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Le défi du samedi
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26 mars 2011

Monsieur William, vous manquez de tenue ! Qu'alliez vous faire dans la petite rue ? (Joe Krapov)

Avec ce qui restait de Waterman dans son encrier et le peu de discernement qui est le sien, mon frère aîné, William Krapov, qui aime bien parler de lui à la troisième personne, comme Alain Delon, a rédigé non pas une mais neuf lettres ! Ce sont celles de son « Abécédaire du printemps qui passe » ou plutôt de son «Dictionnaire personnel» : il n'a rien à envier au blog de la plus célèbre admiratrice Italianophile de Fernand Raynaud (Adrienne) ni non plus au fameux « Dictionnaire de la rousse » de Pierre Kovboï. Cliquez sur les chiffres de 1 à 9 ci-dessous pour lire son dico en forme de polar.

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Z comme Zorro
Pour ce qui est de l'ordre alphabétique, William en fait toujours ou trop ou pas assez. Sans doute, en matière de syndrome sécuritaire, les instit’s de cette école sont ils pareils ? C’est pourquoi j’ajouterai volontiers la lettre Z comme Zorro à son dictionnaire personnel : Marina Bourgeoizovna qui sait toujours tout sur tout et a ses antennes partout – mieux que Dieu ! - m’a expliqué que dans cette école-là, les gamins ont prétendu aux enseignants qu’un homme « leur avait tiré dessus » plusieurs fois. Et personne n’a rien entendu ? Pas de douilles ? Pas d’impact de balles ? J’ose espérer qu’ils fabulent et dans ce cas je pense qu’ils  regardent trop ce feuilleton de Walt Disney ou les films de cowboys à la télévision. A moins qu’il ne s’agisse d’abus de jeux vidéo « avec des gros guns » comme dit Mlle Zell ?
Merci en tout cas à « Monsieur William » d’avoir fait en sorte que l’équipe Krapov puisse encore bien faire rire qui le voudra avec ses incroyables mésaventures !

P comme parapluie
P.S. Le « coupable » a été retrouvé. Les enfants fabulaient bien et l' « arme » n'était... qu'un vulgaire parapluie comme celui de M. William dans la chanson des Frères Jacques ! A la décharge des mômes, il faut bien préciser qu'ils n'en avaient jamais vu de leur vie : c'est normal, il ne pleut jamais en Bretagne et encore moins qu'ailleurs à Rennes. Par contre, si M. Claude Guéant met davantage de policiers dans les rues, le parcours qui mène au parc Oberthür va peut-être bien finir par ressembler à un labyrinthe ! Pauvre William ! S'il doit rester enfermé dans son bureau à barreaux, j'irai lui porter des oranges ou une pièce montée des grands jours !

D comme Dieu
Et Dieu dans tout ça ? Bonté Ludivine, je l'ai oublié ! Je ne sais pas comment il fait, lui, pour s'ennuyer le dimanche et s'emmerder les autres jours ! Moi je n'ai pas bien le temps !

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19 mars 2011

Adieux d'un radié = irradié radieux ? (Joe Krapov)

« L’œil de Caïn est dans la tombe et te regarde !».

N’en déplaise au père Hugo et même aux Péruviens depuis que « Le Pérou n’est plus ce qu’il n’était », le chef du Purgatoire s’appelle Le Cahain. Professeur H. Le Cahain, c’est écrit sur sa blouse. La tombe quant à elle ressemble bien plus à un hôpital tchèque ou à une centrale nucléaire désaffectée qu’à un tombeau de pharaon. Ou alors, à un asile psychiatrique.

100321_058Je viens de regagner ma cellule, escorté par deux jeunes infirmières très gentilles. Des bombes sexuelles, en fait ! Je me sens tout péteux. J’ai vraiment l’air d’un con avec mon disque dur externe à la main, ses fils qui pendouillent, sa prise USB que je ne peux brancher nulle part. Il n’y a pas de prises de courant par ici, pas d’ordinateurs. Ce qu’on a fait avant, quand on était vivant,  ne les intéresse pas et ils inscrivent toutes mes réponses à leurs damnées questions sur des copies papier perforées. Bombardé, je suis, à chaque séance.

D’ailleurs, ceci expliquant sans doute cela, les psychologues féminines qui entourent K1 sont plutôt Knon elles aussi. Ah mon salaud ! Il ne doit pas s’emmerder lui, avec la doctoresse Trépas et la thérapeute Lefaucheux. Surtout qu’il est le seul gars ici pour tout ce régiment de filles en manque d’infos sur les mortels qui ont glissé.

Mon petit doigt me dit que Dieu leur a proposé le même marché qu’à moi-même, au K1 qui avait un penchant pour la belle et à l’Abel qui n’aimait pas les câlins et leur préférait la bouteille : « Préférez-vous un monde sans femmes mais où l’alcool coule à flots ou un monde sans alcool où la parole des femmes coule à flots ? ».

Mon petit doigt me dit que c’est une question piège. Mais j’ai bien l’impression que toutes leurs questions sont ainsi. Depuis que je suis ici, des parties de mon corps ont disparu : sexe, anus, gros orteil et j’ai découvert que toute ma sagesse – si j’en eus un jour ! – est allée se loger dans mon auriculaire ! Demain je foutrai les autres doigts à l’index et je le laisserai répondre à ma place à leur batterie de questions stupides du genre :

Préférez-vous passer une semaine avec Daniela Lumbr aux eaux ou deux avec Irène Nemir au ski ?

Combien font Adriana Sixfoissept maintenant qu’ils sont séparés ?

Préférez-vous le menu ou la carte ? La carte ou le territoire ? La poire ou le fromage ? La chèvre ou le chou ? L’enfer ou la damnation ? Placid ou Muzo ? Poirot ou Vinaigrette ?

Quel esquimau escamote les gelati Motta et que fait Monica couverte d’ecchymoses à Formose ? Qui mérite des calottes dans la glace d’hier?

Est-ce que Marcel Duchamp est un marchand d'Ussel ? Si Mme Butterfly rit jaune est-ce que Lulu rit noir ? Si E raie K est ce que la carie bout ?

Qui a écrit « Banquise, si mon village a quelques traits d’un vœu pieux, dites vous « cabotinage, patenôtres et puis adieu » ?

Au château de Chantilly préférez-vous les anges du plafond, les statues du parc ou la crème sur la glace ?

Avez vous déjà dirigé une chorale ? Faites voir vos mains !

Etes-vous plutôt cœur ou culotte ?

Préférez-vous l’artilleur de Metz au grenadier de Flandres ? Combien le cordonnier Pamphile peut-il tirer de haïku de la place Stanislas à Nancy si son alène est mauvaise ?

Si vous dites que « kayak » est un palindrome combien de femmes de lettres allez-vous émouvoir ?

Sachant qu’il n’y a pas d’aurore boréale à Madrid et qu’un train plein de dynamos a déraillé à Kiev, calculez la durée du film d’Eric Rohmer « Ma nuit chez l’esquimaude ». Vous vous inspirerez dans votre réponse du poème de Jean Tardieu :
« Pourquoi qu’a dit rin qu’a fait rin qu’a pense à rin ? Par(d)i pascalien à dire, à penser ni fait à faire ! »

Combien sommes-nous à subir ces interrogatoires absurdes autant que déstressants ? Passons-nous tous devant le même jury ? Nous pose-t-on à tous les mêmes questions ? Dans le même ordre ?

On ne dort plus ici, on ne mange plus, on ne boit plus, on ne pisse plus mais ce n’est pas invivable pour autant ! Dans cette cellule toute blanche tapissée d’alvéoles caoutchouteuses il n’y a rien à faire, rien à lire, rien à écouter ni entendre. Pas de miroir pour se voir et, à considérer mes jambes de coton qui flottent au-dessus du plancher, je me dis que je dois avoir une mine de papier mâché. C’est hyper-reposant au total. Je m’attendais à pire :


DDS141« Longtemps je me suis douché de couleurs,
Longtemps je me suis couché de douleur
Devant le malheur de partir
Et pourtant il s’avère que l’aventure est bonne.
Rien ne sert de mourir
S’il faut se faire tartir dans son coin
Mais s’il y a le home-cinéma
Sur la loggia
On y réfléchit à deux fois !"

Car je peux aussi aller sur la loggia, là où il y a l’écran géant ou la fenêtre. Derrière la vitre ou sur la toile on voit des images apaisantes. Le héros des films est un magicien flegmatique. Il flotte les pieds nus dans des paysages blancs. Il entre dans des isbas, sert à boire à des Inuits, se promène à Bruxelles ou dans des carnavals en compagnie d’une rousse maigrichonne et d’une négresse plantureuse.

Quand je l’ai assez regardé je retourne dans la pièce aux murs de trampoline faire des cabrioles en chantant cette vieille chose d’Higelin : « Je suis mort, qui qui dit mieux ?»

12 mars 2011

Dieu est imperméable à tout y compris à la pluie bretonne, ça t'étonne ? (Joe Krapov)

 

Tu leur diras les temps anciens
Tu leur diras l’effort des pères

Tu leur diras les autres mœurs
Tu leur diras les éphémères
Productions des humains

Tu leur diras la rouille qui jamais ne sommeille
Tu leur diras bibliothèques rose et verte et rouge et or

Tu leur diras vieilles poupées
Tu leur diras enfance enfuie
Ou métamorphosée

Tu leur diras Limoges avec ses jours de porcelaine
Tu leur diras le Dakota avec ses plaques de voiture

Tu leur diras l’eau d’Annecy avec la croûte détrempée
Tu leur diras le jour où ils ont vu le jour
Grâce au calendrier des PTT

Tu leur diras, valses, tangos et pasos dobles
Tu leur diras Mickey, Pokémon, Betty Boop

Tu leur diras le ciel par-dessus les misères
Tu leur diras tout le déluge de la mort sur les greniers

Et la pluie s’abattra
Sur les bradeurs surpris

Pour souligner le dérisoire
De nos fragilités.


5 mars 2011

Non content d'être mélophobe, Dieu est aussi télépathe ! Ca t'épate ? (Joe Krapov)

Lorsque Dieu entra dans la chambre, les deux poupées étaient en train de jouer au jeu du dictionnaire. C’était à Angélique de s’y coller :

110302_005- MARACAS n.f. plur. : Grenades explosives mexicaines servant lors des révolutions et coups d’états fort nombreux dans cette contrée.
« On ne sait comment il avait goupillé son affaire mais l’accoutrement du général Castagnetas était ainsi fichu qu’il arborait deux énormes maracas et oune touté pétite arquébouse».
FRERE JACQUES. - Viva la Zapataphysique ! 1953, p. 32.


C’est qui celui-là, Démo ? Un nouvel ami de la famille Lejolusse ?


110302_001- ARQUEBOUSE n.f. : Au Mexique petit escopette qui fait parler la poudre.
Rem. Besch. 1845 : Le pluriel de Arquébouse est irrégulier : on dit : oune arquébouse, deux vaches.
 « L’arquébouse ça veut dire ah que je t’aime et que j'ai mal à en crever »
JOHNNY HALLYDAY. - Toute la musique ah que Johnny il peut plus arqué mais il l'aime.


D’après la dégaine, on dirait Mandraque le magicien. Encore qu’on doive plutôt dire Meundreyke.  Mandraque c’est dans les souvenirs du père Lejolusse que j’ai pioché ça, il a pas fait d’anglais à l’école des Basques espagnols !



110302_006- TAM TAM n.m. : batterie de 105 d’un poids et d’une envergure tels qu’il faut lui aménager une route spécifique afin de l’amener sur le champ de bataille. De même qu’il y a un chemin des Dames et une route des taxis de la Marne subsistent après les hostilités des voies nommées en hommage à la beauté de ces canons.
« Aux Etats-Unis à la fin de la guerre de Sécession il y eut une tam tam way nommé désir et une tam tam road nommée Stewart
". Hervé Morin. -  Ce que la grande muette m'a dit.
« En temps de paix on utilise cette artillerie lourde contre l’invasion des fourmis de dix-huit mètres. Il y a ainsi des tam-tams à rouges et des tam-tams à noires ». Robert Desnos. - Chantefables et Chantefleurs.
« Car dans le labyrinthe des fantasmes nocturnes et de l’Afghanistan pour toujours mystérieux le tam-tam erre en slip ». Sophocle. - Œdipe roi (acte 1 scène 2).

Pourquoi il me regarde comme ça, j’ai l’impression que je lui rappelle quelqu’un !



110302_002- TIMBALE n.f.

Fusée en forme de suppositoire géant qui fait piquer les yeux de sa récipiendaire quand on la propulse dans la Lune.
« On voit de magnifiques timbales dans les romans de Jules Verne, dans les films de Méliès et dans les fesses de l’Emile ». Jean-Jacques Rousseau. - Les Confessions d’un gars qu’on fesse, tome XXIII.
« J’m’en irais dans les étoiles pour décrocher la timbale si tu me le demandais ».
Edith Piaf - L'hymne à Gagarine.


Je n’arrive pas à le capter, ce mec ! Il n’émet rien !



110302_004- CLAVE : ecclésiastique bas du front.
«  Lors des conciliabules du pape, le souverain pontife allait de cons claves en qu’on vexe avec circonspection sans jamais se départir de ce sourire en coin qu’il destinait toujours aux caves du Vatican ». M. Audiard et M. Papistache. - L'amour de la Belle Gide.
« Lorsque le drapeau noir flotte sur la mâle mitre, le clave se rebiffe ». A. Simonin
et B. Sebarjo. - Touchez pas au grand bi.

 Ca c’est trop fort alors ! A croire qu’il se retient de penser ! Ou qu’il ne pense rien !



110302_003- TROMPETTE : vendeuse de médocs  spécialement formée pour être employée par les pharmaciens en vue de faire face aux récriminations des patients impatients rendus méfiants depuis tout le cirque judiciaire lié à l’affaire du Mediator. 
«  Trompettes de l’arène Homais, vous êtes bien mal embouchées ». G. Brassens. - En revenant de la la revue Prescrire de se gratter le ventre en chantant des chansons pour se guérir de tout même de ce qu’on n’a pas»
.

Il y a quelque chose qui fait écran et je ne comprends pas pourquoi on est parties d’un coup sur des définitions d’ordre religieux ?


- CYMBALE : espèce de calame mité avec lequel on écrivait jadis sur les parchemins religieux et notamment sur ceux de Saint-Jacques de Compose-t-elle oui elle s’y est enfin mise.
« Que bénie soit la bière qui remet bien d’aplomb le croyant qui titube ! Sous le chapiteau corinthien, là où les écrivains font les pitres, lorsque la cymbale de Saint-Paul  s’emballe c’est là tout un symbole fort  peu pâle ô people : son style s’alambique, sa prose s’intoxique et se xylophonise et seule la belle gueuse Lambic peut le remettre apoplectique à peu près droit dans le saint-axe de la syntaxe afin que son obole à la postérité  s’habille des aspects de  la très sainte bulle plutôt que de l’aspic de la piquante brune. Courons donc le guilledou blond, même si personnellement, à l’or je préfère les rousses ! »
Julos Beaucarne. - Virelangues de bois (ou était-ce Walrus, un jour exceptionnel qu’il avait décidé de faire un peu plus long ?).


On est passées du sabre au goupillon ! Ca y est j’ai trouvé, c’est la musique ! Ce sont les instruments de musique que nous sommes en train d'évoquer qui le rendent comme ça ! Faisons une pause ! Fais silence !

- [Soupir]. Ca ne change rien !

- C’est parce que "pause", "silence" et "soupir" relèvent encore du vocabulaire musical !

- Dis donc bonhomme, quand t’auras fini de mater ma copine, tu pourras peut-être nous dire qui tu es.


- Je m’appelle Augustin Dieu, répond le Créateur qui a suivi tout l’échange car, en plus d’être mélophobe et de s’ennuyer le dimanche, il est aussi et surtout télépathe. Sans ça, comment voudriez-vous qu’il fasse pour être partout, entendre tout et savoir tout ? Oui d’accord , il peut lire vos blogs ou vos murs Facebook. C’est une bonne réponse.  Mais ils en sont encore à recevoir des revues en papier là-haut !


- Il pourrait épouser madame Wikipe aussi, suggère Démoniaque à Angélique, mais ses définitions ne sont pas aussi drôles que les nôtres !


- Enchanté, Augustin ! Je crois qu’il y a quelqu’un qui te demande !


- Ah mais ce n'est pas possible, se lamente Augustin. Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ?

(à suivre)

N.B. Les "poupées" sont en fait des sculptures créées par Mlle Zell, une créature "divine" dont nous aurons sans doute à reparler.

26 février 2011

Des vocalises pour une verrue (Joe Krapov)

Si l’Eden fut un parc, il n’en reste plus rien qu’un blues de Moustaki.

DDS_138_herbes_folles__Si ce qu’on nous montre ici est bien une photo du paradis perdu, plutôt que cette chanson interprétée par Edith Piaf au mellotron et au soubassophobe, on ferait mieux d’offrir à Dieu pour la Noël une débroussailleuse car il est tout autant mélophobe que dans le chapitre précédent.
Mais bon fêter la Noël à Dieu, vu ce qui est arrivé à son fils, cela serait un peu comme les cadeaux de votre belle-soeur : d'assez mauvais goût.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Dieu ne célèbre plus qu'un seul anniversaire : celui de Beethoven dont tous les lecteurs assidus des Peanuts et tous les fans irréductibles du séduisant Schroeder savent qu'il tombe – Pom pom pom pom – le 16 décembre. Bien qu'il soit mélophobe, ou parce qu'il l'est, Dieu apprécie beaucoup Beethoven et Smetana du fait qu'ils sont sourds : quand ils jouent du clavier, là-haut au paradis, on peut leur débrancher leur orgue Farfisa, ils ne s'en rendent pas compte et Dieu, s'il vient à passer par là, s'en trouve mieux. Mais revenons à nos herbes folles, mon vieux Joseph !

S'il y avait un jardin qu'on appelait la Terre, il n'en reste plus rien qu'un air de Moustaki et ces deux vocalises que Lucy nous fait entamer le lundi où elle dirige la chorale. (Berthoise, ne viens pas chez nous, tu tomberais amoureuse de la chef !)

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« La flûte fo-ol-le ! La flûte fo-ol-le !
La flûte fo-ol-le ! La flûte fo-ol-le !
La flûte fo-ol-le ! La flûte fo-ol-le !».

On changerait volontiers les paroles en :

« Les herbes fo-ol-les ! Les herbes fo-ol-les !
Les herbes fo-ol-les ! Les herbes fo-ol-les !
Les herbes fo-ol-les ! Les herbes fo-ol-les !

et ensuite en :

Les herbes folles
C'est un film de Resnais
Dont je raffo-o-le
C'est avec Dussolier
et Sabine Azéma y fait des cabrioles (en avion)»


2) « Chênehutte-les-Tuffauts, Chênehutte-les-Tuffauts,  Chênehutte-les-Tuffauts

Et justement, s'il est un paradis aujourd'hui sur la Terre, il est peut-être bien ici, à Chênehutte-les-Tuffauts qui s'appelle du reste Chênehutte-Trève-Cunault. Les édiles locaux n'y ont pas construit un superbe métro fort coûteux. Ils n'envisagent pas, pour rembourser leurs dettes, de repeupler la ville en entassant les gens dans des immeubles de douze étages et plus si affinités avec le promoteur afin de récupérer un maximum d'impôts locaux. Là où un papy meurt, là où un bistrot ferme, le béton coule à flots, l'horizon se bouche, le ciel se gratte et l'on s'attend à voir débouler des familles à deux bagnoles, cinq téléviseurs, un home cinéma, douze téléphones portables et un surendettement massif tandis que l'ennemi pourra bientôt venir jusque dans nos campagnes où il n'y a plus de poste, d'hôpital ni d'école. Fait-on appel, à Chênehutte-les-Tuffauts où les huttes sont en chêne et les maisons en tuffaut à l'architecte Jean Nouvel pour construire une verrue au bout du quai Saint-Cyr ? Mais ici aussi, comme le rappelle Bill Clinton au narrateur : « Mon Nikon est inca. Ta bronca est un peu conne. On s'égare !».

Si l'Eden est le Park où l'on peut dire à Dieu que le monde est devenu fou, n'y allez pas, ne le dérangez pas, il le sait déjà. Il a commencé sa tournée d'inspection. Puisqu'il faut appeler un chat un chat, Dieu est descendu parmi nous. Pour l'heure il est chez les Lejolusse-Lapsi, dans la chambre de la fille avec deux jolies poupées et si vous lui demandez où les jeunes Rennais s'en iront désormais pour s'adonner à la très Brassensienne chasse aux papillons, il vous répondra, en lissant sa moustache, avec cet air naïf qui n'appartient qu'à lui et qui le ferait ranger parmi les pince-sans-rire et les princes sans chaussures :

- Sur Meetic ? »

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19 février 2011

Un océan nous sépare ? (Joe Krapov)

110218_045- Je vais vous installer là pour la nuit. C'est la chambre de notre fils mais il a quitté la maison. Vous y serez toujours mieux que dehors à dormir debout sous la pluie avec cette lueur au-dessus de la tête. Et pieds nus dans la gadoue. Enfin... au-dessus de la gadoue !

- Je vous assure que j'aurais pu... » balbutie Dieu.

- Taratata ! Ca m'a permis de boire de la Chimay bleue alors que je n'avais plus que de la blanche de Bruges dans mon frigo. Je vous dois bien ça. Bon, bien sûr, ça n'est plus vraiment une chambre. Ma femme, Madame Lapsi, y a installé son bureau. Et à l'occasion, j'en fais ma salle de musique.

110218_043Dieu a un frisson en entendant ce dernier mot et il grince des dents en entrant dans la petite pièce ; il y a là un violoncelle,une guitare électrique, un amplificateur, des harmonicas, un magnétophone. Des machines infernales pour lui qui est mélophobe.

- Vous vous appelez réellement Lapsi ?

- Non, ça c'est le nom de ma femme. Moi c'est Lejolusse. Jean-François Lejolusse. D'ailleurs, avant que je n'aille vous récupérer dans le jardin, j'étais en train d'enregistrer une chanson pour ma soeur qui vit aux Etats-Unis. Vous avez vu mon matos ? Rigolo, non ? Archaïque, surtout ! L'ampli est un Philips qui marche avec deux magnétos à cassettes incorporés. Celui de droite ne fonctionne plus. La mousse du haut-parleur partait en lambeaux alors comme ça faisait râler Monica j'ai tout enlevé. Le micro, je l'ai payé quinze euros chez Saturn. Et le magnéto à 4 pistes, c'est un Tascam que m'a laissé mon fils. En général j'enregistre voix et guitare, je double la voix, je remets une guitare et puis après je vais faire le mixage dans mon cagibi, à côté. Je convertis le résultat en MP3 sur mon ordi avec Audacity, vous connaissez ?

- Oui, oui, hasarde Dieu, et après vous mettez ça sur votre blog, j'imagine ?110218_046

- Pas encore ! Ce qui est embêtant c'est que je suis obligé d'enregister avec le son du casque, c'est dur de juger de la balance entre la guitare et la voix. Mais avant il faut que j'envoie le fichier MP3 à ma soeur pour qu'elle fasse la deuxième voix.

- Votre soeur vit en Amérique ? Depuis longtemps ?

- Oui, elle est partie là bas quand elle était étudiante pour faire une thèse sur les notions de profit et d'exploitation capitaliste dans l'oeuvre de Michel de Montaigne. Elle y a rencontré l'homme de sa vie et elle a transformé l'essai.

- C'était un rugbyman ?

110218_047- Non, c'est un basketteur. Vous voulez que je vous fasse entendre le dernier morceau qu'on a enregistré comme ça, à distance, ma soeur et moi ? C'est « Marquise » de Georges Brassens et Tristan Bernard. Elle m'en a fait trois versions dont une vraiment très drôle !

- Non, surtout p... Non, merci infiniment » supplie Dieu qui commence à se demander s'il n'est pas "maoodit" à toujours tomber sur des musiciens ou des mélomanes au cours de ce séjour sur Terre. Je suis un peu... fatigué.

C'est un mensonge. Il n'en est rien. Dieu est plus increvable qu'une botte secrète au jeu des Mille bornes.

- Je vous laisse vous installer. Ma femme rentrera de sa chorale un peu plus tard mais je vais mettre un mot sur la table, "een kattebelletje" ! Vous n'avez besoin de rien d'autre ?

- Est-ce que je pourrais passer un coup de fil ? On m'a vol... j'ai perdu mon portable et je dois joindre quelqu'un.

- Faites, le téléphone est là. Du moment que vous n'appelez pas les Etats-Unis ou la Sibérie ! Encore qu'avec ces forfaits auxquels je ne comprends rien, ça ne nous coûterait peut-être pas grand chose ! Excusez-moi mais... les trois bières... vous comprenez... moi, il faut que j'aille aux toilettes !

Dieu a composé le 666. A travers la cloison Lejolusse entend la moitié de la conversation.

- Allô ? Miquelon ? Passez-moi saint-Pierre, voulez-vous ? Saint-Pierre ? Il y a un problème, mon vieux ! Rapport aux pieds nus qui ne touchent pas terre et à l'auréole qui brille la nuit sous le chapeau !

- ...

- Quoi ? De la calcéophobie lévitante ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? C'est Petiot  qui vous suggère ça ? Laissez tomber le vocabulaire de ce barjot ! Sinon vous direz à Mme Chanel que le déguisement de magicien fonctionne à merveille, à part l'absence de godasses ! Vous êtes sûr qu'il n'y a pas d'autre moyen que de marcher à côté de mes pompes ? Oui, je sais, un peu léger. On me l'a toujours reproché, ça ! Maintenant il y a plus sérieux. Votre machinerie merdouille, Saint-Pierre ! Comment je fais, avec la télétransportation qui ne marche plus, pour retrouver l'ascenseur ?  Comment ça , pas encore l'heure ? Quoi ? Qu'est-ce que vous dites ? C'est quoi cette histoire d'nformatisation ? Saint-Pierre !

Le salaud ! Il a raccroché !

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Quand Monica est rentrée de la chorale elle a trouvé, à côté des trois bouteilles de Chimay vides, sur la table de la cuisine, un mot de Jean-François : « Dieu dort dans la chambre du fils ».

Elle a pensé : « Trop d'Internet tue l'Internet ! Si je ne vais pas mettre moi-même mon grain de sel et un grain de sable dans la machine à délires, je ne sais pas jusqu'où elle va nous entraîner dans sa course folle ! »

Elle a poussé la porte : il n'y a personne dans la chambre de leur fiston.

Car Dieu a découché. « Dormir » parmi toutes ces machines, ces instruments de musique, c'était trop pour lui. A l'autre bout du couloir, il y avait la chambre de la fille. Et derrière la porte...

(à suivre)


Merci infiniment à Joye qui a bien voulu tenir, avec tout le talent qu'on lui connaît, le rôle de la soeur, de la Marquise, du jeune tendron et de la vieille poule ! (N'omettez pas de cliquer sur ces liens, vous manqueriez quelque chose !)

12 février 2011

Parfois Médée lyre près Tahrir, parfois non (Joe Krapov)

- Alors ces vacances en Egypte, Raymond et Simone ?

- Le pied, Daniel et Renée, le pied !

-
Les pyramides, les pharaons, tout ça ? Tout en car ou tout en camion ?

-
Tout en avion, maintenant ! Depuis les événements de début 2011 ils ont une très bonne compagnie qui s'appelle Air Mou-Barack ou un nom comme ça.

-
Ils n'aiment toujours pas les Américains, c'est ça ?

- Pas du tout ! Quelle que soit leur nationalité les touristes sont traités comme des rois !

-
N'exagère pas, Raymond. Disons plutôt comme des ministres qui ont un savoir faire en matière de police dans la vallée.

- ...Des rois ! Des rois, je te dis, Simone !

-
Alors les avions tu vois, Renée, magnifique ! Des jolis petits coucous, très colorés, très maniables avec des noms très rigolos. Nous on a volé avec « La Mère Michel ».

- Les Durand se sont retrouvés du coup avec « Le Père François ».

-
Il y avait aussi « Le Grand Saint-Nicolas » « Le roi des cons » « L'Auvergnat ».

- Mais pas "La mauvaise réputation" !

-
Et alors, vos impressions sur l'Egypte ?

- Le Caire, qu'est-ce que c'est bien ! Surtout la formule « Reconstitutions » !

-
C'est cher mais c'est génial ! Un nouveau concept : la révolution permanente. Tu payes un droit d'entrée et tu peux rejoindre les manifestants sur la place Tahrir pour te défouler !

-
Mais... Ca ne castagne pas une révolution ?

- Pas du tout ! C'est des gens civilisés ! Ils jettent juste du jasmin sur des groupes de soldats qui se contentent de sourire.


- Et puis vous verriez ! On peut jouer au chamboule-tout avec de vrais sosies d'hommes politiques. En fait ce sont des comédiens attachés dans un carcan et tu leur balances des tartes à la crème.

-
Comme l'entarteur des Belges mais en les injuriant. Prends ça dans les arpions, ça te fera les pieds, dictateur !

- Dégage, vieux loukoum !

-
Casse toi, pauv'con !

- Ah, Simone ! Qu'est-ce qu'on a ri avec tes pieds-de-nez au sosie de Saddam Hussein !

-
Et au sosie de Georges W. Bush, Raymond a lancé des savates ! Mais bon, il l'a raté parce que lui est posté un peu plus loin. On n'est pas des sauvages, non plus !

-
Vous avez lancé des pavés comme en 68 ?

-
Ah ben non, quand même ! Mais on a pu gueuler « CRS=gonzesses ! » « Ben Ali p'tit zizi ! »

- C'est dommage, il n' y avait pas de dictateur avec un nom en "ite".

-
Tiens, en parlant du Maneken Pis, tu veux un p'tit Martini, Mussolini ? Qu'est-ce que je vous sers, Daniel et Renée ?

- Tout ça on l'a photographié et mis sur Picasa, on va vous montrer après l'apéro.

-
Mais les pyramides, qu'en avez-vous pensé  ? Le Nil ? Le sphinx ?

- Gizeh celui-là ? Nous on n'est pas descendus de l'avion. Pour se prendre les pieds dans le tapis ? Non merci !

-
On est toujours restés au parc d'attraction du centre ville, on était à pied d'oeuvre dès l'ouverture. Trop bien ! Le deuxième jour ils l'avaient transformée en place Tian'anmen. On vous montrera sur Flickr les photos de Raymond qui arrête une colonne de chars ! C'est trop trop, voilà, quoi !

- Comme en 89, dis donc ! Ils m'obéissaient au doigt et à l'oeil, les bidasses en folie !

-
Et justement, en parlant de 89 le troisième jour c'était la Révolution française en 1789 secondes. Par une compagnie théâtrale française en tournée. Ca c'est sur Youtube.

- Trop bien joué ! Trop drôle ! On était dedans à plein !

-
Et alors, du coup, c'est quoi votre prochain voyage ?

- ...

- Lourdes.

-
Vous allez... faire la révolution à Lourdes ?

-
Non, on ne va pas faire de tourisme cette fois. Lourdes, on y va rapport à la tendinite à Raymond. Elle ne guérit pas. Faut dire, il passe tellement de temps sur Internet à poster nos photos et raconter notre vie...

- Ah ben oui, Simone, mais que veux-tu, je suis un colosse aux pieds d'argile,  moi, même si c'est à l'épaule que je souffre ! C'est les risques du métier, tout ça ! C'est comme ça quand on est blog-trotter.


P.S. Que la Compagnie CIA me pardonne de l'avoir associée pour un petit temps à ce texte satirique. Leur prestation au festival des Affranchis (!) de La Flèche était totalement envoûtante et reste un de mes meilleurs souvenirs de l'édition 2010. Ne manquez pas d'aller les voir s'ils passent chez vous. Pour qui apprécierait ou voudrait en savoir plus, il y a des vidéos ici.

5 février 2011

Immortelophobie (Joe Krapov)

Le Ciel est grand, Dieu est généreux et les toilettes sont au fond du couloir à droite. Pour autant, et c'est moi-même, Saint-Pierre, qui vous le dis, ce n'est pas forcément le Paradis tous les jours, par ici. On reçoit de ces clients ! Comme le dit parfois mon adjointe, mademoiselle Miquelon, celle qui a du chien : « Faut voir ce qui monte de la Basse-Terre vile !».

En vérité, je vous le dis, trop peu de personnes souffrent d'acrophobie et pour monter au Ciel, aucun mandataire ne tremble sur l'échelle du Dichter : tout le monde veut y grimper. On a même quelquefois de sacrées erreurs d'aiguillage. Le docteur Petiot en est une. Il a été sur terre une horrible crapule mais ici où l'argent n'a plus cours et où tout le monde a troqué son sexe, ses désirs et ses perversités contre une paire d'ailes blanches la nostalgie n'est plus ce qu'elle était et le toubib s'est bien adapté. Même s'il pratique toujours un humour sarcastique voire caustique et pourtant pas pratique pour la propédeutique, il est souvent de bon conseil.

De toute façon, aujourd'hui, au vu de la situation, je n'avais pas le choix. Madame Dolto m'a bien recommandé un certain docteur Freud mais d'après Miss Miquelon, cet olibrius ne fait pas partie de nos administrés.

- Petiot, ai-je donc dit au docteur, l'heure est grave. Dieu s'est enfermé dans son petit cabinet et il ne veut plus en sortir.
- Il y a quoi dans  ces cabinets ? Des grilles de sudoku ? Des vieux « Point de vue et images du monde » ?
- C'est là qu'on archive les registres d'entrées mais j'ai regardé par le trou de la serrure, il n'y touche pas, il reste prostré, assis dans la position du Lotus bleu et il médite. Il a l'air bien sombre.
- Bon OK, on va consulter. Si ça ne vous ennuie pas, je vais d'abord me changer.

***

De fait, quand j'ai chopé Petiot, il était en bleu de travail. Depuis qu'il s'est acoquiné avec Louis Capet, ils ont monté un atelier de serrurerie. L'ancien roi lime et le caustique soude.

Il a enfilé une blouse blanche et s'est collé un bougeoir sur le front. Il a tapé trois coups à la porte.
- Monsieur Dieu ? Vous êtes là ? Vous existez encore ? Vous n'êtes pas tombé dans le trou ?
- Foutez-moi la paix, a rugi Dieu. Je n'ai pas besoin de vous, Petiot, ni de personne d'autre. Et puis d'abord je suis iatrophobe.
- Connaissant moi-même très bien mon lourd passé, je vous comprendrais presque mais figurez-vous que de mon vivant je ne vous ai rien fait, ni à vous, ni à ceux de votre confession.
- C'est du passé, n'en parlons plus. Je dis ça, c'est surtout rapport à Adam et Eve. S'ils ne s'étaient pas mis en tête de jouer au docteur, on ne se serait jamais retrouvés coincés, Miquelon, Saint-Pierre, les Archanges et moi, dans cette administration inepte à tenir des listes et établir des statistiques d'entrée au Paradis de paroissiens pas forcément tous très catholiques et malheureusement quasiment tous mélomanes...
- Je ne demande qu'à vous aider, moi, monsieur Dieu. Vous me semblez allez très mal. Pouvez vous me décrire votre saint homme ? Pardon, vos symptômes ?
- ... Et pendant qu'on bosse comme des malades, poursuit Dieu qui n'a écouté que sa voix intérieure, les bienheureux passent leur vie éternelle à chanter des inepties et à lire les magazines idiots qu'on nous envoie d'en bas !
- Ben quoi ? On l'a bien mérité, quand même, notre Paradis, non ? Si vous croyez que c'était drôle tous les jours sur Terre, fallait y rester dans votre Eden Park et montrer plus de savoir-faire policier ! Ils n'attendaient peut-être que ça, Adam et Eve ?
- Même à cette époque-là, on ne pouvait faire confiance à personne !
- En attendant vous voulez qu'on fasse quoi, ici ? Y'a même pas un jeu de cartes ! Il pourrait même y avoir 72 vierges ou 72000, vu qu'on n'a plus de sexe, ça nous ferait une belle jambe de bois, comme à Arthur Rimbaud ou au capitaine Achab. Et puis cette idée aussi, de mettre tous les bouquins au pilon !
- …
- Monsieur Dieu ? Vous m'ouvrez ? Je ne vous demande rien, moi, juste d'ouvrir la porte, la bouche et de dire « 666 ».

Le Créateur est demeuré silencieux et Petiot a établi son diagnostic en regardant par le trou de la serrure. Il est reparti chez Saint-Pierre en chantonnant le succès de Pauline Carton dans l'opérette « Pas sur la bouche ».

***

- Alors ? » a demandé Saint-Pierre.
- Alors il n'y a pas besoin d'être psychanalyste ni sorcier pour voir que votre factotum est à bout ! Ah ah !
- Pourquoi ça vous fait rire, ça ?
- Parce que « factotum est à bout » ca me fait penser à "Totem et tabou". Freud ! Freude ! Freude schönes Götterfunken Tochter aux Elyseum Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum!
- Arrêtez, Petiot ! Vous savez bien que nous autres, fonctionnaires, nous sommes métrophobes ; nous craignons la poésie. Qu'est-ce que vous me conseillez de faire pour le guérir de son coup de calcaire ?
- Je ne sais pas, moi. Payez-lui des vacances !
- Des vacances ? Où voulez-vous que je l'envoie, moi ? Vous êtes drôle, vous !
- Pas en Tunisie toujours ! Ou si, pourquoi pas ? N'importe où, du reste ! Je serais vous, je le renverrais faire un tour là en bas. Ca fait combien de temps qu'il n'est pas allé voir là-bas si j'y suis ?
- Ah ça, fait Saint-Pierre, ça fait un paquet de vos siècles ! Mais vous savez que vous n'êtes pas con, vous, quand vous voulez ? On ne saurait pas ce qu'on sait sur votre compte, on vous ferait presque confiance.
- C'est vous qui voyez. Moi de toute façon, je n'ai plus rien à vendre et j'ai du taf qui m'attend chez Loulou. Il m'apprend à fabriquer des clefs de fa !

***

En arrivant devant la porte du cabinet de Dieu, Saint-Pierre tombe nez à cul avec Louis XVI qui reluque l'Eternel à travers le trou par lequel on connaît tout. Il est en train de lui balancer sa traditionnelle jérémiade :
- Dites, Votre Grandeur, je voudrais protester une fois de plus. Je viens de recevoir un numéro de la revue « Première » Il paraît qu'il existe un univers parallèle dans lequel Marie-Antoinette ressemble à Kirsten Durst et où on bouffe des friandises à longueur de journée. Et justement, Versailles, côté bouffe ça n'a jamais été royal comme ça ! Ma Toinon à moi était moins canon. La preuve que j'avais raison de lui garder un chien de ma chienne à l'Autrichienne, c'est que vous ne l'avez pas fait grimper jusqu'ici. Tant mieux, remarquez ! Mais c'est pas pour dire, de mon vivant, j'aurais mieux aimé me fendre la pipe que la cafetière. Ca serait-y un effet de votre bonté que de m'offrir une second life en remerciement de tout ce que j'ai fait jadis pour le maintien de la royauté et de votre plus grande gloire ? Quand on voit les mini-monarques que vous avez mis sur le trône de France pour me succéder, je trouve que je n'ai pas démérité. Je ne comprends pas pourquoi ma carrière a été coupée court alors qu'il n'y avait même pas d'instituts de sondages à l'époque ! Et peut-être même que chez la mère Coppola j'arriverais à trisser jusqu'au-delà de Varennes avec ma reine ?
- Ah ben toi, mon cochon, tu as de la fuite dans les idées, décrète Saint-Pierre en lui bottant les fesses. Dégage de là, Capet, et laisse-moi causer à Dieu, on a des affaires à régler. Un voyage autrement plus intéressant à discuter. De toute façon, on t'a déjà expliqué que tu ne peux pas reprendre l'ascenseur pour retourner à l'échafaud.

Quand l'autre a dégagé tel un Ben Ali les poches pleines,  Saint-Pierre reprend son souffle.
- C'est vrai qu'on n'est pas aidés ici, Seigneur Dieu, avec  tous ces gens qui ont perdu la tête !
- Parce que tu crois qu'Abélard est plus supportable ? répond Dieu en sortant.

***

Finalement, Dieu a accepté l'idée de Petiot. Il a juste eu un mouvement de recul au moment de prendre l'ascenseur. Non qu'il fût claustrophobe, ça se saurait, mais parce qu'un académicien en costume d'apparat vert avec bicorne en sortait justement. Le vieux débris chantait déjà un truc qui colle encore au coeur et au corps. Et Jean Dutourd chantait : « La petite Emilie ».

Dieu souffrait réellement d'immortélophobie et même de mélophobie mais à la vue d'un tel phénomène, et sachant tout ce qu'ils avaient déjà vécu ensemble auparavant, Saint-Pierre lui attribua bien volontiers les circonstances exténuantes.

(Ceci était, bien entendu, un autre extrait de "Dieu s'ennuie le dimanche")

29 janvier 2011

C'est-y du Lare ou du cochon (Joe Krapov)

100516A_007De la fenêtre où ne pas naître
On peut voir le feu naître
Qui attise la question
Du pourquoi des volets
Sinon pour dérober
Au regard des curieux
Ce que l'on a volé.

De la persienne d'Aragon
Persienne
Persienne
Persienne
Perd sienne
On voit sombreros et mantilles

Et les danseurs de séguedille

Qui ramassent et comptent leurs billes :

Si chacun des quatre perd « sienne »
Les voleurs, as du leurre,

Ont gagné des « leurs »

De valeur.

 

Alors ils tirent le rideau080815_673
- C'est chose A(i)zay aux ladres
Surtout dans l'Indre -
Et laissent rêver le badaud,
Le vagabond pour qui n'abondent
Que les cailloux sur le chemin.

 

Dieu banni de ces intérieurs,
Voyageant dans l'incognito
Sur cette terre incognita,
Je marche et ne m'arrête pas.
S'ils ont laissé les volets clos,
S'ils ont tiré la mousseline,
Baissé les stores, c'est à raison.

 

S'ils abritent dans leur maison
Leur peur de l'autre et leurs vieux crimes
Derrière d'épaisses jalousies
C'est qu'ils n'en sont que les victimes.

 

Ce que je comprends mal
Chez ce drôle d'animal
C'est qu'il se pose alors devant
Un grand ou un petit écran
Qui lui dévore tout son temps.

 

(Extrait de « Dieu s'ennuie le dimanche et s'emmerde les autres jours, sans compter qu'il se fait chier le reste du temps et qu'avec un titre aussi long ça ne va pas être simple de trouver un éditeur pour ce roman-puzzle que je ferais mieux de publier en feuilleton sur le Défi du samedi et/ou ailleurs » par Joe Krapov)

22 janvier 2011

Une rupture de taille X Ixelles (Joe Krapov)

Ma chère Isabelle

Il m’a tiré dessus, ce con ! Avec une vraie balle d’un vrai revolver ! Tu parles d’un impair ! Il n’est pas près de me revoir ! Heureusement il n’a touché que mon poignet gauche. Ca a beaucoup saigné mais le médecin a dit que ça restait superficiel. Il n’empêche, pour l’instant le bandage est très voyant.

Je t’écris du train qui me ramène de Bruxelles à Paris. Je joins à cette lettre une carte postale représentant l’étang d’Ixelles. De Paris, je gagnerai Marseille.

101227_011Quand je pense que tout cela est parti d’une minuscule et ridicule tradition d’hospitalité belge, j’en rigolerais presque. Je sais bien qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Paulo et moi et c’est d’ailleurs pour nous rabibocher un peu que je l’avais rejoint ici. Mais dans la chambre de l’hôtel Blanc, ça a recommencé. Sur la table près du lit, il y avait une petite pochette verte. Paulo s’est jeté dessus, l’a ouverte et il est entré aussitôt dans une de ces phases de méditation mystique dont j’ai foncièrement horreur. Bien sûr il a encore sorti son cahier et il a commencé à noter ses réflexions autour du truc.

Ce n’est pas pour débiner mais moi, quand je viens dans une ville étrangère, ça n’est pas pour jouer au poète inspiré par deux carrés de chocolat et qui du coup, n’entend plus sortir de sa chambre avant d’avoir pondu une romance entière là-dessus. J’avais fait le voyage en train, je crevais la dalle et j’avais envie d’aller faire un tour dans les petites rues qui entourent la grand’place. Je lui ai proposé de venir avec moi mais Môssieu Paul a préféré rester là à taquiner sa muse.

101227_012Dans l’auberge où j’ai déjeuné, je me suis levé un charmant minet. Nous avons vite sympathisé, nous sommes allés chez lui et je lui ai fait son affaire bien comme il faut. Ensuite il m’a fait visiter la ville, charmante au demeurant, et sur la fin de l’après-midi je suis allé retrouver Paulo à l’hôtel. Il avait écrit une espèce de valse hésitation autour du gingembre et de la lavande, des choses, qui, je l’espère, ma chère sœur, ne te froisseront pas. Cela me semble relever, d’ailleurs, si pas du jésuitisme, au moins du plus pur catholicisme et Dieu sait si Paul et toi avez en commun d’être très friands de cela !

« Que faire devant un tel dilemme
Laisser choisir celui qu’on aime ?
S’il choisit la lavande et la tranquillité
Saurez-vous faire croix sur la lubricité
Et remettre à plus tard l’appel de Volupté ?

Si, malgré la blancheur étrange de la chambre
Il choisit la luxure, opte pour le gingembre,
Serez-vous en état d’honorer promptement
Son vil désir d’accouplement ?

S’il mange l’un, vous laissant l’autre,
Comment se mettre au diapason ?
Les chocolats du bon apôtre
Mettent le diable en la maison !

La solution la plus cruelle,
Mais la plus juste en vérité
Serait de mettre à la poubelle
Ce cadeau qui génère tant de perplexité

Ou, solution la plus gourmande,
De les avaler tous les deux.
Tant pis si l’on nous réprimande
Quand nous passerons devant Dieu,
Ce n’est pas là un crime odieux
Que d’aimer le gingembre et aussi la lavande !"

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- Il y a trois trucs qui ne vont pas ! » ai-je dit à Paul
- Ah bon ? Et quoi donc, Tutur ?
- D’une ce ne sont pas des chocolats, ce sont des préservatifs. Et de deux la position des pieds ne correspond pas réellement à nos pratiques. Et de trois, tu n’as pas préféré l’impair !

C’est à ce moment-là qu’il m’a tiré dessus. Il est fou ! Un vrai pédé, ce type ! Il a failli me faire deux trous rouges au côté droit ! Je crois que ce coup-là m’a dégoûté à jamais de la littérature et des littérateurs ! J’en ai assez soupé de ces ambitions-là ! De Marseille je gagnerai l’Afrique, on peut y faire du commerce de manière bien plus lucrative. Je crois de toute façon que je n’étais pas vraiment doué pour la poésie et que, après toutes les souillures de ces dernières années, ça n’aurait pas plu à maman que je laisse notre nom dans l’histoire littéraire.

Quant aux sanglots longs et monotones de Paulo au violon, aussi vrai que je m’appelle Rimbaud, ça me fait une belle jambe, désormais !

Je t’embrasse, chère sœur !

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L'étang d'Ixelles en 1873 (Daguerréotype d'Isaure Chassériau)

15 janvier 2011

Allô, Adrienne ? Pourquoi tu tousses ? (Joe Krapov)

- Excusez-moi, madame l'épicière, mais à l'intérieur de cette boîte je n'ai trouvé ni crabe ni pinces d'or !

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- Ah bon ? Mais il ne fallait pas l'ouvrir ! Vous avez trouvé quoi à l'intérieur ? Du sucre en poudre ?
- Non, de la schnouf d'ecclésiastique !

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- Ecoutez monsieur Krapov, je crois que vous ne comprendrez jamais grand chose à l'art. Si la religion est l'opium du peuple, l'art est celle de l'élite. Voulez-vous, en guise de dédommagement, que je vous offre un tire-bouchon ?
- Moi, vous savez, je ne bois que de la Chimay bleue, de la Zubrowka ou de l'eau plate. Un décapsuleur, peut-être, plutôt ?
- C'est comme la boîte de crabe, ce n'est pas utilitaire, c'est de l'art. Choisissez votre modèle... et foutez le camp !



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Photos prises à Bruxelles en décembre 2010

8 janvier 2011

Le Monomalpoly des Papous (Joe Krapov)

Le Monomalpoly des Papous est un jeu inspiré d'une émission dominicale de France-Culture. Il est tout à fait possible que vous ne connaissiez pas France-Culture car c'est la radio officielle du FBI (le FaceBook des Intellos) et c'est vrai que ça n'a pas grand chose à voir avec les émissions de téléréalité ni avec la presse « people ». Par contre, en tant que futur étudiant(e) en économie des périodes de crise, il est essentiel pour vous de connaître les règles du Monomalpoly.

Le jeu est composé d'un plateau circulaire où sont représentés, vus de dessus, différents studios de la maison ronde qui abrite l'ORTF, 116, avenue du président Kennedy, Paris 16e, de quatre pions de couleurs différentes et de deux séries de cartes. Le dos des cartes « Malchance » représente un cyclope qui se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Le verso des cartes « Caisse de singularité » représente un masque de Venise en blazer. Au recto les cartes « Malchance » indiquent une épreuve à réaliser et les cartes « Caisse de singularité » proposent deux mots qui n'ont rien à voir ensemble comme, par exemple, « Moloch » et « pistache ».

Le premier joueur lance les dés, compte les points et avance son pion d'autant de cases qu'il veut sur le plateau. Il tire une carte « Malchance » et une carte « Caisse de singularité ». Les second, troisième et quatrième joueurs font pareil. Quand chacun est doté de deux cartes il prend une feuille de papier et un crayon et essaie de réaliser  ce qui lui est demandé par les deux cartes. On a un quart d'heure devant soi et on sent bien, derrière, la pression du désir de qualité littéraire.

A titre d'exemple voici quelques unes des épreuves que l'on peut être amené à réaliser pendant l'heure et quart que dure le jeu. Toutes les parties durent en effet une heure et quinze minutes.

Ecrire des bouts rimés à partir des mots qui riment avec « atlante » et « suspension ». Ca peut donner:

« LE CANCRE MOU »

Sur les cariatides, en la ville de Nantes,
On voit le grand balcon de l'ancienne pension
Où Jules Verne rêvait d'épopées exaltantes
Dans des mondes lointains, toujours en expansion.

Sa copie d'SVE, oeuvre de dilettante,
Restait pendant ce temps un peu en suspension,
Bloquée sur cette idée à vrai dire navrante :
« Si mon oncle n'en avait pas, on l'appellerait Atlante »


Ecrire, à l'exemple de Raymond Roussel, une homophonie approximative de « otage des fortifications ». Il y a par exemple « potage des mortifications » ou « Cottage des nidifications ». Imaginer l'histoire qui mène de l'une mise au début du texte à l'autre mise à la fin.

Exercices de style : écrire sous forme de dialogue de théâtre, de nouvelle policière, de fable de La Fontaine ou de tout autre chose la scène suivante : une dame dont le mascara coule quand elle rit ou quand elle pleure reçoit un coup de téléphone. Sa correspondante lui demande ce que c'est que « l'autobus S ». Plus tard elle est à la caisse du supermarché et engage la conversation avec un historien belge qui lui fait du rentre-dedans avec son caddie.

Du côté de chez Signe : faire le portrait d'une personne dont le signe astral est « rez-de-chaussée » et dont l'ascendant est « autobus ».

Etat de chose : vous êtes une suspension et ça fait des lustres que personne ne vous a écoutée. Racontez votre vie en y glissant les mots « Iowa » et « Lorraine ».

Les grands airs des aires de repos : sur l'autoroute des vacances, vous vous êtes arrêtés sur l'aire de Moloch. Expliquez pourquoi on appelle ainsi ce lieu. Racontez ce qui s'est passé ici de remarquable.  Résumez ensuite votre histoire sous la forme d'une chanson sur un air connu.

Experts contre faussaires : pour les faussaires, réécrivez les phrases de début et de fin d'un roman peu connu d'un auteur célèbre. On mélange vos tentatives avec l'original et les experts doivent retrouver qui a écrit quoi. De même que ceci n'est pas une pipe, ceci n'est pas du Flaubert, même si ça y ressemble :

Nous étions à l’étuve, quand le maître-nageur entra, suivi d’une nouvelle vêtue d'un bikini et d’un garçon de bains qui portait une grande serviette. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun transpira comme surpris dans sa sieste.

Diagnostic littéraire à l'aveugle : en vous aidant de votre intuition, essayez de deviner quel auteur célèbre a écrit ce texte méconnu :

«  La jeune femme avait franchi les fortifications. Après les portes mordelaises, le pavé de la ville devenait glissant. Au coin de la rue du Chapitre et de celle de la Psallette un Arlequin aux yeux bleus derrière son masque noir invitait à entrer dans une pizzeria au rez-de-chaussée d'une maison à pans de bois. L'inconnue se souvint qu'ici, jadis, un étudiant avait été pris en otage par une serveuse de crêperie que l'on disait plus belle que la reine des Atlantes. Quand elle arriva en vue de la place du Calvaire elle eut l'intuition que quelque chose de bizarre allait se produire... (Ici, des points de suspension).
A l'entrée de l'ancien cinéma Gaumont un cerbère borgne filtrait les entrées. Le Cyclope ouvrait l'oeil et le bon. Il eut soudain l'air effaré en voyant devant lui la jeune femme vêtue de rose et coiffée de macarons.
- Isaure Chassériau ? Vous ici ? Alors comme ça vous aussi vous aimez la musique d'Ivan Le Moloch et de ses potes les gitans ? »


Sans oublier les lettres inattendues : imaginez la lettre que pourrait écrire le Cyclope de l'Odyssée à Jean-Marie Le Pen en y insérant les mots « borgnes » et « rois ».

Vous l'aurez compris, le Monopoly des Papous peut se jouer tout seul comme à huit ou à dix ou à plus, cela même sans pions, sans dés ni plateau de jeu. Quand c'est comme cela, on l'appelle « atelier d'écriture ». Personnellement, ça fait plus de douze ans que j'y joue toutes les semaines et je ne m'en lasse pas. Je pousse même le vice jusqu'à écouter l'émission originale «Des Papous dans la tête» chaque dimanche à 12 h 45 sur France-Culture, la radio du FBI. Amusez-vous bien vous aussi ! Comme dit le poète Charles Trénet, "Il suffit pour ça d'un peu d'imagination !".

P.S. Tout ce texte était en fait une Publipapoucité ! Y a de la mise en abyme au château !

1 janvier 2011

Après les douze coups de minuit (Joe Krapov)

Avec un 2 et deux 1, si j'ajoute un 0, ce qui ne me coûte pas grand chose, je peux obtenir

2011


C'est une année que je vous souhaite bonne et heureuse,
pleine de couleurs, de bonheurs et de bonne humeur !


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Profitez bien de ses douze mois !

25 décembre 2010

La vie est une jungle (Joe Krapov)

C’est vraiment la foule dans le supermarché !
Mon unique article sous le bras, je me colle en bout de file.
La charmante vieille dame qui me précède pousse à grand peine un chariot surchargé.
Se tournant vers moi, elle déclare : « Passez donc devant moi, vous n’avez qu’un … »
A quoi je rétorque : « Chère Madame, merci de nous laisser passer devant vous, voici justement mon épouse qui me rejoint avec son chariot plus surchargé encore que le vôtre ! »
Sa tête ! J’en ai encore des remords…

18 décembre 2010

Les rois du pétrole (Joe Krapov)

- Ah si j’étais riche ! Eh bien quoi ? Ne le suis-je pas déjà ? Riche du rêve de Belgique à la Noël, de trois jours à l’aventure ?
- Tout de suite, je pense à Tintin !
- Riche des images à venir dans l’appareil photo qui m’est tombé du ciel ?
- Je note : Joe Krapov a déjà reçu un appareil Olympus étanche en prostituant sa libellule buveuse d’eau pour un concours de photographie.
- Riche des commentaires que je trouve déposés sous mes diverses bêtises ?
- Une biographie de Jules César ?
- Riche de toute cette vie en vrai qui m’est un tel trésor que, par superstition ou crainte de le perdre, j’évite d’en parler ?
- Qu’offrir à un sentimental ? Une boîte à musique ?
- Et quand bien même nous serions pauvres…
- Ah non, ne dîtes pas ça, Joe Krapov ! A chaque fois que vous publiez quelque chose sur le Défi du samedi, ça se réalise !
- Ah bon ?
- Mais oui ! Trois jours après que vous avez écrit « Coupez leur l’électricité et leur vie en sera changée » il y a eu une coupure de courant chez vous et la boîte qui vous relie à l’Internet a flambé !
- Oui, c’est vrai. Je suis obligé d’envoyer ma contribution du boulot, en cachette, et je passe des samedis sans joie ! Mais il n’empêche, je ne veux pas devenir riche. En tout cas, pas plus riche que je ne suis déjà, Père Noël !
- J’entends bien, mais moi j’ai obligation de vous faire un cadeau !
- Pour quoi faire ? Toutes les cinq minutes M. Hayjtyla vient pousser la porte de mon bureau pour me persuader qu’on est les rois du pétrole. C’en est au point que j’ai décidé de le rebaptiser Kusturica !
- Kusturica ? Pourquoi ?
- Parce que l’Emir !
- OK, je note. Pour Joe Krapov une édition de « Tintin au pays de l’or noir » en gallo !

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- Finalement, je n’ai pas besoin d’être riche ! On est tellement les rois du pétrole qu’il ne referme jamais ma porte et que, du coup, je chauffe les mouettes du couloir ! Et puis c’est vrai que j’ai déjà un million et demi d’euros entre les mains chaque année !
- Ils ne sont pas à vous, vous ne faites que les compter !
- C’est vrai, mais c’est bien aussi, non, d’être désintéressé ?
- Je ne sais pas si c’est de travailler dans un rez-de-jardin ou quoi mais je trouve que vous manquez d’ambition, comme cave ! Moi, des types qui comptent les pesetas sans pouvoir en mettre une dans leur poche, je trouve ça pauvre, comme job !
- Vous ne me referez pas, Père Noël ! Je ne crois pas en vous !
- Allez c’est noté, Joe Krapov ! Vous avez tort ! Il y aura quand même quelque chose dans vos chaussons le 25 ! Sur ce, je vous dis « A l’année prochaine ! ».

Le Père Noël remet son keffieh, remballe son Blackberry et remonte dans sa limousine noire tirée par des rennes-vapeur puis il s’en retourne vers sa verte Finlande où l’attendent les 72 vierges qui se relaient au long de l’année pour emballer ses cadeaux et tenter de guérir sa déprime de nanti.

P.S. Lui non plus n’a pas fermé la porte. En allant la repousser, Joe Krapov s’est demandé s’il a eu raison de vouloir faire Tintin plutôt que de commander un Spirou : peut-être bien qu’un groom ce ne serait pas mal, non plus ?

11 décembre 2010

Mirliton amoureux d’Ekila (Joe Krapov)

Qu’on me coupe la tête si je mens
Mais mon amante est carrément
La plus belle des triangulaires
Avec qui s’envoyer en l’air

(Ceci n’est qu’une hypothé(nu)se :
Depuis le temps qu’elle se refuse,
Pour Dieu seul sait quelle raison,
Le « non » semble sa religion)

Mais ce soir, dans mon escarcelle
Je compterai cette isocèle !
Derrière l’église, contre un mur,
Elle m’a promis de conclure.

A l’avance je me régale
D’entendre, ô Ekila, tes râles !
Je ferai preuve d’endurance
Quitte à bramer dans le silence
Que c’est là le rût(e) finale.

Dans mes plus fous espoirs je rêve
Que tu demandes « Bisse ! », actrice.
Jusqu’à c’ que le soleil se lève
Je te comblerai o mon Eve
Et puis après bien sûr, je trisse !


N.B. Cliquez sur le triangle pour voir la photo d’Ekila

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4 décembre 2010

« Coupez leur l’électricité et leur vie en sera changée ! » Ludivine Dieu (Joe Krapov)

Si j’avais le temps, je jouerais à l’historien : j’irais chercher sur le web et dans ma boîte aux lettres à quelle date Val, Janeczka, Papistache, Walrus, MAP, Joye et toutes celles et ceux qui figurent dans la liste à droite de ce texte sont entrés dans ma vie.

Si j’avais le temps je jouerais au bibliothécaire : je ferais le tri dans les cartes de visite que je dépose assez régulièrement chez la plus célèbre des Iowaniennes francophiles de la blogosphère. Cette longue liste de métiers farfelus ou de qualificatifs inquiétants, je la donnerais à l’atelier d’écriture du mardi soir où, de plus en plus souvent, par manque de temps, j’arrive avec des consignes volées sur le net. En voici le début :
dds126_080920_212Joe Krapov, fan de Stone et Charden au 2e degré - Averell Krapov, fabricant de QCM - Joe Krapov, ménestrel hésitant - Joe Krapov, y'a de la triture sur la ligne ! - Joe Krapov, merle moqueur - Joe Krapov, décroissant au beurre ! - Joe Krapov, revisiteur, Okkkkayyyy ? - Joe "Moderne" Krapov - Joe Krapov, fidèle au poste de bouffon - Joe Krapov, ensorcelé, mélange tout ! - Joe Krapov, cruciverbiste parfois pontécrucien - Joe Krapov, tête d'hilare ! - Joe Krapov, poète anagrammatique - Joe Krapov, chauffe Marcel ! - Joe Krapov, dépassé par les événements  - Joe Krapov, ajouteur d'une pincée d'idiotie au dernier moment - Joe Krapov, frère jumeau d'Adrienne aussi - Joe Krapov, futurs vieux os - Joe Krapov, plus près de toi Seigneur ! - Joe Krapov, ancien gardien d'animalerie - Joe Krapov, nul en charades - Joe Krapov, fan des Papous et du Volatile - Joe Krapov, ne peut pas écrire partout mais le regrette bien ! - Joe Krapov, en panne de naissance et ndépourvu de njerrican - Joe Krapov, épi-gone jamais sérieux

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Si j’avais le temps, je jouerais sur deux tableaux : et vous ami(e)s Défiant(e)s, que feriez-vous avec ces neuf prénoms : Josiane, Eliane, Maryvonne, Marie-France, Arlette, Dominique (la femme), Anne-Françoise, Henry et Dominique (l’homme), sachant que ces personne se réunissent hedomadairement dans une salle nommée « Mandoline » ?

Si j’avais le temps, je jouerais aux échecs et je deviendrais fou : depuis que je m’y suis remis le logiciel « Kasparov » de Mindscape ne résiste pas, avec ses variantes pourries, à ma maîtrise de la Défense Nimzovitch du pion roi et du gambit Morra ! Faut pas prendre le pion en d5, idiot ! Kilékon, mais Kilékon !
- Akitukoz, Joe Krapov ?
- A personne, Marina chérie !



dds126_portrait_de_Ludivine_Dieu_par_ZellSi j’avais le temps, je jouerais au romancier-archiviste schizophrène : je continuerais de dépouiller la valise à Scherzos tout en écrivant ce roman fou de la cohabitation de quatre personnages dans une résidence d’été à Mimizan-plage où je n’ai jamais mis les pieds. La plus impatiente de la bande, une nommée Ludivine D. semble même avoir traversé le miroir et se manifeste parfois dans la vie réelle pour me rappeler à l’ordre.

Si j’avais le temps, je jouerais au Défiant discipliné et j’écrirais mes contributions le dimanche après-midi : j’imagine la surprise de Walrus ou de MAP en voyant tomber un courriel de joekrapov3 dès le lundi alors que je déboule d’habitude le vendredi soir à pas d’heure avec des machins pas possibles !

Si j’avais le temps, je vous en raconterais une bien bonne. Allez, soyons fous, prenons-le, nous l’avons ! Le lundi 29 novembre 2010, j’étais en train de me débattre avec vingt-deux factures en javanais (urpp efesa urps ered ffpdag uresa-HS, etc.) tout en songeant à ce que j’allais pouvoir écrire sur le thème « Si j’avais le temps » quand tout à coup PLOP ! Sur le coup d’11 heures 45 ma bécane s’est éteinte : panne générale d’électricité ! Vous je ne sais pas mais quand je n’ai plus de machine dans mon job je ne peux plus rien faire. Je suis allé discuter de la situation avec ma charmante nouvelle voisine et sur le coup de midi, comme rien n’avait bougé je suis allé à la cuisine pour manger mes pâtes au saumon. Sans four à micro-ondes, je les ai mangées froides, c’est bon aussi, quoique… Pendant ce temps-là la Dream team des électriciens est passée : impossible pour eux de réparer le transformateur avant plusieurs heures. « Vous feriez mieux de fermer le bousin !» ont-ils, grosso modo, conseillé.

Quand il est revenu de déjeuner M. Hajtyla a pris la sage décision de nous renvoyer chez nous, Mumu Danaïde et moi. (Tsss Tsss n’imaginez rien ! Mumu et moi n’habitons pas ensemble et je suis fidèle à Stella Monétoile, Isaure Chassériau, Eva Longoria et à toutes ces autres dames qui acceptent ma polygamie virtuelle et de me partager avec Marina Bourgeoizovna !). Comme M. Hajtyla a de l’humour il a dit :
- Tu as sans doute aussi du repassage à terminer, Joe Krapov ?

On ne se l’est pas fait dire deux fois ! Tous les goûts et plaisirs étant dans la nature, lui est resté au bureau car il est doté d’un ordi portable avec batterie et d’une clé 3G. L’heureux homme qui ne craint pas les « pannes d’électrique » !

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Vous vous rendez compte ? La consigne du Défi est « si j’avais le temps » et voilà que trois heures de liberté me sont octroyées pour que je puisse envoyer ma contribution au Défi dès le lundi ! Quelle veine de cocu j’ai !

Du coup, si j’avais le temps et l’audace, je demanderais bien à MAP et à Walrus de nous concocter pour la semaine prochaine la consigne sœur : « Si j’avais de l’argent… »

27 novembre 2010

Cocorico forever, people ! / par François-Régis Mutin (Joe Krapov)

Voilà qui va sans doute désespérer plus d’une femme au foyer, refroidir plus d’un metteur de main au panier, émouvoir plus d’une lectrice de Voici :  Eva Longoria et Tony Parker ont décidé de divorcer.

J’ai moi-même beaucoup de peine à retenir mes larmes devant tant d’incompréhension et de méconnaissance de la mentalité masculine française de la part de l’American actress. Hé quoi ! Madame Longoria ne connaît donc rien aux feux de l’amour ? Elle ne sait pas que le mâle français est polygame par nature et que l’exemple nous vient d’en haut ? C’est bien la peine d’avoir tourné dans « Carlita’s secret » et d’être venue se faire marier en France par Bertrand Delanoë !

Faut-il parfaire la culture de cette dame en lui parlant d’Agnès Sorel, la plus belle fille au pair de Loches, la première maîtresse d’un roi de France à avoir été enterrée dans une église ? Ne sait-elle donc rien de la pyrénéenne et insatiable marquise de Pompe-Adour, du bien-aimé Louis XV, des sept femmes de Barbe-Bleue, des six femmes d’Heny VIII (?), de Blanche-Neige à qui il fallait sept nains alors que les chanteuses italiennes à voix faiblichonne se contentent d’un seul ?

Certes la France est la fille aînée de l’Eglise, le chanoine de Latran baise, entre autres, l’anneau papal mais au moins, par ici, on ne met pas le préservatif à l’index ! Et pour ce con d’homme - je reviens à Tony l’truand -, si la chair est faible, c’est par tradition : depuis Heni IV on met la poule de luxe au menu du potlatch dominical. On sait chez nous rendre hommage aux agace-pissette d’un soir, fût-il de match bien arrosé. Il n’y a pas que le président des adorateurs de la pasta pour aimer faire bonga bonga avec la lapine Duracell, vois-tu !

Certes, ma bonne Eva, on peut croire au prince charmant et aux princes consorts mais ça, c’est juste assez bon pour les roturières d’Angleterre. Nous on a les madame Steinheil qui rentrent dans l’histoire par l’escalier de service quand le président n’a plus sa connaissance, sais-tu ? Du coup, ce n’est pas pour dire mais je me sens empli de compassion pour ce basketteur millionnaire – j’aurai vraiment tout fait dans ma vie ! -. Pour une amourette qui passait par-là, il perdit la tête et puis le voilà, et alors quoi ?

La faute est dans ton camp, Miss Corpus Christi ! Comment peux-tu tout ignorer de l’œuvre de Gérard Cailleux, arbitre de la Fédération Internationale de Codification des Ruptures ? Il y a une faute impardonnable de ta part et le penalty est plus que mérité : on ne quitte jamais un homme lors d’une période où il n’y a aucune compétition sportive d’envergure mondiale en cours ! Ca fait trop mal, sinon !

Que faut-il pour que tu comprennes ton erreur, Eva ? Que le juge de touche Joe Krapov te chante ce point du règlement ? Eh bien soit, tu l’auras voulu ! Il te la chante la goualante à Gégé, l’affreux Joe-Joe. Prends-en de la graine pour la prochaine fois où tu épouseras un sportif français !

« Quitte-moi pendant la coupe du monde » / Gérard Cailleux ;
interprétée par Joe Krapov
.

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P.S. C’est quand même de drôles de cocos, ces gens-là ! Le dénommé Tony Parker, il est né en Belgique ! Ca fait penser du coup à la chanson de Sttellla : « On n’a rien de moins que les Américains ! On aurait même plus en comptant qu’on est moins ! » C’est vrai que même la femme de notre Président, par exemple, a une plus grosse, euh une plus grande collection de conquêtes masculines que cette Eva qui pérore loin de Péronne !

13 novembre 2010

Métacarpe où j'ai mon doigt ! / par Claudius Lelapin (Joe Krapov)

Un matin où j’étais d’humeur mutine07041_220
Agrippine a jeté sur moi son grappin.
Ce fut un mariage de carpe et de lapin
Car c’était – c’est toujours – une femme-poissons
Et je n’ai jamais su dire non aux sirènes.

Seulement voyez-vous,
Je ne sais pas pourquoi,
Lorsque je la lutine
Elle reste muette.


C’est à y perdre son latin :
Elle n’aime que ma cuisine
Et c’est rarement qu’elle opine
A mes désirs de diablotin.


080713_682Alors, étant un chaud lapin
Je vais farcir ailleurs
Pour calmer mes ardeurs
L’ablette, sa cousine,
Plus fine,
La morue
Plus dessalée,
La sole plus dissolue
Cette coquine de requine qui me requinque
Et les divines petites sardines avec lesquelles je danse en boîte.



Je vais draguer070422_51
La cabillaude qui est chaude,
La castagnole qui est drôle,
L’espadonne qui se donne,
La brochette que j’embroche,
La chabotte qui me botte,
La courbine qui lambine,
La rascasse que j’embrasse.

Je fais des galipettes avec la galinette,
On s’arrange avec la femme du hareng :
Je vais lui tenir des harangues quand lui sort.

J’aime la limande bien qu’elle soit plate,
Et la lompe bien qu’elle me pompe.

100214_011J’adore toutes ces greluches
Comme la merluche,
La mandoule,
La pageotte,
L’amour blanc,
La tanche,
La turbotte.


Parfois je me cantonne à la vaudoise.
Ou bien, en sortant du bordel
De la mère maquerelle,
Quelquefois je m’époumone :
« En voiture, saumone ! »


Quand je rentre à la maison,100516A_040
A moitié en pâmoison,
Je redis à celle que j’aime :
- Carpe diem ! Carpe diem !
Donnons-nous du bon temps
Tant qu’il est encore temps,
Avant que Dieu ne mette de l’ordre
Dans ce désordre,
Avant qu’il n’invente la moutarde
Le chasseur, les aromates
Le pêcheur, le hameçon,
Le fusil, le tire-bouchon,
La bombe à fragmentation
La politique, les tyrans
Et l’interdicti-on de la polygamie ! ».



Alors elle prend un air contrit
Et me regarde toute saisie
Avec ses yeux de merlan frit.

J’ai bien souvent comme un vieux soupçon :
Pendant que je baise à foison
J’ai l’impression qu’à la maison
Agrippine élève Néron
Et que ces deux muets-là complotent
De me faire devenir gibelotte !

N.B. S’il est bon d’invoquer ce brave La Fontaine
Et ses quadru-mânes
Pour conter aux enfants l’histoire des Romaines,
- Fussent-elles assassines ou même érotomanes ! -
Confions la tâche à ceux dont c’est le seul domaine !

Ancien gardien du zoo des universitaires,
Celui qui écrivit cette krapoverie
Où la zoophilie le dispute aux conneries,
Celui-là eût mieux fait sans doute de se taire !

6 novembre 2010

No futurisme (Joe Krapov)

1008229_048bisLe nuage en pantalon
N’aura pas vu venir
Le coup de revolver
Qui mit Maïakovsky
Echec et mat.



Rien n’est plus silencieux090122_001
Ni plus indifférent
Que ces moutons informes
Qui passent en silence
Au-dessus de nos têtes
Et cachent le soleil,


100514_003Témoins muets et neutres
D’un cycle permanent
De romans policiers
Où l’homme rivalise
Avec la main de Dieu.


La fumée des canons,070805_145
La cendre des volcans,
Les cheminées d’usines,
Rien n’atteint jamais
Ces coursiers hautains.



100716_022Seul parfois quelque pic
Transperce leur secret
Mais le berger se perd
Dans leur brouillard intime,
Dans leur cercueil ouaté.


Moi qui marche dans la plaine101029_011
Je les aime rosés par-dessus la Vilaine
Et j’apprécie qu’ils y noient
Leur peu de poids,
Leur peu de foi


Car après tout
Ils sont fragiles comme nous :
Un peu de dépression
Et les nuages en pantalon…
Trois petits tours… et pluie s’en vont !


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Le défi du samedi
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