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Le défi du samedi
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15 février 2014

Le porte-plume (Célestine)

cél

Le petit garçon mâchouille son porte-plume. Un beau porte-plume bleu tout mâchouillé au bout.  Le petit garçon regarde le plafond. Les traits du plafond descendent doucement vers lui comme un filet à papillon. Il se sent comme pris au piège. La voix du maître raconte une histoire d’oiseau qui s’envole de sa cage, une histoire de cage qui s’efface, de peinture et d’arc en ciel. Le petit garçon mélange les histoires comme les couleurs de ses crayons. Il dessine un oiseau dans la marge de son cahier de brouillon, à côté des multiplications, et l’oiseau, le bel oiseau bleu porte-plumes quitte les lignes Séyès et s’envole sur le rebord de la fenêtre, il a un petit œil doré de pigeon, et un grand sac de voyage sur le dos. Et de belles plumes bleues un peu mâchouillées au bout. Et le petit garçon arrondit sa bouche et le pigeon sourit. Quelle différence y-a-t-il entre un pigeon ? Viens avec moi, viens ! dit le pigeon. Viens loin du sol, parsemer de vent les nuages, vient faire éclater tes poumons de l’air du vent. Mais le petit garçon doit encore revoir sa conjugaison. Je vais venir,  je voudrais venir,  je viendrai,  je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. Vingt culs ? dit le pigeon, peut-être pas, mais tu as la bouche en cul-de-poule, tu vas gober les moucherons !

Et le pigeon s’envole. Pourquoi faut-il toujours que tout s’envole ? se dit le petit garçon.

-As-tu fini ta rédaction ? dit le maître.

Et le petit garçon se souvient que le sujet de la rédaction était le rêve.

 

 

En hommage à Robert Doisneau, Jean Rivet, Coluche, Jacques Prévert, Maurice Druon, Selma Lagerlöf, Richard Bach, Jean Richepin, Cocteau et quelques autres grands poètes que j’aime.

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Commentaires
S
En lisant ton texte, je me disais "mais on dirait... mais on dirait. .. mais on dirait... " mais je ne me rappelais pas de quoi "on dirait"... alors j'étais entrain de me frustrer toute seule quand j'ai vu ton paragraphe "hommage" et là, ouf les repères sont revenus ^^<br /> <br /> Magnifique texte, dans lequel on peut se projeter aisément, et qui est encore une fois très bien écrit!
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S
Au diable la conjugaison, ça ne fait rien seize et seize et surtout pas trente deux à l'heure de prendre son envol pour quitter la salle de classe à califourchon sur une plume.
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E
Bel hommage à ces auteurs qui consolent les rêveurs.
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F
Pourtant ton texte est très coloré!<br /> <br /> <br /> <br /> Je serai très vigilante dorénavant à tous les petits garçons et toutes les petites filles qui mâchonnent leur col ou leur stylo.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, la naïveté est ce qu'il y a de plus beau chez un être parce qu'elle est pure.
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E
J'y suis ! Je les vois...<br /> <br /> Comme d'habitude, tes mots de vie glissent aussi joliment sous ta plume que les vers de Prévert sous ta craie quand tu les recopies sur ton tableau d'école.
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L
Je crois que je le reconnais. Si ce n'est lui c'est donc son frère....
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W
C'eût pu être moi, cet enfant. Sauf pour un détail : j'avais cinquante ans bien sonnés quand j'ai vu ma première réglure Séyès :-)
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V
Une histoire toute gentillette, bourrée de références à tes chers auteurs! Bravo Celestine
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V
une plume prise dans le geai de Prévert et ce récit s'illumine !!
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P
Du rêve, de la poésie, de l'émotion, de l'imagination... tous les ingrédients dans ce beau texte... que du plaisir de te lire ! pas eu le temps d'envoyer mon pigeon voyageur jusqu'au défi, semaine trop chargée, mais il se prépare pour plus tard. Bisous ma Célestine.
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J
Dans les grands prés verts où je cours<br /> <br /> Jamais je n'ai trouvé de cancre las<br /> <br /> De te lire,ô Célestine !
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J
Un si beau rêve sous les crayons d’une funambule <br /> <br /> Et que l’on ne voudrait surtout pas voir s’envoler!<br /> <br /> ♥♥♥
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A
je me disais aussi qu'il y avait du Prévert là-dedans ;-)
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M
De très belles références poétiques parsèment ton texte, c'est un vrai plaisir de les retrouver entre les lignes Séyès !!!! Quel bel hommage ! Un grand Bravo chère Célestine !
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K
tu vois célestine lorsque j'étais petite j'étais comme ton petiot qui mâchouille les crayons, je mâchouillais tout en regardant dehors en regardant le ciel , en chantant dans ma tête en dessinant sur un petit cahier.... je mâchouillais même mes cols de blouse .....pour ne pas crier que je voulais revoir ma mère...<br /> <br /> mais le temps est passé , depuis je suis devenue une petite fleur genre oeillet de poète<br /> <br /> bisousssssssss♥♥♥célestine
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