La capricieuse tombe de l’escalier (KatyL)
Elle était très belle et très occupée d’elle-même.
Elle avait deux amoureux avec qui elle jouait à faire la belle, deux soupirants sous son balcon, qui lui déclamaient des poèmes et qui espéraient avec cet escalier de jardin qui menait droit à sa chambre, un soir de pouvoir y entrer.
Le bas de cet escalier était barré par une chainette, et la belle leur disait tour à tour, vous monterez lorsque j’aurai reçu les plus beaux cadeaux qui soient, en fleurs poésies et billets doux, en cadeaux et bijoux….et nos deux prétendants ne savaient plus quoi faire pour elle et pour arriver jusque son lit !
Un soir excédé l’un d’eux proposa à son rival de boire un verre et ils décidèrent ensemble de démonter la nuit cet escalier. Ce qu’ils firent, le déplaçant jusque dans un terrain vague.
Le lendemain matin la belle croyant trouver ses cadeaux, tomba sur un balcon vide et, son escalier avait disparu !!!! Elle n’en croyait pas ses yeux !! les deux hommes cachés dans le jardin et devenus des amis, riaient à perdre haleine..
Notre belle resta vexée, mais elle comprit la leçon que les deux amoureux lui avaient donnée.
Elle se remit au chant et s’entrainait à la danse de salon, elle était devenue modeste et ne faisait plus « marcher » les garçons.
Le chef d’orchestre la remarqua, et lui fit la cour assidument, mais elle restait de marbre comme figée en haut d’un escalier, il voulait à tout prix que cette femme si belle et si modeste, si sage et réservée, fut sienne.
Il décida de l’inviter chez lui un soir. Elle accepta.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il la fit monter par un escalier de rêve, le haut était garni de fleurs, il débouchait sur une pièce où le beau chef d’orchestre avait pris soin de mettre une table divine et raffinée, et comble de l’enchantement avait fait venir pour elle tout l’orchestre.
Elle comprit ses erreurs, sa vanité, eut honte de son passé et comprit que seule la modestie, la sincérité, et l’intérêt envers autrui pouvait la conduire à cet escalier du bonheur.
Elle était tombée de l’escalier de la prétention
Et elle montait l’escalier de l’espoir.