Vacances mai 1968 (vegas sur sarthe)
J'ai voulu voir Vierzon et on a vu Menton,
tout comm' dans la chanson mais ça rime en citron,
le musée Jean Cocteau et le limoncello
ça te mont' à la tête, pourtant ça rime en eau.
T'as pas aimé Cocteau, pas plus les pédalos,
j'aurais bien voulu jouer, t'aimes pas les casinos.
Au clos du Peyronnet j'aurais pu te noyer
si tu ne vivais pas toujours avec ta bouée!
J'ai voulu voir Lisieux et on a vu Honfleur,
qu'est c'que t'as dans les yeux, t'es bien comm' ta soeur...
qui est bien comm' ta mère. Honfleur, ça te plait bien?
ça m'étonne à moitié c'est là qu'est né Boudin.
Dans le bassin à flot j'aurais pu te noyer
si tu ne
sortais pas toujours avec ta bouée...
alors on a quitté Honfleur et ses musées,
ses vieux greniers à sel où t'aurais pu rester.
T'as voulu voir Paris mais c'était en travaux
je te l'avais bien dit, en mai c'est Waterloo;
tous ces tas de pavés et ces flics en armure
jaillis de la fumée, ça t'avait une allure!!
C'est bien pour les photos mais c'est pas très pratique,
mes tongs avaient pris l'eau, et toi une sciatique.
On a été déçus, le Mont ne valait rien,
Pigalle était désert... la grêve du tapin?
Alors quand tu m'as dit "Je n'irai pas plus loin"
et puis tous tes Bla Bla et tes "Je te préviens"
je t'ai plantée ici, c'était rue des Martyrs,
ta bouée en plastique te seyait à ravir.
A toi l'accordéon, les flons flons, le musette,
Madeleine et sa bouée, tu dois faire un tabac,
tandis que libéré, bientôt sur la Croisette
je vais enfin m'offrir des vacances
de roi.
chauffe Marcel