il me manquait de retrouver cette odeur bien
particulière des bords de mer. Alors sans vraiment tenir compte de
l’heure avancée, je pivotais et prenais la direction opposée.
La
grande porte d’entrée était en chêne. La trace du temps avait marqué
son passage, elle n’en était que plus belle. C’est avec beaucoup de
respect que je franchissais le seuil de la demeure me jetant à corps
perdu dans la nuit noire. Sous mes pas la gravier faisait de petits
crissements qui me rappeler de redoubler de discrétion afin de ne pas
réveiller ou alerter la famille endormie. Mais tout le monde ne dormait
pas. En levant les yeux vers l’immense bâtisse. Je vis 3 fenêtres
encore éclairées. En cherchant bien la disposition des différentes
pièces. Je devinais la chambre de mes parents, celle de mon cousin
p‘tit Pierre et celle de Camille.
Ahhhhh Camille… douce Camille.
Maintenant
que je t’ai retrouvé je sais que dans tous mes songes…. mes désirs, mes
rêves les plus fous, c’était toi, toujours toi ma douce Camille.
Au pied d’un très vieux saule pleureur je m’installe confortablement, le regard fixé sur l’unique fenêtre restée allumée.
Ohhh Camille, le spectacle qui s’offre soudain à mes yeux me transporte de joie.
Dans un halot de lumière, tu apparais simplement vêtue de ton costume de scène.
La
pièce est terminée, ce fut une réussite. Les spectateurs debout ont
applaudi tant et tant qu’il y a eu plus de 6 rappels. Et ce succès te
revient de droit. Toi l’héroïne de mon histoire… la tragédienne de mon cœur, je me meurs à petit feu de ne pouvoir t’approcher, te toucher.
Les mains moites, le corps frémissant,
assis par terre, j’assiste impuissant, à l’effeuillage d’une fleur.
tel
un nénuphar s’effeuillant d’un pétale à l’autre à la douceur du soleil,
tu offres au miroir de partager l’instant. Négligemment, tu portes la
main vers le cordon qui enlace une taille finement dessinée.
Délicatement tu effleures d’une main l’épaule, faisant glisser une
brettelle et découvrir la naissance d’une poitrine jeune et arrogante.
Le
torse dénudé, tu te mets en devoir de retirer l’enveloppe qui entrave
des jambes au galbe discret d'une élégance vertigineuse.
Et, le plus naturellement du monde, tu retires une blanche dentelle et là, devant le miroir, tu restes nue, offerte à la nuit.
Tel
un roseau vibrant sous la caresse du vent, je sens en moi s’affirmer
une virilité, qu’un élan passionnel ne fait que renforcer.
Tout mon être s’élève vers toi
Mes bras t’attirent… Tendrement, ta tête se penche vers moi.
Mon épaule , tel un champs de blé de ta chevelure,
Frissonne au rythme de nos cœurs à l’unisson.
Sur mes yeux, tu déposes une perle de rosée.
Je suis au paradis, tu t’offres à mon étreinte.
Mes mains enhardies par la chaleur de ta peau, s’égarent par de vers toi.
Et toi, sans livrer bataille, confiante tu te laisses conquérir.
Je suis en nage. Le froid de la nuit tombée me fait frissonner.
Le
nez au vent, perdu dans mes pensées, je n’ai même pas vu que tu avais
éteint la lumière. Machinalement je relève le col de ma veste et me
lève fébrilement. Je suis épuisé. Un coup d’œil vers ma montre indique
qu’il est 0h35 et qu’il serait grand temps d’aller se coucher si je
veux faire bonne figure demain, enfin plutôt ce matin