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Le défi du samedi
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27 juin 2009

Chapitre LXVII : "Chef! je bronze..." par vegas sur sarthe

"Marylin..."
"Comment Chef?"
"Je disais Marylin... mon p'tit Mangin, on dirait le corps de Marylin, là! le cumulus à droite, tout rose et sinueux"
Minute de silence... on n'entendit même pas le "pou pou pi dou" dans la tête du Chef.
Mangin rompit le charme, il n'avait pas son pareil pour faire ça:
"Chef, je dirais plutôt madame Poitevin, celle du 3ième à la compta"
"Pff! Mangin, je vous conjure de ne pas parler boulot ici! 8200 kilomètres, ça devrait vous permettre de déconnecter, non?  Et puis Poitevin a des fesses beaucoup plus larges, croyez-moi"
Il se retint d'ajouter que c'était son métier de bien connaitre ses employés.
Minute de silence... nécessaire à Mangin pour un savant calcul comparatif des volumes fessiers, Monroe contre Poitevin.
"Je sais pas Chef, en tout cas le p'tit nuage tout rond à gauche, c'est la tête de Francine tout craché!"
"P..... Mangin! je ne sais pas c'qui m'retient de vous refoutre dans le prochain avion, et je vous interdit de faire la plus p'tite allusion à Francine; songez qu'à cet instant, ma plus proche collaboratrice tient les rènes de la société avec brio et ne souffrirait None of your bloody comments, Understand?" Il switchait toujours en anglais dans ces cas-là!

Mangin se retourne sur la natte, mi-vexé mi-cuit pour faire rissoler sa face jusqu'alors cachée; ça cogne dur aux Maldives et toutes ces questions qu'il n'ose pas poser lui échauffent la tête.
A cet instant, quelle heure est-il à Arpajon?
Qui c'est ce Brio qui se permet de tenir les rênes avec Francine en absence du Chef?
Et si ce Brio était un espion de la concurrence, sournoisement introduit au sein de la société comme un ver immonde et malfaisant?
Et cet énorme trou dans les comptes, qu'il a découvert juste avant de partir?
Mais puisque le Chef l'exigeait, il ne parlerait pas de tout ça; non, juste profiter de l'instant, de la chaude caresse du soleil et d'une Marylin éclatante sur le ciel d'un bleu indescriptible.
Mangin lorgne vers son chef, assoupi sur sa natte et déjà bien cuit côté face.
Il n'a pas son pareil pour détendre l'atmosphère: "Vous avez une sacrée zigounette, Chef!"
"Humm?"
"Euh! Chef, je disais que vous avez un sacré cumulus erectus"
"Hein?"
"Non, rien Chef... je m'demandais si on aurait encore du poisson pour le diner?"

Minute de silence... Mangin ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'on lui avait confisqué en débarquant, son whisky et surtout sa collection de Play-boy. Il se demandait si le Chef ne pourrait pas user de son influence et des ses formidables qualités de négociateur pour récupérer son bien.
Il se promit d'en parler au dîner; il amènerait le sujet discrètement, après le deuxième cocktail, et il jurerait de ne rien dire à propos de Francine et de Brio...
Visiblement au top de sa cuisson, le chef se retourna à son tour "Si vous alliez nous chercher deux cocktails, mon p'tit Mangin?"
Il avait toujours adoré qu'il l'appelle son p'tit Mangin, surtout devant les autres, les jaloux, ceux qu'on emmenera jamais aux séminaires en Asie.
Comme Mangin se dirigeait vers le bar, un employé de la réception lui fit un grand signe de la main... si c'était une bonne nouvelle de l'aéroport au sujet de ses objets confisqués?
C'était un message pour le Chef; après tout le p'tit Mangin pouvait bien en prendre connaissance; une cure de soleil aux Maldives ça créée des liens.
Il vérifia bien que le Chef n'avait pas bougé sur sa natte et, s'abritant derrière un énorme éléphant en albâtre, il ouvrit l'enveloppe...

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20 juin 2009

Panne de courant‏ (Vegas sur sarthe)

Une bougie, Nom d'une pipe ! Y en avait une dans ce tiroir, enfin dans ce foutoir... même que tatie Gaby elle disait souvent qu'elle s'en servait depuis qu'son vieux il est plus là.
Deux slips! Qu'est ce que j'en ai à foutre des slips en ce moment; personne verra mon zizi dans le noir. Ca y est! Je l'ai... la bougie et y'a même une boîte d'allumettes; elle était bien organisée la tatie.
Trois, je sens que trois allumettes! Elle aurait pu en laisser plus; j'ai pas intérêt à foirer mon coup sinon c'est la galère.
Quatre à Trois... Y'avait Quatre à Trois quand tout a lâché et que Barcelone venait de faire rentrer Messi !! Mais si la prochaine s'allume pas, j'suis dans l'caoua jusqu'à demain matin.
Cinq ans qu'on vit dans ce clapier et pas foutus d'arranger l'compteur, mes vieux... Ah pour la TNT, l'Aïe Phone et le Nespresso... OuateElse, y sont les premiers à l'ouverture du Carrefour; mais quand y s'agit d'réparer le tambour du lapin Duracell, y a plus personne!
Rapport au compteur, Momo-je-sais-tout y dit qu' en 2010 on aura tous des compteurs intelligents dans les maisons... ça f'ra au moins un peu d'matière grise chez nous; il appelle ça la Momotique?
Ca y est, la dernière c'est la bonne... sauf que la bougie a plus d'mêche et que j'ai dix secondes sans les mains pour lui en redonner une: alors je croque un bon coup dans la bougie... c'est dégueulasse, sacrée tatie! enfin ça pointe sous les dents, c'est humide, ça grésille mais ça s'allume.
Sauvé! C'est pas le camp des labres de Versailles mais j'y vois plus clair. Combien de temps ça tient une bougie? Vingt minutes, pas plus, d'autant que c'est pas une première main.
Le foutoir est toujours là avec les slips en dentelle, y a même un porte-jarretelles et un tas de bouquins, des romans-photos... j'vais pas me mettre à r'garder ça alors que Messi doit dribbler comme un dieu à quinze minutes du coup d'sifflet!
Feinte de corps, passage de jambes et petit pont... p'tit pont moi-même, pourquoi je regarde l'écran, moi? Un seize-neuvième éteint c'est comme un aquarium sans poissons.
Y a au moins cinquante bouquins là-dedans! Elle aimait lire tatie Gaby avant de rencontrer son nouveau mec, le Pascal.
Mon vieux dit toujours en s'poilant "Il a un gros cierge pascal", ah bon? et y'a un plus gros bouquin en dessous qui fait au moins quat'cent pages; c'est marqué Kamâ...Sûtra ?
En fait c'est comme le Petit Robert du salon mais on dirait un truc sur la gym et la graisse antique; ça parle de l'Etoile, du Sphynx, du Lotus... bref dans huit minutes le match est plié et ça m'fout les boules.
Tiens! Cette image, on dirait quand Messi s'est fait tacler y'a huit jours par Traoré et eux y z'appellent ça le flipper; y disent position sportive et excitante mais ça vaut facile un carton jaune!
Si Momo-je-sais-tout était là, j'lui échangerais bien ce bouquin de gym contre son transistor; quand j'pense que le Barça est p't'être en train de perdre la Coupe! Nom d'une passoire!
En tout cas, la tatie Gaby et son Pascal, y zont intérêt à venir débarrasser leur foutoir avant que je bazarde tout à la prochaine brocante... et pis la gym c'est pas mon truc, moi c'est le foot.

15 juin 2009

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage (Vegas sur sarthe)

Au delà des nuages, à bord du grand oiseau
moment de féérie mais plaisir solitaire
l'éclat du soleil mélange ciel et terre
le nouveau monde est là  mais sans toi c'est moins beau

réveil
en décalé, que fais-tu à cette heure
a force de compter le temps parait si long
sonné mon téléphone? j'ai rêvé pour de bon
j'ai hâte d'appeler Mona, mon petit coeur

regretté de n'avoir pas assez insisté
d'avoir à délaisser notre nid pour un temps
accepté pour mes fils et mes petits enfants
ce périple sans toi qui va tant me manquer

voyage qu'on fera toi et moi, promets-le

8 juin 2009

Le dernier homme (Vegas sur sarthe)

Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...
un coup pourtant léger comme un froissement d'ailes de papillon mais, dans l'absolu silence qui règnait ici, le coup lui fit l'effet d'une détonation!
Il attendit une éternité, l'oreille tendue vers la porte, retenant sa respiration à la limite de l'asphyxie; ses ongles plantés dans les accoudoirs du fauteuil lui faisaient un mal de chien et il fit un effort surhumain pour se détendre un peu. Ses pauvres muscles étaient durs comme la pierre et malgré la chaleur qui règnait dans la pièce une sueur abondante et glacée coulait dans son cou.
Dans le souffle plus régulier de sa respiration, il sembla distinguer un autre souffle, comme un écho lointain et plus aigu... mais ça ne pouvait être qu'une hallucination de plus, comme celles qui le faisaient crier certaines nuits depuis le cataclysme.

Il avait dû dormir longtemps tant la lumière du jour était faible et il se força à bouger un peu, quitta le fauteuil trempé pour déplier sa carcasse en grimaçant; dans quelques heures il pourrait sortir respirer l'air frais de la nuit et, si les fauves lui en laissaient le temps il irait jusqu'à la mare pour se laver.
Ce bruissement d'ailes lui taraudait l'esprit au point qu'il se risqua à déverrouiller la porte et l'entr'ouvrit avec d'infinies précautions...

Elle était là immobile devant lui, nue tout comme lui, un peu voutée et l'air abasourdi comme lui puisque c'était lui, enfin son sosie féminin!
Elle avait les mêmes traits émaciés et sa posture aussi, même si la poitrine était lourde et les hanches plus rondes, et il vit aussitôt qu'elle reproduisait le moindre de ses mouvements, comme si elle tenait la poignée de la porte avec lui; il pensa d'abord qu'on avait apporté ici une glace magique qui reflétait son image au féminin, mais comme il poussait un râle, la créature lui répondit par le même râle!
Il n'y avait qu'elle et lui mais il porta instinctivement une main sur son bas-ventre, et elle en fit de même.

Décontenacé, il ouvrit brutalement la porte et aboya: "Qui es-tu?"...La créature répondait "Qui es-tu" d'un même timbre de voix, la même intonation; il était face à un clône et si cette explication lui semblait la plus rationnelle, elle ne le rassurait pas pour autant.
L'homme s'était habitué à sa solitude et l'idée de partager avec soi-même lui faisait peur; et puis partager quoi? ses maigres vivres, l'eau de la mare et l'unique fauteuil de cuir?
Comme il s'avançait sur le seuil de la porte, il eut soudain envie de toucher cet autre soi, et avança la main vers elle, ce qu'elle fit aussi; une même lueur d'incrédulité brillait dans leurs yeux, le battement des paupières, jusqu'à la respiration étaient semblables.
Alors son index effleurant l'index, il y eut un chuintement étrange comme une baudruche qu'on dégonfle, la créature se volatilisa ne laissant dans la poussière que l'empreinte furtive de ses pieds... et l'homme se vit seul face au désert vide où une lune pâle vacillait.

3 juin 2009

Vacances mai 1968 (vegas sur sarthe)

J'ai voulu voir Vierzon et on a vu Menton,
tout comm' dans la chanson mais ça rime en citron,
le musée Jean Cocteau et le limoncello
ça te mont' à la tête, pourtant ça rime en eau.

T'as pas aimé Cocteau, pas plus les pédalos,
j'aurais bien voulu jouer, t'aimes pas les casinos.
Au clos du Peyronnet j'aurais pu te noyer
si tu ne vivais pas toujours avec ta bouée!

J'ai voulu voir Lisieux et on a vu Honfleur,
qu'est c'que t'as dans les yeux, t'es bien comm' ta soeur...
qui est bien comm' ta mère. Honfleur, ça te plait bien?
ça m'étonne à moitié c'est là qu'est né Boudin.

Dans le bassin à flot j'aurais pu te noyer
si tu ne sortais pas toujours avec ta bouée...
alors on a quitté Honfleur et ses musées,
ses vieux greniers à sel où t'aurais pu rester.

T'as voulu voir Paris mais c'était en travaux
je te l'avais bien dit, en mai c'est Waterloo;
tous ces tas de pavés et ces flics en armure
jaillis de la fumée, ça t'avait une allure!!

C'est bien pour les photos mais c'est pas très pratique,
mes tongs avaient pris l'eau, et toi une sciatique.
On a été déçus, le Mont ne valait rien,
Pigalle était désert... la grêve du tapin?

Alors quand tu m'as dit "Je n'irai pas plus loin"
et puis tous tes Bla Bla et tes "Je te préviens"
je t'ai plantée ici, c'était rue des Martyrs,
ta bouée en plastique te seyait à ravir. 

A toi l'accordéon, les flons flons, le musette,
Madeleine et sa bouée, tu dois faire un tabac,
tandis que libéré, bientôt sur la Croisette
je vais enfin m'offrir des vacances de roi.

chauffe Marcel

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29 mai 2009

Notes de poussière (Vegas sur sarthe)

C'est quoi ce tempo d'enfer? rien à voir avec l'intro, et puis on n'est pas tous en place! Ah c'est mon coeur qui fait ça...
J'ose un coup d'oeil par un des trous de l'épais rideau de scène en tentant de maitriser le tamtam qui martèle mes tempes; Ouf! ma guitare basse est là, ridicule et coincée entre les énormes baffles blancs et derrière le matos un monde de ténèbres respire d'une clameur étrange. Je transpire comme au sauna et une odeur de poussière ancestrale et omniprésente me donne la nausée.
Une odeur de coulisses, de décors, de tentures, de loges exigües, de planchers trop cirés... combien l'ont respirée avant nous dans ce mythique Olympia?
Pourtant la répète s'est bien passée il y a deux heures, malgré Mickey qui peinait à poser sa voix, les retours mal placés qui jouent du Larsen et cette impression insupportable qu'on ne va jamais m'entendre.
Sur le vieil orgue Hammond qu'on croirait né avec la scène, l'organiste prend son pied comme un fou et me noie dans des basses terrifiantes.
"Filez moi plus de retour, merde!".
Les techniciens invisibles derrière leurs consoles doivent bien rigoler; leur job c'est de régler la balance des têtes d'affiche, pas celle de 'Mickey and friends'.
Qu'est ce qu'on fout là? On était si bien dans notre ferme retapée de l'Aube, à s'éclater...musique de  jour, musique de nuit, crinières au vent, patchouly et filles pas farouches. Et puis la nouvelle est tombée comme l'enfer d'Hendrix sur Woodstock "Vous faites la première partie de Slade dans quatre jours à Paris".

Le temps de charger le fourgon jusqu'à la gueule et on file sur Paname, le coeur au bord des lèvres pour rencontrer Mickey, celui qu'on va accompagner. Pour lui, Mickey Bronx c'est un single chez Polydor qui passe sur les platines du Gibus et pour nous, trois morceaux à apprendre vite fait! Tiens, la brune là, on dirait Nana Mouskouri... "T'occupes ! Oui, c'est elle".
Un vieux studio de répète dans Paris, une forte odeur d'avant-guerre qui me prend au nez et me file des frissons. Le gardien-concierge-ex-preneur-de-son est aussi d'avant-guerre et bavard comme un gardien-concierge-ex-preneur-de-son... "O.K. papy, on jure de pas toucher au matos de Johnny! Qu'est ce qu'on ferait d'un saxo dans le groupe?  Oui, Noir c'est Noir...on a entendu parler, laisse nous bosser!". Si on l'écoute, on va bientôt évoquer Mistinguett. C'est fou ce qu'on peut faire comme bruit en plein milieu de la capitale sans que ça ait l'air de déranger; le faubourg Poissonnière en a vu d'autres!

"Ca va être à vous les gars!"
"Merde! Déjà!" Enfin c'est pas trop tôt et je voudrais aussi ne pas y aller, rester l'oeil collé au rideau, en spectateur et me nourrir encore de cette poussière de stars. Dire qu'ici j'ai vu les Beatles depuis le haut des gradins... Arrêter de penser pour calmer ce tamtam dans mon crâne ! La tunique mauve frangée à la Roger Daltrey me fait l'effet d'une seconde peau et j'aurais pas dû mettre des escarpins aussi hauts... trop tard, et puis je n'avais rien d'autre à mettre.
Un coup d'oeil à Bobock qui me parait détendu même s'il sait que sa capricieuse Flying V va se désaccorder dans une minute; moi je sais qu'il va assurer comme une bête juste à côté de moi et ça me porte.
Les autres m'entourent, on est combien déjà? avec l'organiste recruté il y a trois jours et les deux batteurs... pourquoi deux batteurs? Qui a eu cette idée de génie? On ne m'entendra pas, c'est certain.   
Le rideau dérape lentement sur ses rails dans un bruit de machinerie couvert par la clameur montante. Qu'est ce qu'ils crient? "Slade! Slade!". Heureusement je ne vois pas plus loin que le premier rang tellement ce soleil nous aveugle.
Désolé c'est pas Slade, c'est nous "Mickey... Bronx!" et ça n'a pas l'air de leur faire plaisir.
On m'a poussé ou bien je suis arrivé là tout seul? En tout cas mon cher manche est bien là, mes doigts retrouvent les cordes rondes et lisses prêtes à vibrer comme moi. Le tamtam a cessé dans ma tête ou bien je n'entends plus rien, mais si, je reconnais l'intro et les effluves tourbillonnantes de l'orgue Hammond. Respire, mec, à pleins poumons! T'es bien vivant!
Quoi qu'il en soit ces instants resteront gravés à jamais, je le sais, tout comme l'antique plancher poussiéreux, et si j'ai oublié chaque note de cette soirée magique, l'odeur de l'olympe est toujours là pour me le rappeler.      


18 mai 2009

Tentative d'esquisser le portrait d'une inconnue‏ (Vegas sur Sarthe)

Vous me demandez si j'ai connu Mireille, Madame Laipouls-Scière? Et comment, et mon père aussi... non pas qu'il ait eu besoin de ses services mais rapport à la rouste qu'il m'a filée ce jour-là.
Il faut dire que je venais juste d'avoir mes 13 ans et Lucien, c'était le balèze de la classe, tenait absolument à ce que je "perde ma petite peau de bébé" comme il disait !
Alors il a fait une quête dans la cour des grands et il m'a traîné à saint Lazare... c'était un jeudi après-midi, rue de la bienfaisance si vous connaissez Madame Laipouls-Scière; Lucien, lui il connaissait une vendeuse de bonheur mais à l'époque elle se faisait appeler Greta. Il faisait un temps de chien et je ne l'ai pas bien vue ni elle non plus dans la cage d'escalier, mais j'ai remarqué qu'elle boitait un peu en montant et je serais redescendu si Lucien ne m'avait pas poussé aux fesses.
Elle n'était pas toute jeune et moi, je devais faire peine à voir avec mes chaussures trempées et mon billet de 20 francs à la main... alors elle a éclaté de rire en se tournant vers la petite table: "Viens voir là mon biquet, ce que j'ai à t'offrir".
Elle m'a demandé où j'habitais et m'a tartiné trois belles grosses tranches de pain avec du Nutella que j'ai dû commencer à manger devant elle; elle souriait et moi comme un con de biquet avec mon Nutella, je la trouvais moins vieille ! Elle souriait et moi je ruminais...Lucien en serait mort de honte.
Je suis redescendu trop vite sur les fesses, la dernière tartine à la main et je n'ai rien eu à dire à Lucien; on est rentrés daredare chez nous avec les 20 francs.
J'entends encore mon père en passant la porte:
"D'où tu sors à cette heure?"
"Ben... J'suis allé avec Lucien voir les dames sur le trottoir..."
"Hein? Explique toi bon sang! "
Expliquer! Quand on a encore du Nutella sur la bouche, ça parait dérisoire.
"Ben, avec les deux premières ça a été, mais pour la troisième je n'en pouvais plus..."
"Hein?"
"Alors je l'ai juste léchée"
Mon père a hésité un instant entre la syncope et la rouste, mais la syncope c'était pas son style.

Beaucoup plus tard je suis retourné voir Greta; j'avais vieilli et elle aussi... elle a bien voulu que je l'appelle Mireille et m'a gardé toute la nuit avec elle; mais ça je ne l'ai jamais dit à mon père même si c'est des histoires d'homme.
Alors si vous ne comprenez pas, Madame Laipouls-Scière ce n'est pas grave; j'espère que vous aurez lu ma lettre jusqu'au bout.

16 mai 2009

La balance à péache (Vegas sur sarthe)

Juste avant de goûter un repos bien mérité, Dieu créa Adam et Eve et je l'en remercie puisqu'à un jour près  je n'aurais pu écrire ce Traité d'Acidité.Adam aurait dit selon des témoins "Dieu créa Adam mais Eve" après qu'elle se fut empressée de lui offrir ce que Dieu avait créé au troisième jour et qui reste aux hommes en travers de la gorge... un fruit au péache plutôt acide.
Expliquons qu'au premier jour la formation des planètes et l'embrasement du soleil avaient donné naissance à "l'hydre aux gènes" et donc au péache qu'on nomme aujourd'hui pH.
Dès lors le grand combat entre acide et basique allait commencer: Placide contre Al Calin ou Comment Satan met son grain de sel dans le panier de la ménagère.
Stressé par ce premier pépin, Adam regardait baisser son péache avec inquiétude; alors Dieu créa le sommeil pour son plus grand plaisir et au grand dam d'Eve qui était assez chaude selon des témoins au-cul-l'air.
Alors Satan créa le café, y ajouta le sucre et je l'en remercie tant j'aime le café sucré.
Le péache d'Adam en prit un coup mais c'était sans compter sur Dieu qui riposta en créant les volailles puis les oeufs ou le contraire, puis de mal en pis le fromage et enfin les fameux yaourts au bifidus actifus.
Le combat allait durer longtemps puisque 400 ans avant JC, Hippocrate qui n'était pas à un serment près déclarait «  l’acide est le plus nuisible des états d’humeur".
A cette époque Adam avait pris de la bouteille ce qui n'arrangeait rien, et pas mal de thé-citron créé par Satan à défaut du Coca Cola... mais il ne perdait rien pour attendre, d'après le devin Yes OuiCane.
Patates, bananes et fayots étaient arrivés à point nommé pour le sauver d'une mort certaine et buvant la bonne parole, Adam se sentit un peu rassuré:
"Mange cinq fruits et légumes par jour, et tu auras la vie sauve".
Facile à dire quand l'Autre exhibe le miel et les six rôts des rables !
Monté sur sa balance à péache, marque déposée par Dieu, Adam qui n'était pas bégueule s'efforçait de tutoyer le chiffre Sept du mieux qu'il pouvait sous le regard indifférent d'Eve qui ne pensait qu'à son plaisir selon des témoins.
Eve usait beaucoup des bains de mer depuis que Satan avait ensablé Cabourg et Deauville, et surtout de l'absinthe créée par Dieu, soi-disant pour soigner le mal de mer... mais les absinthes ont toujours tort!
Dès lors ni l'Antiquité ni le Moyen Age et surtout pas le Second Millénaire n'auront su consolider cet équilibre des plus fragiles; alors à vos balances à péache... enfin, c'est vous qui voyez, et arrêtez de penser que là où il y a de l'hydrogène il n'y a pas de plaisir.

9 mai 2009

(Edward si tu m'entends, Pardon de t'avoir laissé traiter de barbouilleur) Vegas sur sarthe

"T'es certain qu'il sera là ce soir ?"
"J'vous l'ai dit miss... y vient toujours à minuit l'samedi"
"En tout cas, il a intérêt à venir avec sa palette de couleurs; je ne supporterai pas plus longtemps cette robe rouge!"
"Nous casse pas les burnes Maguy! T'es qu'un modèle, alors fais l'modèle et arrête de tripoter ce bifeton; si tu crois qu'ça m'amuse de porter une cravate... et pourtant j'la ramène pas moi, je sais respecter l'artiste, surtout quand il est généreux"
"Murphy, me dis pas que pour un dollar j'peux pas échanger ce Martini de m.... contre un baby-on-the-rocks ?"
"Oh! Je sens que j'vais m'la faire, la miss Maguy! Mais déloque toi! ça doit pas te déranger beaucoup et ça f'ra p't'être bouger l'Autre avec son costard à trente cents".
L'Autre n'a  toujours pas bougé mais à voir son regard perdu dans le décolleté de la rousse, on sent bien qu'il est partant pour un strip-tease gratos.
"Shit! shit!" Le barman en échappant son shaker vient de prendre un ton verdâtre du plus bel effet, déclenchant successivement le rire de crécelle de miss Maguy, le sursaut du décolleté et l'irritation ophtalmique de l'Autre.
"Hé ben! Y viendra pas pour rien, le barbouilleur" ricane la crécelle qui finit par s'arrêter dans un hoquet vertigineux alors que le barman croyant réparer les dégâts, étale largement son Mojito en vagues poisseuses.
"Si j'peux m'permettre, mademoiselle, j'vous offre un baby..."; l'Autre a réussi à ouvrir la bouche en plus des yeux. Incroyable! Miss Maguy en avale son MAC carmin... Plutôt téméraire, le défraîchi!
On voit bien qu'il connait pas Murphy, et à voir Maguy se reculer le valseur on sent bien que ça va barder.
Le teint de Murphy a viré au sombre, comme son costard et comme le cendrier où son mégot rend brutalement le dernier soupir... L'Autre ravalerait bien ce qu'il a osé dire mais c'est trop tard; le gorille endimanché est sur lui, les naseaux encore fumants et avant que le coup ne parte, l'Autre perçoit déjà le goût de sang dans sa bouche... ça va pisser vermillon, c'est toujours comme ça la loi de Murphy.
"Qu'est ce que c'est que ce b.....? Je peux pas laisser le travail une journée sans devoir réparer les dégâts?". IL est entré, sa petite mallette à la main et balaie le tableau.
Les quatre modèles se sont figés aussi raides que les aiguilles à minuit, grotesques et décolorés sous l'oeil furibard du maitre.
"M'en fiche... Vous s'rez pas payés! C'est pas les oiseaux de nuit qui manquent dans Manhattan"

2 mai 2009

Noah dans l'espace (Vegas sur sarthe)

Quatrième de couverture:
Noah est un petit garçon gai et curieux de tout,
mais il est triste aujourd'hui d'avoir perdu son papi..
Alors sa maman l'aide à écrire quelque chose de joli
qui porte un drôle de nom: ACROSTICHE.

 

 

J eudi mon Papou est parti dans le ciel
E t maman dit qu'il va être bien là-haut

 

S on chien Ox est resté ici pour jouer avec moi
A  chaque fois que je viendrai..
I l va pouvoir conduire tous mes vaisseaux du cosmos
S urtout l'"Etoile Noire" que j'avais dessiné dans sa chambre

 

L e soir je vais regarder les étoiles avec papa
I l dit que là haut, c'est la vie aussi mais une autre vie
R ien qu'avec mes yeux grand ouverts
E t mon coeur, je sais maintenant qu'on peut se parler

25 avril 2009

Cocorico (Vegas-sur-Sarthe)

Oloron Sainte-Marie

Patron

J'ai fait cette lettre pour que vous soyez pas surpris de pas m'trouver au poulailler comme d'hab.
Comme mon chant du matin c'est devenu "un trouble manifestement illicite", j'veux vous éviter l'amende de 68 euros vu que j'ai pas l'intention d'arrêter d'chanter.
Vous direz bien aux poulettes que j'les regretterai, surtout Britney.
Avec les 68 euros d'économie vous pourrez acheter un réveil-matin; y z'en ont à Decor Home rue de la cathédrale enfin vous verrez.
Coco Rico

18 avril 2009

Ça mange quoi, un écrivain (Vegas sur sarthe)

Moi qui gagne à être connu et cinq euros trente au Loto tous les deux mois , je regarde ce courrier comme si c'était un OVNI: "Vous êtes le gagnant de notre grand jeu L'Invité du Samedi ; passez une soirée inoubliable avec l'un des personnages suivants en l'invitant à votre table".
Y sont marrants, eux... y'a des dizaines de noms là d'dans et que des écrivains ! Ça mange quoi un écrivain?
Vu qu'on est déjà jeudi, je m'propulse vers la cuisine en parcourant d'un oeil la liste... enfin, le foutoir passe qu'y z'ont pas pris la peine de les ranger par sexe ou par époque, par genre ou par ordre alphabétique.
J' serais moins dans la mouise si y les avait triés par goûts culinaires: les gros mangeurs, les picoreurs, les végétariens, les diabétiques.
Même si cette "soirée inoubliable" doit nourrir nos esprits plus que nos estomacs, je dois faire honneur à mon hôte, et je tremble à l'idée de passer à côté d'une super rencontre à cause d'un mauvais filet d'boeuf ou d'un reste de calamars... tiens, je viens d'me priver d'un coup de Chateaubriand et de Jules Verne !
Y sont marrants, eux... Connaissent pas la crise économique; j'ai ouvert le frigo et si Rabelais était devant, il prendrait ça pour une verrine.
L'inventaire est vite fait: les haricots sont trop verts et bons pour des goujats... du réchauffé pour La Fontaine.
J'ai bien un reste de dindon pour Feydeau, mais un peu faisandé; si j'osais je le baptiserais bartavelle histoire d'attirer Pagnol à ma table!
Une forte odeur m'inquiète... Ah c'est juste mon calembour qui date un peu, mais je les aime bien faits: qui en voudrait à part Sartre qui n'est plus à une nausée près.
J'inviterais bien Boris Vian, mais où j'vais trouver des cantilènes en gelées ou des Cent Sonnets en si peu de temps?
Je sens ma soirée inoubliable qui capote... "mon frigo est désert c'est la faute à Voltaire, plus rien dans mon frigo c'est la faute à Rousseau". C'est pas malin, ça et ça résout pas mon problème.
Y aurait bien quelques écrivains belges, Edmond Picard qui doit y tâter en surgelés ou Robert Poulet une fois.
Si j'savais faire un festin avec trois fois rien... Bon sang! Mais c'est bien sûr!  Y en a un qui a écrit des bouquins la dessus, c'est comment déjà? Oui, Coffe, Jean Pierre Coffe! Ah oui, seulement y l'ont pas mis dans la liste.
Ben tant pis... j'vais faire simple, j'vais inviter mon ancêtre, mon cousin espagnol Lope de Vega.
C'est pas que Felix soit drôle, c'est pas sa faute, les dramaturges sont tous comme ça, mais j'suis sûr qu'il aimera la paëlla réchauffée...

11 avril 2009

PolyGlotte la pilule multi-usages (Vegas sur sarthe)

Présentée dans le cadre du sommet annuel de Blois-Sansoif, les spécialistes s'accordent à dire que PolyGlotte est à la soif, ce que Zitrone était à Intervilles et Couderc au rugby... une formidable médication à usage des assoiffés de la vie.
A l'ère des OGM, de la climatisation, du SuperLoto, du MacDo et du silicone, le monde a encore plus soif de tout; soif de vivre, de connaissances, de pouvoir, d'espérance, de vengeance.
C'est pourquoi en avant première et tandis que les essais sur une grande échelle attendent toujours des bonnes poires pour la soif, nous vous dévoilons l'ébauche d'une plaquette commerciale qui devrait en faire saliver plus d'un:

Soif de vivre:    Symptômes: Vie à la colle, en pacs, sans amour ni eau fraiche.
                      Vie de fou, de dingue, de patachon, de bohème, de débauche.
        Médication: PolyGlotte en traitement individuel, familial ou collectif
        Effets secondaires: Double vie, Vie politique (Voir Soif de pouvoir)

Soif de connaissances:
        Causes: Disparition d'Encarta par jet de l'éponge de Microsoft, disparition du Quid en version papier
        Apparition d'expressions barbares: paradis dorés, parachutes fiscaux (?)
        Médication: PolyGlotte en association avec la consultation des Robert.
        (les Robert autrefois en poire, en pointe ou en sacs de plage sont désormais disponibles en ligne)
        Effets secondaires: Grosse tête ou vie politique (Voir Soif de pouvoir) 

Soif de pouvoir:
        Symptômes: Les osmorécepteurs de type sarkosiens, sublimés par les cellules carlabrunies
        réagissent à l'hyper-os-moralité, provoquant l'atrophie des partis.
        Médication: En traitement homéopathique par périodes de 5 ans.  Proscrire la karchérisation!    
        Effets secondaires: Soif de vengeance, soif Delors (!), soif d'espérance (Voir ci-dessous)

Soif d'espérance:
        Symptômes: Tête vide, suées, désèchement de la plume, essoufflement du bulbe..
        Médication: PolyGlotte jusqu'au samedi suivant en priant Dieu que les
        gestionnaires du site proposent un thème plus interessant
                      Lien pour prier Dieu: Prie-Dieu

4 avril 2009

Du doigté, que diable ! (Vegas sur sarthe)

vas-y bébé, vite !
Merde ! Trop tard, le machin a glissé... pourtant j'avais le doigt dessus, comme tu m'avais dit... oh ça y est bon ben j'm'en vais...c'est quoi ces trucs ?
ben tu as dû déclencher une réaction avec tes autres doigts.
ah oui effectivement je pensais que c'était plus clair que ça
ça a foiré parce que... ton doigt est trop gros, c'est des choses auxquelles il faut penser
putain ça va pas quoi, j'avais limé mes ongles exprès
ah ben c'est ça, t'as trop limé
ah oui, l'excuse, dis-moi que j'suis nulle... va à l'école...
tu savais pas ? Natacha,  je sais pas si elle les a regardés avant, mais elle en a acheté un super... elle s'en sert tous les soirs !
faut pas l'inviter celle-là, j'y arriverai bien toute seule !
J'aurais bien demandé à Jacques mais il est parti au cinéma avec sa copine
C'est lui qui m'a montré la première fois...  il m'a tuée de rire au moins 4 heures
Tu l'as acheté sur un truc genre e-Bay, le tien ?
ben nan genre ya ça tu vois, du coup j'suis vénère passeque j'croyais que c'était neuf.
Maman moi... j'oserais jamais en utiliser un qu'a déjà servi !
Avec ce genre de truc, y'a un fournisseur et un (rires) client
Très drôle ! Enfin moi, .je maîtrise pas mais je maîtrise mieux que la finance
Moi, je suis harcelée par la technique, écoute, mon sèche cheveux m'a lâché ce matin, je sais pas comment je vais faire
Ne change pas d'sujet ! J'te parle d'un truc humide et chaud et tu m'dis que ton séchoir "il fait sec là il fait froid"
Humide et chaude ? Ma souris d'ordinateur ?
Quel ordinateur ? y a une souris dans ton sextoy ?
Je crois qu'on parle pas de la même chose!
Ah oui ! j'étais choquée aussi, ben pour l'ordi... faut valider valider valider
Trop tard, le machin a glissé... de toute façon on se voit là-bas au club.

28 mars 2009

Ca sent le fauve (Vegas sur sarthe)

Ca sent le fauve, c'est sauvage et chaud, le grain irrégulier, un toucher exceptionnel, double piqure à l'anglaise, du buffle sans doute ? mais à son mouvement d'impatience je comprends que mes commentaires sur la qualité du divan, ce n'est pas ce qu'il attend de moi.
Dommage, alors je raconte ma petite enfance dans les rangs de vigne bourguignons... il en a retiré ses lunettes ce connaisseur ! Du coup, ça sent moins le buffle et plus le bois de chêne et la moisissure, mes odeurs de gosse qui remontent des caves de Gevrey comme autant de souvenirs enfouis.
Ensuite ça sent moins bon même si le mot pollution n'a pas encore été inventé, l'Ile de France et les déménagements au hasard des mutations d'un père gendarme; il a remis ses lunettes avec lassitude: les casernes c'est pas son truc.
Alors j'abrège les études et mai 68 qui doit pas être son truc non plus !
J'embraye sur la musique, les groupes de hard rock avec les copains Jacky, JC, Eric et les soirées M.J.C; et la vie en communauté et l'Olympia et Bercy et Las Vegas!  Là il a franchement tiqué, alors je rembobine... jusqu'à l'Olympia j'avais bon; après j'ai dû me laisser emporter, l'odeur du buffle qui revient avec un relent de patchouly.
Je sens bien qu'il se méfie, aussi je le fais plus classique au risque de l'ennuyer: la guitare est au clou, la bague au doigt, les enfants à l'école, la maison construite, auto, boulot, dodo; il a dû entendre ça tant de fois. Bon alors avions, expositions, commissions, ça fait déjà plus class.
Je voudrais bien qu'il accroche quelque chose d'interessant, de magique, d'extraordinaire dans mon épopée.  Quoi ? Recommencer, nom, prénom, date de naissance ? On n'est pas au Quai des Orfèvres! Pas de buffle là-bas, quelques ronds-de-cuir tout au plus.
J'ai dû rêver, moi qui m'attendais à un tir nourri de questions compliquées, façon 'Qui veut gagner des millions', il a fallu que je tombe sur un discret, un sournois masqué en Ray-Ban fumées, un faux-cul quoi !
J'ai dormi ? J'en suis déjà aux enfants partis faire leur vie aux States et puis la retraite et puis le divorce après trente trois ans de mariage... pourquoi il enlève encore ses lunettes ? Il voudrait des preuves ? l'acte de vente de la maison, la photo de mon amie ? Si je suis heureux ?
Tiens, là je viens de prendre une question en pleine figure et machinalement, je fais celui qui n'a pas entendu.   
Je triture la double piqure à l'anglaise, un toucher exceptionnel, un grain incomparable, c'est sauvage et chaud, ça sent le buffle, mais ça, il s'en fout...

21 mars 2009

Arrête ! Paulo, t'es lourd ! (Vegas sur sarthe)

"Si, j't'assures Paulo, et c'est gratuit en plus!"
"Non ? et t'as trouvé ça comment ?"
"C'est mes parents qui m'ont inscrit... y zont dit que ça me ferait du bien à la tête et que, pendant ce temps-là, je joue moins à ma Nintendo DS"
"Mais le prof ? il est comment ?"
"Tu vas pas l'croire, Paulo! Y a pas de prof et les pions ont des drôles de noms, papistache, walrus, et les autres je sais plus."
"Et c'est pas trop difficile ?"
"Y te font faire des devoirs, mais c'est pas comme à Jules Ferry... c'est juste le samedi, alors ça laisse la semaine pour jouer, même si là aussi on joue un max."
"Mais y'a des maths et de la géo ?"
"Non, c'est pudique qu'y disent, on a l'droit de faire des voeux, des taches d'encre sur des papiers, des trucs de Ouf quoi !"
"J'vais p't'être en parler à mes vieux, alors, comme ça on f'rait nos devoirs ensemble sur l'ordi"
"Moi, c'que j'préfère c'est les haïkus! Toi, tu sais pas c'que c'est... J'explique: t'écris quelques mots et t'es débarrassé."
"Et pis, on a des activités marrantes comme faire de la peinture à l'eau ou inonder la cave; même que les plus grands y peuvent tripoter la politique et les femme qu'ont du poil au ventre !"
"Ah ! Y a des meufs poilues dans la classe ?"
"Ouais, et les potes, y zont aussi des noms chelous comme tilleul ou poupoune; y en a même un qui s'appelle vegas sur sarthe... on sent bien qu'il est pas d'ici."
"Comment tu dis qu'ça s'appelle, l'école ?"
"Le défi du samedi... Vas-y voir, y font une teuf pour leur anniversaire"
"Y aura des meufs à poil ?"
"Arrêtes ! Paulo, t'es lourd"

14 mars 2009

Cuba libre (Vegas sur sarthe)

Bonjour,
On m'a enfin autorisé à vous faire parvenir les 4 voeux que m'a arraché le p'tit génie!
J'espère qu'on me fera paarvenir vos commentaires s'il y en a...
Vegas sur sarthe (actuellement à Cuba)

Je sais pas pour vous, mais moi, quand je suis un tantinet à la bourre, c'est là qu'arrivent les emmerdes... et la tondeuse à barbe qui me crame la joue gauche au troisième degré et se met à faire un bruit bizarre, forcément ça sent le cochon grillé et aussi le remontage de bretelles en arrivant au bureau !
J'arrache le fil secteur de la tondeuse et la prise murale avec, mais ça n'arrête pas ce bruit et même on dirait que ça parle ! Bon Dieu, j'connaissais pas la fonction radio-réveil de ma tondeuse; "Salut, moi c'est Genius, et t'as deux minutes pour faire 4 voeux mon pote".
Comme je reconnais pas la voix d'Arthur, ni de Foucault, j'attends la suite... Aïe! J'aurais pas dû car ça répète "T'as deux minutes pour faire 4 voeux mon pote !" et ça chauffe dur dans ma pogne; c'est devenu collant ce machin, ça me lâche plus !
La joue en feu, je m'interroge dans la glace mais je ne me réponds pas... ça commence mal.
Vite, un voeu, mais le matin, j'suis pas très voeu ou alors frit et au bacon!
ça y est ! J'en ai un... moi et mon esprit pratique, je pare au plus pressé pour éviter  le remontage de bretelles: "J'aimerais que toutes les pendules reculent d'une heure !"; ça me laissera le temps de digérer tout ce tintouin. Apparemment, ça a marché car la tondeuse chauffe moins et ça répond "T'as une minute et demie pour faire 3 voeux mon pote !".
Il a de la suite dans les idées, Genius, et y me faut un voeu rapidos, parce qu'il a pas retardé son chronomètre d'une heure, le p'tit génie !
Accoucher d'un voeu, ça parait facile, mais j'aimerais vous y voir, assis à poil sur le carrelage avec un radiateur dans la pogne... J'ai envie de lui demander un dictionnaire de voeux, mais y doit pas avoir beaucoup d'humour, alors je cherche encore et ça vient, minable, mais ça vient "Je voudrais un chouette costard, un truc en lin bien coupé".
C'est arrivé dans la seconde sur un cintre... Ah oui ! Bien coupé, du Torrente ou Armani; il s'est fendu le p'tit génie, mais pour la couleur j'aurais pas choisi fuschia ! Pas l'temps de râler, il continue: "T'as une minute pour faire 2 voeux mon pote !"         
J'sais pas si c'est le costume fuschia qui me fait cet effet , mais j'ai soudain plus envie d'être seul, alors j'vais lui demander une superbe créature avec tous les détails pour pas me faire arnaquer, non mais ! Blonde avec les numéros qui vont bien... 85-60-85; ben quoi ? puisque j'ai l'choix.
Le p'tit génie a dû trouver ma blonde de rêve à en croire la vibration de la tondeuse et un bruit venant de ma chambre me fait bondir de la salle de bains, la langue par terre.
Elle est là, à plat ventre sur le lit, une masse de cheveux blonds jusqu'au creux des reins, des jambes interminables et tout ce que je ne vois pas puisqu'elle est occupée à pianoter sur mon Mac Intosh... intellectuelle en plus ! Elle pianote d'une main et joue avec un truc dans l'autre, on dirait une carte de crédit. C'est quand je reconnais ma Gold que je m'évanouis...
ça gueule dans la tondeuse et du coup, je sors du coma "T'as trente secondes pour faire le dernier voeu mon pote !"
J'émerge sur le lit où ça empeste Chanel à plein nez; la blonde s'est enfermée dans la salle de bains et soudain, j'aime moins les blondes et beaucoup moins les p'tis génies !
A moins de vouloir vivre avec une tondeuse greffée dans la main, je dois trouver ce p.... de 4ième voeu dans les trente secondes.
Aidez-moi, au lieu de lire bêtement ce qui m'passe par la tête ! Y faut que tout ça s'arrête vite, la blonde, le costard fuschia, quitte à me faire engueuler par le boss et hypothéquer mes augmentations, y faut que je m'arrache de tout ça... 15 secondes ! Je jure de plus me raser jusqu'à ma mort, alors je lui dis, je lui hurle mon dernier voeu "Je ne veux plus jamais voir cette fille, ni ce costard ridicule, ni cette tondeuse de malheur !".
C'est plutôt calme ici et il y a un grand soleil: pas de blonde à l'horizon, ma joue me fait moins mal et en guise de costard, j'ai une combinaison orange; je suis devant un grand porche avec une inscription dessus... on dirait une colonie de vacances ou une maison de repos, j'arrive à lire "Bienvenue à Guantanamo".

7 mars 2009

La bouteille avait du culot‏ (Vegas sur sarthe)

Thème : la bouteille avait du culot‏
Genre : proverbe

Console toi, gamin timide
en prenant de la bouteille, tu auras du culot

7 mars 2009

Croisement dangereux‏ (Vegas sur sarthe)

Thème: perpendiculaire et parallèle
Genre: quatrain

Alors la parallèle dit à sa soeur:
"On s'retrouve à l'infini?"
une perpendiculaire béliqueuse passant par là:
"Si j'en croise une, je la prends pour tirer sur l'autre"

7 mars 2009

Frisquet (Vegas sur Sarthe)

Thème : 40°5
Genre : Haïku



40°5 au thermomètre
infime trait d'alcool
Fahrenheit remonta son col


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Le défi du samedi
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