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Le défi du samedi
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23 avril 2016

L’enveloppe mystérieuse (Alain André)

 

Une enveloppe glissée sous sa porte. Pas de nom. Pas d’adresse ! Rien au recto indiquant l’expéditeur ! Mais un cachet de cire, vierge, Désuet, incongru !

 Il est Intrigué. Mal à l’aise ! Que doit-il faire ?

Puis il passe son ongle sous le cachet, la cire craque, se décolle, le rabat, libre, peut être ouvert. Une feuille de papier, une seule phrase :

 

-Vous êtes cordialement invité à participer aux régates de l’été sur Flying Dutchman, le samedi 6 juin.

 

Le Flying Dutchman , F.D pour les voileux ! Bien sûr, il connait ! Ce dériveur de légende de compétitions internationales ! Sophistiqué,  Rapide et  très bien  équipé.

Des régates, d’accord, mais où ? Et en quelle année ? Parce que, cette année, le 6 juin, c’est un lundi ! Et puis, il n’a plus barré depuis 45 ans !  Et la dernière régate qu’il a faite, c’était en 1970 ! Et c’était sur 5O5, ou 470, il ne savait plus ! Mais pas sur F.D., non…pas de niveau, le F.D., c’était  trop pointu pour lui !

Tiens 1970 ! Le 6 juin, c’était quel jour ? …Bingo ! Un samedi ! Mais alors ? Pourquoi cette lettre reçue aujourd’hui en Avril 2016 ?... Cette date l’obsède : Samedi, 6ème jour de la semaine, 6 juin : 6/6 ! 666, le chiffre du diable ! Bah ! Pure coïncidence, bien sûr ! Pourtant : Le Flying Dutchman, le hollandais volant, c’est aussi le bateau fantôme, l’enfer des mauvais marins, création du diable, objet du premier opéra de Richard Wagner. Bof, c’est pas trop sa tasse de thé, Wagner, les Walkyries, tout le tintouin, sauf peut-être le chœur des bergers dans Tannhäuser…Bref ! Quel rapport avec ce courrier tombé du ciel ? (Enfin, sous sa porte !) Qui a bien pu lui amener cette invitation qui ne correspond à rien ? Il faudrait chercher si une année prochaine comprend un Samedi 6/6 ? Il eut beau chercher mais ne trouva pas de samedi 6/6 prochainement ! Se pourrait-il que ce soit une proposition de le ramener aux années 70 ? Et aux régates en dériveur ? Et le diable dans tout ça ? Que vient faire ce p… de diable dans cette affaire ? Une manifestation du diable pour lui proposer un pacte : La jeunesse contre son âme ?  Mais que diable irait-il faire dans cette galère ?

Les années 70 ! Les meilleures assurément, pensait-il ! Mais y retourner ? Reprendre son travail de l’époque ?  S’il pouvait choisir : La retraite aujourd’hui, son avenir derrière lui, ou son métier d’alors, avec son passé actuel devant lui ? Voilà la bonne question bien pourrie ! Jeune au boulot, ou vieux au repos ! Le syndrome de Faust ?  La quête de la jeunesse ? La nostalgie de ses plaisirs d’antan ? Bah ; peut-être!  S’il pouvait revenir en arrière ! Dut-il pactiser avec le diable ! Et puis, tant pis, que lui importait d’être damné à la fin ? On lui a dit un jour qu’il n’y avait pas de con au paradis, ça ne fait rien avait-il répondu : « Je n’irai pas quand même ! Vous me manqueriez trop ! » Et puis, d’ailleurs : Le paradis est-il plus désirable que l’enfer ?  

Le paradis : Un ramassis de vieux birbes solennels et moralisateurs avec la bouche en cul de poule : Fais pas ci, fais pas ça ! Des gens tristes, insensibles aux plaisirs sensuels.

Le paradis : Un ennui mortel…et à vie... !  « Je préfère l’enfer », se disait-il, y retrouver mes vieux potes, mes idoles, musiciens de folie, délirants et fabuleux ! Bowie, Lennon, Hendrix, Prince… Ouais, mais avec  les violeurs, les cons et les assassins ? Quand même ! Non ! Il faudrait qu’il y ait un enfer  intermédiaire : Un vrai enfer pour les cons,  un petit, plus doux, pour les moins coupables (et lui !) Un enfer/paradis en quelque sorte ; pour les noceurs, les jouisseurs comme lui, un lieu de fêtes perpétuelles, une gigantesque ripaille permanente, un endroit privilégié où rien ne serait interdit, dirigé par un bon diable débonnaire, un endroit réservé aux bons vivants, morts en faisant la fête, aux amoureux des femmes, comme lui, aux philosophes , aux poètes ; Vivre au milieu des musiciens, des artistes, de la musique, de l’art, de tout ce qui l’a toujours transporté, lui, le petit homme sans talent. Voilà ce qu’il ruminait devant sa lettre bizarre ; Cette enveloppe… mystérieuse… ! « Mais, si je décidais de vendre mon âme au diable, comment le contacter ? »… Il réfléchit longuement… longtemps… s’arracha les cheveux pendant des heures…

Puis il prit sa décision : Il reprit l’enveloppe,  souffla son âme à l’intérieur et  inscrivit l’adresse sur la face avant :

 Angus Young, AC/DC,

1973, Highway to Hell,  

666 EAST AUSTRALIA

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9 avril 2016

LES MOULINS, AVANT ! (Alain André)


Avant, le meunier moulait le grain qu’on lui donnait à moudre dans son moulin à vent. Après quoi, sa femme, Madeleine moulait le grain moulu dans ses moules, des moules à madeleines, ses moules à elle,  tandis que le meunier moulu continuait à moudre le grain qu’on lui donnait à moudre, dans son moulin à ailes. Moudre du grain avec sa meule mue par les ailes de son moulin à vent était sa fierté. Il se disait : je moudrais tant qu’il y aura du vent, et du grain à moudre ! Et sa Madeleine moulerait ses madeleines avec fierté dans ses moules tant qu’elle aurait de la farine moulue par son mari meunier !
 Puis les gros bonnets inventèrent les minoteries à vapeur.
Or, il n’est pas sage d’être à voile et à…
C’est ainsi que les meuniers se retrouvèrent  roulés dans la farine.
Et  aujourd’hui,  comble de l’ironie,  on  installe des moulins à vent modernes que l’on  appelle des éoliennes pour produire le courant qui fera fonctionner les minoteries et les fours pour que les bonnes  Madeleine puissent faire cuire leurs bonnes madeleines! Et que je puisse m’en régaler en dégustant, bien sûr, une bonne bouteille de Moulin à vent°.  
Mais voilà :
Quand le ciel est trop clément,
Crois tu que c’était mieux avant ?
Quand il n’y a pas de vent
Tu te retrouves sans courant !
Poil aux dents !

(°) Un des dix grands crus de Beaujolais, peut-être le meilleur ?

2 avril 2016

CHAPEAU DE PAILLE… (Alain André)

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« Fais chaud aujourd’hui, ou donc ai-je mis mon chapeau ? »

J’eus beau chercher, sur les patères, par terre, point de chapeau !

Parti donc sans couvre chef ! Volai l’ombrelle de mon épouse. Mais une ombrelle ne fait pas le printemps … et surtout pas viril, croyez moi !

« Trois p’tits chat, trois p’tits chats, trois p’tits chats, chat, chat, chapeau d’paille, chapeau d’paille, chapeau d’paille, paille, paille. Paillasson, paillasson, paillasson, son, son, son…. »

(Vous voudrez bien noter, pour l’apprécier pleinement, la haute portée philosophique de ce texte signifiant qui fut un tube pendant de longues années dans les colonies de vacance que fréquentaient nos chers bambins et votre serviteur).

On n’échappe pas à la niaiserie. On peut échapper aux rayons du soleil en mettant un chapeau, mais quand remonte à la surface un truc aussi niais : t’es foutu !

« Som-nambule, som-nambule, somnanbule, bulle, bulle. Bulletin, bulletin, bulletin, tin, tin. Tintamarre, tintamarre, tintamarre, marre marre ! »

HA !... j’en ai marre, en effet ! Que c’est pénible ces comptines qui te prennent la tête et qui t’empêchent, du coup de parler de ton sujet !

Revenons en donc à mon chapeau.

Sans chapeau, donc, mais avec une ombrelle pour protéger le sommet de mon crâne dont la tonsure s’est élargie ces derniers temps de manière inquiétante…

Mais une ombrelle, c’est nul ! T’as l’air ridicule, sous une ombrelle ! Et puis, si tu croises une dame…Tu soulèves ton ombrelle ?  C’a n’a pas de sens ! Tandis qu’un chapeau !

J’aurais du acheter une casquette !

« marabout, marabout, marabout, bout, bout, bout d’cigare, bout d’cigare, bout d’cigare, gare, gare, gare Perrache, gare Perrache, gare Perrache, rache, rache, rache de dents, rage de dents, rage de dents, dents, dents… »

Non, c’est insupportable !   Surtout que là, c’est vraiment vaseux, personne ne sait  que c’est la gare de la ville de Lyon, et puis alors, rache de dents… !

Ou un béret … tiens, c’est bien,  un béret, on peut le mettre dans sa poche !

Imagine : Tu entres dans une boutique, tu croises une dame : Tu soulève ton chapeau…Et tu te retrouves avec ton chapeau à la main, tu en fais quoi ? Le reposer sur ton crâne dégarni ? Mais tu t’aperçois qu’il n’y a plus de soleil et que tu n’as pas besoin de protéger ta tonsure des rayons X, donc, tu es là comme un con avec ton chapeau dans une main et ton sac à provisions dans l’autre ! Et c’est là que tu croises ton chef de service : 

« Tiens ? Bonjour, Monsieur Fauderche ! Quelle surprise ! » Et tu lui colles ton chapeau dans la main qu’il te tend ?

Tandis qu’avec un béret, tu le glisses vite fait dans une poche…

Oui, mais quelle poche ? Mettons, il fait beau, on est en été, tu n’as pas de veste. Ni d’imper… Juste un jean, le béret, il dépasse de ta poche de jean !

« Dentifrice, dentifrice, dentifrice, frice, frice, Frise à plat,a, frise à plat,a, frise à plat, plat, plat ; platonique, platonique, platonique, platonique, nik,nik, Nick Carter, Nick Carter, Nick Carter, ter, ter. » Stop !!!! C’est vraiment trop nul !

Bon, le béret, c’est presque comme un chapeau mais pas tout à fait, c’est plus pratique, ça se met dans n’importe quel sens. Pas comme une casquette ! Si tu la mets à l’envers, ta casquette, t’as l’air, soit d’un coureur cycliste, soit d’une caillera !

Tandis qu’un béret … ça n’a pas de sens, un béret.

« Terrassier, terrassier, terrassier, sier, sier, scier du bois,a,scier du bois,a, scier du bois, bois, bois, boisson chaude, boisson chaude, boisson chaude, chaude, chaude, chaudière, chaudière, chaudière, hier, hier »

Zut, ça m’énerve ! et puis quel rapport avec le chapeau, je me demande ?...Ah, oui, chats, chapeau de paille !

Bon tiens, un chapeau de paille, ça, c’est bien ! Léger, sobre, isolant bien des UV ! Pas comme un béret ! Noir, en feutre, ça tient chaud…Mais s’il pleut ?  Bon, tu pars de chez toi, il fait beau, et parfois, sur le chemin, il se met à pleuvoir ? Ben, ton chapeau de paille, il goutte en dedans ! Alors, les gouttes d’eau sur la tonsure, bonjour !

« Hyères les iles, Hyères les iles, Hyères les iles, zils, zils, z’ils accou-ourent, z’ils acourent, z’ils accourent, court, court ; courtisane, courtisane, courtisane, zane, zane, Zane d’ar-que, Zanne d’Ar-que, zanne d’arc, d’arc, d’arc »

Mais que c’est tarte, cette comptine ! Ce n’est pas croyable que j’ai pu faire chanter ça à des centaines de gamins quand j’étais moniteur de colo ! Les pauvres, ils pourraient porter plainte, et ils n’auraient pas tort !… Surtout que des générations ont dû être dégoutées des chapeaux… Et des chats !

Mais un béret, sous la pluie, qu’est-ce qu’il fait, le béret sous la pluie, hein ? Ben y se gorge d’eau, le béret, sous la pluie…Et vas fourrer un béret mouillé dans ta poche !

Bon, il ne pleut pas toujours, enfin, tout dépend ou tu habites, n’est-ce pas ? Parce que, en Bretagne… Mais  dans le sud, il y a du vent…

Sur l’pont des arts aussi, d’ailleurs :

« Si par hasard, sur l’pont des arts, tu croises le vent, le vent maraud, prudent prends garde à ton chapeau… »  (1) 

 « D’arc en ciel, ciel couvert, vermifuge, fugitif, typhoïde, identique, tic nerveux, veuve de guerre, guerre de Troie, trois p’tits chats » ………………. HAAA !

Alain ANDRE

(1) Georges Brassens : Le vent.

 

26 mars 2016

LA PORTE DE L’AMOUR (Alain André)

 

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Cette porte de la façade de la vieille maison attira mon regard. Je garai ma pollueuse ambulante qui toussait et crachait un gaz pestilentiel et maussade. Dix pas poussifs me traînèrent devant une porte joliment décorée d’une sculpture sur son linteau : Deux têtes se faisant un baiser : « La maison de l’amour »

Située dans une ruelle tortueuse inondée de pipi de chats et de crottes de chiens amenés là par des gens sans figure, des gens que j’exècre depuis longtemps : Je déteste cette humanité qui pue et souille tout sur son passage, je la déteste cette humanité froide et irresponsable !

La porte de l’amour ? Pourrait-elle m’amener à aimer ?

J’en avais bien besoin !  Dans ce monde immense, sec, sans amour, perdu dans les miasmes d’une société qui n’est plus faite pour moi, Je me délitais lentement, je transpirais la peur et la haine de l’autre.

Vieillir, encore, ronger mon frein, ignorer mes voisins qui se débattent dans la fange et l’abjection...

Vivre ? Peut-être pourrai-je encore y parvenir, tant bien que mal, mais y prendre du plaisir ?

Apprendre à aimer, d’accord, mais qui ? …Et qu’est-ce que l’amour ? Enfin ! Qui aime qui, dans ce monde perdu ? Dans ce monde ou seul le fric est indispensable ? Un monde sans pitié, ou tout est achetable, payable à l’avance, un monde ou les putes sont reines et les voyous encensés ! De l’amour ? Ha ! De l’envie, oui, du désir, des besoins basiques, du plaisir frelaté, de la jouissance tarifée, des copains d’apéro, des clopes aspirées sans goût, du vin aigre siroté par des vieilles bouches avides et parcheminées !

Qui pourrait me montrer le chemin pour aimer et être aimé ? Qui saurait me dire les mots qui comptent dans ce monde ingrat qui nous enterre ?

Vous voyez dans quel état d’esprit j’étais ce jour là 

 « Je décide de passer cette porte joliment ornée de deux têtes amoureuses. Je sonne, un carillon me répond, tinte joyeusement puis la porte s’ouvre en silence : Blanc ! Tout est blanc, limpide, lumineux !  Quelques pas plus loin, une douce musique me guide et m’amène devant une porte entrouverte. Une douce musique s’en échappe, un parfum suave m’enveloppe, est-ce le paradis ? J’’entre dans une pièce décorée de couleurs pastel, une très jolie femme d’une merveilleuse gentillesse m’accueille en souriant. Depuis combien de temps ne m’a t’on pas sourit ? Sans me demander des sous ? « Bienvenu, Monsieur, vous êtes ici pour aimer, et surtout pour vous faire aimer, vous trouverez le programme des cours dans ce livret qui vous est offert. Le livret ne comprenait, en fait,  qu’une seule page, un seul paragraphe :

                          TU AS POUSSE LA PORTE QUI VA TE MENER A L’AMOUR !

                     Tu as bien fait ! Suis maintenant ces conseils simples et faciles :

Avant tout, Avant de tenter d’aimer, il te faut commencer par t’aimer toi-même : Commence par te pardonner. Dis-toi que tu dois pardonner tes erreurs, sinon, personne ne le fera à ta place, et tu ne pourras pas pardonner celles des autres. Rappelle toi : Si tu ne t’aimes pas, personne ne t’aimera non plus. »

 J’eus beau sonner et tambouriner sur cette foutue porte, personne ne m’ouvrit, j’avais fait un rêve éveillé en contemplant le bas relief du linteau. Le songe n’aura duré que quelques secondes, mais je compris ce jour là quelque chose d’essentiel !

Rien ne serait plus jamais pareil dans ma vie. J’ai, depuis, appris à aimer les gens. J’ai décidé d’accorder mon pardon aux autres humains.

« Sauf à  ces enfoirés qui font déféquer et uriner leurs chiens devant ma porte ! »

 

Alain André    ( ou  « BILLETS DURS » sur canalblog ).

19 mars 2016

LE POT DE LA FORTUNE (Alain André)

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Mon pote PAUL, nous invite souvent à diner moi et mon épouse,  « à la fortune du pot », dit-il. A  voir le contenu du pot en question, tu te dis qu’il a effectivement dû faire fortune, ça,  on peut dire qu’il a du pot, PAUL !

Il y a des pots brillants et des poternes. 

Il a bossé comme un sourd toute sa vie, du coup, il est devenu sourd comme un pot. L’ORL le lui a bien dit : « Au point ou vous en êtes il est inutile de vous mettre un appareil, apprenez plutôt la langue des signes ! »

 Sacré vieux PAUL, mon pote âgé ! Avec lui, pas question de tourner autour du pot ! Quand il te demande de l’aide,  il faut se magner le popotin ! Et si tu lui caches quelque chose, il découvrira le pot aux roses !

 Mon pote Paul, il serait plutôt potache, un peu soupe au lait ( potage) peut-être ?  Il a tendance à être potomane ! Moi aussi je bois beaucoup d’eau mais uniquement avec le pastis.

Bon, ce n’est pas comme Pierre, il manque de pot Pierre, avec un nom de famille pareil : Il s’appelle PONS !  Pierre PONS !

J’ai rencontré un mec, ICHE il s’appelait.  Mon pote ICHE, ah, celui la ! Plutôt un habitué des salons !

Je me demande parfois  « ou cours-je » : - J’irai ou mes potes iront !

Enfin, pour tout dire, quand on manque de pot, il  faut avoir de bons potes fortunés, des qui sauront te faire la popote ! Mais s’il ne faut pas mettre toute sa fortune (ses sous) dans un même pot, en revanche, on peut faire des bonnes soupes dans des vieux pots de fortune, des vieux pots mais pas pourris !

 ( C’est malheureux, mais ça ne s’est pas vraiment arrangé avec le temps, mes jeux de mots pourris!)

 

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12 mars 2016

Participation d'Alain André

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-Dis ! C’est quoi ce cadeau ? Tu me prends pour une quiche ?

-C’est un plat à tarte, ma biche, pas à quiche,  un chez- d’œuvre kitch !

-Tarte, ou quiche… Même combat ! C’est parce que je m’appelle Lorraine que tu m’offres du kitch ?

-Oh, le jeu de mot bien pourri! Mais c’est superbe, non ? C’est du Valauris…

-Et bien, c’est tarte, si tu veux mon avis! C’est toi qui va prendre une tarte si tu continues ! Franchement, tu trouves ça beau ? Passeque, ya du kitch marrant, mais là, c’est jute navrant !

- Ouais, ben, c’est un peu l’idée du kitch, tu vois,  des objets exagérément moches qui, du coup deviennent intéressants ! Ya des gens qui collectionnent.

-Bon, puisque tu aimes le kitch, je vais mettre une kichenotte ce soir avant d’aller au lit ! Kiss me not, du coup, ça t’apprendra !

 

5 mars 2016

LA MAZURKA DU METRONOME (Alain André)

 

Le métronome est posé là sur l’étagère. Il ne sert plus depuis longtemps, au temps ou mes parents s’exerçaient au violon. L’objet n’étant pas laid, je l’avais disposé sur la bibliothèque, ouvert, sa flèche et son curseur centré, inutile mais beau. Bois de noyer sans doute, ou merisier ? J’ai toujours aimé ces bibelots confectionnés avec soin par des artisans appliqués.

 Ce jour-la, sans raison, je décidai de remonter le mécanisme.

 C’est alors que le temps devint réel, tangible, palpable. Alors que jusqu’à ce jour, je ne le voyais pas passer, il me sembla devenir solide, évident, dans ces tac… tac…tac  agaçants.

 Le curseur sur modérato, je sentais fuir la vie dans mes veines et, sans m’en rendre compte, je me retrouvais propulsé dans ce que je crus tout d’abord être l’avenir mais qui se révéla être mon lointain passé, avant ma naissance dans une époque incertaine et lugubre ( enfin, pas forcément si lugubre que ça! ). J’étais un violoniste d’orchestre, dans la fosse d’un théâtre poussiéreux,  jouant une mazurka endiablée, Des oies trompettes originaires de l’Iowa clamaient l’ouverture de la danse des pacificdancearts (1), Deux castors assuraient les percus sur la timbale, une nuée de merles sifflaient en chœur le refrain, tandis que des pies claquetaient le rythme du couplet et que des saxéléfans jouaient la ligne mélodique. Et le chef d’orchestre, vous l’aurez deviné : C’était mon métronome ! Je me vis soudain, reflété par le flanc verni d’une contrebasse que triturait un ours balourd … J’étais un bonobo ! « Bon, me dis-je, le bonobo, ça ma va bien, moi qui suis plutôt volage et puis c’est pratique, je joue avec mes bras et tourne la partition avec un pied, c’est super ! » J’étais un peu étonné de cet épisode car je ne sais ni jouer du violon ni n’apprécie le moins du monde la mazurka ! Moi, je suis plutôt Jazz,  Pink Floyd ou Mark Knopfler, et piètre musicien au demeurant.

 Le rêve ne dura que quelques minutes ou des heures, je ne sais pas…je ne sais plus, j’étais perdu, tout se déformait autour de l’appareil pyramidal cliquetant sans cesse son désagréable tac….tac….tac. Tout d’un coup, le poids des ans me tomba sur les épaules et je sentis mes articulations frémir lorsque j’étirais mes jambes. Un sentiment inconnu m’envahit, je sentis mes forces m’abandonner, mes mains trembler ;  Mon cerveau se remplit d’effroi : J’eus peur ! Pour la première fois de ma vie, je sentais le temps passer, filer entre mes doigts gourds,  incapables de le retenir, comme si j’empoignais du sable. Ce sable d’un sablier percé qui envahissait la pièce, noyait le métronome et la clepsydre que j’avais trouvée chez un brocanteur de Nancy. Je me demandais ce qui m’arrivait ! Tout semblait s’être accéléré, je ne sentais plus rien !  Je sortis de la pièce en toute hâte et, me regardant dans le miroir de l’entrée, je vis un vieux visage aux chairs affaissées qui me regardait fixement! Est-ce moi ? Allons, ce n’est pas possible ! Mais au fait, en quelle année sommes-nous ?

En 2016 ? J’ai 70 ans ? Le  temps est assassin, rien ne l’arrête, rien ne le contient, il passe, sans fin, éternel et serein, il te retire, au choix, ton dernier plaisir, ton dernier désir,  faisant d’un vigoureux amoureux,  un vieil  abruti… Voila, Je vivais peinard, paresseux, facétieux, heureux pour tout dire, j’étais certain d’être encore jeune et séduisant  ( l’ai-je jamais été ? ) et je ne me privais jamais d’une bonne fête ou d’une belle amourette qui passait ( rarement ) par là ! Et tout d’un coup, je me retrouvais en 2016, à près de 70 ans ! C’est injuste !

Qui suis-je, d’où viens-je, ou vais-je, (dans quel état j’ère) ?

Oh, je pensais connaitre la réponse à cette question métaphysique (et essentielle, n’est-ce pas ?) Un certain Pierre DAC nous en a donné une réponse indiscutable, définitive, d’une lumineuse clarté philosophique:
« Quand on me pose cette question, je réponds : Je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne ! » Ce qui, vous en conviendrez est d’une grande sagesse.

 

1) voir sur youtube : mazurkas, le clip pacificdancearts. Superbe !

     Le lien serait : https://www.youtube.com/watch?v=c6wmrQ_YWvM       ( pff !)

20 février 2016

DESERT DE SABLE (Alain André)

 

C’est un mystère, d’où vient tout ce sable, dans certains déserts ?

 Tous les déserts n’ont pas de sable, loin de là ! Pour qu’il y ait du sable, il faut que des roches soient érodées par de l’eau,  fleuves ou rivières,  mer, océan. Puis le vent soulève  ces grains de sable fouettant d’autres roches, les érodant à la suite, créant du sable, encore du sable, encore des vents de sable… Un processus à l’œuvre depuis des milliers d’années comme en Namibie.

Le sable se vit différemment selon qu’il est contemplé par un scientifique ou par un littéraire.

Le scientifique y verra du silicium et rêvera de milliards de téléphones mobiles, le poète trouvera certainement la fleur de sable, le cheminement délicat du lézard regagnant sa demeure. Le philosophe, lui, verra peut être un aspect de l’infinitude. Tous pourtant sont fascinés par ces dunes de sable, magnifiques, mouvantes, vivantes presque, aux couleurs changeantes.

Le savant, constatera que, minéral, végétal ou animal, tout est constitué des mêmes éléments de base : Des atomes, et pour construire ces atomes les mêmes particules : Protons, neutrons, électrons. Chaque grain de sable, chaque molécule, chaque brin d’herbe, chaque cellule sont faits des mêmes ingrédients ! Ces particules, (ou ondes, pour certaines, ou les deux !) construisent des molécules aux propriétés physiques incroyablement différentes : de la douceur du sucre aux radiations mortelles du tritium, des douces courbes de la chair féminine au cuir du crocodile, tout est fait du même matériau, protons, neutrons, électrons !

La question qui s’impose est : Pourquoi ? La science explique comment, jamais pourquoi. Parce que c’est inconnaissable. Parce que « pourquoi » n’est pas une question scientifique. Métaphysique ? Philosophique ? Le philosophe invente les réponses aux « pourquois »,  invente des Dieux, des théories absconses… parce que le philosophe ne s’enferme pas dans la rigueur ;  Le scientifique invente des hypothèses  fondées sur des théorèmes et des équations. Le poète s’en moque totalement, lui, voit seulement la beauté des choses. Mais les réponses de la science et de la philosophie sont tout autant provisoires : Une vérité est détrônée par une hypothèse nouvelle, qui est remise en question par une nouvelle équation, tout cela  en attente de preuves qui n’arrivent jamais…

 Et nos grains de sable, dans tout ça ?

Et bien, prenez un rocher de granit (ou de feldspath, ou de grès etc.), vous le broyez, ou vous l’abrasez, vous obtenez une matière pulvérulente : du sable, composé de silice et de divers déchets. Bon, ces grains de sable, qu’est-ce qui en assurait la cohésion pour en faire de la pierre compacte et solide ?... Nul ne le sait ! Vous ne pouvez pas reconstituer de la pierre avec le tas de sable qui en est issu ! Impossible ! Sauf à ajouter un liant ( colle, ciment ) qui n’était pas présent à l’origine. Par contre, si vous le chauffez ( à 2000°) vous obtenez du verre, c’est la silice  sous forme d’oxyde qui devient transparente ( SiO2 ). Chauffez le encore plus, vous obtenez du silicium poly cristallin, puis, en « cueillant » le cristal à la surface du creuset, du silicium mono cristallin ; D’aspect métallique et opaque, le silicium est employé pour fabriquer des micro-processeurs ou des cellules photo-électriques ! Etonnant, non ? Mais le plus extravagant, c’est qu’avec un procédé complexe, on est capable de transformer ce silicium en silicone: matière élastique, neutre, isolante, pratiquement inusable et insensible à la chaleur ! Vos moules à gâteaux souples et pratiques, saviez-vous, mesdames,  qu’ils proviennent du sable ?

Bon, moi, c’est plutôt les courbes et les bosses délicates  des dunes de sable qui me font rêver !   

 

6 février 2016

BRIS DE GLACE (Alain André)

De nombreux poncifs sont véhiculés depuis toujours par les pseudo-psychologues soi-disant spécialistes en vente, communication, entretiens d’embauche ou autres formations en relations publiques. Au mieux, je m’en amusais, au pire j’en haussais mes frêles articulations scapulo-humérales, tant la vacuité de ces absurdités me les « brisaient menu ».

Parmi ces joyeuses démonstrations, figure le fameux :

« Comment briser la glace(1) en démarrant votre intervention ! »

Suit une ribambelle de conseils antinomiques avec cette métaphore : Se présenter calmement, souriant, déterminé mais sans excès, etc.… ( Des conseils auxquels j’adhère volontiers, Mais quel rapport avec une quelconque glace qu’il nous faudrait briser ? )  Et d’abord de quelle glace s’agit-il ?

De l’atmosphère qui serait glacial à cause de leur extrême méfiance ? Balivernes ! 90% des gens qui vous reçoivent sont bienveillants et prêts à vous écouter, les 10% restants restent sans aucun intérêt.

« Briser » suppose une action relativement violente, quoique virtuelle, des outils ( un marteau, un pic à glace ) pas vraiment l’image de sérénité que vous êtes censé instaurer !

Comme le disait Al Capone : «  Si tu veux obtenir quelque chose de quelqu’un, il faut lui demander poliment, mais si tu es poli et armé, c’est beaucoup plus efficace »

Et nos « psychopapéticiens » de nous prodiguer d’autres bons vieux lieux communs : Par exemple : «  Vous n’aurez jamais une seconde chance de faire une première bonne impression » Ben oui, c’est évident ! Une première fois,  par définition ne pourra pas se faire une seconde fois ! Mais rien n’interdit de faire une bonne seconde, voire une troisième bonne impression à quelqu’un, même si la première n’était pas bonne ! Mieux vaut tard que jamais !

Et de t’énumérer les trois « trucs » (infaillibles) pour y parvenir : Les trois premières secondes, les trois premiers mots… Avez-vous remarqué l’importance du chiffre trois dans notre vie ? Incontournable, omniprésent ! Jugez-en plutôt : Signal de départ : « un deux trois, partez ! », les trois coups pour annoncer la pièce de théâtre, les trois points de suspension, ceux des francs maçons.  Notez qu’il y a souvent 3 options, 3 ingrédients indispensables (ex : le poivre, l’oignon et l’ail.) Triplettes, trios, triades, Triumvirats, que de trois ! Mais allumer trois cigarettes à la file autour de soi, ça porte malheur ( bon, de toute façon, ça donne le cancer ! ) Et le signe de croix, cher aux chrétiens : Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit : Trois ! Curieuse énumération car la croix possède quatre branches, curieux hommage, que vient faire le Saint-Esprit avec le père et son fils… Bien sûr, sa mère compte pour du beurre, suis-je bête ! Mais…Le père non plus, n’y est pour rien, parait-il ! Bon, c’est simple, on fait un coup pour Saint, un coup pour Esprit, et ça fait quatre !

Enfin, bref, revenons en à notre bris de glace ! Ces « experts » nous assurent pouvoir briser cette fameuse glace en trois secondes et trois mots ! Pas plus, pas moins ! C’est tout à fait ridicule.

Briser la glace ! Pour ma part, j’ai souvent eu envie de casser les miroirs chez moi : Chaque fois que je passe devant, y a un vieux type qui me regarde bizarrement… Et ça m’énerve !

Non, allez, laissons les bris de glace aux assureurs, et, tiens, allons chez Octave prendre une bonne glace à la crème, que nous pourrons faire fondre avec une langue hardie.

Ou peut-être, entrons dans un bar place de Brouckère : « Garçon…Un scotch avec des glaçons, S’il vous plait! »

 

(1) : De fait, la locution semble être utilisée, rarement, en France du moins, pour « rompre sa timidité et parler en premier à une personne, à un groupe » (cf. le Littré). Ou encore : « Dénouer une ambiance tendue en lançant une discussion ou une animation collective (cf. wikitionaire) ».

 

30 janvier 2016

RETROUVER LE LIVRE EN PAPIER (Alain André)

 

Il sera une fois, dans un avenir proche, incertain….

Depuis des lustres, le livre en papier a complètement disparu ! Plus de bibliothèque, plus de libraire, plus de Bernard Pivot ! Tout virtuel ! Que c’est triste !

Comme chaque jour au lever, je fais ma prière :

 « Mon Dieu, faites qu’on retrouve les  livres !

Les vrais, en papier !

J’ai  beaucoup de mal avec tous ces E-Books !

Internet, c’est de plus en plus compliqué !

Donnez-moi s’il vous plait mon bouquin quotidien.

Et préservez-moi du mail ! »

Un livre, ça pèse en moyenne une livre, (cinq cent grammes). Mais c’est lourd dans la main comme un concentré de pensées, de savoir, ça pèse une vie et même, parfois, mille rêves, aussi ! C’est lourd, un livre, c’est dense, ça pense !

Et l’odeur, ou plutôt, le parfum ! Le parfum de l’encre, du papier, le toucher, aussi, la rugosité inégale du bois dans la feuille, le grain du vélin velouté, somptueux. Même bas de gamme, le papier est noble ! Fi  donc, de ces livres et journaux informatiques, fi  de ces tablettes et liseuses pleines de puces, émettant des  gloups,  des drings et des sifflements intempestifs, qui te donnent des crampes au pouce droit si tu les lis au lit !

Vous me direz, je pense que c’est le contenu qui est important ? Que le fond et la forme de l’écrit valent mieux que le support ? En somme, me direz –vous, « peu importe le flacon, pourvu… »

Et bien, non ! Le papier donne aux mots écrits une chaleur palpable, une dimension tactile, un rassurant contact sensuel que vous ne trouvez pas ici, par exemple !

Ce jour là, sortant de chez moi en pestant de la sorte dans mon for intérieur, je vis un attroupement, une queue humaine plutôt, devant la Fnac , une pancarte annonçait : « Présentation en avant première du nouveau livre d’Alain ANDRE »       -Bah ! Me dis-je, encore un e-book de ce crétin sans talent ! Je m’approchais tout de même, vous savez comme nous sommes curieux et badauds à notre âge, n’est-ce pas? Et, la, dans le hall, sur des tables …Une pile de livres ! De bons vieux livres en papier ! Je frémis, les nasaux humides et dilatés… Je me contorsionne, me faufile, j’arrive en tête de gondole, essayant de voir l’ouvrage… Ah ! Voila le titre :

 «  RETROUVER LE LIVRE  EN PAPIER »   Alain ANDRE.

Dédicacé par l’auteur en chair et en os !

23 janvier 2016

DIEU (Alain André)


Ah ! Si j’étais Dieu !

Je serais infiniment bon, infiniment sage, infiniment, heu…
Pouf, pouf !
Je serais beau, jeune, intelligent, éternel, immuable, éblouissant ! Et riche !
On ne parlerait que de Moi dans tous les ancien et nouveau testaments !
J’aimerais tous les gens, sauf Marcel Dugland, mon voisin, qui fait rien (1) qu’à me turlupiner !
(Mais non, voyons ! Turlupiner n’est pas  une agréable pratique désapprouvée par l’église ! )   
Il serait permis à tous de vivre libres et heureux…Surtout moi
Tout le monde aurait du travail…Et moi, un bon fauteuil !
J’aurais créé les atomes, les quarks, les gluons, et je vous regarderais pérorer, infimes larves humaines, sur ces particules composant vos protons !
Et le boson ! : De qui ? De Higgs (2) ? Mais, non…De Moi, bâtards incultes! Et tous ces neutrons, ces neutrinos, tous ces photons et électrons qui n’ont ni masse ni forme définie, toutes ces ondes qui vous rendent débiles !
Et je rigolerais de vous voir vous creuser ce qui vous sert à réfléchir, pendant que j’écouterais les sublimes accords de Mark Knopfler ! L’ultime chef d’œuvre des Pink, La guitare de mon homologue, Eric Clapton (3) . Que je me régalerais à contempler Adriana la sublime !
Enfin, Bordel de Moi !  Je supprimerais tous les mecs qui m’énervent : Georges Clooney, Clint Eastwood et Patrick Bruel qui sont trop beaux et savent tout faire…Et mon autre voisin, Paul Dugenoux qui fait rien (1) qu’à m’embêter !
Et puis, tiens, je ferais les femmes exigeantes, intransigeantes, qui ne voudraient qu’un homme beau, jeune, intelligent, éternel, immuable, éblouissant et riche :
Elles ne voudraient plus que Moi, quoi !
Moi !
Nom de Moi !

Enfin, comme vous dites : Que Moi, aie votre âme !

(1) Ne vous offusquez pas, je sais qu’il faut ajouter « ne », c’est fait exprès ! Et puis, on pardonne tout à Dieu, non ?
(2)Le boson de Higgs est surnommé «  particule de Dieu » par les scientifiques.
(3)Clapton est surnommé « God » par les spécialistes.

16 janvier 2016

À MON ENNEMIE INTIME QUI A DISPARU (Alain André)

 

À lire vos mots, vos phrases,  votre verve,

Je me trouvais bien vain de vouloir m’y frotter !

Ma timidité, mon humilité foncières inhibaient mon verbe !

Frappé de mon insignifiance et de mes phrases empotées.

 

Je donnais libre cours à ma timidité, à ma paresse crasse.

Il est aisé parfois, de se réfugier dans sa timidité,

Se cacher dans un brouillon, en attendant que ça passe ;

Posant  en étendard devant Son nez la page inhabitée.

 

Faut-il  décrire  cette ennemie intime et incongrue ?

Cette petite peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir ;

Qui nous fait reculer devant l’avenir inconnu,

Cette  facile excuse à ne pas vouloir ?

 

Cette petite peur a disparu, grâce à vos avis avisés que je vous remercie bien humblement de m’avoir adressés.

 

9 janvier 2016

LES RYTHMES (Alain André)

 

Un jour, il y a longtemps, dans un pays tout neuf aux mœurs brutaux et esclavagistes,  les nègres magnifiques imaginèrent  le Jazz ! Issu du mariage entre la symphonie des dieux et les tams-tams de l’Afrique! Issu des rythmes des labeurs  enchainés, gueulant le désir de vivre libre, marchant en chœur sur le chemin du ciel, martelant  la douleur et le désespoir, la foi et l’espoir, et le bonheur aussi, celui de vivre, d’être unis dans la même vibration,  de croire et de vouloir, sûrs, au fond d’eux mêmes que viendraient des jours meilleurs .

Gospels.( God spell, interpellant Dieu  en chœur), sublimes et émouvant mon âme jusqu’au trognon, fouillant mes certitudes, balayant mes doutes, m’emplissant d’une joie frisant l’orgasme,  et moi, comme un con, pleurant d’émoi, basculant dans le vide, oscillant au rythme des mains noires.    

Puis des  mains  d’or désargentées, s’usèrent sur des guitares de fortune  pour donner le jour à des rythmes mélancoliques : Blues des hommes libres mais méprisés, rejetés, pauvres. Des blancs inspirés en firent leur musique : Rythm and blues, berce et roule, populaire et folk.

 Des mots jetés au cœur d’accords unis aux battements des cœurs.  Nos oreilles sont leurs héritières, nous avons reçu la richesse de ces sons, nous les nantis, heureux et insouciants, nous en fîmes notre bagage luxueux, et nos cœurs battent à l’unisson de leurs rythmes qui riment aujourd’hui avec frisson, joie, danse, sens.

 

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