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Le défi du samedi
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27 février 2010

Le silence des chapeaux (Zigmund)

Olivier commençait à trouver le temps un peu long…

Il était tard ; dehors,  il faisait déjà nuit, et çà faisait  bien  deux heures qu’il marinait  dans  cette  salle d’attente  parfaitement  déserte de ce psychiatre renommé.

Pas l’ombre d’une revue féminine à se mettre sous les lunettes…Point de secrétaire accorte et court vêtue et surtout ce silence …

Dans un coin de la pièce  ce porte manteaux d’un autre âge  où le patient précédent avait  oublié  son chapeau.

Sur le mur blanc, faisant écho au porte manteaux, des chapeaux ronds, sur  ce tableau  lui rappelait Magritte, avec  cette main , ce corps ouvert,  à peine caché par un chapeau breton .

Il s’était approché du tableau pour y chercher  une explication. Il  crut y voir la signature minuscule du médecin . De l’arrière du tableau , se décolla un morceau de papier sur lequel  était griffonné  au milieu d’un cours manuscrit  de psychiatrie  cette seule phrase lisible soulignée « vous avez fait médecine pour toucher des corps nus ! »*

Et toujours ce silence et ces murs blancs.

Impossible de se concentrer sur son livre : la vie mode d’emploi de Perec.

La porte capitonnée du praticien ne laissait filtrer aucun bruit , mais ce silence devenait inquiétant.

Et s’il était mort ?  Et si  le bon  docteur  était en train de découper  le cadavre du  malade précédent   pour le faire disparaitre ?

Armé de son seul courage et de son parapluie,** il se décida à frapper à la porte du praticien et à entrer malgré l’absence de réponse.

Allongé sur son divan, le médecin s’offrait une sieste probablement réparatrice, et s’il ne ronflait pas malgré sa corpulence,  c’était parce  que, dans son sommeil, il suçait son pouce...

*citation authentique d'un  cours de psychiatrie

** pas pu resister au zeugma

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27 février 2010

Et un bouquet de violettes… (Kloelle)

<p>Défi 95</p>

 

Adrien dépassa la station de taxi et chercha à nouveau le 50 bis de la rue des chapeliers. La soirée était très avancée et il avait hâte d’en finir avec cette livraison. Il n’aimait pas ce quartier, crasseux et rebutant, le « cœur historique » comme aimaient dire les guides touristiques, le ventre débordant aux chairs décrépies d’une ville vieillissante pensa t’il plutôt. Il immobilisa son scooter et fit quelques pas, le regard à hauteur de plaque de rue. Il arrivait quelquefois que les adresses ne correspondent à rien de réel, il lui fallait alors remplir une fiche, retourner dans les locaux de la société qui l’embauchait, perdre un temps infini à établir un rapport complet et à préparer le renvoi vers le destinataire. Il examina une nouvelle fois le colis : M René M, 50 bis rue des chapeliers. C’était un paquet volumineux mais léger, d’une forme assez particulière cependant, une sorte de grosse pipe dont la courbe s’épanouissait avec grâce. Le  bruit d’une porte raclant lourdement le sol le fit soudain  sursauter, quelqu’un titubait sur la contremarche d’une coursive qui s’enfonçait vers ce qui semblait être l’arrière cour du numéro 50. Une arrière-cour, bien sûr, pensa Adrien. L’homme devait avoir dans les 35 ans, le regard vitreux, le verbe fort, ivre sans aucun doute. « Olivier commençait à trouver le temps un peu long » répétait-il sans cesse. Pauvre gars. Adrien ramassa le chapeau du gaillard, un borsalino qui avait vécu, et le  lui rendit avant de s’enfoncer dans l’étroit couloir.

Echoué dans une chaise en rotin un vieil homme  prenait un bain de lune. La petite cour avait du charme. Des vêtements se balançaient sur une corde à linge tirée entre un lampadaire et un porte-manteau perroquet. Adrien esquissa un sourire. C’était une garde robe singulière, queues de pie et autres jaquettes à boutons dorés s’étalaient en alternance avec quelques lampions de couleur qui éloignaient la nuit.

- Vous êtes la nouvelle femme de chambre ?  demanda le vieil homme soudainement tiré de sa rêverie.

- Le livreur, répondit Adrien.

- Il faut épousseter les hauts de forme en les exposant à la clarté de midi, lui ordonna t’il en lui épinglant à la boutonnière un petit bouquet de violettes.

Un doux-dingue pensa Adrien en rentrant dans la maisonnette pour y déposer le colis.

Le tableau fut la première chose qui attira son regard. Une somptueuse robe de taffetas blanche et cette femme sans visage qui semblait attirer à elle toute la lumière du monde. Puis le jeune-homme vit les chapeaux, des dizaines, des centaines, de tous les styles mais invariablement noirs.

Il s’approcha de la table pour poser son encombrant paquet et son regard fut à nouveau attiré par l’adresse. M René M, 50 bis rue des chapeliers fous…des chapeliers fous…un frisson d’angoisse l’empoigna et il se retourna pour bien vite repartir.

Repartir, repartir….voilà que ses jambes semblaient ne plus vouloir repartir. Et que faisait cette rangée de chapeaux melons en dessous de lui….et ses fanfreluches blanches soudainement apparues sur ses bras. La robe blanche, la robe blanche l’enlaçait, le ficelait, l’emprisonnait.

Dans son tableau, Adrien allait trouver le temps un peu long…

27 février 2010

Echo (Vanina)

<p>Echo (Vanina)</p>

Olivier commençait à trouver le temps un peu long...

Il se voyait allongé à plat dos, le thorax grand ouvert à la façon d’un écorché. Cependant, il gardait un regard confiant, l’air presque enjoué.
Une main gigantesque, aux ongles propres et coupés court obstruait son champ de vision…
Une voix derrière lui répétait : « Chapeau… chapeau… chapeau… »

Depuis le temps que son médecin et néanmoins ami, lui serinait de faire attention à son taux de cholestérol…
Lors de sa précédente visite, une phrase s’était gravée dans sa mémoire : « Chapeau !... Tu viens de gagner le gros lot : une magnifique intervention de deux ou trois heures avec à la clé un double ou triple pontage coronarien !

« Olivier !....Olivier… ! Réveille-toi ! »

27 février 2010

Olivier (Jaqlin)

Olivier commençait à trouver le temps un peu long : figé devant ce tableau, il ne savait trop où donner de la tête, qu’est-ce qu’il avait bien voulu dire cet artiste avec tous ces couvre-chefs ?

En règle générale, il avait plutôt la tête près du bonnet ; Olivier, mais là, vraiment, il avait beau creuser, il n’arrivait pas à trouver un sens commun à tout ça. Il avait pas le melon, il finissait par en avoir sa claque de tous ces galurins. Et l’autre là, avec son chapeau breton placé au bon endroit, il manquait pas d’air !

Et puis après tout, est -ce que c’était si important que ça de savoir ce qu’il avait voulu dire, l’artiste ?

Olivier décida d’arrêter de se mettre la rate au court-bouillon et de passer la main. Il reviendrait demain ou… plus tard.

27 février 2010

Décalage temporel (Caro_Carito)


 
Décalage temporel

Olivier commençait à trouver le temps long et se mit à étirer l'élastique de l'épais dossier. Rouge. Ventru et boursouflé. Aussi haut que ces heures d'ennui et d'obstination en british sans l'accent d'Oxford. Il leva la tête vers l'écran géant sur lequel se détachaient la bedaine presque séduisante, sous la chemise immaculée et italienne, du Directeur adjoint de la maison mère Lost or No costs et le sourire enjôleur de Mrs Drumond. Les minutes avaient dû se déstructurer entre Ottawa et Paris. Quand tous se levèrent, l'heure discrète de sa Baume et Mercier indiquait qu'il allait bientôt être quatre heures du mat.

Le défaut de murmures d'oiseaux le réveilla. Il habitait usuellement assez loin, au-delà du croissant de bois du Nord parisien. Il souleva les lamelles métalliques de la persienne. La Défense était vide, ni balayeur, ni travailleur matinal. La grande dalle claire s'étendait sur la ligne franche dessinée entre les Champs et le début de Nanterre, ses jardins, ses passerelles en bois et son cimetière. Il se dirigea vers la douche, privilège de haut et jeune gradé et enfila l'un de ses costumes de rechange. Un Boss discret. Un café, où il tremperait un muffin industriel, calmerait sa faim. Les deux plateaux repas qui avaient accompagné les réunions de 13h et de 20h15 étaient infects et toujours intacts, le dernier tour de vis de la division contrôle des coûts à n'en pas douter. Il franchit le sas d'entrée après avoir salué le gardien de nuit. Il ne ressentit pas la moindre sensation de froid en s'aventurant sur les rectangles ordonnés, un vent tiédi par la nuit s'étiolait contre les lignes cassés des tours et de l'arche immaculée.

Assis sur un banc, il n'avait pas encore sorti de son emballage le muffin pâteux à l'arrière-goût de chocolat. Il avait juste posé le gobelet rempli de café clairet à côté de lui. Soudain, une voix toute proche. Il se tourna vers la gauche. Un vieillard était assis à ses côtés, souriant. La première chose qu'il remarqua fut le melon impeccable qui coiffait sa chevelure argentée. « C'est mon oncle. Vous regardiez bien mon chapeau, n'est–ce pas ? Il me l'a offert jadis. Enfin mon oncle... Un homme qui habitait plus haut dans la rue et qui l'avait confectionné. Il tenait une boutique rue Lepic. J'avais quatorze ans quand j'y suis entré comme commis. Lui avait repris l'entreprise d'un Aristide Bombec, un Breton arrivé sur le tard ici et qui avait avant racheté le pas-de-porte puis les murs à... La mémoire me joue parfois des tours. » Le vieillard se courba un peu sous la chiquenaude de la brise matinale. « Bref, je vends des chapeaux depuis la nuit des temps. » Et sa voix sembla se briser. Il tendit le noir couvre-chef à son voisin. Celui le caressa ; apprivoisant doucement le feutre lustré. Il leva les yeux, à nouveau étonné : pas une âme, pas plus près du métro que du trio de statues colorées et futuristes. Il s'attarda sur le balancement grinçant d'une grue de chantier, jaune, et les dernières années de sa vie laissèrent place à des senteurs de voyages, des bruits d'arrière-boutiques emparcheminées, un parfum de canopée.

Quand il ouvrit les yeux, l'étrange vieillard avait disparu, il se leva et se dirigea vers la façade vitrée et impeccable de l'entreprise d'audit qui dévorait sa vie. Un coup sur l'épaule gauche le fit vaciller alors que la double porte s'ouvrait en glissant. Il découvrit, roulant à ses pieds, un chapeau melon d'un anthracite presque noir. Il le ramassa, avisa une tache et voulut sortir un mouchoir pour l'épousseter quand il trouva un papier plié en huit au fond de sa poche. Il le déplia et découvrit une feuille officielle recouverte de pleins et déliés vieillots, griffés à l'encre violette. Il ne se retourna pas. Il savait qu'un vieillard, tête nu, l'observait, un vieil homme appelé Casimir Carens. Ou alors Aristide Bombec ? Et que cet inconnu lui léguait à lui, Olivier Darsin, une minuscule chapellerie montmartroise, en contrebas du Moulin de la Galette.

Une semaine plus tard, au 33, rue Lepic, le jeune homme fraîchement licencié manu militari ouvrit pour la première fois la devanture du « gai galure ». Un mois après, il découvrit, dans la réserve du fond, une porte soigneusement dissimulée. Quelques marches de pierre menaient à un cabinet de curiosités déjà correctement pourvu.

Un an passa. M. Olivier Darsin fermait pour la première fois sa boutique pour une période de vingt-huit jours. Dans sa poche un billet pour le Laos, sur sa tête un chapeau melon.

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27 février 2010

Attendre (Berthoise)

À Hélène, son
nez c'est une piste noire.

Dans la salle d'attente, le temps passe lentement.

Pourtant, j'ai pris le livre.

Les lacets de ses souliers sont défaits.

Il va tomber.

Il pleut. Bon sang, qu'est-ce qu'il pleut.

En sortant, je serai trempée comme une soupe.

Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

J'ai des courgettes.

C'est pas joli, des ongles rongés.

Cernés de noir, c'est carrément crade.

5 pavés rouges, 1 pavé noir, 3 pavés gris, 2 pavés rouges.

Pas de logique, tiens, on dirait un éléphant.

J'ai trop chaud.

C'est pour faire mijoter sa pratique qu'il chauffe ainsi. Des patients bouillants, c'est comme des patients fiévreux.

Tu crois que j'ai de la fièvre.

Ce serait bête, j'ai plein de choses à faire, j'ai pas le temps d'être malade.

Non, c'est trop chauffé, voilà tout.

Un perroquet :

Allo, Jacot !

Allons, personne ne pose son chapeau ici, d'ailleurs plus personne ne porte de chapeau.

Bon, c'est mon tour.

- Bonjour Docteur.

27 février 2010

botte de cuistre (Poupoune)

- Chef ! Chef ! Chef !
- Hm… ?
- Un nouveau macchabée !
- Ah ! Enfin !
- …
- Oui, non… enfin… c’est que je commençais à trouver le temps un peu long, quoi…
- …
- Non… c’que j’veux dire… comment… c’est que…
- …
- Ouais. Bon. On patauge, de toute façon, dans cette saloperie d’enquête… alors un mort de plus ce sera peut-être des indices nouveaux, une piste… et bon, d’un certain point de vue, si on réfléchit bien, c’est pas QUE une mauvaise nouvelle. Enfin pas pour tout le monde, disons. Enfin… vous voyez, quoi… Non ?
- Non.
- …
- …
- OK. Bon, allons-y.
Je m’appelle Olivier. Commissaire Octave Olivier. Tout le monde croit qu’Octave c’est mon nom de famille, mais en fait non. J’enquête depuis deux mois maintenant sur celui que la presse nomme déjà « le tueur au chapeau melon ». Putain d’journaleux… Je leur avais bien dit, de pas le répéter, le truc du chapeau… c’était le « détail secret » qui devait nous permettre de trier le bon grain et l’ivraie, les torchons et les serviettes, les confitures et les cochons, les affabulateurs et le tueur… Mais fort heureusement j’avais pas mis tous mes œufs dans le même panier et j’avais encore des cordes à mon arc ! Et cette fois, c’est pas avec un coup à boire et une promesse de rancard avec la fille de la météo que j’allais leur redonner du grain à moudre, à ses charognes !
C’est que notre meurtrier se contentait pas de poser un chapeau melon sur le sexe de ses victimes préalablement dénudées… Ah ça, non… un vrai détraqué ! Il leur coupait une main, qu’il remettait ensuite soigneusement en place. Tellement soigneusement, d’ailleurs, que la première fois on n’avait pas remarqué… C’est sur la table d’autopsie que le légiste s’est aperçu qu’il manquait un bout à son cadavre. Pour pas avoir d’emmerdes on a prétendu que notre tueur avait dû l’emporter comme trophée, mais du coup les criminologues se sont arrachés les cheveux sur leur profil quand on a fait gaffe et signalé la bizarrerie de la main « recollée » dès la deuxième victime.
Bref. Un drôle de gars, notre tueur… Ah, oui ! Et aussi il éventrait ses victimes. Un détail qui a son importance, si l’on considère que contrairement à la main, qu’il remettait précautionneusement à sa place, il laissait les poitrails de ses victimes grand ouverts et tout en vrac dedans.
Ce nouveau corps qui venait d’être découvert serait sa cinquième victime. En arrivant sur les lieux, un de mes inspecteurs est venu à ma rencontre :
- Ah, commissaire… c’est pas joli-joli !
- C’est jamais joli-joli, la mort, Truche.
J’aime bien faire ce genre de réponses sur un ton un peu sombre, qui pose bien le personnage : j’en ai vu d’autres, je suis blindé, mais pour autant pas indifférent… Bon, bien sûr, ce con de Truche aurait pu choisir mieux que « joli-joli », mais que peut-on vraiment attendre d’un gars qui s’appelle Milo Truche, hm ?
- C’est encore un coup du tueur au chapon rond.
- Melon.
- Hein ?
- Deux…
- Quoi ?
- Rien. C’est pas « rond » mais « melon », le chapeau.
- Ah, pardonnez-moi commissaire, mais mon beau-frère est chapelier à Rennes et il m’a très bien expliqué la différence entre le chapeau rond et le chapeau melon et là…
Pendant ce temps on était arrivés près du corps. Nu, éventré, main coupée et repositionnée, sexe recouvert d’un…
- Merde ! C’est un chapeau rond !
- Oui, vous voyez commissaire, c’est…
- Truche, pourquoi vous m’avez fait venir ?
- Hein ?
- Deux…
- Quoi ?
J’ai pas pris la peine de répondre. J’ai tourné les talons et quitté cette scène de crime sur laquelle je n’avais rien à faire. Cette affaire ne dépendait pas de moi : il s’agissait de toute évidence d’un nouveau meurtre du tueur breton, pas de mon tueur au chapeau melon.

27 février 2010

Un monsieur attendait (Joe Krapov)

dds95_perroquetOlivier commençait à trouver le temps un peu long. A vrai dire, il attendait depuis trop longtemps maintenant la jeune femme qui lui avait donné rendez-vous dans ce café sans lui fixer le jour exact de sa venue. Cela faisait plusieurs jours déjà qu’il venait à l’heure dite s’asseoir près de la fenêtre dans ce bistrot dont la vue donnait sur les quais humides. Aujourd’hui, c’était la Saint-Médard et il pleuvait.

DDS95Il aurait pu mettre sa main à couper que, quarante jours plus tard, il pleuvrait encore dans ce port breton où il avait amarré son bateau. Par contre, que celle qu’il avait surnommée « la truite » serait devenue alors sa maîtresse, ça il commençait à en douter sérieusement. Cela faisait trop de temps maintenant qu’il venait boire son jus tout près du perroquet où pendaient les chapeaux des clients.

Il se sentait gros Jean comme devant. Et pourquoi d’abord devait-il se mettre la ceinture alors que, dans une rue derrière, il l’aurait juré, il y avait de la demoiselle de bas étage qui n’attendait que ça, l’amour à la « vas-y papa », des reines de l’allumette polka qui se bougeaient les fesses pour bien moins que trois cent millions.

Mais Olivier préférait attendre encore. Quand on va chercher de l’or, on ne s’arrête pas auprès de la première marchande de poisson venue pour contempler son nombril en forme de cinq, on ne va pas au bal des gens de maison faire la jolie foire, courir les quatre jupons ou écouter la complainte des filles de joie.

Il avait rencontré la belle Arabelle chez les barons de Ballencourt. L’étrange concert de Marie Scandale, la violoncelliste, avait été suivi de la Bacchus-bourrée qu’Eugénie de Beaulieu avait dansée près de la pendule. Puis ce fut la complainte mécanique des boîtes à musique d’Arabelle qui scanda les mouvements lascifs de Dolly 25 pendant qu’elle faisait du strip-tease.

Tandis que les autres messieurs dansaient, tout en restant sagement assis, la gavotte des bâtons blancs que retenait mal leur Eminence, lui avait flashé sur l’élégante musicienne qui faisait sortir de la boîte à Pandore les quatre vents de la beauté.

Et maintenant, c’était la chanson pour un jour de pluie ! Un monsieur attendait la souris d’Angleterre, la reine des Amazones qui lui posait lapin !

Olivier s’énerva. C’était la première fois qu’on le traitait ainsi. Tout en glissant un billet dans la soucoupe, il ramassa sa page d’écriture, salua ses compagnons des mauvais jours et sortit dans la nuit.

dds95_chapeaux

Ici, deux fins possibles :

DDS95_macchab_e1)    Olivier William se rend dans l’établissement louche évoqué plus haut. Le boxon porte l’enseigne du « Bateau-lavoir ». A l’intérieur, son choix se porte sur une prostituée prénommée Barbara mais avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, quelqu’un s’interpose. C’est un grand marin noir. Olivier craque. Il lui donne des coups de parapluie, le pugilat dégénère : le marin lui tranche la gorge d’un coup de rasoir. Bonjour l’assassinat ! Le commissaire réclame une autopsie et on emmène le corps à la morgue. Là, par pudeur pour la jeune stagiaire Tiphaine Le Dantec qui s’écrie « Jésus Marie Joseph !» en voyant arriver ce qui reste de monsieur William, Patrick, l’Irlandais du service, pose son chapeau breton sur le bâton blanc d’Olivier.

dds95_freres_jacques2)    Olivier Lepetit, retraité breton, rentre chez lui. Son bateau s’appelle La Marie-Joseph. A bord, sa femme l’attend dans son grand lit blanc.
- Bonsoir mon grand ! lui lance-t-elle. Quelle chanson es-tu allé vivre aujourd’hui ?
- Un monsieur attendait ! Et toi, qu’as-tu fait ma douce ?
- Oh moi ! Monsieur Lepetit le chasseur, comme d’habitude !


Il va se laver les dents, enfile son pyjama, s’allonge et elle n’a pas le temps de lui chanter « Frère Jacques » qu’il est déjà endormi.

27 février 2010

L'étrange histoire d' Olivier le chapelier (boitagants)

Je reviens tout de suite, avait dit Odile, cinq minutes, montre en main. Et elle avait laissé l'acte en suspend.

Sans hésitation, elle avait attrapé de sa main gauche son chapeau vert de gris en velours brossé, rehaussé d'un galon de satin noir et d'une boucle ocre, qu'elle avait précieusement déposé sur le troisième crochet du porte-manteau en entrant, et de sa main droite un des couvres-chefs préférés d'Olivier,  le feutre anthracite en velours souple, doublé de rouge . Mais, peut-être plus troublée que d'habitude, elle avait déposé le sien sur l'anatomie d'Olivier et celui de ce dernier sur sa propre tête, avant de se précipiter hors de la boutique,

Resté seul, le chapelier constatant l'erreur de sa maitresse hésita à  la héler, partagé par le désir de retrouver son chapeau préféré et la peur d'être retrouvé dans une position aussi délicate. La peur l'emporta et l'élégant jeune homme resta silencieux, s'efforçant de demeurer totalement immobile, ne bougeant pas un orteils, pas un doigt et priant pour que personne, ne l'apercevant pas derrière sa caisse, n'ait l'idée de venir lui prêter main forte.

Toutefois, il pestait intérieurement : « C'est toujours la même chose! Elle a  une urgence à chaque fois! Personne d'autre ne peut se charger de ce genre d'opération bon dieu? Et il ne manquerait plus que quelqu'un mette la main sur mon magnifique stetson! Pourvu qu'il ne lui glisse pas des mains! Pourvu qu'elle s'aperçoive de son erreur et qu'elle revienne! »

Ah! C'était bien la dernière fois que le prenait à fricoter avec un chirurgienne!

27 février 2010

Le temps du chapeau (trainmusical)


tr01Le temps du chapeau. (trainmusical)tr02

 

Olivier commençait à trouver le temps long,

Moi je trouve le temps court,

Pour écrire ce défi pour de bon,

Car je suis pris de court.

 

tr03    

 

Je dépose mon chapeau

Sur la penderie noire,

Vous le voyez tout beau

Tout seul sans boire.

 

     tr03

 

J'en suis tout retourné de cette dissection,

Un corps tout de travers.

Comment se tient-il le dans cette vision?

Ça rend mon épiderme vert.

 

tr03    

 

Que l'on soit bien clair,

Ce n'est pas ma grosse main,

Pas moi qui est écorché la chair

De ces entrailles, car je ne suis pas si malin.

 

     tr03

 

Quelle fumisterie ou quelle innocence:

Un chapeau n'est point un préservatif,

L'image n'a aucun sens,

Même pris sur le vif.

 

tr03    

 

Finalement je dois vous admettre

Que ce n'est pas mon chapeau sur cette penderie.

Donc ce défi je ne peux pas le mettre,

Car j'ai provoqué une tricherie.

 

     tr03

 

Désolé ma chère Tiphaine,

Je ne veux pas me faire peur,

De grâce n'ayez point de haine,

Car, écorché ou non, j'ai encore un cœur.

 

tr04

 

27 février 2010

L’olivier remplit son temps. (enfolie)

Le fameux Olivier, va ! 

Un jour il est né, les pieds coincés dans la terre en tentant, à chaque moment, de s’envoler le plus haut possible pour pouvoir éparpiller sa vision. Il semble tellement s’ennuyer, qu’il n’a pas d’autre choix que d’être très créatif. Ses vues délirent au fur et à mesure du temps qu’il passe à nos côtés. Il nous observe, nous étudie et arrive quelques fois à une conclusion rudimentaire sur notre existence si perturbante pour lui.

Son regard perçoit notre main qui le rend peureux. Cette main est parfois si méprisante pour lui, si agressive et nuisible envers lui. Épisodiquement, heureusement, il sait que nous lui sommes avantageux aussi. Il doit se libérer de ses nombreuses créations d’olives. Là, le joli petit arbre est heureux de nous les offrir, ce qui semble nous rendre joyeux de les avaler. Joli Olivier, il essaie d’analyser notre corps pour voir ce que ses petites filles deviennent dans notre estomac. Il reste perplexe… elles tournent dans tous les sens dans notre corps. Et puis ? Nous rendent-elles créatifs ? Que sont elles devenues ? Il ne les voit pas sortir de notre corps…. par où ? Comment ? Notre corps lui apparaît  fini après nos intestins… L’olivier n’est pas suffisamment observateur, ou un peu trop timide à mon goût. Il ne voit qu’une espèce de chapeau qui nous coupe en deux. Que sont elles devenues ses petites Olives ? Il nous aperçoit comme les inventeurs de ces chapeaux si bizarres. Mais il y en a tellement ! Autant que ses accouchements d’olives. Ces chapeaux ne peuvent être que la transformation de ses jeunes filles. Pauvre Olivier, le voilà bien déçu de l’œuvre que nous accomplissons avec ses olives. Elles lui semblent tellement inutiles ! Des chapeaux !!! 

Olivier ne peut en conclure que notre vie est bien inutile sur cette planète. Nous lui semblons tellement égoïstes pour rien. Il aurait préféré que ses olives tombent tout seules parterre et repoussent bien plus souvent. La planète serait tellement plus agréable et moins stupide à contempler ! Grâce à ça, sa vision aurait pu être bien plus large avec le temps.

21 février 2010

Ont travaillé du chapeau

modiste2Venise ; Joye ; enfolie ; Flamm Du ; Vegas sur sarthe ; Captaine Lili ; MAP ; Lorraine ; Sol-eille ; Riri ; Walrus ; Sebarjo ; Adrienne ; Didier ; Flo ; Papistache ; Oncle Dan ; Claudio ; Tiphaine ; rsylvie ; Zigmund ; Kloelle ; Vanina ; Jaqlin ; Caro_Carito ; Berthoise ; Poupoune ; Joe Krapov ; boitagants ; trainmusical ;

20 février 2010

Le défi #95

tiphainedefi
Cette semaine,

   c'est Tiphaine
      qui défie
         notre communauté...

Quel texte
      cette image
            nous inspirera-t-elle ?

Envoyons notre participation à :
   samedidefi@hotmail.fr
      pour publication
         samedi 27 février
            à 00 h 01.

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