CHAPEAU DE PAILLE… (Alain André)
« Fais chaud aujourd’hui, ou donc ai-je mis mon chapeau ? »
J’eus beau chercher, sur les patères, par terre, point de chapeau !
Parti donc sans couvre chef ! Volai l’ombrelle de mon épouse. Mais une ombrelle ne fait pas le printemps … et surtout pas viril, croyez moi !
« Trois p’tits chat, trois p’tits chats, trois p’tits chats, chat, chat, chapeau d’paille, chapeau d’paille, chapeau d’paille, paille, paille. Paillasson, paillasson, paillasson, son, son, son…. »
(Vous voudrez bien noter, pour l’apprécier pleinement, la haute portée philosophique de ce texte signifiant qui fut un tube pendant de longues années dans les colonies de vacance que fréquentaient nos chers bambins et votre serviteur).
On n’échappe pas à la niaiserie. On peut échapper aux rayons du soleil en mettant un chapeau, mais quand remonte à la surface un truc aussi niais : t’es foutu !
« Som-nambule, som-nambule, somnanbule, bulle, bulle. Bulletin, bulletin, bulletin, tin, tin. Tintamarre, tintamarre, tintamarre, marre marre ! »
HA !... j’en ai marre, en effet ! Que c’est pénible ces comptines qui te prennent la tête et qui t’empêchent, du coup de parler de ton sujet !
Revenons en donc à mon chapeau.
Sans chapeau, donc, mais avec une ombrelle pour protéger le sommet de mon crâne dont la tonsure s’est élargie ces derniers temps de manière inquiétante…
Mais une ombrelle, c’est nul ! T’as l’air ridicule, sous une ombrelle ! Et puis, si tu croises une dame…Tu soulèves ton ombrelle ? C’a n’a pas de sens ! Tandis qu’un chapeau !
J’aurais du acheter une casquette !
« marabout, marabout, marabout, bout, bout, bout d’cigare, bout d’cigare, bout d’cigare, gare, gare, gare Perrache, gare Perrache, gare Perrache, rache, rache, rache de dents, rage de dents, rage de dents, dents, dents… »
Non, c’est insupportable ! Surtout que là, c’est vraiment vaseux, personne ne sait que c’est la gare de la ville de Lyon, et puis alors, rache de dents… !
Ou un béret … tiens, c’est bien, un béret, on peut le mettre dans sa poche !
Imagine : Tu entres dans une boutique, tu croises une dame : Tu soulève ton chapeau…Et tu te retrouves avec ton chapeau à la main, tu en fais quoi ? Le reposer sur ton crâne dégarni ? Mais tu t’aperçois qu’il n’y a plus de soleil et que tu n’as pas besoin de protéger ta tonsure des rayons X, donc, tu es là comme un con avec ton chapeau dans une main et ton sac à provisions dans l’autre ! Et c’est là que tu croises ton chef de service :
« Tiens ? Bonjour, Monsieur Fauderche ! Quelle surprise ! » Et tu lui colles ton chapeau dans la main qu’il te tend ?
Tandis qu’avec un béret, tu le glisses vite fait dans une poche…
Oui, mais quelle poche ? Mettons, il fait beau, on est en été, tu n’as pas de veste. Ni d’imper… Juste un jean, le béret, il dépasse de ta poche de jean !
« Dentifrice, dentifrice, dentifrice, frice, frice, Frise à plat,a, frise à plat,a, frise à plat, plat, plat ; platonique, platonique, platonique, platonique, nik,nik, Nick Carter, Nick Carter, Nick Carter, ter, ter. » Stop !!!! C’est vraiment trop nul !
Bon, le béret, c’est presque comme un chapeau mais pas tout à fait, c’est plus pratique, ça se met dans n’importe quel sens. Pas comme une casquette ! Si tu la mets à l’envers, ta casquette, t’as l’air, soit d’un coureur cycliste, soit d’une caillera !
Tandis qu’un béret … ça n’a pas de sens, un béret.
« Terrassier, terrassier, terrassier, sier, sier, scier du bois,a,scier du bois,a, scier du bois, bois, bois, boisson chaude, boisson chaude, boisson chaude, chaude, chaude, chaudière, chaudière, chaudière, hier, hier »
Zut, ça m’énerve ! et puis quel rapport avec le chapeau, je me demande ?...Ah, oui, chats, chapeau de paille !
Bon tiens, un chapeau de paille, ça, c’est bien ! Léger, sobre, isolant bien des UV ! Pas comme un béret ! Noir, en feutre, ça tient chaud…Mais s’il pleut ? Bon, tu pars de chez toi, il fait beau, et parfois, sur le chemin, il se met à pleuvoir ? Ben, ton chapeau de paille, il goutte en dedans ! Alors, les gouttes d’eau sur la tonsure, bonjour !
« Hyères les iles, Hyères les iles, Hyères les iles, zils, zils, z’ils accou-ourent, z’ils acourent, z’ils accourent, court, court ; courtisane, courtisane, courtisane, zane, zane, Zane d’ar-que, Zanne d’Ar-que, zanne d’arc, d’arc, d’arc »
Mais que c’est tarte, cette comptine ! Ce n’est pas croyable que j’ai pu faire chanter ça à des centaines de gamins quand j’étais moniteur de colo ! Les pauvres, ils pourraient porter plainte, et ils n’auraient pas tort !… Surtout que des générations ont dû être dégoutées des chapeaux… Et des chats !
Mais un béret, sous la pluie, qu’est-ce qu’il fait, le béret sous la pluie, hein ? Ben y se gorge d’eau, le béret, sous la pluie…Et vas fourrer un béret mouillé dans ta poche !
Bon, il ne pleut pas toujours, enfin, tout dépend ou tu habites, n’est-ce pas ? Parce que, en Bretagne… Mais dans le sud, il y a du vent…
Sur l’pont des arts aussi, d’ailleurs :
« Si par hasard, sur l’pont des arts, tu croises le vent, le vent maraud, prudent prends garde à ton chapeau… » (1)
« D’arc en ciel, ciel couvert, vermifuge, fugitif, typhoïde, identique, tic nerveux, veuve de guerre, guerre de Troie, trois p’tits chats » ………………. HAAA !
Alain ANDRE
(1) Georges Brassens : Le vent.