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Le défi du samedi

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24 octobre 2009

Il était une fois ... (Captaine Lili)

Il était une fois une petite fille. Sa peau était de nacre et ses yeux d’océan. Elle aimait chanter mais ses chants restaient secrets, prisonniers des coquillages. Elle imaginait des femmes-fées, des fleurs musiciennes et des princes qui dorment au bois. Elle rêvait de navires corsaires pêchant les étoiles avec des filets à papillons.

Son histoire s’écrivait dans l’écume blanche d’une mer bleue.

Son cœur était aussi grand que l’horizon, elle s’y perdait un peu. Mais elle avait une boussole qu’elle ignorait : elle trouvait parfois des mots, qui faisaient comme un collier, une voile, un rire. Elle les semait aux quatre vents.

Plus tard, quand elle eut grandi, c’est un navigateur un peu fatigué qui les dénicha sous le corail.

Mais ceci est une autre histoire, il est temps de fermer les yeux, moussaillons et moussaillonnes.

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24 octobre 2009

Once upon a time… (Borsolina)

Le chargement du bateau mettait tout le port en effervescence. L’expédition qui se préparait à larguer les amarres était signe d’espoir pour tout un peuple. Les esclaves noirs, entonnant des chants joyeux, faisaient rouler de gros tonneaux remplis de toutes sortes de denrées et les plaçaient à fond de cale. Le voyage allait être long, les hommes le savaient mais étaient enthousiastes à l’idée de rejoindre le nouveau monde prometteur de richesse et de réussite. Après avoir mis à bord les félins éradicateurs de rats, le vaisseau s’éloigna du quai sous l’applaudissement et les sifflements de la foule qui s’était donnée rendez-vous.

La mer était belle et calme quand le Bounty prit le large. L’équipage était commandé par le très célèbre capitaine Jack Sparrow, lui-même secondé par Clark Gable et son fils Télémaque. Le vent gonflait les voiles du lourd navire qui filait à vive allure, le soleil brillait, l’équipage se sentait en confiance et ne se doutait pas qu’il allait subir la colère de Poséidon. Ce qui arriva après trois semaines de voyages : le ciel s’assombrit subitement, la pluie commença à s’abattre sur le pont, les éclairs déchiraient les nuages ponctués par de fracassants coups de tonnerre. La mer était maintenant déchainée et formait des creux de plus de dix mètres. Les hommes, trempés jusqu’aux os, apeurés, continuaient de répondre aux ordres de leur capitaine qui essayait tant bien que mal de tenir la barre. Puis, une vague plus haute que les autres vint s’abattre sur le Bounty qui se brisa dans un craquement terrible. Les marins hurlaient, se débattaient, essayaient de s’agripper à une planche ou un bout de mât. La dernière chose que vit Jack tombé à l’eau, avant de couler emporté par le courant, fût son ami Clark et son fils accroché à un radeau de sauvetage.

Jack savait que ça ne servait à rien de se débattre, il connaissait bien les courants marins pour les avoir étudiés, et préférait voir arriver sa mort sereinement et avec dignité. Ce n’était qu’une question de secondes, son souffle retenu jusqu’au bout, il ouvrirait alors sa bouche machinalement pour chercher l’air et dans une grande aspiration, ses poumons se rempliraient d’eau, le faisant s’étouffer, et ainsi sombrer au fond des océans.

Mais tandis qu'il glissait lentement vers les abîmes, il se sentit enlacé par quelque chose de froid, flottant au milieu d'une épaisse chevelure, qui lui prit la bouche et lui injecta une grande bouffée d'oxygène. Jack qui reprit alors des couleurs écarquilla les yeux, et en resta presque bouche bée, faillant boire la tasse pour de bon cette fois-ci. Il se ressaisit et dévisagea sa sauveuse : une sirène! Jack en avait entendu parlé maintes fois, mais n'avait jamais crû à ces chimères. Elle lui prit à nouveau la bouche pour le faire respirer. A la place des jambes, elle avait une grande queue couverte d’écailles avec un voile magnifique, auréolé de vert et de bleu scintillants. Son buste était bien celui d'une femme, avec une belle poitrine, mais son visage était vraiment très ingrat. Jack, amateur de belles femmes, sembla décontenancé.

La sirène, dans un grand sourire qui dévoila toutes ses dents jaunies et cariées, prit Jack dans ses bras et se mit à nager telle une fusée. Elle fendait l'eau, à défaut d'air, croisant des petits poissons de toutes sortes qui se retrouvaient à faire des roulés-boulés à leur passage. Jack n'en croyait pas ses yeux devant la magnificence des fonds marins. Lui qui croyait que tout n'était qu'obscurité, au contraire, tout un petit monde existait et vivait sous ces millions de mètres cubes d'eau.

Ils arrivèrent enfin à destination et pénétrèrent dans une sorte de bulle qui semblait être le royaume des sirènes. Jack fut surpris de pouvoir respirer normalement, ce qui n’était pas un luxe ! La sirène s’adressa alors à lui : « Bonjour humain, je m’appelle Arielle ». Jack ne savait s’il devait répondre ou partir en courant, mais la seconde option n’était pas envisageable. Il répondit alors : « Je vais me réveiller, je suis mort, ou alors… », mais avant qu’il n’eut le temps de finir sa phrase, Arielle le rassura en lui disant qu’effectivement tout cela devait lui semblait très étrange mais qu’il n’avait rien à craindre. Elle le prit par la main et lui expliqua qu’elle allait le présenter à leur roi, son père. Arrivé à la cour, Jack se sentit dévisagé de toutes parts, mais ce qui le mettait le plus mal à l’aise est que toutes les sirènes qu’il croisait étaient plus affreuses et laides les unes que les autres. C’était un cauchemar pour Jack, il n’était pas question qu’il resta une minute de plus ici.

Le roi qui semblait très vieux au vu de sa longue barbe blanche s’approcha de Jack et lui dit : « Bienvenue humain, nous sommes ravis de t’accueillir parmi nous, cela est si rare d’avoir des visiteurs. Nous sommes tes hôtes, dis-nous ce qu’il te ferait plaisir ». Sans hésiter, Jack répondit qu’il voulait rentrer chez lui. Toutes les sirènes poussèrent un soupir en même temps, et baissèrent la tête. Le roi lui dit alors « Qu’il en soit ainsi humain, nous ne pouvons te retenir ici contre ton gré. » Il désigna une grosse bulle à Jack posée sur un gros coquillage en forme de cône et lui dit de s’asseoir dedans. Une fois assis, le coquillage se mit à vrombir très fortement, la bulle était secouée dans tous les sens et d’un coup sec fût propulsée à travers les eaux vers la surface.

Lorsque Jack se réveilla, il était allongé sur le sable, à moitié dans l’eau. Le soleil le chauffait lentement, tout était calme autour de lui. Se relevant, il aperçut au loin son vieil ami Clark et son fils Télémaque courant vers lui et criant : « C’est Jack, c’est Jack, il est vivant ! »

24 octobre 2009

Voyage maritime en haïku de vent et même que, parfois, il y a du tankage (Joe

C’est un vrai défi
De s’en aller naviguer
Sur ce frêle esquif

(Même les origamis
Recherchent des blogamis !)


bateaujk

La coque de noix
Qui part chasser la baleine !
Projet Ac(c)hablant

(La jeunesse est sans pareille
Qui croit aux monts et merveilles)


bateaujk

Bateau de papier,
La mer est un boulevard
Hostile au buvard !


bateaujk

Furies d’océans
N’empêchent pas que l’on rêve
Au chant des sirènes


bateaujk

Sur la feuille bleue
Un bateau en pointillés
Pour plier bagage


bateaujk

Jasons, moussaillons !
Jaspinons notre légende
Pour que l’argot note

Toisons l’univers qui dort
Sans plus rêver de trésors


bateaujk

S.O.S. Helpdesk !
Un enfant pisse au ruisseau !
Signé : Titanesk !

Bouillon : mer du vermicelle
(C’est une question d’échelle)


bateaujk

Chasser le requin
Dans le marais poitevin ?
T’es pas un peu vain ?

(Pour la chasse à la baleine
Remonter un peu la Seine)

 

24 octobre 2009

Et vogue la galère (Virgibri)

Si nos larmes rentraient dans toutes les bouteilles vides du monde

Le niveau de l’eau ne serait plus un problème

On les viderait progressivement

Dans l’eau salée

Si tous nos chagrins pouvaient voguer au gré des flots

On aurait de jolis petits bateaux

A la dérive

Dont personne ne voudrait

Ou alors

On se noierait

Ou alors

On embarquerait

Et puis c’est tout

Et puis c’est tout

24 octobre 2009

Tentative d'épuisement d'une consigne( Zigmund)

L’imagination … ils en ont des drôles les lanceurs de défis.

Côté imagination, je suis du genre handicapé.

Pourtant l’une de mes citations préférées  est celle-ci, extraite d’une chanson de François  Béranger « alors faites comme vous voudrez, dormez ou restez éveillés, agrandissez vos oreilles, enclenchez l’imagination » 

«Ouais, ben  çà  ne  m’avance pas des masses ! …

Je scrute le montage photo…

Petite excursion sur gougueule pour tenter de vous montrer le diagramme de ce pliage de serviette, immanquablement on se retrouve sur des sites de loisirs créatifs, assez « nana teux ».Le schéma doit bien trainer dans mes nombreux bouquins d’origami, mais où exactement ?

La chanson d’Hugues Aufray me trotte dans la tête, « c’est un fameux trois mats », mais je préférais « hastan huego » que je ne sais pas orthographier.

Vachement bleue, cette flotte, çà fait pas naturel ...

 Z’étes sûrs qu’y a pas du transgénique  là-dessous ?

Çà vous a un coté « bouteille à la mer « ce bateau…

Que d’eau que d’eau !  et moi qui sèche lamentablement.

Frère Zigmund,  ne vois tu rien venir ?

Je ne vois que la mer qui bleusoit, je ne vois que du bleu.

Et  vogue la galère …

 Je ne m’en sors pas, j’hésite à envoyer ce texte  aux défiants, ils ont beau être ouverts, vont me jeter par-dessus bord…



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24 octobre 2009

LE BATEAU BLEU DE MAXIME (Martine 27)

C'est un bateau bleu

Perché sur la dune

On y vient à pied, on ne frappe pas

La passerelle est toujours en place

Il accueille les navigateurs solitaires

De toute son amitié

Tout le monde se presse

Autour du mât à 5 heures du matin

Quand Saint Malo s'embrume

Amis où êtes-vous ?

Amis attendez-moi !

Nageant dans le brouillard

Les sirènes et les tritons

S'installent sur la grève

Ils écoutent Tom à la guitare

Phil à la kena jusqu'à l'aube blanchissante

La baleine bleue viendra

Donner des nouvelles

De ceux qui rament au loin

Et près des dauphins

On s'endormira heureux

C'est un bateau bleu

Accroché à nos rêves

On y vient à la nage ou en volant

On entre simplement en chantant

Peuplé de rires et d'amour

Il sera le dernier à naviguer

Si Saint Malo est engloutie

Amis où êtes-vous ?

Amis attendez-moi !

24 octobre 2009

Navigue, flamme bleue (Tiniak)

Navigue, Flamme Bleue, navire au bout du monde
qui cherche après le monde encore un nouveau monde
et vogue sans retour possible sur les terres
quittées sans un regret pour y laisser naguère
des ventres grand ouverts les âmes moribondes

car les femmes aimées et les enfants chéris
qui nous accompagnaient de leurs chants, de leurs cris
de linges agités au moment du départ
ne sont plus que chiffons, sanguinolents, épars
dont la folie guerrière a massacré la vie

Navigue, Flamme Bleue, avec les réchappés
qui manœuvrent encor tes voiles rapiécées
à tirer des bordées pour conjurer le sort
ils récrivent l'histoire et rêvent leur essor
en partageant le quart et la viande séchée

de leurs gorges flétries montent des mélopées
avec les mots anciens qui disent les contrées
qui disent d'où l'on vient et comment on l'emporte
qui disent la magie de nos natures fortes
et tout ce qu'il est bon d'entendre, d'évoquer

Navigue, Flamme Bleue, navire aux lignes fières
nous sommes les Sans-Femme, Sans-Fille, Sans-Mère
n'ayant plus rien à perdre nous courons le monde
en nous en remettant aux caprices des ondes
des vents et des dieux fous qui peuvent nous défaire

mais aucun ouragan, aucun monstre marin
aucune féérie dont nous ne savons rien
ne sauraient entamer la résolution prise
nous mènerons à son terme notre entreprise :
atteindre au bout du monde un ultime destin

Navigue, Flamme Bleue, navire vent debout
la fin du monde est proche, étale devant nous
sa lisère inconnue

Navigue, Flamme Bleue, toutes voiles dehors
nous franchissons du monde le dernier rebord
et sombrons dans les nues

"- Ont-ils tous disparu ?
"- Oui, c'est ce qu'on rapporte ;
mais on raconte aussi qu'une main les emporte
et qu'aujourd'hui encore on peut apercevoir
passer sur le front noir quelque bleu météore
que c'est signe de vie, d'espoir
en quelque sorte qu'il nous plaise d'y croire
  fermée la porte
  bonsoir

Oh ! tes yeux !
Un chemin s'est ouvert dans leur ciel que partagent
bientôt et plus jamais hier et davantage

24 octobre 2009

Sérénité (Anthom)

Elle est arrivée au port d'embarquement, au petit matin, dans une aube 
grise et froide d'octobre.
Dans le bateau elle a somnolé, un peu assommée par les kilomètres avalés
depuis la veille. Elle est assise à sa place, toujours la même, a calé
le sac entre ses jambes, elle a fermé les yeux. Les a rouverts une
dizaine de minutes avant l'arrivée, a tendu le cou pour apercevoir, à
travers les vitres, la fine bande noire qui ferme l'horizon.
Une fois le bateau quitté, elle s'arrête au milieu des rares voyageurs
qui se hâtent, elle embrasse du regard le port qui s'éveille à la vie,
doucement - on aperçoit déjà les bancs du marché, encore vides, un
semblant d'animation vers le boulanger-.
C'est l'odeur qui s'impose d'abord, acide et fraîche avec une pointe
d'amertume, une odeur verte qui monte de l'eau et des algues, ensuite
c'est la blancheur qui fait cligner les paupières fatiguées.

Le monde autour est aboli, elle est là et c'est bien...

Plus tard, une fois que la maison-lumière sera ouverte, les valises
défaites, le linge rangé, elle ira au bout du chemin ombragé qui sent
les pierres chauffées, elle descendra vers la dune blonde jusqu'à la
frange écumeuse déposée par la vague sur la laisse. Les pieds nus, elle
sentira la fraîcheur incroyablement douce du sable à peine rosé par
l'humidité qui s'attarde.

Une mouette s'envole au ras de la vague qui frémit.

Dans le silence de la plage abandonnée au vent d'automne que vient juste
troubler le frissonnement du ressac, elle ferme les yeux.

Elle est là et c'est bien.
24 octobre 2009

Au Pays de l’imagination (Oncle Dan)

 La petite Sophie se pencha beaucoup trop au dessus du bastingage, tomba à la mer et se noya…  poursuivit le capitaine Mouche pour faire monter la tension d’un cran supplémentaire et aiguiser, comme s’il en était besoin, l’intérêt de son auditoire.

Ils étaient tous suspendus à ses lèvres, fascinés et perplexes. Le vieux Fred ouvrit la bouche sans s’apercevoir que ses dents du haut, qu’il avait depuis maintenant presque deux ans, tombaient par terre avec un bruit sec.

Arthur, comme à l’accoutumée, souriait bêtement en ouvrant sa bouche édentée, au point que les autres pouvaient voir son sourire jusqu’à l’occiput.

Le timide Paulo restait coi, la bouche pleine des questions qu’il n’osait pas poser.

Ludvig, dont la curiosité était à deux doigts de la déflagration, tomba de son tabouret lorsque le balancier de l’horloge lâcha prise et rendit l’heure.

Tous attendirent avec anxiété qu’elle ait vomi ses douze coups de minuit.

 Mais pourquoi François ne lui a-t-il pas lancé la bouée ? Finit-il par demander, en remontant sur son siège.

Le vieux loup de mer vers lequel tous les regards étaient tournés, se lécha la bouche pour enlever un peu de sauce égarée dans sa barbe, saisit son verre, but lentement, s’essuya méticuleusement, rota discrètement, leva non moins discrètement la fesse gauche pour exfiltrer un gaz intempestif puis contempla attentivement le bois de la table jusqu’au moment où il sentit l’atmosphère sur le point d’exploser.

 Il n’y avait pas de bouée.

 Pas de bouée sur un aussi beau bateau ! S’étonna en chœur l’auditoire sur un ton de reproche panaché d’incrédulité.

Le capitaine ralluma une fois de plus sa pipe en écume dont les volutes dessinaient des têtes de morts dans l’air surchauffé.

 Non. C’était un magnifique voilier bleu dont les cinq voiles s’imbriquaient les unes dans les autres, mais il n’avait pas de bouée. Aucune bouée. François chercha cette bouée introuvable et pendant ce temps-là, Sophie se noya.

François venait de démontrer que l’obstination est le parent pauvre de la volonté.

Cette histoire paraissait totalement invraisemblable.

Le vieux Fred savait que le capitaine Mouche était un grand voyageur au pays de l’imagination. Ce jour-là, il trouva sur la chaise qu’il venait de quitter un billet froissé sur lequel était écrit :

Qu’est-il arrivé à Sophie ?  Elle est tombée à la mer

Pourquoi pareille mésaventure lui arrive-t-elle ?  Parce qu'elle se penche trop au dessus du bastingage.

Quelles qualités lui manquent encore ?  Aucune. Elle s’est noyée.

Comment nommer l’attitude de François ?  Obstinée.

Que prouve la dernière phrase ? Qu'à force de chercher l’introuvable, on finit par rater l’essentiel.

24 octobre 2009

Un bateau de papier (Laura)

Un bateau de papier,

Papier noirci de mots,

Mots écrits pour voguer,

Voguer sur les flots,

Flots du rêve à réaliser,

Réaliser la fuite des maux,

Maux à transformer,

Transformer en mots,

Mots de beauté,

Beauté de l’eau.

24 octobre 2009

L'Invincible lève l'encre (Vegas sur sarthe)

    
J'avais bien dit à Jeannot qu'à trois là-dessus on n'irait pas au bout... L'Invincible avait pourtant fière allure quand, après s'être jetés à l'eau à l'écluse de Suresnes on a mis le cap sur l'île Seguin en longeant l'hippodrome de Longchamp.
Il avait tellement insisté pour qu'on emmène Sophie que j'en venais à me demander s'il n'y avait pas une histoire de touche-pipi entre eux, mais il avait prétexté son sens inné de l'orientation (elle descendait d'une grande famille de chauffeurs de bus) et le fait qu'elle ne pesait pas bien lourd.
Pour sûr qu'avec son minois de musaraigne et ses cuisses de sauterelle, elle ne faisait pas le poids au regard des tonnes de hamburgers que Jeannot avait tenu à embarquer en prévision du Grand Nord !
En fait de nord on allait à contre courant vers le sud mais Jeannot ne voulut rien entendre, préférant boire comme du petit lait les affirmations langoureuses de la sauterelle!
Et quand j'avais osé faire remarquer qu'on barbotait plus dans l'eau de l'Yonne que dans celle de la Seine, il m'avait traité de renégat et définitivement tourné le dos ce qui le mit en position idéale pour naviguer à vue sur les cuisses nues de la sauterelle...
Je ne voyais que le bleu des sous-mains 'La vache qui rit' constituant la proue de l'Invincible qui commençaient à se diluer dans les eaux de l'Yonne ou de la Seine, signe évident d'un naufrage annoncé, mais je me gardai bien d'en référer au couple infernal et me contentai de cramponner le feutre Bic qui nous servait de grand mât.
C'est à cet instant que le phénomène qui allait bouleverser notre vie se produisit: d'un seul coup d'un seul les couleurs et les bruits environnants disparurent, il n'y eut plus ni le clapotis régulier des vagues ni le bleu métallique du fleuve comme si au bord d'une vertigineuse falaise blanche notre vaisseau plongeait vers le néant.
Je compris soudain qu'à contre-sens sur le Grand Livre de la Navigation Fluviale, nous venions de sauter d'une page bleue à la page de garde où rien d'autre n'existait qu'un blanc immaculé, vierge de toute préface, de tout autographe et terriblement silencieux.

J'ignorais que nous venions de passer le tant redouté "pot-au-blanc", terreur des marins d'encriers et des pilotes de lignes; les ordres que me lançaient mes deux compères enlacés à la proue du navire m'inquiétaient plus qu'ils ne me rassuraient.
Privé de repères, l'Invincible tournoyait sur lui-même... au moins ne risquions-nous pas, du moins pour l'instant de remonter jusqu'à la couverture et peut-être disparaître de l'histoire à tout jamais.
"Jette l'encre! Jette l'encre!" me criaient-ils... "c'est notre seule chance"
En jetant par dessus bord toute notre réserve d'encre bleue, nous pouvions créer une vague capable de nous remettre à flot... mais quand j'attrapai le vieux Waterman de mon aïeul, je constatai avec effroi qu'il souffrait d'incontinence depuis belle lurette et qu'il était vide!
J'aurais plutôt volontiers jeté l'éponge mais nous n'en avions pas emporté, à part les foutus hamburgers de Jeannot... je me contentai d'un sarcastique "Arpète au rapport, Amiral: Plus d'encre à bord!"
L'heure était au branlebas de combat, mais contre qui? L'Amiral avait le couillonomètre à zéro, la sauterelle balisait et je ne voyais aucun moyen d'arrêter cette toupie infernale.
Au plus fort de ma réflexion une voix trop familière cloua tout l'équipage sur place:
"Jeannot, Sophie et Claude... lorsque vous aurez terminé vos simagrées sous vos pupitres, vous prendrez la porte avec un rapport de chez Monsieur Vaudois!"
Et elle ajouta: "Que ce soit bien clair... entre vous et moi", mais ça, on le savait déjà.

24 octobre 2009

Amis du hasard – (Brigou)

Sur mon bateau de vie voguant au gré des mers, je navigue.
Je tiens bon la barre quand les flots affluent.
Tel un marin je résiste aux éléments déchainés.
La grande vague peut me menacer et me submerger.

Et puis le ciel couleur métal devient limpide.
La mer se calme, la brise est douce.
Adieu roulis, tangage, brume, crachin.

Je poursuis mon voyage, ballotée par le vent.
Et le soir quand je m’endors.
Tous ceux que j’ai rencontrés à bâbord ou à tribord.
Me donnent ce goût intense du parfum d’amitié.

Ils sont près de mon cœur ces amis du hasard.
Et viennent éclairer ma vie.

17 octobre 2009

Au pays de l'imagination...

45207526Sont déjà arrivés:

Joye ; MAP ; Brigou ; Vegas sur sarthe ; Laura ; Oncle Dan ; Anthom ; Tiniak ; Martine 27 ; Zigmund ; Virgibri ; Papistache ; Joe Krapov ; Borsolina ; Captaine Lili ; Jo Centrifuge ; Poupoune ;

17 octobre 2009

défi #78

Entre_deux_eaux

Très

chers

amis

défiants

ce montage est à votre disposition pour le défi #78

Cherchez, trouvez, expliquez, rêvez  ...

Bon voyage au pays de l'imagination ...

Nous attendons de vos nouvelles

toujours au même port :

samedidefi@hotmail.fr

17 octobre 2009

... (Rsylvie)

   

« Qu’il ne faut jamais reporter sur les autres ce que l’on doit faire soi-même» !

Voilà ce que Vitaly avait retenu de l’affaire.

En promettant bien que jamais, « HO grand JAMAIS »,

Elle ne recommencerait tant elle avait pleuré de chaudes larmes à l’idée de ne jamais plus revoir son amie …

 

Sophie, jeune chienne qu’elle avait reçu en cadeau d’anniversaire par sa grand-mère la comtesse Rostopchine, n’avait pas semble-t-il gardé de stigmate de cette horrible mésaventure. Mais il s’en était fallu de peu qu’elle perde l’odorat, tant elle avait mordu, déchiqueté, la muselière qui lui emprisonnait le museau. A tel point que celui-ci en était tout ensanglanté quand sa jeune maîtresse l’avait retrouvée errante dans la campagne environnante du conté de l’Aigle.

En fait tout s’était passé si vite, que Vataly ne savait par quel bout commencer le récit de la triste mésaventure. Quand Claude, le grand ami de François, et fils du jardinier, arriva en courrant pour se joindre à la foule de badauds entourant la gamine…

comment va-t-elle » s’écria-t-il d’un air de compassion plus que douteux !

elle est au mieux, répondit Vitaly, mais encore jeune, elle n’a pas su utiliser son odorat afin de retrouver le chemin du château. C’est une chance qu’un fermier nous l’ai reconnu et conduite rapidement à la propriété. Sinon, elle serait certainement morte de faim et de froid dans les bois ».

mais comment cela a-t-il pu arriver » demanda un voisin démangé par la curiosité d’en savoir plus.

et bien, en fait je ne sais pas vraiment, car Sophie était comme à son habitude, couchée bien tranquillement dans son panier quand nous sommes parties, mes sœurs et moi pour l’école... c’est un mystère que je ne m’explique pas. Surtout que le fermier nous a assuré qu’il avait réussi à s’en saisir grâce à une muselière complètement triturée qui lui pendait au cou !

Je n’y comprends rien ! s’écria-t-elle. Folle de rage de ne pas savoir.

C’est alors que, remarquant l’arrivée de son frère dont elle se rappelait qu’il n’avait pas eu cours le matin même, elle l’interpella de la sorte :

et toi, tu n’aurais pas une vague idée de ce qui est arrivée à Sophie » ?

rouge d’un trouble certain, il balbutia

 –« un ben non, j’sais pas moi,,,,, ben non …

c’est ton chien, après tout t’avais qu’a l’faire » !

faire quoi », s’exclama Vitaly

ben la sortir pour faire ses besoins, comme tu le fais tous les matins, mais cette fois, Mademoiselle n’était pas prête,,,, fallait qu’elle se fasse belle pour le nouveau dl’ classe…. Et gnagnagni et gnagnagna…alors ,,,,,

alors, t’as laissé le chien comme si…. en fait tu l’as oublié !

et moi, comme c’est pas mon boulot, après tout c’est pas mon chien et ben j’ai d’ mandé à Claude d’y aller …. Après tu vois avec lui » !

et Vitaly de tout de suite comprendre la situation.
Claude n’aime pas les animaux et Sophie le ressent.
Alors elle n’a pas du être docile, ce qui explique la muselière et la fuite….

Cette fois c’est sur, la leçon était bien comprise.
La frayeur avait été trop importante…
toutes les attentions d’un inconnu ne valaient pas
l’affection et le dévouement de son animal préférée.
Fois de Vitaly, elle ne le ferait plus….

 

   

   

17 octobre 2009

Où est Sophie ? (MAP)

- Sophie, sors de ta chambre ! Viens m'aider à dresser le couvert pour le souper !

Cet appel de la Maman de Sophie ne reçoit aucune réponse.

- Sophie, allons dépêche-toi, ton Père va rentrer et tu sais qu'il aime souper à l'heure !

Mais c'est à nouveau le silence complet.

-Sophie, je vais me fâcher et mon soufflé va retomber si ça continue !

Toujours rien.

-François, va voir où est encore passée ta soeur, elle n'est pas dans sa chambre !

-Oui Maman.

Le petit frère de Sophie, tout fier de l'importante mission qui vient de lui être confiée file immédiatement comme le chien de chasse du voisin, Monsieur Pétoire.

Personne dans le salon ni dans le bureau pas plus que dans le cagibi du couloir rebaptisé "La Cabane aux Secrets"

par les deux enfants.

François a tout à coup l'idée de grimper au grenier tout en reniflant comme "Artablan" sur la piste d'un lièvre.

-Mmmmmmmm, ça sent la chair fraîche ici !!! MIAM ! Sophie montre-toi !!!

- AAAAAHHHHHHH !!! l'OGRE, l'OGRE,non pitié !!! AU secours !!!

-Sophie, arrête de crier comme ça, réveille-toi, c'est moi !!!

Sophie qui s'était endormie en lisant son livre de contes sort péniblement du cauchemar qu'elle vient de faire, tous les personnages s'étaient mélangés dans sa tête : Petit Poucet, Chaperon Rouge, Fée,Soeur Anne, Peau d'Âne, Prince Charmant ... et cet OGRE affreux qui s'apprêtait à la dévorer toute vivante !!!

-Allez Sophie, viens vite, le soufflé va rentrer, Papa va se dégonfler et Maman veut souper à l'heure ...

CONTES

17 octobre 2009

Sophie (Joye)

SOPHIE


girlinthemirror

Norman Rockwell, The Girl in the Mirror, 1954.

Delphine se regarda dans le miroir, les mots de François brûlant encore ses oreilles.

- T’es qu’une pitchoune, lui cria-t-il avant de repartir avec ses copains qui venaient d’arriver.

Une pitchoune !

Ses joues redevenaient écarlates au souvenir de l’insulte hurlée et à celui du traitre abandon.

Une pitchoune !

Quand deux minutes avant l’arrivée de ses copains, Delphine discutait comme une grande avec François qui lui sourirait en parlant.

Pitchoune !

- Je vais lui montrer, Sophie, tu verras, dit-elle à la poupée, jetée avec fureur par terre à l’arrivée de sa maman. Je ne suis pas qu’une pitchoune. Je suis…une femme.

Delphine se regarda dans le miroir, les mots de François brûlant encore ses oreilles.

17 octobre 2009

Ouf ! (Val)

Sophie venait d’avoir dix ans. Elle se sentait grande, à présent. Assez grande pour que ses parents la laissent désormais se rendre seule au judo le mercredi après-midi. Elle leur avait tant revendiqué cette nouvelle liberté, si importante pour elle, qu’ils avaient dit oui.

Le grand jour était arrivé. Sophie tremblait un peu, sous l’abris de bus. Pourtant, elle savait le chemin. Monter dans le bus de la ligne A, puis compter trois arrêts, et descendre au quatrième. La salle de judo se trouvait juste à côté de l’arrêt de bus. Ce serait facile.

Le bus arriva. Sophie monta, salua le chauffeur, valida son ticket, et vit François, un camarade de classe, assis au fond du bus. Sophie aimait bien François. C’était une belle occasion de lui montrer que dorénavant, elle n’était plus un bébé, et qu’elle avait le droit de prendre le bus toute seule. Elle était très fière de sa nouvelle liberté.

Elle prit place à côté de lui, et ils échangèrent quelques mots. Sophie lui expliqua qu’elle se rendait à son cours de judo. Elle mentit un peu, pour l’impressionner, déclarant qu’elle y allait seule depuis le début de l’année. Il fut en effet très impressionné, François, et lui avoua que c’était la première fois qu’il prenait le bus tout seul, que sa mamie l’avait fait monter devant chez elle, et que son grand frère l’attendait à l’arrêt à l’angle de leur immeuble.

Sophie discuta si bien avec François qu’elle en oublia de compter les arrêts. Prise de panique, elle regarda par la vitre pour voir si elle reconnaissait des enseignes des magasins, ou des bâtiments familiers. Elle ne reconnut rien. Le bus avait dû déjà s’arrêter devant la salle de judo, et absorbée par sa conversation avec François, elle n’en avait rien vu.   

Effrayée, Sophie se mit à pleurer. Elle expliqua la situation à François, qui la rassura aussitôt. Il  avait une idée : Sophie descendrait au même arrêt que lui, et son grand-frère la conduirait à son cours de judo.

Tout se passa très bien grâce à l’idée de François, mais Sophie dut bien admettre qu’elle avait menti, et que c’était la première fois qu’elle prenait le bus toute seule.

Elle eut peur que François la juge. Elle y pensa une bonne partie de l’après-midi, au judo. Mais, ce qui la tracassa encore plus, c’était de ne pas parvenir à rentrer chez elle après le cours.

Elle eut très peur quand son professeur de judo déclara que le cours était terminé. Elle doutait beaucoup de ses capacités, à présent. Elle aurait aimé appeler sa maman pour qu’elle vienne la chercher, mais elle n’avait pas osé demander si elle pouvait téléphoner. 

Elle sortit de la salle, la peur au ventre, mais elle fut vite soulagée :  sur le trottoir, à la sortie, elle reconnut sa maman, accompagnée de François et de son grand frère, qui l’attendaient. 

17 octobre 2009

Sophie’s ticket to ride (Joe Krapov)

Ce que fit Sophie

Sur le faux sofa

De sang froid

Avec François,

Ce que fit Sophie

Sur l’épais tapis,

A croupe accroupie,

Avec une chipie

Venue d’Olympie,

Toutes ses amusettes

Proches de l’amourette

Avec une comète :

« Où va-t-on se mettre,
Ma jolie levrette ?

Là sur la moquette ! »,

Ce qu’elle commit

Crédits et débits,

Boires et déboires

Dans sa vielle baignoire

Avec trois beys noirs,

Ce que fit Sophie de manière épique,

Tant animalière que gastronomique,

Au zoo de Volvic

Avec Ludovic

Et qui Sforza l’admiration

Des deux trois volcans du canton,

Une nuit durant

Dans des bas de soie

A parler de joie

Avec Talleyrand

Son vieux soupirant,

Ce que fit Sophie

Sous le baldaquin

Avec Arlequin

Et un vilbrequin,

Ce que fit Sophie

Au cœur de la nuit

Un peu à tâtons

Au creux du futon

Avec Socrate et Platon

- Certes elle fut un peu légère

Lorsque Kant et Schopenhauer

Gerbèrent sur sa belle bergère :

Elle n’avait pas de serpillière ! -

Ce que fit Sophie, balaise

Ce qu’elle pratiqua, gentiment amicale,

Sur une des deux chaises

De la paire d’Ephèse,

Celle un peu plus bancale,

Pour satisfaire Blaise

Et amuser Pascal,

Parmi les Vergiss-mein Nietzsche,

Ce qu’elle fit en tapinois

Avec Lao Tseu le Chinois

Sur son joli divan de soie

Ou avec Rostopchine

Qui revenait de Chine

Sur la causeuse en moleskine,

Qu’était-ce donc ?

Qu’était-ce donc ?

Rien que de très naturel :

Comme en toutes ces occasions,

Il fallait meubler la conversation,

Elle s’adonna assurément

Spontanément,

Intensément

A la philo,

Sophie,

Avec folie.

***

Questions

- Qu’est-il arrivé à Sophie ?

- La même chose qu’à Carla B.

- Pourquoi pareille mésaventure lui arrive-t-elle ?

- Parce que c’est trop bon de fréquenter les nouveaux chemins de la connaissance en compagnie de Raphaël Enthoven sur France-Culture !

- Quelles qualités lui manquent encore ?

- Elle devrait s’occuper de son corps un peu plus. N’oublions pas ce que préconisait Juvénal : « Mens sans in corpore sano ».

- Comment nommer l’attitude de François ?

- 48° 6’ 52’’ Nord 1° 40’ 45’’ Ouest : il est un peu à lat. Rennes

Que prouve la dernière phrase ?

- Qu’à part ça la vie est belle et c’est tant mieux ! (J.-J. Vannier)

17 octobre 2009

Le Miroir (Jo Centrifuge)

Lorsque Sophie ouvrit ses yeux, François, son ours en peluche, était là, debout sur la table de chevet. Ses oreilles soyeuses bougeaient doucement d'arrière en avant, comme à chaque fois qu'il voulait parler.

-Bonjour Sophie, dit-il de sa voix douce et grave. As-tu bien dormi?

-Salut Franfran.

-Hâte toi de prendre ta douche, la cuisine a préparé ton petit déjeuner. Rejoins y moi dès que possible. J'ai quelque chose à t'annoncer.

 

Dans la cuisine blanche, Sophie dévorait des tartines :

-C'est booon! J'adore les tartines de miel reconstitué!

Les oreilles de François ondulaient comme sous une gentille brise. Il tapota la table de ses deux petites pattes velues.

-Sophie, écoute-moi. Te souviens-tu de la journée d'hier, de l'accident ?

-On pourra jouer au badaboum après, hein?

-Sophie, s'il te plait...

-Pffff! D'accord! T'es pas marrant aujourd'hui!

-Tu le sais, notre vaisseau est tombé en panne à proximité d'un trou noir. Dans l'affolement général nous avons été séparés de tes parents et nous nous sommes rués dans cette capsule de sauvetage. Eh bien ce matin nous sommes sortis de la zone d'aspiration du trou noir.

-Youpiiii! On rentre à la maison alors!

-Oui, nous rentrons. Une corvette de la marine a reçu notre signal de secours. Nous serons chez toi dans quelques jours.

-Au badaboum je prends les blancs et toi les noirs.

-D'accord.

 

 

Sophie était captivée par les lumières du badaboum.

-Je vais t'avoir Franfran!

De l'autre côté du plateau de jeu, François était debout sur la table.

-Pour fêter notre retour, je t'offre un cadeau.

-Une surprise? Oh merci! T'es l'ours en peluche le plus gentil du monde! Même si parfois t'es pas drôle du tout!

-Sophie, je ne suis qu'un robot. J'ai été conçu pour te divertir et pour te protéger, dans la mesure de mes moyens.

-Alors elle est où la surprise, dis? Elle est où?

 

Dans la cuisine Sophie s'appliquait à déchirer le papier cadeau.

-C'est quoi, C'est quoi, c'est quoi?

-Tu dois comprendre que nous étions très près du néant. Et les moteurs de la capsule ne sont pas très puissants...

-Pourquoi t'as mis autant de papier? Allez, c'est quoi, dis?-Mon logiciel de sauvegarde n'a su préconiser qu'un seul protocole.

-Mais...mais c'est...

-Un miroir, Sophie...

-Bouh, c'est ça ta surprise? J'suis un peu déçue...

-Il faut que je te protège, Sophie. C'est mon rôle. Tu dois être préparée à ta nouvelle vie.

Enfouis dans sa fourrure, les petits yeux noirs électroniques de François semblaient plus brillants.

-Regarde ton reflet, s'il te plait.

-Boon, si tu veux... Aaaaaah!

Le miroir alla se briser contre une paroi.

-Le sommeil artificiel était l'unique façon de te préserver. Tu sais, 80 années ont passé.

-Mais je suis toute ridée maintenant!

 

Dans la coursive centrale, une vieille dame et un ours en peluche marchaient lentement, main dans la main.

-Et si on refaisait un badaboum, hein Franfran? Après tu me feras une glace à la vanille. D'accord?

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