L’école buissonnière et la cabane secrète (KatyL)
J’avais à peine 8 ans , mes parents venaient d’acheter à Triel (dans le 78) la mercerie des parents de Dany SAVAL, c’était une belle boutique avec beaucoup de trésors, rubans, dentelles, fils et tissus, coton à broder…. j’adorai ce magasin.
Nous étions situés pas loin de la gendarmerie où mes parents avaient des amis, et moi, dans cette famille j’avais Roland mon grand complice/admirateur et mon 1er amoureux.
Attenant au magasin la maison et un grand jardin, et tout au fond, une cabane, que mon père avait aménagée en chambre d’amis pour l’été, nous avions le droit de jouer sur la terrasse, sous l'auvent, mais pas de rentrer dedans et de salir cette belle cabane. D’ailleurs la clé avec porte-clés à fleurs était suspendue dans le magasin sous l’œil vigilant de ma mère et du nounours gardien.
Avec Roland sa sœur et son frère nous jouions mon frère, ma sœur et moi chez eux, mais plus souvent dans le jardin de chez nous, car jouer dans une gendarmerie n’est pas facile, et surveillés par les gendarmes, des gosses ne peuvent pas faire des bêtises !! C’est navrant !
Un jeudi après-midi Roland et moi complotions tous les deux : « et si demain nous n’allions pas à l’école, nous ferions semblant d’y aller et nous reviendrions dans mon jardin en passant par derrière, pour aller dans la cabane (je prendrais la clé la veille sans me faire voir) et nous nous cacherions dedans sans rien dire aux grands, surtout tu ne dis rien à ton père je ne veux pas aller en prison » ! « Oh mais non me dit-il » !
Le lendemain tous les deux, en passant devant le cinéma de quartier pour faire le grand tour nous vîmes que cette semaine-là, ils jouaient : « Parlez-moi d’amour » avec DALIDA. Tout un programme ! Nous espérions bien aller voir ce film.
Nous arrivâmes à la cabane sans nous faire voir de quiconque, et j’ouvris la porte qui nous était toujours interdite.
Et je fus très surprise de voir combien elle était belle et bien aménagée.
Roland et moi nous installâmes sur le lit à côté d’un nounours qui était en déco « il s’appelle Barnabé » dis-je. Je suis si contente de le revoir.
La cabane la chambre d’amis un coin de balcon la Terrasse
Nous passâmes notre journée tranquillement, à rire, à dessiner, à papoter, à rêver, j’avais dans mon cartable des biscuits des bonbons et du chocolat et lui deux pommes et un casse-croûte, une bouteille d’eau, un vrai dîner d’amoureux !! Nous étions ravis, aux anges, comme chez nous ! Nous ne pensions pas un seul instant que tout le monde nous cherchait et l’école et les parents, nous étions bien installés tous les deux au secret.
Il me prit la main j’en fus toute chavirée, il trouvait ma main adorable et il y compta 5 doigts les plus jolis de la terre, et là il me dit : « Plus tard tu voudras bien te marier avec moi, on aura 3 enfants et on sera heureux ? » je dis « Oui » !
Lorsque tout à coup un brouhaha et des cris se firent entendre, on nous cherchait, je pris peur.
Nous rendant compte de notre bêtise, il me dit : « t’en fais pas je dirai que c’est moi et tu n’iras pas en prison » je me sentais tout à coup très mal, mon père entra le premier, me saisit par le col de mon corsage et les parents de Roland arrivèrent derrière pour lui attraper les oreilles !
Il se défendit en disant : « de me laisser tranquille que c’était lui qui avait eu l’idée » je dis : « non c’est moi qui ai eu l’idée la première il ne faut pas le mettre en prison » ! Chaque parent remporta son bien en furie et nous nous regardions en sachant qu’on allait passer un sale quart d’heure ! Le gendarme (son père) nous fît un sermon et dit à Roland la honte d’avoir un fils qui le montrait en mauvais père à la gendarmerie devant ses collègues ! Quant à moi n’en parlons pas !! « Petite dévergondée et tout le toutim !! » Mon père me mit une fessée au martinet ! Mais je regardais mes doigts et je me disais dans ma tête : « ne pleure pas tes doigts sont les plus beaux de la terre et tu te marieras avec Roland ! » mais le martinet laissa quelques traces quelques jours.
Le chat vint me consoler et se blottir contre moi toute la nuit.
Malgré les punitions nous gardions tous les deux un souvenir inouï de notre escapade. Bien des années après j’y repense avec plaisir et serais prête à le refaire, mais je ne sais plus où est Roland. Depuis longtemps il a disparu de ma vie à cause de divers déménagements, mes parents et eux se sont perdus de vue, il doit être un jeune papy et ne plus penser à cet épisode de la cabane secrète !
Mais qui sait un jour en voyant une cabane il repensera à la petite Katy aux nattes blondes ??
katyL et l’école buissonnière