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Le défi du samedi
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5 juin 2010

Une collection de gazouillidiots (Joe Krapov)

Quand on a décidé qu’on ne s’interdisait rien, on peut entreprendre, à n’importe quel âge, une collection de gazouillidiots.

Le gazouillidiot est né chez Twitter. Les 140 caractères qu’on y produit s’appellent un « tweet » (gazouillis). Quasi-gnorant de la shakespearienne langue ainsi que du québécois courant, j’ai écrit cela « twit ». Joye m’a dit que ça voulait dire « imbécile » ou « minable ». Depuis je collectionne les « tweet-twits » (gazouillidiots) que je produis :


Il ne faut pas confondre Vezin-le-Coquet et Vezet-le-Coquin !

Participer à un monde sans folie en s'abstenant d'y amener sa propre folie, ce serait de la folie !

Les ajoncs poussent en avril et les genêts plus tard. Il suffit donc de venir en Bretagne uniquement en avril si vous voulez, ainsi que moi, distinguer les ajêts des genoncs. Non ? Ce moyen mnémotechnique ne marche pas non plus ?

Est-ce que le ministre de l’immigration a un directeur de niqabinet ?

Comment appelle-ton un voile intégral dont on a élargi la fente des yeux en vue de n’être pas gêné au volant ?
-Un niqabriolet.

Est-ce que Dark Vador était polygame ?

Ce n’est qu’en affirmant sa singularité qu’on peut appartenir à la communauté des citoyens du monde.

Dans l’opéra-bouffe, parfois, il y a à boire et à manger !

Ah flûte ! J'ai encore oublié le nom de cet objet qui sert à amarrer les bateaux !

Demain le temps sera pluvieux de 24 heures par rapport à hier.

Se peut-il que Sapho mente ? Un qu’on pelote à posé cette question.

De la même manière qu’une tartine de confiture tombe toujours face tartinée contre le sol, un chat qui souhaite bronzer des coussinets arrières retombe toujours sur celles de ses pattes qui sont beurrées de crème solaire.

Si on pense, comme M. D.S.K que chacun de nous va vivre cent ans et qu’il convient en conséquence de reculer l’âge du départ en retraite, on peut aussi réclamer le rallongement de l’âge de sortie de l’enfance et de l’adolescence afin que les jeunes d’aujourd’hui profitent mieux de leur jeunesse. Pourquoi pas d’ailleurs ne rien faire de 0 à 50 ans et travailler de 51 à 100 ?

Patrick Modiano écrit tellement sur rien et sur des univers disparus qu’on se demande même s’il existe ou s’il fait partie du même monde que nous. D’ailleurs, une fois sorti de l’écriture, il a un mal fou à aligner deux mots !

M. et Mme Bruti ont prénommé leur fille Carla. Ils sont vraiment cons, eux, hein !

« Un conte de Noël » d’Arnaud Depléchin, c’est un peu la version édulcorée de « Bienvenue chez les Ch’tis », non ?

OK, Lequesnoy plutôt que Groseille !

De l’obligation de posséder un gilet fluo en voiture ou à vélo : tout le monde est maillot jaune mais personne n’a droit à la bise de Miss Aquitaine (ni au QI de Miss Limousin).

Le cinéma, c’est chouette ! En plus du pop-corn et du Coca, ils te projettent des images sur l’écran !

« La femme coupée en deux », de Chabrol, c’est pas la moitié d’un navet !

Il y a pire que le péremptoire : la mère Emptoire !

Twitter, finalement, est-ce qu’il ne faudrait pas appeler ça plutôt « la cage aux serins » ? Ben non, ils vont en liberté !

On peut dire tout ce qu’on veut sur les imbéciles. Il n’empêche, certains sont heureux !

On jouait au jeu des Mille bornes. La Mort m'a posé une "crevaison". Manque de bol pour elle, j'avais la carte "increvable" !

Vous pouvez commencer votre propre collection mais je vous préviens : c'est aphorismes et périls !

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5 juin 2010

Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse (Tiphaine)

Elle vit dans une bulle.
A l'abri du monde, depuis si longtemps que je ne m'en souviens plus.
La vérité, c'est que je ne veux surtout pas m'en souvenir.
Quand je vais la voir, je dois me désinfecter entièrement et revêtir ma tenue de "cosmopote".
Je n'oublie jamais mon masque de Zorro, ça pourrait la tuer si je n'y pensais pas.
J'entre enfin dans la bulle transparente et stérile; elle dit la phrase rituelle :
- Papa, qu'est-ce que tu as emmené aujourd'hui pour ma collection ?
Mon ange collectionne la vie qu'elle n'a pas eue…
Dans le tiroir de sa table de nuit, juste à côté de la camisole chimique, elle entrepose les preuves d'une autre réalité.
Celle dont elle rêve.
Celle qu'elle attend de toute son âme.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les lacs de sel, les dragons fabuleux, les oiseaux bleus, une maman toute douce, une cabane en bois, des montagnes enneigées, des toilettes roses avec des pois jaunes, un lit douillet, un ami brun, un ami blond, un ami roux…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les gâteaux savoureux d'une grand-mère, les parties de pêche, les roulades dans l'herbe, les vacances à la mer et les coquillages ramassés, le parfum des fraises des bois, le bruit de la neige sous les pas, les nuits à la belle étoile, les bureaux de l'école et le tableau noir du maître, les pains au chocolat du dimanche matin, le rire de la marchande de bonbons…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un monde en miniature.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un arc-en-ciel de vie.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse…

5 juin 2010

La collectionneuse / The Collector (Adrienne)

Elle a commencé très jeune. Dès le berceau, en fait. Avec un sténose du pylore* à l’âge de trois semaines. « J’aurais préféré couper dans votre ventre à vous » a dit l’homme de l’art à la mère du bébé en sortant de la salle d’opération. Le pauvre n’avait encore jamais utilisé ses scalpels pour un nouveau-né.

Elle est donc passée entre les mains de chirurgiens, y laissant chaque fois un petit quelque chose. Ses amygdales, par exemple. Ou l'appendice iléo-cæcal. Une première collection qui est à la source de toutes les autres.

Car cette première collection a ouvert la voie à une seconde, celle des mots. Les beaux, les longs, les difficiles. « Sténose du pylore », elle a dû apprendre le terme très vite, puisqu’à chaque visite médicale, piscine ou plage il se trouvait bien quelqu’un pour pointer le doigt vers la cicatrice sur son ventre et demander : « C’est quoi, ça ? »

Depuis, les mots, tous les mots, les savants, les étrangers, les argotiques, roulent dans sa gorge** et dans sa tête avec délectation.

Après les mots, les phrases. Jolie collection aussi que celle-là : les citations. Après la petite phrase du chirurgien, il y a eu celle du grand-père qui avait déjà vu mourir sa femme et ses deux petites filles : « Nous dans la famille, on ne peut pas avoir de filles ».
Et celle de sa mère qui lui répétait : « Moi j’aurais préféré avoir un fils ».

Alors, vers l’âge de cinq ans, elle s’est mise à collectionner les sentiments de culpabilité. Sûrement, les autres enfants rendaient leur mère heureuse dès leur naissance et ne lui jouaient pas de pareils tours. Sûrement les autres enfants étaient toujours bien portants et ne collectionnaient pas ainsi toutes les maladies infantiles.
Ils ne ramassaient pas chaque rhume qui passe.

Et ils ne refusaient pas une glace à la vanille sous prétexte qu’on leur avait coupé les amygdales !

Ils n’usaient pas leurs chaussures.

 

« Soyez heureuse », me dit un jour le cordonnier, trente ans plus tard, chez qui j’allais – presque en m’excusant – avec la troisième paire la même semaine, « que votre mari use ses chaussures. Vous verrez que le problème sera bien pire le jour où il ne les usera plus. »

 

* http://www.pediatric-surgery.org/stenose-hypertrophique-du-pylore

** Gorge où, grâce à l’ablation des amygdales, il y a d’autant plus de place pour laisser rouler les mots sourire12

5 juin 2010

Psychanalyse sauvage de la collectionnite aigüe (Captaine Lili)

« J’aurais pu vous parler des miniatures de ma mère, ce plus petit possible qui se montre en vitrine le long des murs. Ou de ses cartes anciennes qui montre l’ancien village, glissées dans un classeur. Je pourrais vous décrire les voitures de collection – Porsche, Ferrari, etc. – qui remplissent la bibliothèque de mon petit frère pendant qu’il rêve d’une grande, une vraie. Tiens, les BD aussi, c’est une collection, non ? Elle regroupe le père et les enfants, selon les choix de chacun.

- Le père… hum…

 Et puisqu’on en est au père, je pourrais vous confier qu’il voudrait un château, et une pièce pour chaque collection. Il faut dire qu’il y a ses maquettes d’avions militaires, ses timbres (mine de rien, ces petits bouts de papier, ça envahit l’espace !), et tout ce qu’il ne collectionne pas, faute d’argent et de rangement. Mais si je m’épanchais ainsi, vous en sauriez beaucoup sur ma famille…

- N’est-ce pas ?

Je pourrais aussi bien vous dire que je ne collectionne ni les amants, ni les amoureux, et même pas les chaussures… Oserais-je vous avouer que j’aimerais avoir dans mes bagages tous les Puck* et tous les bisounours ? Je pourrais rajouter que je suis fan des boites, et que j’ai abandonné dans la chambre de mon enfance un bel ensemble de petites poupées régionales. Mais tout ça ne vous dirait rien sur mes fleurs, mes fruits, mes arbres et mes champignons !

- ah, là, vous m’intriguez…

Cela a commencé quand j’étais petite. Mon père nous ramenait une série de timbres lorsqu’il allait au marché. J’ai choisi le végétal, c’est devenu ma thématique.

- Mathématiques ? Le marché ?

Ce sont quelques bonhommes dans le coin d’une grande place, sous des marronniers. La plupart ne posent même pas de tréteaux, ils vendent directement du coffre de la voiture. Ca parle fric, transactions, bénéfices, cotations, achat, vente et revente. Des mots gris qui n’ont rien à voir avec moi !

- Alors, vous ?

Moi je dénote. Une fille, une jeune ! Avec une thématique qui ne vaut pas grand-chose en dehors du plaisir… Mais je vais chez le marchand souriant qui propose aux détails des timbres à 0.10 cent. Ils sont en vrac dans des boites ou des albums : il faut fouiller, vérifier - ma mémoire ne suffit plus, j’ai deux catalogues pour m’aider.

- Et ensuite ?

Ensuite, il faut parfois passer les timbres au lavage-décollage mais ça, c’est le boulot de mon père. Moi, je les trie, je les classe, et chaque fois que je complète une série, je souris ! C’est une chasse aux trésors, sauf que mes trésors sont des bouts de papier fleuris, ou fruités, ou…

- Des bouts de papier…

Oui, j’aime le papier ! Il y a aussi les livres, et les cartes que je reçois. En somme, je garde tout.

- 

Monsieur ?

- Zzzzz…

Comment ? C’est tout ce que vous inspire ma collectionnite aigüe ? Freud en aurait dit plus… Surtout que je ne vous ai pas encore expliqué pour les vaches…

*Puck est un gamine futée dans un pensionnat danois, imaginée par l’auteure Lisbeth Werner, dans la collection Rouge et Or.

 

5 juin 2010

De passage (Papistache)

Monsieur Courlis collectionnait les buvards publicitaires. Des milliers, des dizaines de milliers de buvards, tantôt rangés dans des classeurs, tantôt dans de grandes boites rectangulaires, occupaient le moindre espace disponible de sa grande maison cévenole. Monsieur Courlis avait même fait ajouter une aile à l’imposante bâtisse pour stocker le fruit exponentiel de ses inlassables recherches.

Petites annonces, vide-greniers, brocantes, revues spécialisées — il était même abonné à deux magazines, l’un russe et l’autre japonais, dont il ne parlait pas la langue — et, depuis l’avènement de l’ère informatique, forums, sites et blogs, rien n’échappait à sa fièvre. Monsieur Courlis était LA référence internationale en matière de buvards publicitaires.

La nuit du 27 août 2009, un orage d’une ampleur exceptionnelle, creva dans les montagnes qui surplombaient son village ; une masse de plusieurs millions de m³ d’eau engorgea le lit du torrent qui traversait la bourgade.

Au petit matin, les secours dénombrèrent trois-cent-vingt-sept victimes. Monsieur Courlis était du nombre.

Quoi « les buvards  » ?
Ne me dites pas que vous avez cru que j’allais vous promener dans un conte de fées ?
Si ?
Vraiment ! Que lèvent le doigt tous ceux qui ont pensé que le Papistache oserait se fendre d’une histoire où une collection de buvards, même de référence, endiguerait la crue d’un torrent cévenole.

Non, je suis désolé de vous décevoir, mais un auteur est responsable de ses personnages (voyez combien nombre d’entre nous répugnent à faire souffrir leurs protagonistes), si j’avais laissé survivre Monsieur Courlis à la destruction de sa collection (fût-ce pour sauver la vie de ses concitoyens) je m’en serais profondément voulu, l’accablement dans lequel je l’aurais plongé m’aurait ôté le sommeil.

Certes, j’aurais pu vous bercer d’illusions en développant l’idée que Monsieur Courlis, pour avoir tant d’années accumulé ces milliers de buvards, aurait lui-même développé une faculté d’absorption phénoménale et je vous aurais dit comment, pour sauver sa collection, il aurait tant gonflé qu’il aurait obstrué la vallée et qu’incidemment, bien qu’égoïstement devenu hydrophile, il serait devenu le héros du Languedoc-Roussillon, que la population reconnaissante lui aurait élevé une statue de cellulose au sommet de l’Espinouse et que... pffff ! Comment voudriez-vous que j’aie eu ne serait-ce que le dixième de l’inspiration nécessaire à ce puéril fatras ?
Hum ?

Non, croyez-moi, la réalité, pour dure qu’elle soit — pour dure qu’elle est — en imposera toujours aux calembredaines. Ah ! Monsieur Courlis se fût nommé Perdreau, il eût collectionné les bouchons de liège, je ne dis pas, que peut-être, profitant de l’étranglement du vieux pont romain situé en amont de la première maison du bourg, un barrage se serait formé et que... mais il aurait fallu que, circonstance toute littéraire, la maison de monsieur Perdreau fût bâtie en dehors du bourg et précisément entre le sommet de l’Espinouse et le resserrement du pont romain, c’était solliciter de trop nombreux artifices et jamais l’idée ne m’en serait venue.

Non, tant pis. Monsieur Courlis est mort. C’est la vie !

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5 juin 2010

La collection de... (Venise)

Je collectionne les non demandes en mariage.

Depuis des lustres. Je vous mens déjà. Je ne collectionne pas les non demandes en mariage, je les immortalise.

Mais pour vous raconter cela, j’ai besoin de temps. C’est toujours difficile de raconter une non demande en mariage. C’est comme un arbre qui resterait toujours un arbre.

Je vous vois déjà en train de m’interrompre, vous êtes adorable. Mais ces non demandes en mariage je les connais par cœur. En fait, toutes ces histoires n’ont jamais décollé parce qu’elles prenaient l’eau dès les premières secondes. J’aimerais pouvoir vous dire que cela n’arrive pas souvent, mais chez moi si.

J’aurai pu déposer plainte pour non engagement mais j’ai préféré y voir une dérobade pour entrer au club des désirs impossibles.

Vous voudriez connaitre la fin de cette histoire de collection, d’autant que je me rends compte que je ne vous ai rien raconté.

En fait voilà l’histoire………

http://www.youtube.com/watch?v=pn-F0NRwPN4&feature=related

5 juin 2010

Défidusamediphilie (Vegas-sur-Sarthe)

Déjà tout gamin j'étais tyrosémiophile sans le savoir mais j'ai dû arrêter parait-il à cause de l'odeur de calendos qui flottait dans ma chambre, alors par dépit j'ai jeté toutes ces étiquettes pour devenir scalaglobuphile au grand désespoir de la concierge de l'immeuble qui se ruinait en boules de rampe d'escalier...

Quand j'ai eu l'âge de porter des vrais pantalons je suis devenu kravacolluphile puis nœudelerophile mais uniquement les verts à pois rouge et à partir de ce moment j'ai commencé à collectionner les conquêtes féminines mais il n'y a pas de nom pour ça même si ma mère disait gigolo. A force de batifoler dans l'herbe je suis devenu ultratrifoliophile mais sans jamais trouver la quatrième feuille du trèfle alors je me suis tourné vers la tubeulabruphilie mais seulement le Chanel rouge Coco avec le joli tube doré et subitement mes conquêtes sont parties ailleurs!
Peut-être à cause de ma tégestophilie prononcée pour la Corona Extra à 4 degrés 6 et aussi pour un début de sidérophilie qui encombrait ma garçonnière de fers à repasser à essence Coleman de 1930?
De toute façon je n'ai jamais rien compris aux filles... ça porte aussi un nom, ça. 
Alors j'ai tout échangé quand j'ai attrapé ma latrinapapirophilie de papier cul Renova PH humide en pack de 12 et c'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Madeleine, une pissadouphile et de ses vases de nuit du XVIIIième... pas du XVIIIième arrondissement puisqu'elle habitait Montcuq comme moi, mais du XVIIIième siècle à l'époque où les gens avaient perdu l'habitude de pisser derrière les tentures. 
Depuis c'est le bonheur total, elle en possède même un modèle double en faïence avec une devise "Unis pour la même cause" du plus bel effet et à l'arrière ce "Rapprochons nos deux cœurs qu’un doux parfum de rose enguirlande de bonheur" qui a scellé nos destins à tout jamais et qui fait que miraculeusement j'ai cessé d'attraper tous ces virus qui empoisonnaient ma vie...
Adieu pétrophilie des galets d'Etretat, préservatophilie de latex XXL et fabophilie de galettes des rois! J'avais poussé le vice jusqu'à collectionner les fèves de la série Boites à camembert (on ne se refait pas).
Encore aujourd'hui je fais de la collectionnite aigüe, en particulier de la Défidusamediphilie mais je vous jure que je me soigne. 

5 juin 2010

La loi de Murphy... (Fafa)

La loi de Murphy...

Par le volet légèrement entre-ouvert, la lente montée d’un déjà chaud soleil printanier augurait d’une journée radieuse et me réveillait doucement.

Etre progressivement tiré des bras de Morphée par la lumière plutôt que brutalement par je ne sais quelle musique débile qui fatalement vous trotte ensuite irrémédiablement dans la tête au fil des heures jusqu’au couché est un des petits plaisirs d’une journée qui commence bien, l’une de ces journées où le pied gauche reste sagement au lit en attendant que le droit tel Armstrong soit le premier à toucher le sol.

J’étais sur le point d’ouvrir les yeux, sentant à travers mes paupières poindre l’heure du levé lorsque j’entendis le petit craquement. Mon vieux radio réveil émet ce signal juste avant que les premiers sons ne sortent de son haut-parleur, à l’instant précis où l’électricité libérée par le relais de l’horloge parcours sa bobine mais avant que la membrane n’ait provoqué la moindre vibration de l’air.

Habituellement, quand j’ai réglé une heure d’alarme -tout est dit dans ce simple mot- je guette cet avertissement et d’un geste vif et précis, fruit de longues années d’entraînement, j’appuis sur le bouton qui la neutralise mais ne m’y attendant pas, je compris en entendant ‘...la cabane au fond du jardin... » qu’il était trop tard pour faire quoi que ce soit, ma chère et tendre, langoureusement étendue à mes côtés, un filet de bave coulant sensuellement à la commissure de ses lèvres, avait sans doute cru bien faire en s’assurant hier soir qu’une panne d’oreiller ne viendrait pas gâcher la journée...

C’est donc avec la mélodie du chanteur à la sarbacane dans la tête que j’enfonçais pour la deuxième fois ma tartine dans le grille pain.

J’aime que la tranche soit bien dorée alors que ma Dulcinée la préfère juste chaude, aussi sommes nous convenus d’un « juste » milieu dans le réglage de l’appareil qui lui assure à la première éjection le moelleux désiré. Pour ma part, il faut que je surveille un peu et déclenche le ressort salvateur deux minutes plus tard pour obtenir le croustillant souhaité.

Deux minutes, pas trois, pas quatre, pas un cycle complet ! Tout à la préparation de mon bol de café fumant et à mes histoires de fond du jardin qui déviaient lentement mais sûrement vers des considérations plus scatologiques au fur et à mesure que le chanteur agenais cédait sa place en tant qu’interprète à l’humoriste mézériati, au grand désespoir de mes neurones, j’en avais oublié le compte à rebours fatidique et c’est bien trop tard que l’odeur tenace de carbonisé me fit comprendre mon erreur...

Le ventre à moitié vide, je me garais sur le parking de l’usine et m’apprêtais à saisir le sac contenant mon repas du midi.

Tous les soirs après le dîner, je collecte les reliefs et autres surplus pour me concocter mon futur déjeuner. Je les mets dans une ou plusieurs boîtes hermétiques afin de les préserver et ne point mélanger les saveurs. Le matin, je glisse les dîtes boîtes dans un sac, sans oublier d’y ajouter un morceau de pain, de fromage, un fruit et une bouteille d’eau.

Je me revois encore prendre le demi litre d’eau dans le réfrigérateur pour qu’elle soit toujours fraîche vers treize heure lorsque je prendrai ma pause et déposer ma besace derrière moi sur le lave linge avant de choisir mes chaussures, je me revois encore passer le seuil sans me retourner après les avoir lacées, je me revois encore ne pas attraper mes provisions avant de sortir...

L’estomac bien trop creux pour envisager de me plonger sans autre préambule dans la consultation de la grosse dizaine de mail arrivé depuis mon départ hier après-midi, je décidais d’aller me chercher une boisson chaude et sucrée.

Il est très rare que j’utilise la machine à café, comme si c’était la seule boisson qu’elle distribue, en fait je n’y vais que lorsque je suis accompagné ou lorsque mon copain David m’appelle vers neuf heure pour me lancer un laconique « Ouais c’est moi, tu descends ? », ce qui dans son patois vendéen signifie à peu de chose prêt « Salut vieille branche, c’est David ! Tu as cinq minutes pour prendre un p’tit noir ? ». Je descends alors avec le badge magnétique qui me sert de porte monnaie et les quelques pièce de dix ou vingt Cents, subrepticement subtilisées dans le portefeuille de mon épouse le matin même pour refaire le plein de ma bourse électronique.

Dix, vingt, trente, cinquante, un Euro, nickel, à trente centime le deux/cinq, ce qui en langage de salle de pause signifie le long/sucré, il me restera de quoi en reprendre un chacun avec David tout à l’heure. J’insérais donc les pièces une par une dans la fente en me concentrant bien sur l’aspect économique de la chose et approchais ensuite la petite clé de plastique noir pour y enregistrer le dépôt, économique vous dis-je, mais alors que le petit écran LCD aurais dû afficher le nouveau solde, il continua de faire défiler son racoleur « Offrez vous un instant de plaisir... ». Cette fichue machine venait d’engloutir mes espoirs sans un mot d’excuse, il ne me restait plus que vingt centimes en mémoire, pas assez ni pour maintenant ni pour plus tard...

Pendant deux bonnes heures je ne cessais de me répéter qu’heureusement le téléphone ne tarderait pas à sonner et que j’entendrai alors la voie bourrue et familière m’inviter à descendre.

Bientôt dix ans que je le connais cet espèce de gros nounours d’une gentillesse sans bornes quand on a la chance qu’il vous compte parmi ces « amis », sinon il vaut mieux se tenir à distance respectueuse de son mètre quatre-vingt dix et de son quintal. Dix ans, l’âge de ma fille. C’est de là que tout est parti d’ailleurs, après sa naissance il a commencé à me donner des produits laitiers que certains clients chez qui il chargeait lui donnaient en plus pour sa consommation personnelle, comme si on pouvait imaginer cette montagne dévorer autre chose qu’une côte de bœuf saignante à souhait à lui tout seul... Elle par contre adorait ces petites montagnes tremblotantes et dégoulinantes de caramel.

Dix ans qu’à de très rares exceptions dont nous prenons soin de nous avertir, nous nous retrouvons vers neuf heures pour un petit quart d’heure de détente. Au bout d’une troisième heure d’attente je ne pus que me résoudre à l’évidence, sans doute envoyé sur une autre tournée à la dernière minute, il ne viendrait pas ce matin et mon estomac allait continuer ses borborygmes...

Cette journée n’allait être qu’une interminable succession de déboires, déconvenues et autres galères, entre mails supprimés au lieu de classés, rendez-vous annulés, urgences en tous genres, fichiers perdus pour cause d’ordinateur planté et autres prise de tête avec des collègues.

En désespoir de cause je décidais de rentrer plus tôt, inutile d’insister quand le sort s’acharne ainsi et cette demie heure d’avance aurait au moins le mérite de m’attirer les bonnes grâces du petit bout qui m’attend studieusement à la maison.

Etonnant comme un changement aussi minime dans un horaire peut changer du tout au tout le déroulement d’un trajet en voiture, là ou les feux sont tous verts d’habitude, là ils passent tous à l’orange à votre arrivée, là où les ronds-points sont généralement déserts, il faut dix bonnes minutes pour seulement s’en approcher et là où les bosquets n’abritent que moineaux et mésanges, ils fleurissent de « pervenches »...

Quand, après m’être soigneusement brossé les crocs et généreusement éclaté le petit, car ceux sont toujours les petits qui trinquent, orteil du pied gauche contre le coin de la commode de la chambre je me couchais enfin, mettant fin ainsi à la longue série de catastrophes en tous genres qui avaient émaillé ma tout aussi longue journée et enfin faisais le vide dans mes pensées pour préparer la venue du marchand de sable, quelques mots se mirent alors à résonner dans ma tête « j’y vais quand j’ai besoin... », la nuit allait être longue...

Le moins que l’on puisse dire c’est que je les ai collectionné aujourd’hui. Ce bon Murphy et sa fameuse loi de l’emmerdement maximum ont décidément toujours raison, même si les statistiques disent le contraire...

5 juin 2010

Collectionneur et collectionneuse (Kate)

Elle a collectionné les ours en peluche (ce sont de délicieux compagnons un peu taciturnes mais très affectueux), les cartes de téléphones (certaines étaient jolies et quel progrès technique cette puce magique !), les fèves (avant qu'elles ne représentent tout et n'importe quoi et perdent leur charge symbolique), les miniatures de flacons de parfum (avant que ses armoires ne débordent de petits cartons et que ces odeurs ne deviennent incommodantes et qu'elle s'en sépare à tout jamais sans état d'âme)...

Il a collectionné les pointes de flèches (trouvées dans le désert saharien), les minéraux (merveilles de la nature s'il en est), les fossiles (trouvés sur les plages d'Oléron), les premiers livres de lecture (si touchants)...

Elle collectionne les livres de ses auteurs préférés, policiers surtout, en collection de poche souvent, mais pas forcément...

Il collectionne les livres anciens, les éditions originales...

"Tiens, des Super 5 !

- Oui, mais turbo ! Très belles et pas courantes !"IMGP2089

Elle fait plusieurs photos et départ en campagne après un repas dans cette cafétéria.

- Tu photographies quoi ?

- Des iris.

- Ah bon... encore...

La nature est vraiment la reine des collections et la palette des iris est fascinante.

Je verrai ce que ça donne avec le flash en plein soleil...

IMGP2093

 

 

5 juin 2010

Collections (Jaqlin)

5 juin 2010

Amatrice (Joye)

Je collectionne les cols
Les collants et les chants
Les colibris  battants,
Les collossales colles, tant !

Les colins, j'en ai plein
La colique...euh...eh ben...
Des collabos-Pétain
Et des colis séreins.

J'ai des tas de collages
Des colonies sauvages,
Des colas pas très sages,
Et des colbacks volages


Mais quant aux colériques,
La collect' basilique,
Et les petits colchiques
J'avale un peu ma chique !

Je collectionne aussi
Les collecteurs, hihi !
Un seul collègu' cool, oui !
Tu vois...c'est mon mari.

5 juin 2010

« Collector »* (TataBéa)

En ce moment je collectionne les emmerd'
En d'autres temps j'ai collectionné les amants,
Encore avant je collectionnais les bêtises
.. Evidemment ceux-ci expliquent ceux-là, peut-être !

Echantillons,  trucs, ou bidules..
Ecoutez ..ça, c'est pas moi !
Entreposer dans des cases, des boites ou des cahiers
Etiqueter des choses pareilles
Et différentes, en plus .. non vraiment !
Epousseter, trier, classer
Etre à l'affût, sur les marchés
Ebay ou les brocantes
Echanger, marchander, soupeser
Etudier les cours, compter, valoriser
Ecumer les greniers pour quoi ?
...Espace vide dans un album !

Excusez-moi, je m'égare, j'ergote

Amas d'inutilités
Syndrome d'accumulation
Allégorie de vanités
Stigmates de possession
Anesthésie de la créativité

Je HAIS les collections !

*L'araignée, le bouchon, le cendrier, le décalco, l'estampe, le flacon, la girouette, le hibou, l'image, le jouet, le képi, le lépidoptère, le muselet, le napperon, l'oiseau, le porte-clés, la quille, le réticule, le stylo, la tortue, l'uniforme, le verre, le whisky, le xylophone, le yatagan, le zéro .. tous « collector » !

5 juin 2010

LA COLLECTIONNEUSE (Lorraine)

La vieille demoiselle Amélie descendit les marches avec précaution et partit vers la forêt. Elle portait sa robe grise à fleurs mauves et par-dessus son visage ridé un chapeau de paille l’ombrageait toute . Elle se retourna et me sourit. Je la connaissais à peine, nous étions descendues au même hôtel tranquille, moi cherchant des vacances paisibles, elle des herbes et des fleurs. On m’avait avertie qu’elle était un peu « spéciale »,elle revenait chaque année et chaque année recommençait sa quête. La veille, nous avions bavardé : Melle Amélie cherchait chaque matin « les pétales du bonheur». Je n’osai pas l’interroger davantage, son air mystérieux me mettait dans la confidence et semblait dire, que moi aussi, je savais…

Elle emportait un cabas de grosse toile pour y glisser ses découvertes. « Je collectionne », me souffla-t-elle avant de me quitter, silhouette un peu cassée mais encore alerte. Quand elle revint à midi, de longues herbes minces dépassaient du sac, et je crus voir l’arrondi d’une reine-marguerite, mais je ne le jurerais pas, car Melle Amélie me fit un clin d’œil et rentra dans sa chambre. Après le déjeuner, nous prîmes le café ensemble. Je demandai si la matinée avait été fructueuse mais elle fit un signe m’intimant de changer de sujet. Le patron, derrière le comptoir, nous regardait d’un air goguenard. Melle Amélie, imperturbable, lui fit le plus charmant sourire. Il sourit à son tour, un peu gêné, puis s’avança :

- Puis-je offrir un petit remontant à ces dames ?

- Avec joie, répondit Melle Amélie.

Il nous apporta deux petits alcools du pays. Melle Amélie but gaillardement. Puis elle remercia notre hôte en levant le pouce d’un air convaincu. La semaine s’écoula, chaque matin Melle Amélie partait à la recherche de ses mystérieuse plantes, chaque midi nous prenions notre café ensemble, et le patron nous apportait ensuite nos liqueurs quotidiennes. Je me sentais bien, Melle Amélie aussi, et la veille de son départ j’osai enfin lui demander ce que contenait son sac.

« Rien, répondit-elle, ou plutôt si « les pétales du bonheur ».

Et comme je restais interdite, elle ouvrit son cabas vide et m’expliqua :

- Tout le monde peut collectionner les pétales du bonheur. Mais il faut la tournure d’esprit. Je suis seule, vieille et presque bossue. Banale, je ferais pitié ou j’inspirerais le mépris (et je ne veux ni l’un ni l’autre), donc je collectionne, cela intrigue, on se moque d’abord puis les gens sont curieux, m’interrogent, et commencent à se poser des questions : que fait-elle, qui est-elle, quelles sont ces fleurs qu’on ne voit pas, fait-elle un herbier, des tisanes, des philtres peut-être ? Et je deviens « un personnage ».

Admirative, je regardais ce profil fin, ces yeux bleus si clairs qui semblaient ingénus et j’y perçus la malice incontestable de l’humour mêlé de sagesse :

- Donc vous n’étudiez pas les fleurs ?

- Non, j’étudie les gens…Depuis très longtemps, je collectionne les petites choses de la vie, je vous l’ai dit : un sourire qu’on me refuse, un mot jeté avec indifférence, un haussement d’épaule sur mon passage. Mais aussi, grâce à ma « collection » un sourire qu’on me donne, un intérêt qui se manifeste, une main tendue pour franchir le perron, le garçon qui ramasse promptement ma canne et s’offre à me mener à ma table et les choses se retournent, comme en ce moment. Vous voyez, j’ai choisi. Je pouvais me morfondre, devenir amère. J’ai opté pour l’inverse.

 « Les petites choses de la vie », sans aucun doute, Melle Amélie en connaissait le prix et savait les cueillir. Et, comme elle montait dans le bus pour aller à la gare, je compris qu’elle était une collectionneuse non de « pétales » mais de « bonheur ».

5 juin 2010

Gynécée* (Zigmund)

 

Des collections, j’en ai une collection…les livres (mais ça, c’est plutôt une maladie), les toupies,(trop enfantin ? ), les recettes de cuisine aphrodisiaques, (drôle mais faussement prometteur), les perles et nuisances involontaires de mes patients que je répertorie sournoisement(souvent trop technique )…Alors il a fallu choisir et c’est finalement Mozart qui m’a soufflé l’idée…

 

     Maman c’est la toute première femme de ma vie, la plus belle, la plus tendre. J’ai eu mes parents pour moi tout seul pendant quatre ans,  jusqu’à ce qu’un petit frère arrive et exige  sa part de câlins.

     Flore et Anna, mes deux grands-mères se sont chargées de me consoler de l’arrivée de l’intrus. A la même époque, est arrivée la jolie Fatima, venue partager notre vie ; elle aidait ma mère, s'occupait de nous et elle se couvrait de son grand voile blanc pour nous emmener jouer au jardin public. Du haut de mes huit ans, je croyais lui apprendre à lire, mais il était déjà trop tard. Notre séparation avant exil sans retour, fut effroyable, on essaya de me faire croire qu’elle nous suivrait bientôt. img012

      Sa trace se perd à jamais peu après notre départ ; au mieux, elle est prisonnière pour toujours de son pays théoriquement  libéré.

     Viennent mes cousines drôles, vives  et sophistiquées, qui partagent mes jeux  et aussi mes tantes attentionnées et aimantes, parfois "prise de tête," qui cuisinaient des pâtisseries sublimes  et non diététiquement correctes : la seule lecture des ingrédients vous lesterait gravement* et désolerait la nutritionniste la plus laxiste.img060828_2018

     Enfin adulte, je passe aux choses sérieuses et démarre ma collection de copines, (de préférence petites) jusqu’à la rencontre de la mère de mes enfants. Comme beaucoup, j’ai cru naïvement avoir trouvé la pièce maitresse, point final de ma collection…Quelqu’un a dit « Les jolies femmes ont ceci de bien, c'est qu' on vous en débarrasse rapidement… »

     Me voila seul, bien décidé à reprendre le jeu de la séduction, enrichir ma collection  de nombreuses  conquêtes féminines et  me transformer en Don Juan,  jusqu’à Celle qui reste, me supporte, et offre une sœur déjà grande à mes fils.

    Il y a bien sûr encore plein de femmes importantes dans ma vie : ma patronne, et mes collègues de travail, les amies internet, et les copines  des associations où je sévis.

Chacune pose une empreinte sur mon existence.

 Ma  collection fantasmée de conquêtes féminines, volontairement stoppée il y a quelques années, fait donc de moi un pâle  disciple de Don Giovanni à qui j’aurais volontiers emboité le pas...

 

-------* à prendre ou à lester--------------------------

5 juin 2010

Consigne 109 (rsylvie)

"Nostalgique parfum "

petite fille je regardais avec convoitise le précieux flacon sur l'étagère du haut. Celle bien loin de tout ce que ma petite main pouvait attraper et mettre à la bouche.
Toute d'habits du dimanche vêtue, maman prenait avec délicatesse la jolie bouteille de verre Et ,d'un geste gracieux, déposait une délicate goutte qui venait malicieusement se glissait dans son cou. Là... juste là, où j'allais avec gourmandise, cacher mes chagrins d'enfant quand la nuit se faisait terreur et qu'elle venait me consoler
.

Au fil des saisons, les flacons se sont sagement installés dans la salle de bain de la maison familiale et la petite fille, devenue femme, s'est envolée bien loin de sa campagne natale. à la capitale, elle est allée convoler amoureusement dans les bras de son prince. boulot, métro, boulot, sortie, dodo, boulot, métro, repos et là, découverte du marché aux puces et ses vieilleries. Les uns après les autres, les échantillons de parfum ont quitté l'étale des antiquaires, le tréteau du revendeur du dimanche et jours de fête, la boutique du brocanteur, pour rejoindre sagement les petites acquisitions marchandées avec ardeur.

Formes pures, essences raffinées, joies couleurs... la gourmande n'a de cesse d'avoir celui entr'aperçu par la vitrine de ses souvenirs. Alors elle chemine, de-ci de-là, poursuit le chaland au travers des allées du vide grenier, bouscule le vendeur à la sauvette. Mais ne baisse pas les yeux, jamais renoncer. Fouiller, chiner, et encore chercher, pour retrouver le parfum magique. Celui qui manque à la collection... mais avant tout, protéger le précieux trésor. 

Comme le soleil vient après la pluie, le jour après la nuit, la brume après l'orage... petit à petit, d'autres pièces sont venues rejoindre les jolies bouteilles offertes à l'occasion d'un anniversaire, d'une fête des mères... Seulement maintenant c'est moins important, qu'elles ne soient pas si rares que cela, ou qu'il y en ai en double. Car tout naturellement, les enfants de la maison ont leur propre collection...comme en héritage.

Non pas du regard des autres ! les cacher seraient leur faire offense. Mais de la poussière, ou bien plus encore, des p'tites mains potelées venues aigailler la maison. ces petits doigts qui pourraient faire s'évaporer le précieux liquide en faisant pivoter les jolis bouchons. Alors on range méticuleusement la collection dans une grande vitrine

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