigeon inconnu, elle avait même réussi à faire venir Malraux. Elle ne put s’empêcher une imitation moqueuse ; Entre ici Roméo…Du nom de son meilleur biset pendant cette période.
Une image d’elle se superposait dans la glace : Un foulard de soie au drapé alambiqué montant haut sur la tête, la frange soigneusement roulottée formant deux coques, le pull jacquard un peu trop court sur une jupe pas bien longue non plus (Dame ! Il fallait économiser laine et tissu), sur les jambes un badigeon de chicorée pour figurer les bas et les socquettes en fil sur les semelles de bois.
N’empêche, elle avait fière allure et ce qu’elle faisait etait si risqué mais si palpitant !
Elle avait eu l’idée de remettre en service le vieux pigeonnier au fond du potager, avec son cousin par alliance Alistair Cornwallis, venu clandestinement en 42, cela les amusait de faire faire aux oiseaux le parcours Bayeux-Hasting, celui de Guillaume le conquérant.
Les allemands avaient réquisitionné la propriété et leur avaient généreusement permis d’occuper les dépendances et de garder l’usage du potager avec le pigeonnier. Ils trouvaient assez charmants ces volatiles, tant qu’ils ne fientaient pas sur leurs uniformes, que nous prétendions élevés pour améliorer l’ordinaire. Ils n’ont jamais eu de soupçons.
Elisabeth se secoue et tire sur la veste stricte de son tailleur qui l’est tout autant. C’est vrai, c’était dur, surtout les bombardements, mais bon sang j’avais trente ans et regarde-moi ça maintenant !!
Enfin, elle y tient à son monument, elle ira de bonne grâce faire des politesses. Combien de vies sauvées grâce à Roméo et les autres…
Vous voudrez bien nous excuser de nous immiscer dans votre conversation, juste le temps de vous signaler qu'aux erreurs de comptage près, ce qui suit se trouve être la cinq millième participation à notre blog.
joye remporte donc le prix y attaché :
notre parfaite considération !
Bien, nous lui laissons la parole...
Le prof de maths a 55 ans, des verres épais comme des fonds de bouteille et une réputation d’ours.
- Chaque fois qu’on a un test de maths, dit Stijn, le premier de la classe, je stresse comme un fou.
- Mais pourquoi donc ?
Ce n’est pas toujours rationnel, à quoi tient la réputation d’un prof, d’où elle lui vient et s’il la mérite vraiment. Dans le cas du collègue de maths, ses grands coups de gueule le font passer pour un rustre sans cœur – ce qu’il est loin d’être – mais le plus bizarre de tout, c’est qu’il a une réputation d’alcoolique, alors qu’il ne boit que des canettes de coca light.
Puis, tôt ou tard un sourire légèrement moqueur apparaît sur toutes les lèvres quand quelqu’un dit : « En zijn duivenkot ! »
Parce qu’il est colombophile. Donc ringard.
Jusqu’à ce quelqu’un lance :
- L’oncle de ma copine, il est aussi colombophile, et il vend les œufs de ses meilleurs pigeons à 1500 euros pièce !
Au silence qui suit, on sent tout le respect dû à l’argent, parmi ces jeunes qui font des études d’économie.
- Bon, dit Madame, à moitié rassurée sur la vision qu’ils ont de son collègue. Il se fait tard. Si on allait manger ?
Le pigeonneau, se dit-elle en fermant à clé la porte de sa classe, c’est tout de même excellent. Avec des petits pois et du gratin dauphinois.
Oh comme il y a longtemps que je ne vous ai pas gratifié(e)s d'un petit tibouque !
N'oubliez pas de zoomer pour le lire !
Il est téléchargeable ici en pdf et là (mais pendant un mois seulement) au format .doc
Un pigeon par amour pigeonné
Je suis un pigeon casanier, moi Biset perché haut, sur le clocher de ce village moyenâgeux au fin fond des Cévennes dans un petit trou perdu.
Là, dessous, dans la cour de l’école, les gamins jouent à Pigeon Vole. Ainsi, mes sombres pensées s’envolent.
Je coule céans une existence fadasse depuis que je suis devenu casanier.
Je n’ai même plus de colombier pour me ressourcer avec mes compères, comme je le faisais au retour de mes péripéties. Non, ici je vis en catimini tout près des cloches qui perturbent ma sieste, carillonnant toutes les heures, du lever au coucher du soleil.
Pourtant j’en ai vécu de grandes aventures, mais une belle Colombe m’a pigeonné et depuis je vis presque reclus, enchaîné par l’amour.
J’avais hérité du don de mon aïeul qui travaillait pour Charles Havas, et n’avait pas son pareil pour remplacer le facteur. Chargé d’une mission, il trouvait illico sa destination grâce à une technique génétiquement ancestrale, imparable : le sens d’orientation. Et comme lui, je partais au loin.
Je me remémore, accroché à mon clocher….
Il y a 5 ou 6 ans, jeunet, j’allais et venais sous tous les vents.
J’en ai parcouru alors des mers et des continents, survolé des montagnes
En Russie, j’ai connu le Sotchi d’avant. J’y ai « jeu-té » un œil, indifférent alors, aux palmiers sur fond de montagnes
Dans l’IOWA, je me suis fait de Joyeux copains, on s’écrit par la voie des Mels.
En Chine, j’ai volé à tire d’ailes, car en ce pays les pigeons voyageurs sont souvent kidnappés en vue de leur faire pratiquer des courses d’endurance, avec paris à la clé. Alors, perdue la liberté !
Je me souviens, en Indes, dans un monastère, des moines [qui protègent notre race depuis qu’un des nôtres chercha refuge dans l’ombre de Bouddha.], nous servirent en abondance des grains pour notre route. Mais au premier coup de gong il fallut repartir et les laisser à leur méditation.
En Egypte, notre patrie d’origine, un compagnon de route m’avait dit de ne point m’y attarder, il avait danger : Là, certains mamelouks gavaient les pigeons, et couic plus personne sur le chemin du retour ! Mais n’exagérait-il pas, un peu chauvin, car il était de la branche des pigeons Nègre à Crinière !
J’ai failli mille fois m’égarer de ma voie. Eole furieux soufflait dans tous les sens et changeait souvent la Route des Vents. Aucun carrefour, ni sens giratoire pour indiquer la direction dans la tourmente.
Aujourd’hui mes pigeonneaux sont équipés d’un GPS et cela les aide bien, mais je crains qu’ils ne deviennent de vrais Ramiers, et que leurs neurones « spéciaux orientation » soient définitivement inactifs, tout comme la calculette a annihilé la pratique du calcul mental chez certains écoliers...
Je ne manquerais pas de vous dire aussi, que j’ai un cousin à Paris nous entretenons des relations épistolaires ; mais il est un peu fier d’habiter la capitale
Sa spécialité est de fienter sur les toits de Notre- Dame, ou sur les belles avenues .C’est un Mondain, de vieille souche française.
Lorsqu’il prend ses vacances, 15 jours par an, il descend dans mon trou isolé, au bout du monde, pour se refaire une santé, -c’est ce qu’il dit-.
Bien sur, ici, pas de pollution urbaine, rien que du bon air, et alors, nuit et jour il roucoule. Ça le change du bruit des klaxons.
Ce qui lui déplait cependant par chez nous, c’est que dans un champ, à proximité, on y tire des Pigeons d’Argile, alors là, il prend son air de Mondain offusqué. Mais moi je ris dans ma collerette, car à Paris c’est bien pire, tous ces pigeons qu’on bague et à qui on demande des comptes, leur indépendance où est elle?
Mais, vous interrogez-vous, encore jeune, ou presque, et à la retraite ? Plus de vols aux longs cours ?
Et bien oui je me la coule douce.
Comme je vous l’ai déjà exposé, j’ai rencontré ma belle Colombe un jour d’escale, (je devais être encore dans mes nuages), elle m’a promis la paix et l’amour, et je l’ai cru !
Au premier coup d’œil elle m’a plu, avec sa belle gorge de pigeon, coiffée avec grâce en « aile de pigeon » (une descendante des pigeonnes de Louis XV) .
A notre union, cependant, elle a mis une clause : elle exigeait que je ne m’envole plus loin de ses yeux, et je n’ai pu résister quand elle m’a roucoulé :
- c’est ainsi Mon Petit Pigeon !
Je lui suis toujours fidèle. Et le sens de la fidélité dans notre famille, on l’a depuis des siècles, même qu’un certain La Fontaine l’a immortalisé dans un livre :
Deux Pigeons S’aimaient D’amour Tendre.
Et c’est ainsi que depuis, de voyageur, je suis devenu sédentaire.
Ce qui me console, c’est que vu mon âge, je ne finirai sûrement pas dans une assiette avec des petits pois !
PS : Ah, j’oubliais, aujourd’hui 14 février ma Colombine m’envoie, (de son voyage en Russie, où elle a été préposée d’office à la flamme des JO),
Un message crypté :
J’en batifole d’aise !
Jakolombophile pour Défi #285 14 02 2014
Comme tout un chacun, vous vous êtes un jour posé cette question. Tout le monde se la pose un jour ou l’autre –même fugacement- cette question. Des tas de gens –sérieux et moins sérieux- travaillent depuis des siècles sur cette question et énoncent de nombreuses et plus ou moins doctes théories.
Il y a aussi les gens qui savent et qui sourient en les écoutant, du petit sourire entendu de ceux qui savent mais ne diront rien. On ne sait pas combien il y a de gens qui savent, mais il y en a.
Et j’ai de la chance, j’en fais partie. Tout ça grâce aux lutins de mon jardin … Un jour que je regardais passer les oies sauvages, j’ai vu les lutins des champignons faire de grands signes vers le ciel en agitant leurs petits bonnets. Je leur ai demandé ce qui se passait, et c’est là qu’ils m’ont raconté comment se repéraient les oiseaux migrateurs et les pigeons voyageurs.
En fait, ils ne se repèrent pas du tout… Ils n’en sont pas capables. Ce ne sont pas eux qui décident de la direction à prendre, mais leurs cavaliers, les lutins voyageurs. Chaque automne, lorsque les oiseaux sentent que l’heure de la migration est venue, une activité fébrile s’empare des lutins voyageurs. Ils vérifient une dernière fois les harnais et les selles entretenus avec amour et minutie durant toute la belle saison. C’est qu’il ne s’agirait pas qu’une boucle se casse ou qu’une sangle cède alors qu’ils sont à des dizaines de kilomètres au-dessus du sol !! Puis ils préparent et emballent les provisions nécessaires au voyage. Certains oiseaux ne se posent pas pendant plusieurs centaines de kilomètres, et puis il y a la traversée des mers et autres océans… Il leur faut aussi prévoir de quoi se prémunir contre le froid qui règne en altitude, surtout quand il y a des enfants (car personne ne reste en arrière quand la migration a lieu !).
Enfin le grand jour arrive. L’excitation du départ gagne tout le monde. Les enfants courent et crient, sont dans les jambes de tous, mais personne ne leur en veut, car au fond, l’impatience du décollage est générale. Pas toujours facile non plus de harnacher les oiseaux, eux aussi pressés d’arriver dans des contrées plus hospitalières, mais au final, tout finit par se régler, et l’embarquement se fait peu à peu. Puis c’est l’ivresse du décollage, la montée vers les cieux, et le grand voyage commence. Les ailes des oiseaux battent régulièrement, et les petits équipages embarqués leur indiquent la direction, surveillent les tempêtes, évitent les nuages de neige et de pluie, pendant que leur monture confiante les emmène toujours plus loin, toujours plus haut.
A chaque étape, les petits lutins prennent grand soin de leurs oiseaux. Ils les aident à nettoyer leurs plumes, leur trouvent de l’eau, de la nourriture (c’est qu’il en faut, des forces, pour voyager dans le ciel !), soignent leurs petits bobos… Et lorsque tout le monde est enfin à bon port, là encore les lutins restent près de leurs oiseaux. S’ils doivent nidifier, ils sont là aussi pour dorloter les petits, et ils seront là lorsque ceux-ci entameront leur toute première migration.
Maintenant, vous aussi vous aurez le petit sourire entendu de ceux qui savent mais qui ne diront rien, sauf à ceux qui sauront apprécier ce cadeau que m’ont fait les lutins de mon jardin, un après-midi d’automne, lorsque je regardais passer les oies sauvages…
Partiellement inspiré par "le chasseur" de Michel Delpech
Marcel j’ai préféré appeler la gendarmerie. Ils arrivent et je préfère cela. Avec ta bande d’excités de la gâchette, vous me faites peur. Vous n’êtes capable que de bêtises que tout le monde regrettera après.
Je regardai caché derrière le vieux Berlingot de chasse de mon oncle. Ils s’étaient tous armés comme pour partir à la guerre. Heureusement les gendarmes étaient arrivés avant & avaient pris les choses en main. Devant la maison, au milieu des ronces, des herbes folles et des arbres renversés était garé un vieux pick-up Toyota jaune sale. Le portail avait été ouvert de force. Derrière les vitres sales, ou du moins ce qu’il en restait après le passage de nos frondes, vacillaient des lueurs tremblantes. Le capitaine Anglada, peu rassuré pris son courage à deux mains et bougea son quintal en direction de la maison. Ses deux collègues en retrait assuraient sa sécurité. Ils semblaient peu rassurés et il est vrai qu’avec ces squatters on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Le capitaine de son pas léger mis le pied sur la première marche qui grinça dans le silence épais du petit matin. Aussitôt la lumière à l’intérieur s’éteignit. Plus personne n’osait respirer. De mon observatoire je voyais la sueur dégouliner dans le cou du capitaine. Il s’avança et frappa à la porte .Un bruit métallique de chien de fusil que l’on arme déchira le silence. Tout s’arrêta. Il me semble que même les oiseaux& les insectes se turent. La porte s’ouvrit. Le bruit d’armement n’était que le bruit de la serrure grippée par le temps. Le capitaine avança, salua d’un doigt porté à son képi et entama une discussion avec les occupants tapis dans l’obscurité. Il resalua, serra une main & reparti vers le petit groupe d’hommes qui attendait au bout du chemin.
Le retour du pigeon voyageur.
J’appris au repas qu’il était parti il y vingt-deux ans le jour de ses dix-huit ans. Cela se passait très mal avec le vieux.il était parti à Orange par le train .il s’était engagé dans la légion étrangère. D’abord le troisième REC à Orange puis le deuxième REP à CALVI Il n’avait jamais donné de nouvelles. Ma mère qui ne parlait jamais à table dit « si il donnait des nouvelles mais uniquement à sa mère en poste-restante »je le sais par Henriette, la postière. C’est une ami d’enfance & elle lui portait les lettres, discrètement après ses tournées. Nous apprîmes qu’il avait été engagé au Liban puis au Tchad et enfin en Afghanistan.il avait été blesse grièvement, démobilisé et n’avait plus donné e signe de vie depuis.sa mère était morte de chagrin et son père l’avait suivi de près. Lui aussi était mort de chagrin mais à l’intérieur, consumé, cramé mais muré derrière son entêtement et son mutisme.
La vie reprit. Il ne parlait à personne, ne jetant même pas un regard. Personne ne lui parlait .Tout le monde l’évitait soigneusement. Tout un chacun avait quelque chose à se reprocher .Tout le monde était allé se servir dans la maison et l’atelier des vieux, une fois qu’ils furent décédés. Certains n’attendirent pas très longtemps. « On n’allait pas s’laisser perdre toutes ces choses, ma bonne dame ! »
Il avait défriché, coupé des arbres, redressé les clôtures en bois et les avait repeint d’un joli vert anglais qui fit beaucoup parler .il avait remis les bardeaux de la toiture en place et replacé tous les carreaux de fenêtre qui avait été cassé par les gamins du quartier.
Sans crier gare il disparaissait des jours, des semaines & un matin en partant à l’école on voyait le pickup décrépi garé dans la cour. Notre imagination allait bon train, suivait des chemins de traverse et nous lui attribuions des histoires épiques, des aventures secrètes et des voyages insolites dans des lieux où nous n’irions jamais pour la plupart d’entre nous. Nous lui bâtissions une légende. Il était notre héros.
Bougre de Bougre !!!
« Je ne suis vraiment pas en forme aujourd’hui, si je continue comme ça j’aurai de la chance
De ne pas me prendre un pruneau entre les deux yeux. »
Un pigeon aux pruneaux et puis quoi encore !!!
« Bon je vais m’appliquer cette fois, on va voir ce que ça donne »
Le pigeon voyageur plongea sur les toits d’ardoise de la ville endormie
On aurait dit que personne ne respirait, et soudain un coup de feu claqua
« Putain ils m’ont eu, j’ai du plomb dans l’aile gauche. »
« Dieu de Dieu » :s’exclama le pigeon.
C’est vrai qu’il n’était pas dans une forme olympique , on peut même ajouter qu’il était légèrement en surpoids
Pour tout dire c’était un gros lard chronique de la dernière escadrille de la REINE.
Alors il poussa un hurlement et se lança comme un kamikaze dans un dernier sprint,
son cœur larguait les amarres, son sang frappait si violement sa tête qu’il allait sortir par les oreilles.
Pris par un éclat soudain de lucidité qui frappe les pigeons sur le point de périr quand ils entrevoient leur ultime chance de survie il aperçue une issue.
Il se jeta sur le tireur fou et le bascula au-dessus de la rampe .il entendit la tête se cogner contre la pierre.
Mais il se dit que selon les lois de la nature un autre agresseur devait se tenir caché dans la ville un fusil à lunette à la main.
M ais un pigeon pouvait il se trouver dans pareille situation ?
« oui » se dit il et « je crains que Venise soit décidée à m’exhumer. »
Son instinct lui conseilla d’avertir ses congénères et de quitter la ville illico.
Venise vient de décréter la ville territoire interdit aux pigeons !!!!!!!!!!!!!
... qu'ils disent.
Mais moi qui en suis un, je peux te dire qu'ils sont cons !
T'as vu ma colombophile bruxelloise ?
Ce perchoir au galbe parfait qu'elle me tend,
ce regard tendre dont elle me couve
quand je lui roucoule à l'oreille.
Ces seins qui pigeonnent sans soutif !
Je conseillerais bien aux dames d'en prendre de la graine
(mais non pas de la gaine !)
... et tant qu'à faire, qu'elles m'en mettent donc une poignée,
de ces graines !
787.15
Vaille que vaille, il brave la violence des averses de mort,
A tire d'aile, affronte l'ennemi pour sauver ceux du fort.
Ignorant les fumées, le bruit, les flammes et la mitraille,
L'oiseau courageux, dernier espoir dans l'horrible bataille
Livre en haut lieu sa bague au précieux message,
Afin de sauver les soldats de la soif et du carnage.
N'écoutant que son cœur et son instinct légendaire,
Tel un jet de lumière, le biset messager enluminait les airs.
En hommage à Vaillant, pigeon voyageur, qui fut lâché du fort de Vaux le 4 juin 1916 pour apporter à Verdun le dernier message du Commandant Raynal. J'ai découvert son histoire en visitant le fort.
"Alors, comme vous nous voyez là, on est en train de dresser l'itinéraire de notre prochain périple. Je me présente, matricule 777, prénom Zognon, nom de famille Aupti, et voici mes frères : Lardon et Pois. C'est qu'on ne manque pas d'humour et même d'ironie chez les colomb(e)s et c'est pas tout, on parcourt aussi le monde depuis que le pigeon est pigeon. Notre mission ? On ne va pas faire plus de mystères : rameau d'olivier au bec, on entend pacifier la terre.
Voilà pourquoi mes frères et moi, on s'est engagé dans la B.P.P.F : la Brigade des Pigeons Plein de Fientaisie*. Oui, courageux, nous veillons à enfienter vos jours et ce, à la ville comme à la campagne ! Et vous rustauds, humains barbares et sans jugeote, vous vous imaginez que c'est pour vous emmerder ? Un langage si peu châtié dans notre gosier ? Ne nous avez-vous donc jamais entendu chanter ? Non, le pigeon vous donne à sa façon fantaisiste, oh, même pas une, mais des leçons :
On enrichit vos champs avec un engrais maison 100% biologique. Oui, m'sieur dame, des fois que ça percuterait dans votre tête de linotte que les engrais chimiques, c'est dégueulasse.
Et d'un naturel obstiné et optimiste, on ne désespère pas d'atteindre votre tête de piaf, au cas où une idée avec du cœur y germerait, on sait jamais, OP-TI-MIS-TE que je vous dis !
Des pigeons ? Nous ? Alors que quand on ne travaille pas à changer le monde pour une version meilleure avec les seules armes dont on dispose, on roucoule, fidèles, pour vous montrer un peu ce que c'est beau l'amour à long terme et vous trouvez ça chiant ? M'enfin !
De toute façon, tant pis ! Il en sera ainsi jusqu'à ce que pigeon ne rime plus avec con ! (C'est dire si ne n'est pas demain la veille qu'on cessera de faire nos merveilles)"
*Hommage à Queneau et à ses "petits pigeons plein de fientaisie"
Voler, j’aurais aimé savoir voler et pouvoir voler comme n’importe quel volatile ou insecte possédant des ailes. Petite, j’affirmais à ma grand-mère que je volais en position « apesanteur ». Convaincue, et donc dans l’affirmative je lui disais : « je vole, et en plus je sais comment faire, pour voler. C’est simple. Pas plus tard qu’hier, je l’ai fait. Je survolais le vallon et ses restanques. »
Ma grand-mère ne m’a pas contrarié. Mais elle voulait en savoir plus, confrontée à tant de certitudes. « Et, quelle est ta position alors si tu voles ?
- J’avais la même position que lorsque je fais la brasse en nageant.
- Nager n’est pas voler.
- Si, si, si, c’est tout pareil ; je survolais les collines tout pareil, les crêtes et les trous en nageant dans l’air ».
Comment vous expliquer qu’au souvenir de ce rêve, je conserve encore les sensations de savoir voler ? Dure réalité et douce imagination que de croire encore pouvoir voler à l’évocation de ces sensations procurées par un rêve immortel. Encore maintenant, je peux affirmer : « Je vole ».
Quant aux « Geon- pi », voler a une signification plus lucrative mais, ce n’est que mon avis.
Un pigeon voyageur
sachant voyager
doit savoir voyager
sans son TRAIN !
.........................
Resquilleur va !!!
!!!
Le petit garçon mâchouille son porte-plume. Un beau porte-plume bleu tout mâchouillé au bout. Le petit garçon regarde le plafond. Les traits du plafond descendent doucement vers lui comme un filet à papillon. Il se sent comme pris au piège. La voix du maître raconte une histoire d’oiseau qui s’envole de sa cage, une histoire de cage qui s’efface, de peinture et d’arc en ciel. Le petit garçon mélange les histoires comme les couleurs de ses crayons. Il dessine un oiseau dans la marge de son cahier de brouillon, à côté des multiplications, et l’oiseau, le bel oiseau bleu porte-plumes quitte les lignes Séyès et s’envole sur le rebord de la fenêtre, il a un petit œil doré de pigeon, et un grand sac de voyage sur le dos. Et de belles plumes bleues un peu mâchouillées au bout. Et le petit garçon arrondit sa bouche et le pigeon sourit. Quelle différence y-a-t-il entre un pigeon ? Viens avec moi, viens ! dit le pigeon. Viens loin du sol, parsemer de vent les nuages, vient faire éclater tes poumons de l’air du vent. Mais le petit garçon doit encore revoir sa conjugaison. Je vais venir, je voudrais venir, je viendrai, je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. Vingt culs ? dit le pigeon, peut-être pas, mais tu as la bouche en cul-de-poule, tu vas gober les moucherons !
Et le pigeon s’envole. Pourquoi faut-il toujours que tout s’envole ? se dit le petit garçon.
-As-tu fini ta rédaction ? dit le maître.
Et le petit garçon se souvient que le sujet de la rédaction était le rêve.
En hommage à Robert Doisneau, Jean Rivet, Coluche, Jacques Prévert, Maurice Druon, Selma Lagerlöf, Richard Bach, Jean Richepin, Cocteau et quelques autres grands poètes que j’aime.
Tout a commencé lorsque Katya a reçu le livre d’Alice et le pigeon voyageur à l’âge de 8 ans !
Katya a lu ce livre la lampe de poche sous la couette pour ne pas être vue de son père, qui avait décidé de lui confisquer les livres, car disait-il : « les femmes qui lisent sont dangereuses, ne savent pas coudre et ne seront pas de bonnes épouses !»
Katya savait lire depuis deux ans et elle dévorait tout ce qui passait à sa portée, justement parce que son père lui avait dit cela.
Elle habitait une maison pas jolie et pas confortable avec ses sœurs, son frère et son père, mais il y avait un grand jardin !
Katya pouvait l’été se mettre sous le pommier pour lire lorsque son père était parti au travail.
Un jour elle entendit un roucoulement au-dessus de sa tête, elle leva les yeux et découvrit deux pigeons, un gris, (celui du livre d’Alice) qui la regardait de son œil jaune, et un blanc magnifique.
-« Que faites-vous là ?" dit Katya.
-« Nous t’observons, nous t’avons apporté une lettre de ton grand-père qui est au ciel, celui qui fut un aviateur de la guerre 14/18, nous sommes chargés d’un message pour toi »
-« Donnez vite !" dit Katya.
Le pigeon blanc qui tenait la lettre la laissa glisser le long de l’arbre et elle atterrit dans les pages du livre de Katya.
Elle lut : « Ma petite-fille, n’écoute pas ce que te dit ton père, tu dois lire et aimer la lecture comme je l’aimais, tu seras ainsi plus "savante", tu parcourras le monde au travers des livres, tu ouvriras ton regard à autrui, tu apprendras tant de choses que je serai fier de toi.
Mes amis pigeons voyageurs sont les messagers des aviateurs morts !
N'oublie pas ce message, et lorsque tu verras les pigeons tu sauras que c'est moi qui te les envoie, je t'embrasse ma déesse blonde,
Ton Papy."
Katya posa la lettre et pleura, mais très vite se ressaisit car elle voulait avant tout faire honneur à ce grand–père illustre.
Elle installa des pots de fleurs pour que les pigeons puissent faire un nid à côté de la fenêtre
de sa chambre.
Et les années passèrent, les pigeons firent des petits, Katya lisait tant de livres que parfois sa tête lui faisait mal, mais elle les cachait bien et les rendait à ses amies à peine terminés de manière à ce que son père ne remarque rien, d’ailleurs elle faisait le ménage et s’occupait bien de ses petites sœurs et de son frère , son père pensait donc qu’elle ferait une bonne épouse !
Ses amis pigeons avaient donné naissance à beaucoup de petits et cela roucoulait dans le quartier, les voisins râlaient !! Un jour l’un d’eux lâcha le chat dans le jardin de Katya, elle fût horrifiée de voir dans sa gueule un plume de son pigeon gris dépasser ! Elle attrapa le chat pour lui ouvrir la gueule ! Heureusement elle entendit au-dessus le chant du gris qu’elle reconnut de suite.
Elle eut tellement peur pour les pigeons qu’elle décida de les envoyer en voyage pour de bon, elle les siffla et ils arrivèrent de partout.
-« Bon, les amis il ne faut pas rester ici vous voyez je sais lire, mes choix sont divers, vous avez accompli votre mission, donc retournez auprès de grand-père et des autres aviateurs et ne revenez pas ici, mission accomplie ! Je vous promets qu’un jour je ferai des rencontres avec des écrivains et que j’écrirai des histoires pour enfants, des défis littéraires du samedi, des poèmes aussi.
Partez rassurés et dites bien à mon cher Papy que je l’aime et qu’il sera content de sa petite-fille »
Et dans un bruit d’ailes d’avion les pigeons prirent leur vol haut vers le ciel, Katya était heureuse de savoir que les voyageurs avaient rejoints les aviateurs.
Le dernier à partir fut le blanc son préféré ! KatyL
Sommaire :
Préface : De l’importance de perpétuer le rite par Harold The Seagull.
Leçon 1. L’alimentation adéquate pour un largage de qualité : la production doit être à la juste consistance pour bien adhérer.
Leçon 2. La gymnastique du bassin : bien relever l’arrière-train améliore la circonférence des éclaboussures.
Leçon 3. Epreuve de tir : plusieurs sessions d’entrainement du haut de la Tour Eiffel afin de tester votre habileté et acquérir une technique imparable.
Leçon 4. Repérer une cible statique : identifier les cibles idéales selon des critères précis (vêtements couteux, en groupe, cheveux bien coiffés…).
Leçon 5. Cours de physique météorologique : dompter les vents et autres conditions climatiques afin d’obtenir un rendement idéal.
Leçon 6. Repérer une cible en plein vol : épreuve en réel avec défi à relever. Objectifs : toucher un enfant, un adulte et un vieillard en un minimum de temps.
Leçon 7. Infiltration et discrétion : apprendre à se déplacer silencieusement afin de se placer incognito sur une corniche, un toit ou tout autre support suspendu.
Leçon 8. Le silence : dompter les roucoulements pour ne pas vous trahir.
Leçon 9. Vol en formation : apprentissage des manœuvres et des techniques de vol en groupe, idéal pour larguer en toute discrétion.
Leçon 10. Technique du bombardier : peu importe la cible, on largue encore et encore. Nécessite une grande maitrise des sphincters.
Leçon 11. Technique du « piquez-fuyez » : passer d’une altitude élevée à la cible en quelques secondes, larguer le produit à la dernière seconde.
Leçon 12. Technique du « bord de toit » : parvenir à se déplacer sur une petite surface afin de se retourner face au mur et larguer son chargement sur les passants.
Remerciements
Les aventures d'un pigeon voyageur
Bon vol les amis !
Atterrissage prévu à samedidefi@gmail.com
A tout bientôt !